Beyrouth, nid d’espions pour le Mossad
Dans une ville de Beyrouth détruite par les bombes (ici en juillet 2006), des communautés ont fourni des agents à Israël, petites mains chargées de glaner des informations, préparer des dossiers d’objectif ou suivre l’adversaire.
La capitale du Liban est au centre de la guerre du renseignement que se livrent les services syriens, le Hezbollah, le Mossad, la CIA et beaucoup d’autres.
La guerre froide avait le Berlin de John Le Carré ou la Vienne du Troisième Homme. La guerre clandestine qui se livre au Moyen-Orient a Beyrouth pour capitale. Espions occidentaux et agents iraniens, services de renseignements syriens et activistes du Hezbollah, Mossad, CIA et autres agences s’y livrent une guerre opaque dans laquelle les victoires sont parfois claironnées. Les défaites jamais.
Dans cette guerre de l’ombre, les services de renseignements israéliens ont subi, cette année au Liban, l’un des plus importants revers de leur histoire. Comme il se doit, ils n’ont pas commenté le démantèlement de leur plus grand réseau d’espionnage dans un pays arabe. Les chiffres sont pourtant sans précédents. Plus de soixante-dix Libanais ont été inculpés d’espionnage au profit d’Israël ces derniers mois. Une quarantaine de suspects ont été placés en détention. Une trentaine d’autres agents supposés sont toujours recherchés par les autorités libanaises. Certains ont réussi à fuir, prenant l’avion vers une destination inconnue, ou ont franchi la frontière entre les deux pays, toujours techniquement en guerre depuis 1949. D’autres ont cessé leurs activités.
À la différence des maîtres espions des romans, les membres de ces réseaux appartiennent à l’univers moins glamour du renseignement de terrain. Celui des petites mains, des cellules anonymes chargées de glaner des informations fragmentaires, de préparer des dossiers d’objectif ou de suivre les mouvements quotidiens de l’adversaire. Parmi ces agents, certains dormants depuis des années, toutes les communautés libanaises sont représentées : chrétiens, sunnites, chiites, originaires du Sud-Liban, de la Bekaa ou de Beyrouth.
«Certains travaillaient pour Israël depuis des années, parfois depuis les années 1980», explique le général Achraf Rifi, directeur général des Forces de sécurité intérieures libanaises, qui ont effectué une bonne partie des arrestations. «Ils ont été recrutés, ajoute-t-il, pour des motifs variés : financiers, idéologiques ou psychologiques. On a même des cas de chantage, sexuels ou autres. Mais le principal facteur de ce recrutement a été la longue occupation israélienne du Sud-Liban,…
«Une chose est sûre, c’est un beau coup de filet, commente une source diplomatique occidentale à Beyrouth. Il est possible que, depuis leur semi-échec pendant la guerre de 2006, où ils s’étaient appuyés sur leurs renseignements aériens et technologiques, les Israéliens aient un peu trop demandé à leurs réseaux, leur faisant prendre plus de risques pour reconstituer leurs listes de cibles. Mais ces arrestations sont surtout le fruit d’un travail sans précédent des forces de sécurité libanaises.»
Comme dans toutes ces affaires, l’écheveau est difficile à démêler. Particulièrement au Liban, où le Hezbollah entretient ses propres services de contre-espionnage, collaborant parfois avec les agences de l’État , dirigés, depuis le retrait de Damas, par des sunnites fidèles à Rafic Hariri, notamment les Forces de sécurité intérieure.
«Un élément déclencheur est certainement la prise de conscience par le Hezbollah de l’ampleur de la pénétration israélienne», souligne le diplomate. Organisation clandestine, opaque et paranoïaque, qui base sa sécurité sur le recrutement chiite de ses cadres, le Hezbollah subit, en février 2008, un coup dur avec l’assassinat à Damas d’Imad Moughniyeh, chef de sa branche militaire. Attribué au Mossad, l’attentat met au travail le contre-espionnage du mouvement.
À la fin de l’année 2008, les premières arrestations commencent. En novembre, deux frères sunnites sont capturés par le Hezbollah. Originaires de la ville d’al-Marj, dans la vallée de la Bekaa, Ali et Youssouf Jarrah sont accusés d’espionner depuis vingt ans pour Israël. On retrouve en leur possession du matériel photographique et vidéo, et un système GPS dissimulé dans leur véhicule. La voiture, équipée pour prendre des photos, aurait été fréquemment garée au poste frontière de Masnaa, sur la route entre Beyrouth et Damas, par laquelle transitent les responsables du Hezbollah. Muni d’un passeport israélien, Ali Jarrah se rendait, via Chypre ou la Jordanie, en Israël pour y être briefé et entraîné. Selon des sources libanaises, il aurait aussi été envoyé en reconnaissance dans le quartier de Damas où Moughniyeh a été assassiné.
Vaste coup de filet
En janvier 2009, le Hezbollah capture deux autres suspects. Joseph Sader, employé à l’aéroport de Beyrouth, est enlevé alors qu’il se rend à son travail. Interrogé, il aurait révélé avoir eu la même fonction de renseignement dans un aéroport par où transitent émissaires et diplomates de tout le Moyen-Orient. Un garagiste de Nabatiyeh, ville chiite du Sud-Liban, est le quatrième agent arrêté par le Hezbollah. Marwan Fakir était un concessionnaire automobile qui fournissait des véhicules au mouvement chiite. Il aurait aussi utilisé ses talents de garagiste pour installer des dispositifs de localisation sur des voitures que le parti lui donnait à réparer. Ces affaires ne sont que le préliminaire du vaste coup de filet qui va suivre, celui qui implique les services libanais.
Un général libanais recruté par Israël
En mai 2009, les arrestations commencent. Le général Adib Alam, officier chrétien à la retraite, ancien de la Direction du renseignement militaire, est interpellé avec sa femme et son neveu. Selon les médias libanais, il aurait reconnu avoir été recruté par les services israéliens en 1998. Ses employeurs l’auraient convaincu de prendre sa retraite pour monter une agence de recrutement de domestiques asiatiques. Grâce à cette couverture, Adib Alam voyageait en Grèce, à Chypre et en Italie, où il rencontrait ses officiers traitants. Il aurait fourni des informations sur le Hezbollah et sur les mouvements internes de l’armée libanaise. Il avait aussi accès au département des passeports, source d’information capitale.
Mansour Diab, un colonel sunnite originaire du Akkar, région du nord du Liban, est à son tour convaincu de liens avec Israël. Ce commando Marine avait été l’un des héros de la prise d’assaut du camp de réfugiés de Nahr el-Bared, blessé à l’épaule au cours de l’attaque à l’été 2007. Il aurait été recruté par le Mossad pendant ses stages aux États-Unis. Un autre colonel, Shahid Toumiyeh, lui aussi originaire du Akkar, est arrêté avec un retraité des douanes. Puis Nasser Nader, suspecté d’avoir organisé la surveillance du quartier de Dahieh, le bastion du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, dévasté par des bombardements israéliens d’une grande précision en 2006.
Cette vague d’arrestations est d’autant plus inhabituelle que les cellules d’espionnage, selon les règles en usage, n’étaient constituées que de deux ou trois personnes au maximum. Elles travaillaient de façon autonome et cloisonnée, et ne se connaissaient pas entre elles. «Nous avons réussi à percer un secret technique, qui nous a permis de détecter ces cellules, se contente d’expliquer le général Rifi. Certains ont envoyé des messages à leurs agents traitants israéliens leur disant qu’ils se sentaient repérés. Ils se sont vu répondre qu’il ne fallait pas s’en faire. Et nous avons commencé les arrestations. D’autres vont suivre. Ceux qui ont réussi à fuir ont en tout cas cessé leurs activités.»
«Un outil d’enquête extraordinaire»
L’histoire de ce «secret technique» semble, quant à elle, liée à une autre affaire. «Le secret en question remonte à l’enquête sur l’assassinant de Rafic Hariri, déclare une source diplomatique à Beyrouth. Les FSI libanaises se sont alors vu confier par des services occidentaux un puissant logiciel capable d’analyser des dizaines de milliers d’appels téléphoniques, et d’en déceler les anomalies. Comme, par exemple, des téléphones portables qui ne s’activent qu’à certains moments. Ou qui ne communiquent qu’avec un ou deux numéros. C’est un outil d’enquête extraordinaire.» Le responsable de ce programme est un brillant officier, spécialiste des systèmes informatiques, le capitaine Wissam Eid. «Il est vraisemblable qu’il a découvert beaucoup de choses grâce à ce logiciel, dit une source libanaise qui souhaite rester anonyme, comme la plupart des interlocuteurs. …» Le capitaine Eid en savait-il trop ? Avait-il découvert des implications -(des uns et des autres )-dans l’attentat contre Rafic Hariri ? Toujours est-il que le 25 janvier 2008, sa voiture blindée est pulvérisée par un véhicule piégé, et le capitaine tué sur le coup. Son système a, depuis, permis un autre coup de filet. Portant un des plus graves coups à Israël dans une guerre sans héros. (source..Le Figaro-14.09.09.)
This is a excellent website. Thx to the auther
why don’t we move and post even more Respect deodorant spray
The thing i prefer regarding your web site is that you constantly publish primary to the stage details..
Well done, gorgeous blog page with fantastic informational articles. It is a interesting in addition to informative material.
Thank you giving exceptional infos. Your internet site is therefore neat. Now i’m impressed by information that you have within this weblog. It exposes exactly how nicely you comprehend this topic. Saved as a favorite this excellent website internet page, will return for really posts. You actually, my pal, Rock and roll! I found the material When i witout a doubt checked everywhere you go and simply could hardly encounter. That of a terrific website.
It is best time to develop programs for future years and it is time for you to end up being articles. I have analyze this publish and if I could I wish to recommend an individual several fascinating issues or even suggestions. Maybe you might compose following posts discussing this informative article. I must read actually much more things about that!
I appreciate, cause I found exactly what I was looking for. You have ended my 4 day long hunt! God Bless you man. Have a nice day. Bye
I dont even know how I got back, however i thought this kind of post was smart. Cheers!
Gardinen online shop !!!
Now i’m pleased, I have to state. Really not often do I encounter a blog which is each educative and entertaining, as well as without a doubt, you have hit the toenail on the mind. Your own concept is outstanding; the issue is a thing that doesn’t enough people are chatting smartly about. I’m really secure which i came throughout this in my look for something relating to this.
Hi awsome weblog you have made several awsome factors with it i will include one to my personal favorites.
I found your blog on google and i like skimming through on your article. Its difficult finding easy reading blogs it seems.
I ran across this post earlier today while at the office. Very educational. Sent the link to myself and will probably bookmark it once I get home.
check out this! flashbacky80
After research just a few of the blog posts in your website now, and I truly like your manner of blogging. I bookmarked it to my bookmark website list and might be checking again soon. Pls try my site as well and let me know what you think.
I’ve been absent for a while, but now I remember why I used to love this blog. Thank you, I will try and check back more often. How frequently you update your website?
Rather nice post. I merely discovered your current weblog along with were going to state that I have got extremely liked surfing around your blog site blogposts. At any rate I’ll be registering to ones rss feed and i also we do hope you publish just as before in the near future!
Hi! Wanted ending a opinion. I have to admit when i enjoyed this information. Take care of the magnificent hard work.
I appreciate the insightful post. Thanks.
I have been browsing online greater than 3 hours nowadays, yet I never discovered any fascinating article like yours. It is pretty value sufficient for me. In my opinion, if all webmasters and bloggers made just right content as you probably did, the internet will likely be a lot more useful than ever before. « No one has the right to destroy another person’s belief by demanding empirical evidence. » by Ann Landers.