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Si la barbe procurait la foi

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Si la barbe procurait la foi, Marx, Freud et Engels figureraient certainement, à cause de leur barbe fournie, parmi les hommes les plus pieux de ce monde alors que Lénine se trouverait parmi les hommes de foi moyens, vu que sa barbiche était plus réduite. Si le couvre-chef donnait la connaissance, alors Aristote, Platon, Socrate, Descartes, Einstein et tous les autres qui ne portaient rien sur la tête figureraient sans conteste parmi les plus grands ignorants de la planète. Or, on sait bien que ce n’est pas ainsi que va le monde et que le sentiment religieux n’est pas fonction de la longueur du poil de la barbe tout comme le savoir et l’intelligence n’ont rien à avoir avec le poids ou la grandeur de la calotte, du turban, du bonnet, du chapeau ou de tout autre accessoire que l’on porte sur la tête.
Que ceux qui nous ont rapporté cette nouvelle habitude de mettre sur la tête un haut turban chami (du Cham) se rassurent, cela ne leur donne pas plus de savoir et ne les rend pas plus religieux. Ni dans les faits ni à notre regard, mais si cela pouvait avoir un effet, c’est juste sur le sens à donner à un pareil comportement.

L’Algérien orientalisé
En réalité, il est difficile de comprendre comment un Algérien décide, un jour, de changer de coiffe et de porter un couvre-chef venu d’ailleurs. Tout le monde sait, et tous les téléspectateurs auxquels il s’adresse, savent que ce n’est pas original, que ce n’est pas authentique, que c’est de l’imitation de posture, de l’imposture comme diraient certains. Est-ce que quelqu’un peut vraiment croire qu’il suffit de mettre un turban pour devenir savant? Suffit-il alors d’avoir la même barbe qu’Aristote pour devenir Aristote lui-même? Suffit-il d’avoir les moustaches de Dali pour devenir un peintre aussi grand et aussi extravagant? Suffit-il d’être malentendant pour devenir Beethoven? Ou bien suffit-il de regarder les pommes tomber pour devenir Newton? Notre bêtise ne fait que grandir et lorsqu’elle ne nous prend pas par la main, lors de l’enfance, elle nous prend par le cou plus tard.
Pour ceux qui ont eu l’occasion de le voir, là coincé sous son turban venu d’ailleurs, ils ont dû remarquer aussitôt que cela ne collait pas. Que l’Algérien est plus naturel dans notre turban à nous ou alors sans turban.
D’ailleurs, pourquoi faut-il se couvrir la tête lorsqu’on doit parler religion sur un plateau de télévision? Qui a fait ou ramené cette fetwa? Et quand? A notre connaissance, cela n’a aucune relation, ni du point de vue religieux ni du point de vue cognitif.
Cela stupéfait tout simplement que de vous retrouver un jour, sans vous y attendre, devant un Algérien habillé à la syrienne, à l’égyptienne ou comme ceux d’ailleurs. Certains ont même dû voir dans nos mosquées ceux qui, parfois, arrivent avec ce tissu blanc à carreaux rouges que les gens du Golfe portent sur la tête. Quel effet cela fait-il?
Non, ce n’est pas interdit et nous n’avons pas du tout l’intention de déposer une pétition pour interdire aux gens de s’habiller comme ils veulent. Seulement, voilà, il nous semble que c’est une question de personnalité, de conscience de l’identité. D’autant plus que c’est à la télé que cela se passe. Non, pas celle de Khelladi, mais une autre, privée celle-là et il ne s’agit pas de Chems Eddine qui, lui au moins, et malgré tous les dérapages qu’on peut comptabiliser en l’écoutant, cultive un comportement typique de chez nous. Il s’agit de quelqu’un d’autre sur une autre chaîne dont nous tairons le nom par pudeur. Une chaîne qui n’a pas trouvé mieux à faire que de vêtir ce monsieur en «étranger». Est-ce pour tromper les Algériens? Est-ce parce qu’elle n’a pas confiance en les nôtres? Si tel est le cas, qu’elle mette à la place un Syrien et qu’elle cesse d’imiter les apparences!
La religion n’a pas fini d’être utilisée par les médias de nos jours, surtout les télévisions satellitaires où, parfois, il suffit d’un petit local et d’un matériel en bon état pour faire tout un tapage. N’importe qui peut, de nos jours, parler de religion. Le mécanicien disserte sur les versets coraniques, le marchand de légumes expose ses théories sur la véracité des hadiths. Le coiffeur passe ses nuits à chercher le miracle scientifique dans le Coran. Le commentateur de matchs de football essaie, dit-il, de prouver que le théorème de Pythagore existait déjà dans le Coran sans se rendre compte que Pythagore a existé avant le Coran. Le carreleur est persuadé, pour sa part, que l’art de poser les carreaux sur le sol est une science révélée à tous les prophètes. Et puis pourquoi ne voilà-t-il pas que le microbiologiste se mette, lui aussi, de la partie pour nous expliquer qu’il faut se laver les mains parce que c’est dit dans le Coran! Arrêtez donc s’il vous plaît!.

Notre religion est autre
A entendre tous ces bonhommes, surtout s’ils s’installent de tout leur poids, dans une gandoura noire, sous un grand couvre-chef blanc, ou s’ils mettent en relief une barbe blanche, on croirait que du Coran, on pourrait tout extraire. Du pain, de la viande, des légumes, des maçons, des armes, des usines, des gisements de pétrole… etc… etc… Cette croyance, malheureusement répandue, est non seulement fausse, mais elle est aussi dangereuse. Dangereuse car elle porte en elle les germes de la bêtise humaine. Dangereuse car elle ouvre la porte des débats aux mentalités détraquées et aux perceptions «derwichistes». Notre religion n’a pas besoin de gens qui ne savent pas où se situer par rapport à eux-mêmes. Elle n’a pas besoin de ceux qui veulent l’induire de leur indigence de l’esprit et de leur insuffisance de l’âme.
Notre religion a besoin de ceux qui connaissent l’homme, aiment l’homme et respectent la faiblesse de l’homme. De ceux qui savent être eux-mêmes et ne s’occuper que de ce qu’ils sont réellement aptes à faire. qu’on arrête donc de forcer les portes de la religion pour mentir aux autres. Qu’on cesse de prendre la religion pour un fonds de commerce. Cela nous a coûté une période noire de notre vie de peuple et de notre vie d’hommes! Cessez donc messieurs avec ces comportements!
La religion n’a pas pour vocation d’épater les téléspectateurs d’une chaîne de télévision quelconque. Elle n’a pas pour vocation de prouver la justesse des paroles divines. Que ceux qui y croient, y croient. Tout simplement. A-t-on vraiment besoin de comprendre les miracles? Est-ce pour croire plus? Est-ce pour ôter des doutes de son esprit? Dans les deux cas, notre foi serait incorrecte! A quoi cela servirait, par exemple, d’expliquer comment a eu lieu la séparation de la mer sous le coup de bâton de Moïse (Qsssl)? Que Moïse(Qsssl) était prophète? Ou bien que la force divine est grande? Dans les deux cas, notre foi serait incorrecte.
Ces nouveaux cheikhs viennent s’inviter chez nous, en tenue d’ailleurs ou en barbe d’ailleurs, pour nous expliquer ce dont nous ne doutons pas. Ils viennent nous parler de choses connues, banales, sans importance et sans attrait. Et en plus, ils le font souvent en étant déguisés. Quel monde! *Par Aissa Hirèche-L’Expression-Mercredi 13 Novembre 2013

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**Qui est habilité à faire une fatwa ?

Fatwas locales ou importées ?  

 Ce qu’en pensent les Algériens

**Au souk des fatwas

Yajouz  la yajouz, hallal, harem, makrouh ou encore bidaâ… les Algériens ne savent plus à quel saint se vouer quand il s’agit d’avoir l’avis d’un religieux sur un sujet donné. Certains n’hésitent pas à se référer à des étrangers pour obtenir une réponse.

Qui est habilité à faire une fatwa ? Celle-ci doit-elle être prononcée par un imam de la même nationalité que celui qui la demande ? Le recours à des érudits étrangers reconnu pour leur savoir peut-il constituer un danger pour la société ? L’Algérie a-t-elle les compétences qu’il faut pour affronter cette « invasion » confessionnelle ? Autant de questions posées aux citoyens que nous avons pu rencontrer. Les avis divergent sur plusieurs aspects mais une seule réponse revient fréquemment, on ne peut interdire le recours aux imams étrangers tant que la fatwa est du fait d’une institution de l’Etat, comme c’est le cas chez nous. Un quadragénaire rencontré à la Grande Poste est étonné que cette problématique soit toujours posée en Algérie, pays de l’Association des Ouléma. « Le meilleur exemple vient de l’Association des Ouléma musulmans algériens, qui est censée être une référence religieuse pour les Algériens. Aujourd’hui muselée et contrôlée par le département de Ghlamallah, elle est devenue malheureusement aujourd’hui, une coquille vide » déplore-t-il. Cette absence d’autorité indépendante, estime notre interlocuteur, a poussé les Algériens à vouloir trouver des réponses ailleurs, notamment au Machreq.

« Le danger ce n’est pas le fait de recourir à ces Ouléma étrangers. Certaines chaînes satellitaires, très suivies par les Algériens, diffusent des programmes commerciaux sur les fatwas dont le seul but est de promouvoir des produits et des publicités rentables en profitant de leurs activités religieuses et en modifiant les règles de la char’ia. Sachant que  la fatwa diffère selon l’espace, le temps et la personne qui la promulgue » met-il en garde. Pourtant, ce ne sontpas les compétences qui manquent en Algérie. « Nous avons  de grands Ouléma qui sont reconnus pour leurs savoir et compétence dans plusieurs pays arabes, je vous cite un nom, celui de cheikh Ahmed Hemani, que Dieu ait pitié de son âme. Ce dernier,  malgré ses compétences et son savoir, n’avait jamais été associé ou sollicité par le ministère des Affaires religieuses. L’Algérie a enfanté des Ouléma compétents en matière de jurisprudence, mais qui sont malheureusement marginalisés. Le ministère favorise les compétences dociles, au détriment des compétences libres et objectives», fulmine Amine un jeune barbu qui  maîtrise le sujet.  Pour étayer ses propos, notre interlocuteur rappelle que l’année passée, le ministère des Affaires religieuses a envoyé une dizaine d’imams en Egypte « mais vu leur niveau faible, ils ont été tous renvoyés d’Al Azhar par les Ouléma. C’est très grave ça. Ces incompétents avaient donné ainsi une très mauvaise image de l’Algérie » fulmine-t-il.

Ainsi devant cet état de fait « les Algériens sont contraints d’affluer vers les fatwas de provenance étrangère. En plus, il ne faut pas oublier que l’Algérie est le seul pays arabe qui ne dispose pas d’un mufti de la République. Alors devant l’absence d’institutions référentielles en matière de religion, ils sont contraints de recourir aux fatwas des pays du Golfe » nuance-t-il. Abondant dans le même ordre d’idées, notre interlocuteur, avance le nom  du Cheikh Mohamed Ali Ferkous, comme futur mufti de la République. « Rien n’est officiel, mais je pense qu’il est bien placé pour occuper ce poste, vu son savoir et sa sagesse, mais je redoute la réaction du ministère des Affaires religieuses » poursuit-il. Par ailleurs, la  consolidation des autorités des fatwas et l’amélioration de leur niveau scientifique, est l’une des principales recommandations de nos différents interlocuteurs. «  Pour combler le vide, il faut revoir la qualité de l’encadrement de nos imams. Nos mosquées ont perdu leur rôle d’orientation et d’information sur les questions religieuses, si vous avez remarqué, les prêches du vendredi se limitent souvent au traitement des sujets qui ne représentent aucun intérêt pour la société. En plus, je pense que le manque  de  jurisprudence (al Fiqh), est l’une des causes principales de la clochardisation de notre société », lâche-t-il. Par ailleurs, la multiplication des mosquées, n’est pas une référence, estime Brahim, un quinquagénaire abordé à La Casbah.

« L’Algérie construit chaque année des centaines de mosquées, mais le problème ne réside pas dans les mosquées, mais dans la qualité des gens qui vont veiller sur la gestion de ces mosquées. Il faut améliorer le niveau de nos imams, et donner la chance aux vraies compétences, pour que les Algériens ne soient pas obligés de recourir aux fatwas des pays du Golfe. Pour cela, il faut créer une autorité  d’ Al Irchad wa Daewa, pour bien répondre aux questions des gens, mais qui devrait être gérée pas des imams et des Ouléma compétents » suggère notre interlocuteur, avant de poursuivre : « Comment voulez-vous que les Algériens fassent confiance à nos imams, en voyant ce «pseudo» cheikh Chems Eddine, lançant des fatwas erronées sur une chaîne de télévision. Ce dernier a donné une très mauvaise image de nos imams vu son niveau très limité » fulmine-t-il. Rappelons par ailleurs, que l’Algérie suit le rite malikite, qui demeure  une référence historique qu’il convient sans doute de préserver, mais le rite en vogue chez-nous, notamment ces dernières années, c’est  le rite «hanbalite». Un rite qui est dû à la propagande qui vient du Golfe et lors des pèlerinages à La Mecque. « D’un côté, notre ministère dira que la différence est une  «miséricorde», et d’autre part, il ne veut pas accepter l’avis des autres, ni  faire confiance à nos imams, qui ne  partagent  pas les mêmes idées.

Alors pour moi, je ne trouve aucun problème à recourir aux fatwas du Mashreq, mais il faut  connaître d’abord l’appartenance et les tendances de ces Ouléma » poursuit notre interlocuteur, qui cite des noms de grands Ouléma, auxquels les Algériens peuvent faire confiance. «  Le savant  Salih Ibn Fawzan al-Fawzan, Salah al Haidan et le grand mufti d’Arabie saoudite, cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh, sont des grands Ouléma qui jouissent d’une crédibilité universelle, alors nous ne devons pas généraliser » insiste-t-il. Enfin, il convient de savoir qu’aujourd’hui, il y a deux organisations qui détiennent le monopole de la fatwa pour les sunnites, en l’occurrence, l’Union internationale des Ouléma musulmans sous tutelle du Qatar et la Ligue des Ouléma musulmans sous tutelle de l’Arabie saoudite.*Reportage réalisé par Yahia Maouchi-algerienews.info-30.07.2013.

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Dr Yousef Ben Mehdi

« Il n’y a pas de monopole sur la fatwa »

Approché, hier, à l’occasion de la  dixième édition du Prix international de récitation du saint Coran, le  directeur de l’orientation religieuse et de l’enseignement coranique au ministère des Affaires religieuses plaide pour un retour aux sources en matière de fatwa.

Algérie News : Beaucoup d’Algériens avouent avoir eu recours à des muftis étrangers en l’absence d’une référence algérienne. Votre commentaire.
**Dr Youcef Ben  Mehdi : Ce sujet a défrayé la chronique ces derniers jours, notamment dans les colonnes de la presse algérienne bien qu’il  ne mérite pas tout ce tapage médiatique. Le ministère appelle chaque année les Algériens à revenir aux références du pays en la matière. Un mufti algérien est bien placé et hautement qualifié pour répondre aux questions de nos citoyens. Au ministère, nous prenons en considération les spécificités de chaque région, ainsi que son rite religieux dominant. Nous appelons nos concitoyens à solliciter les fatwas locales dans leurs wilayas. J’ai entendu dire  qu’il y a des muftis compétents qui sont marginalisés. C’est absolument faux. Il n’y a aucun monopole de la fatwa, au contraire, le Conseil scientifique organise dans chaque wilaya des espaces au profit des muftis. Chaque fois que nous découvrons une compétence, nous l’intégrons dans ce Conseil. Nous organisons chaque mois des conférences de wilaya qui rassemblent tous les imams au cours desquelles se traitent les nouvelles questions du fiqh, avant de sortir avec une fatwa commune.

Le ministre des Affaires religieuses vient de limiter la durée de la prière de tarawih à une heure, peut-on dire que cette décision est une fatwa ?   
**Nous n’avons pas mis des chronomètres dans chaque mosquée. C’est une durée approximative que nous avons préconisée ni plus ni moins. Pour répondre à votre question, ce n’est pas une fatwa. Et par expérience, nous savons que la prière d’el Îcha et celle de tarawih, ne dépassent pas une heure.

Mais quel est l’objectif d’une  telle décision ?
**Il faut savoir que ces mosquées sont des établissements étatiques. Nous devons veiller sur le bon fonctionnement de cette institution et éviter qu’elle ne soit utilisée à d’autres fins.

Que pensez-vous des fatwas émises par des  émissions de chaînes privées algériennes ?
**Si vous parlez de Chems Eddine, c’est un cheikh qui a une compétence religieuse, cultivé et dans la plupart des cas, il ne sort pas de la jurisprudence malikite. Ses fatwas sont généralement acceptables, et nous intervenons dans le cas où nous constatons des anomalies. Pour les muftis qui animent des émissions sur les plateaux de la télévision, l’autorisation revient au ministère de la Communication.

Près de 20 000 imams ne font pas confiance au ministère des Affaires religieuses, rapporte aujourd’hui un quotidien arabophone. Quel est votre commentaire ?
**Ces gens doivent d’abord revoir leurs statistiques et leurs sources d’information, avant de publier n’importe quoi sur leur journal. Ce sont des chiffres inventés de toute pièce, erronés sans préciser leurs sources, c’est vraiment déplorable.

Votre commentaire sur les non-jeûneurs qui préparent une action pour le 3 août prochain ?
**Je ne suis pas au courant de cette action qui se prépare, je viens de l’apprendre. Mais une chose est sûre, cette action est une infrac -tion à la loi. Sur le plan religieux, c’est une kafara.*Algérie News-30.07.2013.

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*La fatwa, une arme de destruction massive !

**Chronique** Les musulmans du monde, jaloux de leur foi, défendent mordicus tout ce qu’ils perçoivent comme attentatoire et blasphématoire à l’encontre de l’islam et du Prophète. C’est de leur droit.  Ils imputent tous les maux du monde, y compris les troubles post-Printemps, les guerres fratricides, les affrontements tribaux, les émeutes inter quartiers, les chamailleries de fidèles à La Mecque et mêmes les rixes entre les inconditionnels d’un match derby à l’Etat israélien et aux Américains.  C’est de leur droit aussi, s’ils se considèrent les adeptes de la théorie du complot. Mais que pensent-ils des derniers appels aux meurtres lancés par des références religieuses contre des citoyens syriens et de leurs semblables chouyoukh depuis l’Arabie saoudite et le Qatar ? Que diront-ils de ces critiques accablantes post-mortem qui risque de provoquer un désordre religieux ? Si dans les sciences juridiques – et c’est un concept universel-, l’appel au meurtre est une entreprise assimilable au meurtre lui-même, proféré de surcroît par un érudit ou une autorité religieuse, il se transforme de facto à une incitation à commettre des génocides. On ne va pas sortir cette histoire du lobby juif et du complot des laboratoires américains.

Et on va surtout nous faire avaler des monceaux de mensonges, grand comme un ballon de basket, en imputant ce malheur à un déchaînement à grande échelle des talmudo-juifs bien qu’ils soient «christicides». Dans cette affaire, il n’y a eu même pas l’ombre d’un heureux juif frottant des mains.  Des deux côtés, il n’y a eu que des érudits, des imams et des prédicateurs musulmans, de surcroît sunnites qui s’entretuent à coup de fatwa. Car la Fatwa, tue aussi. L’humanité a connu plusieurs armes, au sens politique du terme. Il y a eu des armes conventionnelles et non conventionnelles pour lesquelles les Etats-Unis ont pendu Saddam.  L’humanité a appris aussi à ses dépens que l’eau constitue une arme à l’origine de tensions géopolitiques majeures : la guerre du Nil se profilant à l’horizon. Dans les années 1970, on a découvert l’arme verte où lorsqu’ un Etat dépendant économiquement de l’extérieur se trouve dans une précarité déplorable après qu’on lui aurait coupé les vivres. Six ans plus tard, les Congolais font face à une menace biologique plus connu sous l’appellation d’Ebola. Cependant, toutes ces armes nécessitent des sommes colossales et la mobilisation d’importants moyens logistiques et humains. C’est pour cela que l’ingéniosité humaine a inventé le mufti et sa fatwa. C’est carrément une arme idéologique de destruction massive, mais c’est la moins chère sur le marché. Elle ne coûte pas le lard du chat. Il suffit de trouver un prédicateur ayant un CV étoffé. Il devrait être un disciple sorti tout droit d’une école coranique, et de préférence qu’elle ait une réputation comme Al-Azhar ou Al-Qaïraouane.

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Le sujet doit observer scrupuleusement les cinq piliers et les cinq prières journalières. Le mieux est que ces opérations se fassent avec des témoins oculaires. Une fois ces conditions réunies, le sujet doit prêter allégeance à l’Emir de Qatar avant la chute des prix de pétrole et au quatorzième prince héritier des Al Saoud avant l’expiration du Pacte de Quincy. Et pour avoir du crédit auprès des fidèles, le futur mufti devrait passer au moins deux ans de prison dans son pays pour avoir caricaturé un tyran en fin de règne ou pour avoir injurié un général. Et pour conclure le profil, le prédicateur doit impérativement se donner un coup de « pub » sur les plateaux des chaînes du Golfe.  Depuis la nuit des temps, et sous prétexte de défendre les valeurs traditionnelles, les coutumes, les arts, la religion et la morale, des princes se cachent derrière l’islam orthodoxe pour atteindre des objectifs qui ne sont pas du tout catholique. Ils utilisant la pensée religieuse comme une arme idéologique contre des pays voisins. L’Algérie l’avait payé au prix fort.  Ces muftis, qui n’écoutent que la voix de leurs maîtres, ne font que protéger des roitelets qui se sont découverts des ambitions démesurées.  Al Qaradawi et les imams des Lieux Saints se sont réjouis de la mort d’Al Bouti. Voilà une autre décadence du monde musulman. En fait, à ce rythme, la guerre des religions et des cultures chère à Huntington n’aura pas lieu. Les musulmans s’entretueraient à coup de fatwa et de contre-fatwa. Et ça… ça va se savoir.*Algérie News-26.03.2013.

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**Les cheikhs de la haine

La crise politique tourne à l’affrontement confessionnel

La police et l’armée égyptienne n’arrivent plus à s’interposer entre pro et anti-Morsi.  Certains comme Al Qaradhaoui «halalise» le sang des Egyptiens.

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Tunisie:

Le « Jihad du Nikah » est une forme de prostitution, selon le mufti de la république

«Combattre en Syrie n’est pas du Jihad» a affirmé, vendredi, le Mufti de la République tunisienne Cheikh Othman Battikh lors d’un point de presse organisé au Palais du gouvernement à La Kasbah.

«C’est une forme d’exploitation des jeunes qui ont des conditions de vie précaires», a-t-il estimé précisant qu’il existe deux types de Jihad dans le Coran. Le Jihad pour lutter contre le colonisateur « al-gihad fi sabil Allah) ou le Jihad interne, spirituel (le grand Jihad) « al-gihad bi anfusikum ».

Dans ce contexte, il s’est dit étonné de ce qu’on appelle «Jihad du Nikah» (du mariage), estimant que c’est « là un manque de moralité, une mauvaise éducation et une forme de prostitution ».

Dans ce sens, le Mufti a annoncé que seize jeunes filles ont été dupées et envoyées en Syrie alors que normalement la jeune fille tunisienne est consciente et éduquée et veille toujours à la préservation de son honneur.

Par ailleurs, le Mufti a considéré que le mariage « ôrfi » ou coutumier est illégal et nul. «Le mariage en Tunisie n’est légal qu’en vertu d’un contrat civil et ce, conformément aux dispositions du Code du statut personnel», a-t-il insisté.*tunisie14.tn-19.04.2013.

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**Kamel Chekkat. Membre de l’Association des oulémas musulmans algériens et de la Ligue des oulémas et prêcheurs du Sahel

«L’avis religieux appartient aux seuls savants de la région»

- Les Algériens font face à un flux de fatwas venant d’Orient, surtout des pays du Golfe. Comment expliquer cette inflation de fawtas qui semblent étrangères à l’islam que nous connaissons ici depuis plusieurs siècles ?

Il s’agit de fatwas qui émanent de l’école hanbalite et si on devait la comparer aux trois autres principales écoles, elle est la plus pauvre en termes de philosophie du droit. L’imam Ahmed était beaucoup plus porté sur le hadith que sur le droit canon lui-même. Elle reste toutefois une école confirmée, mais son problème c’est de rester laxiste et de faire dans une facilité déconcertante, dans la mesure où elle est beaucoup plus littéraliste et ne cherche pas dans l’esprit du texte. Je pense que c’est ce qui a dû plaire à une génération montante qui est née dans des conditions assez spéciales qui était pour nous celle de la décennie noire où l’instruction a été amoindrie au maximum. Je pense que ce sont là les principales causes qui ont fait que cette tendance a pu se propager. Les chaînes satellitaires ont bien sûr beaucoup aidé cette incursion, si je puis dire, de toutes ces idées qui nous viennent ici et essentiellement à partir des pays du Golfe.

- De tout temps le Maghreb a su ou pu se prémunir de toute influence religieuse venant du Machrek. Comment se fait-il qu’aujourd’hui le terreau d’implantation de ces idées qui nous sont étrangères devienne fertile ?

Au début des années 1990, j’ai exercé en tant qu’imam et à l’époque, on remarquait une certaine démission des autorités algériennes et beaucoup plus précisément celle du ministère des Affaires religieuses. N’oublions pas que l’école algérienne, qui est une école malékite, se fiait pendant un certain nombre d’années à des recueils, à des supports de référence composés d’un ensemble d’avis religieux bruts souffrant de l’absence de ce qu’on appelle en arabe «edalil», c’est-à-dire sans expliquer la démarche suivie pour arriver à donner l’avis en question. Et ce qui a subjugué notre jeunesse, c’est le fait que les gens des pays du Golfe leur disent «faites ceci parce que le Prophète a dit cela», donc de manière très simpliste leurs fatwas semblaient ou donnaient l’impression d’avoir plus de crédit que celles qui étaient en vigueur ici. Et c’est là une erreur monumentale parce que lorsqu’on fait une étude comparative entre l’école malékite et l’école hanbalite, on va se rendre compte qu’une personnalité comme Ibn Taymia, qui est une des icônes du hanbalisme, était dans la majorité de ses avis plus enclin à se référer à des avis malékites que hanbalites, et ce, parce qu’il les trouvaient beaucoup plus élaborés.

- Est-ce que l’absence d’ijtihad dans le sens de la relecture du Coran et de la charia depuis le IXe siècle explique cette tendance à chercher une autre manière de vivre l’islam ? Ces écoles malékite, hanbalite et autres ne sont-elles pas aujourd’hui disqualifiées ?

Non pas du tout, parce qu’en fait l’ijtihad n’a jamais cessé. On entend dire que les voies de l’ijtihad ont été rompues depuis le IXe siècle, mais ce n’est pas vrai. Ce sont d’ailleurs certains hanbalites qui le disent. Le droit canon a évolué et l’ijtihad ne s’est donc jamais arrêté. Il y a eu, certes, un petit arrêt pendant la période coloniale, mais avant cela l’ijtihad était de mise. Cela dit, l’ijtihad dans le sens de la relecture du Coran et de la tradition prophétique est toujours indispensable parce que comme le disent nos maîtres : «Chaque exégèse ne vaut que pour son époque.» D’ailleurs,  même quand on parle de fatwa, Ibn Taymia lui-même, pour citer un hanbalite, disait qu’un avis religieux est tributaire d’un certain nombre de paramètres qui sont l’espace, le temps, la spécificité du demandeur et la spécificité du problème. C’est-à-dire que si mille personnes viennent vous poser la même question, pour peu que vous ayez un savoir religieux avéré, vous êtes censé donner mille réponses différentes pour la même question. Pourquoi ? Parce que vous devez prendre en considération les préoccupations des personnes au cas par cas. Nous n’avons pas le droit de faire du copié collé. Il y a une citation qui fait référence et consensus à la fois et qui dit que seuls les gens habitant dans une région donnée sont habilités à publier des avis religieux pour cette même région. C’est-à-dire qu’une personne étrangère à la région n’a pas le droit de venir donner un avis religieux pour des populations d’une région dont elle ne connaît rien, ni l’histoire ni les us et coutumes.

- Peut-on dire qu’on est face à deux islams, un islam du Machrek et un islam du Maghreb ?

L’islam est le même, les divergences que vous pouvez trouver sont d’ordre politique ou elles servent des intérêts. Vous trouverez autant de facettes dans l’islam que dans le camp des démocrates, je peux vous citer à travers l’histoire 33 formes de démocratie, le problème n’est pas là. Il y a un islam simple, fluide, celui que nous avons toujours connu, et il y a ce qu’on ne peut considérer comme islam, c’est toute personne qui se dit musulmane «mais», des personnes qui conditionnent leur islamité par un «mais». Ils disent je suis musulman mais salafiste par exemple, ou musulman min ahl essuna oua el djamaâ. Du fait que les gens s’affublent d’appellations en dehors de l’islam, leur islamité devient sujette à caution. L’islam est le même pour peu que l’on y mette le cœur et qu’on veuille vraiment plaire à Dieu, ça reste une religion toute simple. Il n’y a pas d’islam modéré ou d’islam pur et dur. Il y a un islam qui se veut souple là où il le faut et intransigeant quand il le faut.

- Ces courants étrangers à l’islam ternissent toutefois l’image de l’islam dans le monde, comme le courant salafiste…

Le mot salaf fait référence aux aïeuls, aux ancêtres, et rejoint dans le domaine politique la notion de radicalisme qui veut réintégrer une racine ou une origine. La notion de salafisme est née au IVe siècle de l’hégire, l’appellation en elle-même avait été rejetée par les plus grands savants de l’époque et essentiellement des savants hanbalites, parce qu’ils voyaient en cela une exclusion de tout autre musulman. Le courant est donc mort-né, puis il a repris naissance vers le VIIe siècle avec Ibn Taymia, parce que les conditions de l’époque se prêtaient à ce type de pensée. Mais il y a un aspect sur lequel je ne cesserai d’attirer l’attention, c’est que les salafistes ont utilisé la pensée d’Ibn Taymia à mauvais escient, ils en ont fait un fonds de commerce. Quand j’ai eu à m’opposer à des avis salafistes, c’est toujours vers Ibn Taymia que je me tourne, car il avait repris le concept salafiste avec ses mauvais côtés, ce qui explique qu’il n’a pas fait long feu. Le salafisme a repris bien plus tard, et ce n’est un secret pour personne, avec l’aide des services secrets britanniques. Lawrence d’Arabie et d’autres ont bien contribué au renouveau de ce courant sous une autre forme qui est le wahhabisme, en référence à Mohamed Abdelwahab, qu’on fait passer pour une icône des sciences religieuses, alors que son savoir est vraiment limité. Cette récupération du salafisme, les Britanniques aidant, a créé une forme de judaïté de l’islam, comme c’est le cas pour le chiisme. Quand vous étudiez ces mouvements, vous allez trouver des non-sens qui font de leurs adeptes carrément des non-musulmans. Moi je revendique un salafisme qui est le mien, dans le sens où je ne vois pas comment je pourrais être musulman si je devais me décaler de l’esprit du Prophète (QSSSL) et ses compagnons, mais le salafisme dont on nous parle aujourd’hui n’a rien à voir avec le sens même du mot salafisme.

- Vous dites que le droit à la fatwa appartient aux savants de la région, mais les jeunes continuent à se référer à des avis venant d’ailleurs. Rien qu’à voir les codes vestimentaires qui n’ont rien d’algérien, on se rend compte de la faillite de nos oulémas…

Par moments quand on veut afficher une appartenance et que l’on souffre de problèmes d’ordre psychologique on fait du n’importe quoi. A un moment donné, je me souviens quand on était jeunes, on disait à certains de nos maîtres dans les mosquées qu’on aimerait bien apprendre la religion mais avec des références, car si je dois dire aux gens faites ceci ou ne faites pas cela, il faut que je m’appuie sur un texte. Beaucoup nous répondaient : «Mais non apprenez juste comme ça» de manière, je dirai, aléatoire. Ce n’est que quand on a commencé à étudier chez de grands maîtres et dans un cadre stricte et académique que l’on a pris conscience de ce que faisait les premiers. C’est-à-dire qu’on divulguait le savoir religieux à deux niveaux, un niveau pour les spécialistes et un autre pour les néophytes. Généralement les imams de l’époque étaient des gens connus pour leur honorabilité parfaite et leur droiture, pour peu qu’on vienne leur poser une question, on était sûr que la réponse était bonne et fiable. Mais avec le temps et la dégradation des mœurs à tous les niveaux, il devenait impératif qu’il y ait une science référenciée si je puis m’exprimer ainsi, ce que ne faisaient pas les Algériens. Nous n’avons commencé à le faire qu’à partir de 1992, 93.

Et c’est bien malheureux. Il faut savoir qu’au Maghreb, nous avons toujours eu de très grands savants, sauf que les Maghrébins sont spécialistes dans la formation des hommes et dans l’enseignement, mais ils n’écrivent pas beaucoup. Même quand ils parlent ils ne sont pas prolixes comme les Orientaux. Je peux dire et même le démontrer que même si vous avez des Orientaux qui produisent peut-être cent fois plus que ce qui se produit dans tout le Maghreb, on y trouve rien de nouveau ni d’extraordinaire, aucune évolution dans la pensée. Par contre en Algérie, en Tunisie et au Maroc, il y a très peu de production littéraire mais elle est de qualité.

Nadjia Bouaricha- El Watan-30.07.2013.

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**Fatwas sur le net et les chaînes satellitaires

Le danger du discours wahhabite

Vendredi, 26 juillet 2013. Un communiqué du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs «met en garde la société algérienne contre les fatwas promulguées par des Oulémas et imams non algériens», car «pouvant altérer l’intérêt suprême du pays et son intégrité religieuse».

Ce n’est pas le premier appel de ce genre. A diverses occasions, le même ministère est sorti de son silence pour demander aux citoyens de ne pas prendre en compte le discours religieux qui n’est pas étiqueté «algérien». Les motifs de ces sorties médiatiques ne sont pas exposés. Cependant, force est de constater qu’au vu du contexte régional et de la situation instable dans des pays du monde arabe, ces types de communiqué sont établis pour contrer les parutions scabreuses de Qaradaoui et autres Aidh El Qarni, qui justifient l’action armée en Syrie, comme ce fut le cas en Libye.
Le wahhabisme, djihadisme, salafisme, des concepts idéologiques qui portent atteinte à l’islam authentique. Des prêches intolérants, des discours haineux et des sujets focalisant uniquement sur des détails.

1980, année de l’introduction du wahhabisme

La littérature wahhabite s’est introduite en Algérie par divers canaux à partir des années 1980. Tout le monde s’accorde à dire que l’islam maghrébin a, à travers les siècles, été différent de celui pratiqué au Hidjaz et au Nejd. Mais même dans ces parties du monde, l’islam comme appliqué aujourd’hui n’a pas existé. S’il s’inspire grandement des préceptes d’Ahmed Ibn Hanbal, Ibn Theymia, appelé à tort cheikh El Islam, ainsi que d’Ibn El Qayyim, il faut dire que le wahhabisme répond plus à des impératifs politiques que spirituels. Le drame est justement là. Pour revenir brièvement à l’histoire de cette doctrine, qui porte le nom de son penseur et théoricien, Mohamed Ibn Abdelwahab, né en 1703 à Aynia (est de la péninsule arabique), il est à rappeler son alliance au XVIIIe siècle avec l’émir du Nejd, Mohammed Ben Saoud Al Mouqrin.

A une période plus proche, trois cheikhs ont été les plus écoutés, les plus suivis, voire vénérés par les disciples de la salafia djihadia, à savoir les cheikh Ibn Baz, El Otheimin et El Albany. Leurs cassettes audio ont été les premiers vecteurs de propagation du discours wahhabite dans le monde dit arabo-musulman. Mais le grand outil de propagation est sans conteste les chaînes satellitaires.
Elles sont financées par l’Arabie Saoudite, à l’image d’Iqraa. Cette chaîne a été rendue célèbre grâce aux émissions de l’Egyptien Amr Khaled. Sur Nilesat, une chaîne diffuse H24 les dourouss (leçons) d’El Otheimin. La distribution de livres rédigés par les plus grands maîtres wahhabites, comme Aidh El Qarni ou Salman El Awda, est également un moyen utilisé intensément pour la propagande d’un contenu religieux, qui au final, ne contient d’islamique que le titre des manuscrits.

Aujourd’hui, à l’heure du Net, ce sont des milliers de sites web qui sont consultés par une jeunesse avide de savoir. Dans les faits, ils tombent dans un engrenage qui, parfois, les retient prisonniers à vie. A lire certains sites wahhabites, il y a de quoi s’étonner et de s’inquiéter, notamment sur la multiplicité des articles sur le takfirisme. «Des muftis marginaux qui intéressent des jeunes Algériens accros à internet et aux chaînes satellitaires, sans qu’ils ne soient intellectuellement en mesure de vérifier la crédibilité et le sérieux de ces fatwas parfois tout à fait extravagantes», selon l’anthropologue des religions, Zaïm Kenchelaoui, dans un entretien accordé à l’APS.

Convertir les locaux au salafisme

En Algérie, des cercles wahhabites existent dans plusieurs endroits. Ils sont très prosélytes. Ils portent souvent le sceau de Djamaat Ettablig. Certains d’entre eux organisent des «rahalat» (tournées). Ils sillonnent des villages et autres bourgades. Leur discours s’articule plus autour de la lutte contre les hérésies, la sorcellerie et l’abandon du culte des marabouts. Mais le contenu est loin d’être de jurisprudence malékite. Ce qui crée souvent une rupture de contact entre les mosquées locales, dont des zaouïas, et les nouveaux convertis au wahhabisme. «Le rite en vogue chez de larges franges de notre jeunesse aujourd’hui semble être le rite hanbalite dû à la propagande qui vient du Golfe persique et lors du pèlerinage à La Mecque», explique encore le Dr Kenchelaoui.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, au moment où les autorités algériennes adressent des messages pour contrer le discours wahhabite, il s’avère que la plupart des mosquées algéroises sont gérées par des imams salafistes. Ces derniers sont «acquis à certaines interprétations extrémistes de l’islam», déplore l’anthropologue des religions. Dans leurs prêches du vendredi, Ibn Theymia remplace plus d’une fois le Prophète Mohamed comme référence !

Durant ce mois de Ramadhan, des organes de presse ont consacré des pages thématiques religieuses en reproduisant des fatwas wahhabites. Les autorités excellent dans la contradiction. Sinon, comment expliquer qu’à l’université islamique de Kharrouba, un enseignant continue à activer alors qu’il est connu pour être le 1er cheikh wahhabite algérien qui a obtenu la tazkia (mandat) de la part de prédicateurs saoudiens. En réalité, aucune mesure concrète n’est prise pour stopper le fléau, ou du moins l’atténuer. La Coordination des imams propose la création d’une institution de la fatwa. Là aussi, reste à savoir si elle serait indépendante du régime. L’exemple d’Al Azhar en dit long.
L’institution est ligotée par le pouvoir égyptien, allant jusqu’à nommer par décret son responsable. Des savants algériens qui portent en eux et qui défendent les valeurs universelles de paix et d’humanisme, d’amour et de tolérance, du vivre ensemble et de pardon existent dans notre pays. On peut citer des sommités, comme cheikh Tahar Aït Aldjat ou Mohamed Lekhal Chorfa.

Mais les pouvoirs publics préfèrent idolâtrer d’autres profils, venus d’horizons extérieurs. Qui ne se souvient pas des invitations lancées à Qaradaoui, ce prédicateur du feu et de la violence, du terrorisme et de la fitna. Pour vérifier concrètement l’invasion de la culture wahhabite, il devient aujourd’hui difficile de trouver un récitateur de Coran ayant le «style algérien», ou plus précisément en andalou-maghrébin. D’ailleurs, même l’adhan, l’appel à la prière, en style local n’est plus audible. Il a disparu. Plus qu’une menace politique sur notre culture, le wahhabisme travestit le vrai message divin de l’islam. Il suffit de consulter le livre du propre frère de Mohamed Ibn Abdelwahab, en l’occurrence Sulaiman Ibn Abdelwahab.

L’ouvrage intitulé Al Sawa’iq Al Ilahiyyah est explicite quant à la dangerosité de la doctrine wahhabite qui veut s’ériger présentement en 5e école (madhab). «Et aujourd’hui, nous voilà affligés par ceux qui s’associent au Coran et à la Sunna, ceux qui prétendent élaborer des règles à partir de ces sources, alors qu’ils font fi des avis divergents des savants et refusent le dialogue avec ces hommes de science. Mais le pire, c’est qu’ils imposent aux autres leurs propres règles, qualifiant quiconque ne suivant pas leur voie de kafir», avertissait Sulaiman.
*Mehdi Bsikri (mehdibsikri1983@gmail.com)*El Watan-30.07.2013.

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**Le Musulman a-il le droit de faire la fête ?

***L’islam ne doit pas être une religion triste, où le sourire et le rire seraient considérés comme un clin d’œil au diable

Décidément, les salafistes ne désarment pas, même s’ils se prennent souvent les pieds dans leurs contradictions. Ils veulent revenir aux temps des premiers musulmans (essalaf), mais avec accès à Internet haut-débit autant que possible et porter les mêmes barbes pour faire comme on leur a dit. Les apparences, toujours les apparences. Le Coran attendra. Alors, ils se contentent de ce qu’on leur dit de dire et faire ce qu’on leur dit de faire, en attendant les mascarades à venir. Après les baignades interdites aux femmes et leurs vêtements «sataniques», et la «débauche» des non-voilées, voilà qu’ils remettent le couvert à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Or cette année, Noël et El Mawlid Ennabaoui tombent le même jour. Prions Dieu que les salafistes n’intentent pas un procès au Vatican aux motifs d’«incitation à la débauche et à l’orgie collective», car ils confondent volontairement ou non, une commémoration religieuse (Noël) et une fête profane (le réveillon du nouvel an). Tout comme ils refusent de faire la différence entre préliminaires amoureux et manœuvres sataniques, entre sexualité et débauche, entre amour et fornication. Comment leur expliquer que commémorer signifie se remémorer pour ne pas oublier et pour rendre hommage à un événement ou à une personne au cours d’une cérémonie faite de recueillement, de pensée et de souvenir, alors que fêter signifie organiser des réjouissances différentes selon les cultures et les traditions, pour célébrer un événement passé ou présent.

Les catholiques commémorent la naissance du Christ à l’occasion de Noël en allant à la messe et en partageant le dîner de Noël en famille. Avec le temps, la signification religieuse a disparu petit à petit pour laisser place à un véritable événement festif donnant lieu parfois à une débauche de dépenses coûteuses et à des agapes fastueuses. La célébration de Noël est une obligation canonique pour les catholiques. Les musulmans n’ont pas le droit de la célébrer. En revanche, ils peuvent avoir une pensée pour Sidna Aïssa, le Messie, fils de Marie.

Pour ce qui concerne les fêtes n’ayant aucun caractère religieux, le réveillon du nouvel an en l’occurrence, il s’agit d’un prétexte comme un autre, choisi par les hommes pour marquer la fin d’une année entière de travail et d’épreuves heureuses ou malheureuses, et profiter d’une journée de repos universel pour se retrouver entre parents et amis, boire et manger, se faire des cadeaux et tout simplement faire la fête  ensemble comme on dit. Rien donc de répréhensible ni d’antireligieux ni d’immoral ni d’amoral ni de diabolique ni d’anti-islamique.

En islam, il y a deux fêtes canoniques : Aïd al fitr et Aïd al adha, qui donnent lieu à un rituel et à des réjouissances bien connues et de haute portée symbolique. El mawlid Ennabawi n’est pas une fête, stricto sensu. Le musulman invoque le prophète (asws), et prie pour lui. Il peut réciter ou chanter des éloges rappelant les souffrances endurées et le combat qu’il a mené avec ses compagnons pour porter la parole de Dieu. Toute autre forme de célébration s’apparenterait à de l’hérésie ou à de l’idolâtrie.

En revanche, le musulman a tout à fait le droit de faire la fête lorsque l’occasion se présente, à la condition de ne pas transgresser les obligations coraniques. L’islam ne doit pas être une religion triste, où le sourire et le rire seraient considérés comme un clin d’œil au diable et la fête, un rite païen avec Satan à la manœuvre. C’est ce que veulent nous imposer les nouveaux prophètes. Ils veulent que soit fini le temps où à la fin des moissons, les familles unissaient leurs enfants promis au bonheur, où on faisait danser même les chevaux enivrés de baroud et des youyous de nos mères et de nos sœurs, où gamins, nous rêvions de faire comme les fiers cavaliers, où les fillettes comparaient entre elles leur henné et rêvaient de vite grandir et où les patriarches lissaient leurs moustaches pour dire qu’ils peuvent partir, heureux d’avoir transmis la joie, la fierté, la dignité et le meilleur de nos traditions. Nos danses avaient de l’allure, nos chants avaient du sens, nos mères portaient beau, nos pères veillaient au grain et la joie nous inondait jusqu’à plus soif.

Les nouveaux prophètes, pourtant nos frères et nos fils, revenus d’un mauvais voyage et non encore remis du cauchemar, veulent nous vendre un islam triste, où les rires seraient interdits, où les mariages seraient silencieux, où on guetterait les nuits de noces dans l’attente de la chemise ensanglantée et où l’union de l’homme et de la femme se fait ou se défait, selon l’humeur du mâle et les vœux de l’imam de circonstance.

Il faudra dire à ces messieurs que nous respectons toutes les croyances, que nous aimons la fête, que nous aimons l’humanité, que nous aimons les rires, la joie et l’allégresse, que nous sommes fiers de nos mères, de nos sœurs et de nos filles, que nous ne jugerons jamais personne et que nous essaierons, malgré nos faiblesses et nos insuffisances de prendre exemple sur le prophète (saws) ; celui qui un jour, intrigué par des chants provenant de sa mosquée à Médine, s’y précipita en compagnie de Aïcha et de Abou Bakr et y trouva un groupe d’Ethiopiens nouvellement convertis, en train de chanter et danser. Devant l’exaspération de Abou Bakr, sur le point de mettre fin brutalement à la fête puisque c’est sacrilège, le prophète lui fit cette remarque célèbre : « Qu’avez-vous tous à ne pas laisser les gens fêter leur Dieu ne serait-ce qu’une heure ? » Le Prophète (asws) portait beau, aimait les fragrances et les femmes, et rayonnait de sa joie autour de lui.

Alors, qu’ont-ils donc tous ces illuminés à habiller leurs frustrations multiples d’alibis religieux, leurs discours de menaces cinglantes et leurs manières de brutalité et de violence ? Qu’ont-ils donc à détester leurs semblables, à ne parler que de malheur et de châtiments, à ne jamais parler d’amour ni d’amitié, à voir la guerre partout et la paix nulle part ? Si seulement ils pouvaient se souvenir que Dieu est amour et que dans islam il y a paix.

Montrons que nous sommes magnanimes. Souhaitons leur, à l’occasion de la fête de la commémoration de la naissance du prophète de l’islam (asws) et de celle du messie fils de Marie, de s’armer de pensées d’amour et de fraternité, et d’espérer pour eux et pour leurs frères humains une nouvelle année pleine d’amour, de paix et de miséricorde.*Par Aziz Bznyahia / chronique/ dimanche 20 décembre 2015

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*A la veille du Nouvel An, le réveillon se fête entre « halal et haram »

 Les Algérois sont divisés entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre la célébration du jour de l’An

Le réveillon en Algérie se fête autrement. Comme chaque fin d’année, la plupart des magasins sont garnis de sapins et de guirlandes. Tout indique que cette soirée de fiesta sera inoubliable pour les familles qui se préparent à une soirée bien arrosée où les feux d’artifice seront au rendez-vous. A Alger, les grands hôtels, les restaurants et les discothèques se préparent à fignoler un programme où la fête va durer jusqu’au petit matin dont les dîners de gala, les animations musicales, les spectacles d’humoristes et les orchestres seront au menu. Il semble que cette fin d’année sera synonyme de bonheur marquée par des offres spéciales et exceptionnelles. «Depuis le début de la semaine dernière, j’ai eu une centaine de commandes de bûches, des tartes et autre cookies chocolat», indique Hussine, gérant d’une pâtisserie à Alger-Centre. Il précise entre autres que la majorité des clients opte pour le gâteau au chocolat. «Les prix varient entre 1200 et 2800 pour la bûche», souligne le pâtissier en indiquant qu’à chacun selon ses moyens. Selon des témoignages recueillis au centre-ville d’Alger, les Algérois sont divisés entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre la célébration du jour de l’An. «Chacun selon ses moyens, les familles modestes fêtent le jour de l’An autour d’un dîner spécial dont la bûche et les chocolats garniront la table», souligne un parent en précisant qu’il achète toutes sortes de chocolats juste pour faire plaisir à ses enfants âgés entre 5 ans et 8 ans. «Ce jour est une occasion pour se réunir en famille, dans la convivialité et échanger des voeux de joie et de santé. Je ne comprends pas pourquoi certains s’acharnent contre la fête?», souligne un autre parent. De son côté, Rachid, un jeune commerçant révèle qu’il passe le réveillon en compagnie de ses amis. «Nous avons prévu de passer la soirée du Nouvel An à la plage sous la belle étoile, nous avons tout préparé, le dîner, les boissons etc…» Il ajoute en rigolant que la bûche ne sera pas inscrite au menu. Par ailleurs, nombreux sont les jeunes qui optent pour les agences de voyages qui leur proposent plusieurs formules de séjour à l’étranger ou une escapade au Sud. En outre, beaucoup d’Algériens rejettent la flambée des prix à la veille du jour de l’An. Ils ont tous le même discours. «Comme à chaque approche d’une fête religieuse ou pas, les prix flambent, ils ne sont pas abordables pour toutes les familles», regrette une femme au foyer en ajoutant que la plupart des pères de famille ne sont pas en mesure d’offrir à leur famille un dîner digne de ce nom. Il semble que les Algériens en général grands et petits veulent faire la fête juste pour fuir la routine du quotidien. «Faisons de ces fêtes de fin d’année un moment de détente et de symbiose fraternelle, de joie et d’éclatement pour oublier les peines et les difficultés de 2013 dans l’espoir d’une année meilleure», souhaite Omar.T, un retraité. «L’année 2013 tire sa révérence pour céder place à une autre que tous les Algériens espèrent porteuse de bonheur et de prospérité. Une année qui se termine et une autre qui commence, c’est une belle occasion de faire la fête, j’espère que la société civile se mobilise à travers différentes actions, permettant aux personnes abandonnées de se sentir moins seules au moment des fêtes», commente un autre passager rencontré au centre-ville. En revanche, malgré le fait que la nuit du 31 décembre sera célébrée aux quatre coins du monde, certaines familles algériennes le boycottent, non pas par souci financiers mais pour des convictions personnelles et religieuses. «Nous sommes des musulmans dans un pays musulman, nous n’avons pas à fêter le jour de l’An, les musulmans ont deux fêtes pas plus», souligne Mourad, un jeune Algérien rencontré dans la rue. Sa réflexion ne reflète pas son look, ce jeune souriant paraît cool et très moderne. Et pourtant nombreux sont ceux qui adoptent ce genre d’idées et refusent carrément que le jour de l’An soit célébré pour diverses raisons. «Le jour de l’An est haram, puisque la célébration de la fin de l’année n’est en rien un événement religieux. Il s’agit seulement d’une tradition universelle adoptée par plusieurs civilisations», affirme Khadidja, jeune étudiante. Elle précise que cette situation est complexe, en se demandant pourquoi les Chrétiens ne fêtent pas les fêtes des musulmans. Rahim partage le même avis que les précédents, il révèle que les Algériens ne doivent pas célébrer le jour de l’An. «Pourquoi les musulmans ne gardent pas leur identité religieuse et culturelle», explique-t-il. Pour de nombreux Algériens, le jour de l’An est un rendez-vous à ne pas manquer! *L’Expression-Par Ilhem TERKI-Lundi 30 Decembre 2013

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