L’internat est-t-il encore à la mode?
**L’internat sanction, c’est de l’histoire ancienne
Le lycée Jacques-Cartier, à Saint-Malo, accueille 89 internes, 65 filles et 24 garçons. Ils sont à des étages différents. « On se retrouve au foyer », expliquent-ils.
Dans la majorité des cas,les adolescents choisissent d’alleren pension et le vivent bien.Loin de la famille, entre amis,avec des règles à respectersinon, gare au retour de bâton… Reportage dans deux lycéesde Saint-Malo.Avant, des parents menaçaient leurs enfants : « Si tu continues, on t’envoie en pension. » Aujourd’hui, ce sont plutôt les jeunes qui sont demandeurs. Pour fuir l’ambiance familiale ou, surtout, pour s’éviter le temps perdu dans les transports. À Saint-Malo, l’internat du lycée public Jacques-Cartier accueille65 filles et 24 garçons, originaires de Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), Créhen ou Pluduno (Côtes-d’Armor)… Les terminales ES, S ou STG que nous avons rencontrés semblent bien dans leurs baskets. Mêmes récits au lycéeprivé l’Institution, où 43 garçons et 36 filles sont pensionnaires. « Ce fut dur les premiers mois de seconde, avoue Justine. Chez moi, je suisplus libre. Ici, tout est calculé à cinq minutes près. Mais on s’habitue vite. »
. Les dortoirs ont cédé la place à des chambres de quatre lits – parfois même à des chambres individuelles à l’Institution -, avec salle de bain, bureau et murs couverts d’images de pub, de photos de famille ou de copains-copines. Les internes disposent de salles d’études, de musique, de musculation et d’un foyer avec télévision et jeux collectifs. À l’Institution, le directeur d’internat, Mickaël Rouault, fait parfois courir les jeunes sur la plage, à côté. À Jacques-Cartier, les deux délégués d’internat, dont Anaïs, organisent des sorties (bowling, accrobranches)…
Qu’est-ce qui leur manque alors ? « Bien manger », répond Kevin en regardant sa quiche pleine d’eau. Sinon ça va. Anaïs aimerait Internet dans sa chambre, « mais c’est interdit. Comme la télévision ». Sauf au foyer, le temps des infos, de Plus belle la vie ou d’un film le mardi soir. Pareil pour Sandrine, en STG, sauf qu’elle en a pris son parti : « Comme ça, je me couche moins tard qu’à la maison. » Le plus dur, pour Sandrine, c’est de ne pas voir sa mère. Justine regrette son chien et ses deux chats : « Mais bon, si j’ai un coup de blues, mes amies sont là. » Jessica, elle, se sent un peu plus libre, « sans les parents sur le dos ».
Pour Anaïs, en terminale S, c’est aussi l’idéal : « Le week-end, je vois mes parents et la semaine, mes potes. »À l’internat, le temps de travail, de loisirs et des repas reste très encadré. De 18 h à 19 h, études en salle pour les secondes ; dans les chambres pour les premières et terminales ; 19 h-20 h, dîner au réfectoire ; 20 h-21 h, études à nouveau pour les secondes, détente et chambre pour les premières et terminales. Et ménage pour tous les jeudis soir, à l’Institution. À Jacques-Cartier, des agents passent tous les matins.Dans les deux lycées, les étages filles et garçons sont séparés. Des escaliers sous haute surveillance. « On se retrouve au foyer. De toute façon, assurent les élèves, l’internat favorise plus l’amitié que la drague. Pas assez d’intimité et on se connaît trop bien. » (Ouest-France-26.11.09.)
********Vive le pensionnat !
En haut : Créée sous Napoléon, la Maison d’éducation de la Légion d’honneur est l’archétype du pensionnat à l’ancienne. Il n’accueille que des jeunes filles en uniforme, pour la plupart issues de «bonnes familles».En bas : L’internat d’excellence de Sourdun est un projet pilote hors normes. Ouvert en septembre, il n’accueille que des enfants des quartiers sensibles de l’académie de Créteil, choisis pour leur envie d’apprendre
Faut-il y voir l’influence des aventures de Harry Potter ou le signe d’un besoin d’autorité ? L’internat est en tout cas à la mode. Dans le secteur privé, qui a accueilli 6 500 pensionnaires de plus dans le secondaire depuis 2006, comme dans le public, où l’Etat vient d’ériger le pensionnat comme un outil de réussite scolaire au sein de son plan espoir banlieues. Pour mieux comprendre cet engouement, « Le Figaro Magazine » s’est rendu dans deux établissements que tout semble opposer : la Maison d’éducation de la Légion d’honneur, à Saint-Denis, et l’internat d’excellence de Sourdun, en Seine-et-Marne.
L’un a été fondé par Napoléon et l’autre par… Nicolas Sarkozy. Le premier est l’archétype du pensionnat à l’ancienne : 500 lycéennes – souvent des jeunes filles de « bonne famille » – y étudient sous l’uniforme dans de somptueux bâtiments XVIIIe. La quintessence de l’esprit français. Et ça marche ! Jamais les demandes d’inscription n’ont été aussi nombreuses : elles ont doublé en dix ans (quatre demandes pour une place en seconde). Et le taux de réussite au bac atteint désormais 100 %, avec 87 % de mentions. Napoléon y est célébré à longueur d’année, le règlement intérieur n’a guère changé depuis deux siècles et la devise est toujours «Honneur et patrie». Mais cela n’empêche ni l’esprit potache ni l’humeur du temps. «Ce sont des filles de leur époque», insiste la surintendante Huguette Peirs, maîtresse des lieux. Les recrutements ont été quelque peu élargis (on accepte désormais les descendantes de médaillés du Mérite et de la croix de guerre), même si le sésame absolu demeure le ruban rouge : la plupart des lycéennes ont un parent ou un grand-parent décoré de la Légion d’honneur. «Elles sont conscientes d’être entrées ici grâce au mérite de leurs ascendants», ajoute Mme Peirs. Cela leur impose un certain sens du devoir et de la dignité. Lorsqu’une de leurs surveillantes (et ancienne élève), Anne-Lorraine Schmidt, a été assassinée dans le RER en 2007, «les filles» ont serré les dents et ravalé leurs larmes. Les deux psychologues de la« cellule de soutien » dépêchés par les autorités ont dû plier bagages au bout de deux jours avec ce commentaire : «Elles n’ont pas besoin de nous.»
Un projet éducatif complet
A Sourdun, 116 lycéens de Seine-Saint-Denis ont rejoint en septembre le premier des dix internats d’excellence réclamés par Nicolas Sarkozy ; un projet pilote hors normes, initié dans le cadre du plan espoir banlieues. Edifié par le rectorat de Créteil sur le site d’une ancienne caserne en Seine-et-Marne, ce lycée-collège accueille des élèves choisis sur des critères sociaux et pour leur «envie d’apprendre». Son but ? Offrir une «vraie égalité des chances» à des jeunes en grandes difficultés sociales à travers d’excellentes conditions de vie et d’encadrement inscrites au sein d’un projet éducatif complet. «Notre internat n’est pas qu’un lieu d’études et d’hébergement, explique le proviseur, Jean-François Bourdon. Ce que nous voulons, c’est qu’il contribue au développement personnel des élèves, qu’il les aide à élargir leur horizon et à ne pas brider leurs ambitions.»
Tout a été inventé et construit en un temps record : «Six mois pour bâtir ce projet deA àZ, recruter une équipe, collecter et trier les candidatures d’élèves, faire construire les infrastructures manquantes, veiller à la mise aux normes des autres, inventer un règlement, ébaucher des partenariats, énumère le proviseur. Mais travailler pour les élèves qui en ont le plus besoin, faire de la vraie égalité des chances au jour le jour, bien sûr que je n’allais pas dire non!» Un enthousiasme partagé par les membres de son équipe, sans naïveté ni aveuglement, car tous ont auparavant bourlingué dans de nombreux établissements classés parmi les plus « sensibles » de cette académie très difficile qu’est Créteil. S’ils sont toujours bienveillants envers les élèves, surveillants et professeurs ne commettent donc jamais l’erreur d’être complaisants. Le respect, ici, n’est pas un mot creux. Et il s’exerce manifestement dans les deux sens.
Un refuge pour les adolescents
Contrairement à ce que pourrait laisser croire son appellation, Sourdun n’accueille pas que des élèves brillants : les candidats de cette toute première promotion (440 dossiers pour 120 places) n’ont pas été sélectionnés d’après leurs notes, mais en fonction de leur potentiel et de l’importance de leurs difficultés familiales ou sociales (95 % d’élèves boursiers, issus à 75 % des ZUS – zones urbaines sensibles – de l’académie).
Rien de tel à la Légion d’honneur ! Dans certaines familles, notamment chez les militaires et les diplomates, les filles s’y succèdent depuis des générations. Mais, au fil des ans, ce pensionnat est aussi devenu le refuge de jeunes filles qui peinent à trouver leur place dans de grandes fratries ou au sein de familles recomposées. Anne-Sophie, en terminale, est issue d’une famille de huit enfants installée dans l’Yonne. Elle marche sur les traces de sa sœur aînée et ses jeunes sœurs se préparent à la suivre. Antoinette a fui le nid au moment du divorce de ses parents. Pauline, 16 ans, en première, a demandé à venir ici car elle n’arrivait plus à s’isoler chez elle au milieu de ses cinq frères et sœurs. Marie-Khanthaly préfère être ici que dans sa «famille un peu compliquée», tout comme Colombine, qui se sent plus à l’aise en pension que dans sa «famille recomposée».
L’équipe pédagogique est plus homogène, plus soudée
Tous ont quitté leur famille dans l’espoir de parvenir à mieux travailler, en changeant radicalement de décor et de rythme de vie. Car ce ne sont pas les programmes scolaires qui font la différence. En dépit de son appellation d’internat d’excellence, les programmes enseignés à Sourdun ne sont en effet pas plus exigeants que dans n’importe quel autre établissement du secondaire public. Ce qui doit conduire les élèves à l’excellence réside ailleurs : dans un taux d’encadrement très élevé (50 adultes, dont 16 enseignants, pour 116 élèves répartis en six classes) et dans le recrutement d’une équipe pédagogique homogène et soudée, car embauchée sur profil. Dérogeant aux règles imposées par les syndicats de l’Education nationale, le proviseur, Jean-François Bourdon, s’est en effet comporté comme un chef d’entreprise en ne recrutant que des volontaires, fortement motivés. Une autonomie qui a suffi pour déboucher sur un enseignement effectivement «différent» - plus dense, plus ambitieux, plus dynamique et surtout plus serein que dans la plupart des établissements classés ZEP – avec pourtant le même nombre d’élèves par classe (une vingtaine), la même proportion d’« éléments difficiles » (deux ou trois par classe) et le même type de lacunes (parfois gigantesques) chez les élèves.
Une chance pour les élèves, un «rêve» pour les enseignants
La Légion ? C’est «un rêve de prof», disent en chœur les enseignants. «Je ne vois pas comment un prof pourrait ne pas être heureux ici», confie Jean-Baptiste Wephre, qui enseigne les lettres aux premières. Et là aussi, comme à Sourdun, la surintendante bénéficie d’une grande autonomie pour recruter ses enseignants, détachés par l’Education nationale. Une bonne partie de l’équipe pédagogique a été renouvelée et rajeunie depuis dix ans. Fort de son succès – le niveau académique est digne de celui d’un grand lycée parisien -, l’établissement peut aussi sélectionner ses élèves en fonction de leur dossier scolaire. «Rentre qui peut, sort qui veut», répètent les filles de la Légion, avec un brin de fierté. Prof de philo et écrivain, Charles Pépin a enseigné dans des lycées de ZEP du 9-3 avant d’atterrir à la Légion d’honneur il y a sept ans. «Un petit choc culturel», se souvient-il.
«Asseyez-vous mesdemoiselles.» Comme au début de chaque cours, elles se sont levées à son arrivée dans la salle. Les baladeurs MP3 ne sont pas loin, les téléphones portables, posés au sol et branchés, pour se recharger, des graffitis couvrent encore le tableau… Mais, pendant une heure, l’attention de la vingtaine de jeunes filles de la classe sera exclusivement portée sur le cours. Les problèmes de discipline sont inexistants, les interventions généralement pertinentes. «Mais, jure Charles Pépin, je fais le même cours que celui que je faisais à mes élèves de bac pro à Stains.» Le même cours, vraiment ? «Le vocabulaire est peut-être un peu plus sophistiqué, concède-t-il, et je me fais parfois plaisir en suscitant un bon débat de philo.» Ce qui était impossible ailleurs.
Un campus équipé pour le sport
Des hectares d’espaces verts, des équipements sportifs en tout genre et des activités culturelles : tout pensionnat qui se respecte doit offrir à ses élèves de quoi respirer entre deux cours. A Sourdun, ils ont l’embarras du choix ! Les internes ont hérité d’un véritable campus : 50 hectares, déjà équipés en bâtiments collectifs et en infrastructures sportives. L’endroit, perdu dans les champs aux confins de la Seine-et-Marne, était encore occupé il y a six mois par un régiment de hussards. On y trouve une piscine (pour l’instant désaffectée), un stade d’athlétisme et un terrain de football (criblés de terriers de lapins), un gymnase (très sollicité) et des écuries peuplées d’une vingtaine de chevaux et poneys. Encadrés par trois professeurs de sport, les élèves pratiquent l’escrime, le tir, le basket, le javelot et le cross. Mais les activités sportives (qui n’ont pas forcément la faveur de tous, ici comme ailleurs) ne sont pas les seules que cet internat d’excellence leur propose. Fortement incités par le proviseur, les enseignants et les surveillants exploitent aussi leurs talents annexes en les transformant en« ateliers d’initiation » (danse, astronomie, cuisine, photographie, théâtre, chant, arts plastiques, etc.). Si l’on y ajoute les sorties et les voyages (abonnement à l’Opéra de Paris, séjour d’un mois en Inde pour les secondes scientifiques), force est de constater qu’il y a largement de quoi s’occuper. Trop, peut-être. Surtout pour des adolescents des cités brutalement transplantés en rase campagne – sans magasins ni téléviseurs, sans MP3 ni consoles de jeux, sans copains ni portables -, qui n’aspirent en fait qu’à une chose : «avoir davantage de temps libre».
Rester ouverts sur le monde
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les filles de la Légion d’honneur bénéficient de beaucoup plus de liberté que les jeunes de Sourdun. Elles peuvent sortir le mercredi après-midi et ne rentrer à l’internat que le jeudi matin sur autorisation familiale. Paris n’est qu’à un quart d’heure en métro et il n’est pas question pour ces lycéennes (45 % sont provinciales) de ne pas en profiter. Pour l’école aussi, qui y organise de nombreuses sorties (expos, théâtre, concerts, cinéma). L’objectif est double : leur «montrer le monde» et développer leur culture générale. «Notre plus-value est là aussi», résume Mme Peirs, la surintendante.
Outre les classiques cours de danse, de théâtre et de chant (la chorale de la Légion est souvent appelée à animer les pince-fesses de la République), on sait peu que la Légion forme des championnes de rugby (les meilleures de l’académie l’an dernier !). Une activité à laquelle les filles s’adonnent d’autant plus volontiers qu’elle leur permet d’oublier un instant la rigueur de l’uniforme.
Pas question non plus d’aller en uniforme donner des cours d’alphabétisation et de soutien scolaire dans Saint-Denis. («Trop risqué», glissent-elles, sans vraiment savoir pourquoi). Ces actions caritatives leur permettent de découvrir leur environnement immédiat, pourtant si lointain…
Une adolescence entre filles
Robe chasuble marine, chemisier blanc, mocassins collège et ruban de couleur porté en baudrier : l’uniforme – légèrement modernisé il y a dix ans – est la « marque de fabrique » de la Maison d’éducation de la Légion d’honneur. Pas de dictature des marques, de concours de « branchitude » ou d’étalage d’argent. «Elles n’ont pas à chercher à plaire, à se casser la tête pour savoir comment s’habiller le matin, à se maquiller ou à s’entortiller les cheveux: elles sont tranquilles», explique Mme Peirs, la surintendante, intraitable sur le respect du code vestimentaire. Et si elles feignent de trouver cette obligation anachronique («Robe légion, robe torchon», chantent-elles souvent), les lycéennes apprécient d’être «sur un pied d’égalité », selon Caroline, 16 ans. «L’uniforme efface les différences», renchérit son amie Constance. Seule la couleur du ruban les différencie : nacarat (rouge) pour les secondes, blanc pour les premières et multicolore pour les terminales.
Elles apprécient aussi de se retrouver «entre filles». Echapper à la pression pour plaire et aux regards des garçons : depuis quelques années, la non-mixité est devenue un argument de plus en plus souvent évoqué par les adolescentes pour venir à la Légion. Leur seul regret : ne pas arriver à s’isoler de temps à autre (l’accès aux dortoirs est interdit du matin au soir).
Baladeurs et portables sont autorisés et des ordinateurs sont en libre accès. «Elles sont en permanence connectées sur l’extérieur. C’est dommage, car elles ne profitent pas pleinement de leur vie d’internes», regrette Mme Peirs. Dans les immenses dortoirs de 90 lits aménagés en box, la dernière rumeur fait des vagues : il serait question d’y installer un système de brouillage des portables !
Le calme après le chahut des cités
Comme dans tous les internats, la vie à Sourdun est réglée comme du papier à musique : lever à 6 h 45, petit déjeuner à 7 h 30, premier cours à 8 heures, déjeuner à midi, reprise des cours à 13 heures jusqu’à 16 heures, puis deux heures de pause pour le goûter et les activités sportives ou culturelles obligatoires, une heure d’étude surveillée avant le dîner à 20 heures, retour aux dortoirs à 21 heures, extinction des feux à 22 heures. Pas vraiment le temps de traînasser, mais les élèves y arrivent quand même (comme dans tous les internats) en mangeant avec un lance-pierre avant de s’éclipser par groupes de cinq ou six derrière les bâtiments (50 hectares pour 116 ados… bien plus d’espace qu’il n’en faut pour échapper à la vue des adultes !) ou en fonçant sous la douche afin de pouvoir s’isoler un moment dans leur chambre, pour y lire ou y téléphoner tranquille. Les portables ne sont en effet autorisés que le soir, entre 21 heures et 21 h 30 ; et les chambres, spacieuses, sont partagées par trois ou quatre pensionnaires.
Un rythme de vie très différent de celui auquel ces jeunes étaient habitués : «C’était dur au début, résume Nesrine, 14 ans, mais je suis quand même très contente d’être là.» Pourquoi ? Pas tellement en raison de ses conditions de vie familiale, mais par comparaison avec ce qu’elle endurait au collège. La plupart des internes de Sourdun sont d’ailleurs comme elle. Ce qu’ils apprécient le plus ici, c’est «l’absence de chahut dans les classes» et «les professeurs qui ne manquent jamais».* (Le Figaro-11.12.09.)
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