Soufisme et zaouïa en Algérie

**Cheikh Khaled Bentounes en messager du « Vivre Ensemble »

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Le chef spirituel de la Tariqa Alawiya était l’invité ce mardi du forum hebdomadaire. La salle s’est avérée pas assez spacieuse pour contenir l’assistance composée de journalistes, d’universitaires, de curieux. On a même relevé la présence de Monseigneur Teissier, ex Cardinal d’Alger. Il nous a dit être « l’ami de Cheikh Bentounes ».

Il va sans dire que le regard que porte le chef spirituel de la Alawiya sur la religion ne laisse pas indifférent, au moment où l’Islam est souvent associé à la violence par la faute de ceux qui s’en revendiquent en dehors de toute légitimité.

Mais l’invité de Liberté, plutôt  que de verser dans la polémique sur la religion, a préféré parler à son auditoire de la chose qui lui tient actuellement le plus à cœur : son initiative du « vivre ensemble ». Il revient d’emblée sur son récent déplacement au siège de l’ONU en pèlerin de cette démarche porteuse de paix et d’amour.

« Je vous demande de m’aider à répandre ce message, à lui donner une portée à la fois individuelle et collective », lance-t-il en s’adressant particulièrement aux journalistes. Cheikh Bentounes, fera un détour historique pour expliquer l’origine de son initiative.  «C’est une initiative qui est née dans notre pays, à Oran, lors du congrès féminin international qui s’est déroulé du 28 octobre au 1 novembre 2014 ».

Un congrès, pour rappel, qui avait réuni 3.000 personnes et un large panel d’universitaires qui ont eu à débattre de la problématique de la paix. Cheikh Bentounes, qui alterne dans son intervention humour et anecdotes, pour tenir en haleine son auditoire, dit tenir sa fierté de ce que cette initiative en faveur du « vivre ensemble » soit « une initiative de la société civile d’un pays arabe, musulman, africain qui la propose à l’ONU ».

Et au siège de l’ONU, le chef de la Tariqa Alawiya a dû se mettre en « mode » diplomatique pour faire partager son message. Selon lui, plusieurs pays comme le Chili, le Sénégal, le Mali, la France, les États-Unis, le Bénin y adhérent sans réserve. « J’ai même été reçu également par le conseiller d’Obama aux affaires musulmanes », dira-t-il sans en dire plus.

Pour autant, l’invité de Liberté ne sombre pas dans l’angélisme béat et admet que le travail est long et qu’il « nécessite des efforts et surtout des convictions chevillées ». Et pour cause, les voix de la guerre sont plus fortes que celles de la paix, regrette-t-il en déclinant des chiffres hallucinants de centaines de milliards de dollars pour financer cette violence.

« La violence coûte au monde plus de 9,47 trilliards » (1 trilliard = 1000 milliards de milliards, ndlr) indiquera-t-il tout en ajoutant : « C’est le prix de la violence en 2014 » !  Pour lui, le défi sera d’inverser cette tendance et de démontrer que « la culture de la paix reste plus rentable ».

Outre son initiative de paix, Cheikh Bentounes parlera aussi du fameux dialogue interreligieux en focalisant notamment sur la situation de l’Islam dans le monde. En revanche et comme à son habitude, il n’a pas été de main morte avec le Wahhabisme à qui il impute toutes les turpitudes commises aujourd’hui au nom de l’Islam, « une religion de paix, de tolérance, d’amour du prochain » insiste-t-il.

Il met le doigt aussi sur la puissance financière mise au service de la promotion de la version wahhabite de l’Islam. « L‘université de Médine produit 45.000 imams pour 110 pays. Alors imaginez à combien de personnes ils s’adressent dans leur prêches wahhabites et salafistes !», dit-il. Face à cette puissance financière, il admet que « ce n’est pas facile de résister ». C’est un peu David contre Goliath, mais il faut se battre pacifiquement. Sans vouloir être polémique, le chef de la Tariqa Alawiya, vilipendera « les discours de haine lancés par les intégristes ». **Par Abbès Zineb | 12/05/2015 | .algerie1.com/

Forum de Liberté :  Cheikh Khaled Bentounes en messager du « vivre ensemble »

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*La Tidjaniyya : il était une fois…

Par : zoubir ferroukhi

Comment comprendre le soufisme ? Quel rôle pour la zaouïa en Algérie ?

Quelle place pour les tarîqat soufies aujourd’hui et demain ? Et d’autres questions encore que nous nous sommes posées, face à une conjoncture plus que jamais favorable, sinon exceptionnelle dans cette direction évidente qui est celle de l’essor aujourd’hui, ou, si l’on veut, du nouveau tournant des zaouaïas et, de manière plus générale, du soufisme dans notre pays.

Avec cette constante à l’esprit que le soufisme et les zaouïas ont été longtemps décriés, pourquoi et par qui, alors même que leur participation à la résistance face à la conquête coloniale et, par la suite, durant la guerre de Libération a été gigantesque ; nous avons voulu fouiner dans l’histoire, remontant les siècles pour les interpeller. Faible mot que ce dernier, quand il s’agit de questionner en même temps l’avenir. Et l’entreprise nous parut trop touffue pour en rester là, tant les données sont immensément abondantes, disparates, voire même contradictoires, les historiens eux-mêmes n’étant pas toujours d’accord. Alors nous préférâmes rouler par nos propres moyens et partir à la rencontre des zaouïas et des soufis, leurs tarîqat et leurs cheikhs. Comme ils sont disséminés à travers les quatre coins du pays — l’Algérie compterait au moins 300 zaouïas —, nous avons choisi les bases des quatre tarîqat les plus en vue en Algérie, pour une compréhension plus fluide et plus directe : la Tidjaniyya, la Alawwiya, la Rahmaniyya et la Hebriyya. L’accueil est toujours sobre et courtois là où l’on va dans ces lieux beaux et si calmes, reflétant l’humilité et la paix : les zaouïas de nos ancêtres. Nous commençons aujourd’hui par la tariqa soufie qui, vraisemblablement, connaît le plus de fidèles et revendique pas moins de 350 millions d’adeptes dans le monde : la Tidjaniyya.
Wilaya de Laghouat. Une centaine de kilomètres environ au nord-ouest du chef-lieu. La fin du printemps a rendu à la terre semi-aride sa dureté rocailleuse et grisâtre, et les touffes d’alfa finissent de sécher dans l’oubli, faute de mieux. L’endroit est perdu quelque part sur les Hauts-Plateaux, entre le djebel Amour et les premiers contours sahariens, comme un bijou périmé dans son écrin usé, et loin de tout il ne reste du palais de Kourdane que des ruines et des souvenirs disparates d’un passé à la fois relativement somptueux certes, mais ambigu aussi, dans la mesure où il ne reflète pas plus l’austérité légendaire des maîtres soufis que le site choisi pour un palais, sec et sans personnalité. De gros pigeons s’enfuient dans un bruit d’ailes affolant, dérangés par notre passage dans le grand salon du premier étage, quand nous foulons le carrelage qui part en miettes éparpillées sur un sol prêt à s’écrouler un jour proche. Du balcon du premier étage du palais, la vue à l’extérieur du grand jardin encore bien entretenu nous fait repérer l’ombre géante, traversée peu auparavant, d’un arbre centenaire qui abrite dans un coin le carré où sont disposées des tombes de quelques-uns des descendants du cheikh Sid-Ahmed Tidjani, illustre cheikh qui jeta les bases de la confrérie qui  portera son nom, à Fès, en 1777, où il séjournait en s’instruisant auprès du cheikh de la tarîqa Kadiria de Sidi Abdelkader al-Jilani, pour la développer ensuite à travers le Sahara, le Touat (Adrar), le Soudan, la Tunisie, au Moyen-Orient, plus loin en Asie et plus près de nous en Afrique.
Le palais de Kourdane demeure un autre symbole que l’on tient à venir visiter à Laghouat depuis de lointains pays. Le nom de ce palais sonne un peu comme une appellation de la profonde Afrique, alors qu’il s’agit de la chaîne de montagnes située derrière le palais, qui forme le djebel Amour à son tour rattaché à l’Atlas saharien. L’intérêt du lieu est lié à la présence d’une source d’eau qui surgit de l’Atlas et baigne les terres avoisinantes. C’est un descendant du fondateur de la tarîqa qui construisit ce palais à la demande de son épouse (1888), surnommée à l’époque Princesse des sables. De l’extérieur, la vue est impressionnante : architecture en arcades, terrasses à ballast, le tout ressemblant à un mas de Provence planté au beau milieu des portes du désert.
Le lendemain, sous un soleil du Sud écrasant, nous visiterons à quelques encablures de là, à Aïn Madhi, fief de la tarîqa Tidjaniyya, le ksar entièrement bâti de pierre taillée construit par la tribu des Ouled Salah il y a plusieurs siècles, et qui côtoie la zaouïa. Ce ksar est une antiquité en plein air, à l’abandon, remarquablement restauré en partie et délaissé pour de vagues motifs, et dont les murs hauts de plusieurs mètres risquent à tout instant de s’affaisser. Un certain Madhi Ben Yakroub, sultan arabe, aurait été le premier à découvrir la source d’eau qui permit le peuplement progressif de la région et avant même la construction du ksar tout autour. C’est une évocation importante ce ksar pour les Tidjanis et adeptes de toute la tarîqa Tidjaniyya qui s’étend ainsi dans de nombreux pays du continent africain jusqu’en Égypte et ailleurs dans le monde, en revendiquant officieusement pas moins de 350 millions de disciples. Car c’est là, à Aïn Madhi et dans ce ksar, que la lignée des Tidjanis trouve ses racines.

De rite malékite
et de tendance ash’arite
Le faste de l’époque a disparu avec ses promoteurs. Mais là n’est pas le plus important. Car le véritable enjeu aujourd’hui c’est en réalité de bien connaître, pour la tarîqa Tidjaniyya comme pour toutes les autres tarîqat, le contenu de la mission sociale et éducative que disent devoir remplir les adeptes du soufisme, et qui, pour beaucoup, n’est pas tout à fait compris, des siècles après l’arrivée des premiers soufis en Algérie (au XIIe ou XIIIe siècle), sinon passe pour être totalement inconnu pour la plupart des Algériens. La tarîqa Tidjaniyya s’illustre, cela dit, par son impact considérable en Afrique en effet, notamment au Soudan et au Sénégal, et en quantité de fidèles d’ailleurs de loin plus nombreux dans d’autres pays du continent qu’en Algérie. Elle semble être plus implantée dans ces pays et autrement plus présente aussi bien dans la vie politique que dans tous les autres secteurs.
À deux reprises, des délégations de haut niveau conduites par des descendants directs de cheikh Sid-Ahmed Tidjani sont parties de Laghouat (en 2004 et en 2009) pour intervenir dans le conflit du Darfour au Soudan, porteuses de message de paix. Elles ont été reçues de façon quasiment officielle à Khartoum. À Dakar, au Sénégal, l’ex-président Abou Diouf reste un Tidjani convaincu qui a hautement honoré, durant son mandat, les cheikhs de la tarîqa. Les exemples de la présence remarquable de la Tidjaniyya dans le monde sont légion.
Or, le pilier principal du soufisme est surtout constitué du dhikr, on le sait, c’est-à-dire l’évocation répétée plusieurs fois du nom de Dieu, l’étude du Coran, l’étude de hadiths (récits rapportant des paroles ou des actes du Prophète Mohammed), la lecture du Coran. L’ensemble se déclare entièrement de rite malékite (“madhhab maliqi”, qui ne se contenterait pas d’une analyse superficielle du texte à l’égard du Saint Coran et de la sunna) et asch’ara, du nom de l’imam irakien Abou al-Hassan al-Asch’ar, descendant d’un compagnon du Prophète Mohammed, et qui développa un courant de pensée théologique de l’Islam se basant en gros sur la dialectique (kalam plutôt que falsafa). Peut-être s’agirait-il ici de l’explication globale, voire principale, de la raison d’être du soufisme, et, partant, des tarîqat et des zaouaïas, la nuance entre ces deux dernières est que la première initie la démarche, pendant que la seconde est l’organisation qui sert à mettre en œuvre cette démarche. De fait, il s’oppose donc au mouvement wahhabite dont le fondement est le salafisme, en référence aux salafs, premiers musulmans des trois premiers siècles après le Prophète Mohammed, mouvement qui prône une approche littéraliste de l’Islam. Ce mouvement, rappelons-le, refuse, en effet, le culte des saints — et stigmatise donc ouvertement les zaouïas, à son tour  —, comme il refuse également la démocratie et la laïcité qu’il accuse de “corrompre la foi musulmane”. Enfin, rappelons encore que les salafistes se disent vouloir imiter le Prophète Mohammed  en tout, y compris dans leur façon de s’habiller ou de manger, les plus célèbres d’entre eux étant At-Tirmidhiy et Ibn Taymiyyah dont les œuvres contribuèrent à développer le dogme fondé sur le reniement des quatre écoles de jurisprudence sunnites, (les madhahib : maliqi, hanafi, chafiî et hanbali) et à disputer en même temps les courants soufis et ascha’rites.(Liberté-26.08.2010.)

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*LAHBIB TIDJANI, EN CHARGE DE LA TArIQA TIDJANIYYA

“Nous sommes une confrérie musulmane, non une secte”

Liberté : Quelle est l’audience actuelle de la Tidjaniyya ?
Lahbib Tidjani : En Algérie, l’audience de la Tidjaniyya n’est pas considérable comme dans d’autres pays. Toujours est-il que d’après l’étude faite par un scientifique européen, nous pouvons chiffrer notre tarîqa à quelque 350 millions d’adeptes dans le monde. C’est un chiffre non officiel, mais tous les responsables de la Tidjaniyya sont formels : l’entrée de nouveaux adeptes partout est quotidien. Ce n’est pas du folklore, et c’est une école, non une secte.

Vous ne faites pas de politique…

Tous les responsables se défendent d’en faire une activité. Et du reste, nous n’y connaissons guère. Mais comme devoir national, la politique nous interpelle parfois comme tous les citoyens. En revanche, la Tidjaniyya ne s’oppose pas à l’activité quotidienne de son adepte si celui-ci est versé dans la politique, sauf qu’il ne doit pas y avoir contradiction avec ses croyances religieuses. Notre cheminement est celui d’une société musulmane qui appelle à l’islam. Nous privilégions de propager la juste parole et non de tuer ni même de désigner du doigt le mécréant.

L’existence des zaouaïas n’est pas reconnue par tout le monde…
 On a collé au tassaouf certaines pratiques qui nous sont en réalité étrangères et  avec lesquelles nous n’avons aucun lien. Cependant, est-ce que les musulmans, tous, pratiquent leur religion comme l’a indiqué le message du Prophète (QSSSL) ? Alors, si maintenant nous voyons des musulmans se marginaliser à titre individuel, doit-on pour autant condamner l’ensemble de la communauté ? C’est la même problématique.

L’organisation de la tarîqa a une certaine ressemblance avec la franc-maçonnerie, du point de vue structurel, dit-on …
Nous nous sentons tout à fait éloignés de cette ressemblance. La franc-maçonnerie cache l’image de Dieu par celle de l’hypocrisie. Ils parlent en effet de l’Architecte en Chef, pourquoi donc ont-ils honte d’évoquer le nom de Dieu Tout-Puissant. Et la base de leur activité, c’est la dissimulation. Nous sommes une confrérie musulmane, non une secte qui se forme généralement autour de n’importe quoi.

Dans un certain sens, peut-on dire que les zaouaïas se sont quelque peu éclipsées de la scène en Algérie ? Pourquoi ? 
Les zaouaïas ont connu une certaine indifférence, un recul, oui. Puis, vers le début des années 1980, elles ont regagné leur audience. Mais le lobby opposé à notre existence a repris le dessus et a écarté les zaouaïas de la scène. Ce n’est qu’avec la venue à la tête de l’État du président Abdelaziz Bouteflika, que nous sommes retournés enfin à nos origines, à nos sources qui ont délivré notre identité nationale, pour y puiser l’essentiel. (Liberté-26.08.2010.)

**Il est le onzième du rang dans la lignée de khalife Cheikh M’hamed Tidjani Khalifa est décédé

Le cheikh M’hamed Tidjani Khalifa, général de la tarîqa Tidjaniyya, 11e du rang, est décédé mardi à la suite d’une longue maladie. Il était à la tête de la plus grande confrérie d’Afrique, depuis le décès de cheikh Abdedjebar en 2006. De sources crédibles, le successeur sera, selon le règlement de la zaouïa, le membre le plus âgé qui sera élu à ce rang de khalifa général. Le nom du cheikh Ali Tidjani Ben Larabi a été avancé. Il est à noter que le défunt s’est chargé d’organiser le séminaire international de la zaouïa Tidjaniyya, qui s’est déroulé à Laghouat, et divers colloques nationaux. Rappelons, enfin, que la zaouïa Tidjaniyya a offert ses bons offices en vue d’une réconciliation dans la province du Darfour au Soudan.(26.08.2010.)**Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a adressé mardi un message de condoléances à la famille du défunt cheikh Mohamed Ben Mahmoud Al-Tidjani, Calife général de la tarîqa Tidjaniyya dont voici le texte. “C’est avec une grande affliction que j’ai appris le décès de cheikh Mohamed Ben Mahmoud Al-Tidjani, calife général de la tarîqa Tidjaniyya, qu’Allah bénisse son âme et l’entoure de sa grâce. Dès son jeune âge, le défunt apprit le saint Coran et les préceptes de la tarîqa Tidjaniyya de ses chouyoukh, ce qui lui a permis d’accéder au rang de calife général et d’imam de la confrérie. Le défunt a emprunté le chemin de Dieu en propageant les valeurs de l’islam. Le défunt a répondu à l’appel du Tout-Puissant laissant derrière lui une pieuse pensée chez ses compagnons et ses disciples parmi ceux qui portent en eux le saint Coran et qui ont consenti de grands sacrifices pour défendre l’islam. En cette douloureuse circonstance, je vous présente mes sincères condoléances, implorant Dieu Le Tout-Puissant de combler le défunt de ses bienfaits, de lui accorder Sa Sainte Miséricorde et de l’accueillir en Son Vaste Paradis aux côtés des croyants et des sincères. Je prie Allah de vous inspirer la patience et la résignation devant sa volonté et de vous en rétribuer.” 

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**La pierre philosophale existe bel et bien !

La ville d’Annaba accueillera, les 11, 12 et 13 décembre 2010, la septième édition de ce festival itinérant, organisé annuellement par le Cnrpah. Il sera question de l’œuvre de l’éminent savant algérien, Abou Abbas Ahmed Ibnou Ali Al-Bûnî, “le plus grand alchimiste de l’islam”.

Le Festival international Soufisme, culture et musique s’intéresse, cette année, à la portée pratique du soufisme dans le cadre d’un colloque international, qui aura lieu  les 11, 12 et 13 décembre à la salle de conférences de l’hôtel Sabri d’Annaba, sous le haut patronage de la ministre de la Culture et du wali d’Annaba.
Organisé annuellement par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah), vingt-deux pays (Algérie, Allemagne, Azerbaïdjan, Bulgarie, France, Inde, Iran, Italie, Japon, Jordanie, Kazakhstan, Liban, Macédoine, Maroc, Ouzbékistan, Russie, Suisse, Syrie, Tadjikistan, Tunisie, Turquie, Yémen) participent à cet évènement qui s’intéresse cette année à la pensée d’Abou Abbas Ahmed Al Bûnî, un éminent savant qui naquit à Annaba et qui vécut au XIe siècle. “Il est né à Annaba. Après plusieurs voyages (Tunisie, Alexandrie, Le Caire, La Mecque, Jérusalem, Damas, où il a rencontré le savant Ibnou Assaker), Bagdad, il est retourné en Tunisie (ou l’Égypte) où il mourut. Il a écrit environs quarante ouvrages, mais ses œuvres les plus connues sont Chams el maâref el koubra et Yanabiê el hikma. Ahmed Al-Bûnî s’est intéressé à plusieurs sciences, dont la chimie, l’astronomie, le houroufisme et l’alchimie”, fait remarquer le Dr Zaïm Khenchelaoui, le coordinateur scientifique du colloque. Et d’ajouter : “C’est le plus grand alchimiste de l’islam et un grand soufi qui est connu dans le monde entier. Mais, hélas ! son ouvrage le plus connu, Chams el maâref el koubra, n’a jamais été édité en Algérie. Il a aussi montré comment construire des carrés magiques composés de nombres entiers généralement distincts, écrits sous la forme d’un tableau carré.”
Outre l’important apport de cet homme à la pensée arabo-musulmane et même universelle, il sera question, durant les trois jours du colloque, de l’étude de la problématique de l’Homo Universalis dans le soufisme opératif.
“Ce colloque est une rencontre entre académiciens qui réfléchissent sur le soufisme. Nous insistons sur la rigueur scientifique”, explique notre interlocuteur, qui n’ignore évidemment pas que la rigueur scientifique est l’éternel reproche qu’on fait au soufisme.
Par ailleurs, l’alchimie est le thème central de ce colloque, mais pas l’alchimie qui consiste à transformer les métaux en or, plutôt l’alchimie qui tend à atteindre une certaine perfection dans le comportement, et à devenir un homme universel.
Un homme qui deviendrait lui-même la pierre philosophale. “C’est un travail intérieur, psychologique, spirituel et initiatique”, estime M. Khenchelaoui. L’alchimie telle qu’elle est abordée par Al-Bûnî est la relation qu’entretient l’homme avec Dieu ; une manière pour l’homme d’atteindre une perfection qui le rapprocherait davantage de son créateur. “L’émir Abdelkader consacre, dans Kitab el maouaqef, une partie à l’alchimie et dit que ce n’est pas le fait de transformer la terre en or, mais tout un travail sur soi ; un travail intérieur”, a-t-il signalé. Car “le soufisme est le fait de comprendre les choses de manière plus profonde. C’est la conscience même de la pratique religieuse”.
Al-Bûnî est un personnage fascinant certes, mais c’est sa symbolique qui importe le plus pour les organisateurs de ce colloque qui développera la pensée d’Al-Bûnî, surnommé par ses contemporains Kindy Ez-Zaman.(Liberté-05.12.2010.)

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*Sidi Lakhdar Benkhelouf,poète et soufi du 16é siècle

**Personnage mythique du XVIe siècle, Sidi Lakhdar Benkhelouf, décédé à l’âge de 125 ans à Mostaganem, a été réhabilité au cours de la soirée du lundi 30 juillet 2012 à la fondation, les Amis de la rampe Louni-Arezki (Casbah). A cette occasion, le musicologue et chercheur Abdelkader Bendaâmache a animé une conférence-débat, la première du genre, pour réhabiliter cette immense personnalité et érudit qu’était Sidi Lakhdar Benkhelouf. Poète populaire au grand talent, dont l’oeuvre importante est chantée il fut un soufi convaincu et combattit l’invasion espagnole durant l’année 1558. Apportant son témoignage sur cette immense personnalité, le président de la Fondation, Arezki Aït Aoudia, a souligné qu’en 1962, il entendait déjà parler de lui. Mais, Sidi Lakhdar Benkhelouf est resté inconnu du grand public. «Tenant compte de l’importance du personnage historique, il est de notre devoir de réhabiliter la mémoire des personnalités culturelles, historiques d’une part, et de l’autre, encourager les chercheurs à approfondir davantage leurs travaux pour la préservation du patrimoine historique», affirme M. Aït Aoudia. Dans une salle archicomble, Abdelkader Bendaâmache évoque la richesse biographique et poétique de cette légende qui vient d’être réhabilitée. Le premier livre sur Sidi Lakhdar Benkhelouf a été publié en 1958 avec 74 poésies populaires et jusqu’en 2007, un deuxième livre a été mis sur le marché national.

Soufisme et zaouïa en Algérie

 Dans un de ses poèmes portant sur la bataille, le 26 août 1558 contre des forces espagnoles à Mezeghrane, le poète écrivait: «Les Arabes et les Kabyles ont combattu ensemble l’invasion espagnole. Offrande de Dieu, aux deux chefs qui ont combattu ensemble l’ennemi.» «Beaucoup de choses que nous ignorons encore de lui», selon le conférencier, qui a été quelque peu gêné par des interventions hors sujet. «Quand un spécialiste ou chercheur parle d’un sujet, il faut écouter, au lieu de se lancer dans des réactions émotives», ont souligné des personnalités présentes, à l’image du maître de l’andalou Ahmed Serri et de cheikh Namouss, qui s’est déplacé pour l’occasion, malgré son âge avancé (97 ans). Léguant un trésor inestimable, l’écrivain renommé Kaddour M’Hamsadji, très connu sur la scène littéraire nationale, dira à ce propos: «La connaissance de l’histoire et la préservation du patrimoine national dans toutes ses dimensions, constituent les bases de l’avenir des générations futures.» Sidi Lakhdar Benkhelouf, à l’âge de 50 ans, fit un grand voyage à Tlemcen pour accomplir un acte de dévotion à l’endroit de Sidi Boumediene, le saint patron de cette ville d’où la légende d’«El Amana», ou le legs du saint savant à son illustre hôte. Avec la même ferveur spirituelle, à l’age de 78 ans, Sidi Lakhdar Benkhelouf, se rendait pendant l’été 1558 au mausolée de Sidi Abderrahmane Ethaâlibi, le saint gardien d’Alger, sis à l’entrée de la Casbah, pour célébrer, en fidèle disciple, du saint savant, une louange avec une profonde méditation de reconnaissance à la mémoire du grand savant et humaniste Sidi Abderrahmane Ethaâlibi. Patrimoine précieux, la bâtisse garde à nos jours, les traces des hommes qui ont fait l’histoire de l’Algérie éternelle. Un genre de rencontre à même de réhabiliter les personnalités historiques dans différentes disciplines, notamment la poésie et la musique.(L’Expression-01.08.2012.)

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La saga des M’rabtines

*ENTRE LÉGENDE, FICTION ET RÉALITÉ

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Dans la vie quotidienne des populations citadines et rurales, il n’est pas un fait merveilleux ou extraordinaire raconté par un Mokadem (le chambellan) qui n’obtienne immédiatement créance auprès du saint (M’Rabet, ouali.)

Dans les histoires relatées par nos grandmères, nous avons tous été, durant une bonne partie de notre existence, subjugués par les contes se rapportant aux faits (et méfaits) des « Ghoual » (les ogres) des « Djenoune » (les génies) des « Azzam », des Chayatines et autres personnages légendaires et/ou mythiques. Nous avons été aussi impressionnés par les histoires de sorciers et exorcistes et, la crédulité aidant (frisant parfois l’hystérie) notre sens de la logique, de la réalité s’en sont retrouvés émoussés conférant à cette situation une inaptitude au raisonnement, à la déduction et à la synthèse. Aussi , nombreux (et nombreuses surtout) versent dans une croyance et un attachement débridés ne connaissant, comme les primitifs, que la force, n’admettant comme dogme que celui voué au culte du saint local. Et c’est précisément cette disposition d’esprit qui amène des populations entières à tout accepter des M’Rabtines soucieux de leur faire admettre sans contrôle les histoires les plus invraisemblables destinées à renforcer leur prestige et leur notoriété. Les information que nous publions en direction de notre fidèle lectorat sur certains saints vénérés sont la transcription fidèle de conversations tenues avec d’éminents hommes de foi et de culture tels cheikh Belghoul (Aïssaouas) Baba Chérif Chouaib (Éducateur émérite) et d’autres.

SIDI MANSOUR EL GUECHI 
À environ 10 kilomètres d’El Harrouch sur la route de Annaba on aperçoit le tombeau de Sidi Mansour originaire de Béni Guecha. Selon Baba Chérif Chouaib qui nous a rapporté le fait, il est attribué à ce saint homme la faculté de faire abattre des malédictions terribles sur tous ceux et celles qui prêtent de faux serments près de son mausolée.

EL M’RABETA KOUACHIA 
Originaire d’Ouled Achour, El Kouachia revenait un jour de Aïn Fakroun (Oum El- Bouaghi) vers Aïn M’lila. Il lui fallait pour arriver à destination contourner l’imposant Djebel Guerioune. Écrasée de fatigue et harassée, merabta Kouachia ne voulut pas faire le détour et résolut de séparer le massif en deux. Elle frappa le sol du pied et instantanément il se produisit une brèche par laquelle elle put passer. La sainte femme fut enterrée près de cette brèche et la légende rapporte qu’à la suite des funérailles, un olivier poussa subitement et plus tard des dizaines d’oliviers poussèrent. La population de la région de Aïn M’lila vient souvent en pèlerinage sur leslieux et lorsque la Zerda est organisée, on dit que les oliviers s’agitent et frissonnent également. Ces faits nous ont été relatés par Ami Bouha, une figure incontournable à Aïn M’lila.

SIDI BOUKACHABIA
De son vrai nom Sidi Belkacem Ben El-hadj-Said, ce vénérable personnage doit son surnom à la Kachabia qu’il affectionnait particulièrement. Affilié à une importante confrérie religieuse dont il était le mokadem, Boukachabia avait semble-t- il le don de divination étant l’ami de Dieu (Habib Rabi), ce saint homme avait reçu ce don d’Allah et s’en servait pour punir tous ceux qui se rendaient coupables de méfaits.

SIDI TERAÏ BENHAMLA
Ce vénérable personnage est enterré au douar Ouled Anane( Aïn M’lila) et a vécu au temps de Mohamed Tchaker Ben Abdellah, bey de Constantine. Cet homme avait une solide réputation de sagesse et de savant (alem). Ses admirateurs prétendent que le bey était venu un soir lui rendre visite pour tester ses pouvoirs . Le Bey fut transformé en femme qui reprit sa forme. Cette légende est à rapprocher de celle de Salah Bey avec El Ghrab.

SIDI BELGACEM BENGUERBÂA 
Membre de la confrérie des Rahmania, Sidi Belgacem Benguerbâa habitait la bourgade de Téleghma à une quarantaine de kilomètres de Constantine. La population l’entourait d’une grande dévotion et ses admirateurs lui prêtaient des pouvoirs surhumains. On dit à Téleghma que le saint homme se serait placé devant un train en marche sans avoir été écrasé ! La locomotive s’était immobilisée immédiatement et le conducteur effaré serait descendu de sa machine et aurait fait acte de soumission à Benguerbâa. Cette légende se rapproche de celle de Sidi Mohamed Benbelgacem (Boussaâda) et de celle de Sidi Amara Benboudiar ( N’bails Guelma).

SIDI AMARA BENBOUDIAR 
Ce ouali résidant près de la station de chemin de fer de Nador (Hammam N’bails), est issu de la confrérie des Rahmania. Il est relaté que ce religieux aurait arrêté un train en marche en étendant tout simplement la main dans la direction de la locomotive ? et ce, afin de lui permettre d’effectuer la prière de l’Açr.

SIDI HAMEIDA ANNABA 
Ce vénéré personnage habitait dans la région de Annaba et a acquis uneréputation de sainteté auprès des crédules population annabies qui affirment que le Saint homme pouvait être arrosé d’eau bouillante sans subir la moindre brûlure… Effarant !

SIDI ALI TAYAR OU ETTAYER
Par le temps d’aviation qui court, il est intéressant de parler d’une légende répandue au sein de la population de la région des Maâdid (M’sila). Il s’agit d’un saint homme dont le tombeau se trouve dans une maison à Tazerout. Ce personnage aurait, selon les dires des habitants de la région, reçu d’Allah le don remarquable de circuler dans les airs qu’il utilisait en volant sur tous les points où se tenaient les zerdas, ziarates et autres hadras afin de s’assurer de l’exécution stricte des préceptes du Saint Coran. Ceux qui n’observaient pas les prescriptions du Livre Sacré étaient châtiés grâce à l’intercession du saint homme auprès d’Allah.

SIDI BELGHIT Sidi Belghit 
est enterré dans une mosquée située à quelques encablures de la ville de Sedrata. Ce vénérable personnage vivait à l’époque de Salah Bey. Il est attribué à Sidi Belghit quantité de « miracles ». Un autre merabet, du nom de Sidi Mabrouk dont la mosquée était située à quelques kilomètres de celle de Sidi Belghit, vivait en mauvaise intelligence avec ce dernier,. Il est raconté qu’un jour, Sidi Mabrouk eut l’audace de tirer un coup de canon sur la mosquée de Belghit brisant un magnifique palmier situé près de la dite mosquée. Pris de colère, Sidi Belghit riposta et son tir fut si violent qu’il ruina l’importante demeure de Sidi Mabrouk. Ce dernier tenta en vain de reconstruire son habitation dont les murs s’écroulaient à chaque tentative de reconstruction par la simple volonté de Sidi Belghit. On prête à ce saint homme d’avoir permis grâce à son pouvoir à Salah Bey de traverser sans encombre avec son armée, un oued en crue et étendant son bâton tout comme Seyedna Moussa pour la traversée de la Mer Rouge. En reconnaissance, Salah Bey fit construire une très belle mosquée qui existe encore.

SAYED EL M’CID, LALLA FRIDJA ET LES AUTRES
Il est rapporté dans la légende entourant Sayed El M’cid ( Sidi M’cid) que ce saint homme de couleur noire et originaire du Sénégal prodiguait des exorcismes aux personnes ( souvent des femmes) «habitées» par un Djin malfaisant. En contrepartie, Sayed El M’cid, qui avait élu domicile dans une des grottes du Rocher qui porte son nom, exigeait la tenue d’une Zerda (repas collectif)et le sacrifice d’un taureau ( adjmi) noir. Les entrailles de ce taureau étaient lancées du haut du Rochet dans le Rhumel attirant des dizaines de vautours nichés dans les rochers. Quant à Lalla Fridja, elle possédait la faculté d’enrichir tous ceux qui empruntaient Aouinet El-Foul et qui lui rendaient visite. L’adage populaire dit que celui qui visite Lalla Fridja «Toufroudj Alih» Toujours dans ce contexte, d’illustres saint sont quotidiennement visités à Constantine par la gent féminine venue implorer une intercession des ouali Sidi Rached ou Benabderahmane auprès du Créateur. la liste est longue lorsqu’on sait que la Vieille-ville Constantinoise abrite les tombes d’une vingtaine de Mirabets. Les divers faits extraordinaires attribués à ces saints hommes ne doivent nullement étonner car dans tous les pays du monde et chez les peuples, les superstitions, les croyances et les légendes sont fortement ancrées. Nous n’avons, dans cette modeste saga signalé que quelques cas fidèlement rapportés de la bouche d’érudits et de chouyoukhs. L’énonciation des faits miraculeux colportés par la vox populi concerne un certain nombre d’histoires identiques ou imitées telles la transformation en lion, l’arrêt des trains, le changement en femme, l’invulnérabilité, la brèche dans les montagnes etc. En tout algérien somnole un croyant convaincu. Sa passion dominante et son attachement absolu à la religion font que le nombre d’adeptes dans les confréries ne cesse d’augmenter. L’influence de ces dernières est tellement importante que lors d’évènements nationaux ou locaux, il est systématiquement fait appel à ces confréries afin de bénéficier d’un soutien moral (et réel). Cette manière de faire, fortement ancrée au sein de la société rurale en particulier, fait que les gens emploient à l’égard des saints les qualificatifs les plus élogieux frisant parfois le fanatisme : sidi «Flène» père de la bénédiction, pivot de la religion (kotb), gardien et fleur du pays, sentier des malheureux (Ghaout), détenteur des secrets (hafedh esser), possesseur de pouvoirs surnaturels, refuge des nécessiteux, espoir des craintifs. Et l’énumération est encore longue surtout lorsqu’on sait par exemple que pour la seule wilaya de Mostaganem, il a été recensé pas moins de trente-huit M’Rabtimes. Édifiant, n’est-ce pas !! Sidi M’Hamed : Loghrab a été aussi comme ces derniers saints où en particulier Sidi Rached, Sidi Lakhdar, Sidi Boumaiza et Sidi Sakhri, dans le paisible village d’El-Milia, Sidi Mansour, en Kabylie veillent sur leurs populations. (Le Courrier d’Algérie-26.10.2010.) 

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**Point de vue et réaction-commentaire aux articles d’ELAyam.2

*Envoyé le 01/05/2016 à 1 mai, 2016

LES ZAOUIAS : DU HAUT DU CIEL CETTE BRILLANCE DES ETOILES NOUS ECLAIRE par mr@bet

Les forces du mal s’attaquent aux lieux de culte et le spiritualité nationale

Les commentateurs de l’histoire de l’Algérie et les scribes de la propagande malveillante discréditent la glorieuse révolution de novembre en lui collants des attributs rocambolesques et des motivations insensées. Une raison de ce jugement est cautionnée par leur omission volontaire et calculée d’occulter un acteur majeur de la résistance à l’occupant : le berceau réel de la révolution, le terreau de la révolte ininterrompue, foyer du djihad, catalyseur du combat armé et surtout refuge de la culture algérienne et de ses différentes composantes sociétales et spirituelles : la zaouïa , Banal et accessoire serait le fait de citer les accomplissements de Abdelkader Djilani , Bouamma ,el-Haddad, el-Mokrani, Boumaza , Fatma en’soumer et autres géants du djihad contre l’occupant français, après 1830. Bien avant et cela depuis 15 siècles quand l’Algérie berbère fut islamisée, tant notoires et connus sont leurs accomplissements contre les ennemis, et leurs services au pays. Leur dévouement à l’Algérie et leur contribution à sa survivance ne requièrent aucune plaidoirie, elles sont inscrites en lettres d’or dans les chroniques et les annales.
Ces glorieux hommes ont été hélas l’objet de critique dans divers cercles profanes des dogmes modernistes ou islamistes scélérats. Les auteurs de diatribe contre la zaouïa ont pour crédit que discours stériles, commérages, accusations diffamatoires, et n’ont aucun service à offrir à la nation et au peuple. Durant les années d’incertitude et de confusion post-indépendance, l’unique œuvre concrète des penseurs officiels enfantés par l’Algérie « révolutionnaire » et les deux courants idéologiques antagonistes (laïc – islamiste) a été de démolir l’image de la zaouïa et de ses vénérables figures de proue, les garants de l’Algérie musulmane et de l’identité de son peuple. La poursuite du progrès a été le prétexte de cette croisade contre la source première et les dépositaire de l’islam millénaire authentique, la zaouïa et ses porte-drapeaux, les confréries et cheikhs soufis héritiers de sidi Abderrahmane, sidi Boumediene, sidi el Houari, sidi Lakhdar Benkhlouf, l’émir Abdelkader.
Selon un plan de reprogrammation de la mémoire collective opéré après l’indépendance, les cheikhs ont été dénigrés; soumis aux pires sévices physiques et moraux, à l’harcèlement médiatique, administratif, et judiciaire, aux jugements arbitraires et condamnations expéditives, à l’assassinat, à l’interdiction d’enseigner, et finalement à l’obligation de fermer leurs lieux de culte !
La mission de liquidation que la France n’avait jamais osé imaginer entreprendre en profanant ces lieux de culte, a été assumée par des algériens, par procuration, comme c’est le cas aujourd’hui avec les profanateurs des mouvements berbérophones et l’espion franco-Kabyle Rachid Neggaz au service du MAK..
Le rôle primordial des zaouïas durant les révoltes a été occulté, les cheikhs souvent diffamés, par nul autre que
- les utopistes du socialisme frauduleux,
- leurs alliés de la décadence, sécularistes, « sorbonnards » militants de la dernière heure,
- les réformateurs de la nahda,
- les ministres du culte soudoyés par le wahhabisme et le partenaire ibadite (mozabite) adeptes de diverses configurations « fondamentalistes » sources de toutes les discordes.
La nébuleuse du dénigrement était souvent financée par les corrompus souverains wahabites de l’Arabie saoudite et pays du golf.
Le constat, de ce retournement après l’indépendance de l’histoire de la colonisation, transcrit la vengeance française contre les hommes qui lui avaient infligée une défaite humiliante et la perte d’un empire. Cette vendetta s’est opérée par tiers interposé : ses nombreux agents et les DAF (déserteurs de l’armée française) infiltrés dans les rouages du mouvement nationaliste avant et après 1962 ! Conséquence de ce stratagème l’islam a été, en particulier depuis le coup d’Etat le Président Ahmed Benbella enfant de la zaouia de Maghnia (Ouest algérien). Ce coup d’Etat, déguisé en 1965 de « redressement » de 1965, détourné et dénaturé sous les coups de discours empruntés aux philosophies apparues au milieu du 19ième siècle et dont les élites algériennes d’alors adoptèrent les rudiments. Certains réclamant une « purification » de la religion, par des procédés salafo-wahhabites, d’autres prêchant carrément son abandon et celui des lois religieuses par l’instauration de la laïcité/matérialisme d’essence athéiste.
Cette offensive généralisée fut l’œuvre d’illuminés rassemblés dans la nébuleuse de la subversion, dont certains membres sont aujourd’hui toujours en exercice et en activité :
- les initiés de la franc-maçonnerie (loges du Caire, de paris, de Rome),
- les cancres instruits par les orateurs de la nahda et charmés par la révolution industrielle et son vernis scientiste.
- les agents commandités de paris (« DAF » et sorbonnards), taupes infiltrées au sein de l’ALN/FLN , ayant détourné et neutralisé le sursaut nationaliste et la ferveur populaire musulmane en l’écrasant par la dictature et son adjuvant le pouvoir personnel,
- les illusionnés du marxisme/socialisme qui se trompant de cible, déversèrent rancunes et aigreurs (de leur stérile et inféconde existence) contre les nobles de la nation qu’ils enviaient.
L’amalgame et la diffamation devinrent des armes légales de la propagande lancées contre les saints, marabouts, vénérables cheikhs soufis, talebs (récitants, enseignants, guérisseurs).
Traités de collaborateurs, de traitres, de rétrogrades, de charlatans, nombreux ceux qui abandonnèrent leur service à la communauté et s’isolèrent loin du tumulte du système despote et totalitariste qui entre autres avait renversé l’autorité légitime de la révolution (GPRA). Dans l’euphorie de l’indépendance, le peuple innocent, naïf, confiant en ses nouveaux orateurs démagogues avait baissé les bras et entamé sa mise en esclavage sournoise. Une illustration de ce procédé subtile d’asservissement conçu dans les laboratoires du communisme. Œuvre des talmudipèdes soviétiques, est notable dans l’objectif réel du service national, modèle de conditionnement, de gaspillage de ressources humaines, de restrictions civiques, de fraude idéologique, de punition collective, d’humiliation individuelle, et nullement conçu comme sacrifice ou acte patriotique devant servir le pays ).
Voici, les centres d’endoctrinement et de formation/franc-maçonnerie :
Tunis : zeitouna; Caire : nahda, frères musulmans, loges; Mecca-medina :wahhabisme; France : armée , Sorbonne, Services consulaires en pays arabes et nord Afrique.
Les armes de déculturation dirigées contre l’Algérie visaient essentiellement la zaouïa et le soufisme
L’islam en Algérie est en plein mutation sur un ‘islam modéré’, moins violant, plus tolérant et conviviale avec les trois religions du livre qui protègera les communautés : chrétiennes, juives et musulmane, la porte de la zaouia leur est ouverte. L’objectif final consistant en un déracinement des convictions millénaires de la masse populaire, le bannissement de la culture musulmane acquise depuis 15 siècles et les valeurs préservées, même après 130 ans de colonisation, dans ces établissements d’apparence insignifiante et souvent précaire, isolés du monde extérieur, à l’immobilier anodin, mais dans lesquels des musulmans à la foi inébranlable se façonnaient en préparation des défis à venir. Par ailleurs, nombre de zaouïas de renommée internationale attiraient des élèves de pays voisins (africains) ou ils emportaient leur savoir et confrontaient les vagues d’évangélisation et d’assimilation. L’enseignement dispensé riche et varié, basé sur le sunnisme et rite malékite, pouvaient s’enorgueillir d’offrir l’apprentissage et l’exégèse du coran, le hadith, le « fiqh », la langue arabe classique, les sciences, l’éducation civique inspirée du modèle par excellence du prophète (QSSL).
Aussi controversiste que cela parait, le danger menaçant la survie de l’Algérie a été d’abord dirigé contre la zaouïa et ses vénérables adeptes et leurs cheikhs défenseurs de la culture et valeurs ancestrales face en premier lieu à la France et aux les mouvements berbérophone MAK , BARAKAT, etc.
Harcelée par le colonialisme, accusée de « bidaâ » (innovation condamnable) par les wahhabites, et de rétrograde par les illusionnés du modernisme/socialisme/matérialisme, la zaouia ne doit sa survie qu’à un miracle divin tant acharnés furent ses ennemis. Avec elle, la culture et les traditions de l’Algérie, l’islam authentique, l’identité nationale, l’intégrité du territoire, la dignité des hommes et des femmes ont été sauvegardés avant et après 1962. Les traditions religieuses ayant survécu à 130 ans de colonialisme subirent alors des attaques internes plus pernicieuses, préparant le terrain aux extrémismes de diverses dénominations.
Des changements eurent lieu, notons les commémorations personnelles décrétées solennellement (19 juin en Algérie) pendant que le sacré et noble jour du mouloud annabawi était arrêté « jour ouvrable » ! .Le mouloud annabawi est aboli par les prêcheurs wahhabites qui ne pointent jamais le doigt vers la « fête du trône » en Arabie saoudite, commémorant la colonisation de l’Arabie par ibn-Abdelaziz saoudi , allié de la couronne britannique et ami du ministre juif Balfour ! Exposer en détail les mécanismes des changements opérés pendant plus d’un siècle par ces frauduleux porte-paroles de l’islam déborde le cadre restreint de ce media, un résumé de la succession de changements enregistrés suffira à éclairer la transformation et la reformulation de l’islam au profit du fondamentalisme.
Les adversaires de la zaouia algérienne
Tous les conflits qui ont lacérés l’islam en Algérie pendant la décennie noire ont pour origine l’ingérence du « socialisme boumédiéniste » dans la gestion des affaires religieuses et le façonnement de la vie spirituelle du peuple par l’autorité sous la dictature, selon de nouvelles normes et convictions personnelles et de « créer un homme nouveau » à leur choix. Cela s’est terminé par un échec, avec la chute du mur de Berlin ?
Le peuple dans sa majorité faisait appel aux zaouïas pour préserver son identité et ses convictions, ses traditions culturelles imprégnées de spiritualité musulmane. Parfois teintées de pratiques locales populaires, mais constituant un efficace bouclier contre l’assimilation, efficace mêmes lorsque entaché d’innovations non condamnables et n’affectant naturellement pas la « aâqida » du croyant: sa foi fondamentale, son attachement aux préceptes d’adoration d’allah et son amour du prophète (qssl).
Sous l’œil attentionné du cheikh, la masse populaire était prémunie de toute aliénation orchestrée par des vagues de campagnes d’évangélisation, d’assimilation, de naturalisation, toutes menées sous la menace et les représailles, le génocide systématique et la famine, l’élimination physique, le chantage politique et économique.
Cette endurance, patience, résilience séculaire du peuple glorieux forgea sa volonté au combat contre l’occupant et le prédisposa à l’avènement du 1er novembre 1954 !
La zaouïa et les cheikhs ont été les garants des commandements dictés par le coran et la sunna du prophète (qssl). Après avoir recueilli respect et amour de leurs compatriotes, grâce à leur noblesse, sagesse, savoir, compassion pour le faible et le démuni, ils ont formé les hommes aguerris et parés de foi en allah et en son prophète (qssl). Des combattants déterminés au sacrifice suprême qui dans la bataille se disputaient l’accès au rang de martyr.
Ce monument de la résistance contre l’envahisseur a survécu à toutes les tentatives d’éradication, grâce à l’attachement d’un peuple profondément croyant à ses valeurs, et à ses zaouïas en reconnaissance aux innombrables services rendus à la nation par les gardiens de ce temple du nationalisme et du savoir.
Tous les témoignages des moudjahidines attestent de leur formation militante au sein de cet institut. Forteresse et terreau de la préservation de l’identité nationale avant et pendant la colonisation. Elle fut le prototype de l’échelle réduite de la société algérienne, la communauté, le village, le douar, la tribu, ou la confrérie. Sous la conduite d’un guide spirituel dont l’autorité était consacrée par son respect de l’islam authentique et sa dévotion à l’amour du prophète (qssl). La zaouïa fut l’institution de substitut de l’état érigé par l’émir Abdelkader, une fois la défaite consommée et la colonisation établie. La population fragmentée se réorganisa en une société composée d’une multitude de communautés adhérant au rite malékite et embrassant différentes confréries toutes se réclamant du soufisme.
Regroupés autour des pôles spirituels et religieux des zaouïas, la société conserva sa culture et érigea des défenses contre les tentatives d’assimilation qui par vagues successives et incessantes furent lancées contre elle.
La vérité historique a ratifié la mission de préservation de notre culture et de notre identité. La mission accomplie par la zaouïa a été la sauvegarde de nos intégrités et notre identité culturelle.
Plus de 700 zaouias sont réparties à travers le territoire national, dont 22 en Kabylie, ces lieux de cultes constituent un véritable et gigantesque rempart infranchissable qui continu à résister aux provocations des mouvements berbérophones de la Kabylie (MAK et BARAKAT). Les zaouias sont aussi garantes de la paix et de la stabilité du pays.

**Chef de la Zaouite El mourabitoun (Sidi Daho. W de Sidi bel abbès)

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123 réponses à “Soufisme et zaouïa en Algérie”

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