Sans travail, on n’est rien

     « Si on n’a pas de travail, on n’est rien »

Sans travail, on n'est rien media_xll_6466942

Nolwenn rêve modestement d’ »avoir un petit chez soi », Abdelraouf veut « rendre fiers ses parents », et Florian espère faire « de grandes choses »: une réalisatrice a suivi pendant quatre ans trois jeunes gens de banlieue un peu résignés dans leur recherche d’un métier.Le documentaire « Je préfère ne pas penser à demain » de Nathalie Joyeux est en lice pour obtenir un prix dans le cadre du festival « Filmer le travail », qui s’est ouvert vendredi à Poitiers.

Rêves déçus
En quatre ans, on découvre les rêves modestes, mais souvent déçus des trois jeunes gens attachants de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) confrontés, comme l’ensemble de leur génération, à un taux de chômage de près de 25%. En moins d’une heure et demie et sans voix-off, on voit aussi à l’oeuvre de façon flagrante le fameux phénomène d’auto-censure face à la possibilité d’intégrer une grande école.

L’envie de faire de grandes choses
Au début du film, les trois jeunes sont encore lycéens. Le fringant Florian s’intéresse à la physique, la chimie, la biologie… parce que, dit-il enthousiaste, « ce serait dommage » que l’espèce humaine disparaisse. Il veut faire de « grandes choses », même s’il a déjà renoncé à avoir son « nom dans le dico ».

Abdelraouf, un grand sportif qui ne parlait qu’arabe petit et pensait que ça « ne valait pas la peine de suivre », veut faire des études pour « rendre fiers ses parents ». Quant à Nolwenn, elle veut s’en « sortir financièrement », « avoir un petit chez-soi, même si c’est un petit studio tout merdique où t’arrives à la cuisine, t’es déjà aux toilettes ». 

« C’est tout ce que je demande, parce que je sais comment la vie elle est dure » , dit la jeune femme dont la mère peine à s’en sortir en faisant des ménages. « Mon père, il veut que je fasse médecin », raconte de son côté Abdelraouf. Mais, le jeune homme évoque aussitôt le faible taux de réussite et dit « je ne passe pas, je ne passe pas », avant de clore tout débat en lâchant: « ça ne m’intéresse pas ». Il assure que « c’est le BTP » qui l’attire.  A l’approche du bac, Nolwenn sèche les cours, parce que l’avenir l’angoisse. Elle lâche: « dans la société dans laquelle on vit, on peut dire que si on n’a pas de travail, on n’est rien ». Le jour des résultats, c’est l’émeute devant le lycée. Abdel et Florian sourient, mais pas Nolwenn.

Vient le chapitre II, « Vers un travail ».

On retrouve la jeune femme en train de nettoyer la tombe de sa mère (bien vivante au début du film). Elle annonce fièrement au bloc de marbre qu’elle a « retrouvé (s)on cerveau » et a eu son BTS blanc, mais lâche: « si t’étais là au moins, tu me donnerais des conseils ».  Quelques temps après, elle fait des ménages sans grand enthousiasme, parallèlement à son BTS en alternance dans un centre de prothèses dentaires.

Abdel cherche toujours sa voie. « Tu vas essayer Sciences Po? » lui demande une amie. « Non, Sciences Po, non ça ne me dit rien », répond le jeune homme.

Florian a lâché sa « prépa » médecine, parce que c’était trop dur et fait ses premiers pas dans un service de pneumologie en tant que soignant.

A la fin du film, il sait que « c’est ce boulot-là » qu’il veut faire parce que « c’est 300% humain ». Abdel, lui, est animateur et employé au Mc Do, et veut toujours travailler dans le bâtiment. Quant à Nolwenn, elle, travaille encore dans le cabinet de prothèses dentaires, mais a arrêté son BTS. Elle cherche un logement.* Source: AFP-07/02/2014

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le chômage est un facteur important de surmortalité

le chômage tuerait jusqu’à 20.000 personnes par an

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 Malgré le chômage de masse, la santé des chômeurs reste un « trou noir » de la connaissance scientifique. Mais même partielles, toutes les études tendent à montrer que le chômage est un facteur important de surmortalité.

Partie émergée de l’iceberg, les suicides de chômeurs font régulièrement l’actualité. Entre 2008 et 2010, 584 suicides pourraient être attribués à la hausse du chômage, selon une étude de l’Institut français pour la santé et la recherche médicale (Inserm). Mais au-delà de ces actes exceptionnels, la réalité est encore plus glaçante. Le chômage tuerait « entre 10.000 et 20.000 personnes par an », selon une estimation de Pierre Meneton (Inserm), auteur d’une étude sur la santé des chômeurs. Observations
Entre 1995 et 2007, le scientifique a suivi 6.000 volontaires âgés de 35 à 64 ans pour observer les effets du chômage sur la santé cardiovasculaire et la mortalité globale. Les résultats ont été publiés en décembre dans la revue International Archives of Occupational and Environmental Health. L’étude met en évidence une « surmortalité très importante » chez les chômeurs, presque trois fois supérieure à celle des non-chômeurs. Le chômage a notamment « des effets majeurs sur la survenue d’accidents cardiovasculaires et de pathologies chroniques ». « Ces effets sont bien liés à la condition de chômeur, parce que les retraités ou les personnes volontairement inactives ne sont pas touchées », précise le professeur Meneton. « Comportements à risque »
Les chômeurs ont des « comportements à risque », explique-t-il. En moyenne, « ils consomment plus d’alcool, moins de fruits et légumes, et ont un apport calorique (hors alcool) très significativement plus élevé que la moyenne ». Mais ces résultats sont probablement « une sous-estimation de la réalité », de l’aveu même de son auteur. Ils se basent en effet sur un échantillon de personnes plus favorisées que la moyenne et ne tiennent pas compte des effets de la crise économique. Aucune étude ne donne, pour l’heure, de vision plus précise de la situation.

« Leur santé n’intéresse personne »
La santé des chômeurs est un « véritable ‘trou noir’ de la connaissance scientifique et médicale », déplore le psychiatre Michel Debout dans son livre intitulé « Le traumatisme du chômage ». « C’est vrai qu’en France, on a très peu de données », confirme Pierre Meneton. Paradoxal dans un pays qui connaît le chômage de masse depuis des décennies. Fin janvier, Pôle emploi recensait 3,7 millions de chômeurs en France, 5,5 millions en comptant ceux ayant une petite activité. « La santé des chômeurs semble n’intéresser personne », dénonce M. Debout, « ni les professionnels de santé », « ni les chercheurs », « ni surtout les pouvoirs publics, toutes sensibilités confondues ». 

Démenti du ministère
C’est une « problématique importante à nos yeux », dément le ministère du Travail, qui a récemment confié à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) une mission « sur la prise en compte des problématiques de santé dans l’accompagnement des demandeurs d’emploi ». Dans son plan de lutte contre le chômage de longue durée présenté début février, François Rebsamen prévoyait, en outre, de « renforcer la possibilité de déclencher un bilan de santé du demandeur d’emploi dans le cadre de son accompagnement ». 

« Procédures d’alerte »
Pour l’heure, le service public de l’emploi intègre peu les questions de santé, qui ne font l’objet, par exemple, d’aucun module spécifique dans la formation initiale des conseillers Pôle emploi. Mais ces derniers, « qui viennent souvent de la sphère sociale, portent une attention particulière aux questions sociales, notamment de santé », assure-t-on chez l’opérateur public, qui dispose également de « procédures d’alerte, qui peuvent être activées quand un demandeur d’emploi menace de se suicider par exemple ». 

« Bilans de santé gratuits »
Pour des cas moins graves, les conseillers peuvent aussi « les orienter vers les bilans de santé gratuits de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) », proposés partout en France, indique Laurence Boulieu, conseillère dans le Val-d’Oise, qui est toutefois « rarement » confrontée à ce type de situations. Le psychiatre Michel Debout souhaite, lui, généraliser une « médecine préventive des chômeurs », sur le modèle de la médecine du travail. « L’idée, plaide-t-il, c’est que la société dise aux chômeurs: ‘On ne vous abandonne pas! Votre santé nous intéresse!’ »- *mardi 24/03/2015 – Source: AFP

**Le chômage des jeunes est moralement intolérable

« Le chômage des jeunes est l’un des plus importants problèmes de l’Union européenne. Dans certaines régions de Belgique, un jeune de moins de 25 ans sur trois est à la recherche d’un emploi. Cette situation est moralement inacceptable », a déclaré le roi Philippe jeudi à Berlin à l’entame d’une visite de travail portant sur la formation professionnelle en alternance.

Le Roi estime de plus que cela est intolérable d’un point de vue politique « car ces jeunes sont poussés dans la périphérie de la société sans pouvoir jouer pleinement leur rôle de citoyen ». « C’est économiquement intolérable, car leur talent n’est pas utilisé pour le bien-être de nos sociétés », a-t-il encore ajouté.« Passion spéciale »
Lors d’une rencontre avec la presse entre les différentes sessions de travail de la table ronde organisée au sein du ministère allemand de l’Enseignement et de la Recherche, le chef d’Etat a encore souligné qu’il entretenait une « passion spéciale » pour les thèmes relatifs au chômage. « Je veux endosser le rôle de catalyseur afin de fédérer la communauté avec l’ambition de réaliser quelque chose contre le chômage des jeunes. Ici, en Allemagne, on obtient de bons résultats dans ce combat. J’espère que nous pourrons en apprendre quelque chose. »

Système allemand
Le souverain a ajouté qu’il s’agit d’un travail de longue haleine. L’Allemagne est un exemple dans le domaine de la formation en alternance en raison du bon fonctionnement de son système « Duale Ausbildung », qui permet de maintenir le chômage des jeunes à un niveau relativement bas, a-t-il expliqué.

Conférences
L’entourage du Roi souligne que celui-ci a lancé une série de conférences réunissant des responsables de l’enseignement, du monde entrepreneurial ou encore des syndicats pour résoudre cette situation. La visite de ce jeudi à Berlin et de vendredi en Rhénanie-du-Nord-Westphalie entre dans ce cadre. Le roi réalise cette visite accompagné des ministres fédéral et régionaux en charge de l’Enseignement et de la Recherche, ainsi que de représentants syndicaux et du patronat et de responsables des offices de l’emploi et d’experts de la problématique.

Programme de la visite
Un dîner de travail est encore prévu jeudi soir à l’ambassade de Belgique, à Berlin. Le chef d’Etat sera entre temps reçu par le président allemand Joachim Gauck au Slot Bellevue de Berlin. Vendredi, la délégation belge, forte d’une cinquantaine de membres, prendra la direction de Düsseldorf où leur sera présenté le système du « Duale Ausbildung ».–12/03/2015 – Source: Belga

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*8900 chômeurs de plus en janvier 2014 en France

Toujours pas d’inversion en vue. Le nombre de demandeurs d’emplois inscrits fin janvier 2013 à Pôle emploi en catégorie A (sans aucun emploi) s’établissait au niveau record de 3 316 200, soit 8 900 (+0,3%) de plus que fin décembre 2013. Sur un an, ce chiffre croît de 4,4%.*le 26.02.2014

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L’emploi en Algérie : La précarité se généralise

Si le chômage s’avère un problème épineux en Algérie, décrocher un emploi n’est pas de tout repos, le postulant rencontre plusieurs difficultés et surtout des irrégularités.

En plus de ce fâcheux constat, selon les derniers chiffres, pour l’année 2015, dévoilés par l’Organisation internationale du Travail, 50 à 75% des travailleurs algériens n’auraient pas de contrat de travail permanent. En 2014, ce taux était de 76,57%.

Ces chiffres, qui font froid dans le dos, révèlent la réalité de la précarité de l’emploi qu’offre le marché du travail en Algérie. Pourtant, la norme nationale, édictée par la loi n°90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail, est pour la permanisation de l’employé par un contrat à durée indéterminée (CDI) sans pour autant interdire le recours au contrat à durée déterminée (CDD), mais dans cinq cas bien précis. Toutefois, en l’absence, voulue ou pas, de l’Etat, cette norme a complètement été déviée pour faire du CDI un privilège accordé par l’employeur et non un droit à tout employé dont la nature du travail l’exige.

Un CDD pour tout et pour tous

Fethia, 45 ans, a intégré le monde du travail à l’âge de 22 ans. N’ayant jamais eu un CDI, elle changeait de poste très fréquemment. Durant ses 23 ans d’exercice professionnel, elle n’a été déclaré à la Sécurité sociale qu’une seule fois. «Mes employeurs appréciaient ma rentabilité, mon professionnalisme et mon sens de la responsabilité, mais dès que je réclamais ma permanisation, ils refusaient. Ils préféraient me garder au noir, dans la précarité, que de m’avoir comme élément permanent dans leur société. Je n’ai jamais osé me plaindre à l’inspection du travail, étant donné que je croyais que la norme était d’avoir un CDD et non pas un CDI.

J’avoue avoir eu tort de n’avoir pas mis ces chefs face à leurs responsabilités juridiques», confie-t-elle avant de rejoindre son bureau dans une multinationale, où elle a réussi à décrocher un poste de directrice commerciale, en CDI cette fois-ci. Fethia n’est en fait qu’un échantillon sur plusieurs millions de travailleurs qui méconnaissent leur droit à un travail décent. La généralisation du CDD est considérée par un nombre d’employeurs comme une carte de pression sur le salarié afin qu’il travaille avec la peur d’être viré à tout moment.

Une législation du travail méconnue mais contournée

Un inspecteur du travail rencontré à Alger confirme cette hypothèse, mais aussi la méconnaissance et la mauvaise interprétation de la loi du travail. Même s’il dit ne pas détenir des chiffres officiels, il confirme que la majorité des travailleurs qui se dirigent vers l’inspection de travail ignorent qu’au bout de 48 heures de travail, même sans contrat écrit, ils sont automatiquement permanents. «Ils ne savent pas aussi qu’en cas de conflit devant la justice, ils n’ont pas besoin d’avocat et que le juge accorde plus d’attention et d’importance aux déclarations de l’employé qu’à celles son employeur, explique-t-il. Nous recevons aussi beaucoup d’employeurs.

Certains ne connaissent pas la loi, d’autres viennent pour des consultations et d’autres encore pour trouver des moyens réglementaires pour mettre fin au contrat permanent  des salariés.» D’après notre interlocuteur, la nature du contrat de travail revient avec force, de même que les histoires en relation avec les harcèlements tous types confondus et la non-déclaration à la CNAS.

Les bureaux de l’inspection du travail pullulent tous les jours de salariés mécontents, alors que des milliers de travailleurs, de peur de se retrouver au chômage, préfèrent se taire et acceptent la précarité, le sous-paiement et bien d’autres pratiques en attendant de trouver un jour un travail décent.

 *DROITS DES TRAVAILLEURS

Article 5 : les travailleurs jouissent des droits fondamentaux suivants :
•exercice du droit syndical ;
•négociation collective ;
•participation dans l’organisme employeur ;
•sécurité sociale et retraite ;
•hygiène, sécurité et médecine du travail ;
•repos ;
•participation à la prévention et au règlement des conflits de travail ;
•recours à la grève.

*OBLIGATIONS DES TRAVAILLEURS

Article 7 : les travailleurs ont les obligations fondamentales suivantes, au titre des relations de travail :  
•accomplir, au mieux de leurs capacités, les obligations liées à leur poste de travail, en agissant avec diligence et assiduité, dans le cadre de l’organisation du travail mise en place par l’employeur ;  
•contribuer aux efforts de l’organisme employeur en vue d’améliorer l’organisation et la productivité ;  
•exécuter les instructions données par la hiérarchie désignée par l’employeur dans l’exercice normal de ses pouvoirs de direction ;  
•observer les mesures d’hygiène et de sécurité établies par l’employeur en conformité avec la législation et la réglementation.*Asma Bersali/ el watan/ samedi 30 avril 2016

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28 réponses à “Sans travail, on n’est rien”

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