Fuite des cerveaux.100 milliards de dollars de perte

Fuite des cerveaux.100 milliards de dollars de perte fuite-des-cerveaux

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4000 médecins candidats au départ en 2019 : Les hôpitaux se vident

Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, appelle les autorités à agir face au départ massif des médecins spécialistes algériens à l’étranger et particulièrement en France. Un cri d’alarme que lance l’Ordre des médecins, vu que les hôpitaux publics sont actuellement dépourvus de médecins spécialistes, toutes spécialités confondues.

Les demandes de démission se multiplient dans tous les hôpitaux et ce sont les spécialités dont le besoin est réellement exprimé qui sont les plus concernées. Si certains spécialistes optent pour des cliniques privées qui poussent comme des champignons, les autres préfèrent quitter le pays et aller soigner les étrangers dans leurs pays.

Chaque année, le nombre des candidats au diplôme de formation médicale spécialisée (DFMS), au diplôme de formation médicale spécialisée approfondie (DFMSA) et aux épreuves de vérification des connaissances (EVC) proposés par la France augmente considérablement.

D’ailleurs, la campagne de candidatures 2019-2020 relative aux deux diplômes pour la rentrée de novembre 2019 a été clôturée hier, 15 janvier, dernier délai pour le dépôt des dossiers. «Près de 4000 candidats médecins spécialistes ont postulé cette année pour le départ à l’étranger. Le Conseil de l’Ordre est pris d’assaut pour leur délivrer les attestations d’exercice et les certificats de bonne conduite professionnelle exigés dans le dossier.

Il s’agit d’une véritable saignée à laquelle il faut réellement réfléchir et trouver des solutions. Cette volonté de départ est devenue chronique, non pas seulement vers la France mais pour d’autres destinations. L’Allemagne est également un pays recruteur de ces compétences médicales.

Les pays du Golfe sont également preneurs et des officines chargées de faire des entretiens sont en Algérie. Il est temps d’agir et d’ouvrir le dialogue avec ces médecins et se mettre à leur écoute», soutient le Dr Bekkat, tout en regrettant le silence des autorités face à cette saignée gravissime de la future élite.

Pour le président de l’Ordre des médecins, il est temps de s’interroger sur les motivations de ces départs chroniques, ouvrir le dialogue et tenter de retenir cette grande masse qui ne peut être qu’utile pour l’Algérie. «Le mouvement de grève des médecins résidents a révélé, entre autres, le grand marasme que vit le médecin algérien. Les revendications étaient légitimes et cela explique d’une certaine manière le désir de partir pour être mieux considéré ailleurs», ajoute-t-il, tout en rappelant que le nombre de médecins spécialistes installés en France avoisine les 15 000.

«La France accueille de la matière première à bas prix», déplore un professeur en médecine, qui regrette «le silence complice des autorités algériennes face à cette hémorragie de l’élite que représentent les médecins spécialistes. Nos hôpitaux ont besoin de tous ces spécialistes qui sont attirés par les pays européens et autres.

Qui soignera demain notre population ? Nous allons être confrontés à une situation désastreuse dans les prochaines années», souligne-t-il. Et d’affirmer avoir signé les attestations de validation du cursus avec l’aval du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à de nombreux médecins spécialistes fraîchement diplômés pour partir.

«Les arguments avancés par ces candidats au départ sont certes légitimes, mais nous devons penser à notre pays», déclare-t-il. Il dit ne pas comprendre cet «anachronisme» affiché par nos autorités qui «se plaignent du manque de médecins dans le sud du pays, mais ne font rien pour limiter cette ruée vers l’Europe, notamment la France. Il est temps de réfléchir sérieusement à cette problématique et penser à une coopération donnant-donnant», ajoute-t-il. Et de s’interroger «si ce n’est pas le laxisme affiché qui encourage ces départs ?»

Cette tendance se confirme de plus en plus eu égard aux dernières listes de praticiens admis aux épreuves de vérification des connaissances (EVC) et du diplôme de formation spéciale (DFMSA) qui dépassent le nombre de nouveaux médecins spécialistes restés en Algérie.

La dernière liste des praticiens admis aux EVC publiée le 14 décembre 2018 par le Centre national de gestion des praticiens hospitaliers et des personnels des directions de la Fonction publique hospitalière (CNG) confirme encore une fois cette hémorragie incontrôlée des médecins spécialistes vers la France. Le même organisme relève que sur 100 nationalités représentées en 2016, 41,81%, soit 2572 candidats viennent d’Algérie, dont 52,1% de femmes.

Ils représentaient 39,97% en 2015, 14,6% en 2014, et sont suivis par les candidats originaires de Tunisie avec 16,8% en 2016, soit 1036 candidats ; le Maroc 243 candidats et les candidats de nationalité française avec 19,4%.
Le décret de novembre 2017 publié dans le Journal officiel français consacrant une autorisation temporaire d’exercice de deux ans renouvelable aux médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes étrangers à exercer en France a été également un levier pour de nombreux médecins algériens à tenter l’aventure.

Pour rappel, plus de 10 000 médecins algériens exercent dans les hôpitaux français, ce qui représente 25% du total des médecins étrangers (au nombre de 40 354) en activité régulière, selon une étude du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) de France, rendue publique en novembre 2014. «Sur les 10 000 praticiens algériens recensés en France, seuls 27,1% d’entre eux sont diplômés en Algérie. Selon la même étude, les médecins algériens représentent 41% des psychiatres, 36,9% des ophtalmologues, 15,7% des gynécologues et 21,5% des chirurgiens étrangers», précise l’étude.* DJAMILA KOURTA - elwatan – mercredi 16 janvier 2019

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Fuite des cerveaux/

Les compétences algériennes siphonnées par les universités occidentales

**C’est avec beaucoup d’amertume que le professeur Chems-Eddine Chitour, professeur émérite à l’École polytechnique d’Alger, a affirmé, mardi, à l’occasion d’un débat sur les législatives du 4 mai 2017, organisé en direct sur la chaîne de télévision Canal Algérie, que le pays est en train de se vider de ses cerveaux qui fuient le pays en quête d’horizons plus propices à leur épanouissement.   

«L’université algérienne est en train de former une élite pour… l’étranger », a déclaré le professeur, soulignant que l’élite du pays est très convoitée, notamment par les universités européennes et américaines. À cet effet, il a affirmé qu’une «ambassade étrangère faisait chaque année son marché dans les universités algériennes en accordant des visas d’études à 20 000 étudiants».

L’universitaire a également déploré l’engouement de l’élite algérienne pour l’Europe et les États-Unis. Selon lui, ceux parmi ces étudiants et diplômés qui ne sont pas recrutés par des sociétés étrangères, s’inscrivent d’eux-mêmes dans des universités à l’étranger pour poursuivre leurs études. Et c’est parfaitement compréhensible, ajoute-t-il, parce que ces cerveaux en quête d’accomplissement trouvent un environnement plus favorable sous d’autres cieux, mais aussi parce qu’en Algérie, rien n’est fait en aval, pour les retenir, « c’est à chaque fois une perte sèche pour notre pays, une saignée à blanc de son potentiel le plus dynamique, une sorte de hold-up du siècle de ses meilleurs enfants», a-t-il estimé.

Ainsi, les conditions de travail déplorables, les moyens rudimentaires mis en place pour la recherche, les salaires dérisoires, l’absence de loisirs et surtout, le manque de considération de l’État vis-à-vis de ces éminences grises sont les causes principales de se départ en masse des cerveaux algériens. Rien d’irrémédiable en somme, mais il faut croire que l’État n’est guère préoccupé par cette saignée intellectuelle car jusqu’ici, rien a été fait pour trouver des solutions à ce problème qui dure depuis 30 ans.

Le départ massif de la matière grise vers l’étranger a des conséquences néfastes sur l’avenir d’un pays qui se trouve privé du génie nécessaire à son développement. En plus des pertes comptabilisées sur le registre des compétences et de la ressource humaine, cette hémorragie intellectuelle a des répercussions économiques très graves. Selon l’ex-ministre du Commerce, Smaïl Goumeziane, quelque 500 000 cadres ont fui le pays à la recherche d’un horizon meilleur. Ces départs massifs ayant commencé depuis les années 80, ont causé des pertes financières considérables sur le plan des dépenses de formation et de l’apport au PIB de l’Algérie. Ainsi, ces 500 000 cadres ont fait perdre 105 milliards de dollars à l’Algérie alors qu’ils ont généré une richesse estimée à 465 milliards de dollars pour les pays d’accueil.

**Massi M. / algérie.Focus / 03 mai 2017

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Fuite des praticiens algériens

Le président de l’Ordre national des médecins parle de « saignée »

840 000 Algériens ont quitté le pays

Selon les chiffres fournis par le think tank américain Pew Research Center, 840 000 Algériens ont quitté le pays depuis l’accession d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir. Parmi eux, on compte plusieurs dizaines de milliers de cadres de diverses spécialités, notamment de nombreux médecins émérites. Le président de l’Ordre national des médecins évoque, à cet effet, une « véritable saignée ».

Le Dr Bekkat Berkani, président de l’Ordre nationale des médecins, a déploré, lors d’une conférence organisée par le Front El Moustakbel sous le thème « financement du secteur sanitaire », la « saignée » qu’a subie le  secteur de la Santé à travers la fuite des compétences algériennes,  soulignant que « l’Algérie forme pour les pays occidentaux ». Il a appelé à  mettre fin à ce problème et à trouver des « solutions urgentes face à ce  problème ».

Il a préconisé, à cet effet, de rechercher les moyens  pour profiter des connaissances de ces compétences au service du pays, dans  la mesure où plusieurs d’entre elles sont « prêtes à accomplir cette  mission ».

Plus globalement, il a affirmé que l’on ne peut prétendre à l’amélioration du secteur  sanitaire et à la rationalisation des dépenses en matière de soins sans  « s’intéresser aux ressources humaines » et ouvrir le dialogue avec les  différents corps en dehors des activités syndicales; et ce, à travers  l’organisation de rencontres régionales qui permettent aux différents corps  d’exprimer leurs préoccupations professionnelles et de désigner des  représentants pour les exposer au ministère.

Il a également abordé la question de la maintenance des équipements  médicaux et la prise en charge de la santé de proximité qu’il estime être  la « solution idoine » pour garantir l’équité des soins entre les différentes  régions du pays, appelant par la même occasion à la tenue d’un conseil des ministres pour rechercher des solutions aux problèmes du secteur.

Abordant la question de surcharge à laquelle font face les grands  établissements hospitaliers du nord et la problématique de déplacement des  citoyens en quête de qualité de services, le président du Conseil national  de l’Ordre des médecins a préconisé d’encourager les médecins à « se fixer au lieu de leur affectation » en mettant en place des mesures incitatives,  notamment des salaires attractifs et des logements.

Dr Mohamed Bekkat Berkani a estimé par ailleurs que l’application du  système de contractualisation entre les Caisses nationales des Assurances Sociales et les établissements hospitaliers était la « solution idoine » pour améliorer la qualité des services et rationaliser les dépenses en matière de soins.* algérie.Focus avec APS / 17 juin 2017

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*Plus de 268.000 compétences se sont installées à l’étranger

La fuite des cerveaux algériens est désormais quantifiée. Le pays a connu une véritable saignée, notamment depuis le début des années 1990. Rien qu’en Europe, l’Algérie compte le plus grand «bataillon» de migrants qualifiés, dont l’effectif dans les pays de l’OCDE est de 267 799 personnes, soit 26% des Algériens installés dans cette région du monde.

C’est ce que relève une étude sur «La fuite des cerveaux et le développement dans l’espace de l’UMA : le cas Algérie», réalisée par le Cread. Présenté hier à Alger, ce rapport élaboré par une équipe de chercheurs conduite par le sociologue Mohamed Saïb Musette, renseigne sur l’ampleur du phénomène de la migration qui touche, particulièrement, l’élite.

Selon cette étude, sur les 267 799 Algériens de niveau supérieur en Europe, il y a 1,2% qui sont titulaires d’un PHD (plus haut niveau d’études). «On constate aussi qu’il y a 24,8% de femmes et 27% d’hommes qui ont un niveau d’études supérieur. Ces proportions sont quasi équitables. La répartition des émigrés qualifiés, d’origine algérienne, par âge, nous montre la prédominance de la classe active (35-54 ans) chez les deux sexes, quoique chez les femmes, la classe des 25-34 ans est presque aussi importante que celle qui la suit», lit-on dans ce rapport.

La France : destination préférée des algériens

Selon ce rapport, les «têtes pleines» algériennes préfèrent la France. Ce pays a accueilli 75% des migrants qualifiés d’Algériens, contre 11% pour le Canada et 4% pour la Grande-Bretagne. «Cependant, l’Espagne et l’Italie, qui sont les destinations favorites après la France et le Canada pour les Algériens en général, n’attirent pas pour autant les personnes qualifiées», soulignent les chercheurs de Cread. Ces derniers, afin de comprendre la dimension réelle de la fuite des cerveaux, ont élargi leur étude même aux Algériens nés et vivant à l’étranger.

Dans ce sens, la proportion d’Algériens ne jouissant que de la nationalité algérienne est de 24%. Par contre, «75% des immigrés algériens qualifiés possèdent la nationalité du pays d’accueil, dont 48% d’entre eux l’avaient déjà à la naissance. La nationalité acquise à la naissance correspond à la situation des migrants nés ‘étrangers’  en Algérie», indique le document.

En France, ajoute encore l’étude, il y a un volume important d’Algériens qualifiés, avec un effectif de 139 000 sur un effectif d’émigrés qualifiés (bac+2 ans) de l’ordre de 454 000 environ, soit 31% de la totalité, nettement supérieur à la moyenne observée dans les pays de l’OCDE. Sur cette base, les chercheurs du Cread ont fait trois lectures.

La première, la plus rigoureuse, est celle qui considère la fuite de cerveaux à partir du niveau de la licence, d’ingéniorat et d’un diplôme de médecine. «Sur cette base, ils ne sont que 52 800 diplômés, avec 33% de médecins, 27% des ingénieurs et 33% ayant au moins une licence.» Une autre acception, légère peut-être, faite en intégrant aussi les niveaux bac+2, ce qui donne un taux de 68% qui détient un diplôme supérieur à un bac+2 années d’études universitaires.

10 318 médecins algériens en France

L’autre chiffre qui donne encore le tournis est celui de médecins algériens ou d’origine algérienne qui activent en France. Se référant aux statistiques publiées par l’Ordre des médecins (France) en 2014, le rapport relève l’existence de 54 168 médecins, nés hors de France, soit 26% du potentiel. Parmi eux, il y a 40% de Maghrébins inscrits à l’Ordre, dont plus de la moitié sont originaires d’Algérie. «Le nombre de médecins algériens est estimé à 10 318, dont 92% sont des salariés.

L’élément le plus important revient au lieu de formation : 27% des médecins algériens ont été formés en Algérie», expliquent les auteurs de ce document. Sur les 10 318 médecins activant en France, 2858 ont fait leur formation en Algérie. Que fait cette catégorie d’émigrés, une fois installée à l’étranger ? L’étude démontre qu’ils s’intègrent facilement dans le monde du travail dans le pays d’accueil.

En effet, plus de la moitié des immigrés algériens qualifiés ont un contrat de travail à durée indéterminée, 11% exercent des professions libérales et 9,2% seulement sont au chômage. «Selon la catégorie socioprofessionnelle, on constate que 34% d’Algériens installés en France sont des cadres ou exercent des professions intellectuelles, contre 14% qui sont des employés», précise-t-on.

Le niveau des rémunérations des compétences originaires d’Algérie, lit-on dans le rapport, varie entre moins de 500 euros à 8000 euros et plus. «Le regroupement des niveaux, en trois classes plus ou moins homogènes, donne 35% des personnes qui perçoivent moins de 1500 euros, 25% entre 1500 et 2500 euros et puis 37% plus de 2500 euros. La rémunération comprend, certes, une catégorie de personnes sous-payées, mais elle dépend aussi du volume horaire de travail, donc de la nature du contrat de travail des migrants», ajoutent les auteurs de cette enquête.

Les diplômés des universités réussissent

L’étude met l’accent sur les profils des personnes qui s’installent en France. Il ressort qu’il n’y a aucune différence entre les femmes et les hommes. Les cerveaux algériens qui quittent le pays pour la France ont également des caractéristiques bien définies : ils sont jeunes et en pleine maturité (classe d’âge 25-45 ans) et ils sont diplômés des universités (3e cycle au minimum). «Ces émigrés sont pour la plupart en activité. Ils connaissent certes le chômage, mais nettement moins que ceux qui n’ont pas de formation universitaire.

Ils occupent pour la plupart des postes d’emploi dans des professions libérales et intellectuelles», observe l’enquête en question. Tout en analysant les causes qui sont à l’origine de cette fuite des cerveaux qui ne s’arrête toujours pas, le rapport relève également la faible intensité des retours des compétences. Et par conséquent, l’Algérie ne pourra pas profiter de leur savoir-faire. «Même s’il y a retour, un nouveau départ n’est pas exclu.

Le retour ‘virtuel’ des compétences est une piste à explorer. Les changements observés récemment dans le profil des migrants algériens, pour la plupart des personnes de niveau universitaire, méritent une observation constante quant au renforcement des liens avec le pays d’origine. L’analyse des causes et des attentes des migrants scientifiques nous a permis de situer les efforts à engager une stratégie devant permettre leurs contributions au développement économique et social du pays», recommande le rapport. 

De nombreux étudiants algériens à l’étranger ne reviennent pas Au pays

Le nombre d’étudiants algériens dans les universités des pays de l’OCDE était de 27000 en 2011, soit 23% de l’ensemble des étudiants maghrébins. Ce chiffre s’établit à 23 298 personnes en 2014, selon les données de l’Unesco.

Selon la même source, 88% des étudiants algériens ont choisi la France. «Ce volume ne représente qu’une très faible proportion (à peine 2%) par rapport à l’effectif des étudiants inscrits dans les établissements de formation supérieure en Algérie. Et tous les étudiants algériens ne sont pas nécessairement boursiers de l’Etat.

Cette revue, pour intéressante qu’elle soit, mérite d’être complétée par des études sur le parcours des étudiants algériens à l’étranger, notamment le retour des étudiants boursiers, en particulier en formation doctorale, et leur intégration dans le marché du travail aussi bien à l’étranger qu’au niveau national», explique un rapport du Cread sur la fuite des cerveaux, présenté hier à Alger.

Selon une étude sur «Les étudiants maghrébins en France» (Abdelkader Latreche, 2004), citée dans ce rapport, 27% des étudiants algériens en France n’envisagent pas le retour au pays, la plupart en formation doctorale, dont 46% pensent partir vers d’autres horizons. *Madjid Makedhi–El Watan-mercredi 15/04/2015 | 

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*La fuite des cerveaux et des compétences

**Un gaspillage inestimable et une véritable hémorragie 

Mohamed Saïd Musette, directeur de recherche au Cread, sociologue, spécialiste des questions du marché du travail et de la migration internationale

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***“La fuite des cerveaux et des compétences n’est pas un phénomène nouveau, c’est une question qui date des années 1950, mais aujourd’hui, faut-il en parler selon la vision européenne ou notre vision à nous, en Algérie et au Maghreb ?” C’est par cette interrogation que Mohamed Saïd Musette, directeur de recherche au Cread, sociologue, spécialiste des questions du marché du travail et de la migration internationale, situera l’intérêt des travaux d’une étude réalisée par des équipes de recherche maghrébines et pluridisciplinaires publiée sous le titre de “Fuites des cerveaux ou mobilité des compétences au Maghreb”. Étude demandée au départ par l’Organisation internationale du travail (OIT) et qui sera étendue à l’étude des cas dans les pays du Maghreb. La présentation des résultats, faite ce lundi 04 avril 2016 au Crasc d’Oran, aura permis de récolter des données fiables sur “la fuite des cerveaux” et d’asseoir une nouvelle approche de la mobilité des compétences et leur fuite à l’étranger par opposition aux concepts occidentaux admis, jusque-là, selon les propres intérêts des pays d’accueil.
En effet, Saïd Musette expliquera qu’aux trois théories “les réseaux diasporiques, les transferts d’argent et la migration circulaire”, il introduit un nouveau concept du “gaspillage des cerveaux”, et de s’en expliquer : “Le drame pour les pays du Maghreb, notamment l’Algérie, n’est pas tant le départ des compétences de niveau supérieur, comme on le retrouve dans les statistiques de l’OCDE et de l’Insee, qui est grave, mais c’est quand ce sont des diplômés du supérieur. Par exemple, vous avez un médecin parmi les mieux payés en exercice ou un technicien dans le forage avec une compétence rare et qui travaille. Là, on peut parler de gaspillage de cerveaux.” Car, pour le chercheur, si l’Europe et les EU tablent sur la mobilité des compétences, sur la migration circulaire, sans oublier les chasseurs de tête, c’est que leur déclin démographique ne leur permettra plus de soutenir la croissance d’ici à 2030. L’intervenant montrera, justement, chiffres à l’appui, le niveau des départs au Maghreb et notamment en Algérie, qui, depuis les années 2000, enregistre la plus grande croissance de la fuite des compétences, notamment des médecins, en dehors de la Libye où là c’est une véritable hémorragie pour les raisons que l’on connaît. Ainsi, selon les données françaises, en l’absence de données nationales, le nombre de médecins partis dépasse les 17 600, les ingénieurs sont plus de 14 000. Ce sont les psychiatres qui représentent le plus gros contingent, soit 30%, avec une courbe ascendante à la fin de la décennie noire, viennent après les radiologues et les ophtalmologues. À noter que le niveau des départs en Tunisie reste proche de celui des Algériens. Autre remarque de taille et qu’il faut rapprocher du concept de “gaspillage des cerveaux”, le déclassement global et général des compétences algériennes.
En France, ce taux atteint les 45%, c’est-à-dire sous-payés où contraints d’occuper des postes très en deçà de leur compétence et niveau de diplôme. Poursuivant l’analyse des chiffres et de l’étude, le conférencier démontera aussi le concept de transfert d’argent émanant des compétences ayant fui à l’étranger, et de citer des sources de la Banque centrale : “90% des transferts des migrants sont le fait des retraités, ils vont finir par disparaître et il y aura tarissement des transferts puisque l’on remarque encore que les salariés algériens à l’étranger ne transfèrent que 10% de leur salaire soit 200 000 dollars par an.” Et d’indiquer que notre pays se trouve dès lors dans une situation de solde négatif des transferts et de laisser entendre qu’il est utopique de croire que l’on pourra transformer les transferts en investissement.*Par LOUKIL D /  Liberté/ mercredi 06 avril 2016

****************vidéo:

Schmelzbergstrasse Zürich Zürich Schweiz

Zurich (Suisse)/A la rencontre de l’un des plus brillants scientifiques algériens

**interview de Aki Bounouari en Suisse

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* 800 ingénieurs algériens travaillent dans Silicon Valley, en Californie, et dans les entreprises américaines

Intervenant sur Radio M, Smail Chikhoun, président du Conseil d’affaires algéro-américain, s’est étendu sur le cas de ces Algériens devenus leaders de la Silicon Valley, en Californie. Il affirme que ces compatriotes génèrent de véritables fortunes à leurs employeurs. 

M. Chikhoun explique comment les Algéro-américains ont conquis ce fleuron de la technologie américaine qu’est la Silicon Valley. Leur ascension, précise-t-il, a commencé avec le départ des ingénieurs indiens et chinois qui ont répondu favorablement aux appels insistants du gouvernement de leur pays d’origine qui ont fait les efforts nécessaires en termes de conditions de travail et de salaires pour récupérer leurs compétences.

Le constat est amer. Ces créateurs de richesses sont une véritable perte pour le pays. Constat que confirme M. Chikhoun: «Malheureusement les autorités algériennes sont aujourd’hui incapables de récupérer ces ingénieurs. L’Algérie n’a même pas idée de la valeur de ces nouveaux maîtres des industries de pointe qui font gagner des sommes faramineuses à leurs entreprises». Il n’a évidemment pas manquer de faire le parallèle avec « les efforts fournis par la Chine et l’Inde qui ont réussi à rapatrier leurs ingénieurs ».

Dans la Silicon Valley, ils sont environ 800 algériens à travailler dans des entreprises prestigieuses. Nombre d’entre ces ingénieurs font de la recherche et développement des concepts novateurs. Certains autres ont acquis une renommée mondiale tel Lotfi Belkheir qui a inventé le scanner de livres le plus rapide au monde au milieu des années 2000, ou encore Farid Mohammed Mazouni qui a mis au point des semi-conducteurs pour le robot Spirit envoyé, en 2003, sur la planète Mars.

Ces compétences établies aux Etats-Unis, plus précisément dans la Silicon Valley, se sont organisés autour de l’Algerian Start-up initiative, une association ayant pour objectif d’aider les jeunes créateurs d’entreprises algériens à lancer leurs projets et en assurer la pérennité.

A-t-on une chance de les voir un jour revenir dans leur pays pour le faire profiter de leur savoir? Peu probable.*algerie-focus / 6 juin 2017

Julien Barbier cofondateur de la Holberton School à San Francisco discute avec Marie Ekeland, fondatrice de Daphni, lors de la soirée d’inauguration.

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Exode massif des compétences algériennes vers l’étranger

Une saignée qui coûte cher à la collectivité nationale

Le phénomène  de l’exode des cerveaux, qui n’est, certes, pas une particularité algérienne mais  reste commun à beaucoup d’autres pays en développement et même des puissances économiques, comme la France, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, a pris ces dernières années des proportions fort importantes. Qu’ils soient enseignants, scientifiques, chercheurs, toutes disciplines confondues, médecins, cadres hautement qualifiés, étudiants brillants, économistes ou autres intellectuels, de plus en plus nombreux sont ces cerveaux déjà installés ou qui s’apprêtent à le faire dans différents pays d’Amérique, d’Europe, d’Asie et du Monde arabe. Un gisement de compétences qui aurait pu être d’un apport certain pour le développement économique et l’expansion de la recherche scientifique en Algérie.

Tout est fait pour les pousser au départ, étant mal compris, non reconnus, marginalisés ou devenus gênants, car refusant de s’impliquer dans des affaires de basses œuvres. Les exemples de ces compétences, tiraillées entre le devoir envers leur pays et la recherche d’un environnement adapté à leurs ambitions où ils peuvent s’épanouir et voir leurs capacités mieux reconnues, ne manquent pas.

A ceux partis durant les années 1980, fuyant l’autoritarisme et le mépris affiché à leur égard par des responsables intellectuellement limités, sont venus s’ajouter tant d’autres, dont le départ avait été précipité par la situation politique des années 1990.

Des compétences qui n’hésitaient pas, à chaque fois que l’occasion leur était donnée, et ce, depuis plus bien des lustres, à exprimer leur disponibilité à mettre leur expertise au service de leur pays, sans contrepartie aucune. Mais pas la moindre oreille attentive. Pis encore, il y en a parmi eux qui, malgré toutes les années passées, ne risquent pas d’oublier ce que leur valut leur manquement aux «règles établies».

Des compétences marginalisées

Pour avoir osé soulever, lors d’un forum international sur la formation de dirigeants d’entreprises aux questions liées à l’éthique et la régulation des systèmes financiers, tenu fin 1995 à Montréal, «l’absence de réaction des autorités nationales quant à l’utilisation des 2,4 millions restants d’un don canadien de 5 millions de dollars canadiens destinés à l’Algérie pour les besoins de financement d’un projet de transfert de technologie dans le domaine environnemental», se souvient encore un des cadres d’une grande entreprise nationale y ayant participé.

«Un expert en géomatique algérien, enseignant et chercheur en sciences géodésique, télédétection, cartographie numérique et information géographique, consultant international établi au Québec, se vit lui et son projet, d’une grande importance, ignorés par certains ministères de l’époque concernés».

Par ce projet, cet expert cherchait à développer la cartographie numérique et de la géomatique en Algérie. L’enjeu fut non des moindres. D’autant que durant trois décennies, tous les travaux sur ces deux techniques réalisées par des chercheurs de l’université de Harvard furent destinés au Pentagone, donnant naissance aux missiles Tomahawk, au GPS et autres dispositifs de défense.

Ce n’est qu’à la fin de la guerre froide (fin des années 80) que de nombreux aspects de cette technologie furent déclassés et mis à la disposition du grand public, rappelle, avec amertume, notre source qui a tenu à rester anonyme, de «peur de subir les foudres de sa tutelle».

D’où la détermination de l’expert algérien à en faire profiter son pays. Car, outre la défense, cette technologie via laquelle pouvait être, entre autres, obtenue la technique de l’imagerie satellitaire aurait été d’un apport indéniable à l’agriculture, notamment en matière de foncier et de prévisions agricoles, souligne notre interlocuteur.

La problématique de l’inventaire cartographique et des statuts juridiques des terres agricoles, qui demeure à ce jour posée, pouvait être solutionnée à travers la technologie spatiale que cet expert tenait à l’époque (les années 1990), à introduire en Algérie : «A l’époque, l’inventaire du foncier agricole s’effectuait en recourant à la photographie aérienne qui nécessitait 6 à 12 mois de travail, tandis qu’avec l’imagerie satellitaire, l’inventaire pouvait se faire en, à peine, une dizaine de jours».

Ce fut, visiblement, peine perdue : «Face au peu d’enthousiasme, pour ne pas dire au désintérêt total, des décideurs d’alors, l’initiateur du projet finira par y renoncer, toujours selon la même source. Entre- temps, un autre expert dans le même domaine, un Egyptien, ayant travaillé au Canada proposa cette technologie au Qatar.

Aussitôt appuyé par un ministre de la famille régnante, il réussira à y développer des centres d’excellence en la matière. C’est dire que les compétences nationales expatriées qui ne cessent de s’attirer une reconnaissance d’un peu partout dans le monde sont ignorées par les leurs.

Des diasporas au service de leurs pays

Pourtant, la quasi-totalité des diasporas dans le monde, aujourd’hui hyperconnectées, jouent un rôle déterminant dans le processus de développement, aussi bien dans le pays d’origine que celui d’adoption, et ce, sur différents plans, politique, économique, scientifique et universitaire.

Par contre, en Algérie, les portes continuent de se fermer aux milliers d’intellectuels, d’anciennes et de nouvelles générations, ayant été contraints à l’exil. Le dynamisme économique, la reconnaissance de leurs talents et les opportunités professionnelles plus valorisantes, censées les attirer, n’étant, malheureusement, toujours pas près de venir. Et ce, au moment où de l’autre côté des frontières, notamment Est et Ouest, la mobilisation est générale aux fins de stimuler l’intelligentsia au retour.

En témoigne, à juste titre, la communauté des «repats» tunisiens et marocains, qui ne cesse de grossir d’année en année. Portés par la volonté de contribuer au développement de leur pays, ils sont de plus en nombreux à adhérer au programme Diafric Invest, lancé il y a quelques années à l’initiative du réseau Anima, au profit des cerveaux exilés du Maroc, de la Tunisie et du Sénégal.

Fort de 80 organisations basées dans 18 pays, ce réseau œuvre à la promotion de l’investissement et à un développement économique durable et partagé entre Europe, Afrique et Moyen-Orient, en mobilisant les compétences et les investissements des talents de la diaspora et en les connectant à des opportunités dans les pays d’origine. Pour cela, Anima s’associe aux réseaux d’expatriés, aux institutions publiques et privées dans les pays d’origine et aux bailleurs internationaux. Pourquoi le Sénégal, le Maroc, la Tunisie et pas l’Algérie ?

La réponse est à chercher, peut-être, du côté de nos officiels. Eux qui ne souhaiteraient surtout pas que nos compétences expatriées, ayant la cote dans de célèbres universités, de prestigieux centres de recherche et de grands groupes et multinationales, en Europe et en Amérique, soient présentes dans les espaces stratégiques ou dans les sphères d’influence, qu’il s’agisse du domaine politique, scientifique ou économique, en particulier. *NAIMA BENOUARET - lundi 14 janvier 2019

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*Fuite des cerveaux.100 milliards de dollars de perte

L’exode des compétences algériennes vers les pays de l’hémisphère nord a lourdement affecté les efforts entrepris en matière de développement. Les conditions socioprofessionnelles et sécuritaires des années 90 étant, nettement, dégradées ont favorisé la fuite, l’installation et l’épanouissement de ces compétences sous d’autres cieux sans que l’Algérie ne puisse en tirer le moindre profit. Pire encore, l’ampleur des dégâts occasionnés à l’économie algérienne par ce phénomène est extrêmement ahurissante. « La fuite des compétences à cause de certaines conditions aussi délicates que dramatiques a coûté à l’Algérie plus de 100 milliards de dollars. » C’est du moins ce qu’a déclaré, hier, Farid Benyahia, professeur en relations internationales et consultant au Pnud, à l’issue d’une table ronde tenue au Forum d’El Moudjahid. Cet expert, auteur d’un ouvrage sur l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, dira que cet état de fait constitue l’élément clé qui a grandement entravé le processus d’adhésion de l’Algérie à l’Organisation Mondiale du Commerce. Il faut dire, dans ce contexte, que les chercheurs et les experts algériens sont, pour le moins que l’on puisse dire, tenus à l’écart des bouleversements socioéconomiques et grandement marginalisés au plan social. On sollicite rarement leurs opinions concernant des questions aussi pertinentes soient-elles. Et avec les événements dramatiques survenus durant la décennie noire, l’exode vers les pays occidentaux est perçue comme unique solution afin de vivre en paix et avoir en main la clé de voûte de leurs projets. Plus de 100 milliards de dollars, ce chiffre, comparable à des revenus nationaux de certains pays, est malheureusement ce qu’a perdu l’Algérie en laissant ses élites, formées localement ou ailleurs avec des fonds nationaux, « errer » dans d’autres pays. « Maintenant, l’État doit investir davantage et revaloriser le capital humain », a clamé Farid Benyahia. L’Algérie se porte bien au niveau de la macroéconomie. Mais en contrepartie, ce succès reste, aux yeux de cet expert, grandement entravé par l’absence d’une stratégie économique claire. « Il faut bien réfléchir et avoir une stratégie industrielle, chose qui n’existe pas actuellement. Jusqu’ à quand les pouvoirs publics continueront-ils d’agir sans se doter d’une stratégie industrielle claire? », se demande l’intervenant et d’ajouter en guise de réponse : « pour ce faire, on doit revaloriser nos compétences et faire revivre la flamme du vrai nationalisme. Car rien n’est impossible quand on est motivé par l’amour du pays. C’est des hommes de valeur qui manquent. Actuellement l’Algérie ne possède guère de stratèges », a observé le conférencier. Selon lui, l’Algérie renferme des compétences professionnelles et des moyens techniques et financiers importants, mais elle est victime d’un système et à chaque fois qu’il y ait une occasion d’un décollage économique réel, des entraves de tous bords surgissent. « On a fait beaucoup d’erreurs. On a perdu beaucoup d’argent, tout simplement perce qu’on n’a pas de planification. Il faut savoir gérer son argent. On gère l’Algérie le jour au jour. Il n’y a pas de bonne gouvernance. L’Algérie et l’Algérien ont besoin de liberté, liberté économique, de penser et d’initiatives. L’Algérien réussit mieux dans un environnement de liberté », at- il déclaré sur un ton ferme, tout en ajoutant qu’« il faut qu’il y ait une vision lointaine et une volonté politique pour changer les choses et par ricochet adhérer à l’OMC ». Outre la fuite des cerveaux et l’inexistence d’une stratégie, le professeur Farid Benyahia, soulève plusieurs autres obstacles. Un système bancaire qui reste archaïque, d’énormes problèmes au niveau de la micro-économique, problèmes aigues au niveau de la gestion du foncier agricole et industriel… sont entre autres des problèmes qui font que notre économie a du mal à s’adapter aux règles de l’adhésion à cette organisation. En évoquant l’importation, il donnera l’exemple du commerce de véhicules qui est estimé, en 2008, à 3 milliards de dollars, ce coût permettra facilement la construction de 8 à 10 unités de montage. Même son de cloche chez un autre intervenant à cette table ronde en ce qui concerne l’inexistence d’une volonté politique permettant l’accession de l’Algérie à l’OMC. Outre cet état de fait, cet intervenant a tenu à soulever le problème de l’instabilité des membres du comité chargé de faire aboutir le dossier algérien. « On se demande si réellement les négociateurs sont à la hauteur de la mission dont ils ont la charge : Faire adhérer l’Algérie à l’OMC tout en défendant ses intérêts», s’est interrogé Alaoui.  (Le Courrier d’Algérie-28.01.2010.)

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*Le pays se vide de ses forces vives…et c’est de la responsabilité de l’Etat

100.000 diplômés ont quitté l’Algérie en moins de 30 ans

D´ici à 25 ans, l´Algérie aura perdu toutes ses compétences

La question de la fuite des cerveaux qui n’a pas été évoquée publiquement par le successeur d’Ahmed Ouyahia ne donne pas l’impression de constituer une priorité pour le nouveau gouvernement.

L´Algérie a-t-elle échoué dans le projet qu´elle s´est fixé pour retenir ses compétences? Le sujet serait-t-il à ce point tabou pour qu’il n’ait pas fait partie des priorités de l’action du gouvernement? Si tel est le cas, on peut affirmer d’ores et déjà que le développement économique auquel elle aspire est sérieusement compromis. S’il existe un  phénomène sur lequel les gouvernements successifs depuis 1962 se sont cassés les dents, c’est bien celui de la fuite des cerveaux auquel il faut ajouter celui plus récent des harraga. Le second est plus violent.
Dramatique et tragique il met en exergue le mal-être de ses acteurs et souligne la fracture et le désamour entre eux et cette terre qui les a vu naitre. Dans les deux cas c’est l’Algérie qui se vide de ses forces vives. Le thème de la gestion de la ressource humaine et des préoccupations de la jeunesse ont toujours été au centre des interventions du chef de l’Etat. «Le plus grand défi que nous devons relever aujourd´hui est la bonne gestion des ressources humaines, qui reste un acquis stratégique, à travers l´orientation et la formation du capital humain», avait déclaré Abdelaziz Bouteflika, le 19 mai 2008, à l´occasion de l´ouverture des Assises nationales sur l´enseignement supérieur et la recherche scientifique. Le gouvernement Sellal qui s’est doté d’un programme ambitieux pour sortir le pays du marasme dans lequel il barbotte depuis pratiquement l’indépendance ne peut s’en passer. Il ne peut marginaliser ces compétences ou cette force de travail, indispensables à la réussite de sa mission. Surtout qu’il est pratiquement pris à la gorge. Le secteur du tourisme ambitionne toujours d’attirer 2,5 millions de touristes d’ici l’horizon 2015, alors que le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, annonce la création de deux millions de PME d’ici 2025,celui de l’habitat, la construction de 3 millions de logements comme est prévue l’amélioration des prestations des établissements hospitaliers…Certains secteurs (BTP, ressources en eau…) ont fait appel à la main d’oeuvre et au savoir-faire étranger à l’instar de celui de la culture qui se plaint de ne pas avoir de spécialistes en matière de restauration du patrimoine immobilier. La ressource humaine est donc au coeur de ces objectifs qui ont été assignés à la nouvelle équipe gouvernementale. Comment les atteindre lorsque l’on sait que quelque 100.000 diplômés ont quitté l’Algérie en moins de 30 ans et font actuellement le bonheur de leur pays d’accueil tandis que certaines statistiques font mention de quelque 5000 algériens qui, tous les ans, partent s’installer au Canada. 4000 médecins se sont installés en France. A ce rythme, soit une génération, l´Algérie sera vidée de ce qu´elle a de plus précieux: sa matière grise, sa jeunesse. «D´ici à 25 ans, l´Algérie aura perdu toutes ses compétences», avait déclaré au début du mois d’août 2008 sur les ondes de la Radio nationale chaine III, le président de l´Agence algérienne des ressources humaines, M.Ahmed Mena. Tout porte à croire que tous ces cadres sont définitivement perdus pour le pays. Que souhaitent ceux qui sont tentés de les rejoindre? La réponse est claire: Des conditions de travail attrayantes dans un environnement sain expurgé des contraintes bureaucratiques et de la cooptation, en d’autres termes bannir le piston, bénéficier d’un environnement et d’un salaire dignes de leur statut. L’Algérie peut-elle les leur offrir? En principe oui. Les 200 milliards de dollars de réserves de change peuvent y largement contribuer. L´économie nationale ne doit pas être condamnée à faire sans cesse appel au savoir-faire étranger et au transfert de technologie. Une politique qui fait la part belle aux affairistes.
Elle a sous la main un potentiel de matière grise qui peut relever le défi du développement, reste à lui en donner les moyens…*L’Expression-03.10.2012.

***Plus de 6.000 médecins formés en Algérie exercent à l’étranger

Le nombre de médecins formés en Algérie et qui sont partis à l’étranger pour exercer le métier est de plus de 6000 a indiqué mercredi à Alger, le Pr. Moussa Achir, pédiatre à l’Hôpital Bir-Traria.
« Plus de 6000 médecins ayant suivi leurs études en Algérie ont quitté le pays pour exercer le métier à l’étranger notamment en France », a précisé le Pr. Achir dans une intervention à la conférence consacrée à la prise en charge de la santé du citoyen dans la région du Maghreb.
Alors que les établissements de santé en Algérie souffrent d’un manque d’encadrement surtout des spécialistes, et faute de prise en charge, plusieurs médecins préfèrent aller à l’étranger, a-t-il regretté.
L’intervenant a mis l’accent sur la nécessité de trouver une solution à cette situation par la prise en charge des préoccupations des médecins. « Nous ne pouvons pas demander à un médecin spécialiste d’aller travailler au sud si les conditions sociales ne lui sont pas favorables », a-t-il expliqué.
Soulignant, par ailleurs, que l’Algérie est en retard en matière de technologies nouvelles, le professeur Achir qui est aussi chef de projet télémédecine-télédiagnostic à l’Hôpital Bir-Traria a plaidé pour la mise en place d’un système de télémédecine dans toutes les structures hospitalières.
Pour parer à ce manque d’encadrement, l’Algérie est appelée à développer les nouvelles technologies dont la télémédecine pour que les médecins puissent donner leurs avis médicaux à distance, une solution pratiquée dans les pays développés qui est moins coûteuse et moins pénible pour le patient, a conclu Moussa Achir.*APS-04.10.2012.

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16 réponses à “Fuite des cerveaux.100 milliards de dollars de perte”

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