70 % des élèves trichent en France

*70 % des élèves trichent pendant leur scolarité

Les meilleurs bacheliers sont paradoxalement ceux qui trichent le plus à l’université.

La fraude au bac ne date pas d'aujourd'hui, elle existe sous diverses formes depuis la création de ce diplôme.
La fraude au bac ne date pas d’aujourd’hui, elle existe sous diverses formes depuis la création de ce diplôme. 

70 % des élèves trichent en France coeur-Quelque 70,5% des étudiants français avouent avoir triché lors de leur scolarité. Telle est la conclusion inédite d’une étude sur les facteurs de fraude aux examens menée auprès d’environ 1815 étudiants inscrits dans une université pluridisciplinaire française par les chercheurs Pascal Guibert et Christophe Michaut (1). L’ampleur de la tricherie n’avait encore jamais été évaluée scientifiquement en France. Or celle-ci apparaît massive!

Les étudiants interrogés sont 4,7% à avoir triché dès l’école primaire, 48,3% au collège, 35,6% au lycée et 11,4% à l’université. En revanche, cette pratique reste occasionnelle et se raréfie dans les études supérieures: si 11% disent avoir souvent copié sur leur voisin au collège et 10,9% au lycée, seuls 4,9% le font à l’université. Utiliser une antisèche est plus fréquent. Et demander ou donner la réponse à un autre étudiant restent les formes «les plus répandues de la fraude». La pratique est d’autant plus courante que les étudiants sont peu informés. Seuls 16% d’entre eux savent qu’on peut se faire exclure définitivement pour cela.

Triche-t-on plus aujourd’hui qu’hier? La fraude au bac existe depuis la création de ce diplôme. «L’usurpation d’identité organisée à grande échelle était un des moyens utilisés à une période où il était difficile de contrôler l’identité des individus», expliquent les auteurs. Aujourd’hui, les nouveaux outils de communication, comme le téléphone portable et Internet, ont beaucoup transformé les moyens de tricher. Selon un rapport de l’inspection générale portant sur l’évaluation à l’université en 2007, il existe un écart important de perception du phénomène selon que l’on interroge les professeurs et administratifs qui «minimisent» la triche et les étudiants qui en font une évocation «inquiétante» en ce qui concerne les examens sur «table». S’agissant de la fraude par plagiat sur Internet, les appréciations sont inversées.

Rares sont les étudiants qui deviennent tricheurs en entrant à l’université, selon Pascal Guibert et Christophe Michaut. «L’intensité de la fraude aux examens dépend fortement de l’expérience déjà acquise dans ce domaine», disent-ils. Qui a triché beaucoup au collège ou au lycée, trichera beaucoup à l’université. Reste le cas étonnant des meilleurs bacheliers (mention très bien, bien, assez bien) qui se mettent davantage à frauder, une fois à l’université, que ceux qui ont obtenu le bac avec mention passable! Assurés de leur réussite, ils ne cherchent pas à obtenir la moyenne à l’examen, mais à obtenir une meilleure note. «Avant, je n’en ressentais pas le besoin, mais surtout, c’est que je ne pouvais pas. À la fac, lors des examens, la triche est facilement réalisable», explique un bac +2, mention bien, inscrit en sociologie. «J’ai triché parce que les connaissances à avoir étaient trop denses, indigestes», dit une bac +6, médecine, mention très bien au bac. Pour eux, «le gain potentiel vaut le risque quand la probabilité de détection est faible», expliquent les auteurs.

Les filles moins concernées

À l’inverse, les étudiants faibles tricheraient moins parce qu’ils ne s’attendent pas à en tirer d’avantages suffisants. Autrement dit, ils pensent être en difficulté qu’ils trichent ou non… Autre enseignement, les «première année» fraudent moins que les autres (26% contre 42%). Sans doute parce qu’«il leur faut apprendre les règles et les attentes universitaires ainsi que les manières de tricher en usage». Le phénomène touche par ailleurs tous les milieux sociaux. En revanche, les filles fraudent moins que les garçons. Quelque 35% d’entre elles n’ont jamais triché contre 25% des garçons. Elles ont une appréciation plus sévère du phénomène. Par exemple, en mathématiques, 53% d’entre elles considèrent que demander à quelqu’un le résultat d’un exercice, c’est tricher, alors que seuls 38% des garçons le reconnaissent! Pourquoi les étudiants trichent-ils? Les chercheurs évoquent un «malentendu» entre les attentes de l’institution pas toujours explicites et celles d’une partie des étudiants qui jugent la charge de travail trop pesante, l’organisation des examens inadéquate et la transmission des savoirs inadaptée, ce qui conduit certains à tricher «sans avoir le sentiment de véritablement le faire». (Le Figaro-29.06.2010.)

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*Les risques encourus

La fraude aux examens peut avoir des conséquences lourdes. Les conseils de discipline des universités adressent des avertissements mais excluent aussi des étudiants fraudeurs. Plusieurs centaines de personnes passent en conseil de discipline chaque année, environ une vingtaine par université. Selon la gravité de la faute, les sanctions vont de l’avertissement à l’exclusion définitive de tout établissement supérieur, en passant par le blâme ou l’exclusion temporaire d’un mois à cinq ans, avec ou sans sursis. Toute sanction entraîne la nullité de la totalité de la session d’examen. Par ailleurs, si un diplôme a été délivré entre-temps, la sanction entraîne le retrait du diplôme. Les fraudeurs du bac risquent quant à eux l’interdiction de repasser l’examen dans un délai d’un à cinq ans. La section disciplinaire de chaque université est composée de cinq enseignants et de cinq représentants étudiants. Après la transmission d’un rapport au président de l’université, des poursuites sont engagées, et l’étudiant passe devant une commission d’instruction. Entendu devant la section disciplinaire, accompagné d’un conseil, il est confronté aux témoins et répond aux questions du président. Après le verdict, un appel demeure possible.

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*La triche, sans remord ni complexe

Natacha Polony le 28 juin 2010 ….

Que celui qui n’a jamais tendu un œil exorbité vers la copie de son voisin jette la première pierre. Que celui qui n’a jamais été même tenté d’inscrire sur un support farfelu quelques signes cabalistiques dans l’espoir d’y puiser le moment venu les précieuses informations ose condamner tous les tricheurs occasionnels ou compulsifs dont regorgent les salles de classes.

L’auteur de ces lignes n’est pas exempte de turpitudes, et se souvient d’avoir un jour inscrit une formule mathématique à l’intérieur d’une trousse dans l’espoir de pallier les défaillances d’une mémoire tremblotante. Mais à vrai dire, la béquille ne servit pas à grand-chose : j’étais rouge d’angoisse et de honte et n’osai pas utiliser la scandaleuse « anti-sèche » de peur d’être immédiatement repérée par un professeur qui ne pouvait que remarquer une attitude aussi louche. Car j’étais, comme beaucoup d’enfants, élevée dans l’idée que rien n’eût été plus grave que de se retrouver clouée au pilori pour avoir transgressé les règles de la classe ou de la société. La honte m’eût tuée plus sûrement que la réprimande de mes parents (car réprimande il y aurait eu, cela va sans dire). Je suis de ces enfants, des générations entières d’enfants, élevés dans la pudeur et la honte. Dans cette culpabilité qui est le fondement même de la civilisation et que des nietzschéens aux petits pieds relèguent au rang des comportements mortifères. Mais que François Bégaudeau, l’adulateur branché de la jeunesse transgressive, se rassure : la pudeur et la honte ont été depuis longtemps éradiquées de nos comportements sociaux.

Ainsi donc, des élèves trichent. En cours, aux examens, pour les devoirs à la maison. Mais ils ne trichent pas comme trichaient leurs parents, avec quelques bouts de papier illisibles dont la seule réalisation avait demandé tant de concentration qu’elle avait suffit à leur auteur à mémoriser le cours. Non, puisque le progrès n’a pas de fin, la triche est passée, comme l’agriculture ou la fabrication des meubles, de l’ère artisanale à l’ère industrielle. On arguera, bien sûr, que les jeunes sont de leur temps, et que si les nouvelles technologies envahissent notre espace, il n’y a pas de raison pour que leur usage ne soit pas subverti. On connaît l’antienne : la technique est neutre, seuls les usages sont déterminés. Donc, si nos enfants utilisent des clés USB et des i-phone, c’est qu’ils s’adaptent à leur époque. Certains, même, ne manqueront pas de s’en réjouir, et de moquer une fois de plus ces profs ringards qui maîtriseraient moins bien que leurs élèves les outils informatiques. Bien fait pour eux. « Les chers petits en savent tellement plus que nous à leur âge… » et autres fadaises du genre. Donc, ces jeunes gens n’hésitent pas à camoufler dans leur trousse un téléphone relié à internet ou contenant tout ce qu’il faut du cours. Et puisque de bonnes âmes éprises de Droits de l’Homme et de démocratie ne cessent de leur répéter qu’au nom du « respect de leur vie privée », si précieuse bien sûr, nul ne saurait fouiller dans leurs affaires, ils savent faire valoir ce droit avec l’arrogance du faux outragé.

Mais cela va plus loin. Les professeurs savent désormais que tout travail fait à la maison est susceptible d’être une copie conforme d’un document trouvé sur internet. Ce qui pose différents problèmes. Tout d’abord, les copies de textes originaux portent un nom : le plagiat. Les collégiens et lycéens qui le pratiquent oublient assez opportunément qu’une salle de classe n’est pas un espace privé, et que l’usage des textes sans l’autorisation de leur auteur y est donc prohibée. Mais quand on arrive à l’université, et notamment au niveau du master ou de la thèse, le problème est bien d’ordre juridique. Dans le secondaire, où les devoirs restent relativement brefs, le professeur perspicace n’aura pas grand mal à taper sur un moteur de recherche quelques mots clefs quand il trouvera des passages dont le style ne correspond évidemment pas à celui, approximatif et laborieux, de ses élèves.

Car, c’est là le second aspect de la question, que l’on peut résumer en une maxime un peu provocante : la triche intelligente pourrait à la rigueur être pardonnable, mais la triche bête est intolérable. L’élève qui copie sur son voisin ou celui qui recopie des pages internet font la plupart du temps montre d’une nullité crasse, leur manque absolu de vocabulaire les rendant incapables de modifier la phrase pour qu’elle ne soit pas reconnaissable (et l’auteur de ces lignes a maintes fois trouvé deux ou trois copies qui répétaient mot pour mot les mêmes formulations aberrantes et les mêmes erreurs effarantes). On recopie péniblement des mots que l’on ne comprend pas et que l’on peine à arranger correctement dans un raisonnement. D’où, le plus souvent, un devoir qui ne répond pas au sujet posé puisqu’on n’a pas trouvé le corrigé correspondant exactement au devoir. Cette triche-là, contrairement à ce que prétendent les adeptes de la modernité triomphante et les apologistes pré-séniles de la transgression festive, n’a strictement rien d’inventif ou d’intelligent. Taper quelques mots sur Google est à la portée du premier imbécile venu. Recopier quelques phrases sans le moindre discernement ne requiert aucune compétence. Pire, le copier-coller informatique ne nécessite même plus que le tricheur fasse l’effort d’écrire les phrases, ce qui, par le truchement du geste, les lui faisait assimiler. L’objet de sa triche lui est désormais absolument, radicalement extérieur.

On répondra, bien évidemment, que les tricheurs ne sont pas encore majoritaires, et que la triche technologique n’a pas encore conquis les amphis et les salles de classe. Certes. Le contraire serait tout de même ahurissant. Mais il y a bien une tendance de fond. Et cette tendance se nourrit du peu de crédit accordé à des savoirs dont on rabâche aux jeunes qu’ils sont inutiles, déconnectés du monde professionnel et des besoins de la société… Bref, pourquoi se fatiguer? Quant au plagiat, il est, pour sa part, à ce point institutionnalisé que les progrès sont rapides et qu’il n’y aura bientôt plus un sujet, si pointu soit-il, qui n’aura son corrigé prêt à l’emploi sur la toile.

Le drame de la triche technologique est finalement de deux ordres. Le premier, et le plus terrible pour ce qu’il nous dit de notre société et des enfants que nous avons éduqués, c’est l’absence totale de remord de ces jeunes qui pratiquent la triche à grande échelle. Le non-respect des règles est parfaitement décomplexé. La morale est une vieille lubie de mauvais coucheur. Dans un monde où la philosophie utilitariste – issue, ne l’oublions pas, de la pensée libérale – s’accorde si bien avec le système économique, seule la réussite compte. Le scrupule ne chatouille plus personne, puisque le résultat seul sera retenu et glorifié. Nos enfants n’étant que ce que nous en faisons, il n’y a guère à s’étonner qu’ils aient si bien retenu la leçon. Et les parents qui veulent à tout prix que leur chérubin soit un « winner », un débrouillard, ont parfaitement réussi leur mission éducative : l’épanouissement des chers petits est total. Bien sûr, ils risquent de tomber de haut le jour où ils se heurteront à la réalité, qui est souvent cruelle, et à des sanctions d’autant plus violente qu’elles seront tardives. Le gamin habitué à tricher presque ouvertement devant des professeurs qui ne prennent parfois même pas la peine de circuler dans les allées des classes et des amphithéâtres pendant un examen, et qui ne se fatiguent pas à contrôler sur internet que telle phrase si bien formulée n’est pas de leur cancre préféré, vivra comme un drame de se voir interdit d’examen pendant cinq ans, parce que surpris en train de tricher dans un cadre un peu moins laxiste.

Mais le deuxième aspect du problème est finalement tout aussi grave. De même que le voyage, au sens où l’aimaient les poètes, a cédé le pas au déplacement, qui n’est que le passage d’un lieu à un autre, et dont la réussite résidera donc dans la grande rapidité avec laquelle il sera effectué, de même, dans la tête de nos chers enfants, qui sont les futurs adultes de nos sociétés si avancées, le savoir est un outil qui permet de progresser dans les études, et donc dans les échelons de la hiérarchie sociale. Mais le fait qu’il faille certaines connaissances précises pour pouvoir prétendre être un professionnel digne de ce nom semble échapper totalement à une proportion non négligeable d’entre eux. Seul le diplôme compte, son contenu non. Là encore, les jeunes ne sont que ce que nous en faisons. Et nous, qui leur vendons depuis des années un papier démonétisé appelé baccalauréat, pour le seul plaisir d’admirer des statistiques de réussite dépassant désormais les 86% (on attend avec impatience le cru 2010 : 90% ? 95% ? Ne soyons pas chiches…), aurions mauvaise grâce à les blâmer.

Mais le savoir, nous l’avons oublié, transforme celui qui se l’approprie. « Je ne demande pas à un honnête homme de savoir le latin, écrivait Saint-Marc Girardin, un célèbre critique mort en 1873, il me suffit qu’il l’ait oublié. » Et que voulait-il dire, sinon que la fréquentation du latin avait changé celui qui, certes, pouvait avoir oublié les déclinaisons et le vocabulaire, mais dont l’esprit resterait modelé par cette langue, ses structures, sa rigueur, et l’incommensurable humanité de ses auteurs. Celui qui a oublié le latin est un peu plus riche d’humanité que celui qui ne l’a jamais appris, mais qui pourra, au besoin, s’il devait s’y coller par nécessité, consulter quelque notice sur Wikipédia ou ailleurs. Celui qui connaît des formules mathématiques par coeur sait, plus sûrement qu’un autre, raisonner mathématiquement. Le paysan qui connaît ses plantes et ses animaux est plus riche, lui aussi, d’humanité, que celui qui devra se reporter à des ouvrages et des notules. Et celui qui connaît les qualités des matériaux sera meilleur ouvrier que celui qui devra sans cesse consulter quelque manuel. Nos futurs professionnels, s’ils appliquent leur ingéniosité à tricher lors des examens et des petits contrôles de tous les jours, pourraient bien ne pas maîtriser du tout ce qui fait le cœur de leur métier. Ne parlons pas même des juristes, puisque les facultés de droit, autant que les autres, sont le théâtre de ce nouveau sport. L’application de la loi réduite à sa technique, en l’absence de toute référence morale, risque de produire des jugements étonnants. Mais on tremble à l’idée de ce qui se passe dans les facultés de médecine, même si l’on y triche moins qu’ailleurs…

Il est une vertu que les Grecs appelaient l’« haïdôs », et que l’on pourrait traduire à la fois par honneur, dignité, pudeur et honte. C’est en quelque sorte la dignité que l’on conquiert dans le regard d’autrui. Notons qu’une telle vertu implique – ô horreur ! – que l’on soit soumis au jugement moral de ses contemporains. Voilà sans doute la vertu qu’il nous faudrait apprendre à cultiver, et à transmettre à nos enfants.

Post Scriptum: Puisque l’haïdôs est la chose du monde aujourd’hui la moins bien partagée, on ne s’étonnera pas qu’il ait si cruellement fait défaut à une équipe de France composée de petits narcisses exigeant le respect, parce que notre société leur a sans cesse répété qu’il était intolérable qu’il se conquière et ne soit pas un pré-requis. Et la main de Thierry Henri ne se comprend que par son exégèse, celle de l’entraineur d’une part (« Laissez-moi savourer »), celle d’une chanteuse au célèbre mari d’autre part (« Pas vu pas pris »). 

Le Cerf | 28 juin …..

Un souvenir me revient à l’esprit :

- En classe de troisième, j’avais préparé une anti-séche, ma première, pour un cours de grec… et bien sûr, je me suis fait prendre. Je réalisais alors qu’en préparant la « pompe », je les avais appris ces foutus verbes et que j’aurais eu la moyenne au devoir !

Terrible drame pour le professeur qui ne me pardonna jamais l’offense (et s’opposa avec véhémence à toute récompense autrement méritée lors du conseil de classe).

La honte d’avoir été pris ainsi en défaut m’a dissuadé de tricher… à moins de le faire intelligemment ! J’y trouvais une légitimité dans un texte de Pagnol (le temps des amours ou des secrets…)où il relatait que lui aussi avait fini par apprendre ses cours à force de préparer ses anti-séches…

Zyx | 28 juin 2010 …

La triche c’est l’échec d’un certain modèle d’éducation bien franchouillard, tout comme l’est l’ échec scolaire. Qu’est ce qui compte vraiment, que les étudiants/élèves aient compris ce qu’ils ont appris ou qu’ils réussissent leurs examens? Et ce n’est pas forcément la même chose. Un système basé sur le bachotage et sur le couperet de la note finale ne peut que générer de la triche. Il est absurde et pousse les étudiants à cette extrémité. Combattre la triche c’est instaurer un système de contrôle permanent des connaissances dans lequel les élèves apprennent de manière permanente et régulière. C’est faire en sorte que les élèves travaillent en groupe, c’est organiser le tutorat des élèves les plus faibles par les élèves les plus forts. Pour arriver à un tel système, il faut changer d’état d’esprit. Cela suffira-t-il à supprimer la triche? Non mais cela la diminuera. Ayant bénéficié de cette approche dans une des meilleures universités américaines, je ne puis en dire que le plus grand bien. Tout au long de l’année, les enseignants sont disponibles pour aider les étudiants qui en ont besoin. Les notes proviennent de multiples sources; contrôle continue, travail de groupe, participation en classe. Les examens finaux ne comptent que pour 40% du total. En prime, ces examens se passent à domicile (avec obligation de rendre sa copie avant 17h) et chaque étudiant signe une déclaration sur l’honneur élaborée en 1815 par Thomas Jefferson « himself », pour attester qu’il ne trichera pas. Pour avoir aussi fréquenté une « grande école » française j’affirme que le système américain est non seulement moins stressant mais qu’on y apprend mieux notamment parce que, croyez le ou non, on y travaille plus, dans mon cas en moyenne 15 heures par jour pendant deux ans, week ends compris. Aucune importance car dans ces conditions apprendre est un vrai plaisir. Au fait, ne serait-ce pas le but de l’éducation?

Sphinx | 29 juin …

Ne faites pas trop rapidement l’amalgame entre culture anglo-saxonne (cf. « winner ») ou libéralisme d’un coté et irrévérence pour le savoir et la réflexion de l’autre. Ayant fait une scolarité et des études supérieures des deux cotés de l’Atlantique, j’ai été souvent frappé par le manque d’esprit critique, d’autonomie et d’originalité intellectuelles des élèves et étudiants français, trop souvent prisonniers d’une culture éducative institutionnelle et centralisée. Que de lycéens français j’ai vu, dans le milieu des années 90, par manque d’habitude et d’encouragement ou par aversion aux risques perçus, réprimer leur point de vu personnel ou écarter le désir ou l’opportunité d’approfondir une question, pour se contenter à la place de réciter ou d’écrire, sans profondeur ni réelle maîtrise, les mots, les phrases, les analyses de leurs professeurs… pour s’en voir ensuite récompenser sur leurs bulletins de notes.

En ce qui concerne Internet, j’ai tendance à penser qu’en facilitant l’accès aux informations et au pluralisme, la Toile peut assouvir la curiosité des jeunes tout en les libérant du carcan intellectuel dont ils sont parfois victimes à la maison ou à l’école. Internet ne remplace pas la scolarisation mais peut, à mon sens, la compléter utilement.

Telenil | 29 juin 2010 …

Merci pour cette article. La citation de Saint-Marc Girardin m’a beaucoup plu.
Il m’est arrivé de regarder une définition dans un cahier au collège, un camarade de classe l’a remarqué et me l’a dit, et je me souviens d’avoir été pétrifié de honte. Ca me chatouille encore désagréablement de l’avoir fait, mais au moins, je peux me dire que je n’ai plus jamais recommencé.
J’ai rentré mes formules dans ma calculette pour mes concours en fin de classe préparatoire, mais nos professeurs nous y avaient ouvertement encouragé en précisant qu’il y aurait des épreuves où elle serait interdite. Incidemment, j’ai perdu pas mal de points parce que j’avais mélangé deux expressions de la même formule en voulant n’en recopier qu’une.

Nicolas | 29 juin 2010 ….

Pour ma part, j’ai toujours trop méprisé mes enseignants pour me donner la peine de vouloir tricher.

Nicolas | 29 juin 2010 …

 » Mais quand on arrive à l’université, et notamment au niveau du master ou de la thèse, le problème est bien d’ordre juridique. »

Petite anecdote sur la triche en Master (science) :

Le prof : -Tu n’as fait que recopier intégralement ton mémoire depuis internet. -C’est pas vrai..-Et en plus, tu n’as même pas lu ce que tu as copié -Vous n’avez pas de preuve -Je le retrouve sur l’internet. Et en plus tu as oublié d’imprimer les illustrations, photos, schémas, statistiques.. Et donc « ton » texte n’a plus aucun sens.. Aller, 7/20.
Nicolas |
29 juin 2010 …

« Que de lycéens français j’ai vu, dans le milieu des années 90, par manque d’habitude et d’encouragement ou par aversion aux risques perçus, réprimer leur point de vu personnel ou écarter le désir ou l’opportunité d’approfondir une question, pour se contenter à la place de réciter ou d’écrire, sans profondeur ni réelle maîtrise, les mots, les phrases, les analyses de leurs professeurs… « 
Bof.. Je me souviens parfaitement d’avoir écrit un devoir sur Staline, suivant le plan Sympa/Pas sympa, un devoir de couille molle politiquement correct d’après moi, et mon prof m’a dit texto : « c’est bien, mais le jour du Bac, il ne faut pas écrire tout ca » (Elle parlait de la parti « Pas Sympa », bien sur…)
L’Education Nationale est une machine à détruire l’Intelligence et la Vérité pour atteindre le Socialisme, il ne faut pas l’oublier.

Je m’étonnes du reste que ceux qui hurlent contre les camera dans les lieu public, »parce qu’on peut pas faire confiance aux flics », ne s’émeuvent pas de confier ce qu’il ont de plus précieux au monde à ces même fonctionnaire pendant des décennies…

L’Education d’Etat ne semble choquer personne. C’est pourtant autrement plus grave que d’être vu dans la rue en train de circuler..

sibylle888 | 29 juin 2010 …

a force de crier haut et fort que l’on est entre dans l’air de l’information, le gouvernement/les enseignants finissent par ne plus trier les connaissances que les eleves/etudiants doivent apprendre.

il resulte que LA connaissance perd finalement de sa gloire (et que l’on se demande pourquoi on devrait finalement « retenir tout ca ») et que les eleves/etudiants n’ont honnetement pas le temps d’apprendre tout par coeur. on ne peut pas leur jeter la pierre si rapidement.

tout le monde le repete aujourd’hui: le plus important n’est pas de savoir mais de savoir ou chercher le savoir. tout est construit sur ce modele.

en reponse a ce trop plein de connaissances, c’est logique que les etudiants developpent des strategies de survie, comme la triche.

d’autant que pour les infortunes qui sont nes apres le deploiement d’internet, l’habitude d’apprendre par coeur est inexistante, le muscle atrophie.

je ne nie pas le fait que les valeurs de dignite ou de pudeur aient disparu et que c’est penible a vivre au quotidien, mais concernant la triche, il y a, je pense un reel manque de temps pour assimiler tout ce qu’on jette aux etudiants a apprendre et donc du decouragement.

la triche exprime le renoncement et un gros manque de confiance en soi.

ps. Francois Begaudeau est un niais

nerva | 29 juin 2010 …

Durant mon échange universitaire aux Etats Unis j’ai été surpris de la confiance accordée par les professeurs aux étudiants. En effet nous devions tous signer individuellement – avant d’enter en salle d’examen- un papier dans lequel nous nous engagions a ne pas tricher.
resultat un paradis de la triche pour tous les étudiants en échange (surtout français) sous le regard désapprobateur des étudiants US qui ne trichent pas (d’autant que les examens sont sous la forme QCM)

Mondine | 29 juin 2010 …

Madame,
une de vos remarque attire mon attention:
-Pour vous citer « Et cette tendance se nourrit du peu de crédit accordé à des savoirs dont on rabâche aux jeunes qu’ils sont inutiles, déconnectés du monde professionnel et des besoins de la société… »
Etant professionel, je suis réguliérement soliciter par des écoles cherchant à placer des stagiaires, mais jamais on n’envisage de proposer que j’ailles temoigner de mon expérience devant une classe pour expliquer les attentes et en quoi l’école peut être utile.
Je ne prétends pas réduire à mon cas, mais pour autant que je me souvienne de ma scolarité j’ai assez peu souvent vu des personnes extérieures à l’établissement nous apportant cette ouverture au monde qui permettrait d’apprécier le savoir transmit.
Je ne cherche pas à critiquer, car les causes organisationnelles et logistiques de cet état de fait sont assez évidente, mais je continue à penser que transmettre de l’éxpérience générale peut permettre d’apprécier les savoirs enseignés à l’école et j’y vois l’une des cause de la meilleure réussite des enfants d’enseignants et de cadre qui sont assez vite confrontés à des personnes ayant cette expérience de la vie et de nombreux contacts.
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire cette petite remarque qui ne vise qu’à suggérer une idée qui permettrait d’améliorer à peu de frais le fonctionnement de l’institution en utilisant des ressources quasi gratuites(Le temps des parents d’éléves)

Alberto Gérilat | 29 juin 2010 …

Les élites donnent l’exemple d’une triche permanente au niveau rhétorique comme dans leurs pratiques. Woerth, dernier en dates, précédé par Joyaudet, qui s’assoit sur les permis de construire, Blanc qui claque 12000€ de notre argent en cigares, Tron qui se fait octroyer un appart à prix HLM alors qu’il gagne au moins 10000€/mois, Estrosi avec trois appartements de fonction, neuf membres du gouvernement cumulards…Faut-il en rajouter. Richesse et déni permanents de ces occupants du Pouvoir, atteignent des sommets insupportables.

Les professionnels de la politique, du commerce, des médias, s’octroient des salaires incommensurables avec une vie de travail commune de 99% des gens.

Mieux, ils boursicotent par l’intermédiaire de brookers, fraudent fiscalement et se tiennent les coudes, mentent ensemble et s’accordent pour se faire payer par l’Etat leurs entreprises et leurs salaires jet-set, ainsi que leurs pertes, largement colossales souvent, comme celles des banquiers ou de certaines entreprises, comme le furent EADS et autres…

L’auteur est-il un minimum conscient du monde dans lequel il vit, dans lequel nous obligent à mariner les grands criminels au pouvoir ?…Ou est-il d’un cynisme XXL ?

Rol | 29 juin 2010…

Bonjour,

N’êtes-vous pas un peu sévère avec le libéralisme? Pour ma part, je ne vois rien de si « utilitariste » dans la pensée de Tocqueville ou de Hayek. Et d’une certaine façon je suis chagriné de vous voir désigner une philosophie de l’économie (et de la modestie, si si, par opposition à l’arrogance du collectivisme) comme bouc émissaire de la déliquescence des moeurs et de l’éthique.

Dans ces attitudes que vous pointez du doigt (avec discernement et justesse) il y a quelque chose du « pas vu pas pris et quand bien même ». Ne retrouvons-nous pas ces mêmes attitudes dans la conduite des affaires, en politique, dans le football? Le point commun des protagonistes semble être le souci de faire bonne figure, de préserver les apparences au besoin en trichant. L’important c’est de faire « cheese », et d’être relayé par un système de com destiné à une opinion publique priée d’y croire. Paillettes, poudre aux yeux, bling-bling, Rolex des quinquagénaires …
C’est la déontologie en lieu et place de la morale, la philosophie des apparences contre celle des valeurs. En forçant un peu le trait
nous pourrions parler de décadence.

Mais j’aurais aimé que nous creusions un peu plus « les racines du mal ». Car les choses ne sont pas advenues d’elles-mêmes. L’entropie en vigueur en thermodynamique vaut pour les systèmes de société: lorsqu’on ne fournit pas un minimum d’énergie pour les maintenir à flot ils sombrent. La question est donc de savoir: qu’est ce qu’on a mal fait? Qu’est ce qu’on a omis de faire?
Sur quels mensonges collectifs vivons-nous pour que les juniors, « par l’odeur de nos (fausses?) promesses alléchés », se croient autorisés à obtenir par des expédients ce qu’ils savent que leur seul mérite ne permettra plus d’obtenir?

pardon d’avoir été un peu long et
Bien à vous

fa# | 29 juin 2010 .

L’éducation nationale n’est pas une machine à détruire l’intelligence et la vérité pour atteindre le socialisme, comme l’écrit Nicolas, même s’il est vrai que l’on y côtoie des personnes de tous bords et de toutes philosophies. L’institution comme toutes les institutions reste perfectible.

J’ai toujours mis un point d’honneur à ne jamais tricher. Mais me croira-t-on ? En terme professionnel, en effet, cela m’a coûté des échelons alors que ça aurait dû m’en faire gagner.

En école laïque, niveau élémentaire et maternelle, je disais toujours à mes élèves:
« N’oublie jamais que si tu triches tu triches d’abord avec toi-même, tôt ou tard tu en seras redevable devant ta seule conscience. Il se peut que tu n’en gardes aucun scrupule ni regret, mais il est possible que cela te poursuive toute ta vie, d’une façon ou d’une autre. C’est à toi de voir … au final , c’est toi qui décides.
Je vous l’assure, à 6, 7 ans ils comprenaient parfaitement bien ce que je leur expliquais.

En musique, les doigts fuguant sur les touches du piano ne peuvent pas tricher en jouant une partition de Bach car les harmonies écrites par le Maître deviennent instantanément inaudibles. Les discordances font grimacer et donnent la nausée.

« La vérité vous rendra libre » lit-on dans l’évangile. J’aime la vérité car j’aime la liberté. Ça aussi les élèves sont capables de le comprendre. Je le leur disais, mais sans ouvrir la Bible car c’eût été un crime de lèse-laïcité.

Je vous souhaite une journée pianissimo dans la plus parfaite vérité et en toute liberté.

Nicolas | 29 juin ..

« Les professionnels de la politique, du commerce, des médias, s’octroient des salaires incommensurables avec une vie de travail commune de 99% des gens. »
99% ne foutent pas grand chose, aussi…

10000 euros pour un ministre, c’est tout ?? C’est misérable..

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 La fraude par portable, nouveau fléau des examens

 La fraude par portable, <br />nouveau fléau des examens<br />

 Près d’un candidat sur mille est pris chaque année la main dans le sac pour triche au baccalauréat, dont la moitié avec un téléphone mobile.

À l’approche du bac, l’Éducation nationale redouble de vigilance sur un phénomène qui concerne un nombre croissant d’élèves. Dans la circulaire aux recteurs pour le baccalauréat, l’attention est attirée sur ce nouveau type de triche.

coeur- L’Éducation nationale tire la sonnette d’alarme. Face au développement de la fraude aux examens via les téléphones portables, à quelques jours du bac, le ministère a mis en garde spécifiquement les surveillants et examinateurs contre ce nouveau fléau. Et écrit une circulaire pour édicter règles et sanctions. Proviseurs et enseignants le déplorent quotidiennement: la généralisation du portable a changé la donne. Finies les bonnes vieilles antisèches: collégiens, lycéens et étudiants se mettent à l’heure du numérique. Y compris pour tricher. «C’est un fléau qui touche tous les profils d’élèves!, lance Monique Khayat, proviseur du lycée La Fontaine à Paris, qu note une explosion de ce type de tricherie. Ce qui était il y a encore deux ans l’apanage de lycéens s’étend désormais aux collégiens, qui possèdent déjà des smartphones.» L’enseignement supérieur n’est pas épargné, avec des cas récents lors d’une épreuve de l’internat de médecine ou de BTS.

Des règles durcies

Les smartphones permettent désormais de stocker un nombre impressionnant de données, de surfer sur Internet pour trouver une traduction, un concept philosophique ou une carte de géographie. Mais aussi de photographier le sujet pour l’envoyer à l’extérieur. D’un simple effleurement du doigt, l’antisèche défile bien plus facilement que les bouts de papier d’antan qu’il fallait extirper de la trousse! «Le plus inquiétant est l’émergence de corrigés en ligne sur Internet à peine deux heures après le début de l’épreuve, souligne Éric Barbazo, président de l’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public. N’importe quel candidat qui va aux toilettes avec son smartphone dans la poche peut les consulter…» Des montres téléphones sont même désormais accessibles dans le commerce!

Depuis 2009, les règles ont été durcies, un candidat sur mille est pris chaque année la main dans le sac pour triche au bac, dont la moitié avec un téléphone mobile. La règle est claire: le portable est formellement interdit à l’examen. «Un candidat surpris avec un portable écope sur le champ d’une suspicion de fraude, rappelle Vincent Goudet, président du Service interacadémique des examens et concours à Arcueil. Ce qui signifie qu’il passera en commission et risque de l’annulation de l’épreuve à l’interdiction à vie de passer tout diplôme de l’enseignement supérieur…» Ce qui peut faire réfléchir. D’autant que cette commission se tient à l’automne. En attendant, le fraudeur présumé ne peut pas s’inscrire dans l’enseignement supérieur. «Lors des bacs blancs, j’ai demandé aux surveillants de rappeler les règles en ce qui concerne les portables à l’examen et les risques encourus, comme cela sera fait lors de l’examen de juin», souligne explique Bernard Rosier, proviseur du lycée Robert-Doisneau à Vaulx-en-Velin.

Pour lutter contre le phénomène, certains établissements, en particulier des grandes écoles, adoptent le brouillage du lieu comme dans certaines salles de spectacles. Mais ils n’aiment guère communiquer sur le sujet, car ces techniques sont interdites pour ne pas gêner d’éventuelles communications d’urgence .

Tout au long de l’année

Mais ce n’est pas tant aux examens que tout au long de l’année que se développe ce nouveau mode de fraude de la sixième à la terminale. «En réalité, la triche est beaucoup plus courante pendant l’année, d’autant qu’il n’y a qu’un surveillant pendant les devoirs sur table, contre deux au bac», explique Bernard Rosier. Du coup, les élèves ne se privent pas. Les sanctions varient. «Nous sanctionnons par des rappels à l’ordre, voire des exclusions, explique Monique Khayat. Mais nous ne confisquons pas le portable, en raison des risques juridiques si jamais l’enseignant se le fait voler…» Un comble. D’autant que les intéressés se glorifient de ce qu’ils jugent des prouesses technologiques. Valentin, en terminale ES en région parisienne: « Lors d’un contrôle d’anglais, j’ai regardé des traductions sur une application très rapide!», se félicite-t-il. Il jure néanmoins qu’il ne le tentera pas au bac!  (Le Figaro-07.06.2011.)

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Près de 5.000 participants à l'examen d'admission en médecine et dentisterie

 Smartphones et ordinateurs s’invitent aux révisions du bac

 Des applications spécifiques ont été créées pour préparer les lycéens aux différentes épreuves.

Les applications se multiplient. On peut désormais réviser debout dans le métro ou en attendant le bus.

coeur-J-22 pour les candidats au baccalauréat. Alors que l’épreuve de philosophie, qui lance l’édition 2011, se déroule le 16 juin, entre deux cours, dans ce lycée parisien, des élèves de terminale tapotent sur leur smart­phone, à la recherche d’une nouvelle «appli». Ni jeu ni musique. Il s’agit plus sérieusement d’une application permettant de réviser l’épreuve d’histoire du bac, proposant des quiz destinés à qui veut tester ses connaissances. Grands consommateurs d’écrans et de MP3, les jeunes affûtent leurs armes modernes pour se préparer à l’épreuve, en l’occurrence leurs ordinateurs et leurs smartphones. Comme Camille, en terminale L dans un lycée parisien, qui surfe pour préparer son épreuve d’anglais. Marine, elle, a le réflexe de pianoter sur son iPhone en pleine révision «pour vérifier une notion en histoire ou chercher une traduction pour réviser l’épreuve d’anglais». Godefroy, en classe de première, a même téléchargé La Princesse de Clèves et Les Fleurs du mal. «Je l’ai sur moi en permanence et je peux le lire dans le métro, dans une file d’attente», lance-t-il.

Pour suivre le mouvement d’équipement en numérique, des adolescents ont développé des applications spéci­fiques et des sites de préparation au bac. Dès 2009, Belin a développé huit applications appelées «Bac J-15», contenant des résumés de cours et des questions à choix multiples, avec un programme de révisions au jour le jour. De son côté, Bordas vient de remodeler son application MémoBac, rebaptisée DéfiBac, qui avait généré 40.000 téléchargements de l’application gratuite depuis son lancement en mars 2010. En revanche, l’application payante n’a séduit que 2200 utilisateurs… Pour Camille, «hors de question de payer!». D’autant que des sites gratuits existent aussi.

Hatier, qui édite les Annabac, avance prudemment sur le sujet: l’éditeur a décidé de suspendre son application lancée en 2009 pour se concentrer plutôt sur les sites Web. D’autres réfléchissent en attendant de se lancer. «Il peut s’agir de produits d’appel qui se positionnent comme un plus pour les produits papier», explique Anne-Sophie Arlette, chez Nathan. C’est ainsi que les éditeurs utilisent Internet pour développer leur offre. Le site annabac.com décline une offre combinant produits gratuits, comme certaines annales, et payants, avec un code pour les acheteurs de l’ouvrage de papier. «C’est surtout les fiches de philosophie qui marchent bien, mais également les podcasts d’histoire, que les jeunes peuvent ensuite écouter sur leur lecteur MP3», explique Véronique Hublot-Pierre, directrice du parascolaire et du scolaire chez Hatier. Le site connaît une progression des connexions de l’ordre de 30% depuis le début de l’année par rapport à l’année dernière. Chez Bordas, le site a connu une croissance de 13% depuis le début de l’année, avec 50.000 visiteurs uniques en moyenne ces derniers mois.

Dans ce contexte, certains éditeurs, notamment Hatier et Bordas, notent cependant un phénomène paradoxal: la remontée des éditions de papier du ­livre parascolaire, en recul depuis quelques années, et en particulier les an­nales. «Face à l’offre pléthorique d’Internet, les lycéens sont parfois perdus et font confiance à nouveau à l’imprimé, même s’ils complètent par des informations glanées sur le Web», explique Véronique Hublot-Pierre, chez Hatier, qui affiche une hausse de 10% des ouvrages de préparation aux examens.

Des cas de tricherie

Basile, en terminale ES, estime «plus fiables» «les annales et les cours papier» . Les enseignants incitent, eux aussi, à la prudence. «C’est positif d’utiliser l’outil Internet pour réviser, mais encore faut-il que les supports soient fiables et… gratuits», explique Éric Barbazo, professeur de mathématique dans la région bordelaise et président de l’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public, qui a mis des annales en ligne sur son site.

Plus préoccupants, en revanche, sont les cas de tricherie à l’aide de smartphones pendant les examens. «Comme les téléphones sont de plus en plus discrets, on devra à un moment ou à un autre se poser la question du brouillage Wi-Fi des centres d’examens», poursuit Éric Barbazo. Un autre sujet…(Le Figaro-26.05.2011.)

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 Baccalauréat : des révisions plus ludiques sur la Toile 

 Internet est devenu populaire auprès des jeunes car la Toile propose des alternatives complémentaires aux révisions traditionnelles et permet de réviser sans s'ennuyer.

Les enseignants donnent de plus en plus de coups de pouce via Twitter ou Facebook. 

coeur-A douze jours du bac, les élèves de terminale bachotent désormais autant grâce au Net qu’aux bonnes vieilles annales de papa. Les profs eux-mêmes ne s’en offusquent plus. Mieux, ils utilisent le Net pour aider leurs élèves.

Laurence Juin, professeur de lettres et d’histoire-géographie au lycée Pierre-Doriole à La Rochelle (Charente-Maritime) a lancé une expérience dès le mois de septembre sur Twitter. Avec ses terminales, toute l’année, elle a dialogué sur le site : ils lui posent des questions sur son cours, cherchent à approfondir une notion complexe et naturellement se penchent avec elle sur les sujets du bac. «Je leur transmets des liens qui leur permettent d’effectuer leurs recherches par eux-mêmes. Depuis le début, ces échanges, cette façon nouvelle de travailler sont positifs», affirme-t-elle. Comme elle, la plupart des professeurs ont déjà pris l’initiative d’aider leurs terminales via le Net : ils se mettent au goût du jour en proposant à leurs élèves des sites qui leur permettent de s’exercer, de réviser, d’approfondir un cours ou de faire des recherches. Ils se réunissent parfois sur des sites comme le Cafépédagogique ou Cyberpapy, où des enseignants répondent aux besoins précis des étudiants. Et, les rassurent sur leurs connaissances. Internet fait donc partie intégrante de la panoplie des futurs bacheliers.

Des services payants d’aide à la révision 

Un marché florissant. Un vrai business pour de nouvelles sociétés : de plus en plus de sites offrent des services payants d’aide à la révision. Le site MemoBac propose la vente de ses annales (qui existaient en livre) sur le Net. Le service va même jusqu’à la vente des chapitres à l’unité pour les besoins de ceux qui ont parfois le lycée buissonnier.

La LMDE, mutuelle étudiante, a mis en place une banque de données composée d’une base documentaire (plus de 1 000 textes, cartes et graphiques), et des fiches de révision. Le site s’appelle «Réussite bac», et propose gratuitement le téléchargement de cours en podcast sur mp3. Le Cned a, lui aussi, une offre et des cours du programme de terminale. Ces services de quiz et d’annales se retrouvent même sur l’iPhone via les applications Toolbac, payantes, ou MemoBac, qui, elle, ne nécessite pas de connexion Internet mais est aussi payante. Internet, c’est aussi un outil convivial : on se soutient et on échange sur les galères du jour.

Des groupes de révision sont apparus sur Facebook, «Je ne traîne pas sur fcbk, je révise mon bac !». «Tout pour le bac», un autre groupe, permet aux quelque 8 000 étudiants inscrits d’échanger via le «mur» des adresses utiles. Le site propose des applications pour les révisions, comme «passe ton bac» qui a mis en ligne des simulations des différentes épreuves par QCM. Moins fastidieux et plus ludiques qu’une encyclopédie !

Mais Rayan, en deuxième année de classe préparatoire économique, confie malgré tout que «le support écrit reste plus pratique et plus confortable pour réviser. Quand j’ai passé mon bac, j’ai même éteint mon ordinateur pour plus de concentration». «Sur Internet, je fais des exercices de maths et des recherches. Mais je ne révise pas vraiment : ça reste un complément», confie par ailleurs Clément, (18 ans, terminale ES). «J’utilise Internet pour faire des recherches ou des quiz, parce que c’est plus pratique et plus rapide», ajoute Julie, elle aussi en terminale ES. Elle va sur le site Phosphore pour le quiz de culture générale . En somme Internet est populaire auprès des jeunes car il permet de réviser sans s’ennuyer. La Toile propose des alternatives complémentaires aux révisions traditionnelles, et offre ainsi des possibilités un peu plus originales pour réviser le bac.(Le Figaro-04.06.2010.)

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**Bruxelles**  pas moins d’une quinzaine d’établissements impliqués dans les fuites des questionnaires des épreuves certificatives

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**Bruxelles– mercredi 08 juillet 2015**Les services de l’inspection de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles ont identifié pas moins d’une quinzaine d’établissements impliqués, à des degrés divers, dans les fuites des questionnaires des épreuves certificatives du CE1D et CESS le mois dernier.

Après moins de trois semaines de travail, l’inspection a pu pister des responsabilités au sein d’une quinzaine d’établissements, essentiellement auprès de membres de direction issus de tous les réseaux d’enseignement, a-t-on appris mercredi d’une source proche du dossier.Deux cas aggravés de violation du devoir de confidentialité ont d’ailleurs été identifiés dans deux écoles distinctes, l’une à Anderlecht, l’autre à Schaerbeek. Des sanctions disciplinaires devraient logiquement suivre dans les semaines ou mois à venir.

Ces fuites sur internet le mois dernier des questions des épreuves de sciences et de langues modernes du CE1D (organisé en fin de 2e secondaire) et de l’épreuve d’histoire du CESS (fin de 6e année) avaient contraint la ministre de l’Education, Joëlle Milquet (cdH), à annuler leur organisation, une décision sans précédent en Fédération.

Plusieurs dizaines de milliers d’élèves en Fédération étaient censés participer à ces épreuves annulées. Outre l’enquête administrative, une enquête judiciaire est toujours en cours suite au dépôt par la ministre d’une plainte au pénal contre X. Cette enquête, en fonction de ses résultats, pourrait déboucher sur des inculpations pour pour vol ou recel de documents confidentiels, violation du secret professionnel ou encore violation du secret des correspondances.

Après les déboires rencontrés cette année, l’organisation de ces épreuves certificatives sera complètement révisée dès l’année prochaine. Une commission spéciale du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a été mise sur pied à cet effet pour identifier les faiblesses dans l’organisation actuelle des épreuves, et formuler, d’ici l’automne prochain, des propositions pour y remédier. *mercredi 08 juillet 2015/ Source: Belga

 

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31 réponses à “70 % des élèves trichent en France”

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