le néo-négationnisme

* Par Mourad Benachenhou 

Israël est engagé dans une longue guerre d’annihilation contre la société palestinienne. L’objectif est de détruire la Nation palestinienne, et de la ramener à des groupements pré-modernes fondés sur la tribu, le clan et l’enclave. Ceci est la dernière phase de la mission coloniale sioniste, culminant dans des villes, des camps, des villages, des districts, tous inaccessibles, entourés de murailles ou d’enceintes, et patrouillés par une armée puissante, qui, en l’absence d’un objectif militaire adéquat, est, en réalité, une force de police suréquipée, avec, à sa disposition, des avions F16, des hélicoptères Apache, des tanks, de l’artillerie, des unités de commandos, et un dispositif de surveillance de haute technologie. (Yitzhak Laor, écrivain israélien) L’idéologie sioniste trouve ses racines profondes dans l’extrême Antiquité, d’où il tire sa sève nourricière comme son inspiration.

Malgré les assertions de ceux qui s’en réclament et en établissent l’incarnation dans l’Etat « ultramoderne » d’Israël, paré, suivant leurs descriptions, de toutes les vertus du « modernisme le plus avancé et le plus futuriste,» le Sionisme n’est rien d’autre qu’une idéologie passéiste et anachronique, utilisant, certes, des technologies de pointe pour imposer sa philosophie en banqueroute, car démodée, et dont l’ambition proclamée est de reproduire, en l’état, et dans le moindre de ses détails, sauf, évidement ceux qui tiennent à ses instruments de mort, un monde révolu depuis des millénaires, et de faire revivre le fanatisme et la barbarie de ce monde, dont il ne reste nulle part que des ruines aussi difficiles à découvrir, qu’à déterrer et à déchiffrer.

Le sionisme, une idéologie passéiste et anachronique

C’est une idéologie passéiste, car elle s’inspire d’un histoire passée, dont une partie, d’ailleurs, n’est qu’une collection de contes et de mythes primitifs, élevés au rang de faits historiques incontestés par le fanatisme religieux de ses adeptes, démentis par les traces écrites et matérielles qu’ont laissées après eux les peuples antiques de la région. C’est une idéologie anachronique, car elle fait fi de tous les progrès moraux faits par l’humanité depuis cette époque couverte par la nuit des temps ; alors que la profonde unité de la race humaine se dégage du déchiffrage des gènes qui composent l’homme, cette idéologie présente un groupe humain comme paré de qualités que les autres humains n’auraient pas, et qui lui donneraient des privilèges sur eux ; alors que l’on considère que tous les êtres humains ont des droits fondamentaux qui transcendent les différences physiques, les croyances religieuses, la diversité linguistique, et les distinctions historiques, cette idéologie exclue tous ceux qui ne font pas parti de ce groupe de ces droits humains fondamentaux. L’expérience tirée des leçons de l’Histoire contemporaine a conduit les grands humanistes qui ont inspiré les avancés morales des soixante quinze dernières années, à pousser à l’organisation d’institutions internationales et de lois régissant les relations entre nations.Mais, cette idéologie, qui se prétend à la pointe du progrès humain, n’accepte le magistère de ces institutions comme de ces lois internationales que pour autant qu’elles confortent son ambition de reconstituer, en l’état, le monde des siècles précédant la fondation du Christianisme comme l’apparition de l’Islam, deux religions séparés en beaucoup de points fondamentaux, mais profondément unies dans le point essentiel de leur acceptation, sans réserves aucunes, de l’universalité de la nature humaine et de sa dignité intrinsèque, au-delà des différences de toute nature entre les individus et les groupes qui la composent.Trouvant la source de ses valeurs dans un passé barbare, cette idéologie ne peut être que rétrograde.

Plus la cause est mauvaise, plus grand doit
être le nombre de ceux qui la défendent

Toute cause, bonne ou mauvaise, a ses défenseurs comme ses détracteurs ; ce qui caractérise les défenseurs du Sionisme, c’est leur incapacité à reconnaître que cette idéologie constitue, non un progrès historique, mais une rétrogradation politique, morale et spirituelle, qui n’ambitionne à rien d’autre qu’à redonner vie à des conceptions de la nature humaine, de l’organisation des sociétés, et de la religion, qui sont aux antipodes des conceptions largement acceptées dans le monde contemporain, et dont les éléments sont profondément inscrits dans les lois universelles, les lois internes comme dans le comportement des Etats constitués comme de leurs citoyens. Pour défendre cette idéologie, indéfendable au vu des valeurs qu’elle impose à ses adeptes comme du traitement qu’elle encourage contre ceux qui la rejettent à juste titre, ses thuriféraires mobilisent tous les progrès de la pensée comme de la technologie ; il n’y pas une discipline intellectuelle qui n’est pas mobilisée au profit de cette idéologie passéiste et anachronique : de l’histoire à la géographie, en passant par la philosophie, la linguistique, la science politique, l’archéologie (le « pain blanc » des Sionistes qui leur permet d’interpréter et de reconstituer à leur façon l’Histoire du monde qui aurait appartenu à leurs «ancêtres ») la psychologie, comme la génétique, et , évidemment le droit dans toutes ses déclinaisons, droit interne comme droit international (invoqué chaque fois qu’utile pour défendre sa violation !) etc.

Justifier et légitimer le projet de génocide du peuple palestinien :
l’unique obsession des intellectuels pro-sionismes

Il faut beaucoup de génie pour donner un semblant de rationalité et de véracité acceptable par tous les esprits, y compris ceux qui n’ont aucune raison d’être ouverts aux thèses sionistes, et, apparemment, ceux sont les plus nombreux, et ce sont eux, qu’il faut convaincre, car ils n’ont rien à gagner à embrasser les thèses sionistes ; mais il faut leur prouver qu’ils auraient beaucoup à perdre s’ils ne l’acceptaient pas. Les efforts intellectuels déployés par les tenants de cette idéologie sont évidemment orientés vers ceux qui pensent que l’histoire antique est intéressante à connaître, mais que sa reconstitution n’est ni une preuve de progrès, ni la meilleure voie vers le futur, et que l’homme a avancé parce qu’il a dépassé la barbarie de cette période, technologiquement, mais, encore plus important, politiquement et moralement. Pourtant, tous ces efforts intellectuels, où sont déployés des trésors de culture et de dextérité, où ne manquent ni le génie, ni le talent, se ramènent, en analyse finale, et une fois qu’ils sont dépouillés de leurs oripeaux modernistes et de leurs complexes abstractions, à justifier le projet, largement réalisé, de génocide du peuple palestinien, projet résumé en deux citations de deux parmi les grands dirigeants du projet sioniste, tel qu’incarné par l’Etat d’Israël.

L’Arabe, massacrable à volonté

Voici ce que déclare le général Raphaël Eitan, chef d’état-major de l’armée israélienne de 1978 à 1983, ancien vice-premier ministre d’Israël et membre du Likud, jusqu’à sa mort, par noyade en novembre 2004 : «Le seul bon Arabe est un Arabe mort.»(cité par Ron, David, « Les Arabes et Israël, pour débutants, »2001, p. 8) Il ne s’agit pas là d’un slogan hurlé par un manifestant faisant part d’une foule déraisonnable par définition. Ce n’est pas donc la conséquence d’un instant de folie meurtrière qui peut frapper l’homme le plus équilibré victime de la contagion collective que cause la foule. Ce n’est pas également un écrit sur une banderole destinée à exprimer un avis extrême que d’autres pourraient ne pas partager. C’est une déclaration officielle, sans aucun doute mûrement réfléchie, peut-être même préparée après consultations avec d’autres. Donc, cette proclamation constitue une déclaration politique reflétant une prise de position qui n’a rien de personnel et engage l’ensemble du corps politique que ce général représente. On est loin de l’innocuité du «graffiti antisémite » écrit en hâte par une personne politiquement inculte, ou de slogans de même nature hurlés dans des démonstrations où les plus sages côtoient, comme dans toute foule, les plus déséquilibrés. On ne peut pas mettre sur le même plan la déclaration d’un chef de guerre officiellement appointé pour mettre à exécution une politique, et les hurlements ou les épanchements belliqueux et haineux de gens irresponsables par définition et pris dans une atmosphère de foule, dont la psychologie a été scientifiquement analysée par Gustave Lebon dans son fameux ouvrages : « La Psychologie des Foules, »(1895) Qu’on ne se trompe pas : Eitan n’est pas le premier homme politique israélien, mort ou vivant, à avoir fait ce genre de déclarations et agi en conséquence. Il eut à montrer que ce qu’il disait n’était pas un simple slogan, non seulement sur les territoires illégalement occupés par Israël depuis son agression de Juin 1967, mais également lors d’une des guerres de destruction menée contre le Liban, la guerre de 1982.

Non un simple slogan, mais l’expression d’une politique
mûrement réfléchie et intensément délibérée

On peut, pour appuyer le fait que cette déclaration constitue l’expression d’une ligne politique, rappeler les multiples massacres, assassinats, meurtres et expulsions en masse des populations civiles palestiniennes, syriennes, libanaises, jordaniennes, par Ariel Sharon, actuellement maintenu en coma artificiel depuis le 4 janvier 2006 et amplement documentés dans un ouvrage de Uzi Ben Ziman intitulé : «Sharon, un César Israélien» (Adama Books, New York, 1985). Parmi les exploits militaires de ce général, actuellement ni tout à fait vivant, ni tout à fait mort, (il semblerait que ni Dieu, ni le Diable ne veulent de lui, et que ses partisans ne peuvent plus rien pour lui!), le livre rapporte l’assassinat sans cause de deux femmes jordaniennes allant chercher de l’eau à un point d’eau, la torture et l’exécution sommaire d’un vieillard, le massacre, dans leur sommeil, de civils libanais et palestiniens, l’exécution de prisonniers désarmés, etc.. On peut également mettre à l’actif d’Ariel Sharon la destruction de 17 hôpitaux civils pendant l’agression de 1982 contre le Liban, et, évidemment, le massacre de Sabra et Shatila, qu’il a fait exécuter par des troupes mercenaires. Mais, il n’est pas le seul et le dernier des responsables israéliens impliqué directement dans le massacre de populations civiles «arabes.» Les récents massacres de Gaza montrent, s’il le fallait encore, que la politique déclarée de Eitan continue à être mise en oeuvre.

Les Palestiniens n’existent pas, donc on n’expulse personne, on ne tue « personne »!

La seconde citation est fournie par Golda Meyer, premier ministre d’Israël de 1969 à 1974 : «Ce n’est pas comme s’il y avait un peuple palestinien et que nous sommes venus pour le jeter dehors, que nous avons pris ses terres. Il n’existait pas.»( cité par Ron, David, p. 133) On peut, sans difficulté, contester cette affirmation, – évidemment fausse- en se référant aux preuves historiques et actuelles de l’existence du peuple palestinien sur le territoire qui historiquement porte le nom de Palestine, peuple qui démontre quotidiennement non seulement qu’il existe, mais qu’il veut continuer à exister en dépit de la supériorité écrasante de ceux qui tentent de nier son existence. Mais cette affirmation de Golda Meir ne se veut pas une constatation tirée d’une revue de données démographiques compilées soit par les autorités ottomanes, soit par l’administration britannique pendant la période du mandat de 1920 à 1948. Cette déclaration est politique, dans le sens où , tout en constituant une déclaration politiquement, sociologiquement et démographiquement fausse, elle affirme une prise de position idéologique niant l’existence physique des Palestiniens, bien que les massacres, les expulsions, les destructions d’églises et de mosquées, les démolitions de villes et de villages entiers, sous la main des Sionistes prouvent au-delà de tout doute que la Palestine n’était pas, et n’est pas, « une terre sans peuple.» Golda Meir n’était pas aveuglée par le fanatisme religieux au point de ne pas reconnaître l’humanité des Palestiniens. Ce qu’elle voulait dire, et la politique de nettoyage ethnique menée de manière énergique par tous les gouvernements israéliens dont elle a fait partie pendant quelques 20 années en a donné les preuves, c’est qu’il y avait bien des habitants en Palestine, mais, vu qu’ils n’appartenaient pas à l’entité ethnique qu’elle représentait, ils ne pouvaient pas être appelés Palestiniens. Donc, suivant elle, il y avait bien des habitants, mais «ethniquement anonymes,» sans racines territoriales entérinées et légitimées par les Sionistes, suivant lesquels, si on peut dire, les seuls vrais Palestiniens auraient disparu depuis 2000 ans. En les tuant, en expulsant les Palestiniens de leurs terres, les Sionistes ne commettent pas un acte d’injustice ; ils ne feraient que reprendre une propriété usurpée par des groupements d’individus «sans identité nationale,» et dont le nom a été lié au nom d’un territoire par pure erreur.

Nier l’existence de la collectivité, c’est également nier
l’existence des personnes la composant individuellement

Comme tout peuple, le peuple palestinien est une collectivité d’individus, hommes, femmes, enfants, regroupé en villes, villages, ou habitant dans des maisons isolées, sur un territoire appelé Palestine ; selon la conception sioniste proclamée par Golda Meir et d’autres, il n’existerait simplement pas. Si on ne reconnait pas la qualification de « Palestiniens, il s’en suit que, quand on tue ou on exproprie un « individu sans nom ethnique,» on ne tue, ni n’expulse personne, par définition. Donc, par voie de conséquence, aucune injustice n’aurait été commise. Et les bonnes âmes qui peuvent être révoltées par le traitement infligé aux anciens « locataires » de la Palestine peuvent dormir tranquille ! Suivant l’affirmation de Golda Meir, il ne saurait y avoir de nettoyage ethnique, puisqu’il n’y avait pas de peuple. Golda Meir, dans cette affirmation, commet sans nul doute une grossière erreur scientifique, car elle prend une position qu’il est impossible de conforter par des preuves. En même temps, elle innocente l’entreprise sioniste de toute accusation de génocide ! Mais, l n’y a pas de « solution plus finale » au problème palestinien que de nier l’existence du peuple palestinien!

Pas de peuple palestinien, donc pas de génocide !

Mais Golda Meir est dans la droite ligne du Sionisme, et son affirmation est encore plus cruelle de celle de Eitan, tout en allant dans le même sens qu’elle : quand on tue un ou une «Arabe» on ne tue « personne. » et donc, le nettoyage ethnique n’est pas un génocide, puisqu’il n’y avait en Palestine d’élément humain pouvant être considéré comme un peuple. Est-ce que les assertions de Eitan ou de Mme Golda Meir contredisent la doctrine sioniste ? Nullement. Au contraire, elles ne font que la confirmer.

On ne peut être pro-sioniste et ne pas appuyer
le génocide du peuple palestinien!

Tous les ouvrages, les thèses, les publications qui tentent de donner un sens quelque peu humain à l’entreprise sioniste, en la liant à de grands desseins propres à avancer les progrès humains, apparaissent comme ce qu’ils sont : de simples écrans d’encre destinés à couvrir une opération préméditée, programmée et exécutée, de génocide du peuple palestinien, vieille pratique de liquidation totale de la population vaincue par les envahisseurs, qui s’est répété des centaines de fois dans l’Antiquité, et que l’on remet au goût du jour en lui donnant un habillage intellectuel «moderne.» Par définition, un génocide est une politique qui est fondée sur le rejet des droits universels de la personne humaine ; et ceux qui l’endossent ne peuvent à la fois se présenter comme défenseurs d’une vision humaniste et généreuse des affaires de ce monde, et argumenter la justesse du génocide du peuple palestinien actuellement mise en oeuvre par Israël. De même qu’on ne saurait pardonner à Heidegger ses prises de positions pro-nazies, on ne saurait sympathiser avec ces grands esprits qui font semblant de ne pas voir que les Palestiniens sont soumis à un nettoyage ethnique similaire, dans ses motivations comme dans ses fins, au génocide des « races inférieures » par le Troisième Reich ! Il ne faut pas oublier de rappeler que celui-ci avait d’abord envisagé, avant d’adopter la solution de la liquidation physique, l’expulsion en masse des non-Aryens.

Inquisition, Nazisme et sionisme : une même famille idéologique?

Comme l’a rappelé Jonathan Kirsh dans son ouvrage intitulé : « Le Manuel du grand Inquisiteur, Une Histoire de la Terreur au nom de Dieu, » (2008, HarperCollins, New York) : «En suivant l’exemple de l’Inquisition, qui avait montré comme déshumaniser la victime comme rien d’autre que de « l’ordure hérétique, » et, en même temps, comme diaboliser la victime comme « un traitre à Dieu,» le régime Nazi fut capable de convaincre sa population- ou, du moins, les centaines de milliers d’hommes et de femmes qui ont participé à l’Holocauste- que la torture et le meurtre pouvaient être envisagés comme un acte juste et droit. » (p. 226) D’ailleurs, dans son ouvrage intitulé : « La République Hébraïque»( Harcourt, New York, 2008) Bernard Avishaï, écrivain israélo- canadien rappelle (p. 34) que la Loi du Retour adoptée en 1950 par Israël, est la copie conforme des lois de Nuremberg établies par les Nazis en 1935, ( en anglais : «In fact, the Law of Return’s standard mirrors the 1935 Nuremberg Laws») et dont le contenu est ainsi résumé par Kirsh (op : cit. p. 219): « La pièce centrale des lois de Nuremberg était la Loi de Citoyenneté du Reich, qui retirait formellement les droits légaux de citoyenneté de la population juive, et la réduisait au statut de « sujets » du Troisième Reich » Sans nul doute, on peut inscrire la sentence de mort prononcée tant par Eitan que par Golda Meir contre le peuple palestinien, dans la droite ligne de cette politique de déshumanisation qui justifie les actes les plus horribles au nom d’une idéologie de restauration religieuse. D’ailleurs, Pappe rappelle la liaison entre les atrocités commises par Israël contre la population de Gaza, et cette déshumanisation du peuple palestinien qui touche tous les Israéliens : Voici ce qu’il dit : «Ce n’est pas seulement dans le discours militaire que les Palestiniens sont déshumanisés. Un processus similaire est en action dans la société juive en Israël, et elle explique le soutien massif pour la campagne à Gaza. Les Palestiniens ont été si déshumanisés par les juifs d’Israël- qu’ils soient politiciens, soldats ou citoyens ordinaires- que la tuerie leur vient naturellement, comme l’ont été les expulsions 1948 et l’emprisonnement dans les territoires occupés. La réponse du Monde Occidental indique que son leadership politique évite de voir la liaison directe entre la déshumanisation Sioniste des Palestiniens et les politiques barbares d’Israël à Gaza.»(London Review of Books, Janvier 2009)

Un génocide accidentel ?

La propagande pro-sioniste fait, entre autres, croire aux uns et aux autres que c’es l’hostilité des Palestiniens qui aurait rendu les Sionistes « méchants ;» ces deux citations, sans compter les faits sur le terrain depuis que l’entreprise sioniste a commencé, prouvent combien cette histoire est fausse. D’ailleurs, à titre anecdotique et de preuve supplémentaire des mauvaises intentions des Sionistes à l’égard des Palestiniens, mauvaises intentions maintes fois répétées dans les documents publiés par les tenants de cette idéologie, on peut rappeler ce que Ahad Ha’am, un sioniste américain, a rapporté de son voyage effectué en Palestine en 1891: « Les Sionistes traitent les Arabes avec hostilité et cruauté, les privent de leurs droits, les offensent sans causes, et même s’en vantent. » Ben Gourion l’a lui-même reconnu, avant l’établissement de l’Etat d’Israël : il dit »Nous sommes les agresseurs et ils se défendent. » Loin d’avoir été provoqués et d’avoir été forcés à répondre à la violence par la violence, les Sionistes ont systématiquement recouru aux provocations, y compris des attentats terroristes, avant même 1948 ; par exemple en juillet 1938, ils ont placé des bombes dans des marchés et des places publiques et ont tué 76 Palestiniens. Lors des troubles de 1936 à 1939, provoqués par des attaques armées contre les Palestiniens, les Sionistes, mieux armés et jouissant de la complicité des autorités mandataires, ont tué 3112 Palestiniens, contre 329 morts de leur côté. On ne peu donc considérer les assertions de Eitan ou de Golda Meir comme provoquées par l’agressivité des populations civiles autochtones, mais comme des affirmations de politiques parties intégrantes de l’idéologie sioniste et mises en oeuvre de manière systématique et délibérée depuis que les Sionistes ont pris pieds en Palestine, et bien avant l’érection des colonies sionistes et de leurs organisations de soutien logistique et financier en Etat d’Israël. Les massacres actuels différent seulement des massacres du passé par l’utilisation de technologies plus sophistiquées que les bombes dans les marchés ou l’égorgement de civils désarmés, et par le caractère massif des pertes humaines et matérielles infligées aux Palestiniens.

Le massacre des Palestiniens, un génocide au sens
de la Convention Internationale de 1948

Voici comment Illian Pappe, l’historien israélien, décrit l’alternative laissée aux Palestiniens :«Il semble que les Palestiniens ne peuvent avoir aucune place à l’intérieur de la Palestine historique à moins qu’ils sont disposés à y vivre sans droits civils et humains de base. Ils peuvent être soit des citoyens de seconde classe à l’intérieur de l’Etat d’Israël, soit des prisonniers dans les « méga-prisons de la Rive Occidentale et la Bande de Gaza. S’ils résistent, ils seront emprisonnés sans procès ou tués. Tel est le message d’Israël.»(London Book Review, Janvier 2009) Les dirigeants sionistes n’ont jamais fait secret de leur politique d’annihilation du peuple palestinien. Eitan et Golda Meir ont, de manière non ambiguë, exprimé comment ils voient la « solution finale » au problème palestinien, qui ne laisse aucune place à la négociation. Et la constatation de Pappe n’apprend rien de nouveau. Par leur caractère systématique et global, les mesures de répression menées par Israël contre les Palestiniens sont, sans conteste possible, des politiques génocidaires telles que définies par la convention de décembre 1948 qui proclame que (Article ll): «Dans la présente Convention, le génocide veut dire un quelconque de ces actes commis avec l’intention de détruire, entièrement ou en partie, un groupe ethnique, racial ou religieux, actes tels que :

a) le meurtre des membres du groupe ;

b) l’affliction de peines corporelles ou mentales sérieuses aux membres du groupe ;

c) l’imposition délibérée au groupe de conditions de vie calculées pour aboutir à sa destruction physique totale ou partielle… »

Elle ajoute, dans son article lll : « Les actes suivants seront passibles de punition :

a) le génocide ;

b) le complot pour la commission du génocide ;

c) l’incitation directe et publique à la commission du génocide ;

d) la tentative de commettre le génocide ;

e) la complicité dans le génocide.

Clairement, les déclarations de Eitan comme de Meir, et de tous les dirigeants passés ou présent d’Israël – déclarations qui ne sont pas de vains mots, car appuyées par les politiques menées sur le terrain depuis maintenant plus de cent ans par les tenants du Sionisme, qui , depuis la création d’Israël, ont reçu « mandat international » de mettre en oeuvre leur dessein génocidaire-, peuvent permettre de les qualifier, s’ils étaient encore en vie, comme tombant sous le coup de poursuites dans le cadre de la Convention de 1948 dont, paradoxalement, Israël fait partie. Mais on n’est pas à un acte de duplicité prés ! La peine de mort a été abolie en Israël, mais on a institué « l’assassinat ciblé» de tous ceux considérés comme coupables sans preuves, ni jugements, et on exécute non seulement les «condamnés à mort,» mais également les membres de leur famille, et s’il le faut, leurs voisins et les habitants de leur village! C’est là encore une preuve de la supériorité de la démocratie et du système judiciaire à l’Israélienne !

A quand les sanctions contre le génocide du peuple palestinien?

Israël est, en fait, un état génocidaire, qui d’ailleurs, ne s’en cache pas : il n’y a qu’à suivre la campagne électorale israélienne : il n’y a pas un des candidats qui ne puisse être l’objet de poursuites en application de la convention internationale. Le surprenant, c’est que cette campagne donne l’occasion à certains louer «la démocratie israélienne,» alors que tous les débats tournent autour de la meilleur politique pour liquider le peuple palestinien. Comme l’a écrit Barta, cite par Frank Chalk (Article : Redéfinir le Génocide, dans « Génocide, dimensions conceptuelles et historiques, édité par George Andréopoulos, 1997, Presses Universitaires de Pennsylvanie, USA) «Une société génocidaire est une société dans laquelle toute la bureaucratie pourrait être, officiellement, orientée vers la protection des innocents, mais dans laquelle toute une race est, cependant, soumises à des pressions, d’où tout remord est absent, visant à la destruction de la nature même de la société ; » (p. 55)

La négation du génocide du peuple palestinien doit être criminalisée !

La question qui se pose n’est pas s’il existe suffisamment de preuves pour qualifier internationalement Israël d’état génocidaire au sens de la convention de 1948,-les preuves de cette qualification sont littéralement créées chaque jour par centaine par les actions des autorités israélienne, que ces autorités soient politiques, judiciaires, administratives, législatives ou militaires,- mais pourquoi des pays et des organisations internationales , si prompts à condamner les génocides commis ailleurs qu’en Palestine historique, et à considérer comme un crime la négation même du génocide commis contre différentes « sous-races » telles que définies par l’idéologie nazie, durant la seconde guerre mondiale, et connu sous le nom « d’Holocauste, » continuent à ignorer un génocide qui se perpétue depuis maintenant prés d’un siècle, et dont les exécuteurs ne font pas secret de leurs desseins.

Une campagne électorale tournant autour
de la meilleure politique de génocide du peuple palestinien

Et pourtant, toute la campagne électorale israélienne tombe sous le coup de la Convention sur le génocide et, apparemment, tous les grands commentateurs politiques internationaux, malgré leur sophistication, font semblant de ne pas comprendre le message, pourtant net et clair, de toute la classe politique israélienne actuelle, qui ne fait que continuer le « glorieux chemin du génocide palestinien » tracé par leurs fameux prédécesseurs ! On ne peut qu’être profondément choqué de la façon dont sont censurées ou lissées, dans les médias lourds et légers des pays démocratiques,- pour les rendre inoffensives aux oreilles d’ une opinion publique internationale abreuvée des principes des droits universels de l’homme et du citoyen, et qui pourrait être choquée par la crudité et la barbarie exprimée par des dirigeants israéliens cherchant l’accès au pouvoir par le suffrage universel moderne, et tout ceci pour appliquer une politique digne du despotisme oriental antique, pour mettre en application leur politique génocidaire,- les déclarations des dirigeants sionistes qui font spécifiquement référence à la continuation de la destruction du peuple palestinien et à la solution finale de son expulsion, sous un prétexte ou un autre, y compris évidemment cette « fameuse paix des cimetières ou de l’exil» qu’Israël est toujours disposée à offrir aux Palestiniens, et même sans négociations préalables! La branche d’olive tendue par les autorités israélienne est une branche à deux tiges, portant, au choix des Palestiniens, une valise ou un cercueil!

En conclusion :

1. Le Sionisme est une idéologie passéiste, anachronique et rétrograde qui vise à reconstituer, dans sa totalité, une phase de l’Histoire de l’Antiquité, par la mobilisation des outils intellectuels et technologiques modernes ;

2. le Sionisme est dirigé vers le passé, et constitue la négation même des progrès moraux et politiques de l’humanité au cours de ces récents siècles ;

3. Le génocide du Peuple Palestinien est au cœur de cette idéologie qui, dans son exécution rappelle l’Inquisition et le Nazisme, car elle utilise la déshumanisation et la diabolisation des Palestiniens pour justifier son objectif de nettoyage ethnique de la Palestine historique ;

4. Les intellectuels qui prennent position pour le Sionisme ne peuvent se réclamer de l’humanisme

5. L’appel au massacre des Palestiniens par Eitan et la négation de leur existence par Golda Meir résument la position sioniste sur la solution à donner au problème palestinien, qui ne passe, évidemment, ni par la reconnaissance de leurs droits, encore moins par l’acceptation de leur maintien physique sur le territoire de la Palestine historique ;

6. Si on pouvait encore avoir des illusions quand à la nature du système sioniste, l’attaque barbare contre Gaza, comme les thèmes de la campagne électorale, où sont clairement débattues des solutions tombant dans la définition internationalement acceptée du génocide, ne pourraient qu’ouvrir les yeux et l’esprit de beaucoup;

7. Il y a un dangereux néo-révisionniste justifiant la liquidation physique du peuple palestinien, qui doit non seulement être réprimé par la loi dans les pays qui se targuent de respecter les droits de l’homme chez eux et de les défendre dans le Monde , au même titre que l’Holocauste, que nul ne saurait nier, mais qui ne constitue pas une absolution du génocide institué par les Sionistes(Le peuple Palestinien n’a pas été cité comme accusé ou reconnu coupable, au procès de Nuremberg contre les dirigeants Nazis, Novembre 1945- Octobre 1946!) ;

8. Ce révisionniste doit être combattu par la loi et dans les pays qui se targuent de représenter la conscience humaine à son plus haut niveau de valeurs morales, se résumant en le rejet de toute politique ou pratique visant à diminuer la personne humaine ou à lui causer des tords physiques ou moraux !.. Par Mourad Benachenhou

23 réponses à “le néo-négationnisme”

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