Que vaut le Bac aujourd’hui ?

**Une réforme du Bac? Ne serait-ce pas un « un pansement sur une jambe de bois »? C’est ce que pense « notre » blogueur associé Laurent Pinsolle qui reconnaît la nature symbolique de l’examen, dont le niveau a indéniablement été baissé pour augmenter le taux de réussite.

(Paris, résultats du Bac 2011 - CHAMPALAUNE ROMAIN/SIPA)

Cette semaine, Luc Châtel a annoncé une nouvelle réforme du baccalauréat, qui a bien évidemment déclenchée les protestations des syndicats lycéens. L’occasion de faire un petit point sur l’affaiblissement de cette belle institution française qu’est le baccalauréat.

 Un chef d’œuvre en péril

Le baccalauréat, c’est un rite initiatique pour les Français, un point de passage obligatoire, un symbole du passage à l’âge adulte, qui sépare le lycée de l’enseignement supérieur pour une partie de la jeunesse. Il y a quelques décennies, c’était aussi une garantie d’avenir professionnel. Aujourd’hui malheureusement, ce n’est plus qu’une étape, sachant que même un bac +5 ne garantit pas forcément de trouver un emploi, alors que d’autres formations l’assurent bien mieux.

 L’autre immense avantage du baccalauréat est son aspect profondément républicain. Même si cela est bien sûr plus stressant que le contrôle continu, l’intérêt est de juger toute une génération sur le même examen, de manière anonyme et totalement égalitaire. La valeur d’un baccalauréat est exactement la même, quelques soient les régions ou les lycées d’origine. En 1970, 20% d’une génération obtenait le baccalauréat. Aujourd’hui, ce taux est monté à 64%, stable depuis 2000.
 
On pourrait se féliciter de cette progression, si elle indiquait une amélioration du niveau d’études de la population. Mais elle s’explique surtout par un abaissement du niveau, comme le révèle malheureusement cette étude. Et cela se retrouve dans l’évolution du nombre de mentions. Quand 0,8% des bacheliers avaient une mention très bien en 1990, on a atteint 5% en 2006 et 7% en 2010 (alors que 5% des bacheliers avaient une mention bien en 1990).
 Il est bien évident pour tout le monde que le niveau a été baissé pour augmenter le taux de réussite (améliorant indirectement le nombre de mentions) : nous sommes passés d’un taux de réussite de 75 à 89% pour la filière générale en vingt ans. Du coup, le ministre de l’éducation vient de proposer une réforme dont l’objectif affiché est d’être un peu plus sévère, en introduisant des notes éliminatoires mais aussi avec un recours au contrôle continu pour certaines matières.

 
Le président de l’Union nationale des lycéens a osé affirmé que le ministre « va toujours plus loin dans la mise en place d’un système élitiste », estimant que « la réussite de tous est mise en péril », dans un discours typique où ne sont évoqués que les droits et jamais les devoirs. L’évolution du baccalauréat démontre le contraire de ce qu’il avance et la baisse du niveau pour maintenir le taux de réussite se fait au détriment de tous ceux qui l’obtiennent justement.
 
Malgré tout, les réformes du ministre ne sont que des pansements dérisoires. Les notes éliminatoires ne servent qu’à éviter les absurdités produites par une notation trop laxiste. Le contrôle continu contrevient à l’égalité républicaine du diplôme. Pourtant, il y a une urgence scolaire. Outre la baisse du niveau, le malaise compréhensible des professeurs est extrêmement préoccupant. Tout cela montre que le gouvernement n’a pas du tout compris la gravité de la situation.
 
Le baccalauréat est malheureusement un beau symbole de ce qu’est devenu notre éducation nationale. On a relâché les critères d’évaluation pour dissimuler la baisse du niveau et le ministre ne fait que du bricolage pour essayer de faire des économies et corriger les effets pervers de la baisse du niveau. (Marianne-20.03.2012.)

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*Le baccalauréat, un diplôme qui rapporte de l’argent

 Plusieurs milliers de bacheliers vont recevoir le sésame ouvrant les portes vers les études supérieures. Mais pas que. Les récompenses offertes pour l’obtention du précieux diplôme sont de plus en plus diversifiées.

Pour les nouveaux bacheliers, plus la mention est bonne, plus les chances d'être «récompensé» financièrement sont élevées. (Photo F.MINOIS / Le Figaro)

*Pour les nouveaux bacheliers, plus la mention est bonne, plus les chances d’être «récompensé» financièrement sont élevées

Comme chaque année, plusieurs milliers de bacheliers – 566 000 l’année dernière – vont recevoir le sésame ouvrant les portes vers les études supérieures. Mais pas que. En attendant la rentrée, les récompenses offertes aux jeunes étudiants pour l’obtention du précieux diplôme sont de plus en plus diversifiées. Et désormais, papa ou maman sont bien loin d’être les seuls à gratifier leur rejeton. De plus en plus d’entreprises et de collectivités locales offrent elles aussi de précieux privilèges aux étudiants fraîchement diplômés. À trois jours des résultats du bac – prévus le 9 juillet prochain -, voici les principaux bons plans dont pourront profiter les lauréats de cette promotion 2012.

• 1 800 euros pour les futurs boursiers

L’excellence des élèves issus des milieux plutôt modestes est largement récompensée. En complément de la bourse, les élèves qui profiteront de cette aide au mérite toucheront 1 800 euros du Crous pendant trois ans. Toutefois, cette «aide au mérite» ne concerne que les élèves boursiers – ou futurs boursiers – ayant obtenu une mention «très bien» et inscrits dans l’enseignement supérieur. L’an dernier, 7 990 jeunes diplômés l’ont touchée.

• Un coup de pouce de la banque

Dans certaines banques comme la CIC, seuls les bacheliers diplômés avec mention sont récompensés. Le montant des primes est donc établi en fonction de la mention obtenue. Fixé à 40 euros pour «assez bien», le montant est ensuite multiplié par deux: 80 euros pour les «bien» et 160 euros pour les «très bien». L’an dernier, 11 860 élèves ont bénéficié de l’opération, et la CIC a enregistré 8 812 nouveaux clients. Et petite innovation cette année: la Bred-Banque populaire offre 50 euros à tous les bacheliers, avec ou sans mention, peu importe la filière!

• Une récompense des collectivités locales

Les mairies des grandes villes – et des plus modestes – sont de plus en plus nombreuses à honorer leurs élèves les plus brillants. La nature des récompenses peut prendre plusieurs formes. Comme dans la ville de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, qui offre des bons d’achats culturels et des chèques à ses jeunes diplômés. À Villemonble, en Seine-Saint-Denis, la mention «bien» rapporte 150 euros, et le double pour la «très bien». Dans d’autres villes comme Nice, la mairie récompense uniquement l’excellence et les détenteurs d’une mention «très bien», à la hauteur de 200 euros. Petite originalité pour le conseil général de Guadeloupe, qui récompense ses mentions «très bien» en offrant un aller-retour pour Paris ainsi qu’un ordinateur portable!

• Pour les jeunes diplômées, une épilation bradée

Cette année, les instituts Marionnaud ont décidé d’offrir leurs services aux jeunes bachelières. Sur présentation du diplôme et d’une carte d’identité, toute diplômée pourra profiter d’une épilation bradée – à 10 euros – jusqu’au 15 septembre. Et une fois la séance terminée, l’étudiante obtiendra une carte donnant droit à 25% de réduction sur l’ensemble des «prestations épilation» pendant un an!

• Des soirées gratuites pour la «nuit du bac»

Réputée très festive pour les nouveaux diplômés, la nuit du bac est donc l’occasion pour les discothèques et autres bars de nuit d’agir en conséquence. À Paris ou en région, les établissements sont nombreux à ouvrir leurs portes gratuitement, le temps d’une soirée. À Paris, la mutuelle des étudiants (LMDE) et la Banque populaire Rives de Paris organisent au club Redlight une soirée open bar sans alcool baptisée Génération bac 2012. À Mâcon, en Saône-et-Loire, le Club 400 organise également une soirée exclusivement réservée aux bacheliers. Baptisé «la nuit du bac 2012», l’événement compte déjà pas moins de 4000 invités sur Facebook. Partout en France, les événements de ce genre se multiplient.

• Des réductions pour les voyages

Cette année, le voyagiste Directours a décidé de récompenser les bacheliers en offrant des réductions sur un panel de voyages. Car après le bac, il est après tout bien légitime de penser aux vacances. Pour les élèves ayant obtenu une mention «assez bien», la compagnie offre 10% de réduction, 20% pour les «bien» et 30% pour les «très bien»! Pour les diplômes obtenus sans mention, la société propose un ensemble de week-ends à petits prix.

Si toutes ces initiatives extérieures sont prises, les récompenses et autres gratifications sont quasi inexistantes à l’intérieur des établissements. Comme le souligne Sylvain Gressot, proviseur du prestigieux lycée Lavoisier (Ve arrondissement de Paris), «l’obtention du bac et une éventuelle mention sont leur seule récompense en sortant de l’établissement». Si le lycée Lavoisier et d’autres lycées parisiens ont déjà essayé de mettre en place différents systèmes pour saluer leur mérite – une cérémonie avec des remises de médailles, par exemple -, l’idée a obtenu très peu de succès. Selon Sylvain Gressot, «une fois le baccalauréat en poche, les élèves n’ont pas spécialement envie de revenir au lycée. La tendance est plutôt aux vacances et à laisser tout cela derrière soi».

***Algérie- Le Bac n’est pas un jeu à la roulette russe 

 le bac de la combine et de la rapine !  NON ! 

Cette contribution, celle d’un citoyen, d’un enseignant, mais aussi d’un père d’enfants scolarisés, est une appréciation de quelques déclarations et des conduites constatées autour de ce visa tant convoité, d’entrée à l’université,  apparemment beaucoup plus par les parents que les candidats, une aspiration tout à fait compréhensible.

Ainsi, des déclarations d’associations de parents d’élèves et accessoirement de membres du corps de l’éducation préconisent un rachat au bac, en raison notamment des perturbations scolaires dans le sud du pays. Parmi ces  voix, le président d’une association parentale demande «d’appliquer un système de rachat à 9 ou à 8,50», parce que «les parents se plaignent et sont inquiets pour leurs enfants», justifie-t-il. Il estime aussi que le rachat est «indiscutable, si l’élève a montré des résultats satisfaisants durant l’année scolaire». Il demande également, dans un rapport transmis à la tutelle, que «le barème de correction soit assoupli, différent de celui du Nord, de manière à permettre aux candidats du Sud de gagner des points».

En outre, la presse nationale a relaté que les épreuves de la session de juin 2013 ont engendré des incidents, suite au mécontentement de certains candidats sur des sujets jugés difficiles ou n’ayant pas été traités.
Dès lors, perturbations, évanouissements, colères ont été observés dans quelques centres d’examen, dont certains ont subi des actes de vandalisme, des menaces, des tentatives d’agression du personnel éducatif, nécessitant l’intervention des services de sécurité. Cela a donné lieu à des tricheries individuelles et collectives faites sous la menace ou avec la complaisance de certains enseignants. Un comportement qui émane de l’indiscipline scolaire, thème que j’ai déjà eu l’occasion de soulever.

Voilà pour les faits essentiels que nous pouvons retenir, suite à une lecture plus ou moins rapide de la presse. S’agissant des propositions de l’association citée précédemment, elles demeurent très discutables.
L’enseignant vous dira qu’il ne s’agit pas de gagner des points n’importe comment, d’offrir un bac au rabais à nos enfants du Sud, mais de faire en sorte que les élèves puissent gagner des points dans la connaissance. Et trêve de néfaste indulgence.

S’il s’agit d’assouplir quoi que ce soit, ce n’est surtout pas le barème que nous devons viser, puisque c’est anti-pédagogique, tel que sagement reconnu et fortement affirmé par une autre association parentale.
Car cela signifie tout simplement «gonfler» les notes. Car, obéissant à des critères scientifiques, un barème relève des compétences de pédagogues, pas de parents naturellement émotifs. Il s’agit, par contre, d’assouplir, dans un avenir souhaité proche, la lourdeur des programmes indigestes, et améliorer la qualité de l’enseignement en termes de contenu, de méthodologie, de volume horaire, de conditions de recrutement des enseignants, de la formation continue de ces derniers et autres… Et si ces dernières actions relèvent des éducateurs uniquement et de spécialistes en la matière, l’intérêt bien compris de l’élève nécessite, bien évidement, la contribution positive, sincère et honnête des parents à titre individuel ou dans le cadre d’associations qui ont un important rôle à jouer, après la mise en place de prérogatives bien définies par les pouvoirs publics. A chacun donc sa mission, le populisme, ou tout au moins l’élan, est très préjudiciable à la qualité de la formation.

Aussi, s’il y a rachat, éventualité techniquement improbable pour cette année, et connaissant les pressions des associations d’élèves et parentales, il faut s’attendre, à une poussée vertigineuse des cours de soutien à faire saigner plus d’Algériens, mais surtout à institutionnaliser les combines et les passe-droits. Concernant encore le rachat, l’enseignant peut vous dire que des étudiants ayant décroché le bac avec mention, ont éprouvé de grandes difficultés à suivre leurs études à l’université, alors que d’autres, tout juste moyens, traînent dans cette institution, devenant ainsi des «étudiants professionnels» et de potentiels chômeurs.

Qu’en sera-t-il demain, si le rachat est avalisé sous la pression des adultes qui sont censés tempérer l’impulsion d’adolescents ? En somme, le véritable problème, c’est l’impéritie d’un système à revoir, conjuguée à notre façon de concevoir la réussite de nos enfants et leurs intérêts bien compris.

Quant aux secousses provoquées durant la semaine des épreuves, tels les évanouissements ou la perte relative de sang-froid, elles trouvent leur interprétation dans un  manque de préparation mentale ou d’un soutien inefficace de la part des parents, dont le rôle est de délester la charge émotionnelle de leurs enfants, et non pas de l’accroître. Les adultes ont alors tout l’air d’être moins préparés que les adolescents à ces  épreuves. Mais ce mécontentement, plus que déplorable chez des candidats, reste minime, puisque le nombre de centres perturbés, une dizaine selon la tutelle, est très faible par rapport au nombre total des centres qui est de 1928, répartis sur 48 wilayas.

Ce mécontentement devient grave quand l’effervescence engendre un chantage affectif par la tentative, réelle ou feinte du candidat, de se suicider. Comment qualifier maintenant les intimidations à l’aide d’armes blanches introduites dans une enceinte (le dico la définit comme étant un espace clos) éducative où les tentatives d’agression envers les éducateurs, les émeutes, la destruction de chaises, de tables et d’autres biens publics ? Une armurerie ambulante qui franchit le portail de l’établissement éducatif. Comment qualifie-t-on cela en termes juridiques et quelles doivent être les sanctions prévues par la loi ? Où se situe le devoir des parents devant l’inconscience des adolescents, quand ces derniers sont manipulés, une éventualité plus que probable, selon plusieurs sources bien au fait de l’actualité et du système éducatif et rapportées par la presse ? Car, est-il possible que trois sujets de philo au choix, soient tous les trois, hors de ce fameux seuil ou difficiles ?

Et d’ailleurs, qui peut juger de la difficulté d’un sujet, sinon les pédagogues ? Il faut reconnaître aussi que des déclarations, telles celles de l’association parentale citée plus haut et publiées le 31 mai 2013, c’est-à-dire à un jet de pierre du lancement des épreuves, ont participé à l’échauffer des esprits. Venons-en maintenant à la triche, individuelle ou collective, effectuée parfois sous la menace, cette tare observable chez nous et en dehors de l’école, cette prédisposition qui a vicié la société. Un bac est une épreuve, faite pour mettre à l’épreuve, «ce n’est pas de la tarte» en principe, et il ne se distribue pas.

Mon Dieu, le bac de la combine et de la rapine ! Il est plus que certain, que des parents n’ignorent pas ce type d’agissements, alors que d’autres, en opérant un suivi régulier et des visites aux enseignants, peuvent mieux suivre leur progéniture. Si certains lycéens ont confié à des journalistes, bien avant les épreuves du bac, qu’ils useront de maints subterfuges pour frauder, l’essentiel étant de décrocher le fameux sésame, que dire de parents démissionnaires qui, au lieu de contribuer à élever leur niveau, à la sérénité de tous, et ne se rendant pas compte de la pression qu’ils font subir à leurs enfants, ne s’intéressent en fait qu’ à l’ obtention du bac et à tout prix. Mon Dieu, cette tricherie, cette supercherie ! 

Ne perdons pas de vue  qu’un bac déjà tronqué par ce ridicule seuil, sujet à des revendications récurrentes et capricieuses et par cette largesse et cette possibilité des épreuves à deux ou trois choix, telle une tombola, nuit considérablement à la poursuite correcte et sereine des études universitaires de nos enfants.

Et puis pourquoi certains parents se focalisent sur le bac uniquement, en oubliant  ou négligeant tout le cursus scolaire, depuis la première année primaire ? En outre, même avec un système éducatif performant, nous devrions réaliser que les diverses capacités mentales, les prédispositions et le rythme du travail sont des caractéristiques qui varient indéniablement d’un enfant à un autre. Pour tout cela, il est des enfants qui seraient mieux dans leur peau, si soutenus, ils optaient pour une activité manuelle, dans le cas où le malaise de l’enfant est persistant à chaque année scolaire. Et puis, comme «il n’y a pas de sots métiers, il n’y a que…», nous savons que des professions, parmi celles dites manuelles ou artistiques, et sans passer par le bac, peuvent procurer plus d’épanouissement à une catégorie de jeunes, leur permettant de mieux s’exprimer et leur assurer un emploi stable, recherché et bien  rémunéré, alors que des étudiants, qui peinent à terminer leur cursus universitaire, vont rejoindre la cohorte des chômeurs.

Pour l’illustration et diverses raisons, des médecins chôment ou se reconvertissent en «vendeurs» dans les pharmacies ou en délégués médicaux représentants de produits pharmaceutiques ou autres, alors qu’il faut suer pour trouver un chauffagiste ou un électricien ou d’autres artisans compétents. Il faut les supplier pour le service, subir leur humeur ou leur défaut de ponctualité et les payer rubis sur l’ongle, sans «broncher».

A s’acharner pour détourner le cours d’un fleuve naturel, il y a un grand risque de l’assécher. Dans ce sens, les pouvoirs publics devraient mettre le paquet sur la formation professionnelle, afin d’encourager le plus grand nombre de jeunes et le plus tôt possible, car notre pays manque cruellement d’ouvriers qualifiés et d’agents de maîtrise, beaucoup, parmi ceux qui sont au service de notre économie, ne sont que nos hôtes temporaires, car de nationalité étrangère.

Le citoyen peut aussi vous dire que plus d’une vingtaine de branches et spécialités sont assurées par la formation professionnelle, dont l’artisanat (ouvriers qualifiés) dans de multiples activités, et également les arts et industries graphiques, le tourisme, l’informatique, l’électronique, les techniques audiovisuelles et autres, pour une formation d’agents de maîtrise. Le vœu compréhensible de tout père ou de toute mère est de voir ses enfants décrocher le bac, est-ce légitime, si nous considérons que ce dernier terme, tel que défini par le dictionnaire, signifie non seulement juste ou équitable, mais également fondé sur la raison ?

Le baccalauréat ne s’obtient pas au petit bonheur la chance, mais par un travail soutenu qui démarre dès le cycle primaire.
Quant au stress scolaire, selon d’éminents spécialistes en conclave en 2011, son origine est multiple.
Le stress germe dès la petite enfance, il résulte de considérations familiales et sociales, dont cette recherche par les parents, d’une performance qui n’est pas toujours possible, bien que la surcharge et le rythme scolaires soient un facteur d’accroissement notable de ce mal.

Mais enfin, qu’il soit développé ou sous-développé, républicain ou monarchique, dictatorial ou démocratique, aucun Etat dans le monde,  ne peut assurer, à tous ses enfants, la réussite au baccalauréat, puis une place à l’université. Absolument aucun. Et dans les pays qui ont effectué un superbe bond en matière de développement, car ayant investi dans l’éducation, il faut savoir qu’ils sont partisans de l’élitisme, c’est-à-dire qu’une sélection est appliquée à l’aide d’un triage (tamisage) dépourvu du moindre état d’âme. Des pays qui, il y a seulement quelques années, étaient logés à la même enseigne que nous, sinon pire. Donc pour eux, ni programme tronqué, mutilé et mutilant, ni seuil, ni des sujets au choix, ni copinage, ni copiage, ni complaisance! Voilà pourquoi et en quoi ils nous surpassent.

Alors ne jouons pas à la roulette russe avec l’avenir de notre pays. Rien ne peut donc justifier ce qui s’est passé, comme menaces envers les enseignants ou vandalisme ou tricheries.C’est inadmissible, ce micmac pour ce bac ! Pour conclure, espérons voir une refonte sérieuse du système éducatif enclenchée dès l’année prochaine et qui devrait se pencher sur les maintes propositions formulées, il faut le rappeler par des spécialistes, à travers plusieurs recommandations de séminaires et d’au moins une commission composée d’une flopée d’experts, qui a déposé ses travaux il y a déjà une dizaine d’années, dans les bureaux de la présidence de la République, et dont le rapport n’a pas été encore été rendu public et sa non-prise en considération regrettée par au moins deux syndicats du corps de l’éducation nationale et bon nombre d’enseignants universitaires attentifs à la question. Et pour finir, le citoyen, le père et l’enseignant, souhait, très sincèrement, succès au bac, à tous nos enfants méritants, après des années de travail régulier. 
 Rachid Brahim : enseignant –  contribution parue dans El Watan-18.07.2013.

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