le métier d’éditeur

EDITION: UN METIER A TISSER !
Il serait erroné sinon fatal de croire que le métier d’éditeur se borne à réceptionner des livres d’auteurs, les transmettre à un comité de lecture pour aval, les confier, ensuite, à un imprimeur, avant, ultime étape, de les mettre entre les mains d’un diffuseur, dans l’hypothèse où l’éditeur ne disposerait pas de ses propres moyens de diffusion et/ ou de distribution. Or ces quatre acteurs associés dans la confection et la destination de ce produit pas tout à fait comme les autres, sont tenus par l’obligation de résultat. Car il y va de leur crédit et de leur crédibilité. Quand bien même ils sont contraints et c’est l’un des aléas de cette profession, de concilier deux logiques: l’une à vocation purement promotionnelle, l’autre, tout aussi importante pour la pérennité de l’entreprise, commerciale. Tout en ne perdant point de vue tout ce qui gravite à la périphérie de l’aspect essentiellement technique des choses. Autrement dit, la nécessaire relation de confiance à instaurer, entretenir, tisser et cultiver, s’agissant, notamment, du « binôme » éditeur-auteur, les deux partenaires ayant, à l’évidence, besoin de passerelles. Car unis pour le pire et le meilleur. Voici, donc, quelques pistes à explorer pour professionnaliser et humaniser davantage le rapport si particulier et si sensible  bien souvent, entre l’auteur et l’éditeur, nonobstant l’interface entre les principaux supports techniques qui contribuent, chacun à sa manière et dans son domaine de compétence, à la sortie et au sort de l’ouvrage…

L’EDITEUR : Acteur incontournable dans le processus global de promotion et de valorisation du produit culturel, il occupe, de ce fait, dans l’organigramme, (et/ ou l’échiquier), une place de choix. Car c’est d’abord le premier « contact » de l’auteur, ensuite et sur conseil avisé du comité de lecture, l’ordonnateur principal. C’est-à-dire celui qui aura la responsabilité d’affronter, en cas de refus de publication justifié, l’auteur, tout comme, a contrario, ce même éditeur éprouvera un frais plaisir à informer son partenaire de la suite plutôt favorable réservée à son œuvre. Bien entendu les rôle et fonction de l’éditeur ne sauraient être circonscrits aux tâches « domestiques » et protocolaires, auquel cas, il pourrait se permettre de déléguer l’un ou l’une de ses collaborateurs pour s’acquitter, honorablement, de cette mission. Car être éditeur exige de remplir un cahier des charges autrement plus imposant. Il faut donc et c’est basique pour le moins, être du métier et maîtriser toutes les arcanes (édition, impression, normes de fabrication, réseau de distribution et de diffusion), en amont et en aval qui plus est, nonobstant une connaissance approfondie de la législation du travail et tout particulièrement, la relation contractuelle et conventionnelle, liant les différentes parties entre elles. Le cas échéant, pour ce dernier volet, il importe de faire appel à un conseiller juridique. Et pourquoi pas, à un bon gérant, (general manager) si l’éditeur estime salutaire de ne pas se laisser « bouffer » toute son énergie par un maquis procédurier et des lourdeurs bureaucratiques à n’en plus finir…Car l’éditeur, sauf à considérer qu’il est un bon coach et qu’il est donc capable de surfer, avec la même aisance, sur les deux registres culturel et commercial, doit davantage se consacrer à étoffer son portefeuille relationnel, participer et tirer profit de tous les salons et foires du livre (intra et extra muros), se placer, au mieux, dans les différentes organisations de soutien et d’appui à une meilleure politique du livre et autres cadres opportuns sensés lui ouvrir de plus larges perspectives es double qualité d’homme de culture et de manager. Apte, également, à sentir les bons créneaux (livres pour enfants, ouvrages d’art, histoire, sport, fictions, coédition, etc…), en fonction de la loi du marché et, pourquoi pas, opter pour la spécialisation.

L’IMPRIMEUR :

 Maillon vital de la chaîne, doit être choisi sur la base de critères rigoureux: maîtrise technique, connaissance parfaite de la charte graphique, des couleurs de base, de la sélection couleurs et autres « ingrédients », nécessaires à « relever la sauce », peaufiner et affiner, au mieux, le produit noble confié à ses bons soins. Mais cette critériologie serait incomplète si on ne lui adjoignait point, comme pendant naturel, l’avantage du rapport qualité prix. Quitte à signer un contrat d’exclusivité, sur ce chapitre, entre l’éditeur et l’imprimeur. Celui-ci, étant soumis, au préalable, à une obligation de performance. Car l’auteur, bien souvent, méconnaît tout de l’imprimeur. Et il s’en prendra, dès lors, tout naturellement, à l’éditeur s’il considère (à tort ou à raison), que « son » livre n’a pas fait l’objet, par exemple, d’une belle jaquette. Ou si l’ouvrage en question est truffé de coquilles. D’où nécessité, pour l’éditeur, de veiller au grain dans le processus technique de fabrication du produit ou à défaut confier cette mission à une compétence extérieure rémunérée sur la base d’un forfait tacitement convenu. Car la plupart des imprimeurs présentent cette fâcheuse tendance à se considérer comme maîtres après Dieu (alors que certains ont appris le métier sur le tas) et n’acceptent, souvent pas, qu’on vienne fourrer son nez dans « leurs » affaires. Raison de plus pour rester vigilants à leur égard par un suivi rigoureux de l’impression. Et ne signer le « service fait » qu’une fois pleinement satisfait de l’aboutissement et de la finalisation parfaits du produit. C’est-à-dire après un contrôle a priori et a posteriori. En fait et en tant que partenaire, l’imprimeur peut émettre un avis consultatif sur tel ou tel aspect technique entrant dans son champ de compétence mais le dernier mot revient à l’éditeur. D’abord parce qu’il paie la prestation de services, ensuite et surtout parce qu’il lui appartient, exclusivement, de donner sa propre identité à la maquette de l’ouvrage, sa griffe et son label afin qu’il se démarque de tous les autres concurrents. Et sur la culture de l’esthétique et sur son corollaire immédiat: de meilleures chances de conquérir des parts de marché.

LE DIFFUSEUR :

Encore un partenaire solidairement responsable du sort final du produit. En ce qu’il est sensé prendre en charge la phase ultime et en aval mais non moins décisive: mener à bon port la « marchandise » sans connotation péjorative aucune et pour cause! Bien entendu, l’idéal serait que l’éditeur possède ses propres moyens de diffusion et de distribution. Mais là aussi, il a plus qu’un droit de regard sur le diffuseur qu’il doit trier sur le volet. Au vu de la spécificité du métier et de la nature de la « cargaison », fragile pour le moins. A charge pour l’éditeur, si le diffuseur faillit à ses obligations (contractuelles ou morales, c’est selon), de s’entourer des services, précieux en la circonstance, d’un superviseur. Car la diffusion qu’elle soit bonne ou mauvaise, détermine, dans un cas comme dans l’autre, en tant que support promotionnel privilégié et pour grande partie donc, le taux de vendus ou d’invendus. A cette réserve près que le meilleur vendeur reste, quoiqu’on dise, l’auteur et à un degré moindre, l’instinct de l’éditeur qui peut, déjà, flairer le bon coup lors du dépôt d’un manuscrit à son niveau. Mais la responsabilité « intrinsèque » du diffuseur demeure entière dans la mesure où il est tenu de respecter, scrupuleusement, sa feuille de route dont copie devrait, être, remise, obligatoirement, à l’éditeur, dans le cas de figure où ce dernier ne croit pas utile (pour une raison ou pour une autre), de s’attacher les services d’un superviseur. Ce qui est une option tout à fait défendable, au demeurant. Car ce volet est laissé à l’appréciation souveraine de l’éditeur qui est aussi manager et donc chef d’entreprise qui connaît, es qualité, mieux que quiconque les principaux indicateurs de son entité économique. En vérité et cela ne saurait échapper à la perspicacité ou à la vista d’un patron d’une boîte: moins on dépend des autres (fussent-ils des partenaires), plus on est autonome, avec tout ce que cela induit comme retombées bénéfiques sur l’entreprise.

SUPPORTS MEDIATIQUES :

Sans surestimer leur rôle sur le registre de la promotion du produit, ils n’en sont pas moins des vecteurs importants et des messagers assez lus, vus et écoutés selon qu’ils appartiennent à la presse écrite ou audiovisuelle. Il s’agit donc pour l’éditeur, en principe de par sa fonction même, réputé introduit dans le monde des médias, de savoir négocier et gérer sa relation professionnelle avec un certain nombre de journalistes, eux-mêmes supposés acquis au devenir culturel en général et à la promotion du livre en particulier. Et comme c’est la politique du donnant donnant qui semble, hélas, prévaloir, autant, pour l’éditeur, dégager une régie consacrée à la couverture des frais occasionnés par leur prise en charge: collation pour annoncer la parution de nouveaux titres, présentation d’un nouvel auteur, aménagement d’un espace pour des interviews, débat avec les lecteurs, bref tout ce qui paraît de nature à instaurer de véritables traditions dans ce domaine. Le tout étant de savoir allier convivialité et rentabilité, par une fidélisation des professionnels afin que tout le monde puisse trouver son compte et au meilleur rapport qualité-prix…Bien sûr, il n’est pas question pour l’éditeur de se saigner mais plutôt de savoir investir utile. Car au-delà de cette nécessaire culture de proximité avec les hommes de plume qui contribue à favoriser un climat de confiance mutuel, l’éditeur doit toujours garder présent à l’esprit l’aspect sinon la dimension marketing, finalité première, au fond, de l’entreprise, soumise, comme de juste, aux impératifs des règles de la commercialité. Enfin, l’éditeur, en fonction de sa trésorerie s’entend, pourrait envisager de signer une convention annuelle portant publicité avec un ou deux journaux les plus en vue (en arabe et en français) sur la place d’Alger, pour peu que ces supports consentent à lui accorder un abattement conséquent (50% par exemple) sur les tarifs et barèmes publicitaires en vigueur. A moins d’avoir suffisamment de bagout et d’entregent pour convaincre certains titres de sponsoriser quelques activités à vocation promotionnelle directement liées au métier d’éditeur. Et, quelque part, à une dynamique culturelle globale qui mérite d’être dopée et boostée par une action commune, concertée, en un mot comme en mille: en synergie.
LA RELATION EDITEUR- AUTEUR :

Laissée en dernier davantage pour la fine bouche que pour l’ordre d’importance, cette relation est fondamentale en ce qu’elle constitue le début et/ ou la fin brutale de ce qui pourrait être une grande et belle aventure. En fait, tout dépend de la manière avec laquelle l’éditeur agira et réagira face à son potentiel partenaire. Car de deux choses l’une: ou l’éditeur a le sens du contact et donc la pratique nécessaire de la nature humaine si simple et si complexe à la fois, où il ne sait pas y faire et là bonjour les dégâts… Et on sait d’autant plus que les « préliminaires » ou première impression, conditionnent, souvent, la suite des événements. D’où l’impérieuse nécessité pour l’éditeur de maîtriser les techniques de communication usuelles. Sans verser, pour autant, dans le maniérisme ou l’artificiel, car chassez le naturel, il revient au galop…Toujours est-il qu’il importe de « manier » ou diligenter plutôt, cette phase sensible avec doigté et célérité, l’éditeur étant, de par son statut, la toute première personne (number one) à porter et renvoyer, de facto, l’image de marque de son entreprise. Car il suffit, parfois, d’un détail dans la donne relationnelle, quand bien même l’éditeur désigné serait de bonne foi, pour que l’interlocuteur choqué ou froissé s’en aille voir si l’herbe est plus verte ailleurs…Sur un autre versant non moins d’égale importance, l’éditeur pourrait frapper un grand coup, d’une part, en révisant à la hausse (15% au lieu de 10) les droits d’auteur insignifiants, au vrai, d’autre part, revoir à la baisse le prix de cession public du livre afin de casser le marché concurrentiel, quitte à perdre un peu au change sur une période déterminée s’entend, avant, le jeu de cette même concurrence aidant, se rattraper, rentrer dans ses frais et récolter, au final, les dividendes d’un risque préalablement calculé…Ceci relevé et sur un plan disons plus terre à terre mais non dénué d’intérêt, l’éditeur gagnerait, certainement, par ailleurs, d’entrée de jeu, sécuriser le futur auteur et par la parole, bien sûr et par les actes également: remise d’un récépissé de dépôt de l’œuvre, contacts réguliers avec l’auteur jusqu’à l’aboutissement du projet commun et signature du contrat dès confirmation de l’acceptation de l’œuvre par la commission de lecture, nonobstant, dans la foulée, la mise à disposition, à chaud, du partenaire du quota réglementaire de son ouvrage. Bref, ce sont tous ces petits « riens » qui, additionnés, font la différence entre les éditeurs. Dont acte… (El Khabar-23.09.09.)

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La collection « Que sais-je ? » passe au numérique

le métier d'éditeur

Selon un récent communiqué de presse, la révolution numérique débute dès cet automne pour les célèbres publications estampillées « Que sais-je ? ». Ce sont non moins de 100 ebooks qui sont annoncés à compter du mois de novembre 2012, pour une collection complète disponible au public d’ici 2013. A l’occasion de cette publication, les Presses Universitaires de France ont opté pour la souplesse d’utilisation ainsi que l’absence de DRM.

Le premier ensemble de titres, comprenant une centaine de livres sur des thèmes variés, paraîtra à partir du 6 novembre. Le développement durable de Sylvie Brunel, Les secrets de famille de Serge Tisseron et Sociologie de l’innovation par Gérard Gaglio ouvriront le bal.

Les ebooks seront commercialisés sous format ePub et les supports seront au choix du client. Cette offre multiformat permettra de profiter de ses livres directement depuis n’importe quel écran, avec la garantie d’une égale qualité de visualisation, sans que l’usager n’ait besoin de se poser de questions. L’éditeur a décidé de se passer de DRM, pour une utilisation facilitée aux lecteurs.

La collection numérique sera distribuée par immatériel.fr, et disponible dans tous les boutiques en ligne (libraires indépendants, libraires numériques, acteurs internationaux…). Ils seront tarifés au prix unitaire de 6,49 €, en comparaison avec la version papier vendue au prix de 9 €. *actuaLitté du livre.mardi 06 novembre 2012

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52 réponses à “le métier d’éditeur”

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