Dans quelle Algérie voulons-nous vivre ?.2
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Dans un ouvrage collectif à paraître
Universitaires et politiques réfléchissent à l’Algérie de demain
Au moment où le pouvoir déroule sa feuille de route qui se résume notamment à la présentation d’une copie non consensuelle de la révision de la Constitution, l’opposition et la «société civile» réfléchissent à d’autres alternatives.
Dans un ouvrage collectif, coordonné et édité par le journaliste Amar Ingrachen qui gère les Editions Frantz-Fanon, 14 personnalités du monde politique et des universitaires ont dressé l’état des lieux de la situation du pays et préconisent des solutions de sortie de crise ou plutôt le meilleur chemin qui peut mener notre pays à une transition plus au moins aboutie. Pour le journaliste, «lancer un débat sérieux et responsable sur la problématique de la transition démocratique, en cerner les contours théorique et pratique, en appréhender les enjeux et dessiner les perspectives sont plus que nécessaires».
Lancer ce débat «à travers un ouvrage collectif où les points de vue les plus divergents s’affrontent en mettant en avant la seule légitimité de l’argument scientifique et de la vision pragmatique l’est davantage, car devant la prolifération des initiatives et des points de vue, l’utile est désormais de dégager des pistes consensuelles et non plus de nourrir les divergences et de consolider celles qui prévalent déjà sur la scène politique nationale», ajoute-t-il dans la présentation de l’ouvrage qui porte l’intitulé de Quelle transition démocratique pour quelle Algérie ? Constats, enjeux et perspectives.
Parmi les personnalités qui ont écrit dans l’ouvrage, le sociologue Lahouari Addi, qui fait souvent des sorties controversées sur la situation politique du pays. Il a indiqué que, par la force de l’histoire, «l’échec du populisme ouvre objectivement la voie à la démocratie moderne qui repose sur l’alternance électorale, les libertés individuelles et collectives et le respect des droits de l’homme». L’universitaire Ahmed Rouadjia évoque «le principal obstacle à la transition démocratique en Algérie : la culture politique des dirigeants du pays, notamment les militaires».
Pour Abdeslam Ali-Rachedi, «le semblant de transition démocratique entamé avec l’installation du gouvernement Hamrouche en 1988 s’est vite mué en normalisation autoritaire qui s’est prolongée dans le temps, jusqu’à nos jours, en se renforçant davantage grâce à la prégnance du discours populiste».
«Les divergences entre acteurs et partis politiques de l’opposition érigées en affrontements qui interdisent la discussion pour l’action collective dans le sens de la construction démocratique ont toujours profité, par le passé, au maintien du système en place. Or, aujourd’hui même, si l’équation diabolique qui veut prendre le pays en otage entre la peste du système ou le choléra du chaos pèse toujours dans la scène médiatique, le pays profond est de plus en plus réfractaire aux propagandes», écrit, de son côté, le président du RCD, Mohcine Belabbas.
Tandis que Soufiane Djilali estime que «l’Algérie est face à un immense défi : reconstruire, sur des bases rationnelles, une société aujourd’hui totalement désarticulée et délabrée. Il faut rétablir une échelle de valeurs conforme aux exigences du monde moderne». Des universitaires, à l’image de Fatiha Benabbou ou encore Mohamed-Lakhdar Maougal, décryptent la situation actuelle du pays à travers son arsenal législatif et institutionnel. De son côté, l’économiste Mourad Ouchichi met en avant la corrélation qui existe entre la transition politique et les changements opérés dans la doctrine économique du pays.
«Cet ouvrage se veut une contribution au débat sur la question de la transition démocratique en cours dans le pays, lequel débat est et restera un sujet absolument inépuisable puisque, même dans les pays où elle constitue une donne politique incontournable, la démocratie demeure un processus indéfiniment perfectible tant, il est vrai, elle subit des flux et reflux récurrents», précise Amar Ingrachen pour résumer un livre qui compte plus de 350 pages et sortira dans les librairies le 5 février 2016. *Ali Boukhlef : EL watan/ mercredi 27 janvier 2016
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*L’Algérie fait face à trois défis : l’illégitimité du pouvoir ; la crise économique avec ses conséquences sociales ; la corruption avec son corollaire, l’enrichissement illicite
Message de me Ali Yahia Abdennour
Je suis présent d’esprit et de cœur parmi vous pour vous dire que l’histoire, qui est un lien de mémoire collective, explique que les habitants de l’Algérie sont des Amazighs amazighophones et des Amazighs linguistiquement arabisés, appelés Arabes. Un peuple se construit par son histoire, toute son histoire, et l’apport des générations à travers les siècles.
Pour le peuple algérien qui est à la croisée des chemins, son passé n’est pas seulement un souvenir, une consolation, mais une lumière qui illumine l’avenir. Sans réflexion sur notre passé pour découvrir en termes politiques, culturels et sociologiques notre amazighité, nous perdons notre identité.
Le sentiment d’appartenance à l’amazighité est le plus grand ressort de toute action politique, qui est aussi une action sur l’histoire et dans l’histoire. De Jugurtha visionnaire militaire et politique qui a résisté à l’empire de Carthage, puis de Rome, à Kahina, à Fadhma n’Soumeur, aux martyrs de la Guerre de Libération, leur lien commun est d’avoir mené le combat du peuple et incarné sa source, car c’est des profondeurs de la nation, de l’irruption du peuple, vrai héros de l’histoire sur la scène de l’histoire, que doit venir toute impulsion révolutionnaire et libératrice.
Je crois à la nécessité et à l’utilité des contre-pouvoirs, à la prépondérance de l’intelligence sur le caractère, de la conscience sur la sensibilité, de la démocratie sur le totalitarisme. Il faut rechercher la vérité et la dire quoi qu’il en coûte, c’est là une éthique morale et une exigence politique. Il faut placer très haut la liberté, selon les mots de Chateaubriand : «La liberté peut regarder la gloire en face», et pour Victor Hugo : «Libérez la liberté, la liberté fera le reste.»
La liberté est une lumière, c’est le droit à la dignité humaine à laquelle il faut être attaché par conviction, par détermination, intelligence du cœur, car là où elle fait défaut, surgit la tyrannie. Il n’y a rien d’absolu, sauf la force de rester fidèle à ses convictions, à ses engagements quels que soient les risques et les dangers.
L’Algérie doit faire face à trois défis : l’illégitimité du pouvoir ; la crise économique avec ses conséquences sociales ; la corruption avec son corollaire, l’enrichissement illicite. Pour assurer aux clans du pouvoir une prolongation sans fin à la tête des institutions politiques, une seule condition, perpétuer le trafic des urnes.
Le pouvoir illégitime a peur des élections libres et crédibles. Il refuse les risques électoraux inhérents à la vie politique et préfère une victoire à la Pyrrhus, sans risque et sans gloire. Pour combien de temps le pouvoir va-t-il encore confisquer le suffrage universel ? C’est du peuple que vient le pouvoir, c’est dans le peuple que vient la légitimité, la souveraineté.
La corruption au sommet de l’Etat a atteint une cote d’alerte telle que le pouvoir est devenu une kleptocratie. Une caste de prédateurs a pillé les richesses du pays, assurés d’une totale impunité. La politique économique menée par le pouvoir n’a pas assuré le décollage économique en mesure de faire de l’Algérie un pays émergent et même développé.
Malgré une richesse sans précédent grâce à une providentielle manne pétrolière, le chômage a augmenté, le pouvoir d’achat a chuté et l’écart s’est creusé entre les riches toujours plus riches et les pauvres de plus en plus nombreux. Avec en prime une grave détérioration des hôpitaux et la régression sans fin de l’éducation nationale.
Le mécanisme actuel de notre économie est un moteur à trois temps : inflation importante bientôt à deux chiffres, hausse des prix, dévaluation du dinar. Le pouvoir qui se personnalise et se centralise à l’excès demeure inefficace non seulement dans le domaine des libertés et des droits de l’homme réduits à leur simple expression.
Mais aussi de l’économie du social et du culturel, où tous les indicateurs sont au rouge. Les proches du pouvoir, ses clans, les partis de l’alliance présidentielle, rehaussent son bilan par des éloges que seul le parti communiste soviétique réservait autrefois au camarade Staline. «Petit père des peuples», un Président qui dispose de pouvoirs démesurés confinant à la monarchie, où tout dépend de lui et de lui seul, n’est pas au service de l’Algérie, mais c’est l’Algérie qui est à son service.
Neil Kenneth a dit : «Je suis prêt à mourir pour mon pays, mais pas à faire mourir mon pays pour moi.» L’Algérie a besoin d’un chef d’Etat qui se sacrifie pour elle et non qui la sacrifie pour lui. Le printemps berbère du 20 Avril 1980 et le printemps noir de 2001
Des cadres et des militants politiques, à leur tête le docteur Saïd Sadi, qui se sont distingués par leur remarquable clarté de jugement et un regard neuf sur la question identitaire, ont étendu leur entreprise sur la vie politique intellectuelle et culturelle.
Ils se sont mobilisés pour faire du 20 Avril 1980 un rempart contre les tentations totalitaires du pouvoir. Pour Pablo Neruda : «Ils peuvent couper toutes les fleurs, ils n’arrêteront jamais le printemps.» Le printemps noir de 2001 s’est soldé par 126 morts, des centaines de handicapés à vie et des milliers de blessés. Les dirigeants de l’Etat, responsables de crime contre l’humanité, relèvent de la Cour pénale internationale.
Le président Bouteflika, par ses dernières déclarations sur tamazight, l’Académie berbère, Yennayer journée fériée, n’a aucun impact sur la Kabylie. Cela me rappelle les propos de Joseph Goebbels : «Le jour où les mots n’auront plus de sens, nous aurons gagné. Les mots qui n’ont aucun sens font partie de la langue de bois dont on chauffe ce pouvoir.» La femme algérienne possède les mêmes capacités que l’homme, les mêmes droits doivent lui être reconnus.
Le traitement qui lui est réservé révèle le degré de culture atteint par la société. La femme, qui veut partager sa vie avec un homme et donner un père à ses enfants, doit le faire par choix personnel et en toute liberté. Pilier du foyer, souvent serveur du couple, elle a les clefs de la maison et prend en main les intérêts de la famille.
Le fait majeur de la société est la volonté des femmes d’être les égales des hommes. Cette volonté s’exprime surtout à propos des problèmes auxquels elles sont confrontées, maîtresses de leur destin, maîtresses de leur fécondité, l’égalité dans le couple. La femme a des compétences qu’elle peut exercer dans les domaines de la vie politique, économique, sociale et culturelle parce qu’elle exprime ses revendications de liberté et sa place, sa juste place dans la société qui doit être égale à celle de l’homme.
Nombreuses sont les femmes qui mènent leurs activités professionnelles tout en gardant le patrimoine humain et spirituel de leurs origines. Pour les Oulémas qui ne veulent pas comprendre la nécessaire évolution du statut de la femme, mais autorisent par des fatwas les assurances ou les intérêts bancaires, pourtant interdits par l’islam, il y a une contradiction. Pourquoi alors ne pas privilégier les fatwas favorables aux femmes ?
En conclusion, la culture amazighe a une identité qu’il faut vivifier, car la domination culturelle et linguistique va de pair avec la domination politique. L’Algérie vivra, répondra à l’appel venu des entrailles de la nation, qui veut mettre fin à la dictature et instaurer la démocratie, le régime du droit et de l’Etat de droit, pour un avenir de liberté et de justice afin de relever les défis auxquels elle est confrontée. *Ali Yahia Abdennour/ paru dans el watan / mercredi 14 février 2018
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*Le collectif Nabni sur le thème : «Algérie rêvée».
Le think tank sonde les aspirations des algériens
En 2030, j’aurai 41 ans si Dieu me prête vie. J’espère, ce jour-là, m’être réalisée socialement et professionnellement.
Que l’Algérie sera réellement démocratique, que le mot corruption ne sera plus qu’un mot, que mes enfants iront à l’école publique sans que je m’en inquiète, que je puisse les emmener à la plage sans avoir à payer 3000 DA, qu’on puisse faire le tour de l’Algérie avant de penser à l’étranger…» Tel est le rêve de Yasmine, la vingtaine, l’une des internautes ayant répondu à un sondage lancé par le collectif Nabni sur le thème : «Algérie rêvée».
Hier, le remuant think tank a organisé à l’espace Sylabs (un magnifique lieu de création sis à Alger-Centre) un grand débat autour de cette même question : «De quoi rêvent les Algériens ?» Nabni a convié des intervenants de différents horizons (universitaires, artistes et autres entrepreneurs) pour dessiner ensemble les contours de ce que pourrait être le «rêve algérien», autrement dit un autre grand récit national après celui de 1954.
Ce fut l’occasion pour Nabni de livrer les enseignements de ce sondage réalisé par internet à l’été 2015 (précisément du 4 juillet au 17 août). Le sondage a recueilli 222 réponses. 80% des personnes qui ont répondu sont de sexe masculin, et 42% de cet échantillon ont entre 25 et 45 ans. «Nous avons retenu surtout les rêves à caractère collectif», précise Mehdi Damou, membre de Nabni, qui a présenté les résultats de ce sondage. «Nous avons également voulu éviter le piège ‘‘court-termiste’’ en se projetant à l’horizon 2030», a-t-il ajouté. Parmi les leçons de cette enquête d’opinion : «Les Algériens rêvent à nouveau de grandeur.» Les personnes sondées ont mis l’accent, en l’occurrence, sur le bénéfice à tirer des expériences des pays émergents, notamment asiatiques (Corée du Sud, Indonésie, Malaisie…) et des pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Un visuel transformait même l’acronyme anglais en «Brica», en y incluant l’Algérie.
Le sondage révèle, par ailleurs, une forte aspiration à sortir de l’addiction aux hydrocarbures avec, à la clé, un modèle économique misant sur les énergies renouvelables et l’agriculture saharienne, «notre pétrole vert». «Je rêve qu’un jour la fiscalité pétrolière ne représentera que 5% de la fiscalité de l’Etat (…). Je rêve de conduire la voiture algérienne de marque ‘‘Fatia’’ fabriquée en Algérie, et qui (détiendrait) 60% du marché algérien et 20% du marché africain et arabe», écrit un internaute. Autre projection souhaitable : «100% des besoins alimentaires satisfaits localement.» On se rêve aussi en nouvelle Mecque du tourisme méditerranéen, avec 10 millions de visiteurs à l’horizon 2030. Certains aspirent à une «Algérie mobile où l’on peut enfin se déplacer facilement dans et entre les villes».
D’aucuns appellent de leurs vœux une meilleure utilisation du territoire, en exhortant les décideurs à s’ouvrir sur les autres régions plutôt que de tout concentrer à Alger. Un citoyen recommande ainsi de «faire de Constantine, Annaba, Batna, Ghardaïa, Tamanrasset, de nouveaux pôles de développement d’industrie high-tech, TIC, solaire, touristique et commercial». Une autre doléance à méditer : «Investir sur la matière grise, l’éducation et de nouveaux leaders.» Un esprit éclairé préconise : «En 2030, le président a 45 ans (…) Il faut un président jeune et dynamique, à l’image de sa population.»
Un «DZ optimiste» va plus loin : «En 2030, un chiffre-clé : zéro vieux au pouvoir.» Enfin, retenons cette proposition grinçante : «Pour une Algérie propre… aux deux sens du terme.»*A noter que le sondage sera relancé, annonce Nabni, en martelant ce joli mot d’ordre : «Fahlamou, fahlamou, fahlamou !» (Rêvez, rêvez, rêvez !)…*Mustapha Benfodil / el watan/ dimanche 08 mai 2016
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L’Algérie : que sera demain ?
Par Ahmed Benbitour
Ancien chef de gouvernement
Alors que nous célébrons plus d’un demi-siècle d’indépendance, le devoir nous impose de nous interroger sur la situation du pays et son avenir.
Malheureusement, le proche avenir de la nation algérienne est plus incertain que jamais.
Chaque citoyenne et chaque citoyen algériens, où qu’ils soient, doivent s’interroger sérieusement et de manière responsable sur leur avenir immédiat et celui de leurs enfants dans le moyen terme.
Attention, il ne s’agit pas de faire peur ni d’alarmer inutilement nos concitoyens, mais de leur faire prendre conscience de la gravité de la situation et de leur dire de se préparer à l’évidence, de s’armer de courage et de conviction pour faire face par anticipation et par un sursaut salvateur avant la survenue de la catastrophe.
De l’analyse sereine de la situation économique, sociale autant que politique de notre pays, découle l’avènement d’un danger imminent sur l’avenir de la nation algérienne avec la forte probabilité d’explosion de la rue et de ses conséquences sur l’Etat, l’économie et la société.
La mauvaise gestion du pays apparaît clairement, lorsque l’on s’intéresse au classement international de l’Algérie, par rapport aux indicateurs de gouvernance : Indice global d’innovation 108e ; stabilité et sécurité politique, 111e ; Etat de droit, 111e ; qualité de la réglementation, 125e ; facilité à obtenir un crédit, 124e ; facilité à démarrer une entreprise, 106e ; sophistication du marché, 122e ; facilité dans la protection des investissements, 124e ; transmission du savoir, 124e ; TIC, 113e. Le moins mauvais classement est la 79e place dans les infrastructures.
En fait, la nation se trouve dans la situation d’un avion qui a perdu son pilote en plein vol et qui va fatalement s’écraser au sol, sauf que nous ne savons pas qui va ramasser les morceaux !
La gouvernance actuelle des affaires de la nation, approximative, hasardeuse, démagogique fait que la population souffre de cinq maux : l’absence de la morale collective, la violence qui devient le moyen privilégié de règlement des conflits entre individus, groupes d’individus et groupes d’individus et l’Etat, la corruption généralisée, l’indifférence envers l’intérêt commun et le destin national et le fatalisme.
Notre pays est dirigé par un pouvoir autoritariste, patrimonialiste et paternaliste qui vit de la rente et la prédation dans l’utilisation de la rente, alors que la rente est en diminution sensible et pour toujours. Autrement dit : un pouvoir faible, inadapté aux ambitions et aux attentes légitimes du peuple, et une rente en amenuisement !
Par le fait de ce pouvoir et de sa gestion résulte un Etat déliquescent en situation de pénurie de moyens de financement de son budget, car le prix du baril nécessaire à l’équilibre budgétaire est passé de 34 dollars en 2005 à plus de 115 dollars en 2013, alors que ce prix à l’exportation ne dépassera pas les 60 dollars en moyenne annuelle sur la prochaine décennie.
Un Etat déliquescent se caractérise par la généralisation de la corruption, l’institutionnalisation de l’ignorance et de l’inertie, le culte de la personnalité, la centralisation du pouvoir de décision entre un nombre réduit d’individus au lieu et place des institutions habilitées, l’émiettement du pouvoir entre les différents clans à l’intérieur du système. Malheureusement, l’Etat algérien correspond de façon évidente à l’ensemble de ces critères de définition d’un Etat déliquescent.
Comme résultante de ces mauvaises orientations et des décisions dommageables tant économiques que politiques, l’économie algérienne est vulnérable, volatile et fortement dépendante de l’étranger, en particulier en perte de moyens de financement de ses importations de biens de consommation essentiels. Pour s’en rendre compte, il suffit d’analyser la situation des équilibres financiers extérieurs sur les quatre dernières années.
Les recettes des exportations d’hydrocarbures sont tombées de 63 milliards de dollars en 2013 à 27 milliards de dollars en 2016, perdant 57% de leur valeur en quatre ans.
En contrepartie, la facture des importations de marchandises est tombée de 55 milliards de dollars en 2013 à 49 milliards de dollars en 2016, enregistrant une perte de valeur de 11% en quatre ans.
C’est une image saisissante de la grande dépendance de l’extérieur et de la vulnérabilité de l’économie algérienne dues, essentiellement, à la mauvaise gouvernance et l’absence de planification.
Ceci a eu pour conséquence la ponction sur les réserves en devises accumulées durant la courte embellie financière de 6 milliards de dollars en 2014, 34 milliards de dollars en 2015 et 30 milliards de dollars en 2016.
Loin de toute naïveté économique et en toute lucidité dans l’analyse de notre environnement et des projections sur le moyen terme, il s’avère que sur la prochaine décennie les recettes d’exportations ne couvriront que la moitié des dépenses d’importations de biens, auxquelles il faut ajouter le déficit chronique de la balance des services et le transfert des bénéfices des sociétés étrangères exerçant en Algérie. De fait, le stock de réserves de change sera épuisé en 2020.
D’où l’urgente nécessité d’une grande mobilisation pacifique pour sauvegarder la nation algérienne.
Mais la sauvegarde n’est durable que si elle s’appuie sur la prospérité de la nation.
Le succès de cette mobilisation exige la définition d’une nouvelle méthodologie qui s’appuie sur deux axes principaux : l’unification de l’objectif, ainsi que la diversification des modes et des instruments de mobilisation en vue d’atteindre l’objectif.
L’unification de l’objectif permet de bénéficier de la synergie entre les actions individuelles et collectives engagées vers l’atteinte de la sauvegarde et de la prospérité de la nation.
La diversification des modes et des instruments assure la mobilisation la plus large possible, d’une part, et permet de prémunir l’atteinte de l’objectif contre les réactions négatives de quelques parties prenantes, d’autre part.
Les tâches prioritaires pour atteindre l’objectif de prospérité et de durabilité de la sauvegarde se classent en deux dimensions : la refondation des institutions et l’éducation citoyenne. La construction des institutions concerne : la refondation de l’Etat, la refondation de l’école, la refondation de l’économie, la promotion des compétences nationales et la maîtrise de la numérisation.
La priorité de l’amélioration des comportements individuels et collectifs concerne tous les maux sociaux allant de la lutte contre la corruption, les passe-droits, la lutte contre le gaspillage, l’absentéisme, le népotisme, l’opportunisme, le laisser-aller, l’incivisme, le manque d’éducation citoyenne… Autrement dit, la construction d’une société qui repose sur les valeurs, les lois et les règles saines, où les individus se font confiance lorsqu’ils interagissent, où la bonne éducation et le travail sont des atouts de la réussite sociale et individuelle, où la justice prévaut, où la malhonnêteté, le vice et la brutalité sont proscrits comme mode de progression dans la sphère publique et combattues et dénoncées dans la sphère privée.
Aussi, rendre visible et vivant le socle culturel et identitaire algérien dans les programmes de formation ; créer un environnement culturel dans toutes les villes et villages algériens.
En conclusion, chaque Algérienne et chaque Algérien qui ont à cœur de sauvegarder l’Algérie, où qu’ils se trouvent, doivent se convaincre et intérioriser fortement l’imminence des dangers sur le futur proche de la nation algérienne. Ils doivent tous se mobiliser avec les modes et les instruments les plus adaptés à leur condition et moyens pour construire l’Algérie que notre jeunesse mérite.
**Ahmed Benbitour
*parue dans el watan / dimanche 16 juillet 2017
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*Révision sz la constitution
**Les intellectuelles s’impliquent
Dans une tribune intitulée «Constitution d’un Etat ou Constitution d’un régime», quatre intellectuelles développent une analyse très critique du projet de révision constitutionnelle. «On nous a souvent dit que l’histoire ne se répète pas. Elle semble plutôt bégayer et ne plus voir (…) que l’anathème et l’exclusion comme horizons d’une humanité malmenée par des pouvoirs en mal d’imagination», soulignent-elles.
Quatre intellectuelles au parcours universitaire dense, quatre femmes franchement engagées dans les débats qui agitent la société depuis des années prennent leur plume pour débattre de la révision constitutionnelle. Fatma Oussedik (sociologue), Khaoula Taleb Ibrahimi (linguiste), Louisa Driss Aït Hamadouche (politologue) et Fatiha Benabbou (professeur de droit) abordent, dans cette tribune intitulée «Constitution d’un Etat ou Constitution d’un régime ?», le projet de révision constitutionnelle qui sera soumis au vote du Parlement.
Mme Oussedik traite de la question de l’égalité des sexes et propose de contribuer au débat général «à partir de la question de la possibilité d’imaginer de faire figurer, dans la Constitution, la parité». De son côté, Mme Taleb Ibrahimi se penche sur la question identitaire et des libertés académiques en affirmant que la révision constitutionnelle révèle l’incapacité à «dépasser la culture politique foncièrement hostile à toute expression diverse et plurielle». Pour elle, la révision de la Constitution confirme que «les libertés fondamentales sont assujetties au bon vouloir de la loi».
Mme Driss Aït Hamadouche, quant à elle, assure qu’il s’agit plutôt d’une «Constitution d’un régime et non celle d’un Etat». «Pour qu’une Constitution soit le trésor d’un Etat et pas le butin de guerre d’un régime, elle doit représenter un projet national qui s’inscrit dans le temps long de l’histoire d’une nation et pas dans le temps court de l’histoire d’un pouvoir», écrit-elle. Enfin, Mme Benabbou, en sa qualité de constitutionnaliste, relève les incohérences et les contradictions que comporte le texte proposé au Parlement pour amendement : «Sous la pression des lobbies, ont été introduits des principes disparates, sinon contradictoires.
Il va de soi que l’absence de cohérence du texte mène vers l’instabilité constitutionnelle.» Les quatre intellectuelles, fortes de leurs compétences universitaires et surtout de leur engagement citoyen, n’ont pas limité leur tribune à l’analyse politiste ; elles réaffirment vigoureusement l’urgence de l’instauration d’un Etat digne des aspirations des Algériennes et des Algériens. «On nous a souvent dit que l’histoire ne se répète pas. Elle semble plutôt bégayer et ne plus voir dans la vie des hommes que l’anathème et l’exclusion comme horizons d’une humanité malmenée par des pouvoirs en mal d’imagination et ne luttant que pour leur maintien, en méprisant les aspirations de leurs citoyens à une vie juste et digne», concluent-elles.*Hacen Ouali / el watan/ mardi 02 février 2016
**Non à l’article 51
Après le tollé général dans la diaspora algérienne vivant à l’étranger, qui s’est insurgé contre cet article scélérat dont on dit que la paternité revient à Ahmed Ouyahia, après que différentes associations algériennes aient dénoncé sans succès cette infamie, c’est au tour de l’Alliance Nationale des Associations des Algériens de France (ANAAF) d’appeler au retrait de cet article ignominieux et insultant.
« Appel à Mesdames et Messieurs les députés et sénateurs du Parlement Algérien
Non à l’Article 51 : « Algériens de l’intérieur » contre « Algériens de l’Extérieur ». Les citoyens de la diaspora algérienne dans le monde sont une composante de la Nation algérienne.
Les autorités de l’État sont sur le point de faire voter un article (51) de la Constitution qui ampute les droits civiques et constitutionnels des algériens ayant une seconde nationalité du fait de leur naissance hors du territoire national ou du choix de leurs parents qui se sont expatriés pour des raisons historiques ou économiques.
Si cet article venait à être adopté dans la version finale de la Constitution, cela reviendrait à créer des « Algériens pure souche » et des « Algériens de pacotille ». Ce projet de révision constitutionnel a, en effet, été présenté comme une occasion historique d’écrire une page nouvelle de l’histoire démocratique du pays. Malheureusement son article 51 est l’expression d’une violente discrimination et d’une véritable stigmatisation, à grande échelle, qui jette l’opprobre et le doute sur le patriotisme de plus 8 millions de la population algérienne !
Si cet article 51 était adopté par le Parlement, la citoyenneté en Algérie serait donc inversement proportionnelle au nombre de passeports que les citoyens pourraient posséder.
Nous demandons donc le retrait de l’article 51 du projet de la constitution et de confirmer la liberté et l’égalité des citoyens, indépendamment de leur lieu de résidence. « Les algériens de l’extérieur » ne doivent pas être définis par rapport aux « Algériens de l’intérieur ».
Pour plus de précision, l’article 51 dans sa version de projet de révision constitutionnelle stipule que « L’égal accès aux fonctions et aux emplois au sein de l’État, est garanti à tous les citoyens, sans autres conditions que celles fixées par la loi. La nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’État et aux fonctions politiques ».
Cet article constitue donc un véritable danger pour les droits des citoyens algériens de la diaspora. Sa formulation anticonstitutionnelle et sujette à plusieurs interprétations risque de laisser passer l’injustice et l’inégalité sous couvert de la loi.
Signataires de cet appel, nous voulons affirmer notre attachement absolu à l’égalité de tous les citoyens algériens et exprimer notre refus de toute forme de discrimination et de restriction des droits à tout citoyen algérien.
Nous voulons également être les fers de lance et souhaitons que l’Algérie affirme son attachement à ces valeurs.
L’argument des défendeurs de la position discriminatoire est celui de la protection de la Nation algérienne des influences étrangères. Elle ne peut pas être avancée dans la démocratie transparente, promise dans le projet de révision constitutionnel, où le peuple élirait le représentant qu’il juge le plus à même de défendre ses intérêts.
Par ailleurs, notre histoire récente, relative à la tragédie nationale, montre que la pire malveillance pour la Nation algérienne n’a pas été le fait des algériens qui vivent hors du territoire national.
Nous demandons donc solennellement à ce que chacun des élus de l’Assemblée Populaire Nationale et du Sénat s’engage personnellement à défendre, pour l’écriture de la nouvelle Constitution, l’esprit de la déclaration universelle des droits de l’Homme et s’engage à refuser tout article proposé portant la moindre mesure discriminatoire. »*Par Kaci Haider | 02/02/2016 | algerie1.com
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*Retirez-vous en paix monsieur le Président
Monsieur Le Président,
Permettez-moi tout d’abord de prendre de vos nouvelles, d’espérer que vous allez mieux et de vous souhaiter un prompt rétablissement. Il ne s’agit ni d’un exercice convenu ni d’un préalable à une quelconque demande mais bien de l’expression d’une compassion et d’une empathie que chacun de nous éprouve à l’égard de son semblable lorsqu’il traverse des moments aussi pénibles dus à une mauvaise santé.
Croyez monsieur le Président, qu’à l’instar du peuple algérien dans sa totalité, je prie Dieu de vous épargner la douleur et la tristesse et de vous assister avec la plus grande bienveillance dans la pénible épreuve du passage, inévitable pour nous tous du reste, vers l’autre rive.
Seuls les plus sages d’entre nous s’y préparent avec la plus grande des sérénités. Je ne doute pas que vous en soyez, eu égard à votre érudition à votre culture et à votre conversion, fut-elle tardivement révélée, à la spiritualité islamique et à l’ambiance feutrée des zaouias, nous dit-on.
Connaissant l’intensité de votre foi en Dieu et en sa miséricorde et la profondeur de votre réflexion sur la fragilité de notre passage en ce bas monde, je mesure la sérénité qui ne vous quitte jamais lorsque vous sentez approcher par les moments de fatigue et de lassitude, le moment qui vous rapproche de la rencontre du Créateur. On dit que dans ces moments rares, on voit défiler en mode accéléré les moments importants de sa vie et on souhaite alors seulement que les ralentis évitent nos moments de turpitude, de faiblesse et d’abandon à ce qu’il y a de plus mauvais de nous en nous.
Comme à vous demander par exemple, monsieur le Président, s’il est vraiment raisonnable et utile de s’accrocher désespérément aux derniers oripeaux du Pouvoir ou de ce qu’il représente, aux seules fins de satisfaire on ne sait quel dernier soubresaut de narcissisme crépusculaire. Sans la moindre pensée pour toute une jeunesse qui n’arrête pas de piaffer et qui souffre d’être contrainte de se demander s’il fallait souhaiter votre mort – qu’à Dieu ne plaise- pour exprimer enfin son talent ou pour tout simplement exister.
Les trois-quarts de vos administrés sont des jeunes et ils ne peuvent se résoudre à se considérer hors-jeu alors qu’ils n’ont encore jamais eu l’occasion de tenter, au prétexte que les anciens jouent les prolongations, qu’il n’y a pas d’arbitre, que les règles ont évolué et que les spectateurs sont grassement payés pour assister aux mimiques aux jeux de rôles et au bal masqué. Que faut-il leur répondre ?
Que la maladie vous a tellement affaibli que vous souffrez plus de ne pas dialoguer directement avec votre peuple que des douleurs récurrentes de la maladie ?
Que vous comprenez les besoins et les envies de cette jeunesse qui ne demande qu’à se construire et à construire le pays, et que vous ne pouvez rien faire pour elle parce que vous avez perdu l’usage de la parole ?
Fort bien !
Qu’attendez-vous alors, monsieur le Président pour éloigner toutes ces silhouettes parasites, qui parlent pour vous, qui décident pour vous ? Qui prétextent une bronchite fulgurante au mépris des normes de la faculté pour faire rebrousser chemin au partenaire allemand, qui a eu le courage de braver les interdits français pour apporter la preuve que la coopération de l’Allemagne n’était pas réservée exclusivement à l’ancienne Europe de l’Est, et qui n’avait plus à faire la preuve de son respect des valeurs humanistes en réservant l’accueil que l’on sait aux réfugiés. L’Allemagne venait d’étonner le monde et de donner de la France patrie des droits de l’homme, l’image d’un pays rabougri, replié sur lui-même, et soucieux de ne pas trop contrarier la relève fasciste.
Nous avons accueilli Manuel Valls et nous avons bien apprécié le cadeau qu’il nous a envoyé en guise de remerciements. Mais nous avons reporté la visite de la chancelière allemande au prétexte d’une bronchite fulgurante, alors qu’elle était venue finaliser tant de projets nous dit-on qui auguraient d’un avenir plus engageant.
Faut-il que le développement d’un pays et son accès au progrès soient tributaires d’une quinte de toux, d’un mauvais virus ou d’une saute d’humeur ?
Faut-il penser qu’un pays de quarante millions d’habitants n’ait pas réussi à trouver une seule personne capable de remplacer l’irremplaçable en cas de bronchite ? Un premier ministre de circonstance, capable de jouer les utilités pour faire bonne figure et nous éviter les sarcasmes.
On nous dit, monsieur Le Président que, non seulement vous êtes en possession de tous vos moyens intellectuels mais qu’en plus, vous avez tellement envie de prendre votre part au devenir du monde, que vous souhaitez un cinquième mandat présidentiel. Serait-il alors irrespectueux de vous suggérer de convaincre la faculté pour être sûr de convaincre tout le pays. Les Algériens croient comme tout le monde à la science. Il leur arrive même de croire au miracle tant qu’il ne ressemble pas à de l’entourloupe et tant qu’ils ne passent pas pour des idiots.
Car au fond, et cela dure depuis des années, on leur demande de s’habituer au langage des signes, des courroies de transmission, des porte-parole, des proches, des amis du frère, des proches des amis du frère, des bruits du palais, des rumeurs des coursives, des murmures des cénacles et des chuchotements des zaouias et dès qu’ils demandent à voir et à comprendre ils sont éconduits avec plus ou moins de brutalité, selon le niveau de la douleur et l’humeur du moment.
Ils sont devenus un peuple otage, qui ne sait plus quoi attendre, qui ne sait plus à quelle sauce il va être mangé, qui attend le moindre éternuement, le moindre signe pour se perdre aussitôt en spéculations.
Quarante millions d’âmes sont suspendues à un thermomètre, à un froncement de sourcil, à la profondeur d’un regard pour savoir si demain il y aura ou non pénurie de médicaments contre le diabète, grève au lycée, tricherie au bac, ou qualification aux quart de finale de la CAF.
Alors monsieur le Président, il faudra bien que vous sachiez que notre jeunesse est comme toutes les autres jeunesses du monde.
Qu’elle veut se construire et prendre sa part à la construction du monde.
Qu’elle se fiche comme d’une guigne de savoir qui a pris quoi et combien.
Que la seule chose qui l’intéresse c’est de prendre son destin en main.
Alors, elle vous dit : retirez-vous sur votre Aventin, prenez de la hauteur pour mieux apprécier l’œuvre accompli, entourez-vous de ceux qui sont fatigués de vous avoir aidé à accomplir tant de miracles et qui ne demandent qu’à se reposer, et profitez ensemble du repos mérité.
Retirez-vous en paix monsieur le Président. Nous prierons nuit et jour pour votre santé et pour que le ridicule ne vienne pas achever tout un peuple.
Croyez monsieur le Président à ma plus grande sincérité et à tout le respect que je dois à l’homme, à la fonction et à l’image qu’il est sensé incarner.
*Par Abou Semmar / algerie-focus./mercredi 22 février 2017
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**Le FFS boycotte la session consacrée à l’adoption de la constitution
Le Front des Forces Socialistes (FFS) a annoncé avoir opté pour le boycott de la session des deux chambres du parlement consacrée à l’adoption de l’avant-projet de la révision de la constitution.
Dans un communiqué rendu public, mardi, le FFS écrit que « les deux chambres du Parlement se réuniront demain, mercredi 03 février 2016, pour l’adoption de l’avant-projet de l’amendement de la constitution proposé par le régime ».
Pour le FFS, « l’élaboration ou l’amendement d’une constitution constitue une étape décisive dans la vie d’une Nation, vu que cette opération est destinée, en théorie, à garantir la cohésion et la communion nationales. Malheureusement, le régime algérien a raté cette occasion et a fait de ce rendez-vous une occasion pour aggraver la situation du pays ».
Le plus vieux parti de l’opposition « considère que ce projet n’est qu’une continuité du feuilleton de la violence constitutionnelle exercée contre le peuple algérien, depuis la constitution de 1963″ et « ce n’est pas un texte qui est à l’origine de la crise politique, économique, sociale et morale que vit le pays, ce n’est donc pas un texte qui sortira le pays de cette crise qui s’aggrave de jour en jour ».
Le FFS rappelle que « tout projet constitutionnel doit refléter le plus large consensus possible » avant d’avertir que dans le cas contraire « il est voué à l’échec ».
Dans le même communiqué, le FFS « appelle tous les acteurs politiques et sociaux à entamer un processus constituant en vue d’aboutir à un consensus national basé sur l’Etat de droit, la démocratie et les droits de l’Homme ».
Pour conclure « le FFS considère que le projet soumis à l’adoption ne sert pas l’intérêt du peuple algérien et représente une menace pour la stabilité du pays et sa cohésion. Pour ces raisons, le FFS a décidé de boycotter cette session extraordinaire du Parlement ».*Par Lila Ghali | 02/02/2016 | algerie1.com/
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*Le chantier de la révision constitutionnelle s’éternise
**Etrange démarche et fausses surprises
15 avril 2011. Alors que les révoltes dans les pays arabes battent leur plein, le président Bouteflika prononce un discours à la nation et annonce sa volonté d’engager des réformes politiques.
Entre autres révisions, le chef de l’Etat insiste sur son souhait d’entreprendre une profonde réforme de la Constitution. Quelques mois après, il charge le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, de conduire des consultations avec la classe politique et la société civile. Sur la base de ces consultations, une série de textes de loi a été élaborée et adoptée par le Parlement. Il restait donc la Loi fondamentale.
Ce chantier s’éternise et bat tous les records en matière de retard accumulé. Vers la fin de l’année 2013, alors que le chef de l’Etat était encore en convalescence suite à son accident vasculaire cérébral (AVC), des rumeurs insistantes annonçaient la révision de la Constitution avant la fin de la même année. Il n’en fut rien. Le dossier est remis au placard et le clan présidentiel l’utilise pour justifier le quatrième mandat du chef de l’Etat, malgré son handicap physique et sa maladie. «Il faut parachever l’édification d’une Algérie moderne, avant de céder le flambeau à la nouvelle génération», expliquaient alors les promoteurs du 4e mandat.
Le slogan est repris par le président Bouteflika à l’occasion de sa prestation de serment, tout en appelant à l’élaboration d’«une Constitution consensuelle». A cet effet, il engage un second round de consultations, dont l’organisation a été confiée au chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia. Mais la démarche n’a pas eu les effets escomptés. Boycottées massivement par l’opposition, ces consultations ont été qualifiées de «dialogue du pouvoir avec lui-même». Une démarche biaisée qui a fini par prolonger les tergiversations du pouvoir.
Quatre ans de gestation
Dans quelques jours, le chantier fêtera son quatrième anniversaire de gestation. Mais l’accouchement se fera, visiblement, au forceps et en catimini. Car mises à part les propositions d’amendement publiées par la Présidence à la veille des consultations d’Ahmed Ouyahia, dont le rapport de synthèse n’est pas rendu public, personne n’est informé du contenu de ce projet.
Les citoyens, de leur côté, ne donnent pas l’impression d’être impatients de connaître les détails de «cette future Constitution révolutionnaire». Etrange ! Cela devient sérieusement problématique. A quoi sert donc ce processus si le citoyen et les partis politiques, notamment les proches du pouvoir, ne participent pas au débat sur le Constitution et ne connaissent rien de son contenu ? Cette «réforme» est faite pour qui ? Pour uniquement le pouvoir visiblement, qui a fini par tomber dans son propre piège.
En effet, à force de rejeter toute idée du changement, il a fini par convaincre les Algériens de vaquer à d’autres préoccupations et de ne pas croire à une possible «révolution» avec ce régime. Cela s’est d’ailleurs confirmé avec les dernières «fuites» sur le contenu de révision constitutionnelle et la date de son adoption par l’APN, qui n’ont pas capté l’intérêt de la population qui a adopté une attitude qui s’avère justifiée.
Le citoyen a certainement raison de ne pas mordre à cet hameçon parce que le chantier de la révision de la Constitution ressemble finalement à une montagne qui a accouché d’une souris. La mouture du projet, envoyée récemment aux hauts responsables de l’Etat, que nous avons pu consulter, ne contient aucune surprise. Il n’y aura ni création de poste de vice-Président ni réinstauration du poste de chef de gouvernement.
Le patron du FLN, Amar Saadani, qui insistait pour récupérer ce poste, sera surpris de voir que le Premier ministre sera toujours désigné par le président de la République et pas forcément parmi les membres du parti majoritaire au Parlement.
La seule «nouveauté» est la réinstauration du verrou de la limitation des mandats contenu dans l’article 74, qui avait été sauté en 2008 pour permettre à l’actuel chef de l’Etat de battre tous les records de longévité au pouvoir en Algérie. *Madjid Makedhi–El Watan-mercredi 08 avril 2015
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*Le signe de «l’échec total du pouvoir «
La CNLTD réunie mardi au domicile d’Ahmed Benbitour estime dans un communiqué rendu public que cette révision n’est que le signe de «l’échec total du pouvoir à réaliser le consensus national annoncé».
le projet de révision de la constitution est également vu par la CNLTD comme « une manœuvre pour camoufler la réalité de l’échec de la gouvernance du pouvoir ». Par ailleurs, la CNLTD a confirmé son intention de tenir prochainement un congrès de l’opposition.
Son instance en charge du suivi et de la Coordination ISCO s’y attelle déjà. La CNLTD a en outre salué le mouvement de protestation des populations du sud contre le gaz de schiste, estimant qu’il s’agit là d’un signe majeur de prise de conscience. Enfin, la CNLTD a annoncé la tenue de conférences thématiques sur « le gaz de schiste », « la transition démocratique » et « la Corruption ». *Par Abbès Zineb | 07/04/2015 |algerie1.com
**Une feuille de route pour des actions sur le terrain
Les acteurs de la CLTD se sont concertés, hier à Alger, en vue de préparer un certain nombre d’actions à mener sur le terrain.
Un congrès de l’opposition est actuellement en préparation, sa date sera fixée le 5 mai prochain à l’occasion de la réunion de l’ISCO. Un programme d’une série de conférences thématiques a été mis en place, dont la corruption et la baisse
des prix du pétrole.
Les menaces proférées le 19 mars contre l’opposition n’ont visiblement pas entamé sa détermination. Au contraire, les acteurs de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) décident de réinvestir le terrain. Réunis hier à Alger, ils mettent en place une feuille de route pour consolider leur démarche visant à «imposer la transition démocratique voulue».
En effet, la CLTD a tracé un programme pour l’organisation d’une série de conférences thématiques. Cinq rencontres seront consacrées, à partir de la semaine prochaine, aux «Conséquences de la chute du prix du pétrole», à la «Problématique de la corruption», à «La transition démocratique» et à la «Commission indépendante pour l’organisation des élections» ainsi qu’au «Danger de l’exploitation du gaz de schiste».
En plus de ces conférences, les animateurs de la CLTD se sont entendus sur la préparation du congrès de l’opposition. La date de sa tenue sera fixée le 5 mai, à l’occasion de la réunion de l’Instance de suivi et de consultation de l’opposition (ISCO) qui regroupe la CTLD et le groupe du pôle démocratique dirigé par Ali Benflis, ainsi que d’autres responsables politiques de l’opposition. Lors de cette réunion, la CLTD et ses partenaires réfléchiront également aux partis et personnalités à approcher pour prendre part à cet événement, et ce, avant de fixer la date du congrès.
Ces assises seront, selon leurs initiateurs, une occasion pour se concerter sur les actions à mener pour faire face à une situation inédite sur le plan politique. Le congrès, expliquent les animateurs de la CLTD, pourrait se tenir en mai prochain. A la question de savoir si le congrès aura lieu avant ou après la révision de la Constitution, certains membres de l’ISCO ont proposé sa tenue après l’adoption du projet de révision de la Constitution afin de connaître la stratégie du pouvoir.
«Selon les rumeurs, ce projet sera approuvé par les parlementaires dans un peu plus d’un mois, nous ne pouvons pas entreprendre des actions avant de connaître son contenu et de surcroît la stratégie du pouvoir», nous explique notre source. Hier, les membres de la CTLD ont rejeté cette suggestion dès lors qu’ils ne se sentent impliqués ni de près ni de loin à l’élaboration du projet de révision constitutionnelle. «Nous avons tranché la question en optant pour la tenue du congrès une fois les préparatifs achevés.
Le congrès sortira avec une deuxième feuille de route après celle de Zéralda», note un membre de la CTLD. Soufiane Djilali (président de Jil Jadid), Abderrazak Mokri (MSP), Mohcine Belabbas (RCD) ainsi que leurs partenaires rejettent en bloc l’initiative du président de la République portant sur la révision de la Constitution. «Le chef de l’Etat n’a pas tenu sa promesse. Cette nouvelle Constitution n’est pas issue d’une consultation consensuelle.
Dans son discours du 15 avril, il avait parlé d’une refonte en profondeur de la Constitution, ce n’est pas le cas puisqu’elle va être adoptée par un Parlement qui n’est pas représentatif», explique un autre membre de la CLTD. L’opposition conditionne, rappelons-le, son adhésion aux initiatives du pouvoir par la condition de créer une commission indépendante pour le suivi des élections et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée.*Nabila Amir-El Watan-mercredi 08 avril 2015
**de la terre brûlée à une terre dilapidée!
Le message présidentiel du 19 mars 2015 accablant l’opposition, accusée de pratiquer la politique de la terre brûlée, prend des résonances particulières au vu des développements de la scène nationale.
En osant cette image quelque peu catastrophiste, le Président ne croyait pas si bien dire, sauf que les parties ayant lancé cette entreprise destructrice ne le font pas pour arriver au pouvoir, elles y sont déjà. Si l’on demandait l’avis du simple citoyen à propos de l’accusation présidentielle, il répondrait qu’elle est fondée, mais elle s’applique au clan politico-affairiste qui maintient et tire profit du statu quo au sommet de l’Etat.
Loin de pouvoir brûler ni la terre ni les vaisseaux, l’opposition politique ronge son frein aux côtés de quelques pans de la société civile, luttant contre l’essoufflement et les tentatives de noyautage lancées assidûment par les appareils et les satellites du pouvoir. La participation symbolique aux rassemblements antigaz de schiste dans les villes du Sud, entre autres actions menées ces dernières semaines par l’opposition, n’a rien de mortel pour le pays. Il y a, au pire, assistance à populations en danger. Alors, lorsque le pouvoir cible l’opposition, il touche son propre clan.
Accessoirement, l’accusation de manque d’éthique professionnelle lancée contre la presse indépendante est valable pour les médias qui soutiennent la présidence à vie, parrainent le discours intégriste et se laissent aller à des dérives inquisitoriales. Lorsque le gouvernement promet de mettre de l’ordre dans sa cour médiatique, personne ne le croit. Elle est trop précieuse en temps de crise ou d’élection, si tant est qu’il y ait encore quelques ressorts de survie politique.
Mais à un certain moment, l’illusion n’opère plus, le vernis politico-médiatique se craquelle de toutes parts. Signe des régimes en déclin, les affaires de corruption et de dilapidation de biens publics, prioritairement le foncier, vont connaître leur vitesse de croisière et ne manqueront pas d’atterrir sur la place publique. Les dignitaires du régime vont alors s’apercevoir que leur pouvoir de prédation ne relève pas du sacro-saint et qu’ils risquent d’être comptables devant l’opinion publique, même s’ils ont accumulé suffisamment de ressources intra et extra-muros pour échapper à l’emprise de la justice. Il est rare que des lendemains de «victoire» électorale soient à ce point délétères.
Les quadruples vainqueurs des élections ont préféré construire le château de cartes du pouvoir et de l’enrichissement personnel, reléguant à des horizons incertains les perspectives de développement et de démocratie. Il est possible de limiter les dégâts, de réserver quelques voies de sortie et de reconstruction du destin national.
Le même message présidentiel du 19 mars mettait en garde, avec force menaces, contre la tentation de «démoraliser» le peuple. Or, l’une des dernières sources d’angoisse pour la population est d’apprendre qu’un opérateur qui a du mal à bien goudronner une route va se lancer prochainement dans un projet de partenariat pour la fabrication d’équipements de radiothérapie.*Djaffar Tamani *El Watan-mercredi 08 avril 2015
**FFS: la fin de la dictature des clan est proche
* l’issue de la crise ne peut advenir que par la sortie définitive de ce régime
Sous le signe de l’engagement militant avec la commémoration de l’assassinat d’Ali Mecili et celui de la question identitaire avec la célébration du 35e anniversaire du Printemps berbère, le Front des forces socialistes (FFS) a tenu un meeting des grands jours, hier, dans une salle Atlas comble. Si le meeting a choisi son ton dès le début avec des slogans hostiles au régime, le message du FFS, lu par son premier secrétaire Mohamed Nebbou, a signé une sortie des plus virulentes et sans complaisance aucune envers le pouvoir qui refuse «la solution pacifique et concertée du consensus national».
Armée, Constitution, lutte des clans, tamazight, le FFS n’a rien laissé au hasard de la politique et considère «proche la fin de la dictature des clans» qu’il souhaite la moins nocive pour le pays si le processus du consensus national est enclenché : «Quand on entame un processus de discussion, notamment avec les partis du pouvoir, nous sommes souvent en face de fonctionnaires de la politique au service d’un pouvoir qui a pris en otage un pays, son peuple, ses richesses et ses institutions. Nous leur avons tendu une feuille blanche pour qu’ils écrivent non pas ce que nous savons de leurs pratiques politiques de toujours, mais… un début de commencement de signe de changement». Le FFS attendait «le feu vert pour un changement concerté, graduel et ordonné…
Et ils nous ont fixé une ligne rouge ! Et quelle ligne rouge ! Non pas la sacralité de l’unité nationale, ni l’indivisibilité du territoire, ni la déclaration du 1er Novembre ou même le caractère républicain de l’Etat. Non, leur ligne rouge, c’est la légitimité du Président !» s’exclame le premier secrétaire avant d’enchaîner que la seule ligne politique du FFS, c’est de militer pour le changement du système de pouvoir et non pour le remplacement d’un Président par un autre.
«Nous avons toujours soutenu l’idée que le danger pour le pays était dans la nature du système et non dans ce Président ou un autre. Nous ne nions pas pour autant que ces dernières années, la crise se soit accentuée. Le peuple algérien, qui a payé un prix terrible les violences des années 1990, était en droit d’attendre, une fois la paix revenue, que soient enfin établies des règles politiques claires pour la conclusion d’un nouveau contrat national.
A l’intérieur du pouvoir et entre le pouvoir et la société. Au lieu de cela, la manne pétrolière aidant, nous avons vu fleurir plus fort que jamais la corruption à grande échelle, le népotisme, les campagnes d’intox médiatiques, les règlements de comptes à coups de révélations, l’instrumentalisation de la justice, la dilapidation des richesses nationales, la dépendance accrue à l’égard des hydrocarbures», précise le discours du FFS.
Et de noter : «Depuis des années, nous leur avons adressé des centaines de pages de propositions de sortie de crise. Ils n’en ont jamais tenu compte. Ils ont déformé et instrumentalisé certaines d’entre elles. Comme la réconciliation nationale qui, pour nous, n’avait de sens que basée sur la vérité et la justice… et la réhabilitation du politique. Leur réconciliation a ajouté de la confusion à la confusion. Du mépris au mépris. Elle a juste fait le lit des colères futures et d’autres confusions à venir.»
«L’armée doit être au service de la nation et non d’un clan»
Le FFS réaffirme que l’issue de la crise ne peut advenir que par la sortie définitive mais pacifique et ordonnée de ce régime. Et d’ajouter que «la ligne rouge n’était qu’une de ces ruses habituelles du pouvoir : le président ligne rouge. Mais quid des autres institutions ? Le DRS ? Le chef d’état-major ? La politique des lignes rouges qui partage le pouvoir entre des clans antagoniques est précisément ce qui maintient le statu quo et entrave le passage à un Etat de droit. Aujourd’hui comme demain, nous refusons cette perversion du jeu en boucle fermée où les partis politiques sont considérés comme des pions que l’un ou l’autre clan du pouvoir joue contre les autres. Nous refusons cette perversion du jeu politique… que nous considérons comme dangereux pour la sécurité et l’avenir de notre pays».
Et de rappeler qu’il y a à peine une année, «le peuple algérien a vécu dans une tension terrible, le climat malsain et dangereux qui a précédé l’adoption du quatrième mandat. Des gens ont pris le risque de mettre gravement en péril l’intégrité et l’unité du pays. Sans même attendre l’ingérence étrangère ! A eux seuls, ils ont amené le pays à deux doigts de l’explosion». Evoquant la sécurité du pays et le consensus national, le discours lu par Nebbou aborde le rôle de l’armée et rappelle l’attachement du FFS à la primauté du politique sur le militaire.
«La nature et le rôle des armées est fondamental dans la construction ou l’effondrement des nations ! Au FFS, la primauté du politique sur le militaire veut dire, par exemple, que la décision de la paix ou de la guerre est une décision qui engage l’ensemble de la nation et non une simple décision d’état-major… La primauté de la politique veut dire aussi que l’armée doit être au service de la nation et du consensus politique qui la soude et non au service d’un clan ou d’un régime. Et elle ne doit pas non plus être considérée comme un acteur externe au destin politique du pays. Ni considérée comme l’arbitre des luttes politiques.
Mais le garant de la continuité de l’Etat dans le respect du consensus politique le plus large. En l’absence d’un tel consensus, c’est tout l’édifice institutionnel, y compris l’armée, qui se trouve menacé par les turbulences de la crise.» Tout au long du meeting, l’appel à l’officialisation de tamazight est revenu avec insistance chez les intervenants et l’assistance. «La lutte pour tamazight langue nationale et officielle continue», affirme le FFS, avec le mot d’ordre «ni folklorisation ni ghettoïsation». *Nadjia Bouaricha-El Watan-dimanche 19 avril 2015
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