l’attaque terroriste d’In Amenas
**Documentaires britanniques sur l’attaque et de la prise d’otages de Tiguentourine
Témoignage émouvant des otages anglais
Le film commence le fameux 16 janvier 2013 à 5h30 avec un déroulé minuté sur l’attaque du bus des travailleurs de BP.
Moins d’une année après l’attaque de Tiguentourine, les télévisions britanniques consacrent plusieurs documentaires sur l’affaire d’In Amenas qui a coûté la vie à un agent de sécurité algérien et a plus de 40 otages étrangers dont six Britanniques. L’un des documentaires que nous avons regardé cette semaine s’intitule: The terror in desert (La terreur dans le désert). Un documentaire de 58 mn qui a été diffusé la première fois le 31 août sur la BBC Two et rediffusé le 3 septembre dernier sur la même chaîne. C’est le deuxième documentaire anglais réalisé par les Anglais sur cette prise d’otages qui a défrayé la chronique le premier mois de janvier 2013, après le documentaire Siege in the Sahara diffusé sur Channel four. Dans The terror in the desert réalisé par Dimitri Collingridge et produit par Jane Corbin, les auteurs donnent la parole à des ex-otages, le responsable de BP (British Petroleum), des otages d’autres nationalités mais aussi à la femme d’un otage anglais, qui était cachée et à qui il envoyait des sms durant les premières heures du siège par les terroristes. Le film a été complété par les images filmées lors de la tournée organisée pour les médias étrangers quelques semaines après la fin de la prise d’otages, mais aussi par des images amateurs tournées par les otages eux-mêmes ainsi que des images de reportages précédents sur la situation sécuritaire en Algérie. Le documentaire est également agrémenté par un témoignage anonyme d’une personne qu’on devine être un responsable algérien, s’exprimant avec un anglais assez bon et qui a donné des précisions sur l’attaque. Aucun responsable politique ou sécuritaire algérien ne s’est exprimé dans ce documentaire qui donne tout de même la déclaration du ministre de l’Intérieur Ould Kablia, à l’époque et qui affirmait que le gouvernement algérien était contre toute négociation avec les terroristes.
Le documentaire a été plus traité comme une fiction dramatique que comme un reportage de news. Le réalisateur a mis l’accent sur le côté humain et parfois dramatique de la situation, accentuant plus sur une musique mélo que sur le côté action de la prise d’otages. Le film commence le fameux 16 janvier 2013 à 5h30 du matin avec un déroulé minuté sur l’attaque du bus des travailleurs de BP.
Mais c’est l’histoire de Lou Fear qui était barricadé dans son bureau avec quelques collègues en se cachant derrière un classeur, qui a retenu l’attention du réalisateur. Il déclare notamment que les terroristes étaient juste à l’extérieur. Dans sa cache, il était en contact direct par sms avec sa femme Lori. Dans un message elle suppliait Lou d’envoyer un sms à leurs enfants. La batterie du portable est tombée à plat et l’otage anglais ne pouvait plus contacter sa femme qui était hors d’elle à ce moment-là. Le documentaire donne également la parole à Nick Hitch, l’un trois otages survivants de la contre-attaque des forces de sécurité contre le premier convoi conduit par les terroristes qui a tenté de quitter Tiguentourine. Il dormait quand il a été réveillé par des terroristes qui recherchaient pièce par pièce les travailleurs expatriés. Nick racontait comment les terroristes avaient installé sur les otages des colliers d’explosifs. Les otages étaient assis sur le sol et le cordon connecté entre eux. Nick Hitch a été informé par ses ravisseurs, qu’il serait le premier à mourir si l’armée tirait dans les deux heures. Il a appelé un collègue et lui a dit qu’il allait mourir à 10 heures. Après une tentative de sortie du site, il a raconté comment une fusée a tué le chef des terroristes et comment le convoi fut attaqué. Le véhicule de Nick a frappé une crête et s’est renversé. Le terroriste à côté de lui a fait exploser la bombe et il y a eu une énorme explosion. «Je pensais que j’étais mort à ce moment-là, finalement j’ai été seulement blessé au bras», déclare Nick.
Le documentaire n’accable aucune partie dans cette affaire, mais n’apporte aucune réponse sur ce qu’on a déjà dit sur cette affaire. C’est un simple écho d’otages anglais dans l’un des épisodes les plus spectaculaires pour la libération des otages dans cette lutte internationale contre Al Qaîda.*L’Expression-07.09.2013
** rappelons l’essentiel des faits. L’attaque terroriste de Tiguentourine a été menée par un groupe de plus de quarante terroristes de diverses nationalités. Rien d’autre que des mercenaires recrutés par la multinationale terroriste qui agit sous le label bien connu d’Al Qaîda. L’objectif de ces mercenaires était de faire sauter le site gazier avec toutes les conséquences qui sont faciles à saisir. Pour porter atteinte à la stabilité, aux intérêts économiques et à la souveraineté algérienne. Il faut également rappeler que l’attaque a eu lieu 5 jours après le début de l’intervention française au Mali. Comme à chaque chose malheur est bon, nos services de sécurité et à leur tête l’Armée nationale populaire ont réussi à neutraliser l’importante horde de terroristes dans un contexte extrêmement sensible et dangereux que peut l’être un complexe gazier. L’expertise et le courage de nos forces de sécurité qui sont intervenues dans cette affaire, avec le succès que l’on connaît, ont forcé l’admiration et la reconnaissance de l’ensemble de la communauté internationale. Sa stature de force régionale s’en trouvait renforcée. Il va de soi qu’une fois l’attaque avortée, la justice algérienne se devait d’instruire cette affaire. Il faut se rappeler que les groupes armés étaient venus de Libye transformée en sanctuaire terroriste. Et par qui s’il vous plait? Par Bernard-Henri Lévy avec l’aide du président français de l’époque, Nicolas Sarkozy.
Les terroristes de Tiguentourine venaient du territoire libyen et leurs armes du stock parachuté par la France au Djebel Nefoussa (tout près des frontières algériennes). *L’Expression-Jeudi 09 Janvier 2014
**La Norvège relève le rôle efficace de l’ANP
Dans un rapport sur l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine, la Norvège a souligné le rôle positif et hautement professionnel joué par les forces de l’Armée nationale populaire qui ont eu à gérer cette attaque. La Norvège a contribué par une enquête indépendante de laquelle il ressort «la prise d’otages était trop tributaire de l’armée algérienne», selon Statoil, un des partenaires de la coentreprise exploitant le site, qui a désigné un groupe d’experts mandatés pour enquêter sur la tragédie, «ni Statoil ni la coentreprise n’auraient pu empêcher l’attaque». Le groupe d’experts soulignent dans leur document qu’il était impossible de repousser ou retarder une attaque de cette ampleur et dépendaient du fonctionnement efficace de la protection militaire, reconnaissant, qu’«aucune force militaire ni autre ne pouvait garantir une protection complète contre des terroristes déterminés sur une zone de la taille du Luxembourg située près d’une frontière poreuse séparant l’Algérie et la Libye», indique Torgeir Hagena, chef des enquêteurs lors de la présentation du rapport. L’AFP rapporte, dans l’une de ses dépêches relative à ce rapport, que le groupe pétrolier norvégien n’a toujours pas pris de décision quant à leur éventuel retour, pourtant il y à peine cinq jours, certains sites Internet rapportaient que cinq cadres de la société norvégienne Statoil seront de retour en Algérie le 15 septembre prochain. Des sources du ministère de l’Energie et des Mines ont confirmé à un quotidien arabophone, la reprise des activités de la firme norvégienne à partir de la base de Hassi Messaoud. L’Algérie, confient, à ce propos, des sources très au fait du cadre sécuritaire, a pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des travailleurs étrangers, sachant que les forces spéciales algériennes sont parmi les plus expérimentées au monde grâce à une expérience acquise sur le terrain de la lutte antiterroriste depuis plus de 15 ans. Ces mesures ont déjà permis au personnel de BP de reprendre le chemin du retour en Algérie, indiquait, dimanche dernier, l’ambassadeur du Royaume-Uni à Alger.
Neuf mois après la prise d’otages de Tiguentourine à In Aménas, la plus grande dans l’histoire, nul n’a été capable de comprendre, ni en mesure de décoder les circonstances qui avaient précédé l’acte criminel perpétré par un groupe de mercenaires de différentes nationalités. «Les signataires par le sang» sous-traitant pour le compte de Mokhtar Belmokhtar, lequel répond à un agenda étranger.
Beaucoup a été dit sur l’assaut exécuté par une unité spéciale de l’Armée nationale populaire, n’occasionnant qu’un minimum de victimes. Nombreux sont ceux qui ont désapprouvé la contre-offensive dont les héros ont pourtant sauvé plus de 600 personnes. Anticipant sur toute tentative d’ingérence, l’Algérie avait tracé la ligne rouge à ne pas dépasser à l’égard de ceux qui préparaient déjà leurs troupes. Si pour l’Algérie l’assaut était inévitable, pour les Norvégiens enfin, dont des compatriotes ont malheureusement trouvé la mort lors de cette prise d’otages, la sécurité du site gazier d’In Aménas était «trop tributaire de l’ANP», l’avenir de tout le pays en dépendait de ce fait. Ces propos, formulent la conclusion d’un rapport de 78 pages établi par les Norvégiens et rendu public jeudi dernier.*L’Expression-14.09.2013
**Un an après l’attaque terroriste
Nouvelles révélations sur l’attaque de Tiguentourine
Le 16 janvier 2013, les hommes de Mokhtar Belmokhtar prenaient d’assaut le site gazier de Tinguentourine à In Amenas. Bilan : 37 personnes tuées dont un Algérien. Un an après, les enquêtes sont toujours en cours pour déterminer les circonstances exactes de cette prise d’otage. El Watan Week-end s’est procuré de nouveaux éléments.
Etait-il possible de sauver la vie des otages ? Pourquoi les Algériens ont-ils tenu à garder leur opération secrète ? Où se trouvent les terroristes qui ont pu s’échapper ? Un an après l’attaque du site gazier de Tiguentourine, de nombreuses questions n’ont pas été totalement élucidées. El Watan Week-end a réussi à se procurer de nouveaux éléments du dossier.
Pourquoi les Algériens ont-ils tenu à garder leur opération secrète ?
Si l’armée a réussi son intervention, selon une source sécuritaire, c’est parce qu’elle a tenu l’heure de l’attaque secrète jusqu’à la dernière minute. Face aux pressions des gouvernements occidentaux et asiatiques, en particulier la Grande-Bretagne, qui craignait pour la vie de ses ressortissants, le plan était simple : interdire toutes les communications téléphoniques entre la Présidence et le commandement de l’armée au profit de messages codés, pour que les Américains n’arrivent pas à connaître l’heure de l’attaque. Ahmed Gaïd-Salah avait même donné carte blanche au commandant sur place, à In Amenas, à la tête de la 4e Région militaire, pour prendre toute décision qu’il estimait nécessaire.
Aurait-il été possible de sauver plus d’otages ?
La reconstitution des faits, à Ouargla, en mars dernier, par les katibas 18 et 12 (escadrons de 550 à 1000 soldats, ndlr), le groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale et le GIS (DRS), a permis de comprendre comment les otages ont été tués et de fournir plus de détails aux enquêteurs. «Pour sauver davantage d’otages, il aurait fallu disposer de plus d’informations avant l’attaque et couper la route aux terroristes avant qu’ils n’entrent dans la base», explique-t-on. Selon les militaires qui ont participé à cette opération, pour sauver d’autres otages, il aurait fallu «céder aux provocations» et fournir à Abderrahmane El Nigiri qui demandait des véhicules 4×4 et l’ouverture d’une route sécurisée. «Si la décision a été prise de libérer les otages de force, il a été aussi décidé d’identifier grâce à des méthodes d’espionnage et d’écoute les zones du site où se trouvaient les terroristes», précise une source militaire. C’est ainsi que plusieurs éléments des forces spéciales se sont introduits dans la base en tenue de travail, et par cette technique, ont pu obtenir des renseignements sur le nombre de terroristes.
Reste-t-il des terroristes en vie ?
Plus de 30 terroristes ont été tués (de 32 à 38, selon les sources), 7 ont été arrêtés, dont 4 condamnés à perpétuité pour une autre affaire de terrorisme par le tribunal de Ouargla, et 2 autres impliqués directement dans l’attaque ont pu s’échapper (en plus de Mokhtar Belmokhtar). Les Français recherchent, depuis mars 2013, l’homme responsable de la mort de 9 otages : Khelifa Ould Gok. Né en 1978 à Ghadamès, à l’ouest de la Libye, ce Tergui d’origine libyenne était proche de Mokhtar Belmokhtar et d’Abou Ishaq El Afghani, expert en explosifs, élément important d’Aqmi, tué dans l’attaque d’une caserne au nord de la Mauritanie. Recherché en Libye, il aurait rejoint les Phalangistes enturbannés en 1999. Mokhtar Belmokhtar lui aurait demandé de préparer des mines et des ceintures de TNT pouvant exploser à distance. Selon des rapports sécuritaires, l’Algérie a communiqué son identité aux Français. Il se trouverait en ce moment avec Mokhtar Belmokhtar, au nord du Mali.
Que disent les rapports sur les terroristes ?
Selon les enquêtes sécuritaires, Lamine Bencheneb et Aberrahmane El Nigiri auraient commis plusieurs erreurs. Inexpérimentés, comparé aux autres membres du Mujao, ils ont continué à communiquer par téléphone, ce qui a permis aux forces de sécurité de les localiser. Si El Nigiri avait quitté la base dans la demi-heure qui a suivi l’attaque, il aurait réussi à s’enfuir avec les otages, les Algériens ayant mis une heure et demie à les encercler. Enfin, les terroristes ont choisi de garder les otages algériens, estimant que cela empêcherait l’armée d’attaquer. El Nigiri a compris son erreur trop tard et a rapidement été dépassé par les événements.
Connaît-on toute la vérité sur la mort des otages ?
Selon des rapports de médecins légistes, certains otages ont été tués à bout portant. Les terroristes en ont décapité deux, dont un Japonais. Dix autres ont été tués par l’explosion de ceintures pendant l’attaque de l’armée. Les certificats de décès ont été établis sur la base de ces rapports. Le 18 janvier, le Haut Conseil de sécurité nationale a chargé trois médecins légistes et d’autres experts de se déplacer à In Amenas pour identifier les corps des terroristes et des otages, et la cause de la mort. Ils ont décidé d’accélérer la procédure pour que les autres pays occidentaux ne s’ingèrent pas dans le dossier. En collaboration avec le procureur général d’Illizi, les experts étaient chargés d’établir des rapports et des certificats de décès grâce aux empreintes – surtout pour les travailleurs étrangers – trouvées dans les dossiers de l’entreprise où ils travaillaient. Pour neuf corps, il fallu avoir recours aux tests ADN.**Aziz M.-El Watan10.01.2014
*********L’actu :
-Les ex-otages veulent être intégrés. 104 travailleurs du complexe de Tiguentourine du bureau de l’assistance administrative et technique, dont la plupart étaient otages lors de l’attaque terroriste, ont écrit aux autorités locales d’Illizi pour demander à être intégrés à leur poste (ils étaient contractuels, ils veulent être permanisés). Ils rappellent dans leur lettre, selon El Fedjr, qu’ils avaient lancé une grève en 2012, avant l’accord du ministre de l’Energie en décembre 2012 pour les intégrer à Sonatrach. Mais les autorités n’ont pas tenu cette promesse et les grévistes ne bénéficient que de contrat de trois mois renouvelables à Sonatrach-Statoil. (Ad. M.)
-Instruction en cours. L’attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine le 16 janvier 2013 est instruite par un juge spécialisé, a déclaré, hier à Alger, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh. Dans une déclaration à la presse en marge d’une séance plénière du Conseil de la nation consacrée au vote du projet de code pénal, le ministre a indiqué que l’affaire de Tiguentourine est «entre les mains de la justice algérienne et l’instruction est confiée à un juge spécialisé comme l’exige la procédure pénale». «Le code de procédure et la loi algérienne autorisent quiconque ayant subi des préjudices suite à cette agression à se constituer partie civile auprès du juge d’instruction ou du tribunal qui aura à statuer sur l’affaire», a précisé le ministre. «Laissons la juridiction spécialisée chargée d’instruire cette affaire poursuivre l’instruction conformément à la loi», a conclu le ministre de la Justice. *(APS)
-La rescapée française témoigne Muriel Ravey, infirmière-urgentiste française, assurait les soins sur le site gazier de Tiguentourine. Lors de la prise d’otages, elle parvient à s’échapper par un trou dans la clôture. Le journaliste français Walid Berrisoul a recueilli son témoignage. In Amenas, histoire d’un piège La Martinière, 2014. (Y. Saïd)
*C‘est un complot international contre l’Algérie
l’affaire tinguetourine et son corollaire, la prise d’otages la plus dangereuse et périlleuse dans l’histoire moderne, a connu un dénuement les plus salutaires. Beaucoup que c’est un complot ourdi de l’étranger pour le compte d’officines étrangères dans le sillage de la guerre au Mali. nul n’est dupe pour comprendre que le pays visé, est: l’Algérie. la mission était difficile pour les décideurs algériens. libérer le plus d’otages, pris en tenaille sur un site gazier, n’est pas chose facile. la horde islamiste terroriste de l’aqmi , les enturbannés, el moulathamin est une international terroriste qui était venue commettre un complot bien planifié et tracé. la question que je me pose et elle est le nœud gordien de l’affaire: pourquoi cette horde terroriste était venue en Algérie, missionnée surement par certaines officines, et donc dans le but de pousser l’Algérie dans le jeux ou le piège, et déclencher une intervention étrangère. et pire même , voila la faille du complot, alors que cette organisation terroriste était supposée , entre guillemets, lutter contre une puissance bien connue et bien au fait de ce plan,…… donc , la réponse a cette question est simple et coule de source: ce groupe islamo-térroriste est une organisation qui joue le jeux de certaines puissances pour mettre a feux et a sang les pays du Sahel ….pays immensément riches en ressources naturelles. je tiens a remercier les troupes de l’ANP…et le président bouteflika, les corps d’armées et les soldats et forces d’élites de l’ANP, pour ce coup de force, et d’avoir déjoué le complot ourdi par certains pays bien connus. n’oublions pas que cette horde islamo-térroriste, est fiancée surtout par l’argent du rapt, de la rançon, et du narco terrorisme. donc il est claire quels sont les pays qui tirent les ficelles du jeux et les puissances en jeux. Vive l’ALGÉRIE Vive l’ANP. Gloire aux martyrs mémoire aux victimes.*un internaute-10.01.2014
*un terroriste canadien a tenté de faire exploser le site gazier
Nouvelles révélations dans l’affaire de l’attaque du site gazier d’In Amenas le 16 janvier 2013. Un terroriste canadien, impliqué dans l’attaque, a tenté d’effectuer un attentat suicide durant la phase finale de l’attaque en utilisant une bombe improvisée qu’il a fabriquée lui-même.La chaîne CBC affirme avoir obtenu de nouveaux détails sur la nature du rôle qu’a joué le terroriste canadien Xristos Katsiroubas dans l’attaque. Ce natif de London Ontario a agi en qualité de négociateur et de traducteur pour les assaillants.Katsiroubas a aussi aidé à la fabrication de bombes et semblait manipuler les explosifs et les armes – y compris une mitrailleuse lourde – avec beaucoup de facilité, selon la même source.Il a également aidé à serrer des cordes remplies d’explosifs autour des cous des otages et a menacé avec une arme un otage qui tentait de s’enfuir, a déclaré Stephen McFaul, un ingénieur électricien originaire de Belfast qui a passé des heures à observer et à parler de temps en temps avec Katsiroubas.Le terroriste a également utilisé une mitrailleuse pour tenter de faire tomber un hélicoptère de l’armée algérienne, selon McFaul.*tsa-16.4
*Tiguentourine : Qui a financé les terroristes ?
*el watan – le 18.10.17 |
La chambre d’accusation près la cour d’Alger devait examiner ce mercredi l’affaire liée à l’attaque sanglante menée par un groupe de terroristes, en janvier 2013, contre le complexe gazier de Tiguentourine.
Les avocats des quatre accusés poursuivis dans le cadre de l’attaque contre le complexe gazier de Tiguentourine, en janvier 2013, qui avait fait 27 morts parmi les otages, auront du mal à plaider la cause de leurs mandants devant la chambre d’accusation près la cour d’Alger, qui va statuer aujourd’hui sur leur sort.
L’affaire, rappelons-le, remonte à la matinée du mercredi 16 janvier 2013, où une colonne de quatre véhicules tout-terrain, transportant une trentaine de terroristes puissamment armés, a traversé la frontière algéro-libyenne, et s’est s’emparée du complexe gazier de Tiguentourine, situé à 40 km de In Amenas, et a pris en otage les 800 travailleurs, dont 130 Occidentaux, qui s’y trouvaient. Mise au pied du mur, l’Algérie subit d’énormes pressions pour empêcher toute intervention militaire de ses troupes.
Elle ouvre les négociations avec le groupe Al Moulathamoune (les enturbannés) que dirige Mokhtar Belmokhtar. Quarante-huit heures plus tard, les forces spéciales de l’ANP donnent l’assaut qui se solde par l’élimination de 29 membres du commando, l’arrestation de trois autres (un quatrième plusieurs mois après) et la mort de 37 otages.
L’enquête judiciaire est confiée au pôle pénal spécialisé d’Alger qui clôture le dossier plus de quatre ans plus tard, en retenant plusieurs chefs d’accusation contre les quatre présumés terroristes en détention et une dizaine d’autres en fuite, dont l’émir de la phalange Al Moulathamoune, Mokhtar Belmokhtar, reconnu comme le planificateur et l’organisateur de l’opération.
La préparation de cet acte terroriste a duré, selon l’enquête, près de 5 mois durant lesquels de nombreux chefs terroristes activant aussi bien au nord du Mali qu’en Libye ont été consultés pour avoir leur avis et, parmi eux, Abdelhakim Belhadj, membre du conseil militaire libyen. Abdelkader Derouiche, un des membres du commando en détention, révèle avoir été choisi pour son profil de «combattant» mais aussi pour ses connaissances en langue anglaise. Universitaire oranais âgé de 33 ans, connu sous le pseudonyme d’Abou Al Barra, il raconte les détails de l’opération.
En 2010, il abandonne son commerce à Bordj Badji Mokhtar, pour rejoindre Belmokhtar, dans les monts de Tigharghar, au nord du Mali. Après des mois d’entraînement militaire, Belmokhtar l’envoie à Oran, pour constituer une cellule, chargée d’enlever des employés étrangers travaillant pour une société de transport.
Avec son frère Lahcène, le groupe est vite créé, avec sept éléments, mais il ne fait pas long feu. Les membres de cette cellule sont arrêtés, y compris Lahcène, mais Abdelkader échappe au coup de filet des services de sécurité. Il retourne au nord du Mali. En tant que «cadre» du groupe de Belmokhtar, il assiste à la plupart des réunions qu’organise son émir.
Selon lui, l’idée d’un assaut contre une usine de gaz a été soufflée à l’oreille de Belmokhtar, alors qu’il se trouvait en Libye, par un de ses proches éléments, un certain Bouamama. Ce dernier était en contact permanent avec un chauffeur du complexe gazier, qui lui fournissait toutes les informations sur la base de vie et les travailleurs étrangers qui y exerçaient. Durant trois mois, Belmokhtar entouré par des terroristes de plusieurs nationalités, notamment des Tunisiens et des Egyptiens, étudie l’opération dont l’objectif principal était d’enlever les travailleurs européens et d’en faire une monnaie d’échange.
Pour mieux mûrir l’opération, il se rend au nord du Mali. La situation n’est plus ce qu’elle était depuis son départ en Libye. Tigharghar, Gao et Tombouctou tombent entre les mains du groupe terroriste Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest), connu par les plus avertis comme étant une création des services marocains.
Ses actions sont dirigées exclusivement contre l’Algérie. Belmokhtar fait état de son projet aux chefs du groupe et l’idée les intéresse. Ils mettent à sa disposition des armes et une section d’une quinzaine d’éléments des plus aguerris qui vont l’accompagner en Libye pour terminer l’organisation de l’attaque.
Sur place, dans son campement non loin de Tripoli, Belmokhtar ne va pas tarder à clôturer la liste du commando. Le Nigérien Abderrahmane Toudji, et l’Egyptien Abou Loubaba, dit aussi Abou Bakr Al Misri, quelques-uns de ses proches collaborateurs, lui proposent une liste de 45 membres de différentes nationalités, dont des Egyptiens, des Tunisiens, des Libyens appartenant au groupe Ançar Acharia, et deux Canadiens, bien entraînés et prêts à l’action.
Il n’en retient que 14, pour compléter le groupe, constitué désormais de 30 éléments (9 Tunisiens, 8 Egyptiens, 5 Algériens, 2 Canadiens, 2 Nigériens, 2 Libyens, 1 Malien et 1 Mauritanien), bien armés, auxquels s’est joint le guide, un certain Zeid, fils du terroriste Bouamama. Le commandement de l’opération est confié à Abderrahmane Toudji, Abdellah Al Canadi (le Canadien) et Abdelkader Ettounsi (Tunisien), et Tahar Bencheneb (Algérien), tous tués lors de l’assaut.
Le mystère de Abdelkrim Belhadj
A bord de 4 véhicules de type 4×4, le commando prend la route de Tiguentourine, le 14 janvier 2013, pour arriver au complexe gazier à l’aube du 16 janvier. Au cours des trois jours de voyage, le contact avec Belmokhtar n’a pas cessé, grâce aux téléphones satellitaires dont disposent de nombreux membres du groupe. Cette version des faits est confirmée par Kerroumi Bouziane, dit Redouane, arrêté lors de l’opération, alors âgé d’à peine 22 ans.
Natif d’Adrar, il a rallié Belmokhtar, sur insistance d’un de ses amis, un certain Moussa, avant de se retrouver dans les camps d’entraînement de Belmokhtar, dans la région de Gao, puis en Libye. Il avait été désigné pour faire partie du commando, alors qu’il était au nord du Mali, sans pour autant être mis au courant de la cible ni de la date de l’exécution de l’opération. Le troisième terroriste arrêté est un ressortissant tunisien, âgé de 32 ans, du nom de Laaroussi Edarbali. Natif de Seriana en Tunisie, il a séjourné plusieurs fois en Libye avant de tenter de rejoindre ses compatriotes en Syrie, enrôlés dans les rangs des «djihadistes».
Les réseaux devant concrétiser son projet, l’ont abandonné en cours de route. Il décide alors de retourner en Libye et de rejoindre le groupe de Belmokhtar. Dans le camp, il s’entraîne durant deux mois à l’art de la guérilla, sous la direction d’un certain Abou Bakr Al Masri (un ressortissant égyptien), avant de faire partie du commando.
De nombreuses commissions rogatoires délivrées par l’Algérie sont revenues avec des réponses superficielles. L’enquête judiciaire est restée cependant muette sur l’implication du Qatar dans le financement de cette opération, révélée en juin dernier par les médias émiratis.
Citant des documents du renseignement américain datant de 2014 et des sources tunisiennes, la presse émiratie a affirmé que Doha a remis des fonds au Libyen Abdelkrim Belhadj, qui contrôlait plusieurs groupes terroristes de la région, pour préparer le terrain à l’attaque contre le site gazier. Belhadj avait été chargé, selon les mêmes sources, de sécuriser la ville de Ghadamès, transformée en base arrière des éléments d’Al Qaîda au Maghreb islamique, dont l’objectif, souligne la chaîne émiratie Sky News Arabia, «était de provoquer le chaos en Algérie et de mettre la main sur les pays du Maghreb».
Crédible ou pas, cette information aurait dû susciter l’intérêt du juge d’instruction d’autant plus que dans le dossier un des accusés a bel et bien révélé que, lors de son séjour en Libye, Mokhtar Belmokhtar s’est rendu au domicile de Abdelkrim Belhadj, pour lui demander son avis sur l’opération et que ce dernier a cautionné l’attaque et proposé une aide financière. Comment se fait-il que la justice n’a pas jugé utile de transmettre des commissions rogatoires à la Libye, pour interroger Abdelkrim Belhadj, et à Doha, pour avoir des explications sur les graves accusations portées contre elle ?
Des questions que se posent beaucoup d’observateurs et qui pourraient susciter le doute, notamment chez les Etats qui ont perdu leurs ressortissants dans l’attaque. Une telle zone d’ombre risque d’ouvrir une brèche à ceux qui veulent internationaliser l’affaire comme cela a été le cas pour le dossier de l’assassinat des moines de Tibhirine.
En tout état de cause, pour l’instant, seule la Grande-Bretagne s’est constituée partie civile dans le dossier, au nom de ses ressortissants morts lors de l’attaque. L’enquête qu’elle a menée a mis en accusation les terroristes, tenus pour responsables de la mort des otages.
Aujourd’hui, la chambre d’accusation peut avaliser les conclusions du juge d’instruction, tout comme elle peut demander un complément d’information pour enquêter sur les pourvoyeurs de fonds qui ont financé l’opération meurtrière, mais aussi pour élucider le mystère de ce terroriste qui était en prison et qui s’est retrouvé parmi les auteurs de l’attaque, disparus dans la nature. **Salima Tlemçani –el watan -mercredi 18 octobre 2017
*************************************
*la sécurité des bases a été renforcée
«Avant Tiguentourine, un de nos loisirs préférés était de partir en randonnée dans les dunes en 4×4. Grâce à des GPS et des Thuraya, nous ne nous perdions jamais et nous étions toujours joignables. Bien sûr, nous savions que Belaouar (Mokhtar Belmokhtar, ndlr) ou ses hommes pouvaient surgir à n’importe quel moment, mais en dix ans de bourlingue de base en base, nous avions pris l’habitude de gérer le risque.»
Mehdi est ingénieur dans une joint-venture algéro-américaine. S’il parle au passé de ses hobbies, c’est parce que depuis un an, les choses ont radicalement changé dans les bases-vie et les sites pétroliers. «Depuis la prise d’otages, notre vie est devenue un cauchemar, poursuit-il. Nous n’avons plus aucune possibilité de bouger. Lorsque nous ne sommes pas sur nos machines, nous restons cantonnés dans nos chambrées ou dans le foyer et la cantine. Même nos parcours sont balisés au sol, pas moyen de dévier du chemin tracé.»
De l’avis des travailleurs des sites gaziers et pétroliers à qui El Watan Week-end a posé la question, la sécurité des bases a été clairement renforcée : les agents sont plus nombreux, plus en éveil. Quant à la présence – ressentie – des militaires ou des gendarmes, elle reste invisible sur les lieux de travail ou sur les bases-vie. «Ils sont là, mais nous ne les voyons pas. Si par malheur l’un d’entre nous s’aventure dehors, même pour prendre l’air, ou prend un chemin de traverse pour rallier la base-vie ou les installations de pompage, il sera immédiatement intercepté par des militaires, fondus dans le paysage», explique Tahar, manœuvre dans un site de pompage.
Drones
Après l’attaque, les autorités ont agi sur plusieurs axes : elles ont d’abord déployé plus de 20 000 hommes pour verrouiller la frontière avec la Libye et autant d’hommes à l’extrême sud du pays afin de prévenir les infiltrations d’hommes et de matériel. En parallèle, des troupes et des pelotons de gendarmerie se sont déployés autour des principaux sites stratégiques isolés. L’armée de l’air a également contribué aux opérations de sécurisation. «L’état-major a envoyé la majorité de ses appareils à Ouargla et Tamanrasset, comme bases principales d’intervention. Les 121 et 122 escadrons multirôles, composés de Sukhoi 30 y sont dispatchés et assurent des missions de surveillance et de frappes chirurgicales. Ces appareils alliés à des avions ravitailleurs ont la capacité de frapper bien au-delà des frontières est et sud», précise un expert du forum ForcesDZ, très au fait des efforts de l’ANP dans la lutte antiterroriste.
«Pour ce qui est des interceptions aériennes des convois terroristes, ce sont les hélicoptères d’attaque du 1er régiment d’hélicoptères de combat alliés aux hélicoptères de transport du 6e régiment d’hélicoptères de combat, qui s’en chargent. Les forces aériennes déploient aussi tous leurs moyens de reconnaissance optiques et électroniques à Tamanrasset, In Amenas, Illizi, Ouargla et Biskra. Cela va des petits drones Seeker II aux avions de reconnaissance américains Beech 1900 MMSA. C’est pratiquement l’ensemble de l’effectif de la 5e escadre de reconnaissance et de guerre électronique qui est dispatché dans le grand Sud.» Les résultats se sont immédiatement fait sentir : plusieurs convois transportant des terroristes et des armes ont été interceptés et détruits dans l’axe Tamanrasset-Illizi, une immense cache d’armes a même été découverte et détruite à 200 km d’In Amenas en octobre dernier, pile sur le tracé de la frontière avec la Libye.
Missiles
Des centaines d’armes, dont des missiles portables anti-aériens et des mortiers et d’autres armes lourdes y ont été retrouvées. Jusqu’à aujourd’hui, l’armée a réussi à contenir et à gérer le reflux des terroristes d’AQMI et du Mujao fuyant les combats au nord du Mali. Mais la question que les spécialistes posent : jusqu’à quand l’armée pourra soutenir un tel déploiement dans une région aussi vaste ? Un opérateur privé, spécialisé dans les nouvelles technologies, et dont la société qui a pour partenaire un des leaders mondiaux de la surveillance aérienne, a proposé aux autorités, pour l’instant en vain, de louer des drones à Sonatrach sur l’ensemble des sites sensibles.
En contrepartie : des effectifs 100% algériens et une gestion des données uniquement prise en charge par l’armée. Ces drones à longue endurance et drones hélicoptères pourraient patrouiller autour des sites, au moins pendant la nuit. «Ce mode de surveillance permet d’alléger les effectifs déployés autour des sites pétroliers et d’économiser beaucoup d’argent, explique le promoteur. Un tel service ne coûterait pas, par an, le tiers de ce que produit le site de Tiguentourine en une journée.» Mais selon lui, les premiers contacts ne sont pas très encourageants, l’idée ne semblant pas séduire les autorités. Alors quelle autre option reste-t-il ?
Accorder plus de pouvoir aux sociétés de gardiennage privées algériennes ? Assumer enfin le rôle joué par les officines de sécurité internationales agissant depuis des années dans l’illégalité en Algérie, la tragédie de Tiguentourine ayant mis au grand jour l’identité et les prérogatives d’une victime française, parachutiste à la retraite, travaillant pour le compte d’une société non agréée pour des missions de sécurité ? Ces questions restent posées et doivent êtres tranchées au plus vite.Akram Kharief.-El Watan10.01.2014
**Attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine à In Aménas-Algérie
Fin de l’opération sur le site gazier de In Amenas
29 terroristes éliminés dont quatre dangereux émirs
Trois terroristes faits prisonniers
650 otages libérés, parmi eux 100 otages étrangers
Les forces spéciales algériennes ont libéré quelque 100 otages étrangers, mais 30 autres sont toujours portés disparus, rapporte désormais l’agence APS.
Une multinationale terroriste composée de plusieurs nationalités avec des moyens colossaux
Le commando terroriste était composé d’Egyptiens, Syriens, Tunisiens, Maliens, Nigériens, Mauritaniens, Algériens, un Français et 2 Canadiens …
******************
« Trente-sept étrangers de huit nationalités différentes, un Algérien et 29 assaillants ont été tués lors de l’attaque et de la prise d’otages par un groupe torroriste, d’employés dans un complexe gazier du Sahara algérien, a annoncé lundi le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal.Cinq étrangers étaient toujours portés disparus après l’attaque qui s’est déroulée de mercredi à samedi (19.01.2013.) dans le gigantesque complexe gazier d’In Amenas, dans le sud-est de l’Algérie.Parmi les étrangers confirmés morts par leurs pays figurent un Français, un Américain, deux Roumains, trois Britanniques, six Philippins et sept Japonais. Du côté des terroristes preneurs d’otages, 29 d’entre eux ont été tués et trois autres arrêtés…Les Médias-21.01.2013.
*La situation sécuritaire-1
****************************************
Promotion de mérite spéciale pour les héros de Tiguentourine
Une cérémonie de promotion de mérite spéciale à 19 éléments de l’Armée nationale populaire (ANP), relevant de la 4ème région militaire (RM), ayant pris part à l’opération de Tiguentourine (Ilizi), a été organisée hier au niveau de la 4ème RM à Ouargla. Intervenant sur décision du président de la République, commandant suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, l’opération de promotion a permis d’élever ces 19 éléments de l’ANP à un grade supérieur, a-t-on indiqué lors de la cérémonie présidée par le commandant de la 4ème RM, le général-major Cherif Abderrazak.
Trois de ces éléments ont été promus au grade de colonel, lieutenant colonel et commandant, deux autres au grade d’adjudant chef, quatre au grade d’adjudant, 8 à celui de sergent chef et 2 autres au grade de sergent, et ce à compter du 31 mars 2013, a-ton précisé. Dans un message de félicitations adressé à cette occasion, le chef de l’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah, a souligné «le plan minutieusement préparé et exécuté avec un grand professionnalisme, sur instructions du haut commandement, qui a permis d’encercler le lieu de la prise d’otage de Tiguentourine, afin d’empêcher les terroriste de prendre les otages étrangers».
«De même, l’assaut lancé au moment propice, par les éléments des forces spéciales aguerris et bien préparés pour ce genre de situations, a permis de semer la panique parmi les terroristes, en les prenant de court, et de déjouer leurs desseins criminels élaborés bien auparavant et visant à prendre des otages et à détruire l’usine de Tiguentourine, au regard de son importance économique stratégique pour le pays», a affirmé le chef d’étatmajor de l’ANP, dans son message lu par le directeur régional de la communication, l’information et l’orientation de la (DRCIO- 4ème RM).
De son côté, le commandant de la 4ème RM, a salué «le courage et le professionnalisme» de ces éléments de l’ANP, de différents grades, «qui ont pris part avec succès à l’opération de libération des otages de Tiguentourine », ainsi que «leur détermination à neutraliser l’ensemble des terroristes et à libérer les otages, afin d’éviter le pire, en pertes humaines et en dégâts, économiques et écologiques». Dans son message lu également par le DRCIO, le commandant de la 4ème RM, a appelé à «faire preuve de vigilance, détermination et dévouement dans l’accomplissement de nos missions constitutionnelles, conformément aux orientations du haut commandement de l’ANP», et à «poursuivre les efforts jusqu’à l’élimination totale de ce qui reste des groupes terroristes des terres algériennes purifiées, par le passé, par l’Armée de libération nationale».
A l’issue de la cérémonie de promotion, un des promus, le commandant Abdellaoui Moussa Rafik s’est dit «fier» de cette promotion de mérite, estimant avoir agi pour le pays et se déclarant «engagé et déterminé sur cette voie pour que vive l’Algérie digne et stable». Pour sa part, le sergent Cherif Mohamed Lamine a confié à l’APS que sa «fierté du fort sentiment de l’accomplissement du devoir envers la Nation avec succès, est confortée par la joie que lui ajoute cette promotion spéciale ». Ces 19 éléments des forces de l’ANP relevant de la 4ème RM avaient pris part à l’opération de dénouement de l’attentat de Tiguentourine (16 janvier dernier). Une opération qui avait été supervisée personnellement sur le terrain par le chef de la 4ème RM de Ouargla, le général-major Abderrazak Cherif, at- on signalé.*source: Le Financier- 31.03.2013.
***********************************
Les Saoudiens auraient financé l’attaque de Tiguentourine !
Elle a fait 37 morts dont 36 otages étrangers
L’information, loin d’être fantaisiste, est publiée par le site internet de la chaîne d’information «Russia Today». Elle fait état de documents en possession d’un journaliste américain Sidney Blumenthal. Ces derniers, fort plausibles, évoquent des rapports établis par les services secrets français, faisant état de leur certitude concernant le fait que ce sont bel et bien les Saoudiens qui ont financé cette sanglante attaque terroriste. Au moment même de la tragique prise d’otages qui a eu lieu au niveau du site gazier de Tiguentourine, durant le mois de janvier passé, il était apparu aux yeux de tous les observateurs avertis que celle-ci ne pouvait avoir été menée par des terroristes isolés, au regard des moyens importants, tant humains que matériels, qui y avaient été mis. Il était évident, également, que l’Algérie était incluse dans la liste des États arabes à déstabiliser coûte que coûte, dans le cadre de la mise en application sur le terrain de ce fameux GM-O (Grand Moyen-Orient) américain et sioniste, dont la sous-traitance de son application sur le terrain est laissée au Qatar et à l’Arabie saoudite.
Ainsi donc, et si on en était encore au stade des suspicions et théorisations, voilà que des éléments nouveaux, d’une importance tout simplement explosive, sont venus étayer cette thèse. En effet, selon des informations rapportées par le site internet de la chaîne d’information russe “Russia Today”, des documents sont en possession du journaliste américain Sidney Blumenthal. Ces derniers indiquent que les services secrets français ont exprimé dans une de leurs notes la certitude que des fonds saoudiens ont financé le groupe de terroristes qui a perpétré l’attaque terroriste d’In-Amenas, qui avait fait 37 morts, dont 36 étrangers, parmi les otages. C’est un hacker qui a réussi à s’introduire dans la boîte email du journaliste américain pour récupérer ces documents avant de les rendre publics, et qu’ils ne tombent entre les mains de la chaîne “Russia Today”. Le financement en question, apprend-on encore, a été rendu possible grâce à l’entremise des groupes terroristes libyens, formellement identifiés, dans les documents de Blumenthal, d’après lesquels les fonds saoudiens ont été fournis à des contacts d’Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi), résidant en Europe du Sud. Ces derniers ont ensuite fait transiter ces sommes d’argent vers les cellules d’Aqmi, en Mauritanie. «C’est avec ces financements saoudiens qu’un groupe islamiste en Libye a pu organiser l’attaque terroriste contre le consulat américain de Benghazi», précise encore le site.
Le crime n’était pas presque parfait…
En fait, cette version des faits paraît très plausible, même si le Premier ministre, dans une conférence de presse, avait indiqué que les terroristes venaient du Mali. Techniquement parlant, en effet, il est quasi impossible que plus d’une vingtaine de terroristes, lourdement armés, équipés même de missiles et de rampes de lancement, aient pu se déplacer, plusieurs jours durant, à bord de 4 pick-up sur une distance de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres, longeant les frontières algériennes, traversant celles du Niger de part en part, avant d’entrer en Libye, sans se faire remarquer, ni par les gardes-frontières ni par les nomades et les contrebandiers qui écument ces régions, ni par les satellites militaires occidentaux braqués sur cette zone depuis que des terroristes islamistes avaient pris le contrôle des deux-tiers du sol malien en anéantissant l’armée régulière de ce pays de la manière la plus humiliante qui soit. Il serait, en effet, plus logique de supposer que les terroristes auraient pu venir directement de Libye, dont la frontière se trouve à quelques dizaines de kilomètres à peine du site gazier de Tiguentourine. La Libye, depuis la chute de Kadhafi, est devenue un grand sanctuaire pour les «djihadiste» de tous poils. C’est dans des camps spécialement aménagés, et financés par le Qatar et l’Arabie saoudite, que sont entraînés des centaines, voire des milliers, d’islamistes venant des quatre coins du monde, avant d’être envoyés faire le coup de feu en Syrie. La même chose, donc, a pu concerner l’Algérie, à ceci près que l’attaque qui nous a visés était autrement plus élaborée. La riposte rapide, ferme et très efficace des services spéciaux algériens a dérouté les auteurs ainsi que les «sponsors» de cette attaque.
Elle a également permis d’éviter le pire, puisque les terroristes (avant qu’ils ne soient pris de vitesse et mis hors d’état de nuire), avaient l’intention de détruire tout le site, risquant de faire des centaines de morts, pouvant même toucher les populations de la ville d’Illizi, avant de se réfugier en Libye en emportant avec eux des dizaines d’otages occidentaux.*Le Courrier d’Algérie-26.03.2013.
********************************************
In Amenas : Le plan de sécurité revu dans sa stratégie
De nouvelles mesures de sécurité sont mises en place dans les différents sites pétroliers de la région. A Tin Fouyé Tabankort, une unité de l’ANP a été appelée en renfort pour protéger le complexe gazier et le personnel, afin d’éviter le scénario de Tiguentourine.
De nouveaux mécanismes d’action ont été instaurés pour éviter toute attaque terroriste notamment des fortifications en attendant l’installation d’un système de télésurveillance par des caméras sophistiquées, inscrit comme projet depuis deux années. Les travaux de construction ont finalement été confiés à MSG, une société privée qui a remplacé MARTEC, une entreprise étrangère dissolue.
Ainsi, un camp militaire vient d’être installé en face du centre de production gazier ce qui soulage la société SHAPS qui assure le gardiennage au niveau de l’usine et de la base de vie. La rotation est prise en charge des équipes armées qui assurent la protection du matériel et du personnel.
Depuis les nouvelles directives émanant de la hiérarchie de l’entreprise Sonatrach en collaboration avec les services de sécurité de tous corps, la communication est devenue un acte opérationnel permanent entre l’ANP, la brigade de gendarmerie TFT, le GIR, la société SHAPS et la direction du GTFT, ce qui permet la maitrise de la situation par un important dispositif de sécurité.
Le quotidien du personnel expatrié se limite à mener à bien leur mission d’où les mesures prises par la société TOTAL ELF vis-à-vis de son personnel cadre détaché dans cette compagnie ou des mesures de sécurité draconiennes permettent de les mettre à l’abri. *El Watan-06.02.2013.
**************************************
Dans les coulisses de l’attaque terroriste d’In Amenas
le fil des événements :
Mercredi 16 janvier 2013, 2h du matin, tapis dans le noir le convoi de 4×4 passe la frontière algéro-libyenne en trombe, tous feux éteints pour éviter de se faire repérer par les GGF Algériens ou par les fréquents vols d’hélicoptères ou d’avions de reconnaissance sur la région. Ghadames est à quelques centaines de kilomètres au Sud, plein Ouest à trois heures de crapahutage sur l’erg oriental se trouve l’objectif.
5 h du matin. In Amenas, à 1500 kms au sud d’Alger. Il fait toujours nuit noire. Une trentaine de terroristes, lourdement armés, se dirigent vers le complexe gazier de Tiguentourine, un important complexe gazier se situant à 40 kms au Sud Ouest de la grande ville gazière, exploité par la compagnie britannique BP (British Petroluem) et le géant pétrolier algérien Sonatrach.
Dans ce site, une usine de gaz, quelques centaines de travailleurs. Des Algériens, mais aussi des expatriés. Des Américains, des Britanniques, des Japonais, des Français, des Belges, des Philippins… Bref, une multinationale.
Les lumières du camp de base sont en vue, le groupe se positionne de part et d’autre de la route fraichement pavée qui relie le site gazier à la Nationale 3. Les terroristes ont des armes d’assaut, les servants des mitrailleuses sont couchés avec, les détenteurs de kalashnikovs sont, eux aussi, embusqués.
Un groupe lourdement armé
Ils attendent le convoi transportant les expatriés rentrant chez eux, via l’aéroport d’In Amenas. A l’heure prévue, le bus arrive, sauf qu’aujourd’hui l’escorte est doublée. Au lieu des deux 4×4 habituels de gendarmerie, deux autres véhicules sont adjoints au convoi. Qu’à cela ne tienne les terroristes engagent le combat. Un gendarme dans le véhicule de tête est tué, son collègue est grièvement blessé, une balle de gros calibre lui transperce la mâchoire.
Les balles secouent le bus qui ne s’arrête pas, un britannique est mortellement blessé. Les gendarmes organisent la riposte, d’autant que des renforts pointent à l’horizon. Trois Japonais qui sautent du bus sont interceptés par les hommes armés et sont immédiatement mis à mort.
La riposte des gendarmes permet au bus de poursuivre son chemin vers In Amenas. Le terroristes rompent leur engagement et foncent vers l’Ouest avec pour objectif de doubler les renforts venant du complexe et prendre ce dernier d’assaut.
Les terroristes attaquent en trois groupes
A peine cinq minutes plus tard, ils sont trois groupes autour du complexe, le premier charge vers l’usine avec la mission de mettre la petite centrale électrique en panne. Les deux derniers prennent d’assaut le camp de base et forcent deux entrées en utilisant une voiture bélier et des bus, trouvés sur place pour écarter et aplanir les herses.
Peu de résistance leur est opposée. le jeune Lahmar Amine est abattu d’une balle dans la tête, son collègue qui s’échappe sera retrouvé le lendemain errant fou à une dizaine de kilomètres de là.
A l’intérieur, le premier groupe est à l’œuvre. Bientôt les turbines de la centrale électrique sont mise en panne, les groupes électrogènes auxiliaires sont mis à sac.
La nuit inonde le site, la sirène d’alarme qui a été déclenchée par des employés sonne par intermittence à cause des problèmes d’électricité.
Les tirs fusent de partout
Les employés dans leurs baraques sentent qu’il se passe quelque chose de grave, ce n’est pas l’usine, il n’y a pas eu d’explosions, par contre des tirs fusent de partout. Leurs confrères qui sont à l’usine sentent le mauvais coup et ordonnent de baisser la pression pour éviter tout risque d’accident.
Les équipes de terroristes qui investissent par deux portes antagonistes la base de vie, foncent vers les quartiers d’habitation des étrangers, quelques-uns d’entre eux sur un pick up balayent à l’arme lourde le camp de la gendarmerie qui se trouve en marge du complexe.
Des Japonais exécutés
Beaucoup de gendarmes tomberons sous les balles. Les prochains sur la liste sont les Japonais de JGC qui sont cueillis au saut du lit, six d’entre eux sont exécutés, ceux qui seront trouvés plus tard rejoindront le reste des otages « occidentaux ».
Il y a otage et otage. D’emblée et vu l’impossibilité du groupe de gérer les presque 800 travailleurs, nationaux et expatriés, les terroristes décident d’écrémer en se focalisant uniquement sur les occidentaux et les Japonais. Les Philippins et les Thaïlandais sont invités à rejoindre leurs camarades Algériens en lieux clos.
Ici et là, des otages parviennent à s’enfuir ou à se cacher, qui sous un lit ou dans un faux plafond. Des agents de sécurité se mettent à l’abri sous une table de leur poste de garde, ils y resteront sans boire ni manger pendant trois jours.
Les installations piégées
A l’usine la situation est explosive. Les étrangers de garde sont immédiatement interceptés et regroupés et ordre est donné aux Algériens de remettre la pression, les terroristes, commençant à piéger les installations, souhaitent raser le site.
Un expatrié américain se trouvant dans la salle des commandes affirmera par la suite que les travailleurs algériens sauveront littéralement le site en s’opposant, malgré les menaces à leur encontre de remettre la pression.
Il fait désormais jour. Les terroristes se savent encerclés par l’armée et la gendarmerie, ils se concentrent sur le tri des otages dont une quarantaine est équipée de ceintures et de colliers d’explosifs.
Les plus jeunes parmi les assaillants se chargent de garder les otages, eux aussi portent des gilets d’explosifs. Ils sont prêt, le moment venu, à se faire exploser.
Des terroristes de différentes nationalités
La majorité des terroristes est formée d’étrangers, différents accents se croisent. Il y a des Tunisiens, des Egyptiens, des Mauritaniens, un Syrien, des Touaregs du Mali et du Niger. Tous habillés en uniformes verts, certains ont des gilets pare-balles couleur sable de l’armée libyenne.
Leur équipement est impressionnant, tous ont un fusil d’assaut, des grenades, certains ont des fusils de précisions Dragunov, d’autres des RPG flambant neufs.
Leurs caisses de munitions sont neuves comme sorties des arsenaux de l’ex armé de Kadhafi. Ils disposent même d’une rampe de lancement artisanale de roquettes S5, exactement semblables à celles fabriquées par les rebelles du CNT dans les faubourgs de Misrata.
Les terroristes ont monté des canons de 12,7 mm sur des pickups qu’ils posteront à des endroits stratégiques du complexe. Ils s’emparent vite du parc de 4×4 de BP.
Equipements de transmission
Ils savent où il se trouve et savent même où faire le plein d’essence. Ils disposent aussi d’équipements de transmission dernier cri, de valises de communication comprenant un petit téléphone satellite et son panneau solaire, ainsi que des radios.
Les terroristes sont en bonne condition physique, leur chef qui donne ses ordres avec un accent tunisien, parle un anglais parfait. Le cerveau supposé de l’opération est accroché à son téléphone satellite et répercute les ordres reçus, parfois il s’adresse aux médias étrangers, notamment mauritaniens.
L’action terroriste tenait plus de l’opération militaire que de l’action de guérilla, le mode opératoire laisse supposer que le groupe d’assaillant avait bénéficié de complicités à l’intérieur du complexe et d’un appui logistique d’une source bien structurée.
Etat-major de crise à Alger
Très tôt, un état-major de crise est installé à Alger. Celui-ci comprend des envoyés des différents corps de sécurité et de renseignement et de responsables du gouvernement. Les responsables comprennent rapidement qu’il faut agir, une consigne préliminaire est donnée pour empêcher la fuite des terroristes, la sauvegarde des installations et la récupération de tous les otages.
Il est décidé d’envoyer le groupe d’assaut du GIS Alger, rejoint par le groupe d’assaut du GIS de Tamanrasset. Deux Hercules c130 et deux Casa décollent vers 11h du matin de l’aéroport militaire de Boufarik, direction In Amenas.
Tassili Airlines assure l’évacuation du personnel qui n’était pas sur le site ou qui a pu s’échapper. Des avions sont dépêchés sur place et très vite l’Aéroport d’In Amenas est fermé pour saturation du parking. A Londres, le vol Jet Air affiche annulé sur le tableau d’affichage.
De Biskra, deux Mi24 Superhind décollent direction le lieu de l’attaque, des hélicoptères de transport ramènent dans leurs soutes des Paras de Biskra et du matériel.
Des renforts viennent de partout
Arrivés sur place, les hommes du GIS sont étonnés de trouver un détachement du DSI au complet en pleine préparation. Des ordres auraient été donnés par la haute hiérarchie de la gendarmerie pour faire participer le groupe d’assaut des « verts », un groupe très bien entraîné mais à qui manquait l’épreuve du feu.
Les gendarmes se sentant coupables de défaillance promettent de régler l’affaire par eux-mêmes pour se rattraper.
Ce qui aurait pu tourner à la guerre des services a été un grand moment de solidarité inter-armes. L’idée d’un assaut combiné GIS-DSI-Paras émerge à la nuit tombée.
Assaut combiné
Une nuit de préparation et d’étude des cartes du site, scruté et filmé depuis le ciel par des drones Algériens et des hélicoptères, n’a pas permis d’évaluer avec précision la puissance de feu des terroristes et leurs points de renfort.
Des éclaireurs du GIS s’infiltrent à l’intérieur du site. Ils doivent se faire voir et attirer le feu de l’ennemi pour pouvoir l’évaluer.
Mission accomplie sans problème. Mieux cette action aura permis de reprendre le poste de police à l’entrée du site et libérer quelques otages dont des étrangers.
Espace aérien fermé
A quelques dizaines de kilomètres des lieux, l’ANP se déploie en force. Un bataillon de chars est déployé loin des regards entre le site et la frontière libyenne, l’espace aérien est clos au-dessus de la région et l’aviation est en alerte. L’on craint un coup tordu venant de Libye.
La nuit permet au terroristes de se préparer, une stratégie se dessine dans leurs rang, revenir au plan initial, fuir avec les otages les plus « précieux » vers la Libye en jouant à fond la carte médiatique.
Des otages Européens sont sommés d’appeler leurs proches, voir des médias de leurs pays pour transmettre un message d’apaisement et insister sur la nécessité de négocier. La pression internationale comme carburant.
Les terroristes quant à eux contactent des médias « amis » comme Al Jazeera ou les agences Sahara Média ou ANI, devenus les portes paroles de l’AQMI et du MUJAO.
Pression internationale
La deuxième partie du plan est de faire trainer les négociations et de faire de la prise d’otages un point où se focaliseraient les médias étrangers. Mettre la pression sur le gouvernement algérien et faire sauter le complexe gazier en dernier ressort.
La nuit passe sans que les forces spéciales ne donnent l’assaut. Des tirs sporadiques se font entendre çà et là.
Jeudi 17 janvier 2013, en milieu de matinée. Plusieurs groupes d’otages parviennent à s’enfuir, les terroristes sont tétanisés et ne quittent pas leurs positions, face à eux des tireurs d’élite tirent sans volonté de toucher pour marquer leur présence invisible et limiter les mouvements des terroristes. Des étrangers font partie des otages évadés.
Ceintures d’explosifs
Vers midi, une agitation se fait sentir. Les terroristes préparent cinq Toyota Station, entassent des vivres et des munitions, placent dedans un nombre d’otages, tous portent une tenue afghane et une ceinture d’explosifs. Selon toute vraisemblance, une diversion va favoriser leur fuite en territoire libyen.
Peu après 13h, les véhicules qui ont démarré en convoi espacé foncent en trombe vers la sortie du site et se retrouvent très vite dans le no man’s land séparant la zone résidentielle du complexe gazier.
A plusieurs centaines de mètres d’eux, presque invisible, un Mi 24 surveille la manœuvre grâce à ses puissantes caméras. L’officier d’armement reçoit l’ordre de détruire le convoi. Le terrain s’y prête, il n’y a aucune installation sensible à proximité ni de regroupement de civils.
Trois missiles laser
Le Superhind tire deux, puis trois missiles à guidage laser Ingwee sur les trois véhicules de queue qui explosent sur le champ, pris de panique, ne voyant pas la provenance des tirs, les terroristes de tête se font exploser.
L’ordre d’assaut est donné, plus le choix. L’hélicoptère opère un tir de saturation vers la zone résidentielle. Il ne vise rien ni personne, mais crée un mur de feu.
Simultanément des snipers du GIS et du DSI lâchent une salve de balles précises et tuent immédiatement une partie du commando, essentiellement les jeunes chargés de garder les otages.
Des paras avancent en tirant eux aussi. Les opérateurs du GIS profitent de cette diversion pour prendre à revers le reste du commando se trouvant dans la zone résidentielle.
Premier assaut
Les 11 terroristes présents sont abattus, le camp de base est totalement sous contrôle. 600 otages sont libérés suite à ce premier assaut, parmi lesquels une centaine d’étrangers, une trentaine d’otages sont perdus.
Aucun blessé n’est à déplorer du côté des forces spéciales. Le DSI s’offre son baptême du feu aux cotés de certains opérateurs du GIS qui avaient traqué onze ans auparavant les preneurs d’otages des 32 touristes suisses et allemands aux confins du Sahara.
Base de vie investie et nettoyée par l’armée
La base de vie est investie et nettoyée par l’armée, les otages récupérés sont débriefés par le renseignement militaire. Il faut trouver les complices coute que coute. Très vite, des noms suspects apparaissent, ils sont actuellement sous surveillance.
Au niveau de l’usine de gaz, les preneurs d’otages apprennent l’échec cuisant de la tentative de leurs complices de forcer l’étau sécuritaire. Pis encore, l’armée algérienne semble totalement inflexible et insensible aux pressions étrangères.
Un changement de stratégie s’impose. Le groupe qui a en sa possession une dizaine d’otages, craignant l’assaut, veut discuter. D’abord, l’arrêt des opérations de l’armée française au Mali, puis la libération de cent prisonniers, les terroristes finissent par demander aux Etats Unis de libérer une Pakistanaise et un Egyptien.
Tentative de négociations
Jeudi, 22h. Le groupe tente de faire exploser une aile de l’usine pour démontrer sa détermination. Il parvient à incendier une partie du complexe, mais l’intervention des travailleurs couverts par les forces spéciales a permis d’éviter le pire. Encore une fois, les terroristes perdent.
Retranchés dans une aile de l’usine, ils passeront la nuit à parlementer.
Le 17 janvier, à 14h, en donnant l’assaut, les opérateurs du GIS rencontrent une résistance farouche des preneurs d’otages. Ils seront éliminés un à un. A l’intérieur des « quartiers » des terroristes, les forces spéciales découvriront les corps de sept otages froidement exécutés.
Ils passeront la journée du 17 janvier à analyser les lieux de l’assaut avec les équipes scientifiques de la Gendarmerie et à déminer l’usine et ses alentours.
Un arsenal digne d’une armée régulière est récupéré sur les 32 terroristes abattus.
A Tiguentourine, il y avait 650 employés, parmi lesquels 132 étrangers
**DNA-Lundi, 21 Janvier 2013
****************************************
un membre du commando terroriste était un ancien chauffeur dans le site
Un des membres du commando de l’attaque, suivi d’une prise d’otages meurtrière le 16 janvier 2013 dans le Sahara algérien, tué dans l’assaut des forces spéciales, était un ancien chauffeur dans le complexe gazier d’In Amenas, a-t-on appris mercredi de source sécuritaire.
« L’un des assaillants tués avait travaillé comme chauffeur pour l’une des entreprises privées opérant à l’intérieur du complexe », a déclaré cette source à l’AFP, en précisant qu’il avait « démissionné il y a un an ». AFP-23.01.2013.
**Les révélations sur la planification et l’attaque terroriste d’In Amenas
Mokhtar Belmokhtar a recruté ses 29 mercenaires en Libye
L’attaque du site gazier a été planifiée à partir de la Libye, où Belmokhtar a recruté les 29 mercenaires qu’il a armés avec un arsenal et habillés d’uniformes libyens. Seuls quelques-uns, dont trois Algériens, sont venus d’Aguelhoc, au nord du Mali. Les éléments du commando sont entrés séparément à bord de 4×4.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n’a pas tout dit sur l’attaque du site gazier d’In Amenas. Il a déclaré que le commando de mercenaires, commandé par Mokhtar Belmokhtar, a mis deux mois pour préparer cet acte terroriste à Aguelhoc, une ville de l’Adrar des Iforas située à 430 km au nord de Gao, 80 km au sud de Tessalit, à 150 km au sud de Tamanrasset et à plus de 2000 km d’In Amenas.
En fait, seuls quelques-uns, dont les trois Algériens, les Mauritaniens et les Maliens ont fait le déplacement d’Aguelhoc jusqu’à In Amenas pour rejoindre la Libye, où la planification de l’opération a eu lieu sous la direction de Belmokhtar et avec l’aide des groupes djihadistes. Des sources sécuritaires affirment que «l’opération a été organisée et préparée en Libye, sous la direction de Belmokhtar. Seuls quelques éléments sont venus du nord du Mali pour renforcer le groupe. Les autres, comme les 11 Tunisiens, les Egyptiens et le Canadien étaient en Libye, avec Mokhtar Belmokhtar».
Elles expliquent que l’armement lourd, notamment les mines antichar, les rampes de missiles, les lance-roquettes, les FMDP (Doutchka) et les explosifs militaires qu’ils avaient en leur possession ne provient pas du nord du Mali, mais plutôt de Libye où des tonnes d’armes de guerre avaient été larguées par l’aviation française durant l’insurrection contre le régime d’El Gueddafi.
«Au Mali, il est facile d’acquérir des armes légères, mais en Libye c’est plutôt l’armement lourd qui est disponible dans chaque quartier. Des sources sécuritaires avaient signalé la présence de Belmokhtar à Tripoli, avec certains responsables et de nombreux djihadistes. C’est sur le territoire libyen que le plan de cette attaque a été préparé et c’est avec l’armement libyen et des tenues militaires libyennes qu’il a été exécuté», révèle notre source.
Des révélations qui rejoignent celles faites hier par des sources islamistes libyennes à l’Agence française de presse (AFP) qui reconnaît avoir obtenu les numéros de téléphone des membres du commando pour servir de relais médiatique. «Le commando a bénéficié d’une aide logistique fournie depuis la Libye pour mener l’attaque (…). Les islamistes libyens ont été chargés d’établir le contact entre les ravisseurs et les médias. Ainsi, les médias internationaux, dont l’AFP, ont pu se procurer des numéros de téléphone de ravisseurs, fournis par les milieux islamistes libyens qui ont établi leur base dans l’Est libyen.»
Cette connexion entre les preneurs d’otages d’In Amenas et les intégristes libyens ne surprend personne eu égard à la situation de chaos dans ce pays et son impossibilité à contrôler son territoire et encore moins ses frontières, car ceux qui en assurent la surveillance sont pour la plupart, révèle l’AFP, des membres du Groupe islamique libyen pour le combat (GILC) qui avait fait allégeance à Al Qaîda et s’était mis sous sa coupe à sa création. Certaines sources n’hésitent pas à faire le lien entre l’attaque d’In Amenas et le limogeage, trois jours après, d’Al Seddik Al Obeidi, ancien vice-ministre de la Défense pour les gardes-frontières, un ancien membre et fondateur du GILC.
Autant d’informations qui prouvent que Belmokhtar a recruté le plus gros de ses mercenaires en Libye et les a armés avec un arsenal libyen. Alors, pourquoi nos autorités n’ont-elles pas dit toute la vérité ? Tout comme nous ne savons pas pourquoi le bilan des pertes dans les rangs des forces de sécurité a été frappé du sceau du secret. Le Premier ministre a tout simplement déclaré : «Il y a eu un otage algérien tué et quelques militaires blessés…»*Salima Tlemçani. El Watan-23.01.2013.
**Louisa Hanoune : “L’Algérie est visée par un complot”
Animant un point de presse, hier, au siège de son parti à Alger, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a présenté la lecture de sa formation des derniers évènements qui ont dominé la scène médiatique et politique tant nationale qu’internationale. Pour elle, l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine “est un complot diabolique réfléchi et concerté contre l’Algérie”.
Elle cite pour preuve, non seulement l’origine étrangère des assaillants, mais aussi la situation sécuritaire dans la région du Sahel et les différents évènements qui y ont cours. Analysant les évènements depuis “l’agression de l’Otan contre la Libye”, elle explique que ces actions entrent dans le cadre de la deuxième phase du plan impérialiste de déstabilisation de la région. “Le plan US pour le Grand Moyen-Orient explique toutes ces tentatives d’attenter aux souverainetés des pays de la région”, a-t-elle dit.
La conférencière, qui ne cache pas sa crainte de voir d’autres actions similaires fomentées contre le pays, estime que les différentes déclarations de responsables français quant à une autorisation par l’Algérie du survol de son espace aérien vise “à montrer à l’opinion publique internationale que l’Algérie soutient cette guerre que mène la France au Mali”. “La responsabilité du meurtre des otages incombe aux terroristes et la responsabilité politique échoit à la France”, a-t-elle encore indiqué.
Mme Hanoune a ajouté que “des pressions américaines et françaises sont exercées sur l’Algérie pour l’entraîner dans la guerre”. Cette guerre, estime-t-elle, “ne vise nullement l’éradication du terrorisme islamiste”, mais “à asseoir un protectorat impérialiste sur la région” et, surtout, à “s’accaparer des richesses de ces pays”. “L’attentat contre le site de Tiguentourine est terminé, mais pas les conséquences”, avertit-elle. Ce qui appelle, selon Mme Hanoune, “des prises de positions sérieuses, claires et courageuses”. “L’Algérie est visée par les prolongements de ces évènements”, a-t-elle souligné.
La conférencière, qui a salué la réaction de l’Armée algérienne et des autorités qui, juge-t-elle, “n’ont pas cédé devant la pression occidentale”, s’est interrogée sur les objectifs “réels” de l’action terroriste. Pour le PT, l’agression est sans nul doute “un tremplin pour traîner l’Algérie dans la guerre”. Les revendications des assaillants consistant en l’ouverture du dialogue avec l’Algérie et la France pour que cette dernière mette fin à ses opérations au Mali sont un autre élément qui met à nu, selon le PT, cette volonté de faire pression sur l’Algérie.
La SG du PT considère, en outre, que les demandes des capitales occidentales à l’Algérie d’engager des négociations avec les preneurs d’otages étaient une preuve supplémentaire que “le complot a des objectifs qui n’avaient rien à voir avec le terrorisme et visaient à faire gagner du temps aux terroristes”. Poursuivant sa lecture, elle a indiqué que les visées réelles sont “économiques et politiques”.
Sur le plan économique, l’analyse faite par la SG du PT fait ressortir le souhait de certaines capitales occidentales de redynamiser leurs industries de l’armement. Sur le volet politique, le but est d’ethniciser le Sahel et d’“en faire un nouvel Afghanistan”, selon Mme Hanoune qui n’a pas omis de dénoncer les exactions commises par l’armée malienne contre les populations du nord du Mali.**Liberté-23.01.2013.
**Hommage aux valeureux défenseurs de l’Algérie à Tiguentourine
L’Algérie indépendante, encore une fois agressée, est encore une fois défendue et sauvée par les meilleurs de ses enfants. Au lendemain de leur éclatante victoire contre les terroristes qui ont attaqué la base de production de gaz de Tiguentourine, nous saluons tous les combattants algériens qui sont venus à bout des assaillants. Nous saluons leur professionnalisme, leur témérité et leur dévouement, au prix de leur vie pour certains, quand il s’est agi de sauvegarder les intérêts supérieurs de la nation. Ils sont les dignes fils de leurs aîné(e)s combattant(e)s de notre guerre de Libération. Nous, hier moudjahidate, aujourd’hui mères et grands-mères algériennes, souhaitons les meilleurs soins et un prompt rétablissement aux blessés. Profondément affectées par la mort des innocents, Algériens et étrangers, travailleurs de la base, soldats et spécialistes du déminage et du feu qui n’ont pas survécu, nous nous inclinons avec respect à leur mémoire. Allah Yerhamhoum. Nous sommes solidaires de leurs familles, en Algérie et à l’étranger ; qu’elles veuillent trouver ici l’expression de nos très sincères condoléances.
Alger, le 20 janvier 2013
Des moudjahidate de la lutte de Libération nationale
*****************************************************
Les ex-otages racontent leur calvaire
A la clinique médico-chirurgicale Al Azhar, à Dély Ibrahim (Alger).
Les terroristes m’avaient pris en chasse pour m’achever, après m’avoir touché d’une balle dans le dos et d’une autre dans l’œil.
Dix rescapés étrangers et algériens blessés lors de l’attaque terroriste et la prise d’otages sur le site gazier de Tigantourine y séjournent depuis vendredi pour recevoir les soins nécessaires. Deux Britanniques et un Japonais ont déjà quitté la clinique ; sept autres ex-otages sont actuellement en observation dans cette structure hospitalière. Pris en charge pour de multiples blessures balistiques au visage et aux membres inférieurs et supérieurs, cinq Philippins, dont un est en réanimation, et deux Algériens que nous avons rencontrés hier dans leurs chambres à El Azhar, en se faisant passer pour une parente de l’un d’entre eux, sont toujours sous le choc. Ils n’arrivent pas à réaliser qu’ils sont toujours en vie et que le cauchemar est enfin terminé. «Nous avons eu vraiment peur. Nous avons été retenus plus de 34 heures les mains attachées face à des hommes armés et menaçants», nous dit un des Philippins.
L’ex-otage raconte que les terroristes ont fait sortir tous ses camarades étrangers de leurs chambres pour les conduire dans le foyer de la base-vie où «ils nous ont attachés les mains ; nous sommes tous restés dans cette salle de mercredi à jeudi après midi jusqu’au moment où ils ont décidé de nous transporter dans des véhicules vers l’usine, au CPF, suite à l’échec des négociations probablement. C’est à ce moment-là que l’armée est intervenue. Il devait être 15h. Nous étions, un Britannique et moi, avec trois terroristes à bord d’une voiture qui se dirigeait vers l’usine ; en cours de route le véhicule s’est renversé non loin de nos bureaux (la base de JGC). Je me suis caché sous la voiture avant de prendre la fuite en rampant sur quelques mètres dans cette direction où les éléments de l’armée étaient déjà postés. Nous avons vite été pris en charge et transportés vers l’hôpital de la ville pour être par la suite évacué vers cette clinique. C’était un vrai cauchemar…».
Son ami, allongé dans son lit, visiblement très affecté par ce qu’il a vécu lors de cette prise d’otages de près de 48 heures, a décliné notre sollicitation avant de nous expliquer dans un murmure, en anglais : «Il m’est arrivé la même chose que mon copain.» «Ici à la clinique, nous sommes bien pris en charge», a-t-il ajouté.
Les témoignages sont interrompus lorsqu’un infirmier entre dans la chambre ; il explique à un des blessés resté silencieux, qui porte des pansement aux deux jambes et un bandage à la main gauche, qu’il devait se préparer à se rendre au bloc opératoire pour une autre intervention chirurgicale. Il aurait été touché par des balles explosives qui ont occasionné de multiples blessures au niveau des deux jambes. Il a été déjà opéré. Dans la chambre à côté, le quatrième Philippin, le visage et les lèvres ravagés par des brûlures, est immobilisé dans son lit, une minerve au cou, murmure quelques mots incompréhensibles. Selon des informations recueillies sur place, cet ex-otage a été blessé par la ceinture d’explosifs que les terroristes avaient placée autour de sa taille. «L’explosion n’a heureusement pas fait beaucoup de dégâts. Seulement le visage et le thorax ont été touchés», a-t-on souligné avant de préciser qu’un autre rescapés de même nationalité est actuellement en réanimation a subi le même sort.
Dans une chambre individuelle, un Algérien de l’est du pays, cadre à Sonatrach, est encore sous le choc. Il a été blessé par balle à l’œil gauche. Il raconte qu’il a miraculeusement réussi à échapper aux assaillants qui l’avaient en chasse pour l’achever, après l’avoir touché d’une balle dans le dos et d’une autre dans l’œil. «Avec le retentissement continu de la sirène et les coups de feu à cette heure (5h 30 du matin), j’ai compris que quelque chose de grave était arrivé. J’ai ouvert la porte de ma chambre que j’ai vite refermée pour l’ouvrir par la suite à deux individus qui avaient la tête couverte dun ’turban en chèche. J’ai tout de suite compris que c’étaient des terroristes et j’ai pris la fuite. Les deux individus ont couru derrière moi. J’ai senti quelque chose perforer mon dos mais j’ai continué à courir en direction du réfectoire dans le but de sauter à travers le grillage», relate-t-il, la gorge nouée et les mains tremblantes. Et de continuer après un silence : «Au moment où je me suis retourné pour passer derrière le réfectoire et enjamber le grillage, j’ai reçu une balle dans l’œil mais j’ai réussi quand même à sauter. J’ai encore couru et je me suis enfui dans le sable jusqu’au lever du jour. J’ai repris des forces pour me mettre à marcher jusqu’à la base limitrophe où les agents de sécurité sont venus m’aider. J’ai reçu les premiers soins avant d’être transféré au campement des militaires, non loin du site, qui ont fait un travail exceptionnel pour nous sauver des terroristes et nous évacuer vers l’hôpital de la ville.» Un témoignage poignant sur lequel notre témoin promet de revenir ultérieurement pour montrer toute la monstruosité de cet acte terroriste qu’il a subi dans sa chair.*El Watan-23.01.2013.
**************************************
La manière avec laquelle les autorités ont géré la crise d’In Amenas sur le plan communication a été désastreuse.
ils doivent changer radicalement les méthodes en matière de communication.
Comment faire face au rouleau compresseur de l’actualité qui s’accélère et affronter les contre-feux des terroristes relayés par des sites internet ? Se peut-il qu’un extrémiste religieux, qui vit entre ciel et dunes, comprenne mieux l’enjeu de l’information qu’un Etat qui a tous les moyens de devenir une puissance médiatique ? Dans tous les pays, la communication de crise est adoptée comme un instrument moderne et efficace de gestion en temps difficiles. Une communication qui évolue selon plusieurs phases : gestation, chronique, aiguë et effacement. Autrement dit, on communique, à défaut d’informer, lors du déroulement d’un événement grave sécuritaire, politique, financier, naturel…
Le but est de rassurer, éviter la panique, contourner l’effondrement social, contenir l’affolement, garder la vigilance, dévitaliser la menace, affronter le danger et aveugler l’adversité. Plusieurs films américains d’action et séries télé montrent les exemples de ce type de communication dans des histoires liées aux catastrophes naturelles ou attaques extérieures de type terroriste. Ce n’est pas tout le temps que du cinéma. En Algérie, l’université, qui est en déphasage presque total avec les réalités du monde, a ignoré l’enseignement de la communication de crise, comme elle a mis de côté l’apprentissage de la veille stratégique, autre mécanisme important de prévention et de prospective.
Veille, communication et prospective vont ensemble dans la gouvernance d’aujourd’hui. Tous les experts sont unanimes à dire que l’anticipation d’un événement permet d’en limiter l’impact, alors que la communication de crise facilite la gestion des situations les plus compliquées. A ce niveau-là, les propos des médias, les déclarations publiques, les réactions, les contradictions, les images, les sons… tout est rapidement analysé, recoupé, remis en perspective pour permettre aux autorités d’avoir une vision claire et de mieux s’adresser à l’opinion publique. Si la communication de crise était appliquée en Algérie, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, n’aurait jamais avancé que les terroristes n’étaient entrés «ni du Mali ni de Libye» pour dire vingt-quatre heures après que les assaillants d’In Amenas étaient venus de Libye ! La contradiction tue la crédibilité.
Et lorsqu’un ministre perd sa crédibilité dans la communication, il doit changer de métier. Il doit partir pour éviter d’intoxiquer l’ensemble auquel il appartient. A l’échelle d’un Etat, c’est impardonnable. Daho Ould Kablia ne l’a pas compris, lui aussi. Continuer comme si de rien n’était ne fait qu’approfondir la crise de confiance et étendre le cercle du doute. Que «le nez national» ait pris un coup ou pas après l’attaque d’In Amenas, l’essentiel est que le traumatisme ne peut pas être dépassé tant qu’on ne retient pas «les bonnes leçons» et qu’on ne change pas radicalement les méthodes de gestion en matière de communication. Cela est valable autant pour les militaires que pour les civils. Il faut en finir avec le soviétisme et basculer dans le monde moderne. C’est une urgence.*source:El Watan-23.01.2013.
**Devant une telle communication officielle, aussi déconnectée de la réalité de son sujet que celle-ci, on est amené à s’interroger sur la cohérence décisionnelle et quant à l’homogénéité fonctionnelle du pouvoir algérien. On peut surtout se demander si celui-ci s’estime en devoir de s’expliquer sur son action à l’intention d’une opinion, à laquelle nous ne sommes même pas certains qu’il reconnaît une existence et un droit à l’information.
Nous avons coutume de reprocher à nos dirigeants de ne pas communiquer. Mais, peut-être, faudrait-il se demander, parfois, s’ils ont réellement quelque chose à dire quant aux thèmes qui les interpellent. Dans le cas de la tragédie d’In Amenas, l’expression officielle, pour parcimonieuse qu’elle fut, a été l’occasion d’une véritable communication à l’emporte-pièce. Dès le début de l’attentat, le ministre de l’Intérieur déclarait que “le groupe terroriste, qui a attaqué la base de vie, n’est entré ni du Mali, ni de la Libye, ni d’un quelconque autre pays voisin”, précisant aussi que les éléments de ce groupe, une vingtaine, étaient issus de la région. Manifeste riposte préventive au plausible reproche sur la porosité, révélée par l’incursion d’une telle colonne de terroristes, de nos frontières. On apprenait plus tard qu’il s’agissait, en fait, d’une véritable légion étrangère, représentant une dizaine de nationalités.
À l’inverse d’Ould Kablia, le Premier ministre, qui, s’exprimant à l’issue de l’opération, préféra expliquer les raisons de cette perméabilité : “Il faudrait deux Otan pour surveiller nos frontières”, a-t-il reconnu. Est-ce à dire, donc, que la fermeture des frontières, par le Sud, est un vain mot ?
L’intervention d’Abdelmalek Sellal a été, du point de vue de la communication, un modèle d’approximation sémantique. À la fin de la conférence de presse, l’on ne savait plus, si les terroristes étaient venus pour intercepter le bus transportant des étrangers vers l’aéroport d’In Amenas, et s’étaient rabattus sur la base après ce premier échec, ou s’ils étaient venus pour capturer des expatriés sur le site de Tiguentourine, pour les conduire hors du territoire et/ou pour faire sauter la base gazière. Au final, l’on ignore toujours si le groupe terroriste s’est déployé après s’être préparé en Libye, ou s’il n’a fait que transiter par la Libye, venant du Nord-Mali.
Mais, la palme de la communication paradoxale revient au ministre de la… Communication, quand il s’est agi de l’autorisation de survol du territoire algérien accordé à l’aviation militaire française. “c’est l’intérêt national qui est privilégié et ce sont les autorités suprêmes du pays qui jugeront de l’opportunité d’autoriser ou de ne pas autoriser une telle action”, avait expliqué Mohand Oussaïd à la chaîne de télévision France 24, dimanche dernier. Alors que tout le monde savait, par Laurent Fabius, depuis huit jours déjà, que cette autorisation était acquise.
Et, c’est, peut-être, la raison pour laquelle Sellal a dû rappeler, lors de sa conférence, que la question avait été tranchée. Un rappel, fait sur le ton du sermon, à l’endroit de ceux qui se seraient osés à discuter la décision “souveraine” de l’État algérien. À l’évidence, le peu de communication, auquel les autorités s’étaient astreintes, ne nous était, peut-être, même pas destiné..*Liberté-23.01.2013.
**Les experts évaluent l’impact de l’attaque d’In Amenas
l’Algérie risquait une perte de capacité de 9 milliards m3/an de gaz
Vigilance
L’Algérie vient de frôler une grande catastrophe : une hécatombe, c’est-à-dire un nombre beaucoup plus important de victimes côté algérien et étranger. Sous l’angle économique, l’Algérie risquait une perte de capacité de 9 milliards m3/an de gaz dans un contexte où notre pays rencontre un gros problème de volume, le manque de quantités de gaz à produire de manière à freiner notre baisse de part de marché en Europe. En guise de bilan, cette opération réussie a permis à l’Algérie de gagner le soutien des principales puissances étrangères dans cette tragédie.
Mais cette démonstration rassurante de l’efficacité des unités d’élite de l’armée nationale ne doit pas faire oublier ce manque de vigilance en matière sécuritaire qui a ouvert les portes à cette prise d’otages. Les leçons doivent être vite tirées car une répétition de l’attaque d’In Amenas dans les autres sites pétroliers aura des conséquences très graves. On pourrait enregistrer une chute des investissements étrangers dans le secteur des hydrocarbures, une baisse de nos revenus pétroliers. En un mot, une catastrophe. Il convient ainsi de renforcer la sécurité au sein des sites pétroliers ainsi qu’à nos frontières afin de ne pas subir les effets collatéraux du Printemps arabe et de la crise du Mali. La démonstration de l’efficacité des forces de sécurité ne doit pas faire oublier également que cette efficience doit s’étendre à d’autres secteurs vitaux de l’économie nationale. À commencer par cette inefficacité dans la dépense publique : plus de 100 milliards de dollars de restes à réaliser dans le plan quinquennal 2010-2014 !
Quitte à le rappeler, la lutte contre le terrorisme ne se limite pas à une réponse militaire aux nuisances des groupes armés mais devrait s’étendre à des remèdes aux maux économiques et sociaux que vit notre pays.
D’abord, une économie peu diversifiée, rentière, qui bloque la création d’emplois au profit des jeunes. Une catégorie de la population qui souffre le plus du chômage et du phénomène de marginalisation dans une société où les inégalités s’accroissent d’année en année. Ensuite, la population fait face à un pouvoir opaque, arrogant, qui sert souvent ses intérêts au lieu de répondre aux principales préoccupations de la population. L’autre cancer est le phénomène de corruption qui mine l’économie nationale et qui favorise la défiance à l’égard de nos gouvernants. Par ailleurs, au-delà de ces moments de gloire pour l’armée nationale qui a su déjouer les desseins macabres de la nébuleuse islamiste, force est de relever que l’Algérie a gagné une course contre la montre mais pas la course de fond. Ce combat de longue haleine consiste à sortir de cette fragilité du pays : une forte dépendance à l’égard du secteur des hydrocarbures. Cette lutte de plus longue durée se résume à transformer notre pays en grand pays émergent. L’Algérie a des atouts en termes de richesses et un potentiel important en ressources humaines pour se hisser à cette position. Elle peut aisément jouer ce rôle dans cinq ans, 10 ans, pour peu que nous arrivions à transformer notre économie : de l’import-import et de la rente à une caractéristique beaucoup plus productive, et notre système politique connu pour son opacité, les luttes de clans et l’affairisme permettant la mutation à un État de droit.
Au plan de la communication, le discours officiel n’a pas cessé de vanter le peuple au cours de cette tragédie. Ainsi, à chaque crise, on brandit des mots mielleux à l’égard de la majorité des citoyens. Espérons qu’en d’autres temps plus cléments, on réponde aux principales préoccupations des Algériens.*Liberté-23.01.2013.
**Un film sur l’attaque d’In Amenas en projet
Quelques jours seulement après la fin de la prise d’otages d’In Amenas, plusieurs réalisateurs algériens ont exprimé le voeu de réaliser un film sur cette histoire unique dans l’histoire du terrorisme en Algérie. En réalité, deux facteurs importants encouragent la réalisation d’un tel projet. L’image grandissante ressortie après l’intervention énergique des forces spéciales algériennes mais surtout un film d’action à l’algérienne, constituerait une réponse artistique et politique au film français «l’Assaut» sur l’intervention réussie du Gign dans la prise d’otages de l’Airbus d’Air France en 1994 et qui avait offert une image négative de l’Algérie dans le monde. A ce stade de la réflexion sur un éventuel projet sur l’affaire d’In Amenas, plusieurs réalisateurs ont exprimé le souhait d’en faire un film et l’ont évoqué avec leurs proches et leurs amis sur facebook.
Le plus avancé dans le projet, c’est le réalisateur Said Ould Khelifa. L’auteur de «Zabana» est très emballé de faire un film sur le sujet. Il a déjà convoqué pour une réunion de réflexion sur le projet, son directeur photo dans «Zabana», Marc Koninckx. Ce dernier, il faut le préciser, a déjà travaillé dans un autre film d’action sur une autre affaire de prise d’otages en Nouvelle-Calédonie «L’Ordre et la Morale» de Mattieu Kassovitz. Pour le technicien français, cette histoire est très intéressante à réaliser. Pour Said Ould Khelifa, son objectif est de développer un film d’action à hauteur d’hommes, c’est aussi une manière de montrer que dans nos forces spéciales, ce ne sont pas des extraterrestres vêtus de kaki qui ont mené l’opération mais des êtres humains capables de mettre leur intelligence au service des connaissances acquises.
Au-delà du film d’action, Ould Khelifa, souhaiterait faire un film humain sur les rapports entre civilisations et cultures. Il s’intéresse surtout sur les rapports et les liens très forts et très émouvants entre les Occidentaux et les Algériens durant cette épreuve difficile. Ould Khelifa qui possède des liens très étroits avec des hauts responsables algériens, surtout après avoir réussi «Zabana», pourrait voir son projet aboutir.
Mais il n’est pas le seul à penser sur une adaptation de l’affaire d’In Amenas sur le grand écran. Un autre réalisateur algérien pense déjà au projet. Malik Ait Aoudia, qui a déjà bossé sur l’affaire Airbus en faisant plusieurs documentaires, avait l’intention d’en faire un film mais avec une version algérienne. Le réalisateur français Julien Leclercq l’a devancé en réalisant «L’Assaut». Aït Aoudia qui n’a peut-être jamais fait de film d’action connaît les mécanismes de fabrication d’un film d’action à l’américaine. En attendant de connaître les véritables intentions des uns et des autres, les Algériens ont une occasion en or pour rétablir l’image de l’armée algérienne et effacer cette image véhiculée par des films comme «Des hommes et des dieux».*Par Amira SOLTANE – Mercredi 23 Janvier 2013 -L’Expression
***Des préjugés et des énormités du coté des commentateurs occidentaux
L’émotion retombée, les commentateurs occidentaux retrouveront-ils la raison ? Se rendront-ils compte de leur aveuglement, des énormités qu’ils ont dites, de leur manque de respect à l’égard des Algériens ?
Première énormité : ils ont réagi comme si les terroristes les avaient pris pour cible. Comme s’ils s’étaient attaqués au Japon, à l’Angleterre ou aux Etats-Unis. Comme si l’Algérie n’était pas concernée. Ce qu’ils reprochent aux Algériens, c’est de ne pas être anglais ou japonais ! Ce qu’ils n’admettent pas, c’est que les Algériens aient voulu en finir au plus vite avec une agression qui, en durant, risquait de coûter très cher à leur pays. Sans parler des otages, que la prolongation de cette situation exposait à tous les dangers.
Manifestement, ces censeurs, par déni, suffisance ou indifférence à l’Algérie et, par là même, au sort de leurs propres otages, n’ont rien compris de l’extrême gravité de la situation, comme de la justesse de la réaction algérienne. Si 38 otages ont été tués, plus de 600 travailleurs ont été libérés et les installations industrielles ont été sauvegardées.
Deuxième énormité : beaucoup d’Européens reprochent aux Algériens de n’avoir pas négocié et d’avoir fait preuve, dans leur assaut contre les terroristes, d’une très grande «brutalité».
Négocier, c’est-à-dire payer quelques millions de dollars, sauve peut-être, mais pas toujours, quelques otages, mais entretient le terrorisme : l’argent versé permet d’acheter des armes, de se livrer à d’autres agressions, de capturer d’autres otages, éventuellement de les tuer. Les pays qui paient une rançon sont complices des terroristes et, en les payant, les encouragent à poursuivre.
La «brutalité» de la riposte algérienne ? Les médias européens ne cessent de dénoncer son caractère «sanglant» et «meurtrier». Les commandos de l’ANP auraient-ils dû se présenter avec une fleur au fusil ou un rameau d’olivier à la main ? Toute attaque est violente, toute intervention militaire fait des blessés et des morts, et il est pratiquement inévitable, même si tout est fait pour l’éviter, que des otages meurent aussi. Très souvent exécutés, d’ailleurs, par leurs gardiens.
A lire les critiques occidentales, on a l’impression que leurs pays n’ont jamais commis la moindre «brutalité».
Déni extravagant, lorsqu’on se rappelle leurs crimes des siècles passés – l’esclavage des Africains pendant près de trois cents ans, l’extermination des Indiens, les multiples Oradours d’Algérie – , comme les «brutalités» du siècle dernier, qu’il s’agisse de la généralisation de la torture pendant la guerre d’Algérie, de la passivité des grandes puissances devant le massacre, par les troupes bosno-serbes de Ratko Mladic, de 8000 hommes et adolescents à Srebrenica, du soutien que la France apporta aux Hutus qui massacraient les Tutsis, de son refus d’évacuer les Rwandais qu’elle employait, alors qu’elle embarquait dans ses avions les dignitaires du régime sanguinaire du président Habyarimana, qu’elle avait soutenu durant tout le temps du génocide.
Brutalités oubliées ? Certes. Et d’autant plus qu’elles ne mettent pas en cause, estiment-ils, leur nature d’être «civilisés». Alors que la «brutalité» des Algériens serait d’une autre sorte, comme l’écrit le Guardian : elle proviendrait d’un «instinct», certes, «conditionné par une histoire brutale», mais qui, comme tout instinct, ne peut être d’abord que génétiquement déterminé. D’ici que le Guardian propose d’examiner le cerveau d’un Algérien, comme les Européens le faisaient au XIXe siècle de celui des Noirs…
A lire toutes ces énormités, on se demande si on ne fait pas un cauchemar. S’il est possible que les ressortissants de pays d’un haut niveau technique et scientifique réagissent comme leurs ancêtres du XVIe siècle qui, en débarquant en Afrique, se demandaient si les êtres qu’ils rencontraient étaient des hommes, des moitiés d’hommes ou des singes.
Leurs descendants ne se posent plus la question, mais dans leur inconscient, les stéréotypes de leurs ancêtres sont toujours vivants, et ils continuent de diviser l’humanité en hommes et en sous-hommes, en «races supérieures», comme disait Jules Ferry, et en «races inférieures». Des «races» que caractériseraient une sorte de «sauvagerie naturelle», une «brutalité» innée, une impulsivité toujours prête à se manifester. Ils ne le disent pas aussi ouvertement, mais ils en sont convaincus et c’est pourquoi le journaliste du Guardian ose écrire, quitte à donner à son propos l’allure d’une «blague» : «Qu’est-ce qui est pire que d’être enlevé par Al Qaîda ? Réponse : être secouru par l’armée algérienne.»
Libérés par cette armée, des ex-otages ont témoigné de l’aide fraternelle que des travailleurs algériens d’In Amenas leur ont apportée : ils les ont cachés, leur ont fourni casque et tenue de travail, parfois ont réussi à les exfiltrer du site d’habitation et à les faire fuir. Par les risques qu’ils ont pris, par leur courage et leur abnégation, ces Algériens ont donné un bel exemple d’humanité. Sauf exception, les médias européens n’en ont pas parlé. Evidemment.*El Watan-24.01.2013.Maurice T. Maschino
****************************************************
**En pesant bien les mots, c’est une véritable guerre que vient de remporter notre armée à In Amenas. Et pas n’importe quelle guerre. Une guerre internationale. Dépassons le macabre comptage de morts qui est, en définitive, de très loin inférieur des plans des assaillants et de leurs commanditaires. Hier, à la fin de l’opération sur le site d’exploitation, on dénombrait sept morts parmi les otages abattus par leurs ravisseurs. Quand on sait qu’étaient présents sur le site plus d’un millier de travailleurs, qui ont été surpris dans leur sommeil au lancement de l’attaque terroriste, très tôt mercredi dernier, il nous faut admettre que le pire a été évité. D’autant que les terroristes étaient venus pour faire un carnage au vu de la quantité d’armes et d’explosifs qu’ils avaient sur eux. Ceci dit, prenons du recul pour mieux comprendre les desseins des assaillants. Une trentaine d’individus de différentes nationalités, fortement armés, s’attaquent à l’importante installation gazière algérienne. Dès le début, leur intention de prendre les travailleurs étrangers en otages est affichée. Des étrangers qui attaquent d’autres étrangers sur le territoire algérien, voilà «l’architecture» de l’objectif des criminels. Ce qui n’est rien d’autre qu’une guerre internationale avec pour théâtre l’Algérie. Quant à l’intention, par deux fois prouvée (incendie maîtrisé et les mines que nos artificiers sont en train de désamorcer) de s’en prendre aux installations du complexe, celle-ci visait à éliminer un point d’approvisionnement en gaz de l’Europe et dans le même temps porter atteinte à l’économie de notre pays. De toute évidence, la communauté internationale a, dans sa totalité, saisi la nature de cet objectif encore inédit dans le monde. Le Conseil de sécurité, Londres, Paris, Rome, Washington,… tous ont condamné, sans équivoque, cette opération terroriste. Pourquoi l’internationale du crime a-t-elle ciblé le territoire algérien pour ébranler la planète? Qu’on le veuille ou non, l’Algérie reste l’obstacle majeur à l’installation de la nébuleuse terroriste au Sahel. Plus encore, depuis l’intervention militaire française au Mali (cela protège également la Mauritanie) qui coupe tout espoir aux terroristes d’y installer leur sanctuaire d’où ils avaient programmé de «régner» sur toute la région. Il ne reste plus que l’immensité désertique sans vie possible sachant que le Niger est «protégé» par ses mines d’uranium. C’est tous les plans de «sahélisation» prévus pour délocaliser la «centrale» terroriste qui se trouvent réduits à néant. Oui! L’Algérie est un puissant rempart contre la multinationale du crime qui a pour objectif ultime de redessiner la configuration mondiale. Une puissance contre laquelle les criminels ont mis toutes leurs forces sans réussir leur coup. Ils n’auront réussi ni à faire plier l’Algérie, ni à internationaliser leur agression, ni à porter préjudice à l’économie algérienne et au marché gazier international par extension. La tête pensante de cette organisation criminelle est très certainement déjà sur d’autres coups pour laver l’échec d’In Amenas. C’est pourquoi la communauté internationale n’a plus de temps à perdre pour prendre des initiatives à la hauteur de la menace que fait peser ce fléau sans frontières. L’Algérie prendra, à coup sûr, en compte toutes les leçons de cette nouvelle épreuve que lui a imposée le terrorisme pour renforcer davantage encore ses moyens de défense. Repoussé du Mali, neutralisé en Algérie, le terrorisme est aux abois. On sait combien une bête blessée peut faire mal. Hillary Clinton sait que «les terroristes sont impitoyables». Donc il faut agir. Solidairement et vite! *Par Zouhir MEBARKI – Dimanche 20 Janvier 2013-L’Expression.
** Jean-Pierre Chevènement rend hommage a l’ANP.
Le sénateur français Jean-Pierre Chevènement, qui a occupé à plusieurs reprises des postes ministériels de premier plan, s’est distingué hier sur son compte Twitter par un hommage appuyé à l’Armée algérienne. Un
commentaire que nous publions intégralement. «Sur la prise d’otages intervenue à In Aménas en Algérie, la désinformation a régné depuis le début. Le bilan, qui n’est pas encore définitif, montre cependant que l’Armée algérienne s’est acquittée aussi bien qu’elle le pouvait de sa difficile mission. Je tiens à exprimer toute ma solidarité aux soldats algériens qui ont été les grands oubliés des commentaires de la presse internationale. La tâche était difficile et je ne sais pas qui eût été capable de s’en acquitter mieux.»*Le Soir d’Algérie-20.01.2013.
**Le Conseil de sécurité de l’ONU condamne l’attaque « haineuse » du site gazier d’In Amenas
Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné vendredi l’attaque « haineuse » et la prise d’otages dans un complexe gazier à In Amenas dans le sud de l’Algérie, par un groupe terroriste.
« Le Conseil de sécurité condamne dans les termes les plus fermes l’attaque terroriste contre le site d’In Amenas, en Algérie », selon un communiqué approuvé par les quinze membres de l’instance.
Le Conseil appelle, en outre, les Etats à « coopérer activement avec les autorités algériennes ». En plus des 18 terroristes mis hors d’état de nuire, 12 travailleurs algériens et étrangers ont péri, depuis le lancement jeudi de l’opération terrestre des forces spéciales de l’ANP au site gazier de Tiguentourine (In Amenas, Illizi) pour la libération des otages et la neutralisation du groupe terroriste, selon un bilan provisoire donné vendredi par une source sécuritaire algérienne.*El Watan avec APS-19.01.2013.
Une multinationale du crime, de la contrebande et du narcotrafic
**Le commando terroriste était composé d’Egyptiens, Syriens, Tunisiens, Maliens, Nigériens, Mauritaniens, Algériens, un Français et deux Canadien . .Seulement trois d’entre eux sont algériens. Ils étaient venus avec la ferme intention d’enlever le maximum d’étrangers se trouvant dans la base-vie, et comptant sur la pression internationale, obtenir le feu vert des autorités algériennes pour quitter l’Algérie.
Une fois au Mali, les captifs auraient été utilisés comme monnaie d’échange, comme cela avait été le cas en juillet 2003, lorsque Alger, pressée par les gouvernements allemand, autrichien et suisse, a laissé Abderrazak El Para partir de Djanet avec 16 touristes, après que 16 autres aient été libérés sains et saufs, à Tamanrasset par les forces de sécurité. Depuis, cette quarantaine de terroristes, qui avaient accompagné El Para au nord du Mali et empoché une rançon de 5 millions d’euros, s’est transformée quelques années plus tard, et grâce à la complicité du régime de Amadou Toumani Touré (le président malien déchu le 22 mars 2012), en une multinationale du crime, de la contrebande et du narcotrafic, dont est issu le groupe qui a attaqué la base gazière d’In Amenas.
Cette fois-ci les troupes de l’ANP ont été intraitables en dépit des pressions de certains Etats qui voulaient internationaliser l’intervention militaire contre les terroristes. Une position qui a pris au dépourvu les terroristes. Ne pouvant plus mener leur mission jusqu’au bout, ils passent à une action suicidaire : exécuter les otages et faire exploser les installations de l’usine.**20.01.2013.
*********************************************
Les terroristes sont venus de pays voisins
Le ministère de l’Intérieur a attendu la fin de l’assaut à Illizi pour rendre public samedi dernier, un communiqué pour donner sa version des faits, après moult remarques sur le silence de ce département et sur la gestion médiatique de la crise. Le récit du ministère commence par un rappel des faits. Cette agression a commencé par l’attaque d’un autocar transportant 19 étrangers escortés par la Gendarmerie. L’attaque a été repoussée par les unités d’escorte et s’est soldée par le décès d’un Algérien et d’un Britannique ainsi que six blessés (4 nationaux, 1 Anglais et 1 Norvégien). L’attaque a été suivie par une incursion dans la base de vie distante de trois kilomètres, et dans l’usine de traitement de gaz de Tiguentourine, où il a été procédé à une prise d’otages. Précision de taille, il est souligné que ce groupe a accédé au territoire national à partir de pays limitrophes, à bord de plusieurs véhicules tout- terrain. Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, avait indiqué auparavant que les terroristes se trouvaient en Algérie. Le communiqué ajoute qu’ils étaient au nombre de trente-deux, dont trois Algériens, avec des spécialistes en explosifs.
L’ANP a sécurisé les lieux pour neutraliser cette menace qui visait des centaines de vies humaines et un potentiel économique stratégique du pays, à travers le piégeage des installations gazières, est-il poursuivi. Un dispositif de secours, d’assistance et de sauvetage a été enclenché et des cellules de crise ont été installées au niveau national et local, pour faire face à toute éventualité et suivre le développement de la situation, en vue de prendre les mesures adéquates, indique le ministère.
Il est poursuivi que le souci prioritaire était de préserver les vies humaines et de prendre en compte les risques liés à la nature des installations gazières, la configuration du site et la menace qui pesait sur les otages. Tout cela a rendu complexe l’intervention des forces spéciales de l’ANP, selon le communiqué.
Les mobiles de l’assaut sont aussi expliqués. «Afin d’éviter une tournure sanglante des événements et face à l’extrême dangerosité de la situation, du fait de l’intention manifeste de fuir le territoire avec les otages et de faire exploser les installations gazières», l’ANP a lancé, «avec efficacité opérationnelle et professionnalisme» une intervention ciblée, en vue de neutraliser ce groupe, est-il écrit. Un bilan provisoire est aussi fourni. 685 travailleurs algériens et 107 étrangers libérés, 32 terroristes neutralisés et décès de 23 personnes. L’armement récupéré est composé de 6 fusils-mitrailleurs (Fmpk), 21 fusils Pmak, deux fusils à lunettes, 2 mortiers 60 mm avec roquettes, 6 missiles de type C5 60 mm avec rampes de lancement, 2 RPG7 avec 8 roquettes, 10 grenades disposées en ceintures explosives. Il s’agit aussi de la récupération de tenues militaires étrangères ainsi que d’un stock de munitions et d’explosifs.
Au plan diplomatique, il est souligné que des contacts suivis ont été établis avec les hauts responsables ainsi qu’avec les chancelleries des pays directement concernés, pour les tenir régulièrement informés de l’évolution des événements. L’Algérie tient à marquer sa considération aux pays partenaires, ainsi qu’aux organisations internationales et régionales qui lui ont témoigné leur pleine solidarité et leur soutien et ont condamné, dans les termes les plus énergiques, cette attaque terroriste, a-t-on conclu.
5 assaillants seraient arrêtés à l’usine
Selon les médias, cinq terroristes auraient été arrêtés hier sur le site gazier de Tiguentourine à In Amenas alors que trois autres seraient en fuite, ce qui porterait le nombre des assaillants à 40. D’ailleurs, les forces spéciales de l’Armée nationale populaire ont continué à sécuriser le site et étaient à la recherche d’éventuelles autres victimes. C’est ce qu’a indiqué hier le ministre de la Communication, M. Mohamed Saïd.*L’Expression-21.01.2013.
**Barack Obama soutient fortement l’action de l’Algérie
Le président américain, Barack Obama, a condamné samedi soir, l’attaque terroriste perpétrée au site gazier d’In Amenas en soulignant que la responsabilité de cette opération terroriste incombe aux terroristes qui l’ont menée.
«La responsabilité de cette tragédie incombe aux terroristes qui l’ont menée, et les Etats-Unis condamnent leurs actions dans les termes les plus forts», a-t-il souligné dans un communiqué publié par la Maison-Blanche. «Nous avons été en contact permanent avec les responsables algériens et nous sommes prêts à fournir toute l’aide dont ils ont besoin à la suite de cette attaque», a-t-il poursuivi. M.Obama a également indiqué que les Etats-Unis allaient continuer à travailler en étroite collaboration avec tous leurs partenaires pour combattre le fléau du terrorisme dans la région, qui a coûté trop de vies innocentes. Pour le chef de la Maison-Blanche, l’attaque terroriste du site gazier d’In Amenas est un autre rappel de la menace posée par Al Qaîda et d’autres groupes extrémistes violents en Afrique du Nord. Pour sa part, rappelle-t-on, la secrétaire d’Etat, Mme Hillary Clinton, avait déclaré vendredi dernier, qu’il était essentiel de renforcer la coopération contre le terrorisme avec l’Algérie et tous les pays de la région.
Pour la chef de la diplomatie de la première puissance mondiale, personne ne sait mieux que l’Algérie combien ces groupes terroristes sont impitoyables, rappelant que l’Algérie a mené une guerre terrible contre les terroristes durant plusieurs années et avec de grandes pertes de vies. Il est à rappeler que l’assaut donné jeudi par les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP) pour libérer les otages détenus par un groupe terroriste au site gazier de Tiguentourine s’est soldé par «la libération de 685 travailleurs algériens et 107 étrangers, 32 terroristes neutralisés et le décès de 23 personnes», a indiqué le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.*L’Expression-21.01.2013.
**La communauté internationale salue l’Algérie
A «son corps défendant», l’Algérie a été placée sous les projecteurs de l’actualité internationale.
Les hommes politiques, les observateurs et les dirigeants de ce monde ont exprimé leur soutien à l’assaut mené par les forces spéciales algériennes contre les terroristes qui se sont retranchés à l’intérieur de l’usine de gaz d’In Amenas.
Le premier à réagir promptement, le président français, François Hollande, a estimé que l’Algérie avait eu «les réponses les plus adaptées» lors de la prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas, car «il ne pouvait y avoir de négociation» avec les ravisseurs. «Nous n’avons pas encore tous les éléments mais, quand il y a une prise d’otages avec autant de personnes concernées et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner, ce qu’ils ont fait, leurs otages, un pays comme l’Algérie a les réponses qui me paraissent à mes yeux les plus adaptées car il ne pouvait y avoir de négociation», a déclaré le chef de l’Etat devant des journalistes à Tulle.
Le chef de l’Etat français s’exprimait à la préfecture de Corrèze, où il devait rencontrer une délégation du 126e régiment d’infanterie de Brive-La-Gaillarde, dans le cadre de l’intervention de la France au Mali.
Jean-Pierre Chevènement a tenu à exprimer toute sa solidarité aux soldats algériens.
«Sur la prise d’otages intervenue à In Amenas en Algérie, la désinformation a régné depuis le début. Le bilan, qui n’est pas encore définitif, montre cependant que l’Armée algérienne s’est acquittée aussi bien qu’elle le pouvait de sa difficile mission. Je tiens à exprimer toute ma solidarité aux soldats algériens qui ont été les grands oubliés des commentaires de la presse internationale.
La tâche était difficile et je ne sais pas qui eût été capable de s’en acquitter mieux», a-t-il indiqué. Dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD), l’ancien ministre français de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, a estimé hier, que «l’Algérie a fait face à un problème d’une ampleur exceptionnelle».
Selon lui: «Les exigences des ravisseurs ne pouvaient être satisfaites. Plus de 600 personnes étaient retenues en otages. Et l’Algérie ne pouvait accepter que des otages soient dispersés dans le désert», a-t-il expliqué en réponse à la question de savoir si la réponse d’Alger à la prise d’otages était appropriée. Le fondateur du Gign, la section d’élite de la gendarmerie française, Christian Prouteau, dans un entretien accordé à TSA (Tout-Sur-l’Algérie), a estimé que les forces spéciales algériennes étaient confrontées à «un schéma très compliqué qui est plus proche de la guerre».
«Ce n’est pas une prise d’otages traditionnelle… On est dans un schéma très compliqué qui est plus proche de la guerre. En, fait, ce sont les pires conditions qu’on peut avoir dans une opération… Il n’y avait qu’une solution, c’est l’intervention. Et celle-ci, dans les conditions dans lesquelles elle s’est conduite, ne pouvait aller que vers un résultat qui est celui qu’on connaît», a-t-il dit. Pour M.Chevènement, qui considère que les Algériens sont les mieux placés pour régler le problème, «ils ont l’expérience de 10 années où ils ont dû faire face presque seuls à la terreur islamiste. L’Algérie est un pays souverain, il faut lui faire confiance», a-t-il tranché dans sa réaction.
Plus pertinent aussi, M.Chevènement ira jusqu’à dire que «le problème ne se pose pas en termes de solidarité avec la France. L’Algérie ne peut pas voir s’installer au Sud un «Sahelistan», une sorte d’Afghanistan africain. Les intérêts d’Etat de la France et de l’Algérie sont liés. Dans cette affaire, nous combattons côte à côte. Il faudrait qu’en France, on se le dise. Nous avons quand même un allié dans la région!». Il ne serait pas exagéré d’affirmer, sans risque d’être contredit, que In Amenas et la «petite faste bourgade Tinguentourine» soient désormais les deux régions les plus «célèbres» de l’Algérie. Et pour cause! l’attaque terroriste qui a ciblé un endroit, rendu «international» par une forte concentration des étrangers de plusieurs nationalités, à projeté l’Algérie à la Une de toute la presse mondiale, télévision et autres agences d’information! Ici un tour d’horizon de quelques réactions de personnalités internationales! Enfin, Le ministre britannique de la Défense, M.Philip Hammond, a indiqué samedi que le Royaume-Uni restait déterminé à vaincre le terrorisme et à travailler en «étroite collaboration» avec l’Algérie dans cette perspective.
A «son corps défendant», l’Algérie, à travers cet événement dramatique par le nombre de pertes en vies humaines, est replacée au centre de la diplomatie internationale, là où sa «propre diplomatie n’a pas réussi! Reste à savoir si l’Algérie ne laisserait pas encore une fois, ce que d’aucuns pensent être une «victoire», filer pour n’en tirer aucun bénéfice! *L’Expression-21.01.2013.
**Un ex-otage français raconte: « tout le monde était en danger »
« On a entendu des armes retentir, et personne ne savait ce qu’il se passait »
« Personne ne savait ce qu’il se passait », a raconté Alexandre Berceaux, qui est resté otage pendant 40 heures sur le site gazier d’In Amenas, lors d’une conférence de presse cet après-midi. Visiblement marqué par cette expérience, le jeune homme est apparu le visage fermé et répondant de manière évasive aux questions des journalistes venus l’interroger.
« On a entendu des armes retentir, et personne ne savait ce qu’il se passait », a expliqué Alexandre Berceaux, qui travaillait sur la base depuis plus d’un an, au service restauration. Le jeune homme est resté prostré sous son lit, caché derrière des planches. « On m’ammenait de la nourriture, mais je ne pouvais pas la manger, je ne savais pas combien de temps j’allais rester là », a-t-il expliqué. « Tout le monde était en danger, pas seulement les Occidentaux, a-t-il précisé. Ca tirait de partout et ça venait de n’importe où. »
L’ancien otage a également raconté que trois personnes sont restées cachées dans le faux plafond d’un des restaurants du site. « J’avais entendu qu’il y avait un blessé dans le restaurant. J’ai transmis l’information (à l’armée algérienne quand elle est venue le libérer, ndlr) et il y a avait trois personnes cachées dans le faux plafond. »
Alexandre Berceaux ne remet pas en cause la sécurité du site, estimant que les personnes en charge étaient « bien formées » mais que personne ne peut « réagir face à une attaque comme ça. » « Je suis content d’être revenu, mais il y a beaucoup de pertes », a-t-il enfin confié. *Le Figaro-20.01.2013.
*Rappelons que la premiere victime de ce carnage est algérienne, c’était l’agent de securité qui avait donné l’alerte à la salle de controle du complexe; il était agé de 31 ans et il a été assassiné par les assaillants terroristes.
**Mokhtar Belmokhtar avait confié la prise d’otages d’In Amenas à ses plus précieux lieutenants
Mokhtar Belmokhtar, qui a revendiqué dimanche, dans une vidéo, l’attaque du site gazier d’In Amenas, pensait sans doute réussir son opération. Sinon, il n’aurait pas envoyé ses meilleurs éléments se faire tuer dans cette gigantesque prise d’otages, à laquelle l’armée algérienne a mis fin lors de trois assauts – le premier jeudi, contre la base de vie, les deux autres, vendredi soir, puis samedi matin, contre le site gazier.
Selon un bilan provisoire, fourni par une source proche des services de sécurité algériens, 48 otages auraient perdu la vie lors de cette attaque. Parmi les 32 terroristes tués – 5 autres auraient été arrêtés vivants et 3 seraient encore en fuite – figurent les plus précieux lieutenants de Mokhtar Belmokhtar. À commencer par le chef de l’expédition, Abderrahman el-Nigiri, qui a pris d’assaut l’usine.
«Ce Maure du Niger faisait partie du commando qui mena l’attaque contre la caserne militaire de Lemgheity, au nord de la Mauritanie», relève Atmane Tazaghart, auteur d’Aqmi. Enquête sur les héritiers de Ben Laden au Maghreb et en Europe. C’était en 2005 et, ensuite, Abderrahman el-Nigiri ne quittera plus Mokhtar Belmokhtar, lequel revendique l’offensive d’alors au nom du GSPC – qui n’est pas encore Aqmi. Selon la sulfureuse agence mauritanienne Nouakchott Information, par laquelle les terroristes ont trouvé un canal de communication, Abderrahman el-Nigiri serait «connu pour être l’homme des missions difficiles». Il aurait participé «à des missions importantes en Mauritanie, au Mali et au Niger».
De cette époque, l’émir du Sahel Mokhtar Belmokhtar, connu sous son nom de guerre de Belaouar, compte de nombreux fidèles, comme le Mauritanien Abdallahi Ould Hmeida. Lui aussi a participé à l’attaque contre Lemgheity, mais il aurait surtout joué un rôle important dans l’assassinat de deux touristes français dans le sud de la Mauritanie en 2010. Dans les rangs d’al-Qaida depuis l’âge de 14 ans, celui que l’on surnomme le «Zarqaoui mauritanien» a rejoint son frère Ibrahim Ould Hmeida, emprisonné après l’attentat suicide perpétré contre l’ambassade de France à Nouakchott, le 8 août 2009. Libéré, il a aussitôt regagné la katiba de Mokhtar Belmokhtar.
«Deux Algériens dans le groupe»
Dans le groupe ayant conduit l’attaque contre le site gazier d’In Amenas apparaissent aussi les noms de deux Algériens: Abou al-Baraa al-Djazaïri, qui menait les preneurs d’otages de la base de vie. De lui, on sait pour l’instant peu de chose, car de nombreux salafistes algériens se sont attribué le même nom. L’autre s’appelle Lamine Bencheneb. «C’est vraiment la grande surprise de ce casting, ironise un cadre de la lutte antiterroriste, car nous l’avions identifié comme un terroriste, mais pas comme un islamiste.»
Sur son CV figure l’attaque de l’aéroport de Djanet (au sud d’In Amenas) en 2009, revendiqué par le Mouvement des enfants du Sud, un groupe de jeunes qui réclament plus de droits et de justice sociale pour les Algériens du Sud. «Depuis, le groupe a été démantelé par les Algériens, poursuit le spécialiste, mais des éléments de la nébuleuse se seraient rassemblés dans un nouveau Mouvement des fils du Sahara pour la justice islamique.» Lamine Bencheneb serait aussi lié indirectement au rapt du wali (préfet) d’Illizi, Mohammed Laïd Khelfi, enlevé en janvier 2012, et remis à Alger par les autorités libyennes quelques jours plus tard. Si les nationalités des assaillants ne sont pas encore claires – il y aurait notamment un Canadien -, l’origine de leurs armes ne fait aucun doute. «On a trouvé parmi leurs kalachnikovs un modèle typiquement libyen, l’AK104, confie une source proche des militaires. Mais aussi des roquettes F5, petits modèles apparus pendant la guerre en Libye. Les rebelles avaient modifié des lance-roquettes d’avion pour en fabriquer des modèles artisanaux.»
Leurs tenues aussi venaient de Libye. «Il s’agit de celles données par le Qatar aux rebelles du CNT (le Conseil national de transition, NDLR), reconnaissables à leur couleur. Les gilets pare-balles sont jaunes avec des taches marron aux dessins très spécifiques», poursuit notre source. Des copies de ceux que portaient les Américains pendant la guerre du Golfe. Et aussi des vestes et des pantalons d’un vert très reconnaissable. Enfin, «ils avaient du mortier à calibre 60, particulier à la France, dont se servaient aussi les rebelles en Libye.» Le Figaro-21.01.2013.
**Prise d’otages: Acte terroriste.. acte de guerre, et même crime de guerre, puisque les terroristes ont choisi délibérément de s’en prendre à des civils et non à un objectif militaire.
**************************************
Le groupe terroriste était lourdement armé
il avait un arsenal de guerre pour la destruction du site
Il était doté d’un arsenal de guerre très sophistiqué, constitué, entre autres, de missiles, lance-roquettes, grenades, fusils-mitrailleurs et fusils d’assaut. Un équipement capable de détruire toute une ville. Les terroristes venus du nord du Mali ont mis deux mois à préparer cette opération. Ils ont pu acheminer cet armement sans être repérés… L’assaut donné, jeudi, par les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP), s’est soldé par la récupération de mines antichars. Ces mines sont d’une force explosive et destructrice importante et leur détention par ce groupe terroriste prouve que leur intention n’était pas de prendre uniquement des otages étrangers afin de les utiliser comme une carte de pression dans la guerre engagée par la France au Mali, mais de faire sauter carrément le complexe gazier de Tigantourine. La récupération de ces mines a permis, selon les responsables algériens, d’éviter des pertes humaines importantes au niveau du complexe.
«Les dégâts auraient été plus graves et catastrophiques sur les plans humain et matériel si les terroristes n’avaient pas été mis hors d’état de nuire immédiatement», révèle une source sécuritaire. L’armement trouvé en possession des terroristes renseigne, selon nos sources, sur les visées de ces criminels. Il est très clair, nous dit-on, que l’objectif n’était pas seulement d’enlever ou de tuer des otages étrangers, mais de frapper fort. «L’agression commise contre le site gazier pourrait être qualifiée d’acte de guerre en raison, entre autres, de l’armement dont disposaient les terroristes.
Ces derniers étaient équipés de différentes armes et divers explosifs. Des armes qu’ils pouvaient actionner de loin pour atteindre certaines cibles», nous explique-t-on. Dans le communiqué rendu public par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, il est fait référence de la récupération de «6 fusils-mitrailleurs FMPK, 21 fusils PMAK, 2 fusils à lunettes, 2 mortiers 60 mm avec roquettes, 6 missiles de type C5 60mm avec rampes de lancement, 2 RPG7 avec 8 roquettes, 10 grenades disposées en ceintures explosives et un stock de munitions et d’explosifs». Si l’on se réfère au témoignage des rescapés, les terroristes, devant la non-tergiversation de l’armée algérienne, étaient déterminés à éliminer, sans aucune pitié, tous les étrangers.
Des otages dont la plupart de ceux qui ont péri ont été tués d’une balle dans la tête. Plusieurs agences rapportent le calvaire vécu par les otages. Selon l’épouse d’un Philippin blessé, Ruben Andrada, les otages ont été enveloppés d’explosifs et installés dans des camions piégés. «Ils ont mis une bombe sur lui, comme un collier», a-t-elle fait savoir. «Heureusement, elle n’a pas fonctionné. Les bombes dans les autres véhicules ont été déclenchées et des gens sont morts.» Selon nos sources, l’Algérie a mené l’assaut dans des conditions extrêmement complexes et a évité un véritable désastre, surtout lorsqu’on sait que l’usine de Tigantourine a été minée par les terroristes. Le but était de la faire exploser.*El Watan-22.01.2013.
**Les terroristes voulaient tout faire sauter
Des mines anti-chars découvertes à tiguentourine
Cette découverte confirme, si besoin en est, que les criminels voulaient aller vers des actions suicidaires. L’intervention rapide des forces spéciales algériennes est d’autant plus justifiée qu’elle a permis d’éviter le pire.
Alors que le bilan définitif de l’odieuse prise d’otages d’In Amenas a été revu à la hausse une fois le site passé au peine fin, les découvertes et les révélations n’en finissent plus de s’enchaîner, confirmant de plus en plus que l’Algérie avait eu raison de donner l’assaut et d’empêcher de la sorte que les criminels terroristes ne commettent un véritable carnage, tout en détruisant un site hautement stratégique pour l’économie algérienne.
Nous apprenons ainsi que l’assaut donné par les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP) pour libérer les otages détenus par un groupe terroriste au niveau du site gazier de Tiguentourine, à In Amenas, s’est également soldé par la récupération de mines anti-chars.
Ces mines sont d’une force explosive et destructrice immense et leur détention par ce groupe terroriste confirme son intention de faire exploser le complexe gazier de Tingentourine. La récupération de ces mines a permis d’éviter des pertes humaines importantes au niveau du complexe.
Par ailleurs, l’armement récupéré est composé de six fusils-mitrailleurs (FMPK), 21 fusils PMAK, deux fusils à lunettes, 2 mortiers 60 mm avec roquettes, 6 missiles de type C5 60 mm avec rampes de lancement, 2 RPG7 avec 8 roquettes, 10 grenades disposées en ceintures explosives. L’opération a permis la récupération de tenues militaires étrangères et d’un stock de munitions et d’explosifs.
Les tenues en question ont été fournies par le Qatar aux «insurgés» libyens, ce qui prouve encore que ces criminels venaient bel et bien de Libye. Par ailleurs, le terroriste Mokhtar Belmokhtar, alias Belaâouar, a revendiqué au nom d’Al-Qaïda la responsabilité de cette sanglante prise d’otages.Très curieusement, lui aussi a mis en avant une seule revendication, celle de la cessation des hostilités au Mali.
Or, si les terroristes recherchaient véritablement cela, ils auraient certainement été mieux inspirés de s’en prendre à la France, et non pas à l’Algérie, pays-clé dans la région, et qui a tout mis en oeuvre pour qu’une solution politique et interne, sans intervention militaire étrangère, puisse être trouvée.
LES CRIMINELS VENAIENT BEL ET BIEN DE LIBYE
Selon deux ex-otages algériens, neuf Japonais ont été exécutés par les terroristes dès mercredi : trois qui tentaient de s’échapper d’un bus, puis six autres sur les lieux d’habitation des employés.
«Un terroriste a crié open the door (ouvrez la porte, ndlr) avec un accent nord-américain, puis a tiré», a raconté un des témoins, selon qui «ils étaient au courant de toutes nos procédures». La société japonaise JCG avait indiqué que dix Japonais étaient toujours portés manquants. Tokyo n’a pas confirmé leur mort. «Les forces spéciales continuent de sécuriser le site gazier de Tiguentourine à la recherche d’éventuelles autres victimes».
Le groupe pétrolier norvégien Statoil, qui gère le site d’In Amenas avec le Britannique BP et l’Algérien Sonatrach, a fait état, pour sa part, de cinq Norvégiens manquants, tandis que la Malaisie était toujours à la recherche de deux de ses ressortissants. Un employé colombien de BP pourrait faire partie des otages tués, a indiqué le président Juan-Manuel Santos.
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a réitéré son soutien à Alger, déclarant que «face au terrorisme, il faut être implacable». Il s’est dit «heurté» «qu’on ait le sentiment» que «ce sont les Algériens qui sont mis en cause, alors que ce sont les terroristes» qui doivent l’être.
Le président américain Barack Obama, s’exprimant pour la première fois depuis le début de cette crise, a jugé de son côté, samedi soir, que les «terroristes» islamistes étaient les responsables de la mort des otages.
De son côté, la revue américaine «Foreign Policy» a indiqué que «le mode opératoire pour lequel l’Algérie a opté pour mettre fin à la prise d’otages du site gazier de Tiguentourine a envoyé un signal clair aux terroristes que leur nouvelle tactique ne réussira pas.
L’opération menée par l’armée algérienne a été « non seulement une réponse à une crise particulière, mais un signal pour l’avenir », souligne cette prestigieuse revue, dépendant du groupe Washington Post. « Si cette attaque terroriste a été conçue comme un changement dans le jeu des terroristes et destinée à annoncer de futures attaques, l’Algérie a envoyé un signal clair que cette nouvelle tactique ne réussira pas », analyse-t-elle.
LA VIE REPREND PETIT À PETIT SES DROITS
À ce propos, elle souligne que face à certaines critiques, quant à la gestion de cette crise, « l’Algérie devrait rétorquer à ses détracteurs que la crise était le résultat direct de l’ingérence étrangère en Afrique du Nord et au Sahel ». L’Algérie, rappelle le magazine, avait averti en 2011 que « l’intervention de l’Otan en Libye conduirait à l’effondrement de l’État libyen et que le flux d’armes tombées entre les mains des terroristes pourrait déstabiliser le région ».
En outre, poursuit la revue, Alger « a également averti que toute approche militaire face à l’instabilité dans le nord du Mali présente le risque d’une escalade du conflit et augmente la probabilité d’attaques terroristes islamistes en Algérie ».
Par conséquent, souligne la même source, la communauté internationale (et spécialement française) « est indirectement responsable de ce qui s’est passé et elle est mal placée pour dicter à l’Algérie comment elle aurait dû agir ». Sur un autre chapitre, un retour progre ssif à la normale a caractérisé la ville d’In Amenas au lendemain de l’attentat terroriste perpétré contre le site gazier de Tiguentourine.
La ville a retrouvé progressivement son ambiance habituelle, perceptible à travers notamment la réouverture des différents commerces et la reprise, par les citoyens, de leurs activités quotidiennes, visiblement très soulagés du dénouement heureux de la situation exceptionnelle qui avait plongé la région dans un profond désarroi.
Un dénouement concrétisé grâce à l’intervention prompte et efficace des éléments de l’Armée nationale populaire (ANP) qui ont pu sauver la plupart des otages et mis hors d’état de nuire de dangereux terroristes, lourdement armés, qui avaient attaqué mercredi dernier l’installation gazière de Tiguentourine.
Faisant l’éloge des éléments de l’ANP qui « ont fait preuve de professionnalisme » pour contenir cette crise, tout en veillant à « limiter les dégâts », le P/APC d’In Amenas a appelé les travailleurs exerçant sur le site gazier de Tiguentourine à reprendre le travail.*22 Janvier 2013-Le Courrier d’Algérie
**La rapidité et l’efficacité des forces spéciales ont permi d’éviter le pire
les terroristes avaient incendié une partie des installations du complexe
La rapidité et l’efficacité avec lesquelles les forces spéciales algériennes ont réagi a sans doute permis d’éviter un véritable bain de sang. Planifiée de longue date, selon de nombreux avis fournis par des experts, l’opération terroriste cherchait certainement à faire le plus de victimes possibles. La prise de centaines d’otages par des terroristes sanguinaires au niveau du site gazier d’In Amenas, intervenue mercredi passé, à l’aube, était en train de connaître son épilogue hier, à l’heure où nous mettions sous presse, sachant qu’une poignée de terroristes donne l’air d’avoir réussi à se retrancher au fond de l’unité de production, en compagnie d’une dizaine d’otages. L’assaut final, donc, a été donné hier dans le courant de l’après-midi. 11 terroristes ont été éliminés à la suite de cette ultime opération par les forces spéciales de l’ANP contre le groupe terroriste retranché dans le complexe gazier de Tiguentourine.`
Toutefois, la même source a indiqué que les terroristes ont abattu 7 otages sans préciser leur nationalité. Vendredi-soir, les terroristes avaient incendié une partie des installations du complexe. Et c’est grâce à la prompte intervention des travailleurs et des troupes de l’ANP que l’incendie a pu être maîtrisé. Le même jour, tard dans la soirée, un second assaut avait été donné par les troupes spéciales des services de sécurité, au demeurant chaleureusement salués par de nombreux otages libérés, pour leur efficacité, et tout le soin apporté à épargner les vies humaines.
Mais alors que tout le monde pensait que l’assaut final était terminé, des coups de feu ont étés entendus. L’armée s’est alors repliée à cause de l’obscurité. Un nouveau et ultime assaut a donc dû être donné hier. De leur côté, les Algériens retenus en otage à In Amenas ont décrit le scénario de la prise d’otages aux responsables militaires qui les ont interrogés à Alger, après avoir été rapatriés en avion militaire depuis le sud-est de l’Algérie jusqu’à la capitale. La majorité d’entre eux loge actuellement dans des hôtels. Certains travaillaient pour des entreprises étrangères, notamment françaises. Selon les premiers témoignages, les ravisseurs sont arrivés en pick-up aux alentours de 5 h 30, mercredi. Ils ont forcé l’entrée, tuant l’employé à la barrière. Puis ils en ont tué deux autres, apparemment des étrangers, selon les ex-otages. Le nombre de ravisseurs était de 32 . le groupe terroriste était composé majoritairement de ressortissants d’Afrique subsaharienne et d’Algériens, accompagnés de deux étrangers, un Français et deux Canadiens. Selon un des témoins, les ravisseurs l’appelaient “le Norvégien”. Les personnes retenues insistent également sur l’armement “lourd et sophistiqué” des ravisseurs, qui disposaient aussi de lance-roquettes et d’explosifs. Voilà pourquoi il était nécessaire de donner rapidement l’assaut au lieu de laisser ces criminels miner les lieux, installer des explosifs partout et menacer ensuite de tout faire sauter. ..Une source au niveau de l’ANP, citée par l’APS, a expliqué de son côté que «l’assaut donné dans des conditions extrêmement complexes par les troupes spéciales de l’ANP pour neutraliser un groupe terroriste multinational, doté d’un véritable arsenal de guerre composé de missiles, lance-roquettes, grenades, fusils-mitrailleurs et fusils d’assaut, a évité un véritable désastre dans le site gazier d’In Amenas qui aurait provoqué des dégâts humains et matériels incommensurables». Ce groupe composé de plusieurs nationalités, munis également de ceintures d’explosifs, s’était fixé comme objectif suprême d’enlever le maximum d’otages occidentaux, causer le plus de dégâts matériels et humains sur place et acheminer les otages au Mali pour en faire une monnaie d’échange de leur “perfide chantage. Ce complot, fort heureusement, a pu être déjoué à temps.*Le Courrier d’Algérie-20.01.2013.
******************************
**AL-QAIDA DANS LA RÉGION DU SAHEL
Radiographie d’une nébuleuse
Au lendemain de sa création, Al-Qaïda au Maghreb islamique ou AQMI a hérité du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) de sa structure et de son organigramme. Selon des spécialistes de la question
sécuritaire, la structure hiérarchique de l’organisation actuelle est une copie conforme du mouvement mère. Autopsie d’une nébuleuse. **Abder Bettache – Alger (Le Soir) –
Le corps structurel du GSPC dirigé au lendemain de sa création par
Hassan Hattab était composé de neuf zones. La région du Sud, la neuvième dans
l’organigramme de cette organisation terroriste, était dirigée par Mokhtar
Belmokhtar. Ce dernier était également connu sous le sobriquet de «Belaouar»
(borgne) ou encore Khaled Abou Al Abass. Une appellation qu’il a héritée lors de
son séjour en Afghanistan à la fin des années 80. Selon plusieurs sources
sécuritaires, la zone du désert qui constitue la neuvième région du commandement
de l’ex-GSPC a connu plusieurs dénominations. De l’Émirat du désert, à Katibat
El Moulathamoune (la phalange des enturbannés), avant que la région porte la
dénomination de la Zone sud d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Les mêmes
sources ajoutent que «l’organigramme de l’organisation est constitué d’un
conseil des notables, qui est l’organe suprême de l’organisation ». Ce conseil
regroupe les «émirs» des différentes régions, des notables choisis au niveau de
chaque phalange. Les pouvoirs décisionnels et la nomination de l’«émir» général
reviennent à ce conseil. «L’idée de ce conseil a germé durant les années du GSPC
pour éradiquer les querelles intestines et réduire la vague de désertions qui
ont secoué l’organisation à l’époque», ajoute-ton. Selon des révélations faites
par un membre du GSPC à l’agence mauritanienne ANI, «la région du Sud est
composée de deux katibats (phalanges) et deux sariyats (compagnies militaires),
selon la structure administrative de l’organisation. Mais la diversité des zones
de contrôle impose parfois la création de nouvelles compagnies militaires pour
sécuriser et assurer la patrouille des régions sous contrôle. Ceci a permis la
mise en place de sariyat Al Forquan, dont le commandement a été confié à
l’Algérien Yahya Abou Hamam (Jamal Oukacha)».
Deux grandes katibates dirigées par Belmokhtar et Abou Zeid
Les mêmes circonstances ont été également derrière la création d’un autre sariyat dirigée par Malik Abou Abdel
Karim, un jeune djihadiste touareg. Quant aux deux grandes katibats : El Moulathamoune et Tarek Ben Ziyad de la région sud, elles sont dirigées respectivement par Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouar, et Abdel Hamid Abou Zeid.
Toutefois, il est important de noter que la région du Sahel a vu l’émergence
d’un grand nombre de chefs terroristes. Parmi ces derniers, on peut citer,
notamment, Moussa Abou Daoud, Nabil Makhloufi alias Nabil Abou Alqama, Abdel
Hamid Abou Zeid ou encore Jamal Oukacha alias Yahya Abou Alhamam et Yahya Jawadi
alias Abou Amar. Ancien lieutenant du GSPC, connu pour être très proche
d’Abdelmalek Droukdel, Moussa Abou Daoud a été nommé récemment par l’«émir»
général d’AQMI pour commander la région du Sud où il vient remplacer l’ancien
«émir» de cette zone, Yahya Jawadi. Mais pour des raisons liées à sa sécurité,
le nouvel «émir» n’a pu se mettre au travail, car sa sortie de l’Algérie
l’expose au risque de son arrestation. Yahya Jawadi alias Abou Amar est
également considéré, comme le commandant de l’Emirat du désert. Selon ces mêmes
analystes, Jawadi jouit «d’une bonne réputation et d’une grande confiance au
sein de la nébuleuse». Il est également algérien, à l’image d’Abdelhamid Abou
Zeid. Ce dernier est présenté comme le lieutenant de la katibat de Tarek Ben
Ziyad. De son vrai nom Khadir Mahmoud, il est né en 1957 et est considéré comme
le «doyen des djihadistes» du désert au vu de son âge.
Des «alliances» de conjoncture
Outre son mode organisationnel très particulier, la nébuleuse d’Al-Qaïda «entretient» des relations «complémentaires » avec plusieurs groupes armés activant dans la région du Sahel. A ce titre, on cite le
mouvement d’Ansar Edine. Un mouvement armé d’obédience salafiste, fondé par
l’ancien rebelle touareg, Iyad ag Ghali. Ce dernier était à la tête du Mouvement
populaire de l’Azawad (MPA) pendant les années 1990. Il avait également occupé
des postes de haut rang dans l’administration malienne, avant de rompre les
contacts avec les autorités de Bamako pour créer son propre mouvement (Ansar
Edine) l’année passée. Le chef d’Ansar Edine avait bénéficié de ses références
idéologiques pour tisser des liens très «étroits» avec AQMI. Ceci a poussé
certains à dire qu’Ansar Edine n’est qu’une vitrine derrière laquelle se cache
AQMI. Il brandit comme projet de société, l’instauration de la charia sur
l’ensemble du territoire malien. Ancien diplomate, il refuse de reconnaître la
légitimé internationale. Un point de désaccord entre lui et le Mouvement
national pour la libération de Azawad qui se bat pour un Etat civil. L’autre
mouvement avec lequel Al-Qaïda entretient des relations, est celui du Mouvement
pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Un groupe islamiste
armé créé en octobre 2011 par des djihadistes arabes. Ce mouvement est l’auteur
du rapt de six diplomates algériens, le 5 avril, dans le nord du Mali. Mais
avant ce coup médiatique, le Mujao s’est distingué par le rapt de trois
occidentaux, deux Espagnoles et une Italienne. Enfin, l’autre mouvement avec qui
Al-Qaïda a «conclu» une alliance est celui du Mouvement des fils du sahara pour
la justice islamique (MSJI). La proclamation de ce mouvement remonte au 17
octobre 2007. Le mouvement a perpétré plusieurs attentats, qui ont ciblé une
société pétrolière algérienne installée dans la zone d’In Aménas. L’un de ces
clans a rejoint Aqmi pour «participer aux efforts de l’instauration de la
justice islamique en Algérie». *Le Soir d’Algérie-20.01.2013.
Soulagement des otages libérés
Vidéos:otages libérés en ALgérie 18 – 01 – 2013 Savety hostage algeria rapt in amenas
Liberation des otages à In Amenas
*Les travailleurs algériens n’ont pas hésité à risquer leur vie pour venir en aide à leurs collègues étrangers
«Ces otages étrangers faisaient partie de notre famille. Peu importe leur nationalité »
«Ammi» (tonton) Fukushida, un Japonais quinquagénaire exécuté à bout portant par les islamistes, «était comme un père», raconte Riad. «Toujours très respectueux. Nous ne l’oublierons jamais.» «Si le Japon n’était pas si loin, je serais allé à son enterrement», regrette-t-il.
Nous avions caché un Américain et quatre Philippins en prenant la fuite. Il n’était pas question de les laisser derrière», raconte un otage algérien ayant échappé aux islamistes jeudi, en plein assaut des forces spéciales contre le complexe gazier algérien. Plusieurs otages étrangers doivent leur vie à leurs collègues algériens, tandis que 37 autres ont péri, dont un certain nombre tués d’une balle dans la tête, selon un bilan officiel encore provisoire. «Nous étions tous dans la même galère, nous étions près de 300 Algériens regroupés par les terroristes. Et nous avions caché des expatriés au milieu de notre groupe», raconte Iba El Haza, un employé du britannique BP.
Ce groupe important, qui n’intéressait pas les islamistes déterminés à faire payer des étrangers pour l’intervention au Mali et en Afghanistan, selon leurs dires, a réussi à s’enfuir dès le début de l’assaut lancé par les forces spéciales algériennes. Jeudi, quelque 36 heures après l’attaque islamiste contre ce complexe situé en plein milieu du désert, ils ont cassé le cadenas de la porte la plus vulnérable, sans craindre de se faire tirer dessus.
Dans la base-vie, lieu d’habitation des employés du site, c’était terrible, disent-ils tous. «Les terroristes avaient transformé les otages en boucliers. Ils les avaient bardés de grenades et entendaient, derrière eux, se protéger des tirs des forces spéciales», raconte avec difficulté Ali, un ex-otage dévasté par ce qu’il a vécu. «Hanté» par ces images de mort. Ali a vu un Américain qu’il connaissait bien déchiqueté par un tir. Les islamistes l’avaient sorti de l’usine avec un autre étranger pour le conduire vers les vannes de gaz afin de les ouvrir. L’explosion aurait soufflé jusqu’à la ville d’In Amenas, à une quarantaine de kilomètres de là. «Touché par un obus des militaires, le véhicule a bondi d’une vingtaine de mètres, retombant carbonisé», raconte Ali, en sueur. «Quand je m’en suis approché bien plus tard, parmi les restes humains, j’ai vu le tronc de l’Américain carbonisé. Depuis, cette image me hante, je pense à sa famille», dit-il, la gorge nouée.
Les collègues des étrangers tués pleurent. «Ces otages faisaient partie de notre famille. Peu importe leur nationalité, nous passions plus de temps avec eux qu’avec nos proches, raconte Brahim, un employé de BP.
«Ammi» (tonton) Fukushida, un Japonais quinquagénaire exécuté à bout portant par les islamistes, «était comme un père», raconte Riad. «Toujours très respectueux. Nous ne l’oublierons jamais.» «Si le Japon n’était pas si loin, je serais allé à son enterrement», regrette-t-il. Après l’assaut de jeudi, la base- vie étant sécurisée, «nous sommes revenus de notre cache vers la base du japonais JGC pour chercher nos affaires». «Nous avons trouvé notre collègue malaisien Patrick Awang en état de choc sous le lit. Nous l’avons sorti et emmené à la clinique du site toute proche», raconte Brahim, qui travaille pour l’entreprise japonaise.
Dans la petite ville industrielle d’In Amenas, les habitants sont unanimes à condamner l’assassinat d’étrangers : «C’est honteux de s’attaquer comme ça à des travailleurs étrangers», s’écrie Ali, un épicier. Abderahmane, un Targui, enrage : «Les gens du Sud sont connus pour leur hospitalité séculaire. En une fraction de seconde, ces terroristes qui n’ont rien à voir avec l’islam ont ruiné notre réputation.» Alan Wright, un Ecossais de BP, a passé 30 heures caché dans un bureau avec quatre expatriés et des Algériens. «Je ne pourrai jamais assez dire de bien de ces gars qui étaient avec nous dans ce bureau et qui avaient la possibilité de se rendre et d’être en sécurité, mais qui ont décidé de rester et de nous aider à nous échapper», a souligné M. Wright à la chaîne Sky News. «Nous avons une dette éternelle à leur égard.»*El Watan-22.01.2013.
*****************************
*De sources officielles, l’opération de libération des otages a pris fin. Les otages au nombre de sept ont été exécutés par les ravisseurs. Tandis que les forces spéciales de l’ANP ont éliminé les 11 terroristes. Selon les sources, les terroristes avaient tenté durant la soirée du vendredi de saboter les installations en mettant le feu. Mais, l’incendie qui s est déclaré dans l’une des canalisation a été vite maîtrisé. Dans la matinée de ce samedi, les terroristes ayant perdus tout espoir de quitter les lieux avec les sept derniers otages, ont commencé à exécuter certains d entre eux, poussant les forces spéciales de l’ANP à intervenir. En fait, les terroristes se préparaient à un acte suicidaire collectif. L’intervention des éléments de l’ANP a permis leur neutralisation. Malheureusement les otages étaient déjà exécutés. Sur les 29 terroristes éliminés lors de l’assaut qu’ont lancé les forces spéciales de l’ANP depuis jeudi matin sur le site gazier de In Amenas, quatre sont de dangereux émirs.
Il s’agit de Abderahman el Nigiri (le nigérien), du chef «des fils du Sahara pour la justice islamique », Lamine Moucheneb, alias Taher, de Abou Albaraa Aljzairi et le mauritanien Abdallahi Ould Hmeida. Une trentaine de terroristes de différentes nationités ont attaqué mercredi tôt dans la matinée le site gazier de In Amenas en prenant en otage des centaines de travailleurs algériens et étrangers.*El Watan-19.01.2013.
**Près de 650 otages de l’attaque perpétrée mercredi par le groupe terroriste sur le site gazier d’In Amenas (wilaya d’Illizi), dont 573 Algériens et « plus de la moitié des 132 otages étrangers » ont été libérés, pendant que l’opération de délogement d’un groupe retranché dans l’installation gazière se poursuivait, selon un bilan provisoire établi vendredi en fin de matinée. Les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP), a indiqué à l’APS une source sécuritaire, tentent encore de parvenir à un « dénouement pacifique » avant de neutraliser le groupe terroriste qui s’est retranché dans la raffinerie et libérer un groupe d’otages encore détenu. Le bilan exhaustif n’est pas encore établi et certains travailleurs étrangers du site gazier s’étaient mis aux abris dans divers points du site, ajoute-t-on de même source. D’autre part, l’installation gazière a été mise hors service pour éviter les risques d’explosion.Des éléments du Groupement d’intervention spéciale (GIS) ont réussi à capturer un terroriste parmi les ravisseurs lors de l’assaut, apprend El Watan aujourd’hui de sources sécuritaires qui n’ont pas précisé sa nationalité. Lors d’un interrogatoire poussé, il a déclaré que son groupe est composé de 32 individus. Il a confirmé qu’ils appartiennent aux « signataires par le sang » affiliés à Katibat El Moulathamine (Enturbannés) de Mokhtar Ben Mokhtar, dit Belawer (Le Borgne). Par ailleurs, la couverture aérienne de l’assaut terrestre des éléments du GIS est assurée par sept hélicoptères, selon des sources sécuritaires. Ils survolent le site gazier à la recherche du reste des travailleurs étrangers qui s’étaient mis aux abris un peu partout.*APS*El Watan-18.01.2013.
**L’intervention des forces spéciales algériennes contre les terroristes auteurs de la prise d’otages,, au site pétrolier de Tinguetourine a surpris tout le monde par sa rapidité. Les premiers qui ont manifesté leur stupéfaction sont les Occidentaux, personnalités, politiques, responsables sécuritaires et journalistes. Une multitude de réactions est venue de Washington, Paris, Londres et Tokyo, mais aucune voix ne s’est élevée pour saluer la détermination des Algériens ou leur intransigeance face au chantage odieux des terroristes. Bien au contraire, il s’est trouvé des esprits «éclairés» pour critiquer la manière un peu «trop forte à leur goût» des forces spéciales algériennes. Charles Pellegrini, ancien chef de la cellule antiterroriste de l’Elysée, évoque sans rire l’«appétence» par la force, des responsables de l’armée algérienne et regrette presque le fait que ces derniers n’offrent aucune issue de secours à des ravisseurs lourdement armés.
Le Premier ministre japonais proteste et demande l’arrêt immédiat de l’opération et des journaux français parlent d’un bain de sang, mais personne n’a essayé de mettre en relief l’armement lourd et sophistiqué utilisé par les terroristes provenant des arsenaux libyens mis gracieusement à leur disposition par l’Otan. Même l’assaut donné par les forces spéciales contre un groupe armé tchétchène qui avait pris des spectateurs d’un théâtre en otage, en octobre 2002 et qui s’était soldé par 130 morts lors de l’opération, n’a pas suscité autant de critiques. Idem pour l’assaut donné par l’armée russe contre une prise d’otages de 1127 personnes dans une école de Beslan en 2004 engendrant la perte de 331 personnes n’aura pas produit autant de réactions. Au Pakistan, dont l’assaut déclenché contre des islamistes qui avaient pris des otages au quartier général de l’armée à Rawalpindi a fait 19 morts. Les Etats-Unis avaient, en 1992, vécu une scène presque similaire quand une secte connue sous le nom de Waco a été à l’origine de la mort de dizaines de personnes, après qu’un jeune Américain se faisant passer pour Jésus ait fait exploser le siège avec toutes les personnes qui l’occupait plutôt que de se rendre. Il y a également l’affaire Merah qui avait défrayé la chronique et au cours de laquelle les forces de sécurité françaises avaient «géré» ce dossier dans une opacité totale. C’est dire que l’intention de dévaloriser l’intervention des forces spéciales algériennes est flagrante. L’Algérie a agi en toute souveraineté et avec sérénité. Le message est pourtant facile à décrypter pour ceux qui veulent comprendre: l’Etat ne négocie pas avec les terroristes et ses sous-traitants.*L’Expression-19.01.2013.
** Réactions des Algériens sur le Web
« Nous sommes fiers de notre armée »
Le Web a été pris d’assaut par les Algériens pour suivre l’évolution de la prise d’otages à In Aménas.
«A tous mes compatriotes. Nous sommes en guerre. Nous devons être solidaires dans ce genre de situation en soutenant notre armée. Copiez et collez ce message sur votre mur s’il vous plait.» Voilà l’appel à la solidarité nationale lancé sur Facebook par Krimo, un jeune internaute algérien, suite à la prise d’otages à In Aménas. Ce message lourd de sens n’a pas fait exception à travers la Toile. Au moment où nos militaires se préparent à prendre d’assaut la base de In Aménas les internautes eux, ont pris d’assaut la blogosphère pour s’enquérir de la situation mais surtout pour exprimer leur avis sur cette prise d’otages. «Le Printemps arabe a échoué, ce mercredi, ils ont trouvé un nouveau moyen pour nous déstabiliser», poste Manel sur son mur Facebbok, avant de demander à ses amis virtuels des informations sur cette prise d’otages. Hakim, lui, s’indigne sur son compte twitter du fait que l’Algérie soit impliquée de la sorte dans une guerre (celle du Mali, Ndlr) alors «qu’elle a refusé d’y participer». «J’espère que cette attaque ne nous fera pas revivre les années noires», s’inquiète un autre internaute sur le sort de son pays.
La Toile était donc en effervescence. Chacun y est allé de son commentaire. «Il y a du nouveau sur la prise d’otages?Qui sont ces otages? Ils veulent encore nous déstabiliser», ce sont les questions qui reviennent le plus sur les réseaux sociaux avant l’assaut. Badou, un autre internaute explique qu’il s’agissait surtout de contrecarrer «la désinformation des chaînes de télévisions occidentales et arabes qui n’ont pas cessé d’attaquer l’Algérie». «J’ai été dégoûté de voir comment ils ont essayé de rendre l’Algérie coupable de tous les maux, alors qu’elle n’a fait que se protéger contre des attaques terroristes», explique t-il sur son mur Facebook. «Que doit-on faire quand des terroristes prennent en otage nos compatriotes? Attendre gentiment et leur donner des bonbons?», lui répond ironiquement l’un de ses amis.
Un débat s’ensuit avec d’autres amis qui se demandent comment les nations qui sont en train de nous critiquer auraient-elles réagi face à ce genre de situation. «Dans toutes les prises d’otages du monde, l’assaut est nécessaire et des pertes humaines sont malheureusement à déplorer», leur répond un autre ami. «Oui, oui Bravo à nos soldats! Bravo à notre armée qui a su réagir avant que cette pourriture ne gangrène tout le reste…», répliquent d’autres membres de la communauté Facebook.
Ce ne sont pas les seuls à exprimer leur fierté et leur approbation à l’assaut donné par les militaires. Les «vive l’Algérie, vive l’ANP» ont fait fureur. La majorité des internautes algériens voient en cet assaut «une bonne réactivité de nos forces armées mais surtout un message à faire passer aux autres terroristes qui s’aventureraient à nous attaquer».
Ils estiment que l’Algérie a montré qu’elle ne cèdera jamais au chantage des terroristes. D’ailleurs, le Tweet de Kahina princesse résume, à lui seul, ce message.
«Les terrorises islamistes ont voulu jouer avec l’Algérie, l’armée algérienne leur a éclaté la g***. C’est une leçon que cette pourriture de terroristes n’est pas prêt d’oublier».
Le groupe Envoyés Spéciaux Algériens, qui est connu sur la Toile pour être d’opposition, a tenu à exprimer ses respects à l’institution militaire qui a prouvé sa force. «Envoyés Spéciaux Algériens rend hommage à l’Armée populaire nationale et à tous ceux qui font tout pour défendre l’unité nationale contre les menaces terroristes dans le Sud algérien», ont-ils posté hier sur leur mur.
Ce qui n’a pas été sans susciter des centaines de réactions qui ont été postées en quelques minutes. «Dieu bénisse et protège, l’Algérie et les Algériens. Et un grand message d’encouragement à notre armée, qui a tout simplement fait son job, en faisant fi de la main étrangère», est l’un des nombreux commentaires à ce poste.
La communauté Internet du pays, qui est le baromètre de ce que pensent les jeunes et qui est leur seul moyen d’expression, est donc fière de son armés. «Elle nous a sauvés pendant la décennie noire, elle le fait encore maintenant. Rabi yahfadhelna», est un message posté par Momo-Milito qui résume parfaitement l’ambiance du Web pendant cette prise d’otages. La Toile a ainsi levé le «voile»…*L’Expression-19.01.2013.
**Trois unités d’élite de l’Armée nationale populaire ont évité le pire
Trois unités d’élite de l’Armée nationale populaire (ANP) étaient engagées sur le terrain à Tiguentourine depuis le 16 janvier et font partie de l’élite des services de sécurité algériens. Deux groupes
d’interventions ont été principalement affectés aux opérations, appuyés par des
unités de commandos parachutistes. Il s’agit du GIS (Groupement d’intervention
spéciale) et du DSI (Détachement spécial d’intervention) et les commandos
parachutistes.
Abder Bettache – Alger (Le Soir) – 20.01.2013.
Le GIS est considéré comme une unité spéciale d’intervention rattachée au DRS (Département du Renseignement
et de la Sécurité). Composée de trois cents éléments, cette structure d’élite de l’ANP a été créée à la fin des années 1980. La première intervention publique des éléments du groupement d’intervention spéciale remonte à 1998, lors du grand ratissage des forces de l’ANP effectué dans la localité d’Ouled Allel dans la
région de Sidi Moussa. Une localité réputée pour être le fief des éléments
terroristes du GIA. D’ailleurs, les éléments du GIS, qui disposait d’une section
de démineurs (artificiers) équipés de robots, avait réussi lors de cette grande
opération de ratissage à désamorcer des centaines de bombes. Ainsi, depuis 1992,
le GIS s’est particulièrement distingué en menant une lutte implacable contre
les terroristes du GIA, ceux de l’AIS et du GSPC. Selon des spécialistes, cette
longue expérience dans la lutte antiterroriste lui a valu une reconnaissance de
toutes les unités d’intervention dans le monde. Les Américains de l’USSOCOM
vantent son efficacité et son expérience et les recommandent pour mener des
formations aux unités similaires de plusieurs pays arabes, africains, mais
également européens. Selon les mêmes sources, «les hommes du GIS sont initiés
aux techniques de combat les plus extrêmes et peuvent intervenir en tous lieux
et en tous temps pour n’importe quelle situation». L’autre unité ayant participé
au dénouement de l’affaire d’In Amenas, est le DSI (Détachement spécial
d’intervention). Créé par décret présidentiel, en date du 27 août 1989 et sous
la direction directe du commandement de la Gendarmerie nationale, le DSI est
composé de l’unité d’élite de cette dernière, à l’image du GIGN en France.
Depuis sa création, le DSI/GN n’a cessé, de prendre de l’ampleur de par la
multitude des missions qui lui sont confiées. Il a observé une mutation dans ses
effectifs et son personnel spécialisé. La lutte antiterroriste et libération
d’otages, la neutralisation de forcenés ou de malfaiteurs dangereux, la
participation à des opérations de police judiciaire, l’escorte et le transfert
de détenus dangereux, la protection rapprochée et l’escorte de hautes
personnalités constituent les principales missions de cette unité d’élite.
L’autre unité ayant pris part à cette opération est, les commandos
parachutistes. Il s’agit de la 17e division parachutiste de l’ANP. Une unité à
dominante infanterie créée en 1991 par décret présidentiel. Elle est spécialisée
dans le combat aéroporté et l’assaut par air. «Sa vocation prioritaire est la
projection dans l’urgence afin de fournir une première réponse à une situation
de crise. Réactifs et légers, ses régiments sont à même d’être projetés
rapidement en précurseurs d’une force plus étoffée», ajoutent des sources sécuritaires.* (Le Soir) – 20.01.2013.
**Les résultats de l’assaut ont donné raison à l’Armée algérienne qui a fait réviser la position des Occidentaux. Seule la presse étrangère continue de déverser son venin contre l’Algérie.
Garde-à-vous! L’Armée algérienne a réussi son assaut contre les preneurs d’otages d’In Amenas. Un groupe terroriste multinational bien préparé et doté d’un véritable arsenal de guerre, missiles, lance-roquettes, grenades, fusils-mitrailleurs et fusils d’assaut. Malgré les conditions extrêmement complexes dans lesquelles les forces spéciales de l’ANP ont donné cet assaut, le premier bilan fait état d’une centaine d’otages libérés et 19 pertes. On est donc loin du carnage que les médias étrangers avaient annoncé. On peut dire que l’ANP a évité un véritable désastre qui aurait provoqué des dégâts humains et matériels incommensurables. Le commandement de l’ANP savait ce qu’il faisait. Malgré les pressions internationales, il a pris ses responsabilités au bon moment pour éviter une boucherie. Afin de protéger les otages, l’ANP n’est pas tombée dans le jeu de la propagande médiatique menée contre elle lors de l’assaut. Elle s’est contentée de faire son job qui est de sauver le maximum d’otages. C’est ce qui a été fait et brillamment. Les otages libérés ont d’ailleurs tenu à le souligner. Ils n’ont pas hésité à remercier l’Armée algérienne pour «son travail fantastique». «Ils nous ont sauvé la vie», a déclaré la majorité des otages étrangers après leur libération par les forces spéciales de l’ANP. «Je remercie les forces spéciales de l’Armée algérienne pour le travail fantastique qu’elles ont fait pour nous libérer», a salué un ressortissant turc travaillant pour une compagnie française qui opère sur le site gazier d’In Amenas. «Nous avons de la chance d’être encore en vie et c’est grâce à l’Armée algérienne», a-t-il ajouté aux caméras de la Télévision nationale.
«Fantastique», c’est l’adjectif qu’a utilisé un expatrié britannique pour qualifier l’intervention des troupes spéciales algériennes. «Nous sommes soulagés et nous nous sentons en sécurité après l’opération exceptionnelle et fantastique menée par l’Armée algérienne pour nous libérer», a-t-il insisté avec un sourire qui en dit long sur son soulagement.
Les otages remercient l’ANP
Un travailleur philippin a aussi tenu à saluer «l’efficacité» des forces algériennes. Même constat fait par les otages algériens qui ont affirmé que l’opération menée par l’ANP les a aidés à s’enfuir de la base investie par les terroristes. «L’opération militaire nous a permis de nous enfuir. Nous avons la vie sauve et je veux remercier les forces de l’ANP», a soutenu un travailleur algérien exfiltré dès le début de l’attaque des forces spéciales. «La fuite de la base a eu lieu suite à un signal donné par les forces de l’Armée algérienne», a rapporté un autre otage algérien, travaillant pour une compagnie américaine. «Après avoir vérifié nos identités, les éléments de l’ANP nous ont pris en charge. Nous étions préoccupés pour nos collègues qui étaient encore détenus dans la base, mais l’intervention militaire a permis de libérer d’autres otages», a-t-il précisé. Les premiers témoignages des otages ont donc fait tomber les masques qui ont voulu accabler l’ANP. Les otages, qui étaient dans l’action ont salué l’assaut donné. Ce qui a contraint les puissances occidentales à réviser leurs positions. Elles qui, au début, avaient critiqué l’assaut, ont carrément changé de cap. La France, dont le président, François Hollande, avait affirmé que la crise «semblait se dénouer dans des conditions dramatiques», est revenue à de meilleurs sentiments. «Quand on est confronté au terrorisme, quand on le combat ensemble, j’invite à la prudence sur les critiques, parce que ce sont des Algériens qui sont concernés, avec évidemment les Occidentaux, mais ce sont d’abord les Algériens qui ont connu des dizaines de milliers de morts pendant les années noires», a déclaré le ministre français de l’Intérieur, Manuel Vals. Un autre communiqué du Quai d’Orsay est venu soutenir la position algérienne. Même tempo du côté de la Maison-Blanche qui, au début, avait demandé des «éclaircissements» du gouvernement algérien, pour ensuite exprimer le soutien du ministre de la Défense, Leon Panetta, qui a menacé les terroristes, rappelant la «nécessité de lutter fortement» contre le terrorisme.
Après les critiques, le soutien!
Le Premier ministre britannique, David Cameron, a fait de même. Devant les députés, le Premier ministre britannique a déclaré que «les responsables de cette situation dramatique sont les terroristes», appelant à une coalition internationale contre ce fléau qui menace la sécurité mondiale. De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères a condamné fermement cet «acte délibéré de terrorisme perpétré contre les travailleurs en Algérie dont la responsabilité incombe entièrement aux terroristes». Le chef de la diplomatie norvégienne, Espen Barth Eide qui avait demandé des éclaircissements, s’est rattrapé en s’abstenant de critiquer Alger. «C’est facile d’être un expert à longue distance, mais c’est beaucoup plus difficile de gérer ce genre de situation d’urgence», a-t-il dit. Le Japon, qui avait eu la réaction la plus violente en sommant Alger d’arrêter son assaut, s’est vite rétracté en reconnaissant que «l’Algérie a sa propre longue histoire dans la lutte contre le terrorisme et la décision d’employer la force a été prise dans ce contexte». Bien qu’elle n’ait pas de ressortissants parmi les otages, l’Italie a condamné «fermement» l’attaque terroriste, qualifiant cela d’«ignoble acte de terrorisme». Même le Conseil de sécurité de l’ONU a apporté son soutien à l’Algérie en condamnant cette attaque qu’il qualifie de «haineuse». «Le Conseil de sécurité condamne dans les termes les plus fermes l’attaque terroriste contre le site d’In Amenas, en Algérie», est-il écrit dans un communiqué approuvé par les 15 membres de l’instance. Après avoir prouvé sa force sur le terrain, l’Algérie a donc imposé le soutien des forces occidentales. Celles-ci se sont rendues à l’évidence que le choix de l’assaut était inévitable. Seule la presse étrangère continue de déverser son venin contre l’Algérie. Les plateaux des chaînes de télé continuent de faire défiler des pseudos «spécialistes», mais surtout algériens qui sont plus royalistes que le roi… Bref, des spécialistes en tout genre qui nous font amèrement penser au fameux et nauséabond «qui tue qui». La presse étrangère n’a donc pas voulu faire son mea-culpa. Elle continue dans sa propagande anti-Algérie à l’image de la Une d’hier de Libération qui a choqué tous les Algériens. Libération a ouvert avec l’image de l’otage philippin blessé en titrant «Assaut meurtrier: le choix d’Alger. Alors que la réalité du terrain a montré que l’Armée a fait le bon choix. Bravo soldats…*L’Expression-20.01.2013.
**L’assaut qui a permis d’éviter le pire
L’assaut mené par les unités d’élite de l’Armée populaire nationale à Tigantourine a permis de sauver la vie de centaines de personnes. Surarmés, les terroristes étaient décidés à commettre un carnage si les autorités algériennes ne leur avaient pas permis de quitter le territoire avec des otages étrangers. L’opération de nettoyage du site se poursuivait encore hier soir.
Opération salvatrice. En intervenant, dès jeudi, dans le complexe gazier de Tigantourine, les unités d’élite de l’ANP (Groupe d’intervention spéciale, Détachement d’intervention spéciale et Paracommandos) ont permis de sauver d’une mort certaine plusieurs centaines de personnes détenues par un groupe terroriste affilié à Al- Qaïda. Un groupe «très lourdement armé, y compris de missiles, de lance-roquettes et autres armes de guerre», a rapporté une source sécuritaire citée par l’agence APS.
Jusqu’à hier, une centaine de ressortissants étrangers et 573 Algériens ont réussi à être libérés. Le dernier bilan, bien que provisoire, fait état du décès de 12 personnes «des Algériens et étrangers», ainsi que de l’élimination de 18 terroristes. Il est certain que nous sommes très loin du scénario catastrophe annoncé par des personnalités politiques occidentales et relayé durant plus de 48 heures par de nombreux médias étrangers. «Dramatique», «sanglant», «catastrophique», «brutal»… l’action des forces de sécurité algériennes a été vivement critiquée dès le début de son lancement.
Pourtant, tous les commentateurs —spécialisés ou improvisés — se sont basés sur des informations provenant «d’agences de presse» mauritaniennes. Ces sites internet sont en fait les relais médiatiques des groupes terroristes qui activent dans la région du Sahel. Jeudi, en début d’après-midi, soit quelques heures après l’assaut des unités d’élite, un de ces sites met en ligne une dépêche dans laquelle il est fait état d’un bombardement aérien contre le site industriel. Une information qui donne lieu immédiatement à une levée de boucliers contre l’Algérie qui se trouve accusée de tirer à l’arme lourde, sans faire de distinction entre les otages et les terroristes.
Il est cependant important de revenir à la journée de jeudi pour tenter de comprendre ce qui s’est produit. Le groupe terroriste a tenté, durant toute la matinée, de quitter le site à bord de véhicules tout-terrains. Objectif : sortir du territoire algérien avec un maximum d’otages étrangers. Une option rejetée par le gouvernement algérien, mais aussi par l’ensemble des pays ayant des ressortissants sur place. Incapables de sortir, les terroristes auraient menacé de faire sauter le site industriel. C’est à ce moment précis que l’armée décide d’intervenir.
Les fameux «bombardements aériens» dont faisaient état les sites mauritaniens étaient en fait les «tirs de saturation» d’hélicoptères anti-char Mi 24. «Les tirs de saturation ont plusieurs objectifs : ils obligent les terroristes à se terrer et ont un effet psychologique important du fait de la puissance de feu. Ils permettent aussi aux éclaireurs d’avancer et de se positionner à l’intérieur du site», explique un ancien membre des forces spéciales algériennes. L’opération s’est ensuite déroulée dans plusieurs points du complexe : l’unité de traitement de gaz et les bases de vie. Hier soir, les militaires algériens poursuivaient encore les actions de sauvetage et de nettoyage. Elles ne prendront fin que lorsque l’ensemble de Tigantourine sera totalement sécurisé.*19.01.2013.
**Le geste qui compte:
Mohamed Amine Lahmar.31 ans-
Il a réussi à actionner le signal d’alarme qui va sauver des centaines de vie.
Il a été la première victime sur le site gazier d’In Amenas
Le sens d’un sacrifice
C’est un héros national. Il a sauvé des centaines de vies, un site gazier et une bonne partie de l’économie. En fait, Amine a sauvé l’Algérie. Il a été cet élément-clé qui a permis à l’ANP d’intervenir vite. Dans le cas contraire, la prise d’otages aurait certainement viré en une véritable catastrophe. En pleine ambiance réconciliatrice qui a balayé à coups de discours et de propagande les symboles de la résistance contre le terrorisme et dans un décor islamiste planté par le vent glacial du Printemps arabe, le geste héroïque de cet agent de sécurité de Tiaret ne doit pas rester sans suite. Il interpelle les plus hautes autorités du pays qui doivent lui rendre un hommage qui soit à la hauteur de son sacrifice. Mais au-delà, il y a un sens politique majeur à saisir. L’État est resté debout grâce à ces gens inconnus qui n’ont jamais rien demandé à l’Algérie. Lorsqu’en 1992, la rébellion islamiste a pris le maquis pour détruire la République et la démocratie, ce sont des milliers, voire des millions de “Amine” qui ont pris l’engagement de défendre l’Algérie de 1954 contre ceux qui voulaient en faire un sanctuaire du terrorisme international. Ils l’ont fait au péril de leur vie. Amine, ce sont tous ces Patriotes, gardes communaux, anciens appelés de l’ANP et tous les anonymes tombés sous les balles assassines du terrorisme que l’Algérie de la concorde et de la réconciliation a jetés aux oubliettes. Aujourd’hui, l’attaque spectaculaire contre la base d’In Amenas rappelle aux faiseurs de discours et aux salonnards qu’on ne peut lutter efficacement contre le terrorisme tout en manipulant un islamisme revanchard qui risque de se retourner un jour ou l’autre contre ses propres parrains.
La guerre au Mali, l’instabilité en Libye et les proportions inquiétantes que prend le salafisme en Tunisie sont des menaces réelles qui pèsent sur la sécurité nationale. Amine vient de donner l’exemple que rien n’est encore perdu. Que l’espoir est permis. Aux décideurs d’en décoder les messages et de faire en sorte que des gens qui mettent dans la balance leur vie pour sauver le pays soient gratifiés de hautes considérations.*Liberté-23.01.2013.
****Le 16 janvier 2013, un groupe terroriste islamiste tente d’investir la base de vie du complexe gazier de Tiguentourine. Au péril de sa vie, Mohamed Amine Lahmar, en poste au portail principal va, sauver des centaines de vie. Des islamistes en armes surgissent devant le portail d’où venaient de sortir les renforts. Un convoi en partance vers l’aéroport d’In Amenas était sous le feu des terroristes, des renforts ont été dépêchés pour prêter main forte à son escorte. Amine Lahmar, agent de sécurité de 26 ans, originaire de Tiaret, va réussir à fermer le portail et à actionner le signal indiquant une attaque armée contre le complexe. L’échec de l’attaque contre Tiguentourine était irrémédiablement signé. Le poste de commandes du complexe alerté par cet avertissement particulier a mis l’ensemble des installations en dépression. L’usine n’était plus qu’un tas de ferraille. Le projet du commando islamiste d’en faire une méga-bombe était mis en échec. Ce projet s’il avait été mené à bien se serait soldé par un nombre de victimes qui se serait compté en plusieurs centaines. L’ensemble des personnels, sans distinction aucune, les membres des forces armées présents sur des kilomètres à la ronde et toute âme qui vive, auraient été pris dans la fournaise. Ce jeune homme, ce héros, mérite la reconnaissance de la Nation. Il a été enterré dans la discrétion par les sien à Mehdia, loin des ors d’un Etat dénaturé, coupé et isolé du peuple Algérien. Au cœur du complexe, la résistance des personnels aura été aussi héroïque : ils ont tenu tête même sous la menace des armes. Obstinément ils ont refusé de réarmer le complexe. Nous ne connaissons ni leurs visages, ni leurs noms. L’Algérie a toujours dû son salut à des anonymes.*El Watan-22.01.2013.
****Mohamed Amine Lahmar inhumé hier à Mahdia (Tiaret) Lahmar Mohamed Amine, 31 ans, agent de sécurité originaire de Mahdia, à 50 km à l’est du chef-lieu de wilaya de Tiaret, a été la première victime de la prise d’otages sur le site gazier d’In Amenas.
photo: Lahmar Mohamed Amine mort en héros…en martyr, avec honneur
Il travaillait à la base-vie du complexe de Tigantourine, à quelques encablures d’In Amenas, dans la wilaya d’Illizi. Il a été tué d’une balle dans la tête parce qu’il refusait d’ouvrir la porte du site au groupe terroriste armé, mercredi à l’aube.
Dans sa ville natale, notamment chez ses proches et amis du quartier Edderb, c’est la consternation. Devant le domicile mortuaire, une tente est dressée pour accueillir les nombreux visiteurs qui affluent pour présenter leurs condoléances à la famille. La dépouille de la victime est arrivée hier après-midi, par avion affrété par Sonatrach. Hier à Mahdia, beaucoup de gens, dont Saâd le père de la victime, sont partis attendre la dépouille mortelle à l’aéroport Abdelhafidh Boussouf de Aïn Bouchekif, à 20 km de là.
A 14h45, une ambulance escortée de véhicules de gendarmerie, fait son apparition. La dépouille est drapée de l’emblème national. Les proches ne cessent de pleurer. Houari, le frère aîné, nous informe que le défunt travaillait à Sonatrach depuis deux années et qu’auparavant, il exerçait dans le commerce et faisait divers métiers. La famille Lahmar est composée de huit membres, dont trois filles et trois garçons. Ses amis avouent qu’Amine était gentil ; il aimait jouer au football. Amine était marié. Son frère cadet, Lakhdar, s’est occupé des formalités pour rapatrier le corps à la morgue de l’hôpital d’In Amenas, où le médecin légiste dépêché de Ouargla a délivré le certificat de décès après autopsie. Lahmar Mohamed Amine repose désormais au cimetière distant de quelque 600 mètres du domicile familial. Une foule nombreuse l’a accompagné à sa dernière demeure.
L’un des membres du groupe terroriste qui a perpétré la prise d’otages à Tigantourine, l’émir Derouiche Abdelkader alias Abou El Bara, est natif lui aussi de Tiaret. Il a étudié à Takhmaret, 100 km du chef-lieu de wilaya, mais a déménagé par la suite avec sa famille, il y a 22 ans, à Oran. Abou El Bara a intégré les groupes terroristes lors de la décennie noire que l’Algérie a vécue. *El Watan-20.01.2013.
**Des otages étrangers libérés saluent le travail « fantastique » des forces spéciales algériennes
Des otages étrangers pris dans l’attaque perpétrée mercredi par un groupe terroriste sur le site gazier d’In Amenas et libérés par les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP) ont salué vendredi « le travail fantastique » de l’Armée algérienne qui a permis de sauver leur vie. « Je remercie les forces spéciales de l’Armée algérienne pour le travail fantastique qu’elles ont fait pour nous libérer », a déclaré un ressortissant turc travaillant pour une compagnie française qui opère dans le site gazier d’In Amenas dans la wilaya d’Illizi. « Nous avons de la chance d’être encore en vie et c’est grâce à l’Armée algérienne », a-t-il dit à des journalistes. Un expatrié britannique a également qualifié de « fantastique » l’intervention des forces spéciales algérienne qui a permis jusqu’à présent de libérer plus de 600 otages dont une centaine d’étrangers. « Nous sommes soulagés et nous nous sentons en sécurité après l’opération exceptionnelle et fantastique menée par l’Armée algérienne pour nous libérer », a-t-il répété.
Un travailleur philippin qui a été blessé lors de l’assaut des éléments des forces spéciales a, quant à lui, indiqué que cela s’est passé très vite », saluant, tout de même, « l’efficacité » des forces algériennes. En outre, des otages algériens libérés ont affirmé de leur côté que l’opération menée par l’ANP les a aidé à s’enfuir de la base prise par les terroristes. « Nous étions regroupés (par les terroristes) dans une salle lorsque l’opération a débuté. Quand les avions avaient commencé à bombarder le site nous nous sommes évadés par une porte arrière de la base dont les terroristes ignoraient l’existence », raconte un des travailleurs algériens libérés. « A notre sortie, nous avons constaté qu’un sniper (du groupe terroriste) positionné sur la terrasse de la clinique a été tué dès le début du bombardement, alors qu’un travailleur algérien a été blessé », a-t-il ajouté. « L’opération militaire nous a permis de nous enfuir. Nous avons la vie saine et je veux remercier les forces de l’ANP », a affirmé un autre travailleur algérien évadé dès le début de l’attaque des forces spéciales. Un troisième otage algérien, disant travailler pour une compagnie américaine, a, quant à lui, précisé que l’évasion de la base a eu lieu « suite à un signal donné par les forces de l’Armée algérienne ». « Après avoir vérifié nos identités, les éléments de l’ANP nous ont pris en charge. Nous étions préoccupés pour nos collègues qui étaient encore détenus dans la base, mais l’intervention militaire a permis de libérer d’autres otages », a-t-il dit. (APS)
**un petit rappel
A l’intention de M. le Premier ministre japonais, cette liste macabre non exhaustive, juste pour lui rafraîchir la mémoire :
- 5-6 septembre 1972 : Allemagne : 9 otages sur 11 sont tués lors de fusillades déclenchées par la police allemande.
- 6-7 novembre 1985 : Colombie : une centaine de morts dans l’assaut des forces de sécurité.
- 14-20 juin 1995 : Russie : près de 150 otages sont tués.
- 9-24 janvier 1996 : Russie : entre 50 et 100 otages sont morts dans l’assaut d’un bus par les forces russes.
- 23-26 octobre 2002 : Russie : 130 otages sont tués.
- 1-3 septembre 2004 : Russie : mort de 331 personnes.
- 26-29 novembre 2008 : Inde : 166 morts dans une prise d’otages.
Ça, c’est la réalité. Maintenant, si M. Shinzÿ Abe est un grand amateur des films hollywoodiens, on peut rajouter une ligne à son intention :
- Date indéfinie, GRAND STUDIO : tous les otages libérés, tous les méchants tués. L’héroïne embrasse le héros légèrement blessé. Musique en fanfare…*Par Maamar Farah- Le Soir-20.01.2013.
maamarfarah20@yahoo.fr
«Tonton Lekhmissi adore ce dicton qu’il a inventé lui-même : “A quoi bon remettre à demain si l’on peut remettre à plus tard ?”»
**L’Algérie a fait preuve d’une détermination sans faille face à la prise d’otages d’In Amenas
L’assaut a été donné jeudi après-midi à In Amenas, pour mettre fin à une prise d’otages lancée par un groupe terroriste fortement armé contre un site gazier au c’ur du Sahara. Alors que le bilan définitif de l’opération n’était pas encore connu, une certitude s’impose : l’Algérie a fait preuve d’une détermination sans faille. Elle n’a, à aucun moment envisagé de négocier, et a imposé un black-out, faisant fi des critiques externes.
L’Algérie a fait preuve d’une rare fermeté face à la prise d’otages d’In-Amenas, maintenant une ligne de conduite intransigeante jusqu’au dénouement de la crise. Malgré les critiques, les risques encourus en cas de dérapage, et les pressions, voire la méfiance de certains pays occidentaux, qui mettaient en doute les capacités de l’armée algérienne de mener une opération aussi complexe, les dirigeants algériens n’ont pas varié leur attitude d’un pouce. Comme enfermés dans leur bulle, déterminés à en découdre, ils ont mené l’opération selon leur propre démarche, alors que les dirigeants occidentaux multipliaient les déclarations critiques, dans un souci de se préserver auprès de leurs opinions publiques respectives.
L’Algérie a annoncé la couleur dès le début de la prise d’otages, qui a eu lieu mercredi dans un site gazier situé à Teguentourine, près d’In-Amenas, en plein Sahara, à 1.300 kms d’Alger. Le ministre de l’intérieur Daho Ould Kablia, qui a fait ses classes dans les services spéciaux pendant la guerre de libération, il y a plus d’un demi-siècle, a fixé la ligne de conduite officielle : pas de dialogue, pas question d’accepter les revendications des preneurs d’otages, pas question même de les écouter ou de négocier avec eux. Cette démarche ne serait pas abandonnée, quel qu’en soit le prix. Les terroristes n’avaient pas d’alternative : ils devaient se rendre, sans condition.
Jeudi soir, alors que le bilan de l’assaut lancé pour libérer les otages n’était pas encore connu, le ministre de la communication, M. Mohamed Saïd, rappelait, avec la même fermeté, la ligne de conduite du gouvernement algérien. « Face au terrorisme, hier, comme aujourd’hui, comme demain, il n’y aura ni négociation, ni chantage, ni répit », a-t-il déclaré. Les terroristes « ne réussiront pas à atteindre leurs objectifs », et les forces de l’ANP « sont là pour défendre les frontières terrestres du pays, sans aucun répit ». Pour M. Mohamed Saïd, « il serait illusoire de croire que l’Algérie va céder ou négocier» avec les preneurs d’otages.
Le risque était grand, mais il était à la mesure de l’enjeu. Les dirigeants algériens se sentaient en effet défiés par un groupe qui avait pris en otage des centaines d’employés, dont plusieurs dizaines d’étrangers, dans une zone supposée hautement sécurisée. De plus, le groupe de preneurs d’otages était venait visiblement de pays voisins, après avoir parcouru des centaines de kilomètres, alors que l’Algérie venait d’annoncer la fermeture de sa frontière avec le Mali. Enfin, le groupe s’en prenait à une installation de gaz, dans un pays qui ne tient, sur le plan économique, que grâce aux hydrocarbures.
Refus de payer les rançons
Le ton martial des rares dirigeants algériens à s’exprimer a frappé les esprits. Il s’adressait aux preneurs d’otage, mais aussi à l’opinion algérienne et aux partenaires du pays. Il donnait une idée précise de ce qui allait se passer. Car pour les dirigeants algériens, le défi imposait une réponse qui marquerait les esprits. Ils se trouvaient contraints de délivrer un message sans ambigüité : personne ne peut s’en prendre à l’Algérie de la sorte. D’autant plus que l’intervention française au Mali vient à peine de commencer, et que personne ne sait comment le conflit peut évoluer, ni vers quelles éventualités il risque d’entrainer l’Algérie.
De plus, l’Algérie mène, depuis des années, une campagne internationale pour « criminaliser » le paiement des rançons. Elle considère en effet que le paiement de rançons à des groupes terroristes du Sahel a fini pat transformer les enlèvements d’occidentaux en une véritable industrie, qui enrichit des groupes vivant entre le terrorisme islamiste, la contrebande, le trafic de drogue et les enlèvements d’otages. Déjà confrontée à l’enlèvement de six employés consulaires à Gao, au nord du Mali, toujours détenus par le MUJAO (Mouvement pour l’Unité du Jihad en Afrique de l’Ouest), elle se devait de se montrer intransigeante quand elle serait à son tour confrontée à la même menace.
D’autre part, la scène politique algérienne s’est totalement figée depuis le début de la prise d’otages. A l’exception de ceux qui sont impliqués dans la gestion du dossier, les ministres se tiennent prudemment à distance. Les dirigeants de partis offrent leurs services, mais sans insister. Il est visible que tout se décide dans l’ombre, au sein de l’armée et des appareils de sécurité, forces spéciales et GIS, qui agissent, pour une fois, sur un terrain où ils sont légitimes.
Black-out total
Les dirigeants algériens n’ont pas tenté d’entrer sur le terrain de la communication, qu’ils ne maitrisent pas. Bien au contraire. Ils ont appliqué la méthode qu’ils maitrisent le mieux : le black-out. Alors que la prise d’otages d’In-Amenas était l’évènement le plus suivi dans le monde pendant au moins vingt-quatre heures, il n’y a pas eu une seule image. Les télévisions du monde entier, malgré leurs moyens impressionnants, se sont trouvées contraintes à recourir aux mêmes méthodes : passer en boucle d’anciennes images du site d’In-Amenas, tout en organisant des débats avec des spécialistes qui ne savaient de l’opération elle-même. Aucun journaliste n’a pu approcher à moins de 200 kilomètres du site d’In Amenas. Alain Marsaud, député français, ancien juge antiterroriste, a parfaitement résumé cette situation : « on ne sait rien » de ce qui se passe, et les Algériens sont « les rois de la dissimulation », a-t-il reconnu.
Cette frustration a suscité quelques commentaires acerbes, mais les dirigeants algériens n’en ont pas tenu compte. Pour une raison simple : c’est la seule méthode qu’ils connaissent. Ils ne savent pas faire autrement. Ils ne savent pas gérer des images qui risquent d’être déplaisantes ; alors, pas d’image.
Cette attitude tranche avec celles des pays occidentaux, qui ont tenté, de manière plus ou moins discrète, d’influer sur la position algérienne. Le président François Hollande a déploré, la mine abattue, que le dénouement de la prise d’otages ait lieu dans un climat « dramatique », alors que le premier ministre britannique a regretté que les autorités algériennes ne l’aient pas informé au préalable de l’assaut. Quant au Japon, il a, par la voix de son premier ministre, Shinzo Abe, exprimé « sa profonde préoccupation » et demandé au gouvernement algérien de mettre fin à l’assaut final lancé pour libérer les otages.
Ce n’est que jeudi, quand la pression était devenu très forte, que le ministre algérien de la communication a brièvement évoqué cet aspect de la crise, en annonçant que le gouvernement algérien était en « contact permanent » avec les pays dont des ressortissants étaient entre les mains des terroristes, pour les « tenir informés » de l’évolution de la situation. Mais à ce moment-là, l’opération était terminée. Il restait à en gérer les suites. Mais c’est déjà une autre affaire.**maghrebemergent.info.18.01.2013.
**l’Algérie a envoyé un « signal clair » aux terroristes
Le mode opératoire pour lequel l’Algérie a opté pour mettre fin à la prise d’otages du site gazier de Tiguentourine (In Amenas) a envoyé un « signal clair » aux terroristes que leur nouvelle tactique « ne réussira pas », a souligné dimanche la revue américaine Foreign Policy.
L’opération menée par l’Armée algérienne a été « non seulement une réponse à une crise particulière, mais un signal pour l’avenir », souligne cette prestigieuse revue dépendant du groupe Washington Post.
« Si cette attaque terroriste a été conçue comme un changement dans le jeu des terroristes et destinée à annoncer de futures attaques, l’Algérie a envoyé un signal clair que cette nouvelle tactique ne réussira pas », analyse-t-elle.
A ce propos, elle souligne que face à certaines critiques quant à la gestion de cette crise, « l’Algérie devrait rétorquer à ses détracteurs que la crise était le résultat direct de l’ingérence étrangère en Afrique du Nord et au Sahel ».
L’Algérie, rappelle le magazine, avait averti en 2011, que « l’intervention de l’OTAN en Libye conduirait à l’effondrement de l’Etat libyen et que le flux d’armes tombées entre les mains des terroristes pourrait déstabiliser le région ».
En outre, poursuit la revue, Alger « a également averti que toute approche militaire face à l’instabilité dans le nord du Mali présente le risque d’une escalade du conflit et augmente la probabilité d’attaques terroristes islamistes en Algérie ». Par conséquent, souligne la même source, la communauté internationale « est indirectement responsable de ce qui s’est passé (dans le site gazier de Tiguentourine) et elle est mal placée pour dicter à l’Algérie comment elle aurait dû agir ».*El Watan avec APS-20.01.2013.
**Les donneurs de leçon et ceux qui cherchent toujours a nuire à l’Algérie
Certains médias conseillaient même de laisser les terroristes repartir tranquillement avec des otages aprés en avoir tuer un certain nombre ! et plier devant un vulgaire contrebandier télécommandé
Des Algériens aussi étaient pris dans le piège des terroristes islamistes.
Les médias français et autres qui ont «couvert» en boucle le sujet depuis jeudi dernier, donnaient des informations infondées provenant toujours de sources à la gloire des terroristes. Les uns par manque de professionnalisme, pour d’autres, le souci affiché de nuire à l’Algérie devient chez eux une forte addiction. Ils ne leur restait qu’un petit peu, pour pleurnicher avec les »pauves terroristes » sanguinaires surpris par la détermination des forces de sécurité algériennes.. A une exception près, celle du grand journaliste de Bfmtv et de RMC, Jean-Jacques Bourdin, qui a refusé publiquement et courageusement de ne pas se laisser instrumentaliser par les sources anonymes. Les unités spéciales de l’armée algérienne ont fait preuve de la plus grande expertise, reconnue d’ailleurs par les plus grands spécialistes en la matière, comme Christian Prouteau, le fondateur du Gign français. Nonobstant que la règle d’or face à une agression terroriste qui est, comme l’ont rappelé nos ministres de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, et de la Communication, Mohamed Saïd, «face au terrorisme, hier comme aujourd’hui et demain il n’y aura ni négociation (avec les terroristes), ni chantage, ni répit dans la lutte contre le terrorisme». Nous n’en avons, cependant pas la paternité. On pourrait l’attribuer, sans se tromper, à Mme Golda Meir, qui en 1972 et alors qu’elle était Premier ministre d’Israël, avait refusé toute négociation avec les preneurs d’otages des 11 athlètes israéliens aux Jeux olympiques de 1972 à Munich. Un refus qui s’est soldé par la mort de tous les otages. Cette attitude a, néanmoins, remis en cause toutes les procédures antiterroristes appliquées jusqu’alors. Plus grave encore, à In Aménas il n’y avait rien à négocier. Il faut relever, au passage, qu’il n’y a eu à aucun moment de demande de rançon de la part des terroristes. Juste au passage, car la position de l’Algérie, qui est celle de toute la communauté internationale, est résolument contre tout paiement de rançon. Pas même avec l’argent de «donateurs» comme l’avait fait la France sous Sarkozy. Alors que restait-il? Laisser les terroristes repartir tranquillement avec des otages? Existe-t-il un seul Etat au monde pour accepter une telle absurdité? Il s’agit de souveraineté, d’indépendance, d’un Etat face à des voyous. Des contrebandiers envoyés au casse-pipe par des officines bien à l’abri à l’étranger. La seule alternative qui restait aux terroristes était de se rendre pour avoir la vie sauve sachant que la peine capitale n’est plus appliquée chez nous. Le contrat qui lie ces terroristes à la multinationale du crime qui les emploie, ne leur permet aucune voie de salut. Comment a eu lieu l’assaut? Les terroristes ont pu croire un instant que les soldats algériens hésiteraient à tirer. Un groupe des preneurs d’otages a tenté une sortie du site en prenant comme bouclier des otages à bord de véhicules. Ils ont dû replier très vite et retourner à la base vie devant la riposte des forces militaires algériennes. Puis tout s’enchaîna. A l’heure où nous écrivons ces lignes, la base vie a été débarrassée des terroristes. Reste la zone d’exploitation distante de 4 km où sont encore retranchés une dizaine de terroristes. Aucun bilan définitif de cette agression n’a donc été publié. A ceux qui s’égosillent en déterrant l’affaire du détournement de l’airbus d’Air France à Alger en 1994 pour médire sur nos forces spéciales nous rappellerons deux choses. La première est qu’à l’époque, le terrorisme était à ses débuts dans notre pays, notre expérience contre ce fléau était à ses premiers balbutiements. Aujourd’hui et après deux décennies de dur combat antiterroriste, l’armée algérienne est capable de former bien des armées en butte au phénomène. La deuxième chose est qu’ils feraient bien de se taire pour ne pas raviver des souvenirs qui pourraient bien se retourner contre eux. A ce jour, cette affaire n’a pas livré tous ses secrets. Et il y en a! Pourquoi par exemple le commandant de bord, Bernard Delhemme, est la seule personne que personne n’a jamais vue ni entendue? Pourtant l’hebdomadaire français L’Express rapporte dans son édition du 29 décembre 1994, sous la plume de Hugeux Vincent que «c’est par l’entremise du commandant de bord,, que les terroristes formulent leurs exigences». Pourquoi se cache-t-il? On vous laisse deviner à quelles déductions, ce genre de silence peut mener. Si certains veulent rouvrir ce dossier, ils seront servis. On pourrait même, par la même occasion, reparler de la prise d’otages à Ouvéa en Nouvelle-Calédonie en 1988 et donner le bilan du massacre après l’assaut de la grotte ordonné par Mitterrand.
Une première mondiale
Dans la foulée on pourrait discuter avec ces voix qui en France font état de la vigilance qui aurait manqué à nos forces de sécurité pour justifier l’agression de In Aménas. A ces faux naïfs du risque zéro, nous dirons d’aller poser la question à Greenpeace dont les activistes, malgré la surveillance radar, l’espace aérien interdit au-dessus des installations, malgré une double clôture électrifiée et la vidéosurveillance continue, ont pu facilement pénétrer, en décembre 2011, dans la centrale nucléaire de Cruas dans la Drome en France. Ou celle de Bugey dans l’Ain en mai 2012. On ne dit pas que c’est sale chez le voisin avant de balayer devant sa porte. A vrai dire, peut nous importe tout ce fiel déversé contre l’Algérie et les Algériens. Nous préférons retenir la lucidité et la sagesse du président français, François Hollande, qui a, à plusieurs reprises répété qu’il «faisait une confiance totale» aux dirigeants algériens dans la gestion de cette attaque terroriste qui est une première dans son genre dans le monde. En effet, aucune installation pétrolière n’a été, nulle part ailleurs, ciblée par le terrorisme international avant celle de In Amenas jeudi dernier. En matière de terrorisme nous sommes, malheureusement, toujours les premiers à en subir la sauvagerie. Comme hier, lors de la décennie noire des années 1990, comme aujourd’hui à In Aménas, nos forces spéciales, notre armée et l’ensemble de nos forces de sécurité sont toute notre fierté. Ils ont droit à notre hommage pour leur professionnalisme et le sacrifice qu’il implique forcément pour la défense du pays. Hier, aujourd’hui et demain. Ils ont fait ce qu’ils devaient faire. Nous n’avons pas sacrifié un million et demi de martyrs pour libérer le pays et plier devant un vulgaire contrebandier télécommandé. Qu’on se le dise! *L’Expression-19.01.2013.
** folie médiatique généralisée
Des chaines de Télé et des analystes se sont défoulés
Chiffres, médias, intox et manip
Dans cette folie médiatique généralisée, une petite agence mauritanienne inconnue a voulu jouer à la CNN du Sahel.
Depuis mercredi dernier, quand un groupe islamiste armé a revendiqué la prise d’otages massive sur le site gazier de In Aménas au sud du pays, des informations invraisemblables sont relayées à satiété par les médias occidentaux. Toutes les chaînes de télévision du monde étaient collées à l’événement et chaque chaîne y allait dans de son propre commentaires, de sa propre supputation. C’est la course aux faux scoops, aux mauvais scoops. Une totale confusion régnait sur le nombre d’otages, leur nationalité, l’identité des terroristes, le nombre de morts et de blessés.
Dans cette folie médiatique généralisée, une petite agence mauritanienne, Alakhbar, inconnue, a voulu jouer à la CNN du Sahel. Elle s’est faite boîte postale des organisations terroristes. Elle reçoit des SMS de ces organisations pour ensuite les essaimer comme des virus qui infectent la Toile entière par de faux scoops. Première salve, Alakhbar publie un communiqué des jihadistes qui ont attaqué le site gazier: «Nous affirmons que les otages sont plus de 40 Croisés, dont sept Américains et deux Britanniques, parmi d’autres nationalités». Les télévisons du monde en raffolent. Deux autres sites d’information mauritaniens balancent «le scoop recherché».
Tour à tour, Agence Nouakchott information et Sahara Medias annoncent sans vérification, sans citer de source, que 150 employés algériens du groupe français CIS Catering (hôtellerie) sont retenus sur le site gazier de BP dans l’est de l’Algérie, après l’attaque d’une «soixantaine» d’assaillants venus de pays voisins. Ces agences ajoutent, au bonheur des télé chasseurs de scoops, que 41 «Occidentaux», «dont sept Américains, des Français, des Britanniques et des Japonais», ont été pris en otage.
Al Jazeera prend le relais et annonce, elle aussi, que le nombre des otages étrangers tournait «autour de 41». Ainsi, le monde est inondé de fausses informations «enveloppées» dans du conditionnel. On annonce 18 morts, puis 35, puis 55 et chaque télévision porte les chiffres à la hausse. On annonce également des évadés. Parfois on avance que c’est un couple de Britanniques, parfois 15 et parfois 17, c’est selon. Dans les feux nourris de ces informations claironnées au conditionnel, certains médias sont allés jusqu’à annoncer que l’Armée algérienne a bombardé le site gazier de In Aménas (sic).
Comment est-ce possible pour un média de diffuser une ineptie pareille? Est-il possible d’admettre qu’on largue des bombes sur un site gazier? Le fait est que l’armée algérienne a utilisé des hélicoptères du type Mi24 avec lesquels elle a effectué des tirs appelés «de saturation» dans le jargon militaire. Le but de ces tirs à blanc était de couvrir et camoufler l’opération menée au sol. C’est ce que certains médias appellent bombarder! De nombreux et autres analystes sont tombés à bras raccourcis sur l’Algérie à qui ils reprochent toutes sortes de laisser-aller et de relâchement sécuritaire dans un site aussi stratégique qu’est le bassin gazier de In Aménas. Soit, mais a-t-on oublié que même la superpuissance américaine a été frappée en plein coeur par la même organisation? En 2001, Al Qaîda a bien attaqué les tours jumelles à New York et même le Pentagone.
A-t-on oublié l’affaire du terroriste Mohammed Merah qui a ridiculisé tous les services de la Dcre française. Merah soi-disant surveillé par les services secrets français, circulait librement entre Lahore et Peshawar avant de se permettre le luxe d’abattre des soldats français. Il y a à peine sept jours, les forces spéciales françaises ont subi un véritable camouflet en Somalie. Les forces françaises n’ont pas réussi, en effet, à libérer un agent secret pris en otage dans le sud de la Somalie dans la nuit du 12 janvier. Les autorités françaises n’ont pas commenté ces informations.
Il est établi que dans ce genre d’opérations très complexes, on délivre des informations au compte-gouttes. Il ne s’agit pas de disculper le déficit médiatique des autorités algériennes, loin s’en faut. Mais il faut reconnaître que la mission est périlleuse. Les analystes ont reconnu la complexité de la tâche. Il y avait plus de dix nationalités à sauver. Les ressortissants pris en otages sont de Norvège, de France, des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de la Roumanie, de la Colombie, de la Thaïlande, des Philippines, d’Irlande, du Japon et d’Allemagne.
Etat souverain, l’Algérie a pris les meures qu’elle a jugé nécessaires pour sauver les otages des griffes des terroristes. Les affaires de souveraineté nationale chatouillent au plus haut point les Algériens. Il faut rappeler, dans ce cas, l’affaire de l’Airbus d’Air France qui a été pris en otage en 1995. L’Algérie a préféré le laisser voler vers la France, à Marseille, pour que des Gign français puissent intervenir en France et non sur le sol algérien.L’Expression-19.01.2013.
**la prise d’otages d’In Amenas a fait tomber bien des masques. Ceux, notamment de certaines capitales arabes à l’exception de la Tunisie et de l’Egypte – qui se sont confinées dans leur attitude passive habituelle. Côté médiatique, les chaînes du Golfe, à l’image d’Al Jazeera et d’Al Arabiya, avaient cru trouver un nouveau foyer de tensions pour justifier les salaires mirobolants de leurs journalistes. D’ailleurs, la chaîne qatarie qui, il y a quelques années, servait de boîte aux lettres aux groupes terroristes algériens, a dès l’annonce de l’assaut des forces de l’ANP, commencé à faire monter en épingle une marche organisée vendredi dernier par le n° 2 de l’ex-FIS, allant jusqu’à annoncer des «marches en Algérie contre l’intervention militaire au Mali». Ce sont là autant d’indices qui montrent que l’Algérie n’est pas seulement confrontée au danger terroriste, mais surtout à la campagne d’intox menée par les mentors politiques et médiatiques de cette nébuleuse.**
**Des réactions chauvines
Dans leurs commentaires et analyses, les médias occidentaux ne s’étaient préoccupés que du sort de leurs ressortissants, oubliant les 600 Algériens qui faisaient partie des otages eux aussi .
Le moins que l’on puisse dire est que les médias occidentaux dans leurs analyses et commentaires de jeudi et vendredi, après le raid des forces spéciales algériennes pour libérer les travailleurs qui étaient retenus en otage par un important groupe terroriste qui s’était emparé du site gazier de Tiguertourine, ont fait preuve d’un parti pris et d’un chauvinisme qui ont irrité les téléspectateurs, les Algériens plus particulièrement. Alors que le nombre des travailleurs algériens qui étaient retenus en otage, était nettement supérieur, les journalistes et autres spécialistes en politique, invités à donner leur appréciation suite à l’intervention des forces spéciales de l’armée algérienne, ne s’étaient préoccupés que du sort des otages occidentaux et ne se sont, à aucun moment, soucié des Algériens.
Selon eux, les travailleurs algériens auraient bénéficié d’un régime de faveur: ils étaient libres de leurs mouvements et pouvaient circuler à leur guise à l’intérieur de la base contrairement aux captifs des autres pays qui étaient, eux, ligotés et étroitement surveillés. Oubliant que les premiers à être visés par cette attaque terroriste, c’étaient les Algériens et que sans le courage admirable dont ils avaient fait preuve, beaucoup de leurs camarades étrangers qui étaient recherchés par les ravisseurs, n’auraient pas eu la vie sauve, ces médias sont allés jusqu’à douter de l’armée algérienne et de ses capacités à gérer pareille situation.
Refusant d’admettre que c’était l’Algérie qui était attaquée et que l’opération terroriste visait un site hautement stratégique et que, par conséquent, il était hors de question de céder au chantage des terroristes ou de négocier avec eux, en les laissant partir avec des otages quelle que soit leur nationalité, les analystes ont fait preuve de beaucoup de légèreté et n’ont à aucun moment cherché à éclairer l’opinion, en lui distillant des informations à la fois rassurantes et objectives.
Alors que des centaines d’otages parmi lesquels de nombreux étrangers avaient pu être libérés grâce précisément à l’intervention des forces spéciales de l’armée algérienne, les présents sur les plateaux de télévision continuaient de faire la moue, faisant une fixation sur les 35 otages qui auraient été tués lors de l’opération. Sur le plan diplomatique, l’intervention de l’armée algérienne pour libérer les otages est saluée partout et considérée comme un acte légitime, hormis certains pays qui critiquent cette intervention et auraient souhaité en être informés. L’Algérie est un Etat souverain et n’a pas à solliciter, par conséquent, l’autorisation de quelque puissance que ce soit, surtout lorsqu’il s’agit de terrorisme et que ce sont ses usines et leurs travailleurs qui sont pris en otages. Ceux qui pensent que l’Algérie a agi dans la précipitation et qu’elle aurait mieux fait de négocier, se trompent et ignorent tout du terrorisme et de ses motivations. D’ailleurs, rien ne sert de discourir tant que l’opération n’est pas totalement terminée et qu’un bilan définitif n’est pas établi.L’Expression-19.01.2013.
**La mauvaise communication: le maillon faible des autorités algériennes
«Les dirigeants français ont «une lourde responsabilité» dans l’armement des islamistes au Sahel.» a déclaré Marine Le Pen, invitée de France Info.
Il est 15h30 samedi 19.01.2013, l’assaut des forces spéciales est enfin terminé. Ce qu’on retiendra de cette opération, c’est l’urgence d’avoir des télévisions privées en Algérie ou des communicants hors pair. La communication a été l’un des maillons faibles dans cette affaire, contrairement à l’armée et à ses forces spéciales. L’absence de porte-parole du gouvernement, d’un ministre de la Communication efficace face aux critiques des télévisions étrangères a grandement noirci l’image de l’Algérie. Face à la campagne de dénigrement des médias français, trop occupés à critiquer la gestion algérienne de la crise, les autorités n’ont su communiquer comme d’habitude. La communication de crise est l’une des gestions les plus sensibles de nos jours. Pour envoyer un ministre ou responsable au charbon, il faut qu’il soit capable de donner les réponses adéquates au degré qu’il faut. Quatre jours après le début de l’assaut, aucun ministre n’a tenu le perchoir pour répondre aux critiques des experts occidentaux sur la méthode algérienne. Aucune émission n’a été programmée à la télévision pour justement donner la parole à des experts ou des analystes algériens et répondre aux analyses fantaisistes des experts occidentaux et plus particulièrement français. Il a fallu attendre que Marine Le Pen, la patronne du FN, et symbole de l’extrême droite française intervienne pour défendre la position algérienne. Un «comble médiatique» qui a été très vite récupéré par les facebookers qui n’ont pas hésité à saluer le courage de la femme la plus à droite de France.* source:L’Expresion et* (20.01.2013.)
**La leçon de la presse algérienne…A sa collection des ratages médiatiques, le gouvernement algérien vient de rajouter un autre type d’échec: mauvais élève, zéro point en communication!
Le fait mérite d’être souligné. Face à la déferlante médiatique internationale, la digue a été érigée par la «presse privée algérienne». Au sol c’était la bataille contre les terroristes d’Al Qaîda.
Les forces de l’ANP l’ont bien prise en charge. Au ciel, la guerre médiatique faisait rage. En pareilles circonstances, nul besoin de mot d’ordre, de concertation ou d’orientation venant d’une quelconque officine. C’est avec des éditoriaux, des analyses, des contributions et des articles trempés dans l’encre du patriotisme que la presse privée algérienne a réagi.
Un patriotisme quasi unanime dans des moments aussi cruciaux. C’est parce qu’on ne peut pas trouver des circonstances atténuantes aux terroristes ni à leur soutien. L’audace et le courage des militaires algériens ont été soulignés avec fierté par tous les titres même si les défaillances sécuritaires ont été relevées. «(…) à ce qu’on sache, l’Algérie n’est pas une République bananière, à laquelle on peut intimer des ordres ou demander des comptes sur son action pour se protéger et protéger ses nationaux», note le quotidien L’Expression dans son éditorial rappelant que «la question du terrorisme islamiste se pose depuis deux décennies quand des chefs terroristes on pu bénéficier du laxisme de ces mêmes capitales occidentales qui, aujourd’hui, font mine de s’offusquer de l’action de l’Algérie contre les preneurs d’otages.» Et au même journal de trancher: «L’Algérie ne négocie pas avec les terroristes, principe réitéré à maintes reprises par les autorités du pays.» Le confrère El Watan souligne que «contre un ennemi déterminé et fanatique, il fallait de la fermeté et du courage». L’assaut donné, samedi 19 janvier, contre le site de l’usine «doit être perçu comme une réponse ferme et sans appel de l’Etat algérien à tous les groupes terroristes qui sévissent dans la région du Sahel, qui seraient tentés de rééditer ce genre d’opération sur le sol algérien», avertit le même journal. «A In Amenas, l’Algérie vient de faire l’éclatante démonstration de son courage face au terrorisme» écrit le quotidien Liberté avant de signifier une halte aux jérémiades de certains dirigeants étrangers sur la gestion de la crise par Alger. Le journal les qualifie de «cris d’effroi de certaines vierges effarouchées et de commentaire à la carte des professionnels de l’indignation». En revanche, la concession que refuse de faire cette même presse privée aux autorités algériennes concerne son mutisme face à ce drame. Mauvais élève! Zéro point en communication. A sa collection des ratages médiatiques, le gouvernement algérien vient de rajouter un autre type d’échec. Encore une fois, l’Algérie a lamentablement perdu la bataille médiatique. L’attitude jubilatoire qu’affichent les autorités algériennes face au retentissant exploit réalisé par les forces spéciales lors de l’assaut donné sur le site gazier d’In Amenas, ne peut cacher cette réalité cruciale d’une sécheresse de communication inexpliquée. Quatre jours après l’occupation du site par les terroristes, 48 heures après l’assaut final, aucun point de presse n’a été organisé par les responsables algériens. Ni le ministre de l’Intérieur, ni le ministre de la Communication, ni le ministre des Affaires étrangères n’ont daigné s’exprimer pour rassurer les familles algériennes et étrangères des travailleurs sur le site d’In Amenas. Et ce n’est pas la pitoyable prestation de Mohamed Saïd, confiné dans un rôle de ministre de la presse publique, qui pourra contrecarrer les assauts médiatiques étrangers. Le comportement de la presse privée vient de rappeler que si nos gouvernants ont le monopole du pouvoir, le monopole sur la rente pétrolière, ils n’ont pas le monopole du patriotisme. Mais ce patriotisme peut-il faire vivre cette presse sans tutelle, statut et sans protection?L’Expresion * (21.01.2013.)
**Ennahar TV gagne la bataille médiatique contre Al Jazeera
«L’Algérie suit depuis longtemps une stratégie qui consiste à ne laisser aucune chance au terrorisme», stratégie qui «a finalement marché» même si elle «surprend en Occident». L’objectif politique» des forces algériennes «est avant tout de neutraliser les terroristes, quand chez nous, la mission prioritaire, c’est de sauver la vie des otages.» Frédéric Gallois, ex-patron du GIGN
Dans cette opération de libération des otages d’In Amenas, on retiendra deux faits importants. D’un côté, la démonstration de force de l’Armée algérienne face à la menace terroriste, et d’un autre coté, l’émergence sur le plan international d’une télévision algérienne privée, Ennahar TV. Face à l’absence d’image sur l’Entv et l’interdiction de filmer des équipes de télévisions françaises envoyées sur Alger, c’est elle qui a alimenté durant plusieurs jours les télévisions d’info en continu françaises: I télé, BFM tv et LCI, en images du site algérien. C’est à travers elles que les télévisions privées françaises ont récupéré des images d’entraînement des forces spéciales algériennes.
Pour la première fois depuis l’histoire de la médiatisation du terrorisme en Algérie, le logo d’une télévision algérienne apparaît sur les télévisions françaises. Certaines comme BFM tv, reprennent aussi des informations sur la télévision d’Anis Rahmani. Pour la première fois depuis longtemps les télévisions françaises n’ont pas fait leurs courses d’info chez Al jazeera. Et pourtant la télévision Qatarie n’a pas hésité à faire dans la désinformation en affirmant dés le départ que 35 otages étrangers sont morts. Les chiffres de l’APS, et surtout les images des otages libérés, a démenti le chiffre avancé par la télévision qatarie qui servait plus les intérêts des terroristes que l’information au bénéfice des familles des otages étrangers. Depuis le début de cette affaire, Al Jazeera a voulu offrir un tableau noir de l’intervention algérienne à In Amenas. C’est notamment cette télévision au service du terrorisme qui a présenté les enregistrements sonores des otages étrangers qui se sont relayés sur Al Jazeera pour réclamer le retrait des militaires algériens qui encerclaient le site gazier où ils étaient détenus. Les trois hommes, qui se sont exprimés au téléphone offert par un des ravisseurs, ont tour à tour insisté pour que les militaires cessent les tirs contre leur lieu de détention pour préserver leur vie et favoriser la négociation. Comment, une télévision qui se dit au service de l’information et de la déontologie, sert de tribune aux revendications des terroristes. Elle a fait passer un message sonore des terroristes pour tenter de faire reculer les forces spéciales et sortir indemne de cette situation, et surtout faire pression sur l’opinion internationale. Mais c’était sans compter sur Ennahar TV, qui, à travers ses relations et ses connaissances, était plus crédible que la télévision Qatarie qui faisait plus dans la propagande que dans l’information. Ennahar tv n’a pas cessé d’alimenter en images, en témoignages et surtout en enregistrements sonores entre les forces spéciales et le chef des terroristes, démontrant la faiblesse de la propagande islamiste.L’Expresion (21.01.2013.)
Attaque terroriste à In Aménas-Algérie :
Fin de l’opération militaire d’In Amenas
L’assaut mené jeudi par les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP) pour libérer les travailleurs algériens et étrangers, retenues en otage depuis mercredi au site gazier de Tiguentourine (40 km d’In Amenas), dans la wilaya d’Illizi, a pris fin jeudi soir, a appris l’APS auprès des services de la wilaya.
photo:Le site gazier d’In Amenas, en Algérie
Aucun bilan sur cette opération n’a été donné pour le moment. L’assaut mené par les forces spéciales de l’ANP, dans une action terrestre, a permis de libérer près de 600 travailleurs algériens et quatre ressortissants étrangers (2 Ecossais, un Kenyan et un Français), selon des sources locales.
Dans la matinée, 30 travailleurs algériens étaient parvenus à s’échapper, et ont été récupérés par des hélicoptères de l’ANP qui survolaient le site gazier, selon les mêmes sources. D’autres sources sur place évoquent la libération de “la moitié” des otages étrangers sans donner de précision.
Le ministre de la Communication, M. Mohamed Saïd, a indiqué jeudi soir à la télévision nationale qu’un nombre “important” de terroristes a été neutralisé par les forces terrestres de l’ANP au cours de l’assaut. Il a rappelé que toutes les dispositions ont été prises dans le souci de préserver les vies humaines et d’aboutir à un dénouement heureux mais, a-t-il dit, “le jusqu’au-boutisme des terroristes” a conduit à cette opération militaire.
“Ni négociation (avec les terroristes), ni chantage, ni répit” dans la lutte antiterroriste. M. Mohamed Saïd a affirmé, dans ce contexte, qu’il n’y aura aucun répit dans la lutte contre le terrorisme. “Nous disons que face au terrorisme, hier comme aujourd’hui et demain il n’y aura ni négociation (avec les terroristes), ni chantage, ni répit dans la lutte contre le terrorisme”, a-t-il déclaré, rappelant qu’il “s’agit d’une position algérienne connue depuis longtemps”.
Le ministre a qualifié l’attentat terroriste contre le site gazier de Tiguentourine, suivi par une prise d’otages de travailleurs algériens et étrangers, de “nouvelle épreuve qui frappe le peuple algérien”. “Mais, cette épreuve est, cette fois-ci, de nature nouvelle. C’est une agression d’une multinationale terroriste contre le peuple et l’Etat algériens”, a-t-il fait remarquer.
Il a précisé que les objectifs de cet attentat “étaient clairs”, à savoir déstabiliser l’Algérie et l’impliquer directement dans la guerre qui se déroule actuellement au Mali. “Ils ne réussiront pas à atteindre leurs objectifs”, a affirmé le ministre, assurant que les forces de l’ANP “sont là pour défendre les frontières terrestres du pays sans aucun répit”.*El Watan avec APS-17.01.2013.
**Une trentaine d’autres corps découverts sur le site gazier d’In Amenas
Une trentaine d’autres corps d’otages étrangers, algériens et de soldats de l’ANP ont été découverts par les forces spéciales de l’armée algérienne sur le complexe gazier de In Amenas qui a été attaqué mercredi dernier tôt dans la matinée par une trentaine de terroristes, selon des sources sécuritaires qui se sont confiées à el watan.
Ce qui confirme les propos du ministre de la Communication, Mohamed Saïd, qui a déclaré ce dimanche sur les ondes de la chaîne III, (radio nationale) que le bilan des victimes de cette attaque contre le complexe gazier risquait d’être revu à la hausse, après un premier bilan provisoire officiel de 23 morts et 32 assaillants tués.
« Je crains fort hélas que ce bilan soit, malheureusement, revu à la hausse », a regretté ce dimanche le ministre de la Communication, Mohamed Said qui a précisé que « le bilan définitif sera connu dans les heures qui viennent », a notamment indiqué le ministre.
Une opération de déménage des installations de production de l’usine de gaz de Tiguentourine a été lancée depuis samedi après la neutralisation par des forces spéciales de l’ANP des terroristes.*El Watan-20.01.2013.
***L’avis d’un expert, selon le Nouvel-Obs.
Frédéric Gallois, 45 ans, a été membre du GIGN de 1994 à 2009, et l’a commandé pendant 5 ans. Il gère aujourd’hui la société Gallice Sécurité, spécialisée en formation d’unités spéciales à l’étranger et en sécurité des sociétés françaises en zones à risques. « Le Nouvel Observateur » l’a questionné.
Quand la vie des otages est immédiatement menacée, l’assaut est lancé, on n’a pas le choix.
l’option d’une très grande fermeté des Algériens vis-à-vis du terrorisme. C’est une vraie stratégie.
Les unités du Groupement d’Intervention Spécial algérien sont d’un très bon niveau sur un plan de l’anti-terrorisme militaire : contre-guérilla, chasse au terrorisme dans des zones complexes et hostiles,… Ce sont des unités très aguerries, de vrais professionnels dans les forces de sécurité, déterminés, qu’il ne faut pas sous-estimer.
*Selon un journaliste contacté à Alger, et même si rien n’est sûr, l’assaut pourrait avoir été lancé après une tentative de sortie du site des preneurs d’otages avec des otages.
- Cela n’est pas impossible. L’assaut peut être lancé selon deux configurations. Un plan d’urgence peut être déclenché à tout instant s’il y a un changement dans la situation, qui peut être de deux ordres : la vie des otages est immédiatement menacée, on n’a pas le choix. Ou en cas de changement dans la configuration, comme une tentative de sortie en force. Si cela s’est passé ainsi, on pourrait alors comprendre qu’ils aient agi de manière un peu désordonnée. Un peu comme à Beslan (332 personnes, dont 186 enfants avaient été tués lors d’une prise d’otages dans l’école russe de Beslan, en Ossétie du Nord, en septembre 2004). L’assaut avait été déclenché car il y a eu un désordre, à un moment donné, sur la scène de crime. Les forces d’assaut n’étaient pas prêtes, mais elles ont été aspirées dans l’intervention lors d’un déclenchement incontrôlé.
Quelle a été votre première réaction quand vous avez eu connaissance de la prise d’otages ?
J’ai été d’un côté surpris, d’un autre non. J’ai d’abord été un peu surpris par la posture immédiate des autorités algériennes. En tant qu’expert de la gestion de situations de prises d’otages, lorsque les autorités s’interdisent d’emblée toute négociation, cela signifie qu’on prend une option très forte de partir uniquement sur la gestion en force de l’événement. Mais j’ai été moins surpris connaissant la sensibilité et le prisme algérien face à la lutte contre le terrorisme. On sait qu’ils ont, depuis des années, pris l’option d’une très grande fermeté vis-à-vis du terrorisme. C’est une vraie stratégie. L’idée est, en somme, d’intimider ceux qui veulent terroriser. Avec toutes les précautions nécessaires, la suite des événements aujourd’hui est finalement assez logique : une volonté d’agir très rapidement, en force, et quel que soit le prix à payer en terme de dégâts collatéraux.
Que savez-vous du Groupement d’Intervention Spécial (GIS), « pendant » algérien du GIGN ?
- Nous collaborons très peu, mais nous savons à peu près comment ils fonctionnent. Ce sont des unités d’un très bon niveau sur un plan de l’anti-terrorisme militaire : contre-guérilla, chasse au terrorisme dans des zones complexes et hostiles,… Ce sont des unités très aguerries, de vrais professionnels dans les forces de sécurité, déterminés, qu’il ne faut pas sous-estimer. Mais, encore une fois, dans une optique extrêmement offensive qui ne correspond pas à l’état d’esprit européen de la manière de gérer des crises -même si on n’a pas été confrontés à la même situation. Leurs options, tactiques et stratégiques, sont essentiellement liées à une volonté de force. Il faut neutraliser les preneurs d’otages et envoyer un signal très fort. Si tous les otages sont tués lors de l’opération, ce n’est à la rigueur pas une préoccupation majeure, c’est le risque de la guerre. Ils sont en guerre.
Qu’est-ce qui caractérise une prise d’otages massive comme celle-ci ?
- On passe un seuil de complexité. On sort des prises d’otages qu’on gère en général avec trois ou quatre preneurs d’otages au maximum, et au maximum quelques dizaines d’otages. Avec un paramètre nouveau depuis le 11 septembre : la dimension suicidaire des preneurs d’otages, typique du terrorisme islamiste. La configuration est automatiquement très particulière, vous allez avoir très peu de marges d’action tactiques. Les preneurs d’otages savent qu’un assaut peut être donné à tout moment. Ils se seront mis dans une telle posture que, s’il se passe quelque chose, ils seront piégés, vont tuer tout le monde et se tuer. Cette complexité a d’ailleurs justifié la réorganisation du GIGN en 2007. Quand on pense au théâtre de Moscou (un commando tchétchène avait pris 800 personnes en otages, du 23 au 26 octobre 2002 ndlr), une intervention sur laquelle j’ai beaucoup travaillé avec les collègues russes, on est dans une configuration où il y a très peu de choix tactiques et où personne n’a de baguette magique pour sauver les otages.
Qu’entendez-vous par là ?
- On peut penser que c’est terrible, qu’il y a eu 140 morts dans le théâtre, mais il y avait plus de 750 otages. Il n’y avait pas de solution, vingt-deux femmes martyres étaient prêtes à faire exploser leurs ceintures d’explosifs à tout moment. Mais l’utilisation d’un moyen technique extrêmement novateur, les gaz anesthésiants, a finalement permis de sauver 600 personnes. Les Russes se sont mis en posture de gestion de crise, qui a duré plusieurs jours. La négociation a été longue, des otages ont été libérés, les revendications ont été multiples, on était vraiment dans la gestion d’une prise d’otage. Ce qui ne semble pas le cas en Algérie, où on est dans une gestion militaire de la crise.
Quelles difficultés particulières présente le site gazier d’In Amenas ?
- On est dans une zone assez plate et désertique, avec un site industriel laissant peu de place à l’approche. Les preneurs d’otages ont, si j’ai bien compris, un avantage tactique : une capacité d’observation assez importante. Ils peuvent notamment observer les mouvements de force, ce qui est nécessairement avantageux. Or, les assaillants, ceux qui veulent intervenir, doivent pouvoir approcher sans se faire voir. A Moscou les preneurs d’otages se trouvaient dans un environnement urbain : souterrains, étages,… Là c’est plus facile. Par ailleurs, le site est gazier, il faut donc aussi ajouter la problématique du milieu qui peut éventuellement gêner. Mais pour avoir travaillé sur des méthaniers, des navires extrêmement sensibles, il faut prendre en compte le danger du milieu. Est-ce que sur certaines zones l’emploi des armes peut avoir des conséquences dramatiques ? Il y a une analyse tactique à faire. Cela dépend du lieu où se trouvent les otages et les preneurs d’otages. *le Nouvel-Obs-17.01.2013.
**Yves Bonnet: Prétendre que des services étrangers auraient mieux fait relève de « l’imbécillité pure »
Prétendre que des services étrangers auraient mieux fait dans la prise d’otages du site gazier de Tinguendourine (In Amenas) relève de « l’imbécillité pure », a indiqué ce lundi l’expert français dans le renseignement, Yves Bonnet.
Il a affirmé dans un entretien à lAPS qu’aucune option que celle retenue par l’Algérie pour sauver le plus grand nombre d’otages, retenus trois jours durant dans le complexe gazier d’In Amenas, « n’était concevable, ni possible ».
« Aucune option que celle retenue par l’Algérie n’était concevable, ni possible, ni politiquement, ni tactiquement. Sur le terrain, seuls les services et l’armée algérienne possédaient la connaissance et la capacité +interventionnelle+ propre à assurer le succès », a déclaré le président du Centre international de recherche et d’études sur le terrorisme et d’aide aux victimes du terrorisme (CIRET-AVT1), dans un entretien à l’APS.
« Tout connaisseur de ce type de guerre sait parfaitement que la connaissance des lieux, des assaillants, des conditions de combat sont plus fondamentales que le maniement des explosifs, des armes +spéciales+ et autres gadgets », a-t-il expliqué cet ancien patron de la Direction française de la surveillance du territoire (DST).
Répondant à certaines critiques selon lesquelles l’Algérie a opté « promptement » pour la fermeté au lieu de privilégier d’abord le dialogue avec les assaillants, l’expert dans les questions du terrorisme a estimé que « la négociation, outre qu’elle eût été tenue comme une marque de faiblesse face à des criminels et trafiquants sans foi -j’y insiste- ni loi, se serait avérée à moyen terme désastreuse ».
« Quand vous attaquez une ville et que vous êtes obligé de recourir aux bombardements aériens, vous préoccupez-vous des victimes civiles au sol ? Savez-vous combien de Français innocents sont morts sous les bombes américaines et anglaises en 1944? Et qui le leur reproche? », s’est-il demandé, avant de souligner qu’il « n’y a pas de libération d’otages dans une situation analogue sans victimes ».
A ses yeux, il vaudrait mieux se préoccuper des conditions dans lesquelles ce gisement était protégé et par qui. « Je suggère qu’une commission d’enquête algérienne à laquelle des experts internationaux seraient associés comme observateurs, soit diligentée afin de tirer au clair ce +background+ et de confondre les donneurs de leçons », a-t-il préconisé, annonçant que le CIRET-AVT qu’il préside est prêt à y participer directement ou par sa branche algérienne.
A la question de savoir si la prise d’otages de Tiguentourine avait un quelconque lien avec ce qui se passe au Mali, M. Bonnet a affirmé qu’il est « évident » que cette opération a été minutieusement préparée et que son déclenchement « n’a pas été conditionné par l’intervention française au Mali ». « Les terroristes-trafiquants qui ont opéré à partir de la Libye, cela crève les yeux, ont simplement saisi une opportunité », a-t-il opiné, rendant hommage « non seulement aux victimes mais aux officiers et aux soldats algériens qui ont aussi risqué et donné leurs vies ». *El Watan avec APS-21.01.2013.
**Pourquoi la guerre au Mali entraîne une prise d’otages en Algérie
Aujourd’hui, on assiste à un phénomène en mutation
les djihadistes ont perdu de leur poids dans la population
Mathieu Guidère, spécialiste des mouvements islamistes, professeur à l’Université Toulouse 2, auteur du livre « Les Nouveaux Terroristes », explique au « Nouvel Observateur » pourquoi c’est toute la zone sub-saharienne qui est concernée au travers de la prise d’otages d’In Amenas.
On sait aujourd’hui en recoupant les informations des autorités algériennes, des ravisseurs eux-mêmes et des otages – certains ont pu être joints au téléphone – et en recoupant les informations des médias arabes, que l’action a été menée par un groupe dissident d’Aqmi qui porte le nom de « Signataires du sang ». Groupe dirigé par un vétéran du terrorisme Mokhtar BelMokhtar.Les brigades dont nous parlons et en particulier celle-ci sont composées essentiellement d’arabes de la région : il y a des Algériens, des Tunisiens, des Mauritaniens, des Libyens, des Maliens…En réalité, aujourd’hui, on assiste à un phénomène en mutation car avec le printemps arabe en Tunisie, en Libye, en Egypte et au Maroc, des gouvernements islamistes sont arrivés au pouvoir. Et lorsque le champ politique a été constitué autour des islamistes, les djihadistes de ces pays là ont perdu de leur poids dans la population. La plupart d’entre eux s’est donc déplacée dans le sud puisque leur opposition au gouvernement n’avait plus lieu d’être, étant lui-même islamiste. Il y a une dynamique djihadiste dans toute la zone subsaharienne, et en particulier au Sahel, qui reflète cette mutation du djihadisme. Il y a un déplacement de son centre de gravité des pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient vers le Sahel. Depuis le conflit libyen et l’occupation du Nord du Mali par les islamistes, des trafiquants libyens, maliens, nigériens, tchadiens, burkinabés se sont mis sur ce marché. On sait qu’il y a un certain nombre d’armes qui circulent. En particulier depuis l’annonce d’une possible intervention militaire au Mali : l’ensemble de ces groupes a commencé alors à se préparer à cette intervention. La semaine dernière, une réunion sécuritaire a eu lieu entre les ministres de l’Intérieur algérien, libyen et tunisien. Ces pays peuvent-ils lutter contre ces trafics des djihadistes ? cette réunion était nécessaire car toute la région est instable, lieu de trafics d’armes notamment. Cette réunion a abouti à la décision de ces pays de renforcer les contrôles aux frontières, de fermer les frontières, de déclarer comme zone militaire la quasi-totalité de la région. Mais ce sont des décisions formelles plus qu’autre chose car nous sommes en plein désert et il n’y a pas vraiment de frontière. Mais cette réunion soulève la différence d’approche qui existe entre la Libye et la Tunisie d’une part et l’Algérie d’autre part. Les gouvernements islamistes des deux premiers pays ne considèrent pas les salafistes comme des terroristes au contraire de l’Algérie. Il y a donc une différence d’approche et le contexte géographique et politique ne permet pas aujourd’hui de véritablement contrôler toutes ces zones et d’assurer la tranquillité dans ces zones-là. L’intervention au Mali aura dans l’immédiat deux conséquences. La première, c’est le changement de perception de la France qui va apparaître de nouveau comme une puissance interventionniste qui s’ingère dans les pays de la région. On entend déjà sur place des accusations de néocolonialisme. Ce changement de perception va donc se faire dans les semaines qui viennent dans un sens négatif pour les intérêts français. Deuxièmement, on va voir se mettre en place une dynamique djihadiste sur l’ensemble de la partie centrale de l’Afrique, c’est-à-dire de la Somalie au Sénégal. Et cette dynamique risque de nuire aux intérêts économiques de l’ensemble des partenaires occidentaux dans la région.*source:Le Nouvel Observateur-18.01.2013.
******************************
*La Tunisie remercie l’Algérie
«La Tunisie, qui exprime son soutien total à l’Algérie dans la protection de son territoire et la sécurité de ses citoyens, fait part de ses remerciements aux autorités algériennes qui se soucient de garantir la sécurité de la colonie tunisienne en Algérie», a indiqué le porte-parole de la Présidence tunisienne.
Cette déclaration rapportée aujourd’hui par la presse tunisienne fait suite à la libération par l’armée algérienne d’un ressortissant tunisien Rachid Neili, détenu parmi les otages du groupe armé au complexe gazier de In Amenas, en Algérie. Le porte-parole officiel de la présidence de la République a affirmé, dans une déclaration rapportée par la même source, que : « le ressortissant tunisien est en bonne santé, ne souffre d’aucune blessure et est arrivé au siège de la société qui l’emploie à la capitale Alger ».*El Watan-20.01.2013.
**Mokhtar Benmokhtar a orchestré l’attentat d’ In Aminas
Les ravisseurs qui ont demandé de sortir avec les otages, une revendication soumise aux autorités algériennes qui refusent de mener les négociations avec les terroristes, « semblent attendre les instructions de leur émir, Mokhtar Benmokhtar », a indiqué hier le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Ould Kablia à une journaliste de l’ENTV. Le ministre a affirmé également que le groupe terroriste qui a attaqué la base de vie pétrolière de Tiguentourine à In Amenas (Illizi) n’est entré ni du Mali, ni de Libye, ni d’un quelconque autre pays voisin.
« Le groupe terroriste qui a attaqué la base de vie n’est entré ni du Mali, ni de Libye, a souligné M. Ould Kablia dans une déclaration à la Télévision algérienne, précisant qu’il s’agissait d’un groupe d’une vingtaine de terroristes issus de la région. Les forces de sécurité ont encerclé les lieux et cerné le groupe terroriste qui se trouve actuellement dans une aile de la base de vie, a-t-il ajouté.*17-01.2013
Les assaillants terroristes ont dit être sous les ordres de Mokhtar Belmokhtar, dit « Le Borgne », un des chefs historiques d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qu’il a introduit dans le nord du Mali. « Le Borgne » a cependant été récemment écarté du groupe djihadiste et a créé sa propre katiba (unité combattante). El-Aouar (« le borgne »), 41 ans, plus connu, en Algérie, comme un contrebandier mangeant à tous les râteliers que comme un salafiste djihadiste pur et dur, aurait monté sa propre phalange (katiba) dans le Sahara, « les signataires par le sang ». Cela faisait plusieurs semaines que la rumeur courait : le Borgne avait pris ses distances avec le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), autoproclamé Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)…Bel Mokhtar écume le désert depuis 23 ans. Il est aussi connu sous le surnom de « Mister Marlboro », tant il est réputé avoir le monopole de la fameuse cigarette dans tout le Sahara. A 17 ans, en 1989, sous prétexte de faire le petit pèlerinage (omra), il s’envole pour l’Arabie Saoudite, puis gagne l’Afghanistan où il reçoit une formation militaire pendant un an. Originaire du Sud algérien, le Borgne n’adhère pas au Front Islamique du Salut (FIS) et ne s’engage pas non plus dans les groupes armés islamiques créés depuis janvier 1992. Bel Mokhtar, lui, met son stage de guérilléro au service de divers trafics…Selon un salafiste mauritanien ayant travaillé avec le Borgne, ce dernier aurait essayé de convaincre l’islamopathe Abid Hammadou, dit Abou Zeïd, le preneur d’otages occidentaux qui contrôle la katiba du Nord-Mali, d’arrêter les kidnappings qui nuisent au business. Et de mettre sa phalange au service des narcos. Toujours selon le Mauritanien, Abou Zeïd aurait accepté de travailler avec les Colombiens, tout en continuant la traite des hommes, pour donner une couleur « islamique » à sa dérive délinquante.*source:Le Nouvel Observateur-17.01.2013.
**Qui est Mokhtar Belmokhtar?
Une nouvelle fois, le nom du sinistre Mokhtar Belmokhtar, alias Abou El-Abbas, est lié à une œuvre terroriste. Pour la première fois dans l’histoire de l’activité terroriste, le nom de ce sinistre chef d’El-Qaïda a été même cité par le ministre de l’Intérieur, Daho Ould-Kablia qui affirme que les preneurs d’otage de In Amenas disent avoir travaillé sous les ordres de Ben-Mokhtar.
Mais qui est ce chef terroriste ? Né en 1972 à Ghardaïa Mokhtar Belmokhtar rejoint des groupes islamistes en Afghanistan à l’âge de 19 ans. Lors de sa formation de combattant dans ce qui allait plus tard devenir Al-Qaïda, il noue des contacts avec des djihadistes du monde entier et combat les soldats russes, affirme-t-il dans une de ses rares interviews. Lors d’un combat, il perd un œil et gagne l’un de ses nombreux surnoms : « Laouar », le borgne. De retour en Algérie en 1993, après l’annulation par le régime des élections que s’apprêtait à remporter le Front islamique du salut (FIS), il devient rapidement l’un des chefs militaires du Groupe islamique armé (GIA).
Après une scission au sein du groupe, en 1998, le GIA se transforme en Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu en 2007 Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Mokhtar Belmokhtar prend alors la tête de l’une des deux katibates les plus importantes d’Aqmi. Retranché dans le Sud du pays, Mokhtar Belmokhtar est spécialisé dans le rapt des ressortissants étrangers et la contrebande. Il est derrière le kidnapping de plusieurs étrangers. Il a ensuite étendu ses activités au Nord du Mali où il peut désormais activer librement, notamment après le retrait des troupes maliennes.
En rupture de banc avec El-Qaïda, il a créé récemment le groupe appelé les « signataires par le sang ». Le groupe commet des actes dans le Sahel. C’est ce groupe qui a également revendiqué l’acte de In Amenas.*Algérie-Focus.17.01.2013.
**La prise d’otages algériens et occidentaux, dont des Britanniques, a été préparée minutieusement et de longue date, a estimé jeudi le gouvernement de Londres. Le Royaume-Uni estime que la meilleure stratégie est de continuer à travailler par l’intermédiaire des autorités algériennes plutôt que d’agir unilatéralement, a précisé le porte-parole du premier ministre, David Cameron.17-01.2013
**L’attaque du site gazier d’In Amenas a été préparée depuis deux mois. Deux Canadiens étaient parmi les membres du 7èmecommando qui ont agi suivant les plans prévus. Ils connaissaient très bien la région. C’est ce qui ressort des déclarations faites à son correspondant au Sahel, par Joulaybib, porte-parole du groupe « Signataires par le sang », auteur de la prise d’otages, a rapporté la Tribune De Genève (TDG).
Joint au téléphone vendredi matin, selon le journal suisse, le « djihadiste », de son vrai nom Hacen Ould Khalil, a revendiqué et réitéré son allégeance à El Qaïda.
La fin de l’intervention militaire au Nord du Mali et la libération de deux membres d’Al Qaida, un homme et une femme détenus au Etats-Unis, étaient les deux conditions posées par le commando pour libérer les otages, toujours d’après TDG.
Les assaillants du site gazier d’In Amenas ont, selon Joulaybib,« fait savoir aux Français qu’ils étaient prêts à négocier directement en garantissant la sécurité des envoyés français et qu’une personnalité de la sous-région du Sahel aurait servi de médiateur avec Paris au cours de négociations », a rapporté le quotidien genevois, ajoutant que le porte parole de «Signataires par le sang », a par ailleurs, annoncé que Paris devrait s’attendre à subir une attaque pire que celle de Khaled Kelkal ou Mohamed Merah. «Nous avons des centaines de combattants prêts et signé un pacte pour mourir en martyre », aurait déclaré au correspondant de TDG, Joulaybib, le numéro 2 du sinistre « Signataires par le sang », qui a tenu à souligner que ses acolytes « étaient tous prêts au martyr et ont défié l’armée la plus puissante de la région, celle de l’Algérie ».*El Watan-20.01.2013.
***Le ravisseurs d’In Amenas ont séjourné en Libye
Le commando terroriste a rejoint le territoire algérien à partir des frontières libyennes. Les terroristes ont séjourné quelque temps en Libye. Selon une source sécuritaire sûre, les terroristes, au nombre de plus d’une trentaine de membres, ont été hébergés par certains ex-combattants du GICL (Groupe islamique des combattants libyens), avec qui ils ont bâti de sérieuses relations.
Les premières révélations sur les origines du commando qui est derrière l’attaque du site gazier d’In Amenas commencent à se dévoiler.
En attendant les résultats du grand travail qui se fait actuellement par les gendarmes de l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) de Bouchaoui pour identifier les noms des terroristes, leurs âges et leurs nationalités, nous avons pu avoir quelques informations sur le séjour de ces terroristes en Libye. En effet, le commando terroriste, auteur de l’attaque puis de la prise d’otages au complexe gazier d’In Amenas, a quittéle Nord-Mali quatre jours avant l’attaque sur le sol algérien.
Le groupe terroriste en question, commandité par un chef terroriste algérien surnommé Abou Albara Aljazaïri, qui, lui aussi, obéit aux ordres de Mokhtar Belmokhtar, a marché sur les pistes du grand désert du Sahel pendant deux jours et ce, afin d’éviter les représailles des services de sécurité nigériens et algériens.
C’est en entrant au Niger, après avoir débarqué du Mali, que le commando a pu rejoindre la Libye (lieu de préparation des dernières retouches avant l’attaque). Ici, les djihadistes, au nombre dépassant la trentaine, de différentes nationalités, ont resté 48 heures, apprend-on de la même source.
Durant ces deux jours « nécessaires » pour préparer leurs arsenaux de guerre et affiner les dernières retouches de leur plan (qui a été déjà planifié à Gao, au Nord-Mali), les terroristes restaient tout de même en contact avec leur chef « spirituel » Belmokhtar.
En effet, le chef de la phalange les « Signataires du sang » Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, aurait contacté, une fois, le chef du commando, en l’occurrence Abou Albara Aljazaïri, afin de s’acquérir de l’état de santé du groupe et surtout de voir si le groupe n’a pas eu de problèmes en Libye.
Toujours selon notre source qui a réussi, durant ces derniers jours, à collecter des informations sur les préparatifs de ce commando, des djihadistes libyens, parmi le groupe ayant pris en otage les employés étrangers et algériens du site gazier d’In Amenas, auraient préparé le séjour des terroristes en Libye, du fait qu’ils connaissaient des personnes la-bas, cela avant de rallier le territoire algérien pour passer à l’attaque du bassin gazier.
Cette nouvelle révélation sur le parcours qu’avait pris les preneurs d’otages d’In Amenas confirme, aujourd’hui, la grande relation qui relie l’Aqmi aux djihadistes libyens. Une relation qui est devenue très solide au fil des années et qui, toutefois, se confirme aujourd’hui et se développe chaque jour.
L’attentat contre l’ambassade US à Benghazi, le démantèlement d’une cellule « Okba Ibn Nafaâ » en Tunisie et l’attaque contre le site gazier d’In Amenas prouvent que la présence d’Aqmi s’élargit au Maghreb
Surpris par la chute des régimes Ben Ali et Kadhafi, le chef d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdel Malek Droukdel, a tenté de se rattraper en diffusant en janvier 2012 un vibrant «message aux jeunesses tunisienne et libyenne» qui est resté, néanmoins, sans effet.
Mais l’organisation entend bien profiter de la détérioration de la situation sécuritaire dans les pays maghrébins en envoyant des commandos d’éclaireurs et en tentant d’implanter des cellules terroristes. De ce fait, les infiltrations de groupes armés affiliés à Aqmi se sont multipliées au cours des derniers mois.
Ainsi, début mai 2011, les services de sécurité tunisiens ont arrêté dans le sud du pays deux combattants : un Algérien et un Libyen. Le 18 mai 2011, ils ont abattu à Rouiha, dans le centre-ouest du pays, deux kamikazes qui portaient des ceintures d’explosifs. Un colonel de l’armée et deux soldats ont été tués au cours de cette opération. Des opérations de ratissage ont été organisées dans la région pour retrouver d’autres combattants infiltrés d’Aqmi.
En vain. Car la Tunisie n’est pour l’heure qu’une zone de transit pour les combattants de l’organisation qui s’intéressent davantage aux événements en Libye et veulent à tout prix installer un Emirat afin d’élargir leurs champs d’activités. C’est d’ailleurs à partir de là que les terroristes avaient réussi, le 12 septembre 2012, d’assassiner l’ambassadeur américain J. Christopher Stevens lors d’une attaque armée contre le siège de l’ambassade US à Benghazi.
Il y a quelques semaines, le ministre de l’Intérieur tunisien, Ali Lârayedh, avait annoncé le démantèlement d’une cellule d’Aqmi en Tunisie. Baptisée « Okba Ibn Nafaâ », la Cellule dormante de la nébuleuse Aqmi est composée de 34 djihadistes, dont 16 ont été arrêtés par les forces spéciales tunisiennes et 18 autres sont toujours recherchés.
Parmi les terroristes interpellés, des Libyens, des Algériens et bien entendu des Tunisiens. Quant aux armes découvertes par les services de sécurité tunisiens, il s’agit d’armes de guerre réceptionnées depuis la frontière tuniso-libyenne.
Droukdel, Abou Al Layth Al Liby et Al Zawahiri
Pour tenter de gagner la confiance des Libyens, surtout les islamistes radicaux qui faisaient partie de l’ex-GICL, le chef d’Aqmi a émis, début avril 2011, deux messages dans lesquels il affirmait son soutien aux «frères libyens» à qui il promettait une aide pour chasser à la fois les Kadhafistes et les Occidentaux.
Dans cette optique, l’organisation terroriste a mis en œuvre une stratégie à trois volets : d’abord, encourager ses combattants d’origine libyenne à regagner leur pays pour combattre aux côtés de leurs «frères» (plusieurs groupes se seraient ainsi constitués depuis avril 2011) ; ensuite, récupérer des mains des trafiquants libyens le maximum d’armes (Missiles sol-air SAM 7, AK 47, RPG 7) et de matériels (pick-up et camions) dans les dépôts de Kadhafi et, enfin, réactiver les anciens réseaux de l’organisation en Libye, en faisant appel aux membres du Groupe islamique combattant en Libye (GICL) et aux djihadistes revenus d’Irak.
Cet activisme d’Aqmi à l’égard de la question libyenne inquiète au plus haut point les responsables occidentaux parce qu’il brouille les cartes en Libye et fait craindre une implantation durable de l’organisation dans le pays.
Début 2007, l’un des plus importants chefs libyens d’Al Qaïda, Abou Layth Al Liby, avait dénoncé le revirement de Kadhafi et appelé au djihad contre lui : «Kadhafi c’est la tyrannie en Libye.
Et voici qu’après tant d’années à s’opposer aux Etats-Unis, il découvre soudain que l’Amérique n’est pas un ennemi et transforme la Libye en une nouvelle base pour les croisés.» Dès lors, le même Abou Al Layth Al Liby, juste avant d’être tué lors d’un raid américain dans la province du Waziristan au Pakistan en 2008, s’est déclaré favorable à une alliance entre son groupe d’origine (GICL) et la nouvelle branche d’Al Qaïda (Aqmi).
Le 11 novembre 2007, l’Égyptien Ayman Al Zawahiri, alors numéro deux d’Al Qaïda (actuellement N°1 d’Al Qaida après l’élimination d’Oussama Ben Laden), annonce dans un enregistrement audio que le GICL a rejoint Aqmi: «Ô Nation de l’islam au Maghreb, nation de la résistance et du djihad, voici que vos enfants s’unissent sous la bannière de l’islam et du djihad contre les Etats-Unis, la France et l’Espagne […] pour nettoyer nos terres de leurs esclaves : Mouammar Kadhafi, Zine al-Abidine Ben Ali, Abdelaziz Bouteflika et Mohammed VI.» Cette annonce vient confirmer l’intégration massive des djihadistes libyens au sein d’Aqmi en l’absence de perspective de lutte à l’intérieur de la Libye.*21 Janvier 2013-Le Midi Libre
**************************************
Failles ou complicités ?
Le fait que l’Algérie, de par sa proximité avec un Mali en guerre, soit concernée par la lutte antiterroriste n’est plus à prouver. L’attaque du site gazier à In Amenas incite l’Algérie à plus de précautions et de vigilance, surtout qu’on connaît la haine de certains groupes terroristes à son égard.
Cette attaque mènera aussi les autorités à revoir le mode de sécurisation des infrastructures pétrolières et gazières, les « mamelles » de l’économie algérienne.
Le fait que les terrorises aient pu, selon des témoins, pénétrer dans la base de vie et l’usine, avec une facilité déconcertante, nous incite à nous poser moult questions auxquelles, seule une enquête diligentée est en mesure d’éclaircir.
Mais des éléments de réponses collectées par-ci et par-là, révèlent des failles et des négligences auxquelles, il faut y remédier non seulement sur le site d’In Amenas, mais aussi dans les autres sites implantés au Sud algérien.
La négligence la plus flagrante est certainement que la sécurité ne soit pas renforcée en dépit de la menace qui visait l’Algérie et qui a été confirmée. Là-dessus, un responsable à la Sonatrach a révélé à la presse nationale que la responsabilité des autorités algériennes n’est pas aussi grande qu’on a tendance à le croire.
La sécurité interne du site qui, selon le contrat qui lie Sonatrach et British petroleum, devait être assurée par les britanniques, ce qui n’a pas été le cas. La source aurait affirmé que les services de sécurité de la wilaya d’Illizi avaient proposé à la société en charge de la sécurité, de renforcer le dispositif par des éléments algériens.
Le responsable aurait refusé arguant que la sécurité interne et bien assurée. Or nous savons de sources sûres que les gendarmes ont pu faire face à l’attaque des terroristes contre le bus transportant des ressortissants étrangers. Les assaillants n’auraient pas pensé à occuper la base de vie, qu’après l’échec de leur première entreprise.
De ce fait, l’Algérie qui a fait face seule à cette attaque en prenant le risque de s’attirer les foudres des capitales du monde -le cas du Japon est significatif-, devrait penser à imposer ses procédés et ses visions en matière de sécurité, puisque il y va de sa sécurité ainsi que de son économie.
L’autre fait, aussi rapporté par la presse, en citant des témoins et des travailleurs algériens et étrangers, est la complicité de quelques personnes exerçant sur le site gazier dans cette attaque terroriste.
Des otages libérés ont exprimé tout leur étonnement quant à la maîtrise de la géographie du site que possédaient les assaillants. Les déplacements d’un point à un autre de ces derniers, se faisaient en toute assurance et tranquillité. Une donne qui ne sera sûrement pas mentionnée dans le rapport des enquêteurs.
Les armes dont disposaient les groupes terroristes qui jurent par tous les dieux à desta- biliser l’Algérie, incitent également les autorités algériennes a doubler d’efforts pour contrecarrer ce genre d’attaque. En effet, dans l’attaque d’In Amenas, les forces de sécurités, la presse et tous ceux qui ont suivi de près ou de loin les opérations, on été surpris par la technologie et l’armement sophistiqué.
Les terroristes ont même utilisé des colliers explosifs qu’ils ont fait porter aux otages. Rappelons que le site a été également miné, ce qui dénote une force de frappe et une détermination assez redoutables des groupes terroristes.L’attaque d’In Amenas est, c’est vrai, un épisode noir dans l’histoire de l’Algérie, mais elle a amené, c’est aussi vrai, son lot de leçons.* 21 Janvier 2013-Les Débats
**Quatre sociétés privées étrangères chargées de la Sécurité des sites pétroliers en Algérie
L’attaque perpétrée par les terroristes contre le complexe de Tiguentourine à In Aménas a mis à nu tout le système de sécurité imposé par les sociétés étrangères et les négligences de la Sonatrach sur les questions de protection des sites. Dans ce magma de sécurité des installations pétrolières, les intérêts financiers se mêlent souvent à la corruption et surtout à l’espionnage
Dans le cas particulier de l’association avec la compagnie britannique BP et la norvégienne Statoil, la Sonatrach a fait preuve d’absence de stratégie en matière de sécurité.
Pendant des années, la conception de la sécurité de l’association était assurée exclusivement par une société britannique, Stirling. Constituée d’experts en stratégie et de sécurité, Stirling a obtenu de nombreux contrats en Algérie pour des millions de dollars sans pour autant livrer des prestations supérieures à celle que pourraient proposer des sociétés algériennes.
Il aura fallu attendre les nombreux scandales qui ont ébranlé la Sonatrach, pour voir Stirling changer de stratégie, car les associations de droit algérien ne pouvaient plus s’offrir des prestations sur le territoire national, rémunérées en devises.
C’est alors qu’est née la société Algerian Facilities Management Company (AFMC). Elle est le fruit d’un partenariat entre Stirling et une Société Algérienne de Services, utilisant l’image de notoriété du fils d’un ancien président de la République. Mais dans les relations entre BP et Stirling, il n’y a pas que les bonnes affaires.
On trouve surtout des aberrations souvent tolérées par la Sonatrach sous le prétexte que les normes britanniques sont les meilleures dans les activités HSE (hygiène, sécurité et environnement). Cette situation a fait que le transport routier de BP soit assuré pendant des années par le frère de Abou Zeid, l’émir de la zone de l’Aqmi.
C’est également, en prenant le contrôle des activités HSE que BP a pu opérer un véritable massacre sur les puits d’In Salah et provoqué une déplétion précipitée du réservoir. Avec cette même logique, les normes de sécurité ont été bafouées sur les sites d’In Aménas, situés pourtant à quelques dizaines de kilomètres de la Libye qui vit depuis 2010 des tensions d’ordre sécuritaire.
Au lieu de confier la protection des sites à une société de gardiennage et de sécurité dont les employés sont suffisamment armés, on s’est contenté d’engager de simples agents de sécurité, démunis de moyens conséquents et manquant surtout d’expérience. La logique britannique a même fait en sorte que le détachement militaire soit installé en dehors du complexe. La mauvaise évaluation du risque a fait le reste ensuite.
Situation de monopole
En Algérie, ce sont quatre sociétés étrangères de sécurité qui dominent le secteur pétrolier. Deux d’entre elles, Stirling et Control Risks, sont de droit britannique. Leurs concurrentes, GEOS et Amarante, sont françaises.
La société Amarante est dirigée par Pierre- Antoine Lorenzi, ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense, et Alexandre Hollander, ancien officier supérieur des forces spéciales et du renseignement. GEOS, quant à elle, est dirigée par un général de corps d’armée, Jean Heinrich dont la fonction officielle est celle de président du directoire.
Le général Jean Heinrich a fait sa carrière dans les opérations spéciales et le renseignement. Il a notamment dirigé le Service Action puis la Direction des opérations de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), avant de fonder la Direction du renseignement militaire (DRM). Ces deux sociétés de sécurité disputent les gros contrats algériens avec la célèbre compagnie britannique Control Risks, connue pour ses capacités à gérer les affaires de sécurité dans les environnements complexes et hostiles.
On lui attribue même les capacités à gérer des coups d’Etat à travers ses 33 bureaux implantés sur les cinq continents. Pourtant, sur l’échiquier algérien, figurent de nombreuses sociétés de sécurité où activent d’anciens cadres très compétents de l’armée.
Ces officiers et généraux ont prouvé leur capacité à gérer les situations sécuritaires les plus complexes dans la lutte contre le terrorisme. La Sonatrach n’a jamais tenté d’imposer ces compétences algériennes dans ses associations avec les compagnies étrangères.*21 Janvier 2013-Le Soir d’Algérie
**Un complot contre l’Algérie
A mesure que les pièces du puzzle de ce drame commencent à prendre leur place, il apparaît de plus en plus clairement que cette attaque a été menée par de puissants cercles, dotés de moyens humains et matériels impressionnants, et que les objectifs recherchés étaient d’impliquer l’Algérie, de manière directe, dans l’actuelle guerre au Mali, tout en tendant à la déstabiliser, et de permettre aux soldats occidentaux de mettre le pied dessus son riche et si convoité Sahara. Notre pays donne bel et bien l’air d’avoir échappé au pire. Il ne fait pas de doute non plus que le complot n’en est qu’à ses débuts et que la vigilance doit être de mise, aujourd’hui, plus que jamais…
Tout est bien qui finit bien, serait-on tentés de dire. L’assaut final a été donné ce samedi par les forces spéciales algériennes, finissant de libérer les derniers otages retenus depuis mercredi passé au niveau du site gazier de Tiguentourine.
Une lente opération de déminage a par la suite été entreprise, puisque les terroristes avaient piégé les lieux, ainsi que tous les édifices, dans le but manifeste de tout faire sauter. Le moins que l’on puisse dire dès lors c’est que le pire a été évité, grâce à l’efficacité et la célérité des services de sécurité algériens. Le bilan de cette odieuse prise d’otages s’élève, hélas, à 23 otages tués, dont 16 expatriés.
Celui-ci risque, cependant, d’être revu à la hausse, sachant que les recherches se poursuivaient toujours hier et que des victimes, vivantes, mortes ou blessées, pouvaient encore être découvertes, d’autant que plusieurs capitales étrangères ont annoncé que certains de leurs ressortissants manquaient à l’appel. En outre, les 32 membres du commando de terroristes responsables de ce spectaculaire attentat ont également été éliminés.
Les forces de sécurité algériennes, qui ont accompli un travail remarquable, salué (hélas, après coup) par toutes les chancelleries de la planète, ont réussi à sauver la vie à pas moins de 107 otages expatriés et 685 autres de nationalité algérienne, en les délivrant des griffes de ces criminels sanguinaires. François Hollande, le président français, a ainsi déclaré que l’Algérie a eu «les réponses adaptées».
«L’Algérie a eu les réponses adaptées lors de la prise d’otages sur un site gazier car les négociations n’étaient pas possibles», a-t-il déclaré. «(…) Quand il y a une prise d’otages avec autant de personnes concernées, et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner -ce qu’ils ont fait- leurs otages, un pays comme l’Algérie a les réponses qui paraissent, à mes yeux, les plus adaptées car il ne pouvait pas y avoir de négociations», at- il dit.
Un hommage tardif
Selon plusieurs agences mauritaniennes, citées samedi par l’institut SITE, le chef de file des assaillants était un Nigérien, Abdoul Rahman al- Nigeri, un proche de Mokhtar Belmokhtar, le cerveau de la prise d’otages, qui ne semble pas avoir participé directement à cette opération.
Le terroriste nigérien a rejoint en 2005 le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), lié au réseau Al- Qaïda, et a notamment été impliqué la même année dans une attaque qui a tué 17 soldats mauritaniens à Lemghiti. Il a également été actif au Mali et au Niger.
L’agence mauritanienne Ani, en lien étroit avec les preneurs d’otages, depuis l’attaque de mercredi, affirme en outre qu’un autre meneur, Abou al-Baraâ al-Djazaïri, a été tué lors de l’assaut algérien de jeudi contre la partie résidentielle du site.
Pour des responsables algériens, la facilité apparente avec laquelle les islamistes ont fondu sur le site laisse penser qu’ils auraient bénéficié de complicités parmi des ouvriers algériens. Une instruction aurait du reste été ouverte par les services compétents concernant 4 Algériens et 2 expatriés, après la découverte de plusieurs appels suspects donnés et/ou reçus durant les quelques mois qui ont précédé cet attentat.
On ignore encore quand l’activité reprendra à Tiguentourine, qui fournit 10 % du gaz naturel produit par l’Algérie. La fermeture du site a provoqué des pertes de 11 millions de dollars par jour, selon la Sonatrach. Par ailleurs, les derniers otages étrangers libérés à In Amenas ont salué le rôle des forces spéciales de l’ANP pour leur libération, mettant en avant leur détermination à retourner travailler en Algérie.
Dans une déclaration à la Télévision algérienne, l’otage britannique qui occupe le poste de chef d’unité de la compagnie «British Petroleum », à In Amenas, a «déploré ce qui se passe», réitérant sa détermination à retourner travailler en Algérie, où, a-t-il dit, les conditions de travail étaient «excellentes». Il a rendu en outre hommage au peuple algérien le qualifiant d’«hospitalier et sincère».
Un otage roumain a salué, lui aussi, les efforts de l’ANP qui s’est pleinement investie pour sa libération et la libération de ses collègues, soulignant en même temps la dure épreuve qu’il a vécue, alors qu’il était retenu par les terroristes. Il a relevé également la «bonne prise en charge» par les autorités algériennes, après sa libération.*21 Janvier 2013-Le Courrier d’Algérie
**Les leçons de l’attaque de In Amenas
L’assaut donné par les forces spéciales de l’ANP pour libérer les otages détenus par un groupe terroriste au niveau du site gazier de Tiguentourine à In Amenas s’est soldé par l’élimination de 32 terroristes et le décès de 23 victimes, selon un bilan provisoire établi par le ministère de l’Intérieur. Le ministre de la Communication Mohamed Saïd a déclaré hier que le nombre de victimes risquait d’être «revu à la hausse». Le Premier ministre animera une conférence de presse pour un point de situation.
Le ministre de la Communication Mohamed Saïd a affirmé hier que l’Algérie était prête «à faire face à toute agression», au lendemain du dénouement sanglant de la prise d’otages terroriste dans un complexe gazier à In Amenas.
«Nous sommes prêts à faire face à toute agression», a-t-il dit à la Radio nationale, Chaîne III, dans une première réaction à cette attaque qui s’est soldée par la mort de 23 personnes, dont des étrangers, selon un bilan provisoire du ministère de l’Intérieur. En outre, 32 assaillants ont été abattus par les forces spéciales de l’ANP qui ont donné l’assaut contre le site d’In Amenas, où ils étaient retranchés.
L’opération a permis également la libération de 685 travailleurs algériens et 107 étrangers détenus par le groupe terroriste.
Le ministre de la Communication Mohamed Saïd a déclaré un peu plus tôt que le nombre de victimes risquait d’être «revu à la hausse». «Je crains fort, hélas, que ce bilan ne soit revu à la hausse», a averti le ministre. Dans la matinée d’hier, plusieurs sources sécuritaires ont fait état d’une trentaine de corps d’otages découverts par les forces spéciales qui sécurisaient le site gazier.
«Les forces spéciales continuent de sécuriser le site gazier de Tiguentourine à la recherche d’éventuelles autres victimes, puisque le bilan donné jusque-là par le ministère de l’Intérieur est provisoire», a-t-il dit. «Le bilan définitif sera connu dans les heures qui viennent», a-t-il précisé. Selon lui, les terroristes qui ont attaqué le site gazier de In Amenas sont issus d’au moins six nationalités et originaires de pays arabes, africains et non africains.
A propos de l’assaut décidé par les autorités algériennes, le ministre a indiqué que «devant le refus de ces groupes terroristes d’obtempérer et devant leur intention affichée de fuir en emmenant les otages, il n’y avait pas d’autres moyens que de passer à l’action». «Les terroristes étaient décidés soit à réussir leur opération comme ils l’avaient planifiée, soit à faire exploser tout le complexe gazier et exécuter tous les otages», a-t-il ajouté.
Une armée de 38 millions d’Algériens !
«Face à cette tentative de déstabilisation contre l’Algérie, nous répondons que nous avons une armée de 38 millions d’Algériens», a ajouté Mohamed Saïd en se référant à la population totale algérienne. En réponse à une question sur la poursuite d’attaques terroristes dans le pays, il a ajouté : «c’est une situation qui nous est imposée et nous y faisons face avec détermination et sans relâche».
Pour Mohamed Saïd, l’attaque lancée mercredi prouve qu’«il s’agit d’une agression contre l’Algérie, contre l’économie algérienne, contre la stabilité politique de l’Algérie, contre le rôle de l’Algérie dans cette région». En évoquant l’autorisation accordée par Alger au survol de son territoire par des avions de chasse français en route pour le Mali, le ministre a cependant mis l’accent sur une solution politique dans ce pays.
«S’il en a été décidé autrement, je ne pense pas qu’il y ait d’autre solution à ce pays que celle politique», a-t-il. Les ravisseurs avaient affirmé que leur prise d’otages avait été menée notamment en représailles à l’intervention militaire française au Mali, qui a bénéficié d’un soutien logistique d’Alger en dépit de ses réticences initiales à une intervention militaire.
En plus du renforcement du dispositif sécuritaire dans le Sud algérien, notamment autour des zones pétrolières, cette énième attaque devrait renforcer la détermination de l’Algérie à éradiquer les derniers foyers du terrorisme. Car, à la vigilance qui reste très élevée, la menace terroriste s’accentue, surtout après l’intervention militaire française au Mali. Au Maroc, une importante cellule terroriste a été démantelée avant-hier. La guerre au Mali risque d’embraser toute la région du Maghreb.
Un véritable arsenal de guerre
L’assaut donné par les forces spéciales s’est soldé par la libération de 685 travailleurs algériens et 107 étrangers, 32 terroristes éliminés et le décès de 23 victimes, mais aussi d’énormes quantités d’armes récupérées.
L’armement récupéré est composé de 6 fusils-mitrailleurs (FMPK), 21 fusils PMAK, deux fusils à lunettes, 2 mortiers 60mm avec roquettes, 6 missiles de type C5 60mm avec rampes de lancement, 2 RPG7 avec 8 roquettes, 10 grenades disposées en ceintures explosives, selon les premières images diffusés avant-hier par la télévision algérienne. L’opération a permis la récupération de «tenues militaires étrangères et d’un stock de munitions et d’explosifs».
La volte-face de la communauté internationale
Après les critiques formulées à l’égard de l’Algérie et l’assaut donné à In Amenas par les forces spéciales, plusieurs pays ont fini par revenir à de meilleurs sentiments.
C’est le cas du Premier ministre britannique, qui a eu quelques «états d’âme» après la décision de porter l’assaut, notamment le fait de n’avoir pas été informé au préalable, a fini par tempérer son jugement. Hier, il a estimé que la responsabilité du dénouement sanglant de la prise d’otages incombait «totalement aux terroristes».
«Maintenant, bien sûr, les gens vont s’interroger sur la réponse des Algériens à ces événements », mais «quand vous devez faire face à un acte terroriste de cette ampleur, avec une trentaine de terroristes impliqués, il est extrêmement difficile d’y répondre et d’être bon sur toute la ligne», a-t-il expliqué.
Pour James Cameron, cette prise d’otages constitue un «dur rappel » de la menace du terrorisme international. La communauté internationale a besoin de «s’unir pour lutter contre cette menace en Afrique du Nord», comme cela s’est passé au Pakistan et en Afghanistan, a-t-il jugé.
Puis de souhaiter enfin de mettre la question de la lutte contre le terrorisme «tout en haut de l’agenda » du G8, dont le Royaume-Uni assure la présidence en 2013. Même son de cloche chez le ministre français des Affaires étrangères qui a déclaré hier que «face au terrorisme, il faut être implacable». «Ce sont des tueurs, ils pillent, ils violent, ils saccagent», a-t-il déclaré sur Europe 1.
Le ministre français, s’est dit «heurté» «qu’on ait le sentiment» que «ce sont les Algériens qui sont mis en cause, alors que ce sont les terroristes» qui doivent l’être. «Les Algériens mesurent à quel point le terrorisme est un mal absolu», a insisté le ministre. L’ancien ministre de l’Intérieur français, Claude Guéant, partage la même analyse en soulignant que l’Algérie «a fait face à un problème d’une ampleur exceptionnelle», lors de la prise d’otages.
La veille, le président François Hollande avait déclaré que «quand il y a une prise d’otages avec autant de personnes concernées et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner leurs otages – ce qu’ils ont fait – un pays comme l’Algérie a les réponses qui paraissent à mes yeux les plus adaptées car il ne pouvait y avoir de négociation» avec les ravisseurs.
La présidente de la commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini- Zuma, a qualifié cet acte terroriste de «haineux que rien ne peut justifier» et a réaffirmé sa préoccupation face à l’aggravation du terrorisme dans la région sahélosaharienne. Elle a, par là même, rendu un hommage «particulièrement mérité» aux Forces armées algériennes.
Obama : la responsabilité de la tragédie incombe aux terroristes
Le président américain Barack Obama a condamné hier l’attaque terroriste en Algérie, qui a entraîné la mort de plusieurs otages, dont un Américain, en la décrivant comme une piqûre de rappel de la menace présentée par Al-Qaïda et d’autres groupes extrémistes violents en Afrique du Nord.
«La responsabilité de cette tragédie incombe aux terroristes, et les Etats-Unis condamnent leurs actions dans les termes les plus forts possibles», a déclaré Obama dans un communiqué publié par la Maison- Blanche.
Il s’agit de la première réaction publique du président américain à la crise des otages en Algérie. Barack Obama a également indiqué que le gouvernement américain était en contact permanent avec les autorités algériennes et s’engageait à «se tenir prêt à fournir toute assistance requise dans le sillage de cette attaque».
«Dans les prochains jours, nous resterons en contact étroit avec le gouvernement algérien pour avoir une meilleure idée de ce qui s’est passé afin de travailler ensemble pour prévenir d’autres tragédies de ce type dans l’avenir», a poursuivi le président des Etats-Unis.*21 Janvier 2013-Le jour d’Algérie
********************************
Le gisement d’In Amenas: représente 18% des exportations de gaz
Le site du groupement Sonatrach-BP-Statoil qui a été attaqué mercredi 16 janvier 2013 est une exploitation des gisements gaziers située à Tigantourine, près d’In Amenas, dans la région d’Illizi, à 1500 km au sud-est d’Alger, près de la frontière libyenne. Outre les installations professionnelles, le site abrite également une « base de vie », c’est-à-dire un village pour expatriés sous haute surveillance. Plusieurs centaines de personnes travaillent sur le site dont de nombreux étrangers.Selon un journaliste algérien joint sur place, les lieux bénéficient d’une très haute protection, tant par la gendarmerie algérienne que par des agents de sécurité britanniques.Les trois entreprises qui exploitent le gisement ont signé en 2011 un contrat avec la société japonaise d’ingénierie JGC, ce qui explique la présence évoquée de ressortissants japonais sur le site. En plus des travailleurs algériens sur le site, il y a des ressortissants étrangers, de diverses nationalités notamment de Norvège, France, Etats-Unis, Grande-Bretagne et Japon.*le Nouvel-Obs-17.01.2013
*******En 1998, Sonatrach et BP ont signé un contrat de partage de production du bassin d’In Amenas. En 2003, BP a vendu 50% de ses parts à la compagnie norvégienne Statoil.
C’est en juin 2006 que le gisement gazier humide d’In Amenas est entré en production. Les capacités de cet important gisement sont de 9 milliards de mètres cubes par an pour le gaz et 50 à 60 000 barils de liquides par jour, entre le condensat et le GPL.
Dans ce gisement, Sonatrach est associée au groupe BP et à la compagnie norvégienne Statoil. Les trois compagnies sont aussi partenaires dans le gisement de gaz sec d’In Salah. La production se fait à partir de quatre gisements.
Le premier train de l’usine a démarré en mai 2006. Le plateau de production de 9 milliards de mètres cubes/an (environ 26 millions de mètres cubes/jour) et 50-60 000 barils/jour de liquides a été atteint quelques mois après.
C’est en 1998 que Sonatrach et BP ont signé un contrat de partage de production du bassin d’In Amenas. En 2003, BP a vendu 50% de ses parts à la compagnie norvégienne Statoil, qui est devenue partenaire dans le gisement. En 2004, le gouvernement a approuvé la cession par BP à Statoil d’une partie des intérêts (50%) que la compagnie détenait sur le projet gazier d’In Amenas. Sonatrach avait donné son agrément et signé un accord avec BP et Statoil le 3 avril 2004 sous la forme d’un avenant au contrat de partage de production qui avait été conclu entre Sonatrach et BP Amoco le 29 juin 1998.
La présence des Japonais sur le gisement s’explique par le contrat que les trois partenaires avaient signé, à Alger, avec la compagnie japonaise JGC au mois de mai 2011 pour le projet boosting. Le contrat de type EPC portait sur la construction d’un centre de compression sur le gisement de Tigantourine. La durée du contrat est de 28 mois. La réception complète du projet est prévue pour août 2013.
Il consiste en la construction de deux trains de compression d’une capacité de 29,7 millions de mètres cubes de gaz par jour ainsi que d’équipements auxiliaires. L’installation doit contribuer à maintenir le plateau contractuel de production de 9 milliards de mètres cubes par an et de 24 000 barils par jour de condensat et 24 000 barils par jour de GPL jusqu’en 2018, selon les termes du contrat.
Le projet gazier d’In Amenas est composé de quatre gisements (Tigantourine, Hassi Farida, Hassi Ouan Abechu et Ouan Taredert).
La production du gisement d’In Amenas représente environ 15% du volume de gaz naturel qui est exporté traditionnellement, si on prend en compte le niveau des 60 milliards de mètres cubes par an.
Le centre de compression, tout en permettant de rehausser le niveau de pression dans les gisements doit aussi faire produire les trois autres gisements satellites de Hassi Farida, Hassi Abecheu et Ouan Taredert.
La compagnie japonaise JGC avait déjà participé à la construction des installations qui ont permis le démarrage de la production. Au mois de novembre 2002, Sonatrach et BP Amoco avaient signé le contrat pour la réalisation de l’usine de traitement et des infrastructures d’évacuation de gaz avec le consortium composé de la compagnie américaine KBR et la japonaise JGC pour le développement du projet gazier de In Amenas.*El Watan-17.01.2013.
***La presse anglo-saxonne s’inquiète de l’élargissement du conflit malien qui commence à prendre une dimension internationale
Au lendemain de la prise d’otages en Algérie d’au moins une centaine de personnes, la presse anglo-saxonne s’accorde à dire que le conflit malien commence à prendre une dimension internationale. Le quotidien britannique The Independent va jusqu’à évoquer « la peur que le conflit malien puisse déclencher une guerre contre l’Occident dans le désert nord-africain ».
Pour le quotidien britannique The Guardian, « l’attaque du site gazier en Algérie laisse craindre que le conflit au Mali ne devienne une bataille internationale se diffusant à travers les frontières poreuses du Sahel et de la région saharienne« . Pour étayer ses propos, le journal cite également Jon Marks, un des associés du think tank britannique Chatham House : « Même dans la sanglante histoire de l’Algérie, c’est la première fois qu’il y a une attaque de cette ampleur dans une installation d’hydrocarbures. Cela montre à quel point les événements au Mali sont un problème sahélien et saharien. Ces preneurs d’otages sont internationaux, incluant des Maliens, des personnes issues du conflit libyen, mais aussi d’Algérie et de Mauritanie. »
Dans un article du New York Times, les journalistes Adam Nossiter and Scott Sayar renchérissent : la prise d’otages a mis au jour la menace qui pèse sur les expatriés de tous les pays qui travaillent dans cette région d’Afrique. « La prise d’otages diffuse potentiellement ce conflit au-delà des frontières maliennes et accentue la possibilité d’impliquer directement un nombre grandissant de pays étrangers », soulignent les journalistes, évoquant surtout que « les expatriés [qui] deviennent des cibles ». « Cela double également, au moins, le nombre d’otages non africains que les islamistes du nord et l’ouest de l’Afrique ont utilisés comme monnaie d’échange pour financer leurs actions ces dernières années grâce aux millions de dollars amassés par leurs rançons », écrivent-ils.
« MENACE POUR LES ÉTATS-UNIS »
L’analyse menée par les journalistes Mark Mazzetti et Eric Schmitt dans le même New York Times évoque le bouleversement de la position des Etats-Unis qu’a entraîné cette prise d’otages. En effet, pour le journal, avant l’intervention française, les autorités américaine, française et africaine s’accordaient sur un point : « Ce sont les troupes africaines, pas américaines ni européennes, qui vont mener l’opération au Mali. » Selon eux, l’assaut lancé par la France vendredi 11 janvier « a bouleversé ces plans et amorcé une série d’événements qui a culminé mercredi avec le raid de militants [islamistes] sur un site gazier en Algérie. Cette attaque menace d’élargir la violence dans une région appauvrie, et d’embourber les gouvernements occidentaux dans l’insurrection naissante. »
Quelques journaux posent la question de la position que vont prendre les Etats-Unis dans le conflit. « Jusque-là, la précipitation des événements a masqué le fait que les autorités américaines n’ont toujours qu’une compréhension très impressionniste des groupes militants qui ont établi leur refuge au Mali, et sont divisées sur la question de savoir si ces groupes représentent une menace pour les Etats-Unis », peut-on lire dans le New York Times. Une citation reprise par le Financial Times, pour qui la France a eu raison de lancer une opération militaire au Mali, afin de stopper l’avancée des djihadistes maliens. Pour le journaliste James Blitz, « la prise d’otages en Algérie montre clairement la menace que représentent les djihadistes », pour ceux qui se posaient encore la question, notamment parmi les hauts responsables américains.
« LA FRANCE A REDYNAMISÉ AL-QAIDA«
The New York Times commence à envisager que les Etats-Unis puissent devenir directement la cible des djihadistes maliens. « La prise d’otages au Mali n’a fait que rehausser les craintes qu’une intervention militaire occidentale puisse transformer des groupes militants avec un but uniquement régional en ennemis des Etats-Unis – en d’autres mots, que la réaction n’empire la menace originale », peut-on lire dans le journal. Une inquiétude que Time ne reprend pas à son compte, puisque le journal affirme qu’après le lancement surprise de son opération militaire, « la France a remplacé les Etats-Unis à la première place de la liste des cibles des terroristes ».
Le quotidien californien Los Angeles Times n’hésite pas, lui, à accuser « l’action précipitée de la France », d’avoir « peut-être élargi le conflit et redynamisé Al-Qaida ». Une mise en cause directe du choix du président Hollande d’intervenir au Mali en prenant quelques libertés avec la résolution 2085 de l’ONU qui prévoyait un soutien occidental à une intervention menée exclusivement par des troupes africaines.*Delphine Roucaute-Le Monde.17.01.2013.
*****************************************
les Rafales français n’ont pas survolé l’Algérie
Le 13 janvier 2013, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, annonce que des avions Rafale français ont survolé l’Algérie pour bombarder les sites jihadistes autour de Gao. Précipitant ainsi Alger dans le conflit malien. Aujourd’hui, Jeune Afrique apprend que les avions de chasse sont en réalité passés au-dessus du Maroc.
Paris, le 15 janvier 2013. Au siège du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, se fait présenter devant quelques journalistes les détails opérationnels du raid que quatre avions Rafale ont effectué, deux jours auparavant, sur les sites jihadistes de la région de Gao, dans le Nord-Mali.
Sur un écran, devant le ministre, on distingue le plan de vol que les chasseurs-bombardiers français ont suivi entre Saint-Dizier (France) et N’Djamena (Tchad). Durée : 9 heures 35, avec cinq ravitaillements en vol. Les pilotes ont l’ordre de faire des « frappes rapprochées ». L’effet de surprise doit être total. A midi, les quatre Rafale détruisent simultanément trois cibles militaires autour de Gao. Puis ils reviennent pour en frapper une quatrième.
Pour arriver jusqu’au Mali, l’itinéraire présenté à Le Drian contourne clairement l’Algérie par le Maroc, à l’Ouest.
Pourtant, le 13 janvier 2013 au soir, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a annoncé que les avions de chasse français avaient survolé le territoire algérien et il a remercié l’Algérie de sa coopération, la précipitant ainsi dans le conflit.
Dans la crise malienne, le pouvoir algérien a longtemps prôné le dialogue avec certains groupes islamistes et une sortie de crise par le dialogue politique plutôt que la solution armée. Farouchement opposé à une quelconque intervention militaire sur un territoire étranger, il semble donc avoir été pris de court par les déclarations françaises et n’a jamais confirmé que les Rafale avaient utilisé son espace aérien.*Jeuneafrique.com -21/01/2013
*******************************
***Des islamistes disant venir du Mali ont attaqué mercredi un site de British Petroleum en Algérie et pris en otage plusieurs employés, dont des Japonais et un Irlandais, selon des sources concordantes, l’agence algérienne APS faisant état de deux morts et six blessés. La confusion régnait sur la nationalité des autres otages, dont le nombre n’était pas clair. Des sources diplomatiques occidentales à Alger ont fait état de ressortissants britannique, norvégien et japonais, tandis qu’un député algérien de la région de Tamanrasset dans le sud de l’Algérie, Mahmoud Guemama, évoquait un Français et quatre Japonais pris en otages. Deux personnes ont été tuées et six autres blessées, dont deux étrangers, lors de l’attaque menée par les islamistes mercredi matin dans la région d’In Aménas, dans le sud-est de l’Algérie, non loin de la frontière libyenne, a indiqué l’APS. Un terroriste joint par téléphone par l’AFP a affirmé que les attaquants étaient des membres d’al-Qaïda, venus du Mali. « Nous sommes des membres d’al-Qaïda et nous sommes venus du nord du Mali. Nous appartenons à la brigade Khaled Aboul Abbas, Mokhtar Belmokhtar », a-t-il ajouté, en rappelant que Belmokhtar avait « menacé de riposter à toute intervention militaire au Mali ».* Source: belga.be-16.01.2013.
**********************************
D’autres articles sur le sujet.cliquer ici:La situation sécuritaire.3
***************************************
Am i allowed to just state exactly what a alleviation to discover somebody who actually is aware of what they are speaking about online. You actually learn how to carry a worry in order to mild and make it crucial. Lots more people have to look at this and also understand why side of the history. We cannot feel you aren’t popular since you absolutely contain the reward.
Am i allowed to only say what a comfort to locate somebody that in fact is aware just what they will be speaking about online. You definitely know how to bring a problem in order to mild making that crucial. The best way to should check this out along with understand this side with the account. We cannot feel you are not very popular since you certainly possess the surprise.