Festival international d’Abalessa pour les arts de l’Ahaggar
**Tamanrasset fête son patrimoine
En plus de Tamanrasset, le festival, qui débutera mardi prochain, est attendu à In Salah et Abalessa.
Le patrimoine culturel sahraoui sera en fête. En effet, à partir de mardi prochain Tamanrasset accueillera la 3e édition du Festival international des arts de l’Ahaggar, Tin Hinan-Abalessa (Fiaata). Ce festival, qui aura comme objectif principal «la sauvegarde du patrimoine immatériel de la région», s’étalera jusqu’au 19 février. Six jours donc de pur bonheur attendent les participants à cet événement. C’est du moins ce qu’ont promis les organisateurs, à leur tête le commissaire du festival et directeur de l’Office national du parc de l’Ahaggar (Opna), Farid Ighil Ahriz, lors de la conférence de presse qu’il a animée hier au forum du quotidien El Moudjahid. Lors de cette rencontre avec la presse, le commissaire du festival a annoncé la thématique et le programme de la 3e édition du Fiaata. La conférence a été également l’occasion pour Farid Ighil Ahriz de rassurer les participants quant à la situation sécuritaire dans la région de Tamanrasset. «Toutes les dispositions ont été prises avec les services de sécurité pour que le festival se déroule dans de bonnes conditions», a-t-il garanti. «On attend un peu plus de 450 participants dont 60 étrangers. On a donc pris toutes les disposions pour leur garantir un séjour des plus agréables», a-t-il ajouté. En parlant de la participation étrangère, le conférencier annonce la venue de 6 pays qui sont le Mali, le Niger, le Congo-Brazzaville, la Mauritanie et la Côte d’Ivoire. «De grandes stars de la musique traditionnelle de ces pays animeront des concerts tout au long du festival», a-t-il assuré. «Bombino (Niger), Tinariwen (Mali), Malouma (Mauritanie), Celeo Zipompa (Congo Brazzaville) et Djéli Moussa Condé (Mali)» sont les groupes musicaux étrangers qui animeront les belles soirées étoilées. Tam «valsera» également sous le son de la musique traditionnelle locale avec les groupes Tissilawn (Djanet), Imerhene (Tamanrasset), Mesbahi (Djanet), Lalla Badi Lalla (Tamanrasset) et Itran N’Ahaggar (Tamanrasset). Ces concerts se dérouleront au niveau de la grande scène de la l’esplanade 1er-Novembre, attenante à la Maison de la culture. «Nous voulons faire de ce festival un carrefour incontournable de la culture saharo-africaine», a-t-il dit. Le festival ne se limitera pas uniquement à la musique, mais comprendra aussi l’activité culturelle dans toutes ses facettes. Et pour faire profiter le maximum de personnes et le lieu du déroulement, des activités ont été judicieusement choisis par les organisateurs. «On a décidé de rapprocher le campement de la ville pour faire profiter un maximum de gens», a déclaré le conférencier. «Lors de la dernière édition, nous avons rencontré un enfant qui avait parcouru des kilomètres pieds nus juste pour assister aux festivités, c’est ce qui nous a donné à réfléchir et à nous installer au centre-ville», a ajouté M.Ighil Ahriz qui n’a pas manqué par la même occasion d’inviter les touristes et toutes les autres personnes de passage à la ville de Tamanrasset à venir assister à ce festival qui s’annonce grandiose. Aussi, durant les six jours que durera le Fiaata, la capitale de l’Ahaggar sera sous les feux de la rampe. Elle accueillera les festivaliers avec une programmation culturelle et scientifique riche. Par ailleurs, l’édition de cette année verra la restitution et la valorisation des produits, et ce, à travers la publication des actes des rencontres scientifiques internationales, ainsi que d’un recueil de contes et légendes des lauréats du concours national. Il y aura, entre autres, la projection de deux films retraçant les deux dernières éditions, ainsi qu’une compilation audio de musiques et chants traditionnels (une manière d’assurer la perpétuation du patrimoine immatériel séculaire et ancestral). L’Expression11.02.2012.
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*Du 11 au 17 janvier 2011 à Tamanrasset
CLOTURE DU 2e FESTIVAL INTERNATIONAL DES ARTS DE L’AHAGGAR
Sur une note d’espoir
Du 11 au 17 janvier, la capitale de l’Ahaggar a vécu aux rythmes du Sud algérien et subsaharien. Des soirées artistiques, des journées scientifiques. Un public présent en masse profitant de ces instants forts. Le temps d’un festival, Tamanrasset, malgré le froid hivernal, a été chaleureuse par son accueil, son patrimoine, sa générosité.
“Je déclare officiellement la clôture du 2e Festival international des arts de l’Ahaggar. Rendez-vous l’année prochaine, pour la 3e édition.” C’est en ces termes que le commissaire du festival, Farid Ighilahriz, a annoncé la fin des festivités en début de soirée de lundi passé, au campement d’Aguenar. Il était 18h30 passées lorsque la cérémonie de clôture a commencé. Au menu, un programme typique et atypique consacré à l’art musical du Sud algérien. Mais avant d’embarquer pour les destinations sonorités et rythmes, les organisateurs ont récompensé les enfants ayant participé à l’atelier bande dessinée/manga. Ils ont reçu, en guise de cadeaux, deux mangas, un Laabstore (magazine de manga et de jeux vidéos algérien) et une attestation de participation, d’une part. D’autre part, les noms des lauréats du concours “Contes et légendes du patrimoine saharien” ont été annoncés au public par le président du jury, Kamel Sadou, qui a exprimé sa satisfaction quant aux manuscrits reçus pour ce concours. Il a même annoncé aux présents qu’ils pouvaient d’ores et déjà commencer à réfléchir sur le concours de la prochaine édition. Sabine Pakora et Mahi Seddik ont raconté les histoires de deux lauréats : Annia Iftini pour le Fils de la lune, et Ouassila Abdi pour E-cheb ou ennakhla el iîmlaqa. Les deux conteurs étaient accompagnés par Moussa Koïta (djembé et n’goni, une sorte de harpe) et Mohamed Aghrib (tazemart), créant une atmosphère intimiste, sensible et très complice. Une belle mise en espace de deux histoires imaginées par des filles de moins de 16 ans, à laquelle le public a été très attentif et réceptif. Place ensuite à la musique et la programmation alléchante, car permettant à l’assistance, festivaliers compris, d’apprécier une musique venue du fin fond du Sud algérien.
Une musique qui ne peut vous laisser impassibles, car vraie, suave et surtout séculaire, gorgée d’histoire, de vécu, d’une sublime beauté. C’est sous un ciel étoilé, point de vent, point de froid, point de poussière (juste un peu).
À croire que Dame Nature, compréhensive, ne voulait pas décevoir les invités de la capitale de l’Ahaggar en cette soirée de clôture. Une atmosphère spéciale où particularité rimait avec osmose, où l’esprit de Tin Hinane, la mère des Touaregs, était là, présent et protecteur. La formation T’bal d’In Salah fit son entrée en premier. Elle a exécuté un tableau musical spécifique et répandu dans tout le Sud-ouest saharien. Une succession de rythmes, mais aussi d’adresse et d’exécution. Un trois en un : communion, cadence et spiritualité, imposées par le son des percussions. Ganga et Alliwane d’Illizi prennent la relève. Oscillations des corps, des femmes immobiles, accompagnées du tambour, battant le rythme, chantant le tindé, chantent en chœur. La foule, attentive, se laisser transporter, en communion avec les artistes. Enfin, le clou de la soirée. Un pot-pourri, une sorte de bœuf musical. Jakmi d’Abalessa a invité le tindé Tarzouk, Amsel, Ganga et Ahellil de Timimoun à le rejoindre sur scène pour une clôture en apothéose.
Une osmose artistique entre différentes troupes, seule la musique, la belle, la pure. C’est tard dans la soirée, que les lumières du campement d’Aguenar se sont éteintes sur ce 2e Festival international des arts de l’Ahaggar.
Une édition riche, condensée…
Cette année, le 2e Festival international des arts de l’Ahaggar a vu une programmation artistique de bonne facture, des journées scientifiques dédiées au patrimoine immatériel, à son environnement géographique et social et à sa préservation.
Le campement restituant un camp touareg a été rapproché, à Aguenar, au pied du massif d’Atakor. Situé à 8 km et s’étendant sur 72 000 m2, il reçut une affluence massive. Rien que pour la soirée de dimanche, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont “envahi” le camp.
Selon le commissaire du festival, M. Ighilahriz, cette édition est “une réussite”. Comme il l’a signalé, aucun effort n’a été ménagé pour que le succès soit au rendez-vous.
Et d’ajouter : “Le but a été atteint avec la participation du public et de la population locale. Ce festival est un carrefour qui permet aux détenteurs du savoir et du savoir-faire traditionnel de le montrer au public.”
Par ailleurs, la réussite de ce festival réside entre autres de la participation massive des enfants de la ville et des environs – qui ont pour beaucoup séché leur cours – aux ateliers de dessins et de bande dessinée/manga, donnant libre cours à leur créativité et fibre artistiques. L’espace cinéma a aussi connu un engouement grâce aux films projetés, doublés, pour la plupart, en tamazight.
Les actes des journées scientifiques de cette édition et ceux de l’année dernière vont être édités. Il y a même l’éventualité de regrouper les contes et légendes du concours des deux éditions en un recueil. Le rideau est tombé sur le festival avec une note d’espoir.
Celui de voir le patrimoine immatériel de l’Ahaggar (et des autres régions également) pris en charge pour sa sauvegarde, pour que les générations futures ne perdent pas leurs repères. (Liberté-19.01.2011.)
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*L’iswat ou la sérénade des amoureux
Voici un genre artistique targui, ancestral et festif à dimension sentimentale et sociale très marquée puisqu’il permet aux jeunes d’entrer dans une nouvelle phase de leur vie.
Tamanrasset.
De l’envoyé spécial d’El Watan
Il s’agit de l’iswat qui, contrairement au tendé, est moins connu en dehors de l’ère de rayonnement de la civilisation targuie. Il est moins célèbre, non pas parce qu’on le retrouve surtout chez les peuplades du Nord-Mali, dans les vallées de la région de Kidal, mais du fait qu’il est rejeté par certaines populations environnantes, notamment du Maghreb, à ancrage islamique parfois rigoriste qui peuvent l’interdire strictement parce qu’elles l’assimilent à de la licence sexuelle, vu que l’acte facilité par ces réunions peut avoir lieu avant le mariage. Les informations qui vont être exposées ci-dessous ont toutes été tirées de l’intervention de l’anthropologue Belalimat Nadia qui est ingénieur au centre international de recherche sur l’environnement et le développement et chargée de recherches au CNRPAH d’Alger. Sa communication intitulée «La tradition chantée de l’iswat» a été donnée jeudi matin à la maison de la culture Dassine de Tamanrasset.
Poésie alerte, légère et digeste, entièrement dédiée au chant amoureux, l’iswat se donne à entendre lorsque les jeunes célibataires atteignent leur maturité et commencent à désirer des rencontres entre sexes opposés. De ce fait, ces rencontres sont interdites aux enfants et aux adultes mûris par l’âge. Nadia Belalimat rapporte à ce propos l’anecdote suivante : un jeune homme arrive à la réunion accompagné de sa femme qui est aussitôt courtisée de très près. Le mari jaloux se fâche mais est vertement rabroué. On lui argue fermement qu’il n’a pas à amener son épouse au milieu de célibataires. Ces cérémonies qui ont lieu à l’hivernage, durant lesquelles les populations en question s’attardent sur des pâturages plus abondants, sont ponctuées généralement quelques mois plus tard par des mariages.
L’iswat désigne la réunion, ou la rencontre, durant laquelle une, parfois plusieurs solistes, accompagnées chacune d’un chœur d’hommes, exécute (nt) le chant. L’instrumentation musicale est assez modeste, généralement une percussion et des claquements de mains, cette tradition étant une pratique rurale des pasteurs touaregs vivant modestement de l’élevage. L’iswat donne lieu à de véritables cérémonies qui se déroulent en nocturne en des endroits isolés, exigeant montage de tentes, préparation d’un grand foyer pour la veillée et des effets pour s’asseoir autour du feu. Ces rencontres sont tellement courues que les jeunes fêtards peuvent traverser des distances appréciables, jusqu’à trente km pour participer aux réjouissances en espérant bien sûr trouver l’élu (e). Ce genre de chants comptent une dizaine d’airs basés sur des modes vocaux légués par de longues années de pratique et interprétés par de jeunes chanteuses.
La tradition passant d’un groupe d’âge au suivant, les petites filles sont initiées jusqu’à ce qu’il leur arrive, à leur tour, d’aller au rendez-vous. Ce genre de chants s’exécute en deux ou trois temps pour faire la cour, ou tout simplement faire passer le message à quelqu’un, lui faire comprendre qu’on l’a choisi et lui révéler les secrets des sentiments qui affolent le cœur et font monter la chaleur du corps. La démarche est cependant délicate et fine. Le chant est allusif et s’exprime donc par métaphores néanmoins clairement suggestives. On révèle des sentiments mais en laissant, pour le plaisir, des incertitudes et des mystères.
Autre particularité de l’iswat, des joutes physiques, parfois assez violentes, ont lieu pendant la veillée. Les adversaires, des jeunes hommes se battent jusqu’à ce que la tête de l’un touche terre. Ces combats qui peuvent avoir des séquelles opposent les adversaires parce qu’il y a un défi à relever, une jeune femme en enjeu ou tout simplement pour le prestige. Parfois, l’interprète qui chante l’amour, sa propre déception ou encore l’échec d’une idylle pousse les combattants à plus d’ardeur. A Tamanrasset, l’iswat se pratique dorénavant avec des instruments modernes et a échappé aux veillées amoureuses pour se donner en spectacle devant la foule. Mais est-ce encore de l’iswat ? (El Watan-17.01.2011.)
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*Grande affluence au campement d’Aguenar
Un public nombreux était présent à ce campement pour découvrir les activités culturelle et patrimoniale diverses dans le cadre des activités de la 2e édition de cette manifestation.
Dressé à une dizaine de kilomètres de la capitale de l’Ahaggar, Tamanras-set, ce campement, dont l’ouverture a eu lieu vendredi soir, attire une grande affluence de visiteurs locaux et issus d’autres régions du pays, venus découvrir et admirer des facettes du paysage culturel et artistique de la région de l’Ahaggar et de certains pays subsahariens participant au festival.
Composé de plusieurs tentes, ce campement est devenu un espace culturel ouvert où il est présenté au public divers aspects du patrimoine matériel et immatériel de la région de l’Ahaggar, ainsi que d’autres couleurs et cachets d’autres participants de pays africains. Un autre espace est réservé à la tenue de concerts et de soirées artistiques animés par des troupes spécialisées dans le patrimoine lyrique de l’Ahaggar et d’autres régions, à l’exemple du tindi, de l’imzad et de l’ahellil.
Dans ce cadre, la soirée de vendredi a été animée par plusieurs troupes, dont El Farda de Béchar, Diwane Baba Merzouk de Biskra et Gnaoui d’Alger. Une soirée artistique a été marquée aussi par une forte présence du genre tindi et de la poésie targuie. Des troupes versées dans l’imzad et l’ahellil devaient animer la soirée de samedi, selon les organisateurs.
Une aile du pavillon a été consacrée au cinéma et à des projections culturelles en Algérie, à l’exemple d’un documentaire sur le Festival panafricain des années 1969 et 2009. Dans ce campement, des ateliers d’artisanat ont été organisés à l’instar du travail traditionnel du cuir et de l’argent et d’autres sur l’enseignement de tifinagh, sur l’instrument de l’imzad (vielle monocorde) et des expositions photos, d’astronomie et de dessins d’enfants. Les impressions recueillies auprès du public ont convergé sur l’importance de ce Festival culturel international qui a permis de mettre en exergue certains pans du patrimoine immatériel et artistique de la région de l’Ahaggar.
Le campement d’Aguenar (8 km du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset), s’est mué, en fait, en espaces de rencontre entre les designers et les artisans traditionnels locaux. La mise en connexion entre le moderne et le traditionnel, la rencontre entre artisans et créateurs de design est l’une des nouveautés du campement, en comparaison avec la première édition du Festival. Mme Hassiba Boufedji, exposante de meubles, est l’une des artistes qui ont emprunté le chemin de la fusion design-artisanat, s’inspirant du patrimoine culturel algérien pour les formes et couleurs de ses oeuvres.
«Si l’on veut avoir des produits avec une touche, un cachet spécial par rapport à ce qui se fait ailleurs, le recours au patrimoine avec toutes les richesses qu’il renferme, s’avère presque indispensable», a expliqué ce designer de meubles, diplômée de l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger. La créatrice reste cependant l’une des rares artistes sur le campement à exposer un produit, alliant le moderne au traditionnel.
Le reste des stands, des tentes en peau de chameau, tannées et tendues pour la plupart, proposent des produits purement traditionnels. Des sacs en cuir, des bijoux en argent, des nattes et tapis confectionnés à l’ancienne constituent la majorité des produits exhibés.
Le campement qui a ouvert ses portes vendredi après-midi pour le grand public, a drainé des centaines de visiteurs, venus de très loin et même à pied pour un grand nombre d’entre eux.
Organisé à Abalessa, distante de 70 km de la ville de Tamanrasset, le campement avait connu le même engouement l’année dernière, lors de la première édition du Festival, selon les organisateurs. Le campement qui s’étend sur une superficie de 72.000 m² devra accueillir pendant trois jours, en plus des tentes-expositions, des ateliers et animations, des projections cinématographiques, des concerts et autres activités culturelles.
L’espace prévu pour la projection cinématographique, appelé «l’Ecran de l’Ahaggar» propose quotidiennement, des documentaires et des films de fiction: Panaf 69 de Wil Klein, Panaf 2009 de Salem Brahimi et Chergui Kharroubi, Mascarades de Lyès Salem, la Maison jaune d’Amor Hakka, entres autres. Les formations musicales, à l’exemple d’El Ferda (Béchar), Diwan Baba Merzouk (Biskra) et Joe Batourie (Alger) sont, pour leur part, programmées pour animer les soirées au campement, en accompagnement des activités qui se poursuivront jusqu’a dimanche. (L’Expression-17.01.2011.)
****Les savoirs ancestraux à sauvegarder
La journée du 12.01.2011. du Festival international de l’Ahaggar comportait deux temps : la matinée a été scientifique ; la soirée, à l’instar de celles qui vont suivre jusqu’au 17 janvier, a été consacrée à la danse et à la chanson.
Quatre interventions suivies de débats étaient au sommaire de la journée scientifique qui a eu lieu à la maison de la culture Dassine de Tamanrasset. Les communications ont eu pour auteurs deux Français, un Burkinabé et un Algérien. Le premier conférencier, André Bourgeot, un anthropologue français auteur de plusieurs recherches portant sur le Sahara et le Sahel, est intervenu par une étude portant sur «La réserve de l’Aïr-Ténéré au Niger : approche méthodologique». C’est sur le même thème, à savoir «Le rôle de la réserve de Naziga dans le développement local» qu’a porté la communication de l’anthropologue burkinabé Ludovic Kibora.
L’universitaire algérien Aïssa Abdelguerfi, du laboratoire de physiologie végétale, a pour sa part présenté une étude réalisée avec son épouse, Mme Laouar Meriam, intitulée «Les ressources génétiques et les savoir-faire ancestraux : atouts pour un développement durable dans les zones arides et sahariennes et sources de convoitise et de biopiraterie». Le deuxième chercheur français, également anthropologue, le Dr Jérôme Megail, s’est penché sur «Le calendrier des activités profanes et sacrées, rythme des transmissions générationnelles».
Si l’on était amené à synthétiser en quelques mots les quatre communications on en viendrait à dire qu’il ne faut, dans aucune entreprise économique et sociale, marginaliser l’homme du terroir parce qu’il détient un savoir accumulé et des démarches sans la prise en comptes desquels tout projet sera voué à l’échec. Ce que semble corroborer M. Kibora, le Ranch de gibier de Nazinga (RGN), une réserve naturelle créée en 1979 sur des terres tribales arables, suscite l’adhésion parce qu’elle a été conçue avec l’implication des populations de l’aire en question et contribue d’ores et déjà au développement local grâce aux retombées du tourisme.
Les autres intervenants sont, pour leur part, venus avec des communications critiques à l’égard de ce qui a été entrepris au Niger et en France et de ce qui n’a pas été fait en Algérie.
André Bourgeot soumet à une analyse fine la démarche suivie par la WWF, la grande ONG de protection des animaux, et la Banque mondiale qui a imposé la réalisation d’une réserve à la population sur les terres desquelles cette dernière a été érigée transhument des pasteurs nomades et des agro-pasteurs touareg. Les territoires affectés à la réserve, censée devenir «le sanctuaire de l’addax», cette grande antilope du désert. Pourtant, selon M. Bourgeot, cet animal n’est pas visible en ces lieux. De plus, on a délimité comme si on clôturait et l’on a tenté de sensibiliser en recourant à des symboles inconnus dans la région.
En effet, la WWF a utilisé son sigle fondateur, le panda, pour tenter de convaincre les nomade du Ténéré de la nécessité d’enrayer la menace de disparition de l’addax, relève-t-il ; les populations ont tout de suite assimilé le panda à un chat qui, dans les croyances locales, ne bénéficie pas d’une bien grande sympathie. La réalisation du projet a été ainsi parsemée de bêtises de ce genre dont les plus importantes tendaient à limiter la liberté de circulation à des pasteurs qui n’ont jamais connu ni frontière ni espace confiné. En 1999, au vu de l’échec de la réserve, la participation des Suisses au redressement de la situation a permis d’aller vers les principaux concernés pour prendre en considération leur croyances et leurs rites, leurs besoins de transhumance, les point d’eau qu’ils fréquentent et les pâturages qu’ils utilisent périodiquement. Se basant sur cet exemple et sur d’autres, M. Bourgeot constate qu’il existe également une bureaucratie dont les intérêts ne sont pas ceux des communautés qu’elle est censée aider.
La communication de M. Abdelguerfi et de son épouse porte sur ce qui n’a pas été fait en Algérie, surtout au Sahara, et cela au détriment des Algériens, aussi bien au présent qu’au futur. L’Ahaggar et d’autres régions, indique-t-il, avec la spécialisation du climat désertique, les ressources génétiques (faune et flore), en devenant endémiques, se sont spécialisées en s’adaptant aux conditionsdu désert.
Elles ont développé des mécanismes de survie et de reproduction qui font d’elles, maintenant que la sécheresse tend à devenir une préoccupation mondiale, des centres d’intérêt d’importance stratégique. En étudiant leur comportement, les scientifiques peuvent arriver à des applications déterminantes pour l’avenir.
Il cite à ce propos les études de scientifique américains menées déjà dans les années 1970 dans l’Ahaggar sur cette génétique spécifique. Il remarque que du côté algérien, rien ne se fait sur cette génétique comme sur le savoir-faire des populations locales, qui ont accumulé d’énormes connaissances sur les plantes médicinales comme sur d’autres aspects qu’il convient de répertorier, de classifier et d’archiver afin d’empêcher, demain, les laboratoires des multinationales de nous nuire sur ce qui a d’abord évolué chez nous avant d’être breveté ailleurs.
La communication de M. Maigailinsista a porté sur «Les trésors de l’expérience humaine» durant des milliers d’années. La nécessité de l’étude et de la transmission de ces connaissances n’est plus à démontrer. C’est grâce à ces savoirs souvent assez pointus que les populations ont élaboré des calendriers qui sont souvent aussi des représentations du monde mais surtout des outils de programmation de l’activité agricole.
Rappelons que la soirée d’hier à été animée, de 20h30 jusqu’à minuit, sur une scène montée sur la place du 1er Novembre par des troupes targuies venues de toutes la région. La foule, nombreuse et festive, était composée exclusivement d’hommes, jeunes pour la plupart. Danse, cris, défoulement indiquaient que le spectacle était plaisant. On a noté la présence de cadres chinois du chantier hydraulique In Salah-Tamanrasset venus oublier, pour quelques instants, l’isolement et la dureté du travail en plein désert. A déplorer un carrousel de motos pétaradant au milieu des spectateurs sans se préoccuper de l’épais nuage de fumée provoqué par leurs engins. Un nez, même s’il n’est pas fin, aura senti aussi d’insistantes émanations de hachich, signe évident que des joints ont été fumés durant toute la soirée. (El Watan-13.01.2011.)
**Cinq lauréats pour les concours «Contes et légendes»
La vedette du jour en cette clôture du Festival international des arts de Tamanrasset est Abdi Ouassila.
Elle remporte le premier prix du concours «Contes et légendes» du patrimoine saharien ouvert à la catégorie jeune public. Elle écrit en langue arabe et le titre de son écrit est Le jeune et le palmier géant.Le premier prix catégorie adulte revient à Balaou Boudjemaâ Benghali. Avec un conte intitulé Adabani, raconté en tamazight. Les deuxièmes récompenses des deux catégories sont arrachées respectivement pour les jeunes par Iftinni Annia, avec Le fils de la lune et, concernant les adultes, par Ammour Fadéla qui a concouru avec Aflawas et la gerboise. Les deux textes sont en langue française. Le troisième prix des adultes a été remporté par Ighiba Lahbib dont le conte en langue arabe est intitulé Tanss ad wanass. Le troisième prix pour jeunes n’a pas été attribué.
Les récompenses décidées après délibérations d’un jury présidé par l’universitaire Kamel Sadou ont été remises aux lauréats hier en début de soirée. Cette dernière s’est poursuivie par la lecture des contes primés avec les voix de la conteuse ivoirienne Sabine Pakora et des conteurs Mahdi Seddik, Hamza Mohamed le tout avec un accompagnement à la flûte exécuté par Mohamed Aghrib. (El Watan-18.01.2011.)
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*OUVERTURE DU 2e FESTIVAL
C’est l’un des évènements culturels les plus attendus dans cette région du Sud algérien. Une programmation riche en sonorités. Une tradition à faire perdurer pour une meilleure prise en charge de sauvegarde.
Mardi dernier, à 16h, la maison de la Culture de la wilaya de Tamanrasset vivait une effervescence sans pareille. Une kheima installée à l’entrée. De l’autre côté, sur la place du 1er Novembre, les techniciens de l’Oref procédaient aux derniers réglages en prévision du méga concert de la soirée. Un sempiternel va-et-vient de la foule, composée de festivaliers, de badauds…À l’intérieur de la salle Dassine, c’était une succession d’intervenants à l’occasion de l’ouverture de la 2e édition du Festival international des arts de l’Ahaggar, en présence des autorités locales, des représentants de l’Assemblée populaire nationale et des consuls du Mali et du Niger. Farid Ighil Ahriz, commissaire du festival a, dans son allocution, mis l’accent sur l’importance d’un tel événement dans la vie culturelle de la région, mettant également en exergue l’immensité de la richesse du patrimoine immatériel dans l’Ahaggar. De son côté, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, par l’entremise de son représentant M. Betrouni, a déclaré que :“ célébrer les arts de l’Ahaggar est l’occasion de célébrer l’identité collective et de défendre les composantes de cette identité et l’expression de sa profondeur africaine”. Quant au wali de la capitale de l’Ahaggar, Meziane Saïd, il a également abondé dans le même sens avant de déclarer officiellement l’ouverture du festival. Dans le hall de la maison de la culture, une exposition intitulée “ Diversité des architectures de terre” accueille les visiteurs jusqu’au 18 du mois en cours. Cette exposition de photographies est l’une des cinq parties constitutives de l’exposition “Terres, d’Afrique et d’ailleurs”, produite par le ministère de la Culture lors du 2e Festival panafricain d’Alger en juillet 2009. À travers ces photographies, c’est tout le patrimoine architectural “ bâti en terre crue de différentes régions du monde” qui est mis en évidence. On y découvre les quatre techniques de construction les plus répandues utilisant ce matériau, à savoir l’adobe, le pisé, le torchis et la bauge.
Assegas Ameggaz…
Coïncidant avec la veille de la célébration de Yennayer, la première soirée de ce 2e Festival international des arts de l’Ahaggar a vu la participation de quatre formations, trois nationales et une du Niger. À 20h15, la grande place du 1er Novembre était bondée. Plusieurs centaines de spectateurs étaient là, à attendre le coup d’envoi des festivités musicales. C’est le groupe Tisrasrout d’Idelès qui démarra cette longue soirée hivernale de Tamanrasset avec des chansons sentimentales s’inspirant de la vie quotidienne. Un début timide, un peu lent, mais qui augurait un bon et beau programme.
Il sera ensuite suivi de l’autre formation venue de Bordj Badji-Mokhtar, Gueddi qui sera vivement applaudie par l’assistance pour ses chansons abordant la patrie, la paix et l’amour. L’ensemble de tindi Badi Lalla de Tamanrasset prit le relai. Une dizaine de femmes sur scène. Certaines jouaient au tindi alors que les autres chantaient. Un art qui vient du Mali et a su trouver une place de choix dans cette région de l’Ahaggar. Et pour clôturer cette première soirée des nuits musicales de la capitale de l’Ahaggar, qui s’annoncent chaudes en cette saison hivernale, Hamid Ekawel du Niger a enflammé le public avec des chansons relatant le vécu de cet artiste (sa culture, son enfance…), l’amour, l’amitié, la trahison et le courage. À travers son art, le chanteur (qui a collaboré avec Tinariwen ou Baly Othmani) véhicule un message : celui de la paix et de la tranquillité. Certes, ce sont quatre formations différentes avec quatre styles différents sans vraiment l’être, car exécutés avec sensibilité et passion. Toutefois, un point en commun les lie : la guitare électrique.
Sans renier leurs origines, ni occulter la beauté et la richesse de leur culture ancestrale, les trois troupes ont introduit cet instrument moderne, que la musique targuie a su s’approprier et adapter le son qui en sort aux différentes sonorités de leur musique. Lors de cette soirée, le public a eu à voyager au-delà des frontières, à travers toute l’Afrique subsaharienne.
Par ailleurs, et jusqu’au 17 janvier 2011, les habitants de la ville de Tamanrasset et des localités environnantes pourront savourer les différentes sonorités venues d’Algérie et d’Afrique subsaharienne. Un art que ce festival tend à sauvegarder. Car au-delà de son côté festif, le 2e Festival international des arts de l’Ahaggar œuvre à protéger ce patrimoine immatériel de la perdition et de l’oublie. Pour ce faire, un riche programme, entre conférences, concerts musicaux et ateliers d’art dans le campement d’Aguenar, a été mis sur pied par les organisateurs afin de mieux porter la cause du patrimoine immatériel de l’Ahaggar. (Liberté-13.01.2011.)
**Tamanrasset lieu de rencontre des arts sahariens
Tamanrasset, qui organise pour la deuxième année consécutive le Festival international des arts de l’Ahaggar, est dorénavant bien placée pour devenir un lieu d’échanges culturels entre le nord et le sud du Sahara.
Tamanrasset.
De l’envoyé spécial d’El Watan
La manifestation, qui durera jusqu’au 17 janvier, a été officiellement lancée hier, lors d’une cérémonie officielle au cours de laquelle sont intervenus le wali de Tamanrasset et des représentants du ministère de la Culture.
Les participants se sont ensuite agglutinés devant une petite mais très belle exposition de photos qui donne à admirer certaines techniques traditionnelles de construction. Il s’agit plus particulièrement de l’adobe, du pisé et du torchis, toutes utilisant des matériaux (la terre entre autres) disponibles et faciles à façonner. On est surpris d’apprendre, à travers cette exposition réalisée par l’architecte Yasmine Terki, qu’un tiers de l’humanité, soit près de deux milliards de personnes, vivent de nos jours dans ce genre de constructions. Les déserts (mais pas uniquement), dont le Sahara, comptent l’essentiel de ce type de bâti. Ces techniques ont servi parfois pour l’érection de monuments colossaux et/ou en hauteur comme au Yémen où Shibam est surnommée «la Manhattan du désert». L’Unesco, pour sa part, a classé 106 sites construits en terre dans 40 pays sous son label «patrimoine mondial».
«Le rendez-vous des arts sahariens et africains» ouvert hier après-midi ne sera pas seulement une rencontre festive. Si les artistes, chanteurs, musiciens et autres danseurs représentent le côté animation du festival, les échanges de connaissances n’ont pas été oubliés. La maison de la culture Dassine abritera, à partir d’aujourd’hui et deux jours durant, des rencontres ponctuées de débats sur des thèmes aussi porteurs que la préservation et la promotion du patrimoine, la biodiversité, la tradition chantée, la poésie des hommes du désert, etc. Les intervenants, qui viennent des pays sahariens et de France, sont des universitaires et des chercheurs dans le domaine sur lequel ils interviennent. Le festival réserve également une part au cinéma : plusieurs projections sont programmées durant cette semaine. Des ateliers artisanaux permettront de faire connaissance avec le savoir-faire des hommes du désert et des prix récompenseront des créateurs en écriture, notamment les conteurs.
Les stars du festival seront bien sûr les musiciens et chanteurs. Les habitants de Tamanrasset et des localités environnantes les attendent avec impatience. Les artistes viennent de plusieurs régions sahariennes, dont évidemment des troupes targuies, et de plusieurs pays voisins : Mali, Niger, Burkina Faso et même du Congo. (El Watan-12.01.2011.)
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La fête a commencé à Tamanrasset
La deuxième édition de cette manifestation a commencé mardi à Tamanrasset, dans l’extrême sud algérien, dans une ambiance riche en couleur et en sonorités.
Le coup d’envoi de cette manifestation culturelle dédiée au patrimoine matériel et immatériel ancestral de la région et son rapport avec son environnement naturel a été donné en présence du représentant du ministère de la Culture, M.Mourad Betrouni, qui a souligné l’importance de ces retrouvailles pour la préservation du patrimoine et de la mémoire. «Le ministère de la Culture oeuvre à faire de ce festival un important rendez-vous culturel à l’instar des fêtes de la Sebeiba de Djanet et du festival du chant Ahellil de Timimoun», a-t-il dit. Une exposition photos sur l’art architectural, ancien et moderne, et l’harmonie pouvant naître de leur association, a été montée au niveau de la galerie de la Maison de la culture de Tamanrasset.
Une soirée artistique est également prévue dans la soirée, à l’esplanade du 1er-Novembre, et sera animée par des troupes algériennes de Tamanrasset et de Bordj Badji Mokhtar, ainsi que par un chanteur nigérien. Le programme du Festival international des arts de l’Ahaggar, qui se poursuivra jusqu’au 17 janvier, comporte des journées d’études avec de nombreuses communications en rapport avec «le patrimoine culturel et son rapport avec l’environnement naturel». «L’Approche méthodologique du parc de l’Air-Ténéré (nord du Niger)», «La gestion des ressources génétiques en relation avec le savoir-faire ancestral», «L’anthropologie historique et des techniques au service de la préservation des patrimoines et de la médiation culturelle», et «Le savoir-faire des femmes sédentaires dans le Tassili n’Ajjer» sont les autres thèmes principaux. Des soirées musicales seront aussi animées par une vingtaine de troupes issues du Grand Sud algérien et de pays africains, dont des artistes de renom, à l’exemple d’Amadou et Mariama et Farka Touré du Mali, le groupe El-Ferda de Béchar, spécialisé dans le genre gnaoui, et la troupe Bnet Maghra de Timimoun, dans le chant Ahellil. Un campement, formé de tentes traditionnelles, est dressé à Abalessa, une localité située à une centaine de kilomètres de Tamanrasset, pour la promotion du produit de l’artisanat traditionnel qui font la réputation de la région, notamment le travail du cuir et de l’argent. Un autre campement où se déroulera une grande partie des activités culturelles et folkloriques du festival sera installé dans la zone de Aguenar, à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset. Trois ateliers seront organisés à cette occasion, l’un pour l’enseignement du tifinagh aux enfants, l’autre pour «l’observation du ciel» (astronomie) et un troisième pour les contes et les conteurs. Les vainqueurs du concours «Contes et légendes sahariens», qui a déjà reçu quelque 70 candidatures, seront connus à la fin de cet événement culturel. La précédente édition de ce festival s’était déroulée en février 2010. (L’Expression-13.01.2011.)
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PREMIÈRE ÉDITION DU FESTIVAL CULTUREL INTERNATIONAL D’ABALESSA – TIN HINAN POUR LES ARTS DE L’AHAGGAR (FIATAA)
“Pour la sauvegarde du patrimoine immatériel !”
C’est hier qu’ont démarré officiellement les activités de la première édition du Festival culturel international d’Abalessa – Tin Hinan pour les arts de l’Ahaggar (Fiataa).
Organisé sous l’égide du ministère de la Culture, ce festival s’étalera jusqu’au 20 du mois en cours. Il se déroulera en deux parties. La première à Tamanrasset, alors que la seconde aura lieu à Abalessa, où un village a été créé pour cette occasion. Pour cette première édition, la Rasd est l’invité d’honneur. C’est la Maison de la culture de la wilaya de Tamanrasset qui a abrité la cérémonie d’ouverture à laquelle ont assisté les autorités locales, les festivaliers et certains représentants du corps diplomatique en Algérie.
À l’entrée, était plantée une kheïma targuie pour plus de couleur locale. Plus de folklore. Un groupe d’hommes bleus et des femmes chantaient, dansaient sur des rythmes aux sonorités africaines plus que prononcées. Une manière de souhaiter la bienvenue à tout ce beau monde venu fêter dans la joie et la liesse ce festival culturel qui met à l’honneur les arts de l’Ahaggar. Dans son discours d’ouverture, Farid Ighilahriz (directeur de l’Office du parc national de l’Ahaggar et commissaire du Fiataa) souhaitera “que le festival soit un succès”, car la région est connue pour la richesse de son patrimoine culturel et immatériel. Lui succédant, le wali de Tamanrasset dira : “Organiser ce festival est révélateur de la grande place qu’occupe la wilaya de Tamanrasset de par sa diversité culturelle.” Et d’ajouter : “Cette région est considérée comme la capitale de la culture et des traditions.”
D’ailleurs, tout au long de son allocution, il n’a pas tari d’éloges sur Tamanrasset, sa culture et son patrimoine. Il est de même pour Mourad Betrouni, représentant de la ministre de la Culture, qui lira le message que cette dernière a envoyé. Pour elle, ce festival est le symbole de “la culture pure de l’Algérie éternelle (…) C’est la rencontre de la mémoire (…)”. C’est après ces brèves prises de parole que les festivités ont été officiellement lancées. La Maison de la culture était comme unefourmilière. Ça bougeait de partout. Et c’est Ali Seyad (chercheur) qui ouvrira le bal des journées scientifiques du Fiataa, avec une conférence très intéressante : “Tin Hinan, histoires et Histoire.” Comme son titre l’indique, l’intervention a tourné essentiellement autour de ce personnage légendaire qui a alimenté différents mythes et légendes. Dégénérant ainsi nombre “d’interrogations sans réponse sur ses origines”, dira en préambule le conférencier.
Durant presque trente minutes, il parlera de ce personnage qui, jusqu’à aujourd’hui, reste énigmatique. Beaucoup de légendes diffèrent. Certaines disent que c’est une femme, alors que d’autres affirment que c’est un homme. “Selon les recherches scientifiques, si c’est une femme, elle n’a jamais enfanté à cause de l’étroitesse du bassin”, dira l’intervenant. Tout au long de son intervention, l’assistance était transportée par ce côté irréel et intemporel de Tin Hinan. Quant au programme du Fiataa, il est riche et varié.
Entre journées scientifiques avec des conférences animées par des professionnelles et soirées artistiques (un mix de concerts, de poésie, d’imzad, de lecture de contes), les présents n’auront pas le temps de s’ennuyer. Par ailleurs, au campement d’Abalessa sont prévus des ateliers d’arts plastiques, des projections de films dont la thématique principale est Tin Hinan et le désert. Y est prévu la projection en avant-première du film Tin Hinan en présence du réalisateur Rabie Ben Mokhtar.
Les enfants ne seront pas en reste. Des films d’animation ont été prévus. Il y aura même Le Roi Lion doublé en arabe. Ce qui permettra à nos chérubins de Tamanrasset de découvrir un autre genre cinématographique. “Ces ateliers sont ouverts au grand public. Ils seront animés par l’association Patrimoine et L’Autre atelier, des associations d’Alger”, nous révélera Riad Aberkane, chargé de la presse et membre du comité d’organisation du Fiataa.
À la fin du festival, seront dévoilés les noms des lauréats du concours national d’écriture, lancé en janvier dernier par le ministère de la Culture et qui avait pour thématique : “Contes et légendes du patrimoine culturel saharien”. À rappeler que le Fiataa a été institutionnalisé en avril 2009. Il a pour mission la sauvegarde du patrimoine immatériel de la région de l’Ahaggar. (Liberté-16.02.2010.)
***la diversité du legs immatériel de la région…
Un festival international des arts de l’Ahaggar «Tin Hinan-Abalessa» s’est ouvert lundi à la salle Dassine de la Maison de la culture de Tamanrasset. Le commissaire du festival et directeur de l’Office national du parc de l’Ahaggar (Opna), M.Farid Ighil Ahriz, a indiqué que cette manifestation, dans sa première édition, rend compte de la diversité du legs immatériel de la région. Sa promotion au rang de festival, institutionnalisé par les pouvoirs publics, entre dans le cadre d’un soutien «clair» en direction des organismes qui gèrent le patrimoine matériel et immatériel national, dont l’Opna, a-t-il ajouté lors de la cérémonie d’ouverture à laquelle ont assisté, outre les cadres et élus locaux, des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger. Dans un message de la ministre de la Culture,
Mme Khalida Toumi, son représentant, M.Mourad Betrouni, a souligné l’aspect «mémoire» qui a été pris en compte dans l’institutionnalisation de plusieurs festivals à l’échelle du pays, en vue de mettre en valeur le patrimoine matériel et immatériel culturel national.
Le wali a évoqué, de son côté, l’aspect non seulement régional mais également international de la rencontre d’Abalessa-Tin Hinan, qui est, a-t-il dit, une occasion de faire découvrir et apprécier l’authenticité de la culture de la région.
Au programme du festival, qui se déroule simultanément à Tamanrasset et Abalessa du 15 au 20 février 2010, figurent des conférences-débats à la Maison de la culture de Tamanrasset, animées par des chercheurs et des universitaires algériens et étrangers, sur des thèmes liés au legs ancestral des populations touarègues.
Un village d’ateliers divers d’artisanat traditionnel se tiendra dans la commune d’Abalessa, site du tombeau de la reine touarègue Tin Hinan, ainsi que des soirées de chants et des projections cinématographiques. Parmi les particularités du Festival international des arts de l’Ahaggar Abalessa-Tin Hinan, des projections en soirée de contes populaires ainsi qu’un concours de poésie. Ce qui n’était au départ qu’une «simple rencontre culturelle» lancée à l’initiative des autorités locales et des amis de l’Ahaggar, a été promu par le ministère de la Culture au rang de festival pour «devenir le rendez- vous annuel autour du patrimoine culturel de la région du Hoggar»’, ont indiqué les organisateurs. La précédente «édition» s’était déroulée sous forme de rencontres tenues du 23 au 25 février 2009 à Abalessa, ont-ils rappelé. (L’Expression-16.02.2010.)
*****Tin Hinan, entre mythe et réalité….
L’inauguration officielle de la première édition du Festival international des arts de l’Ahaggar (Tin Hinan-Abalessa) a eu lieu hier à Tamanrasset.
Un événement marqué par la présence de Messaoud Djari, wali de Tamanrasset, Mourad Betrouni, représentant du ministère de la Culture, et Farid Ighil Ahriz, commissaire du festival. Durant la matinée d’hier, Ali Sayad, chercheur au Cnprh, est revenu largement et avec force détails sur « l’énigme » que constitue la reine des Touareg, Tin Hinan. Intitulée « Histoire et histoires », la conférence a été l’occasion de revisiter l’épopée de cette femme, vénérée des populations locales. « Il y a plusieurs entrées pour aborder Tin Hinan, son mausolée et l’inventaire du mobilier funéraire découvert dans le tombeau », estime-t-il, en rappelant qu’un nombre important d’interrogations continue d’alimenter la part du mythe et de la réalité entourant cette femme symbole.
Le chercheur du Cnprh a évoqué de prime abord le mythe fondateur de cette reine berbère colporté par ceux qui se réclament d’elle, à savoir les Touareg nobles de Kel Ghila. Par la suite, M. Sayad a abordé la légende romancée des guides touristiques qui inspirent depuis Platon de nombreux récits légendaires, dont l’œuvre de fiction de Pierre Benoit, L’Atlantide, où se mêlent, avec Antinéa, l’héroïne, l’exotisme à une intrigue mouvementée. Selon lui, il subsiste aussi l’illusion donnée par le « découvreur », l’Américain d’origine polonaise, Byron Kuhn, qui se faisait appeler comte de Prorork. Un peu plus loin, le conférencier a rappelé le travail important effectué par des archéologues étrangers sur les sites de fouilles archéologiques.
En dernier lieu, M. Sayad a évoqué les chroniques arabes rapportées par le penseur et philosophe Ibn Kaldoun, dans lesquelles les tribus et dynasties berbères attribuent à Tiski la maternité de Howar, ancêtre de Howara qui donnèrent leur nom au Hoggar. En conclusion, M. Sayad dira qu’une analyse des éléments de l’Histoire et d’histoires s’avère possible pour une meilleure connaissance de Tin Hinan, femme qui eut suffisamment d’influence et d’affluence pour que la mémoire targuie ait pu garder son souvenir. Le chercheur du Cnprh a rappelé que le squelette de Tin Hinan, qui se trouve au musée du Bardo, à Alger, a été barbouillé de « goudron » durant les années 1960 à la faculté de médecine d’Alger, d’où la difficulté de le soumettre à des tests ADN.
Interrogé sur l’abandon du tombeau de Tin Hinan, se trouvant dans la région de Abalessa, à 120 km du chef-lieu de la wilaya, Farid Ighil Ahriz, directeur général de l’Office national du parc de l’Ahaggar, s’est défendu de cet allégation, en estimant que le site bénéficie de la bienveillance des autorités locales. « Il y a eu différents aménagements et améliorations. Le site de Tin Hinan se porte bien et nos agents assurent leur travail convenablement », conclut-il. A noter que la conférence que devait animer Abdenbi Zendri, enseignant à l’université de Tamanrasset, sur « Le rôle de la femme dans la préservation du patrimoine culturel », n’a pas eu lieu en raison de l’absence du conférencier. (El Watan-16.02.2010.)
***colloque sur la protection du patrimoine
Le colloque, organisé à la Maison de la culture de Tamanrasset dans le cadre du 1er festival international des arts de l’Ahaggar Tin Hinan-Abalessa, a pris fin mardi soir.
M.Mourad Betrouni, représentant du ministère de la Culture et directeur de la protection légale des biens culturels et de la valorisation du patrimoine culturel, a rappelé, à l’occasion, les dispositions de la loi portant «protection du patrimoine culturel de la nation algérienne», qui renvoie, a-t-il dit, «à des notions nouvelles comme l’identité et le territoire».
Il a affirmé que cette loi a été promulguée à la suite d’une demande sociale et grâce à l’ouverture sociale, culturelle et politique intervenue en Algérie, relevant qu’un travail au sein de l’institution scolaire est nécessaire en vue de la réappropriation du patrimoine culturel de la nation algérienne. Le même responsable a, en outre, fait part du projet dit «de la projection 2025», qui concerne «le patrimoine fragile et vulnérable ainsi que les régions sahariennes» et dont l’objectif est «la reconstruction et la réappropriation de la mémoire culturelle» dont l’institutionnalisation de festivals est l’un des concepts.
Le commissaire du festival, M.Farid Ighil Ahriz a, pour sa part, signalé qu’un espace a été réservé aux débats sur tout ce qui a trait à la préservation du patrimoine culturel matériel et immatériel à Abalessa où sont prévues d’autres activités de ce Festival sur les arts de l’Ahaggar. Il a également rendu hommage à Mouloud Mammeri à qui est dédiée la série de conférences données à l’occasion du colloque.
Auparavant, le chercheur universitaire Kamel Sadou avait présenté une communication sur «Le toponyme, récits et mythes territoriaux face aux nouveaux défis territoires de la communication». Cette étude est relative aux régions de l’Ahaggar et du Tassili N’Ajjer, a-t-il indiqué, expliquant l’importance de la toponymie et parlant d’identité touarègue et de construction identitaire, face aux nouvelles technologies de la communication et de l’information. Mlle Habiba Bahamid, chef du projet de création du Parc culturel de Tindouf, a, quant à elle, abordé la question de «la réhabilitation et la conservation du savoir et du savoir-faire sahariens». Elle a évoqué la région du Tassili N’Ajjer, «qui est passée sous tutelle du ministère de la Culture et classée Parc national dès 1972» et où «l’activité artisanale qui se transmet de génération en génération, notamment par la gent féminine, nécessite de bénéficier de la politique de l’écotourisme».
«Les femmes de la région ne demandent qu’un circuit de commercialisation», a ajouté Melle Bahamid en appelant à «la réhabilitation de l’habitat traditionnel des Touareg». Ce colloque a été, selon les organisateurs, une occasion pour des chercheurs algériens et étrangers de débattre de thèmes liés au patrimoine matériel et immatériel de la région de l’Ahaggar. (L’Expression-18.02.2010.)
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