Islam, clichés et vérités

**L’islam, officiellement reconnu comme la première religion du monde

Islam, clichés et vérités pelerinage_mecque

Le Vatican l’a annoncé ce week-end : l’islam est officiellement devenu la première religion du monde, ses 1.322.000.000 de fidèles devançant pour la première fois le milliard de catholiques répartis aux quatre coins du globe. En d’autres termes, un peu plus de 19% de la population mondiale pratique l’islam contre 17,5% pour les catholiques.

C’est parole d’Evangile, toutefois Frédéric Lenoir, directeur de la rédaction de la revue « Le Monde des religions », sans en nier la réalité irréfutable, a souhaité la nuancer, en indiquant au micro de RTL que, protestants inclus, le christianisme dans son ensemble compte 2 milliards de croyants. Par ailleurs, ce dernier attribue à la progression de l’islam un fort taux de natalité, le nombre de conversions n’étant, selon lui, qu’en légère augmentation, et ne constituant pas le facteur essentiel du développement de la deuxième religion de France et, désormais, la première à l’échelle planétaire.*oumma.com-30.07.2013.

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** L’islam dans les médias français : une caricature

Les mots ne sont jamais neutres, jamais inoffensifs, ils révèlent et renforcent une façon de voir la réalité, ils orientent sa représentation dans une direction qui la valorise ou la stigmatise, ils créent une sorte de halo affectif, qui d’emblée détermine chez l’interlocuteur des réactions favorables ou détestables. Ainsi, dans cette vague d’islamophobie qui déferle actuellement sur l’Hexagone, les médias jouent-ils un rôle essentiellement négatif.

Un groupe de jeunes gens, qui projetaient des attentats, a été récemment arrêté. Ils se présentent comme des musulmans «purs et durs», au service d’un «islam radical». Les médias les prennent au mot, adhèrent d’emblée à ce qu’ils disent d’eux-mêmes, le tiennent pour vrai et les qualifient d’islamistes radicaux. Comme s’il existait un islam radical, quand c’est l’interprétation de ces jeunes égarés qui le radicalise, en fait une religion violente, une religion de la violence, autrement dit le caricature. Les médias reprennent à leur compte cette caricature, livrant au public l’image d’un islam fanatique, violent, antisémite.

Plus généralement, tous les termes employés, quand les médias traitent de l’islam et l’assimilent, explicitement ou non, à l’islamisme, ne peuvent éveiller que des réactions agressives. L’image exécrable que les Européens ont le plus souvent de l’islam est le produit de cette intoxication haineuse que les médias secrètent à longueur d’articles et de journaux télévisés. Les musulmans ne sont pas mieux traités. Les nommer, dire les musulmans, c’est déjà quasiment nommer le diable et faire peur. Car dans musulman, pour la plupart, il y a ayatollah, père fouettard, tyran domestique, exciseur, oppresseur des femmes… Cette façon de désigner des hommes, des femmes par leur seule appartenance religieuse ou culturelle, comme si cette appartenance déterminait toutes leurs conduites, est intellectuellement stupide et socialement discriminatoire.

Stupide, car la façon de comprendre et de vivre une religion dépend de facteurs qui n’ont rien de religieux – localisation géographique, traditions du groupe et du milieu familial, position sociale, niveau culturel de la personne – et l’on sait bien qu’une pauvre paysanne analphabète de Sicile ne vit pas le christianisme comme un prof de fac ou un Monsignore du Vatican. Mais quand il s’agit des musulmans, les médias font fi de ces distinctions, prennent la partie pour le tout et présupposent qu’un musulman, parce que musulman, a sa façon singulière – musulmane – de penser, d’agir et de sentir.

Comme le constate lors d’une émission sur Antenne 2, en 1989, le journaliste Slimane Zeghidour, «il y a une sorte d’intégrisme intellectuel (chez les Occidentaux), qui enferme le musulman dans son origine. Lorsqu’ils le voient, ils ne se disent pas qu’il est peut-être un libre penseur, un agnostique, un franc-maçon, un communiste, un athée… Non, c’est un musulman ! Tout ce qu’il peut faire (jouer du piano, faire de la moto, voler), on explique ça par l’islam ! »  (1)

Parler des musulmans comme le font les médias, voir dans tous leurs comportements l’expression d’une prétendue essence, la «musulmanité», ce n’est pas seulement du racisme, la culture tenant ici la place de la «race», c’est encore une façon de les considérer comme non intégrés, comme étrangers à la société française, comme y formant une communauté à part – et, pour beaucoup, de trop.
Même ceux qui font partie de la haute fonction publique ne perdent pas leur «marquage» musulman, qu’on croit honorer en le soulignant, alors qu’on le rend suspect. Tel ce «premier préfet musulman» nommé par Sarkozy, dont les médias rappelaient régulièrement, comme s’il avait la peste, qu’il était musulman. Ont-ils jamais signalé d’un autre préfet qu’il était juif, chrétien, agnostique ? 

Dans la France d’aujourd’hui, on est musulman comme on est noir : la tache est indélébile. On ne signale plus la couleur, c’est discriminatoire aux yeux de la loi, mais on souligne l’appartenance culturelle, c’est toujours discriminatoire, mais cette discrimination-là est, pour ainsi dire, «normale». Elle va de soi, et il n’y a rien à sanctionner…. Comme l’écrit Edward W. Said : «L’islam en Occident est le dernier stéréotype racial et culturel acceptable que l’on peut utiliser sans avoir de problème ou sans être inquiété.»  (2)

Le rejet de l’islam et des musulmans s’inscrit dans la continuité d’une histoire marquée essentiellement par une série de conflits : occupation par les Arabes d’une grande partie de la France au VIIIe siècle, invasion de l’Orient par les troupes de Napoléon, conquêtes coloniales, puis perte de pays occupés pendant plus d’un siècle :  manifestement, le «travail de deuil», en France, est loin d’être achevé et il dure d’autant plus qu’aucun dirigeant, jusqu’à présent, n’a entrepris de balayer ces stéréotypes qui donnent du Monde arabe, de l’islam et des musulmans une image toujours dévalorisante.* Par Maurice Tarik Maschino- El Watan. 17.10.2012.

- Notes

1- Cité par Thomas Deltombe, auteur d’un ouvrage absolument remarquable, L’islam imaginaire, la construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005,
La Découverte, 2005.

2 -  Dans l’ombre de l’Occident, Blakjack éditions, Paris/Bruxelles, 2011.

**Certains intellectuels français et leur haine des Arabes et des musulmans

truquage des signes et de falsification des concepts

On pouvait encore espérer, il y a une quinzaine d’années, que le racisme et l’islamophobie ne recueilleraient jamais l’approbation d’une majorité d’intellectuels. On pouvait encore penser, se rappelant la longue tradition de Voltaire à Sartre et à Foucault, des intellectuels qui se battaient pour la liberté, l’égalité et la démocratie, qu’un écrivain comme Renaud Camus, ouvertement antisémite, ou qu’une Oriana Fallaci, pour qui «les fils d’Allah se reproduisent comme des rats», étaient des exceptions. Ignobles, mais rares.

On constate aujourd’hui qu’ils furent des précurseurs. Loin de provoquer l’indignation, leur «audace» suscita l’admiration et éveilla des vocations. Balayant toute pudeur, oubliant  toute intelligence, leurs propos firent tomber les résistances et libérèrent la parole d’écrivains et de journalistes qui, jusque-là, n’osaient pas déclarer publiquement leur haine des Arabes et des musulmans.

Intimidés par les tabous de la «pensée correcte» – égalité des hommes, respect des différences, antiracisme… – ils se crurent autorisés à les dénoncer. Pire : ils s’en firent un devoir.  Et se spécialisèrent dans «la stigmatisation de l’autre» – du non-chrétien, du non-européen, du non-blanc. Non pas, évidemment, en se déclarant islamophobes ou antisémites, mais en clamant, au contraire, qu’étaient racistes les non-racistes, que s’indigner, par exemple, qu’il y eût si peu de Noirs, d’Arabes ou de musulmans dans les lieux de pouvoir, c’était percevoir les hommes en fonction de leur couleur ou de leur religion, et par conséquent faire preuve de racisme. Extraordinaire tour de passe-passe idéologique ! L’antiraciste devenait raciste et le raciste un humaniste.

Dans cette entreprise de truquage des signes et de falsification des concepts, le «philosophe» Alain Finkielkraut joua et joue toujours un rôle de premier plan. N’hésitant pas à approuver une Oriana Fallaci qui, dit-il, «s’efforce de regarder la réalité en face» en estimant que «les mosquées grouillent jusqu’à la nausée de terroristes ou d’aspirants terroristes», s’indignant qu’une équipe de France soit «Black-Black-Black», célébrant dans un journal israélien les «bienfaits» de la colonisation française en Afrique, ce vulgarisateur de la haine anti-arabe a largement ouvert la voie à tous ceux qui jusque-là n’osaient guère extérioriser leur détestation des musulmans. On lira donc avec le plus grand profit l’ouvrage qu’un journaliste, Sébastien Fontenelle, consacre aux médias comme aux personnalités qui, par leurs déclarations ou leurs pseudo-questions – «l’islam a-t-il vraiment sa place dans la République?» –entretiennent, confortent et légitiment l’islamophobie(1).

Une islamophobie qui ne sévit pas seulement chez les excités de la droite chrétienne et franchouillarde, mais qui innerve, à quelques exceptions près, l’ensemble de l’intelligentsia française.
Rappelant les propos débiles et souvent très grossiers de nombreux écrivains et politiciens, Sébastien Fontenelle montre à quelle profondeur s’enracinent chez nombre d’intellectuels, ou déclarés tels, la haine de l’islam et le mépris des musulmans.
Telle la remarque ordurière de Michel Houellebecq sur l’islam, «la religion la plus con», ou d’un Michel Onfray pour qui parler d’islamophobie «installe celui qui choisit ce terme du côté des religieux intégristes», ou encore les déclarations de l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse à la télévision russe, où elle dénonce ces pseudo-Français qui ont «trois ou quatre femmes et vingt-cinq enfants».

Tel encore Claude Imbert, le fondateur de l’hebdomadaire Le Point, pour qui  «l’islamophobie ne mérite en rien d’être ostracisée» et qui se revendique lui-même islamophobe : «J’ai le droit de penser que l’islam – je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes – apporte une certaine débilité qui, en effet, me rend islamophobe.»

Répandre et justifier l’islamophobie semble la fonction principale de ces «dossiers» que publient régulièrement la plupart des hebdomadaires français. Faisant mine de s’interroger sur la nature de l’islam et sa compatibilité avec la démocratie, ils concluent tous que, dans l’immédiat, cette religion doit accomplir de grands progrès pour que les musulmans s’intègrent sans difficulté dans les pays européens. Tous ces «dossiers» aboutissent aux mêmes conclusions – au même rejet névrotique de l’islam et, partant, des musulmans.

Au fil des années et grâce à la complaisance des médias qui, sous prétexte d’objectivité, ont constamment offert aux Le Pen père et fille une tribune, les éructations les plus insensées passent pour des vérités, les élucubrations les plus nauséeuses pour un signe de santé mentale. On peut soutenir aujourd’hui n’importe quelle insanité – sur «l’invasion des immigrés», n’importe quelle stupidité – sur «l’infériorité» de l’islam par rapport au christianisme – sans passer pour un imbécile, un raciste, un obsessionnel ou un psychopathe. Plus le propos est «énorme», plus il paraît vrai et séduit.

La libération  du discours raciste, sa promotion au rang d’évidence indiscutable ont les conséquences dramatiques que l’on sait : refus d’embauche, de logement, d’emploi, sans parler des agressions et des crimes ou du saccage des tombes musulmanes. Pour tous les Arabes ou ceux qui ont «l’air arabe», pour tous les musulmans comme pour tous les Africains, pour tous ceux qui sont ou paraissent étrangers, la France est devenue plus inhospitalière, plus hostile et plus dangereuse que jamais.

1) Sébastien Fontenelle, Les briseurs de tabous, intellectuels et journalistes «anticonformistes» au service de l’ordre dominant, La Découverte, 2012.

Maurice Tarik Maschino-El Watan-28.03.2013.

**Racisme et islamophobie en France : les indicateurs au rouge

Le sentiment anti-musulman progresse fortement en France et la «hausse des indicateurs de racisme est préoccupante», s’alarme la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans son rapport annuel sur le «racisme, l’antisémitisme et la xénophobie en France».

Pour la troisième année consécutive,  les indicateurs de racisme sont en hausse, que l’intolérance augmente. Le phénomène s’ancre dans la durée et cette évolution est particulièrement préoccupante»,  s’inquiète la CNCDH, en se basant sur un sondage CSA réalisé fin 2012 auprès de 1029 personnes. Le rapport souligne une «augmentation toujours plus marquée de la méfiance à l’égard des musulmans et un rejet croissant des étrangers, perçus de plus en plus comme des parasites, voire comme une menace».

55% des personnes interrogées estiment en effet que les musulmans forment un groupe à part dans la société (+4 points par rapport à 2011 et +11 points par rapport à 2009) et 69% des personnes déclarent qu’«il y a trop d’immigrés aujourd’hui en France», soit +10 points par rapport à 2011 et +22 points par rapport à 2009. «Il y a une mauvaise perception de la religion musulmane qui menacerait un modèle social en difficulté et la laïcité comme élément de l’identité française», analyse Emmanuel Rivière, directeur d’opinion de TNS Sofres qui a réalisé une enquête approfondie auprès de 38 personnes pour ce rapport. Dans «un contexte de hausse du chômage et de fermeture d’usines», la commission souligne «une dangereuse banalisation des propos racistes».

Deux autres vecteurs de cette banalisation : Internet et les discours politiques. «Internet contribue grandement à cette banalisation. Elle s’alimente également de l’instrumentalisation dans le discours politique de certaines thématiques (immigration, religion-laïcité), ainsi que de certains dérapages qui ont suivi», note la commission.

«Face à une situation économique et sociale extrêmement tendue, ce sont bien les Noirs, les Arabes, les juifs, les femmes, et les homosexuels qui deviennent les premières victimes de la conjoncture», a réagi SOS Racisme dans un communiqué. Dans ses propositions, la commission appelle les pouvoirs publics «à trouver les moyens pour lutter contre les préjugés dès la crèche et l’école maternelle».

La CNCDH est une institution nationale indépendante de promotion et de protection des droits de l’homme, qui assure un rôle de conseil et de proposition auprès du gouvernement.*El Watan-28.03.2013.

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*Islam, clichés et vérités

 le Coran fut révélé pour servir de bonne direction aux gens, d’explications claires aux préceptes (divins), de critère à la vérité et à l’erreur.” Coran, 185-2. C’est donc l’opportunité pour les musulmans de faire le point sur leur situation aujourd’hui et leur devenir demain.

(…) je voudrais aborder les cinq sujets suivants : la rapidité de l’expansion de l’Islam au début, l’organisation sociale, l’organisation économique, la méthodologie du Coran dans la résolution des problèmes complexes et la réponse finale à la question posée.
J’avertis clairement qu’il ne s’agit pas du travail d’un exégète mais de l’effort d’un citoyen musulman sur un sujet intéressant à une occasion propice.
En l’espace de quelques décennies, l’Islam, parti du cœur de l’Arabie, a rayonné sur une grande partie de l’humanité connue à l’époque, à savoir des confins de l’Espagne à l’Ouest, au Sind à l’Est. À cet égard, jamais le monde n’avait connu une adhésion aussi fulgurante que fut l’expansion rapide que constituait l’Islam à ses débuts.
Les critiques formulées alors par  »certains » à l’Islam se sont contentées d’expliquer ce phénomène d’expansion rapide de cette religion en soulignant l’utilisation de l’épée comme arme de conversion. Ces mêmes critiques d’ajouter que les guerriers de la foi musulmane se présentaient avec une épée dans une main et le Coran dans l’autre.
Dans l’ensemble, un tel raisonnement procède d’un stéréotype qui nie une réalité historique, au profit d’une approche sectaire et partiale, conduisant à ignorer ce que l’Islam s’est attaché à préserver à travers la continuité de la foi, à savoir l’existence et la mission remplie par les prophètes antérieurs que sont Abraham, Moïse et Jésus.“Ceux qui croient à ce qui t’a été descendu (révélé) et à ce qui a été descendu avant toi et qui croient fermement à la vie future.” 2-4.
Dans cet ordre d’idées, l’histoire des évènements anciens ou contemporains, tout comme l’histoire de l’Algérie nous ont démontré que l’épée n’est pas une méthode de conversion efficace et durable. L’Algérie, qui a connu des invasions multiples telles que celles des Romains, des Vandales, des Phéniciens, ou même la colonisation française, n’a pas pour autant été convertie aux religions de ses conquérants.
En fait, l’Islam s’est rapidement développé et s’est enraciné par la nature simple et directe de son message. L’Islam a offert une religion d’une simplicité étonnante. Dans son essence : un Dieu, un Livre, un Prophète. Chaque musulman a un accès direct à Dieu, au Livre et, à travers lui, au Prophète.(sans intermédiaires)
La conversion est simple, il suffit de déclarer sa foi : “Je témoigne que Dieu est unique et que Mohammed est son Prophète” et je suis musulman comme tous les autres musulmans qui m’ont précédé dans la chahada !
De même, l’accent mis par la religion musulmane, sur l’égalité des croyants et des peuples, sans distinction de race ou de tribu, a été ressenti comme une bouffée d’air frais, aussi bien au sein des empires persans, byzantins que romains.
C’est ainsi que les tribus ou les nomades vivant dans ces contrées ont adhéré à l’Islam avec une aisance historique. Tel fut le cas des Amazighs d’Afrique du Nord, des Bédouins et des Kurdes du Moyen-Orient, des tribus afghanes et du sous-continent indien en Extrême-Orient.  Le Coran n’a pas été révélé en un seul bloc. Il a été dicté au Prophète, verset par verset, dans des situations précises, pour enseigner des attitudes, des comportements et pour apporter des solutions à des problèmes concrets de la vie de tous les jours (dounya). C’est ce qui caractérise également les enseignements pour approfondir la foi et les croyances (dine).L’Islam a procuré un équilibre vivifiant entre les affaires du monde et celles de la religion. Il embrasse toute la personnalité humaine, aussi bien les besoins spirituels de l’homme (dine) que leurs implications temporelles (dounya).
Le « dine » concerne des croyances (aquayd ou iman) et des pratiques cultuelles ; c’est également croire en Dieu, ses anges, ses livres, ses prophètes et le jour du jugement dernier. Dieu est unique et transcendant. Dans la sourate, “le monothéisme pur”, Dieu nous éclaire : “Dis : Il est Allah. Unique. Allah. Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus. Et nul n’est égal à Lui.”
Il n’y a pas d’appropriation du dine. Il n’y a pas de peuple élu, il n’est envoyé ni à une terre ou à une région déterminée, ni à une catégorie sociale, ni à un sexe déterminé.
Dieu nous dit : “Qu’on exalte la bénédiction de celui qui a fait descendre le Livre de Discernement sur Son serviteur afin qu’il soit un avertisseur à l’univers.” 24-1.
De ces croyances découlent des pratiques cultuelles qui sont les cinq piliers de l’Islam.
La chahada atteste que Dieu est unique et que Mohammed est son Prophète. Comme l’iman est un engagement, on doit attester en permanence de cet engagement. La prière remplit au moins trois fonctions.
D’abord, je crois en Dieu, je dois lui rendre compte régulièrement de cette croyance, cinq fois par jour, à des intervalles réguliers et selon des rites précis. De ce fait, la prière préserve du péché et du mal. Ensuite, c’est une façon de se détacher de la servitude des hommes. Le croyant ne craint que Dieu et ne craint aucun homme.
Enfin, la prière peut être individuelle ou en groupe. Dans ce dernier cas, elle favorise la rencontre à la mosquée avec le même but de rendre compte à Dieu de l’état d’exécution de ses commandements ; ce qui crée un lien de solidarité entre les musulmans.
La zakat peut être considérée comme un impôt de solidarité. Elle consiste à prélever dans les biens de chaque musulman une partie destinée, en priorité, à ceux qui en ont besoin, aux fins de faire disparaître, à terme, les inégalités sociales.Le saoum (jeûne). La faim qui en résulte peut être expliquée comme une initiation avant le partage si difficile des biens.Le hadj (pèlerinage à la Mecque). Il peut s’expliquer comme le congrès annuel des musulmans. Il procède du même principe, à savoir la réconciliation du genre humain : toutes les ethnies, toutes les catégories sociales, hommes et femmes, y sont représentées dans l’égalité. Comme il est facile de le constater, l’Islam se base sur des croyances et des pratiques cultuelles pour que ces croyances ne restent pas seulement théoriques ou passéistes. Avec cette clarté et cette simplicité de l’Islam, l’on peut se poser la question : comment se fait-il que des musulmans se trouvent en majorité, aujourd’hui, dans des régions qui connaissent des retards notables dans le développement ? Nous proposerons une réponse à cette question dans la prochaine contribution. …  (Liberté-12.08.2010.)

**Racisme, préjugés, rejet… Les 4 millions de musulmans représentant la deuxième religion de France partagent un fléau commun : l’islamophobie. El Watan a rencontré l’auteure du Petit précis de l’islamophobie ordinaire,Nadia Henni Moulaï, afin de comprendre les mobiles de ce mal.

 Le débat sur le voile reprend en France. On déclare que 84% des Français sont contre le port du voile dans les lieux où l’on s’occupe d’enfants. Comment l’expliquez-vous ?

Il semblerait que oui. Le sondage réalisé par un institut reconnu pour le compte d’un grand journal régional français est clair. Le voile est, depuis des années maintenant, un point de crispation. Il est assimilé par une partie des Français à un instrument d’asservissement de la femme. Pour d’autres, dont certains politiques et intellectuels, le foulard est un symptôme des revendications identitaires de musulmans jugés «intégristes». On est à la fois dans une approche caricaturale et fantasmagorique des choses. 

- Dans votre livre Petit précis de l’islamophobie ordinaire, vous croquez avec beaucoup d’humour la vision du Français, pour qui l’islam n’est pas une religion, mais un problème.

Tout à fait. J’ai cherché à raconter, avec humour et ironie, les clichés liés à l’islam et aux musulmans de France. Il règne une telle atmosphère de méfiance et d’ignorance à l’égard de la deuxième religion de France qu’il me paraissait nécessaire d’en parler. En janvier dernier déjà, un sondage montrait que 74% des Français jugent la religion musulmane «intolérante». Régulièrement, les médias publient ce type d’étude qui, à mon sens, propage l’idée que l’islam n’est soluble ni dans la démocratie ni dans la République.

- D’un autre côté, vous racontez l’histoire de musulmans dont les préjugés sont un quotidien.

Le Petit précis propose des anecdotes du vécu. C’est ce qui m’a intéressée. Montrer comment les préjugés à l’égard de l’islam s’expriment dans une société ouverte comme la France. Si certaines dénotent une véritable islamophobie, elles n’en relèvent pas toutes. Mais à force de pics ou de remarques parfois anodines, on contribue à mettre en place un climat délétère dans l’Hexagone.

- Vous revenez également sur l’épisode ultra-médiatisé de Mohamed Merah. Pourquoi ?

Ce drame a eu des effets collatéraux sur la perception de l’islam en France. Dans son rapport annuel publié la semaine dernière, la Commission nationale consultative des droits de l’homme s’inquiète de la montée du racisme (+23%) en France en 2012 avec une mention spéciale pour l’islamophobie si je puis dire… Et  l’affaire Merah a, selon la CNCDH, eu un impact sur le racisme antimusulman. Or, je maintiens que les musulmans n’ont pas à s’excuser pour les actes d’un criminel. Et les remarques que certains proches musulmans ont dû encaisser après les tueries de Toulouse sont tout bonnement inacceptables !

- Finalement, l’islam est dans tous les débats médiatiques. Pourtant l’ignorance est grandissante.

Oui, absolument ! C’est le message de mon ouvrage. On peut critiquer l’islam. On peut critiquer les agissements de certains musulmans. A condition de la faire en connaissance de cause. La religion musulmane comme les autres sont de véritables disciplines, voire des sciences. On ne peut se contenter de l’image que les médias traditionnels en donnent. Il faut se documenter, lire, analyser. Mais en même temps, 69% des Français suivent l’actualité avec la télévision et 45% d’entre eux s’y réfèrent pour comprendre un sujet de fond. Est-ce possible d’aller en profondeur avec ce média ? Je ne le pense pas…

- Quelle est la part de responsabilité des musulmans, envers une société dite laïque, qui les rejette ? L’islamophobie en France fausse-t-elle la laïcité qu’elle prône ?

Je pense que peu de personnes savent de quoi elles parlent. Qui a lu le texte de 1905 ? Et celui de 2004 ? Pas grand monde. Emile Poulat, sociologue des religions, le résume très bien dans l’un de ses récents ouvrages, Scruter la loi de 1905. «Ceux qui lisent la loi de 1905 dépassent rarement l’art.2.» Il ajoute de manière très juste : «Quelle récolte peut-on attendre d’un débat d’idées dans un désert de connaissances ? Il n’y suffit pas de quelques oasis…» Tout est dit

- Pensez-vous que des intellectuels comme Sifaoui, Ramadan, Chebel…desservent l’islam ?

Je pense que ceux qui ont droit de cité dans les médias français ne sont pas les plus représentatifs. Il y a, par exemple, une véritable interrogation quant à l’imam Chalghoumi. Il fait, certes, la tournée des médias, mais sa légitimité est fortement remise en question par une frange de la population. Les musulmans, selon moi, et je ne parle pas en leur nom, mais d’après ce que je vois, refusent de montrer patte blanche. Ils ont le sentiment que l’opinion leur demande sans cesse de prouver leur bonne foi républicaine.

- Les musulmans de France représentent près de 4 millions. Se retrouvent-ils dans les symboles de la République ?

Je pense que oui, à condition que les symboles de la République soient à la hauteur des valeurs qu’ils sont censés représenter.

- Doit-on, aujourd’hui, en France réinventer la laïcité ?

En tout cas, ceux qui s’insurgent contre le jugement rendu par la Cour de cassation à propos de la crèche Baby Loup (Yvelines) poussent pour faire modifier la loi de 2004 sur les signes ostensibles de la religion. On assiste à une véritable levée de boucliers quand on parle de ce sujet. Mon sentiment est que le voile porte des enjeux bien plus importants qu’il n’y paraît. La tentation d’opter pour une approche manichéenne des choses est réelle. La laïcité devrait dépasser ce genre de caricature. D’autant que les musulmans de France, dans leur grande majorité, respectent les règles de la République. Pour autant, ils refusent de devenir des boucs émissaires.*El Watan-29.03.2013.

Bio express :

Née en 1979 en Seine-Saint-Denis, Nadia Henni-Moulaï est journaliste free-lance. Une fois la maîtrise en lettres obtenue, elle obtient un DESS en communication politique. En 2008, elle rejoint la rédaction du Bondy Blog et pige pour divers médias comme Salam news et Yahoo, Le Courrier de l’Atlas. Elle est aussi l’une des rédactrices du blog Politicia, dédié aux femmes engagées et diffusé sur Yahoo.

En 2010, elle lance Synopsis, une micro-agence de contenu rédactionnel et d’événementiel. En avril 2011, elle crée Le Melting Book, un site qui propose les portraits de ceux qui font bouger les lignes en France.

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consulter par ailleurs:

Certains ennemis de la liberté d’expression veulent trucider Frédéric Taddeï et son émission TV Ce soir (ou jamais !).

Frédéric Taddeï

*cliquer ici: Les tristes rabbins de la liberté d’expression en France

**vidéo: Tariq Ramadan et la liberté d’expression- interventions Objectifs

 importations.véhicules.Algérie

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27 réponses à “Islam, clichés et vérités”

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