**Doctor Sir Allamah Muhammad Iqbal, né le 9 novembre 1877 à Sialkot dans le Pendjab en Inde britannique et mort le 21 avril 1938 à Lahore, est un poète, barrister et philosophe . Wikipédia
Naissance : 9 novembre 1877, Sialkot, Pakistan
Décès : 21 avril 1938, Lahore, Pakistan
Livres : Le Livre de l’Éternité, plus…
Enfants : Javid Iqbal, Miraj Begum, Aftab Iqbal
Influences : Djalâl ad-Dîn Rûmî, Israr Ahmed, Friedrich Nietzsche, plus…
Formation : Université Louis-et-Maximilien de Munich (1907–1908), plus…
**Mohammed Iqbal dans sa bibliothèque (à g.) et à la mosquée de Cordoue, en Espagne, en 1933 (à dr.)
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Mohammed Iqbal, un révolutionnaire en islam ?
Philosophe, avocat, théologien, musulman héritier de la spiritualité indienne et connaisseur de la philosophie occidentale, Mohammed Iqbal (1877-1938) a laissé une œuvre riche, poétique, métaphysique, subtile, et qui fournit aujourd’hui aux musulmans des réponses pour demain. Philosophe lui-même, Abdennour Bidar republie l’analyse de son œuvre (« L’Islam spirituel de Mohammed Iqbal », Éd. Albin Michel, édition augmentée de « L’Islam face à la mort de Dieu ») et remet en valeur l’héritage laissé par Iqbal.
Né au Penjab en 1873, Mohammed Iqbal est issu d’une ancienne famille de brahmanes entrés en islam, via la tradition soufie. Mort en 1938, il avait recommandé, précise Abdennour Bidar, à l’autorité britannique d’alors en Inde, la création d’un État indien à majorité musulmane au nord du pays. Les Pakistanais estiment à tort aujourd’hui qu’il est le « père du Pakistan », alors qu’il ne souhaitait pas la création d’un État indépendant.
Mais outre ces aspects politiques, l’essentiel de l’inspiration d’Iqbal puise notamment dans la lecture du poète persan Rûmî, qu’il put revendiquer comme maître spirituel.
Mohammed Iqbal : poète, métaphysicien, philosophe…
Poète lui-même, métaphysicien, philosophe, il a séjourné en Angleterre où il a fait des études de droit qui lui permettront d’exercer le métier d’avocat à son retour en Inde. Mais il s’est frotté au point de vue occidental, il en a lu les penseurs, a mesuré l’ampleur de la désacralisation de cette partie de l’humanité et cela lui a donné à réfléchir.
Son ouvrage le plus connu, tiré de sept conférences faites en Inde, a pour titre Reconstruire la pensée religieuse de islam. Publié dans la première moitié du XXe siècle, juste avant la Seconde Guerre mondiale, ce livre semble être encore en avance sur l’état des consciences dans le monde musulman d’aujourd’hui. Et l’intérêt d’Abdennour Bidar pour les thèmes de réflexion proposés par Iqbal n’en est que plus instructif, compte tenu des questionnements qui traversent la communauté musulmane aujourd’hui. « L’originalité de chacune de ces sept conférences, écrit A. Bidar, m’a sidéré lorsque j’ai commencé à les explorer il y a bien des années. Cela ne ressemblait en rien à ce que j’avais déjà lu chez tant de soufis, de théologiens, de penseurs musulmans anciens ou modernes. »C’est le même enthousiasme, et le même type d’adhésion qui poussa l’islamologue française Eva de Vitray-Meyerovitch à rejoindre l’islam, alors qu’elle cherchait ardemment un sens à l’existence humaine. Iqbal vint l’éclairer et lui montrer un chemin audacieux.
L’individuation
Inspiré comme on l’a dit d’un maître comme Rûmî, mais bien entendu du Coran, des hadiths, de la Sira,bref de la tradition islamique, mais aussi par une vision globale, universaliste de l’humanité, et ce plus d’un demi-siècle avant l’actuelle globalisation, Mohammed Iqbal accorde une importance particulière à la notion d’individu, disons plutôt d’individuation.
Il ne veut pas dire « individualisme », mais réalisation de soi, du Soi en soi, c’est-à-dire de la part divine que chaque être vivant contient. L’individuation, c’est donc ce chemin de réalisation de soi-même, ce grand jihad recommandé par le Prophète de l’islam. Abdennour Bidar souligne les points communs existants avec Jung, le psychanalyste d’origine suisse et contemporain de Freud, inspiré par une vision de l’humanité d’où le sacré n’est pas exclu. A. Bidar traduit par Ego Suprême, selon Iqbal, ce que la plupart nomment « Allah ». Le mot « ego » peut s’avérer gênant en français qui ne comporte pas, comme en arabe, la notion d’évolution de l’âme. Le travail sur soi, la capacité de se remettre en question, de s’analyser, d’endosser ses responsabilités selon les lois de l’éthique universelle, les niveaux d’évolution de la nafs (le moi pulsionnel censé s’autoéduquer pour trouver dans l’apaisement la saveur du divin), ne sont que les premières étapes, souligne A. Bidar, d’une évolution qui peut emmener l’homme, l’Homme, à un niveau de vision, de compréhension de la Réalité, et que l’on nomme en islam l’« homme parfait ». Chacun de nous recèle en lui-même la capacité de se développer à ce point, c’est, pour Iqbal, l’avenir de l’humanité, encore en son adolescence.
La nécessité de l’action
Mohammed Iqbal est un intellectuel et un homme d’action. La pensée et le passage à l’acte, l’engagement personnel de chacun vers cette dimension intérieure permet de tisser les fondements d’une nouvelle sagesse pour le monde. Rien que ça !, a-t-on envie de penser… Iqbal estime que les racines de cette sagesse universelle nécessaire à notre avenir collectif ici-bas se trouvent dans l’islam. Pour lui, l’islam est une réponse à ce que l’on appelle le « désenchantement du monde occidental », source, selon lui, des plus grands tourments de l’âme de nos contemporains. Mais un islam qui a su muter, s’adapter, se transformer, se transcender. Ce qu’on appelle le « religieux », quelle que soit la religion, doit évoluer et quitter ce que A. Bidar nomme « le magistère exercé sur la vie spirituelle des hommes ». Pour Mohammed Iqbal, c’est inhérent à l’islam, point d’intermédiaire entre le Soi et Dieu. Certes, le clergé musulman n’existe pas, mais les luttes pour le pouvoir sur les autres ne cessent pas depuis la mort du Prophète. L’emprise sur les âmes, la privation de responsabilité… Or l’individu, responsable devant Dieu, comme le fut Muhammad lors du Voyage nocturne, ne rend de comptes qu’à son Créateur. « Il y a là de quoi réfléchir, pour ceux qui pensent…. » Abdennour Bidar commente : « Iqbal transforme la religion en un projet pour l’homme qui, tout en conservant l’esprit fondateur du religieux, correspond pourtant à un nouveau mode de spiritualisation de l’existence – dépassement de la vision religieuse sans renoncement au spirituel. »
On imagine à quel point le penseur, aujourd’hui récupéré au Pakistan pour des raisons politiques, a pu déranger ses contemporains : et ne nous dérange-t-il pas encore aujourd’hui ? –source: lescahiersdelislam.fr /
Abdennour Bidar, L’Islam spirituel de Mohammed Iqbal, Éd. Albin Michel, coll. « Spiritualités vivantes », septembre 2017, 344 p., 9,20 €.
De la même auteure :
Muhammad Iqbal : l’islam en mouvement
Éva de Vitray-Meyerovitch, lectrice de Muhammad Iqbal : l’islam en mouvement
Eva de Vitray-Meyerovitch : une chercheuse d’absolu, amoureuse de l’islam
Des vers de Rûmî à l’or de Tombouctou : sauver le patrimoine islamique
Universalité de l’islam, d’Éva de Vitray-Meyerovitch
La psychanalyse est soluble dans la spiritualité
Thérapie de l’âme, de Khaled Bentounès
Rûmî : un maître universel
L’islam sera spirituel ou ne sera plus, d’Eric Geoffroy
La Flûte des origines, un soufi d’Istanbul, de Kudsi Erguner
Eric Geoffroy : Le soufisme, mode d’emploi
Le voyage soufi d’Isabelle Eberhardt
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**Mohammed Iqbal
« Reconstruire la pensée religieuse de l’Islam«
L’esprit de la culture musulmane
Mohammed Iqbal veut à travers cette thématique exposer quelques uns des concepts dominants de la culture islamique afin d’entrevoir le processus d’idéation qui les sous-tend. Mais avant tout, Iqbal affirme qu’il est d’abord nécessaire de comprendre la finalité de l’institution de la prophétie.
D’après Mohammed Iqbal, l’homme est primitivement gouverné par deux forces : la passion et l’instinct. La raison inductive est celle qui rend l’homme maître de son milieu. Le monde antique a produit de grands systèmes philosophiques à une époque où l’homme était relativement primitif. Partant de ce postulat, Mohammed Iqbal ajoute que le prophète de l’islam semble se tenir entre l’Antiquité et le monde moderne : sa source de révélation appartient au monde antique et l’esprit de sa révélation appartient au monde moderne. Pour Iqbal, la naissance de l’islam est la naissance de l’intelligence inductive, la prophétie atteint sa perfection en découvrant la nécessité de sa propre abolition. Cette compréhension est possible par le fait que la vie ne peut être tenue à jamais en lisière et que pour atteindre une pleine conscience de soi, l’homme doit être livré à ses propres ressources.
Pour évoquer l’idée d’abolition, Mohammed Iqbal cite divers exemples : l’abolition de la prêtrise et de la royauté héréditaire en islam, l’appel à la raison et à l’expérience qui sont mentionnés dans le Coran.
Les signes de la révélation coranique sont présents dans la nature avec le soleil, la lune, l’alternance du jour et de la nuit. C’est un devoir pour chaque musulman que de prêter attention à ce genre de signe. Mohammed Iqbal précise que c’est justement à cause de cette injonction coranique que les penseurs musulmans qui au départ plaçaient toute leur confiance dans les penseurs grecs sont entrés en conflit par la suite avec leurs théories. La philosophie grecque était de nature spéculative, elle aimait la théorie au détriment des faits contrairement au Coran qui a un esprit concret. Selon Mohammed Iqbal, c’est de cette incompatibilité qu’est né le véritable esprit de la culture musulmane.
Pour illustrer cette nouvelle révolte intellectuelle à l’encontre de la philosophie grecque, Mohammed Iqbal évoque Al Ghazali avec sa Revivification des sciences de la religion, Ibn Taymiyya (m.1328) et sa Réfutation de la logique où il montre que l’induction est la seule forme de raisonnement à laquelle on puisse se fier. C’est de cette manière que la méthode de l’observation et l’expérimentation est née. Les travaux des penseurs comme Al Kindi (m. 873) et Al Biruni (m. 1052) sur le fait que la sensation est proportionnelle à l’excitation sur le plan psychologique amènent à penser Mohammed Iqbal qu’il serait faux de dire que la méthode expérimentale est une découverte européenne. Selon lui, l’Europe a été lente à reconnaître l’origine islamique de sa méthode scientifique.
Pour Mohammed Iqbal, le point le plus important concernant la culture musulmane est que pour des fins de connaissance, elle s’attache à ce qui est concret, fini. La naissance de la méthode d’expérimentation n’est pas le fruit d’une conciliation avec la pensée grecque mais bien au contraire due à une guerre intellectuelle contre les théories philosophiques des Grecs. Mohammed Iqbal insiste sur le fait que pour lui la pensée grecque n’a en rien déterminé le caractère de la culture musulmane. A travers ses conférences, Mohammed Iqbal nous rappelle qu’il s’est efforcé de montrer que l’esprit anticlassique de la pensée moderne est né de la Révolte de l’islam contre la pensée grecque. Mohammed Iqbal préconise aux nouvelles générations d’étudiants musulmans de chercher la signification culturelle de la doctrine de la finalité dans l’islam.
**Le principe du mouvement dans la structure de l’Islam
L’Islam rejette l’idée d’un univers statique mais adhère à une vision de dynamisme. Pour parler de l’unité mondiale dans la culture islamique, Mohammed Iqbal évoque la notion de « Tawhîd » qui réclame la fidélité envers Dieu. C’est un facteur vivant dans la vie intellectuelle et émotionnelle de l’humanité. La fidélité en Dieu est dans le même temps la fidélité de l’homme envers sa propre nature idéale. Sur le plan politique, c’est un moyen pratique de faire de ce principe un levier galvaniseur dans la vie intellectuelle et émotionnelle de l’humanité. Une société se doit d’avoir des principes éternels pour agencer et réglementer sa vie collective. Mohammed Iqbal rappelle que l’islam n’est ni un nationalisme ni un impérialisme, le but de la religion étant de «spiritualiser» les cœurs et toucher l’âme humaine. Les principes éternels tendent à immobiliser tout ce qui est mobile dans la nature. Pour illustrer cet immobilisme, Mohammed Iqbal va faire une comparaison entre l’Europe et la civilisation islamique.
Selon lui, cet immobilisme s’est traduit en Europe par l’échec dans la science politique et sociale et durant les cinq derniers siècles concernant l’Islam. Le principe du mouvement dans la structure de l’islam est l’Ijtihad. Cela signifie littéralement «faire des efforts». C’est aussi l’effort d’interprétation intellectuel en vue de déterminer, de façon indépendante, un jugement sur une question légale dans la jurisprudence islamique. Mohammed Iqbal rappelle qu’en raison de l’expansion politique de l’Islam une pensée juridique systématisée était une nécessité absolue. Iqbal cite des tentatives de cette réforme à travers les exemples d’Ibn Taymiyya ou plus récemment celui de la Turquie au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Encore une fois Mohammed Iqbal se pose en conseiller des nouvelles générations de musulmans en précisant que l’Islam devrait se mettre «courageusement» à la tâche de la reconstruction qui s’offre à lui. Mohammed Iqbal détermine trois besoins essentiels pour l’humanité : une interprétation spirituelle de l’univers, une émancipation spirituelle de l’individu et des principes de portée universelle orientant l’évolution de la société humaine sur une base spirituelle. Mohammed Iqbal poursuit sa comparaison avec l’Europe moderne en rappelant que cette dernière a construit des systèmes idéalistes mais que ceux-ci ont démontré par l’expérience que la vérité révélée par la raison pure est incapable d’ébranler l’être humain au même titre que la révélation personnelle et donc de la foi religieuse. Selon Iqbal, la pensée pure a peu influencé les hommes alors que la religion a élevé des individus et transformé des sociétés entières. Mohammed Iqbal ajoute une critique acerbe en précisant que l’idéalisme de l’Europe est le fruit d’un égo perverti qui à travers des systèmes démocratiques qui ont exploité les pauvres au profit des riches, ce qui constitue une entrave au progrès éthique de l’homme. Ce qui est aussi à l’encontre d’un musulman, selon lui, car il est en possession de ces idées ultimes qui se basent sur une révélation. Mohammed Iqbal poursuit par le biais d’un avis historique en affirmant que les premiers musulmans de l’Asie préislamique n’étaient pas en mesure de comprendre réellement la signification de cette idée qui selon lui est fondamentale. Cette fois ci, Mohammed Iqbal émet un souhait en précisant que le musulman d’aujourd’hui se doit d’apprécier sa position actuelle et qu’il doit construire sa vie sociale en se basant sur les sources islamiques en déterminant les principes ultimes car l’Islam est, selon lui, une démocratie spirituelle.
***La religion est-elle possible ?
La vie religieuse peut se diviser, de manière générale, en trois période : la période de «foi», de « Pensée » et de « découverte ». La première période étant pour l’individu ou le peuple une période de soumission totale sans compréhension rationnelle du but de l’ordre religieux. La soumission à la discipline est suivie par une compréhension rationnelle de la source ultime de son autorité. Au cours de la troisième période, la question métaphysique est remplacée par la question psychologique, la vie religieuse a pour ambition de rentrer en contact avec la Réalité ultime. L’homme acquiert une personnalité libre, la religion lui conférant un sentiment d’assimilation personnelle et de puissance.
Mohammed Iqbal va commencé par étudier le terme de « religion » à la manière d’un soufi musulman : « Aucune compréhension du Livre saint n’est possible avant qu’il soit réellement révélé au croyant de la même façon qu’il a été révélé au Prophète ». A travers cet angle, Mohammed Iqbal rappelle que la religion est connue sous le nom « malheureux » de mysticisme. Iqbal utilise le terme de « malheureux » car selon lui l’esprit du mysticisme reviendrait à nier la vie terrestre, échappant ainsi à toute connaissance empirique. Ce qui est, selon lui, contraire à l’esprit de la religion car cette dernière est basée sur l’expérience. Mohammed Iqbal rappelle la question de Kant : « La métaphysique est-elle possible ? » en précisant que ce dernier y avait répondu par la négative. Mohammed Iqbal ajoute que l’homme se fond sur l’expérience religieuse pour capter la réalité qui doit toujours demeurer individuelle et incommunicable. Iqbal critique le conservatisme en affirmant qu’il constitue une entrave à la liberté créatrice de l’égo et de n’importe quel domaine de l’activité humaine. L’expérience religieuse n’est pas un concept mais un fait vital pour Mohammed Iqbal. C’est une transformation biologique interne qui ne peut être perçue par des catégories «logiques». Selon Iqbal, la méthode des concepts n’est pas une méthode sérieuse pour approcher la réalité religieuse. La science peut faire l’impasse sur la métaphysique mais l’expert religieux ne peut ignorer la découverte de sa condition personnelle dans la constitution des choses car c’est lui qui a le plus à perdre car cela concerne le devenir de son égo en tant que centre personnel. C’est pourquoi Mohammed Iqbal rappelle que la possibilité de la religion en tant que forme d’expérience supérieure est parfaitement légitime et de ce fait elle réclame une attention importante et sérieuse. L’expérience religieuse est parfaitement naturelle à l’instar de nos expériences normales. Mohammed Iqbal en veut pour preuve qu’elle possède, pour ceux qui l’éprouvent, une valeur cognitive.
Considérer ces expériences comme pathologiques ou mystiques ne décidera pas en définitive de leur signification ou de leur valeur. Pour étayer son propos, Mohammed Iqbal cite deux exemples de personnages historiques à commencer par l’anglais Georges Fox (m. 1691) qui a été qualifié de névrosé mais qui dans le même temps, précise Mohammed Iqbal, a une influence indéniable sur la purification de la vie religieuse dans l’Angleterre de son époque. Le deuxième personnage cité par Iqbal est le prophète de l’islam Muhammad (m. en 632) qui a été traité de psychopathe. Donc pour Iqbal, si cela s’avérait être exact pour une personne qui a su insuffler une dynamique révolutionnaire au cœur d’une société archaïque en lui donnant une nouvelle orientation, en libérant des esclaves de leur conditions, alors il est d’un haut intérêt psychologique de rechercher quelle a été son expérience originale. Il s’agit pour les profanes de trouver une méthode efficace de recherche sur l’origine et la signification de cette incroyable expérience.
**conclusion
A travers l’ouvrage « Reconstruire la pensée religieuse de l’islam », tout lecteur ne peut être qu’admiratif face à l’indéniable érudition que Mohammed Iqbal possédait. Dans le même temps, on mesure aisément le remarquable travail de traduction, de la langue persane au français, et de compréhension de la pensée philosophique de Mohammed Iqbal par Eva de Vitray-Meyerovitch. Cet ouvrage, outre le fait qu’il permet de découvrir la pensée de Mohammed Iqbal, a une vocation de communication, un pont entre la culture européenne et la civilisation musulmane. Toutefois ces conférences, par la citation de notions et de théories scientifiques assez complexes, la citation de nombre d’intellectuels et de personnages qui ont jalonné l’histoire, s’adressaient à un public averti et cet ouvrage s’avère donc difficile d’accès pour un lecteur ordinaire. L’éclectisme de Mohammed Iqbal, fruit de sa formation universitaire européenne, son souci de pragmatisme, notamment visible dans sa conférence sur l’expérience empirique de la religion, témoignaient de son aptitude pédagogique à l’égard de son auditoire mais également vis à vis des générations postérieures qui étudient sa pensée. Cette dernière, nous l’avons mentionné précédemment, est encore méconnue en Europe, du moins par le public francophone. L’oeuvre de Mohammed Iqbal ne s’est pas limitée à la seule dimension poétique. La poésie, comme l’a rappelé Mohammed Iqbal dans l’une de ces conférences, a une dimension symbolique au contraire de la religion qui permet au croyant de repousser ses limites en cherchant la signification de son existence par le biais de questions métaphysiques et par là même aspirer à des principes éternels que la science moderne ne peut percevoir ni expliquer rationnellement. Encore une fois, il faut souligner son aptitude pédagogique et sa didactique quant à faire comprendre qu’il est important d’étudier et de réformer quand cela s’avère nécessaire non pas l’islam mais la pensée religieuse de l’Islam, et comme il l’a précisé d’étudier les connaissances modernes et d’apprécier justement les enseignements de l’Islam à la lumière de ces connaissances. Il est impérieux et nécessaire de poursuivre le travail de découverte commencé par Eva de Vitray-Meyerovitch sur la pensée de Mohammed Iqbal à destination des générations actuelles et futures.
*source: saphirnews.com
*Posté par bouchenaki nadjat le 18/09/2015
****Une pensee qui doit être rappelée encore et tout le temps afin d »eveiller les esprits endormis de notre communauté.
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Eva de Vitray-Meyerovitch, éminente intellectuelle, convertie à l’islam en 1950
Universalité de l’islam, d’Éva de Vitray-Meyerovitch
Sous le titre « Universalité de l’islam », un recueil de textes publiés entre 1956 et 1989 par Éva de Vitray-Meyerovitch dans des revues disparues depuis vient d’être édité à titre posthume. Une preuve de plus démontrant combien la vision de cette brillante islamologue apporte aux lecteurs d’aujourd’hui une nourriture spirituelle précieuse.
Femme en quête d’absolu ne dissimulant pas son adhésion à l’islam, administratrice puis chercheuse au département des Sciences humaines au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) : voilà des qualités habituellement difficilement compatibles dans un pays comme la France, où le sacré a perdu depuis Descartes la place qu’il y a pourtant occupé pendant des siècles. C’est ce défi qu’humblement, sans faire de vagues médiatiques, Éva de Vitray-Meyerovitch (1909-1999) a réussi de façon magistrale.
Magistrale ? Oui parce que l’immense travail de traduction réalisé par cette islamologue engagée est et sera utile encore à de nombreuses générations d’êtres en quête de spiritualité authentique.
Dans ce recueil composé par Jean-Louis Girotto qui, pour chaque texte exhumé, prend le soin de resituer la revue de référence dans son contexte historique, la tradition d’ouverture qui caractérise l’œuvre de la traductrice de Jalâl ud-Dîn Rumî et Muhammad Iqbal se manifeste quel que soit le sujet abordé : « Si Muhammad est le « Sceau des prophètes », écrit Éva de Vitray dans un article sur le temps et la mystique en islam, mettant le point final à la série des envoyés de Dieu qui l’ont précédé, la teneur fondamentale de la Révélation apportée par chacun d’eux est identique. » Sa formation occidentale de philosophe combinée avec une connaissance pointue des arcanes de l’islam ont donné à Éva de Vitray une place de choix : n’a-t-elle pas étonné les enseignants d’al-Azhar au Caire, où elle a enseigné pendant cinq ans la philosophie comparée, par ses connaissances et sa largeur de vue ? Qu’il s’agisse des secrets du temps, résidant dans la saveur de l’instant qui relie au sacré, du bel universalisme de Rûmî sur le mausolée duquel, à Konya en Turquie, se recueillent les différentes traditions du Livre, ou encore du sens de la mesure d’un Ghazâlî quand elle s’intéresse à l’approche symbolique du Coran pour laquelle le revivificateur de la religion a préconisé l’approche extérieure et l’approche intérieure, chaque sujet abordé est l’occasion pour l’auteure de revisiter les idées reçues, d’approfondir les images symboliques, de redonner du sens à une religion pourtant depuis beaucoup instrumentalisée par des idéologies réductrices. Poétique de l’islam, humilité du croyant, les traces d’Abraham, le sens profond des contes soufis, la présence de Rûmî dans son héritage, la soif du pur amour en islam… tels sont les sujets abordés dans ce recueil, permettant au lecteur de constater à quel point l’inlassable chercheuse a contribué à ce qui pourrait apparaître dans les années à venir comme la vision renouvelée de la profondeur de l’islam. Une vision à l’actualité plus brûlante que jamais, quinze ans après la mort de cette femme d’exception.
source: .source: saphirnews.com
Rédigé par Marie-Odile Delacour | Lundi 1 Septembre 2014
Éva de Vitray-Meyerovitch, Universalité de l’islam, Albin Michel, coll. « Espaces Libres », 2014, 224 p., 6,90 €.
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Eva de Vitray-Meyerovitch : une chercheuse d’absolu, amoureuse de l’islam
Intellectuelle brillante, écrivain, traductrice, chercheur, responsable du département sciences humaines du CNRS après la Seconde Guerre mondiale, Éva de Vitray-Meyerovitch est entrée en islam vers 1950. Une quarantaine d’ouvrages témoignent de sa recherche ardente, parmi lesquels un trésor enfin révélé aux francophones : le Mathnawi , de Rûmî. Sa parfaite connaissance de la pensée de Muhammad Iqbal lui a permis de trouver sa voie dans un islam ouvert, de paix et d’amour, dont elle est devenue l’une des meilleures ambassadrices. « Lorsque j’ai fait mes premiers pas vers l’islam, après la lecture du livre d’Iqbal, vous pensez bien que cela n’a pas été facile. J’avais été élevée dans la religion catholique par une grand-mère d’origine anglicane. J’avais un mari juif. J’avais le sentiment de faire quelque chose de fou et j’étais parfois d’autant plus désemparée que je n’avais personne pour me guider… » Dans son livre intitulé Islam, l’autre visage, Éva de Vitray-Meyerovitch confie à Rachel et Jean-Pierre Cartier qui l’interrogent, l’influence qu’a exercée sur elle sa grand-mère anglicane, convertie par amour du catholicisme. Sa grand-mère, leur dit-elle, « était d’une honnêteté foncière… L’idée était de ne jamais tricher ».
Élevée dans une institution de sœurs, elle ressent très vite le poids des mensonges ou des raccourcis trompeurs. Plus tard, devenue docteure en philosophie, proche de Louis Massignon, son inlassable quête de vérité lui fait rencontrer et traduire la pensée de Muhammad Iqbal, philosophe indien intéressé par la rencontre Orient-Occident.
Ce sont des influences qui comptent, elle fait le choix d’entrer en islam en 1950. Elle explique pourquoi : « L’islam oblige à reconnaître toutes les communautés spirituelles, tous les prophètes antérieurs. L’islam est le dénominateur commun à toutes les religions. On ne se convertit pas à l’islam. On embrasse une religion qui contient toutes les autres. »
Sans doute était-il plus facile de vivre cette expérience peu commune alors, au sein du cénacle des chercheurs. Elle s’entoure de quêteurs de vérité, comme elle : Amadou Hampâte Bâ, Najm Ed-Din Bammate… Ses missions au Caire, où elle a enseigné à Al-Azhar, au Maroc, en Turquie, au Koweït… sont autant de riches expériences du monde arabo-musulman.
Largeur de vue, courage, simplicité, goût du travail bien fait, intelligence généreuse… lui ont permis de dépasser les préjugés et d’ouvrir bien des portes. Elle est bien sûr imprégnée de l’enseignement de Rûmî, dont elle entreprend la traduction dans les années 1970 avec Djamchid Mortazavi. « Une somme spirituelle, une comédie humaine et divine, l’apogée de la mystique musulmane », écrit-elle dans son introduction.
En 1990, après quinze années de travail, le public francophone a pu enfin avoir accès à cette œuvre majeure de l’islam, le Mathnawi, exégèse du Coran, authentique enseignement composé de 50 000 vers, invite à la fois ludique et savante à la perplexité, à la réflexion, à la remise en cause de ses comportements. Œuvre presque indispensable aux « cheminants ».
Décédée en 1999, Éva de Vitray-Meyerovitch laisse derrière elle une trace lumineuse de compréhension de l’Orient musulman et une voie d’accès au bel islam. Son œuvre permet aujourd’hui à de nombreux Occidentaux d’en comprendre la portée et l’importance pour l’humanité, bien au-delà des discours stéréotypés des médias.
* Marie-Odile Delacour et Jean-René Huleu, journalistes et écrivains, ont publié les écrits d’Isabelle Eberhardt à l’occasion de son centenaire. Ils sont co-auteurs, notamment, de Le Voyage soufi d’Isabelle Eberhardt , Éd. Gallimard – Joëlle Losfeld, 2008.
RÊVE
Lors d’un rêve, alors qu’elle demandait à Allah un signe pour mieux s’orienter spirituellement, elle eut la vision d’une pierre tombale de femme, proche de celle de Rûmî, enterré à Konya, en Turquie, où il a vécu et enseigné, avec son nom musulman, Awa, inscrit dessus.
Depuis 2008, son corps repose à Konya, près de la tombe de Rûmî, avec son nom musulman, Awa, gravé sur la pierre. BIBLIO EXPRESS Éva de Vitray-Meyerovitch, Islam, l’autre visage, entretiens avec Rachel et Jean-Pierre Cartier, Éd. Albin Michel, 1995.
Éva de Vitray-Meyerovitch, La Prière en islam, Éd. Albin Michel, 2003.
Djalâl od-din Rûmî, Mathnawi, La Quête de l’Absolu, trad. d’Éva de Vitray-Meyerovitch, Éd. du Rocher, 1990.
LES AMIS D’ÉVA
L’Association Les amis d’Éva de Vitray-Meyerovitch organise, dimanche 19 décembre, un hommage à cette femme injustement méconnue.
Pour tous renseignements ou adhérer à l’association : eva.de.vitray@gmail.com.
Programme complet de la journée, consulter le site des Amis d’Éva de Vitray-Meyerovitch
*saphirnews.com
Rédigé par Marie-Odile Delacour et Jean-René Huleu | Lundi 13 Décembre 2010
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