Festival du film arabe à Oran
*La 8ème édition du festival d’Oran du film arabe
du 3 au 12 juin 2015
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**38 films en compétition
Du 3 au 12 juin 2015, Oran accueillera la 8e édition du Festival international du film arabe (Fifao), un événement, aux dires des organisateurs, considéré comme «le plus important, d’envergure internationale, dédié à la cinématographie arabe». Au total, 38 films seront en compétition, provenant de 17 pays arabes et occidentaux, répartis comme suit : 12 films dans la catégorie longs métrages, 14 courts métrages et 12 documentaires.
Ibrahim Seddiki, commissaire du festival, a admis, à ce propos, que la tendance actuellement chez les jeunes cinéastes est portée davantage sur les films courts, d’où leur grand nombre dans cette édition. Il a également ajouté que du fait du contexte géopolitique que vit actuellement le Monde arabe et des difficultés que subissent bons nombres de pays de la région, il a été décidé de donner à cette 8e édition le slogan : «La réalité dans le rôle du héros».
Trois salles de cinéma, fraîchement aménagées, abriteront les projections : El Maghreb (ex-Régent) pour les longs-métrage ; Es Saâda (ex-Colisée) pour les films hors compétition ; et la Cinémathèque pour les courts-métrages et les films documentaires. En outre, il faut noter que beaucoup de grands noms ayant marqué le 7e art seront au rendez-vous pour cette nouvelle édition. On compte notamment sur la présence de la célèbre actrice italienne Claudia Cardinale (Le Pigeon, Hold-up à la milanaise, L’Audience…), mais aussi la star turque Selim Bayraktar, celui qui joue le rôle de Sounbol Agha dans la série Harim el soltane. Il devra accompagner une importante délégation turque, composée de critiques et de réalisateurs, car cette année, la Turquie sera l’invitée d’honneur.
En marge du festival, il est prévu la tenue d’un colloque ayant pour thème «La littérature et le cinéma».
Un colloque qui devra compter sur la participation d’Amine Zaoui, mais aussi d’Ibrahim Nassrallah, de Mahmoud Ghitani, et un hommage sera rendu à l’écrivain algérien Rachid Boudjedra, à l’occasion de ses 50 ans de carrière. Toujours dans la séquence «hommage», les artistes ayant fait rayonner le 7e art algérien, et qui ont disparu ces derniers temps, seront évoqués, notamment : Sid Ali Kouiret, Amar Laskri, Fatiha Berbere, mais aussi d’autres artistes arabes comme Faten Hamama, ou le critique Koussei Salah Darwish. Côté innovation, les organisateurs du Fifao ont déclaré que, cette année, le prix de la plume d’or a été instauré.
Un jury, présidé par Ahmed Bedjaoui, a été constitué à cette occasion, pour récompenser la meilleure critique cinématographique durant ce festival. Par ailleurs, dans cette nouvelle édition, une place de choix sera donnée aux films ayant trait à la Révolution, qui seront programmés dans la catégorie hors compétition. Parmi ces films, on compte Crépuscule des ombres, Fadhma N’soumer et Lotfi, et toujours dans le même registre, Mohamed Lakhdar Hamina, récipiendaire de la Palme d’or au Festival de Cannes en 1975 pour son film Chronique des années de braise, sera le président d’honneur du festival. *Akram El Kébir / El Watan-lundi 01 juin 2015
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Cloture de la 7ème édition du festival d’Oran du film arabe
*du 23 au 30 septembre 2013
*Deux grands prix ex aequo pour le cru 2013
Le film syrien Mariam de Bassel El Khatib et Haraj oua maraj de l’Egyptienne Nadine Khan, sont les grands vainqueurs côté longs métrages tandis que l’Algérie sera couronnée du Prix du meilleur court métrage pour Les jours d’avant.
Le rideau est tombé dimanche soir dernier sur la 7e Edition d’Oran du film arabe, encore une édition insipide marquée par un certain laisser-aller surtout du côté de la communication, grand point noir de ce festival.
On l’en donne pour preuve, l’ignorance par beaucoup de journalistes de qui était l’attaché de presse cette année du festival, cette personne qui est censée informer quotidiennement les journalistes et être à leur disposition et accompagnement dans leur travail. Une chappe de plomb et un côté démagogique qui s’en est ressenti jusqu’au palmarès de cette 7e Edition du Fofa 2013 marqué, lui aussi par des incohérences, de manque d’audace pour ne pas dire de lâcheté bien que le choix du jury, rappelons-le, reste souverain.
Comment donc expliquer qu’un film comme Mariam puisse emporter le Grand prix du meilleur long métrage fiction si ce n’est pour des considérations qui relèveraient plus des concessions politiques liées à la situation dramatique que vit actuellement la Syrie. Un film, certes, à l’image bien léchée, mais au contenu propagandiste ne laisse pas beaucoup de marge à la réflexion car basée surtout sur l’apitoiement et l’alarmisme à outrance. Un prix ex aequo partagé avec le film égyptien Haraj ou Maradj de la réalisatrice Nadine Khan. Le Prix de la presse nouvellement introduit cette année a été décerné, quant à lui à Quand Monaliza sourit du réalisateur jordanien Fadi.
G Haddad. Le prix du meilleur documentaire est revenu pour sa part au film de Mehdi Flefel. Le comité de sélection du film documentaire a, dans son allocution de présentation, apporter quelques recommandations en souhaitant que le festival puisse apporter la prochaine fois une meilleure attention à cette section en augmentant le nombre de ses prix ainsi que le montant du prix. Côté court métrage, deux mentions spéciales ont été octroyées, aux films les Fleurs de Tiwilit du Tunisien Wassim Korbi ainsi qu’à l’Algérien Menad M’barek pour son film Iming. Le Grand prix du meilleur court métrage est revenu à l’excellent Les Jours d’avant de Karim Moussaoui (voir l’interview). Evoquant les ateliers de réalisation, le jury court métrage exhortera les organisateurs à l’installation d’un atelier écriture de scénario pour l’édition prochaine, car ce dernier est le socle sur lequel se bâtit le film et sa qualité fait souvent défaut dans les pays arabes. Le prix du meilleur scénario est revenu, quant à lui, au film saoudien Echos de Sameer Arif. Ce dernier raconte l’histoire d’un couple de sourds-muets qui tente d’élever tant bien que mal leurfils qui lui, entend et parle normalement. Le prix de la meilleure interprétation masculine a été décerné à Fathi Hedeoui pour son rôle dans le film tunisien Khamis el achiya de Mohamed Damak. Côté interprétation féminine, le prix a été décerné ex aequo à Yara Abou Haydar du Liban qui joue dans le film Asfouri de Fouad Alaywan et à la Jordanienne Tahani Saloun. Le prix de la meilleure ascension (l’on n’a jamais entendu parler de ce prix Ndlr) à Sea shadow du réalisateur émirati Nawef El Djenahi, qui a connu une évolution notable depuis sa participation avec des courts métrages au Fofa, suivi son premier long métrage jusqu’à son deuxième.
Le Prix spécial du jury est revenu au film marocain Les mécréants de Mohcen Basri. Un regret, un bémol, le long métrage jordanien Line of sight, notre coup de coeur repartira bredouille…*L’Expression-02.10.2013
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*La 7ème édition du festival d’Oran du film arabe
du 23 au 30 septembre 2013
«Une si jeune paix» à la cérémonie d’ouverture
Sept ans après sa fondation, le festival du film arabe d’Oran continue à fonctionner avec seulement deux salles qui, par ailleurs, restent fermées le reste de l’année.
Avec seulement un peu plus d’une dizaine de longs métrages sélectionnés chaque année, en général des productions datées d’une année où même parfois deux, l’événement n’est pas à la hauteur de ses ambitions affichées au départ, mis à part peut être les clairons qu’on sonne à chaque cérémonie d’ouverture.
Trop de monde gravite autour d’un festival qui peine à trouver ses marques avec, à chaque fois, des problèmes techniques qui surgissent et qu’on tente de régler au cas par cas (l’écran de la cinémathèque, les projecteurs vidéos, etc.).
Intervenant lors de la conférence de presse organisée quelques heures avant l’ouverture, Mme Rabéa Moussaoui souligne la difficulté de préparer un tel événement. Les efforts sont louables mais, à défaut d’une base solide, l’organisation semble patiner. La commissaire du festival pense que «le festival gagne en crédibilité» mais il faut sans doute penser dès maintenant au jour où la rente pétrolière ne sera plus là pour intéresser «les privilégiés» et qu’une gestion rationnelle des budgets va imposer d’autres modes de fonctionnement et c’est à ce moment-là qu’on verra qui s’intéresse réellement au cinéma et qui ne sont là que pour profiter de la rente.
On s’est inquiété du manque de publicité autour de cet événement. Les organisateurs s’en défendent mais tout le monde sait que, les entrées étant gratuites et ouvertes au public, un rush sur les deux seules salles fonctionnelles ne fera que créer des problèmes.
Les promesses liées à l’ouverture de salles supplémentaires sont restées lettre morte. Le festival est financé par le ministère de la culture et il a sans doute le droit d’exiger une affectation des salles (détenues par les APC) à son profit avant de lancer des opérations de réhabilitation mais surtout d’équipements pour répondre aux exigences des projections.
Entre les APC, le désormais ex-wali qui a effectivement promis la livraison de deux salles supplémentaire et le ministère de la culture, le dialogue semble manquer. Au final, on se retrouve toujours avec les mêmes problématiques posées à chaque édition.
Le festival c’est avant tout le cinéma et les conditions de projection publique sont beaucoup plus importantes que ce qui se passe dans les coulisses. Cette année le choix du film d’ouverture a été porté sur le film algérien «une si jeune paix» de Jaques Charby réalisé en 1964.*El Watan-23.09.2013
**vidéo: Cinema DZ # Une si jeune paix 1964 #
**Un Toit Une Famille 1982 film entier
*Taxi el Makhfi - Film Algerien (Clandestin) entier
*Carnaval fi Dachra [Film Entier]
*chanson alg: El Hadj M’hamed El Anka – El H’Mam
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L’historique des palmarès du Fofa
Depuis son lancement en 2007, le Festival d’Oran du film arabe (Fofa), dont la 7ème Edition prendra fin lundi en soirée, a permis de mettre en valeur les oeuvres de l’ensemble des participants, tout en décernant, en guise d’encouragement, des récompenses aux plus illustres des réalisateurs, scénaristes, comédiens et autres professionnels du 7ème Art.
Voici la liste des grands lauréats des six premières éditions du Fofa, dont ceux ayant obtenu les prestigieux Ahaggar d’or et Wihr d’or, appellations successives du Grand Prix du Festival.
2007
- Grand prix du meilleur long métrage, ll’Ahaggar d’or: Nouri Bouzid pour Making off (Tunisie)
- Ahaggar d’or (court métrage): Yergui Mohamed pour Houria (Algérie)
Prix d’honneur: Mohamed Baskette pour Le dernier cri (Maroc)
2008
- Ahaggar d’or (long métrage): Abdellatif Abdelhamid (Syrie) pour son film Kharej Ettaghtia (hors champ)
- Ahaggar d’or (court métrage): Clean hands, dirty soap (mains propres, savon sale) du réalisateur égyptien Karim Fanous.
2009
- Ahaggar d’or long métrage): Khaltat Fawzia de Majdi Ahmed (Egypte)
- Ahaggar d’or (court métrage): Goulili (dis-moi) de Sabrina Draoui (Algérie)
2010
- Grand prix long métrage: En-nakhil el jarih (Les Palmiers blessés), coproduction algéro-tunisienne d’Abdellatif Ben Ammar (Tunisie)
- Grand prix (court métrage): ex aequo, Abdennour Zahzah (Algérie) pour Garagouz et Malik Amara (Tunisie) pour Linge sale.
2011
- Wihr d’or (long métrage): Hala Lawain de Nadine Labaki (Liban)
- Wihr d’Or (court métrage): Une vie courte d’Adil El-Fadili (Maroc)
- Premier prix du film documentaire: Dar El-Hadith, histoire d’un lieu culte et de savoir de Saïd Oulmi (Algérie)
2012
- Wihr d’or (long métrage): Khourouj ila nahar (sortir au jour) de Hala Lotfi (Egypte)
- Wihr d’or (court métrage): Al Jazira, d’Amine Sidi Boumediene (Algérie)
- Prix du public (documentaire): Préhistoire de la Tunisie, de Hamdi Ben Ahmed (Tunisie).
*L’Expression-02.10.2013
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La 7ème édition du festival d’Oran du film arabe
La 7ème édition du festival d’Oran du film arabe (FOFA) se tiendra du 23 au 30 septembre 2013, annoncent les organisateurs de la manifestation -important rendez-vous culturel- désormais ancrée dans le paysage culturel local.
Les différentes commissions chargées de la préparation de la manifestation sont à pied d’oeuvre. Sur le site dédié au salon, les organisateurs soulignent que le commission chargée de visionner les films (longs et courts métrages ainsi que les documentaires) a achevé son travail et retenu les oeuvres devant briguer les différents prix du festival. La liste des films en compétition officielle sera rendue publique « prochainement », a-t-on indiqué.
La nouvelle édition portera sur trois catégories, le long et le court métrages ainsi que le film documentaire, nouveauté introduite lors de la précédente édition.
Ces trois catégories sont dotées de plusieurs distinctions dont le grand prix, Le Wihr Eddhahabi (Le lion d’or).
L’année dernière, le grand prix est revenu au long métrage égyptien « Khourouj lil nahar » (Sortir au jour) de hala Loty alors que le prix de la meilleure mise en scène a été attribué à « Yemma » de l’Algérienne Djamila Sahraoui.Dans la catégorie court-métrage, « El Djazira » de l’Algérien Amine Sidi Mohamed a remporté le « Wihr Eddhahabi » alors que le prix spécial du jury est revenu au Marocain Fadhel Chouika pour « La main ».*ENT.dz
**Premiers «rushs» sur le FOFA d’Oran
36 œuvresa retenues, réparties en trois catégories: long métrage, court métrage et film documentaire
La ville d’Oran accueillera du 23 au 30 septembre 2013 la 7e édition du Festival d’Oran du film arabe (Fofa), unique événement de cette ampleur exclusivement consacré aux productions cinématographiques arabes, qui verra cette année la participation de 14 pays.
Placé sous le patronage du ministère de la Culture, le festival est supervisé cette année par l’écrivaine Mme Rabia Moussaoui, commissaire du festival. Événement désormais ancré dans le paysage culturel oranais, le festival a pour objectif de promouvoir et d’encourager l’expression cinématographique de langue arabe, et d’offrir au public algérien l’occasion de découvrir une sélection des films arabes les plus récents, en redynamisant les cinémas et espaces dédiés au 7e art, depuis trop longtemps oubliés des Algériens.
Un total de 36 œuvresa été retenu, réparties en trois catégories: long métrage, court métrage et film documentaire. Neuf prix, symbolisés par les désormais célèbres «Wehr Edhahabi» (Lions d’or) récompenseront les meilleurs. Ils seront attribués par un jury composé de grands noms du domaine, en partie algériens, mais également étrangers. On citera Ahmed Rachedi, président du jury pour les longs métrages, les acteurs Hassan Kechach, Amal Bouchoucha ou encore Marie Jacir, scénariste, réalisatrice et productrice palestinienne et Hatem Ali, rédacteur de la revue Naqd, reconnu pour la pertinence de son jugement.
La participation des productions algériennes est relativement importante dans la catégorie des longs métrages: C’est dans la boîte de Djamil Beloucif et Jour de cendre d’Amar Si Fodil; et celle des courts-métrages: Square Port-Saïd de Faouzi Boudjemai, Les Jours d’avant de Karim Moussaoui, Gandoura blanche d’Akram Zaghba ou encore Vision de Farouk Beloufa. Toutefois, on notera l’absence de compétiteurs nationaux dans la catégorie documentaire.
Par ailleurs, le programme de cette 7e édition du Fofa comprend également une série de conférences et de rencontres avec les artisans du 7e art arabe. La première, intitulée «L’importance des festivals de cinéma dans le développement de l’image», sera animée par Hayet Benkara, Canadienne d’origine algérienne. Le Fofa sera pour elle l’occasion de partager, entre autres, son expérience acquise lors de ses nombreuses collaborations à des festivals d’importance, dont celui de Toronto. Toujours sous la même thématique, d’autres rencontres mettront en lumière la situation de la critique de cinéma dans le monde arabe ou encore l’évolution du langage cinématographique. Abordant des aspects beaucoup plus techniques, les ateliers animés, entre autres, par le scripte Zoé Zurstrassen et le cadreur Noel Very, proposeront aux professionnels et aux festivaliers des rencontres intitulées «Un film, un métier», un moyen d’expliquer les dessous des métiers du cinéma. Le festival organisera un « atelier enfants » animé par des jeunes réalisateurs et supervisé par le comédien Abdelkader Djeriou du théâtre de Sidi-Bel-Abbès, une initiation des plus jeunes à la réalisation de courts-métrages.*mediaterranee.com-dim, 08/09/2013
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*La 6e édition du 15 au 22 décembre 2012.
*La 6e édition du Festival d’Oran du film arabe, dont le coup d’envoi a été donné hier à Oran, se tient dans un contexte particulier qui risque de faire tache d’huile étant donné que le festival est marqué par la «défection» constatée d’illustres films syriens, notamment ceux qui ont été réalisés dans le but de faire allégeance au système politique actuel de la Syrie.
D’autant que les Syriens ont, depuis la première édition, été habitués à se présenter en force dans le festival. Une polémique, basée sur des questionnements intrigants basés sur des lectures aussi bien variées que multiples, est donc lancée par l’ensemble des participants et des journalistes.
Dans leur rencontre avec les journalistes, tenue hier au Théâtre régional Abdelkader-Alloula, les organisateurs du festival, à leur tête les membres du commissariat, ont, tout en tenant à éviter à s’aventurer dans la chose politique, tempéré les ardeurs expliquant que la défection constatée des Syriens ne relève pas de leur responsabilité.
«Des films devant être mis en compétition, n’ont pas été présentés à temps», a affirmé le responsable de la communication du festival, Bouziane Benachour. Ce dernier, qui a bel et bien expliqué que «le comité en charge de présélection a été souverain dans le choix des films à mettre en compétition», a vite fait de se rétracter dans ses déclarations pour affirmer que «plusieurs films ont accusé des retards dans leur montage». «On ne peut pas refuser la participation d’un réalisateur syrien, Mellas, connu pour ses films haut de gamme», a ajouté Bouziane Benachour.
D’autres lacunes ont été soulevées comme l’absence du film Myriam. «Le film n’est pas retiré», a-t-on indiqué avant d’expliquer que «le problème posé est celui du déplacement de son réalisateur».
Sur un autre registre, force est de constater que le nombre de films de courts métrages mis en compétition est dérisoire comparativement aux éditions précédentes. Là encore, les explications ne manquent pas.
La commissaire du festival, Mme Moussaoui Rabéa, a indiqué que «la perspective envisagée est portée sur le choix de films de qualité» ajoutant que «des films, dont la réalisation dépasse deux années, ont été exclus».
Globalement, ce sont 13 films de longs métrages, 14 autres courts métrages et 10 autres films documentaires qui ont été retenus sur les 117 films qui ont été proposés.
Le film réalisé en hommage au martyr, Ahmed Zabana, ne sera pas mis en compétition. Encore une fois, les responsables du commissariat estiment avoir vu juste en prenant une telle mesure étant donné que le long métrage de Saïd Ould Khalifa a été projeté dans les salles de cinéma d’Oran tandis que son producteur, Leith Production, fait partie du comité de présélection.
Le Festival d’Oran revêt une caractéristique exceptionnelle en se singularisant cette année par la tenue de plusieurs activités parallèles.
En plus du cocktail rétrospectif cinématographique sur les 50 années de l’indépendance présenté par le Centre national cinématographique, la 6e édition s’ouvre sur la cause palestinienne, en particulier le militantisme féminin palestinien. Le film est réalisé par Abdessalam Chahada.
Ce n’est pas tout, la 6e édition, qui est placée sous la présidence d’honneur de Bejaoui Ahmed, se veut être une occasion pour honorer plusieurs artistes et hommes de cinéma algériens.
La formation semble constituer l’un des objectifs principaux tant recherchés aussi bien par le ministère de la Culture que par les membres du commissariat. Les organisateurs du Fofa le diront explicitement.
L’expérience fructueuse, instaurée l’année dernière par les frères Traidia est à rééditer cette année. Ces deux derniers assumeront la formation accélérée des jeunes férus du cinéma.
Dans le même chapitre, l’Université d’Oran, par le biais du Centre de recherche anthropologique, le Crasc, se met de la partie en abritant des tables rondes et un colloque dédié exclusivement au 7e art.*L’Expression-16.12.2012.
**Un bateau qui coule
Étrennée le 15 décembre 2012 et clôturée hier (22.12.2012.), il est important de revenir sur cette semaine cahoteuse, avant de connaître et dévoiler le palmarès.
Disons-le franchement, le réputé et prestigieux événement cinématographique de la ville de Zabana a beaucoup perdu de sa superbe et de ses galons, cette année. S’il existait un guide Michelin pour le cinéma, le Fofa 2012 perdrait sûrement des étoiles. Pis encore, il perdrait même son statut de festival, tant les couacs cette année semblent légion. Disons-le franchement, là encore, le Fofa cette année, s’apparente plus à des Journées du film arabe qu’à un festival proprement parlé tant sa dégradation a atteint le seuil de l’intolérable en revêtant une dissonance allant crescendo. Même les Journées du film engagé d’Alger, étrennées cette année dans leur seconde édition, ont pu faire mieux. Honteux pour un festival censé atteindre sa vitesse de croisière. Comme dirait un critique, «en six ans ma fille a appris à parler». Une phrase éloquente, lourde de sens, qui pourrait faire écho au nihilisme vers lequel tend aujourd’hui ce festival censé se hisser au rang avéré des professionnels du cinéma. Force est de constater, avec consternation cette année, le nombre de couacs incalculables qui ont émaillé ce festival qui se réduit, année après année en peau de chagrin. Si la programmation laisse à désirer, trois ou quatre des films de long métrage à peine parviennent à tirer leur épingle du jeu, (Sortir au jour de l’Egyptienne Hala Lotfi, Lema Shouftek de Anne-Marie Jacir, Shooq de Khaled El Hagar et Tanourat Maxi du Libanais Joe Bou Eid et peut-être le syrien Mon dernier ami de Joud Saïd), le reste brille par sa piètre qualité cinématographique. Sujet rarement traité au cinéma, Tora Bora du réalisateur kowetien Walid Al-awadhi est un film qui aurait pu sans doute se hisser au rang d’un chef-d’oeuvre. Hélas, la sauce n’a pas pris.
L’histoire abracadabrantesque est celle de la famille de Tarek qui part à la recherche de son fils, disparu en Afghanistan, avant de découvrir qu’il a été enrôlé dans les rangs des taliban pour servir de jihadiste. Ce dernier, hésitant, n’est pas entièrement «conquis» par leurs «méthodes». Son test de passage échoue. Il crie au visage du chef de l’armée:
«C’est cela le jihad, partir pour tuer des enfants dans une école?» Lors de son périple, la famille de Tarek, qui tente de traverser les frontières pour atteindre Tora Bora, découvre la tyrannie des taliban et les sévices d’Al Qaîda qui prend le père pour un espion. Celle-ci recrute dans ses rangs des hommes du monde entier. Aussi, parmi ces soldats, on peut entendre plusieurs accents, cela va du Marocain, au Kowetien. Aidé par un homme et ce, au détriment de sa vie, le père réussi, on ne sait par quel miracle à atteindre Tora Bora, laissant sa femme derrière lui. Leur grand fils, lui, veut aussi retrouver ses parents. Il retrouve en fait leur traces grâce aux images vidéos d’un reporter palestinien présent sur les lieux, qui finit par mourir. Le fils, Ahmed, est sauvé suite à une attaque par les Patchounes et la famille est récupérée grâce à un hélico affrété par une ONG. Si les scènes de violence sont bien présentes, cela ne suffit pas pour émouvoir.
Le rôle des comédiens n’est pas à la hauteur de leurs personnages. Le scénario semble troué et la mise en scène à la limite du supportable. Hélas, un bon sujet ne fait pas un bon film.
Que dire après de la mauvaise qualité de l’image et les problèmes techniques récurrents qui surviennent en pleine projection, détériorant ainsi la prestation du film auprès du public, quand celui-ci n’est pas là juste pour tuer le temps. Voila que le festival s’achève et la programmation arrive à son terme sans que le festival pipe un mot sur le film Wadja, présent dans le catalogue, mais nulle part dans le planning, encore moins dans les salles.
Le public oranais et nous mêmes, qui étions très enthousiastes pour voir le film de la première réalisatrice saoudienne, Aïfa Al Mansour, repartiront bredouilles, et frustrés donc, après avoir essuyé déjà pas mal de déceptions, tant au niveau de l’organisation, que de la programmation.
Qui est en fait le directeur artistique du festival? Personne, et tout le monde à la fois. Une absence flagrante d’artistes a été remarquée aussi. Pourquoi à chaque fois qu’un film nous plait, son réalisateur n’est pas là? La guerre des Festivals arabes dont le timing chevauche à une semaine près, remet en cause la nécessité de réévaluation de ce festival qui se doit d’être à la hauteur de l’exigence et de l’émulation dont font preuve ses voisins dans les pays arabes à l’instar de Dubaï, Le Caire, Abou Dhabi ou encore Marrakech.
L’image de ce festival en péril, a atteint le fond. Les invités arabes ne sont pas dupes et préfèrent aller là où le mot cinéma a un sens résolument professionnel et concurrentiel, là où les industries de la production se battent pour glaner des millions et faire des rencontres avec des gens susceptibles de leur vendre aussi leur films ou produire leur scénario. Disons-le, le Fofa est à cent millions d’année lumière des festivals. Pourtant, il avait bien commencé, mais aujourd’hui tout cela part en fumée. Pourquoi donc ce déclin alors que l’Algérie ne connaît, elle, aucune «révolution»? Le Fofa devrait peut-être prendre exemple sur son voisin tunisien qui vient de prouver avec fierté et dignité que le cinéma n’est pas mort et doit continuer et persister malgré tout. Bien que les JCC aient été marquées cette année par de nombreuses défaillances organisationnelles, la programmation, elle, n’a jamais été aussi riche et les dizaines de salles de projection munies pour les plus importantes d’entre elles du DCP, ont continué à faire le plein, du matin au soir, jusqu’à minuit passé! A Tunis, les gens se battent pour aller voir des films. Il ont l’embarras du choix. Si la commissaire du Fofa n’est pas à la hauteur de ses espérances qu’elle cède la place à d’autres personnes plus compétentes ou bien qu’elle s’entoure de celles-ci.*L’Expression-23.12.2012.
** Bouziane Benachour, chargé de communication du Festival:
« Il y a une hostilité contre le Festival d’Oran »
La veille de la clôture du Festival du film arabe d’Oran, le chargé de communication, Bouziane Benachour, est allé au charbon et a animé à l’hôtel Royal, une conférence de presse pour faire le bilan de la manifestation et surtout répondre aux nombreuses critiques (pas toujours positives) formulés par la presse durant le festival. Dès le départ, Benachour a tenu à mettre l’accent sur les difficultés rencontrées dans la mise en place de cette manifestation, notamment l’absence de certains films et invités programmés pour ce festival. Il a affirmé, notamment que deux films ne sont pas arrivés l’un en compétition, l’autre hors compétition, précisant que cette défection n’a influé nullement sur la tenue du festival. S’agissant des invités arabes dont certains étaient prévus dans le jury, le responsable de Com du Fofa, a indiqué que cette défection est due, notamment à des problèmes de visa et de billet d’avion. S’agissant de la comédienne syrienne Dima, qui était prévue dans le jury court métrage et qui se retrouve dans le jury long métrage, le chargé de Com du Fofa, a indiqué que c’était juste un problème de communication entre la direction du festival et la comédienne syrienne.
Aït Oumeziane qui a repris la parole pour préciser que même si le jury court métrage était composé de quatre personnes, le président du jury a toujours une voix supplémentaire dans le vote final. Tout en reconnaissant les insuffisances dans ce contexte, il reconnaît que le Festival a tenu ses promesses et que la majorité des films a été projetée dans des conditions appropriées.
Concernant la défection du directeur artistique, Yacine Laloui, Bouziane a affirmé que ce dernier n’a ni démissionné ni quitté le festival, mais qu’il était occupé à faire la promotion de son film. Il a ajouté que le travail de Yacine Laloui a été fait avant avec la sélection des films, précisant que 117 films ont été visionnés en compagnie de Mohamed Bensalah, Karim Aït Oumeziane et la directrice du Crasc, Nouria Remoun.
S’agissant de la défection d’Ahmed Bedjaoui cité par une certaine presse, Aït Oumeziane a été catégorique, Ahmed Bedjaoui est parti pour des raisons privées et il a tenu à lancer le festival avec Mme Moussaoui. Il ajouté que M.Bedjaoui, qui est une personnalité de cinéma très sollicitée n’a pas assisté à l’ouverture des Journées du film engagé en raison d’un décès dans la famille. Répondant aux critiques sur la qualité thématique des films sélectionnés, Bouziane Benachour et Aït Oumeziane ont indiqué que les films retenus ont été tous sélectionnés dans d’importants festivals et qu’il n’est pas toujours facile de satisfaire le goût des journalistes algériens. Interrogé sur le recul du festival par rapport aux éditions antérieures, Bouziane Benachour a incombé ces retards et ce recul à la wilaya, qui n’a pas soutenu le Fofa dans la préparation des salles. «La wilaya nous a imposés de restaurer les salles sur le budget du festival.» Sans les nommer, le chargé de communication a déclaré haut et fort:
«Il y a une hostilité contre le Festival d’Oran».
Enfin, s’agissant du budget du Festival et du chiffre faramineux de 32 milliards de centimes évoqué par la presse oranaise, Benachour a refusé de donner un chiffre net, précisant seulement que le chiffre est inférieur de beaucoup au chiffre colporté. Même si cette conférence de presse n’a pas répondu à toutes les questions des journalistes, elle a permis tout de même de lever le voile sur certaines insuffisances des organisateurs et surtout écarté les rumeurs qui ont longtemps été attribuées à ce RDV cinématographique.*L’Expression-23.12.2012.
**Boualem Abdelhafid, jeune réalisateur de plusieurs chefs-d’oeuvre cinématographiques,
un électron libre qui exprime sans fioritures
« Le cinéma est un métier »
Connu pour être un électron libre qui exprime, sans fioritures, le fond de sa pensée, Boualem Abdelhafid, ce jeune réalisateur de plusieurs chefs-d’oeuvre cinématographiques dont le film dédié à la ville d’Oran et ses sites historiques disparus, revient sur le cinéma et le Festival d’Oran du film arabe.
L’Expression: Quelle appréciation apportez-vous sur la 6e édition du festival tenue dans des conditions dénoncées par les Oranais et tous les férus de cinéma?
Boualem Abdelhafid: Ce n’est pas nouveau. Le problème réside dans le fait qu’au lieu de s’améliorer, ça empire. Normalement, chaque édition devrait être légèrement meilleure que la précédente. Là on voit le contraire, où se situent les difficultés? Au niveau organisationnel? Au niveau du choix des films? Il faut mettre le point sur le problème. On voit que les mêmes erreurs se répètent. Le trait saillant de ce festival est, qu’à chaque édition, on a l’impression que ça a été fait dans l’improvisation. Si c’est le cas, il faut y mettre un terme.
Certains sont allés jusqu’à dire qu’Oran n’est pas prête à abriter un festival d’une telle envergure? Est-ce vrai?
Moi, je dirais est-ce que l’Algérie est réellement prête ou encore, est-ce que les conditions existent pour que l’Algérie tienne de véritables festivals d’envergure internationale étant donné qu’on sait qu’il n’y a plus de cinéma en Algérie? Car le festival devrait être un événement qui booste le cinéma, la création, qui encourage la création locale en permettant aux réalisateurs locaux, scénaristes et à tout ce monde qui gravite autour du cinéma de connaître et d’échanger des expériences, d’apprendre comment ça se passe ailleurs. Chez nous, le cinéma n’existe pas depuis les années 1970, il faut le dire. Dans ce cas, les festivals qui coûtent des budgets faramineux, à part la renommée de l’image d’une ville comme Oran qui le mérite bien, un festival est fait pour être une vitrine du cinéma local. En participant avec nos propres films pour nous faire connaître au niveau international, permettre à nos réalisateurs des échanges d’expériences fructueuses avec les autres réalisateurs de par le monde, permettre de créer des ateliers de formation pour l’écriture scénographique. On sait très bien qu’il y a des lacunes au niveau de l’écriture scénaristique. Puisque tous ces éléments n’existent pas, à quoi sert le festival? Du moment que les salles de cinéma n’existent plus. A Oran, il y avait 39 salles, il y en a une seule, la Cinémathèque, qui fonctionne à longueur d’année. Il n’y a plus une salle qui fonctionne. Je trouve que c’est une aberration qu’Oran prétende vouloir se hisser à un niveau international en organisant ce festival alors qu’il n’y a aucune salle de cinéma qui projette des films à longueur d’année. On projette quelques films pendant une semaine ensuite on ferme les salles, au revoir et à l’année prochaine. J’ai entendu dire que le matériel de projection au niveau du cinéma Maghreb a été loué. Celui du Colysée a été acquis, mais on ne l’utilise pas, c’est aberrant.
Quelle est votre appréciation, vous qui avez la chance de suivre le festival depuis sa première édition? Quelles sont les transformations que connaît annuellement le festival?
Peut-être que je me trompe, j’ai l’impression que le festival d’Oran est tombé dans la banalité, la routine. Il a beaucoup perdu de son aura, de son prestige et de son envergure qu’il avait lors des deux ou trois premières éditions. On a l’impression qu’il est devenu une corvée obligatoire que les organisateurs s’empressent d’expédier, pressés qu’ils sont de retourner à leurs occupations culturelles beaucoup moins casse-tête. Il est devenu comme une autre activité culturelle ordinaire telle la waâda. Comme je l’ai dit tout à l’heure, il n’y a pas eu d’amélioration par rapport aux premières éditions. Sur le plan organisationnel, les trois premières éditions étaient faites en grande pompe, on avait l’impression que c’était un festival de grande envergure. A mon avis, il s’agit là d’un festival de dimension locale où sont invités des réalisateurs internationaux.
Est-ce que qu’on peut situer les raisons de ce déclin?
Franchement, en tant qu’Oranais et cinéphile, je ne suis pas dans le secret des dieux. Je ne sais pas où se situe le problème. Est-ce que c’est le choix des hommes? On sait très bien que les premières éditions, c’était Hamraoui avec son charisme et son réseau de connaissances dans le monde culturel arabe. Il a pu donner une aura à ce festival. Ensuite, ce dernier est tombé dans la banalité, donnant l’impression qu’il s’agit d’un événement local. Il faut rendre hommage à certains membres du comité organisationnel qui se démènent et travaillent avec les moyens du bord. Je sais que ce n’est pas facile. Maintenant, pourquoi on sent cette différence d’envergure entre les éditions précédentes et les trois dernières, il faut poser cette question aux organisateurs, peut-être au ministère de la Culture.
On constate qu’il y a un engouement. Que faut-il faire pour drainer cette masse et la réorienter vers le cinéma, question de l’habituer au cinéma?
Je trouve que c’est un miracle de voir le public, surtout les jeunes qui viennent, suivent, apprécient les films et critiquent après la projection. Je connais des gens qui sont âgés de 40 ans et qui n’ont jamais mis les pieds dans une salle de cinéma pour la simple raison que les salles sont fermées. Oran, je ne dirais pas à l’instar d’autres villes, a une particularité par rapport à d’autres wilayas et d’autres villes, a une culture cinématographique et un public cinéphile. Elle a été l’embryon de plusieurs associations, des clubs de cinéma et cinéclubs.
Il y a toujours eu un dynamisme sur le plan cinématographique et activités cinéphiles. Donc, il y a un public. Maintenant, comment faire pour que le public renoue avec les salles obscures. Il faut rouvrir les salles. Pourquoi ces salles sont restées fermées?
Pour des raisons obscures! Elles. Pour les rouvrir, il faut trancher d’abord la question de leur appartenance. Si elles reviennent à la mairie, est-ce que la loi permet à cette dernière de jouer le rôle de l’exploitant? On sait que le cinéma est tout un métier, il faut des gens de métier pour les gérer. On connaît très bien la catastrophe causée par la politique de l’octroi des salles des cinéma aux privés. Plusieurs de ces dernières ont été détournées de leur vocation initiale puisque transformées en salles des fêtes, sandwicherie, taxiphone et cybercafé. On a hérité d’un patrimoine colonial composé de 39 salles, le Régent est le plus beau cinéma du Monde arabe et d’Afrique. Il faut repenser politiquement ce pan de la culture et de la politique cinématographique. Je crois que le ministère de la Culture a fait une tentative de projet de loi quant à la récupération des salles, mais il y a eu des oppositions de la part des APC. Peut-être qu’en exploitant les salles, la mairie peut gagner des sous, c’est de bonne guerre. Mais, est-ce que les mairies, qui continuent dans leur résistance, sont capables de gérer les salles? Si elles sont incapables, il faut trancher la question au niveau national, pas seulement à Oran. Il faut qu’il y ait une politique claire qui permet de faire de la distribution.
Le problème de la formation est toujours posé. Est-ce qu’on peut gérer les salles sans moyens humains qualifiés?
Eh bien voilà, il faut une vraie politique. Qu’est-ce qu’une salle de cinéma? Quelle est sa fonction? Est-ce qu’on a formé des projectionnistes et des exploitants? Le distributeur doit être expérimenté.
Ceci dit, nous devons attendre de longues années pour qu’on puisse voir le cinéma sortir de sa léthargie!
Cela dépasse le Festival d’Oran. Il s’agit d’une volonté politique de la part des décideurs du secteur de la culture et des décideurs politiques tout court. Il faut savoir ce qu’on veut, où veut-on aller, ce qu’on veut faire pour pouvoir décider d’une politique claire et efficace, aussi bien sur le plan culturel que sur le plan cinématographique.
Comment voyez-vous Oran après ce festival?
Elle retombera dans sa léthargie, dans un certain farniente. Dommage! Le festival pourrait être le bon déclencheur de la fréquentation des salles. *L’Expression-23.12.2012.
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**Une semaine à l’interieur du festival international du film Arabe d’Oran
Des étincelles de lumière dans le froid de décembre
Jeudi 16 décembre
Il pleut à Alger et il neige sur les hauteurs. L’avion d’Air Algérie en partance vers Oran est retardé. Aucune explication. La compagnie publique continue de mépriser ses clients. Au lieu de 11h 15, l’ATR décolle vers 15 h. La reconnaissance des bagages se fait sous la pluie. Et comme le personnel de l’aéroport d’Alger a un grand « respect » pour les passagers, les valises et les cabas sont complètement mouillés.
A l’arrivée à Oran, les hôtesses d’accueil de GL Events, une compagnie de service française, chargée par le commissariat du Festival international du film d’Oran (FIFAO) de s’occuper de tous les aspects pratiques de la manifestation, préparent les badges pour les journalistes. A plusieurs niveaux, GL Events s’est avéré défaillante avec un personnel qui manque de respect surtout vis-à-vis des journalistes. A l’hôtel Sheraton, les journalistes de la presse locale attendent des badges et le programme. La cérémonie d’ouverture se déroule à la Salle El Maghreb, entièrement rénovée. A charge aux autorités locales de maintenir la salle ouverte, comme d’Essaada ou d’El Feth, pour la projection de films. Chafiaa Boudraa se met à genoux pour saluer le public alors que la comédienne koweitienne Hayat El Fahd s’est excusée de ne pouvoir faire le déplacement à Oran. Les deux filles du regretté Larbi Zekkal reçoivent l’hommage rendu à leur père. Le wali d’Oran Abdelmalek Boudiaf s’illustre par son absence. Ce responsable « local » aime-t-il la culture ? Nous n’avons pas de réponse.
Vendredi 17 décembre
Le jeune tunisien Amine Chihoub fuit le débat engagé à la cinémathèque d’Oran, une salle bien tenue, sur son court métrage « Obsession » et sur les autres films projetés à la faveur de la compétition officielle. La palestinienne Areen Omari impressionne avec « Awal Dars » (Première leçon). Le film raconte l’histoire de Selma qui quitte Al Qods pour Paris. Là, elle s’interroge : « D’où viens-je ? ». La diaspora palestinienne se pose probablement la même question. La jeune cinéaste explique toute la difficulté de prendre des images dans les rues d’Al Qods, loin des regards de l’armée israélienne. Le soir, le long métrage marocain, « Les oubliés de l’histoire », de Hassan Bendjelloun suscite une petite polémique sur des scènes osées. Mais comment évoquer la traite des blanches et la prostitution sans montrer des scènes chaudes ? Cela suffit à des commentateurs « inspirés » pour détecter des « scènes pornographiques » dans un film d’un rare courage. Une « pornographie » fruit d’une imagination fertile. « C’est une fiction documentaire », explique le cinéaste qui, à la fin, sera primé pour le meilleur scénario du FIFAO. Ambigüi mais intelligent, « Qurantina », le long métrage de l’irakien Oday Rasheed provoque moins de commentaires. Le jeune réalisateur nous apprend plus tard qu’un mouvement naissant du septième art irakien se prépare à étonner la sphère artistique arabe.
Samedi 18 décembre
La presse locale commence sa « guerre » contre le festival. Un acharnement incompréhensible alors qu’Oran gagne toujours en visibilité à travers pareille festivité. « Les organisateurs ont marginalisé la presse locale », nous dit un journaliste. Aucun parmi les journaux locaux n’a réservé des espaces à cette manifestation culturelle d’importance internationale. La radio locale, engluée dans le discours moralisateur, a également ignoré, d’une certaine manière, le FIFAO. Des écrits de presse inventent « une intoxication alimentaire » au festival. Cela devient une blague. La capricieuse actrice syrienne Suzanne Nedjemeddine commence à alimenter la chronique du festival. Membre du jury longs métrages, elle exige à voir les films en DVD dans sa chambre du luxueux hôtel Royal. Une drôle d’attitude. Elle prétexte le froid qui règne dans la salle El Maghreb. Le froid est une vérité, mais le « justificatif » est ridicule. Suzanne Nedjemeddine pousse le mépris jusqu’à quitter le festival avant la proclamation des résultats de la compétition officielle. Le règne Hamraoui Habib Chawki (HHC) a laissé des traces noires. HHC, aidé par cette curieuse « boite » de Maghreb films, a réduit le FIFAO à un cérémonial de people, avec limousines blanches, roses rouges et baisers à tout va…Difficile de s’en sortir et de reprendre la dimension réelle du festival.
Dimanche 19 novembre
Débat sur l’état de la critique du cinéma dans le monde arabe. Le tunisien Mahrez Karoui, un ancien du mouvement des ciné-clubs tunisiens et rédacteur à Africine.org, a remarqué que des questions sont posées partout sur l’utilité de la critique à l’ère de l’internet, des blogs et de facebook. « Le film n’a plus besoin de critique pour se faire connaître », relève-t-il. Le libyen Salim Ramdane abonde dans le même sens soulignant que le film réussit sans critique. « La critique du cinéma est marginalisée dans les journaux », relève le syrien Ali Alaqabani. Le soir une carte blanche est offerte au festival d’Abu Dhabi pour projeter des courts métrages nouveaux. « La mutation numérique a permis à plusieurs jeunes cinéastes d’émerger et de s’exprimer », explique le cinéaste tunisien Ibrahim Letaïf, président du jury courts métrages. Il est appuyé dans son travail par l’algérien Allal Yahiaoui, l’un des plus grands directeurs photo dans le monde arabe. Un homme modeste qui doit être reconnu à sa juste valeur. Une grande valeur. L’équipe du festival lui souhaite un joyeux anniversaire pour ses 67 ans.
Lundi 20 décembre
Le cinéaste irakien Oday Rasheed garde à peine ses larmes après la projection de « Chetti Ya denni » (Que vienne la pluie) du libanais de Bahij Hojeij qui revient sur le phénomène des disparus de la guerre civile dans ce pays. Le romancier Rachid Boudjedra, président du jury longs métrages, est toujours hésitant. Il n’est pas très convaincu par le film émirati, « Thaoub ecchams » (les habits du soleil), une légende sur l’amour et le regard hautain de la société sur les êtres faibles. Le réalisateur bahreini Amar Al Kouhadji remarque qu’une nouvelle génération de cinéastes prépare le terrain au nouveau cinéma dans les pays du Golfe. Malgré leurs richesses, les Etats du Golfe n’accordent pas beaucoup de soutiens financiers au septième art. Le rôle de la musique dans le cinéma fait l’objet d’une conférence avec la présence, entre autres, de deux noms connus dans le domaine, le syrien Radwan Nasri et le tunisien Rabie El Zammouri. « Avec le budget de n’importe quel film européen consacré à la musique, on peut faire dix films dans le monde arabe », remarque Radwan Nasri.
Mardi 21 décembre
Mustapha Orif, commissaire du FIFAO, et Nabila Rezaïg, responsable de la section longs métrages, sont honorés par Samir Abou Dhikra, président de l’Union des producteurs de télévision arabes. Abou Dhikra remarqué que le festival d’Oran est le seul à s’intéresser exclusivement au cinéma arabe. L’actrice libyenne Khadouja Sabri invite les critiques à s’intéresser plus au cinéma maghrébin. « Le dernier passager », le court métrage du jeune algérien Mounès Khammar, est apprécié par la plupart des présents. Autant que « Garagouz » de l’autre algérien Abdelnour Zahzah ou « Rouge pâle » de l’égyptien Mohamed Hammad. Seul « Garagouz » sera primé avec l’Ahaggar d’or. Un prix mérité tant la démarche poétique et humaine de Zahzah dans ce film est saisissante.
Mercerdi 22 décembre
L’étoile montante du nouveau cinéma égyptien Khaled Abol Naga est le VIP qui attire tous les photographes et les reporters en quête de « scoop ». Le public afflue vers salle El Maghreb. Tout le monde est courant que la star est à Oran et que l’excellent film « Microphone » fait déjà sensation dans le monde arabe même s’il n’est pas encore sorti dans les salles. « Il y a un nouveau langage dans le cinéma en Egypte. Le cinéma indépendant veut avoir sa place », explique la crique égyptienne Safaa Al Leithi. Le film de l’algérien Mohamed Soudani, « Taxiphone » déçoit les présents. C’est tout juste une carte postale parfumée à l’eau de rose sur le Sud algérien. Une tentative faible d’évoquer le dialogue Nord-Sud et le rapport Noir-Blanc. Dans le brouhaha d’un dîner debout organisé dans le hall de la salle El Maghreb essaie, avec difficulté, de donner un aperçu sur sa démarche artistique. Les scènes chaudes, bien inutiles dans le film, vident la salle. « Taxiphone » n’est pas destiné aux algériens ni pour le monde arabe, c’est évident. Dommage pour Mohamed Soudani qui a un talent indiscutable à faire du cinéma.
Jeudi 23 décembre
Un vent fort souffle sur Oran. Les rues sont bondées un jour ouvrable. C’est, parait-il, une caractéristique de la ville. Les jeunes offrent à la vente les arcades de la rue Ben M’hidi, un DVD, fatalement piraté, du dernier film de Messaoud Laïb, « Hasni, la dernière chanson », produit dans le cadre de Alger, capitale de la culture arabe. Un film qui n’a pas encore fait la tournée dans les salles. Le DVD est un succès, pas forcémenet le film. Il est reste que la ressemblance entre le jeune comédien Farid Rahal et Hasni est saisissante. A la cinémathèque d’Oran, une salle bien tenue, le public du FIFAO découvre le documentaire « Gaza, strophe » de Samir Abdallah et de Khéridine Mabrouk. Les deux réalisateurs sont entrés à Ghaza au lendemain de l’arrêt de l’attaque israélienne en janvier 2009. Et ce soir, c’est la cérémonie de clôture du FIFAO. La soirée est simple. Les deux extraits d’un petit reportage sur le déroulement de la manifestation sont faibles. « Palmiers blessés » du tunisien Abdelatif Benamar est sacré meilleur film avec l’Ahaggar d’or. « Sincèrement j’aurais voulu donner le prix à « Qurantina « , mais le jury a eu le dernier mot », nous confie Rachid Boudjedra. Il défend son choix pour les prix d’interprétation masculine et féminine pour « Essaha », le film musical de Dahmane Ouzid. Tout le monde s’attendait à ce que l’égyptien Khaled Abol Naga ou le petit irakien Yassir Taleeb de « Ibnou Babel », le long métrage de Mohamed Al Daradji, soit primé avec ce prix. Dommage.
Vendredi 24 décembre
Tout le monde commente le résultat prononcé la veille et sur les déclarations de Khalida Toumi, ministre de la Culture, lors d’une rencontre avec la presse, à la salle El Maghreb. « Croyez-vous que je peux dire quelque chose alors que Rachid Boudjedra était président du jury ? », s’est-elle interrogée. Elle annonce que le prochain FIFAO aura lieu en juillet 2011 et ne sera donc plus coïncé entres les festivals de Marrakech, Le Caire et Dubai. Il aura lieu au Centre des conventions d’Oran situé dans la sortie Est de la capitale de l’ouest. Enfin, ce centre de conventions va servir à « quelque chose » après la faste de Khelilien du GNL 16 (rencontre sur le gaz naturel liquifié) en avril 2010. Reste un problème : est-il judicieux d’éloigner le Festival d’Oran de la population, du centre ville, de la rue Larbi Ben Mhidi El Maghreb… ? (El Watan-28.12.2010.)
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** Mémoire exhumée
Le festival a présenté deux films d’une haute facture, où la quête de la vérité est primordiale.
Le film projeté dans l’après-midi est intitulé Que vienne la pluie du réalisateur Bahdji Hojeij. Le film met en scène la rencontre de deux destins qui sont amenés à se croiser. Ramez a été kidnappé durant la guerre civile au Liban au milieu des années 1980. Il est libéré 20 ans après. Sa femme tente, tant bien que mal, de s’occuper de son foyer et de ses deux enfants: un jeune garçon désoeuvré qui passe ses nuits dehors et une jeune musicienne qui espère gagner une bourse pour pouvoir partir à Paris compléter sa formation de violoncelliste. Ramez fait la rencontre, dans des circonstances dramatiques, de Zeïneb dont le mari, Khalil, a été kidnappé à la même époque. Leur sort tragique va les unir pour partager une relation étrange. Ce film parvient à être crédible grâce au travail de documentation du cinéaste qui a déjà signé plusieurs documentaires. Le film a un fil conducteur: une femme ayant perdu son enfant kidnappé à l’âge de 13 ans. C’est la première femme libanaise ayant fait l’objet de ce genre de crime au Liban dans les années 1980. Le film s’ouvre sur sa lettre dactylographiée, envoyée à un journal, dans laquelle elle raconte son drame jusqu’à son suicide. Ce film met en scène un Liban fragile, un peu perdu, cristallisé par des personnages mélancoliques, qui perdent parfois pied. Si les enfants de Ramez sont les adjuvants du film, il n’en demeure pas moins des clés essentiels pour sonder le Liban d’aujourd’hui. Pour le réalisateur Bahdji Hojeij, Que vienne la pluie est un travail sur la mémoire. Il ne s’agit pas de parler de la guerre seulement, mais de voir les traces qu’elle a laissées sur la génération d’aujourd’hui. C’est un regard sur le Beyrouth d’aujourd’hui. «Le cinéma s’inspire du réel pour en faire une matière de composition», dira-t-il. Et de faire remarquer: «La femme qui a perdu son fils à l’âge de 13 ans, représente un peu la conscience du film, la partie documentaire du film. Beyrouth garde intactes à l’intérieur d’elle-même des blessures ouvertes.» Si d’aucuns reprochent au réalisateur le manque d’accentuation politique, il se défendra en faisant remarquer que cet aspect politique est bel et bien présent, sous-jacent, c’est-à-dire dans le hors champ. «Mon film est basé sur l’acceptation et les à-côtés, reflète aussi la vie des jeunes qui grandissent sans père.» Aussi, c’est le social qui mène vers le politique, bien entendu. Sans cela, ce ne serait pas un film. Dans un autre registre encore plus poignant, est le film irakien Fils de Babylone de Mohamed Al-Daradji. Nous sommes en Irak de l’année 2003. Le régime de Saddam Hussein est tombé depuis trois semaines. Dans le nord de l’Irak, Ahmed, garçon dégourdi de 12 ans part avec sa grand-mère à la recherche de son père qui a été arrêté par la Garde républicaine de Saddam Hussein à la fin de la guerre du Golfe, il y a douze ans. Il s’appelle Ibrahim et était musicien. Son fils se lancera dans un long voyage avec sa grand-mère, le ney (flûte de roseau) de son père entre les mains. De Nassiriya, à Baghdad pour finir à Babylone, le film décrit la souffrance et la déchéance des familles kurdes décimées par la main dictatoriale de Saddem Hussein. Sur la route, nos deux personnages font la connaissance de Moussa, un ancien assassin de kurdes repenti qui essaie de les aider dans leur désespérante quête. En somme, trois noms bibliques dans l’Irak des guerres et des sacrifices. Plans panoramiques balayant l’Irak avec sa pauvreté et misère, tombeaux collectifs à ciel ouvert et pleurs des mères en détresse, le film donne à voir un Irak comme un personnage à part.
Contrairement à certains qui y verraient une dénigration ou réquisitoire contre la politique de Saddam Hussein, ce qui n’est pas tout à fait faux, est d’abord une plaidoirie pour la vie, l’espoir et surtout pour la paix. Pas étonnant qu’il ait reçu 20 prix et ait participé dans plus de 60 festivals de par le monde. Pour les nostalgique de Saddam et frileux à toute vérité qui fait mal, le réalisateur dira qu’il est un cinéaste indépendant et ne fait partie d’aucune organisation politique que l’aurait poussé à critiquer le régime de Saddam. (L’Expression-22.12.2010.)
**«Nous offrons une vitrine aux cinémas arabes»
Il a été honoré hier à l’hôtel Sheraton d’Oran par Ibhrahim Abou Dekra, président du conseil d’administration des producteurs audiovisuels arabes. Un prix d’honneur octroyé pour le Festival du film arabe qui, a-t-on affirmé, «se distingue par sa qualité de festival qui fait la promotion de l’identité arabe en exclusivité, contrairement aux autres festivals dans le monde qui mettent le cinéma arabe dans une section à part. C’est un festival qui porte en lui cette spécificité tout en veillant à la préservation de la culture des pays arabes dans un sens d’échange et de partage», a souligné l’orateur, M.Abou Dekra. Cette récompense est la seconde après celle de Hamraoui Habib Chawki, lequel a été honoré l’an dernier en tant qu’homme des médias à la valeur sûre. Aux côtés de M.Orif, la directrice artistique de la section long métrage et membre actif au sein du Fifao, Mme Nabila Rezaïg a également été honorée. Une pause, le temps de sonder les tenants et aboutissants de ce festival en compagnie de son commissaire.
L’Expression: M. Orif, vous êtes le nouveau commissaire du Festival international du film, un mot sur cette nouvelle édition qui, nous semble-t-il, a changé de configuration.
Mustapha Orif: Il n’y a pas réellement une nouvelle démarche, il y a un festival qui a connu trois éditions, celle-ci nous donne l’occasion de réaffirmer la continuité de ce festival qui commence à être connu. Le monde du cinéma commence à comprendre qu’il y a un festival à Oran qui s’intéresse plus spécifiquement au cinéma arabe et que c’est une opportunité pour les cinéastes arabes de montrer leur travail et les producteurs, bien sûr. C’est en même temps une édition qui nous permet de réfléchir à ce que j’appellerai un nouveau format.
Evidement, les grandes lignes de ce nouveau format n’ont pas été arrêtées. Elles l’ont été par le ministère de la Culture qui est à l’origine de ce festival, c’est lui qui valide les orientations, donc l’idée c’est un peu réfléchir à ce festival et faire en sorte qu’il soit une vitrine du cinéma, ce que j’appelle des cinémas arabes, car il y a plusieurs formes d’expression dans le monde. Il s’agit de montrer ces diversités. On est en train de voir quelle est la formule la plus adéquate.Pourquoi avoir donné carte blanche au cinéma du Golfe?
C’est un choix, car on voulait montrer ce cinéma qu’on n’a pas eu l’occasion de montrer lors des précédentes éditions. Je trouve que c’est un choix judicieux, cela nous permet de montrer qu’il y a dans ces pays-là de plus en plus de productions, donc plus de créativité, cela se voit dans le domaine des arts plastiques, avec les musées, les foires d’art, les différents événements qui ont eu lieu dans ces pays-là, c’est important pour nous de montrer, dans le domaine du cinéma, qu’il y a quelque chose qui se faisait.
N’est-il pas trop d’endosser une double casquette, celle de directeur de l’Aarc, celle de commissaire du Festival du film arabe et producteur exécutif de film et, en tant que commissaire. Comment vivez-vous ce statut?
Oh oui! C’est un surcroît de travail, mais en fait l’agence a été créée pour développer, à la fois la production de la culture algérienne à l’étranger et accueillir les cultures du monde. Là, dans ce festival, c’est ce que nous faisons. Nous montrons la culture cinématographique du monde arabe.
Cette année, nous avons constaté la faible participation égyptienne. Est-ce un choix calculé? Voulu?
Non, pas du tout, c’est une conjoncture. Nous avons invité beaucoup de cinéastes et des personnalités artistiques qui ont répondu, d’autres pas. On fait avec, nous sommes en train de traverser une situation très particulière avec l’Egypte, il faut la prendre telle quelle, à savoir que c’est un pays avec lequel nous avons des relations anciennes, très proches, il n’y a aucune raison de se focaliser là-dessus. Je pense qu’avec le temps, les choses vont s’améliorer et on aura une plus grande présence égyptienne je suppose, en Algérie, comme une grande présence algérienne en Egypte.
Cette année le festival est peut-être mal tombé, en plein hiver et puis il est concurrencé par les autres festivals, notamment ceux de Marrakech et de Dubaï. Est-ce la raison pour laquelle il n’y a pas beaucoup d’invités cette année?
C’est pour cela que je vous ai dit que cette édition est pour nous l’occasion de réaffirmer le fait qu’il y a un Festival du cinéma arabe à Oran. Nous l’avons fait exceptionnellement pour l’année 2010 en décembre. Quand je vous disais au début de l’interview que nous réfléchissions à un nouveau format, on ne pense pas seulement en termes d’identité, mais on pense à arrêter une date définitive afin de l’inscrire dans la durée en terme de rendez-vous.
Là, nous pensons sûrement le préparer pour le mois de juillet prochain, nous allons certainement tenir le pari. Cela dit, je vous signale que la proximité du mois de juillet avec le mois de Ramadhan est un point problématique. Pas pour nous, car beaucoup de gens dans le Monde arabe sont ailleurs. Beaucoup ne peuvent pas forcément venir pendant le mois de Ramadhan, parce que c’est un mois où les gens sont plus tournés vers le jeûne et tout ce qui va avec, donc ce n’est pas très bien indiqué de faire un festival. On réfléchit vraiment à comment l’inscrire définitivement dans le calendrier.
Chaque année au Festival du film arabe d’Oran se tenait justement la réunion des directeurs des Festivals arabes pour organiser ce fameux calendrier, sauf cette édition, pourquoi?
Cela n’a pas eu lieu parce qu’il y a eu le Festival de Marrakech, celui du Caire, celui de Dubaï aussi. Je pense que l’année prochaine on va reprendre ça et établir des relations avec ces différents festivals et essayer de coordonner toutes nos actions et faire en sorte que tous ces festivals soient complémentaires et tous disponibles pour pouvoir assurer la promotion du cinéma, en général, et du cinéma arabe en particulier
Certains ont relevé une certaine désorganisation lors de cette édition. Que répondez-vous à cela?
Je dis que ce festival a été organisé au cours du dernier trimestre de 2010. Ce n’était pas évident parce que beaucoup de gens étaient engagés, soit dans le cadre de tournages, soit dans d’autres festivals. Nous avions mesuré le risque dès le départ. Nous savions qu’il allait y avoir des problèmes de présence massive des cinéastes et cette mauvaise organisation, comme vous dites, ou cette absence d’organisation, est due peut-être en partie à cela.
Le film Hors-la-loi a été projeté lors de la soirée d’ouverture, le 16 décembre dernier, sans le réalisateur. La sortie du film aux USA a eu lieu le 8 décembre. Pourquoi n’est-il pas venu alors à Oran?
Bouchareb était absent, car il est à Los Angeles. Le film était sélectionné pour concourir aux Oscars et donc il est sorti le 8 décembre là-bas et Rachid Bouchareb y était pour présenter son film de manière officielle sous la bannière algérienne. Il ne pouvait pas être là. Le 8 décembre est une date officielle à partir de laquelle il doit être constamment présent pour présenter le film à différentes instances qui votent dans le cadre des Oscars. (l’Expression-22.12.2010.)
***Débat sur la critique de cinéma dans le monde arabe
La frontière poreuse entre l’analyse et la complaisance
L’état de la critique du cinéma dans le monde arabe a été débattu, dimanche, à la Cinémathèque d’Oran, en marge du quatrième Festival international du film arabe d’Oran (FIFAO).
Oran-
De l’envoyé spécial d’El Watan
Ali Al Aqabani de Syrie, Khalil Damoun du Maroc, Safaâ Al Leithi d’Egypte, Mahrez Al Karoui de Tunisie et Ramdan Salim de Libye ont, lors d’un débat modéré par Nabil Hadji, analysé la situation actuelle de la critique du septième art, sont revenus sur les différentes définitions de cette discipline et ont regretté l’absence d’une organisation commune aux critiques arabes.
En Tunisie, au Maroc et en Egypte, des associations existent déjà. L’association égyptienne active depuis 1972.
«Elle fait découvrir les cinémas du monde entier et aide à la formation de jeunes», a précisé Safaâ Al Leithi. Yousri Nasrallah, devenu cinéaste, Khaïri Bechara, Sayed Saïd et Mohamed Hamad ont été des animateurs de cette association. «En Egypte, les critiques plaident pour un cinéma diversifié, non dominant», a-t-il déclaré.
Il y a, selon elle, des différences à faire entre un critique de cinéma qui analyse tous les aspects d’un film et un journaliste qui écrit sur le cinéma. Khalil Damoun a estimé qu’aucun festival de cinéma ne peut se tenir sans la présence de critiques.
Ceux-ci sont présents dans les débats, mais aussi dans les jurys. «Au Maroc, on décerne chaque année un prix pour la meilleure critique. C’est un signe de changement dans la relation entre le septième art et la critique, une question déjà réglée en Europe», a-t-il dit. Au Maghreb, la critique a été, selon lui, développée par les ciné-clubs à partir des années 1970. Il a regretté l’absence d’un institut qui forme à la critique du cinéma dans cette région, contrairement à l’Egypte, où un institut assure des cours de critique artistique.
«Au Maghreb, nous avons deux références en matière de criti- que : l’Egypte et la France », a-t-il indiqué, soulignant l’importance de la revue française Les cahiers du cinéma comme étant une référence. Khalil Damoun, qui anime une association du septième art à Tanger, a annoncé que le Maroc produit annuellement une quinzaine de longs métrages, soit trois fois plus que l’Algérie.
Safaâ Al Leithi a regretté la faiblesse du lectorat des rares revues spécialisées dans le cinéma, qui paraissent dans le monde arabe. «Aussi, la question souvent posée, est de savoir quand cette revue s’arrêtera mais pas comment elle va continuer ?», a-t-elle ironisé.
Situation qui, d’après elle, a amené les critiques à publier leurs textes dans des blogs ou des sites internet. «Le critique pense qu’il est préférable d’utiliser ce moyen d’expression, car il arrive à intéresser un lectorat plus large et à avoir les réactions plus rapidement», a-t-il signalé. Les présents se sont interrogés sur la capacité des critiques à influencer les cinéphiles. Mahrez Al Karoui a plaidé pour que les critiques sortent de leur tour de verre et usent de termes simplifiés pour que le lecteur comprenne ce qu’ils écrivent.
«Mais, il est important d’élever quel que peu le niveau. Il y a une telle ignorance par rapport à l’image dans le monde arabe qu’il est nécessaire de faire un travail pédagogique», a-t-il expliqué. Il a regretté l’absence de cours sur l’image dans les établissements scolaires. Selon lui, la question sur l’utilité de la critique, dans un monde dominé par Internet et par les nouveaux supports de l’image, est sérieusement posée. «Les producteurs n’attendent plus la critique pour faire la promotion d’un
film», a-t-il dit. Il a observé que la subjectivité a toujours accompagné les critiques. Ali Al Aqabani a relevé que les journalistes sont éparpillés dans leur travail. «Ils écrivent sur le cinéma, sur le football et sur d’autres choses. Certains concentrent leur attention sur les actrices ou les réalisateurs mais pas sur les aspects esthétiques et artistiques d’un film», a-t-il déclaré. Il a plaidé pour que les libertés du cinéaste, du spectateur et du critique soient respectées.
Les critiques doivent, selon Salim Ramadan, écrire sur tous les genres du septième art sans se contenter de cinéma d’auteurs. Il a relevé que les critiques arabes se désintéressent de la production cinématographique dans le monde arabe. «Ils préfèrent s’intéresser aux films produits en Occident. Et quand ils écrivent surs les films arabes, ils le font souvent avec complaisance», a-t-il observé. (El Watan-28.12.2010.)
**La mécanique de la peur
Les humains partagent la Terre avec les djinns. Cela, on nous le dit depuis notre plus jeune âge. On ne voit pas les djinns, mais tout le monde en parle. Le cinéaste et scénariste qatari Khalifa Al Muraïkhi a fait mieux.
Dans Aqarib El Saâ (Les aiguilles de la montre), projeté en compétition officielle au quatrième Festival international du film d’Oran (FIFAO), il a donné un visage à Adssan, le chef des djinns, avec un visage bleu et des yeux rouges. Adssan prend possession des cœurs de Antaj, Selmane et Djawhar, trois pêcheurs qui l’ont sollicité pour apprendre à jouer le Fjiri, un cérémonial musical, plus asiatique qu’oriental, dans lequel la percussion se mélange à la voix. Un art, développé par les pêcheurs du Golfe persique depuis des siècles. La demande paraît simple.
Les trois pêcheurs auraient pu demander à être riches, par exemple. Adssan appose sur le dos de chacun un dessin qui ressemble étrangement à un signe maçonnique. Ils lui doivent donc obéissance sous peine de vengeance. Saâd, fils adoptif de Antaj, découvre plus tard que son père se rend régulièrement aux ruines à côté du village, là où la communauté des êtres en feu a élu domicile. Saâd s’éprend de Jeana, djinn elle aussi, mais celle-ci paraît moins maléfique que les autres. Elle va donc l’aider à sauver son père. Titulaire d’un magister en réalisation de l’université Chapman de Los Angeles Khalifa Al Muraïkhi, scénariste, critique de cinéma et auteur de courts métrages, signe avec Aqarib El Saâ, son premier long métrage. Il a puisé son œuvre dans le patrimoine culturel de la région du Golfe, fortement lié à la mer et à ses secrets.
L’œuvre, presque inclassable, ne paraît pas aboutie puisque les effets spéciaux ne sont pas assez développés. Cependant, l’idée du film est intéressante, car Khalifa Al Muraïkhi a voulu s’exprimer par la métaphore, simple mais efficace. Après tout, qui gouverne le monde, les djinn ou les humains ? Les deux ? Des êtres pourtant intelligents et bien éduqués ont fait subir à d’autres êtres, plus faibles, toutes sortes d’humiliations et d’oppressions.Il n’y a qu’à voir la carte géographique. Ici la guerre, là-bas les conflits interethniques, plus loin la course aux richesses et, bien loin encore, des manipulations à tous les niveaux. Des manipulations qui pourraient même échapper à la vigilance des djinns ! Le tout est traîné par la machine de la peur. Une machine froide et puissante qui puise son énergie dans le sang des humains et dans leur…docilité. (El Watan-28.12.2010.)
***Gaza-strophe ou le jour d’après
de Samir Abdellah et Kheireddine Mabrouk
Aujourd’hui, 27 décembre, les habitants de Ghaza se rappellent qu’il y a deux ans, l’aviation israélienne a commencé le bombardement de la région dans la fameuse opération dite de «Plomb durci».
L’attaque a duré trois semaines et s’est arrêtée, comme par hasard, à la veille de l’investiture de Barack Obama, président des Etats-Unis. L’Egyptien Samir Abdallah et l’Algérien Kheireddine Mabrouk sont entrés, avec leurs caméras, le 20 janvier 2009, au lendemain de l’arrêt de l’offensive israélienne qui a fait plus de 2400 morts et des milliers de blessés et de sans-abri. Les décombres étaient encore fumants et les blessures béantes lorsque les deux documentaristes ont rejoint une ville en pleurs. Gaza- Strophe, le jour d’après, projeté en version longue jeudi 23 décembre à la Cinémathèque d’Oran, montre la réalité crue. Basé sur des témoignages parfois poignants des Ghazaouis, le documentaire raconte l’ampleur de la catastrophe humaine. Appuyés par des activistes palestiniens des droits humains, dont Awad Alia, dit Joker, Samir Abdallah et Kheireddine Mabrouk sont allés à Zeitoun, Beit Lahhia, l’axe de Philadelphie (ou Saleheddine) et Al Maazqa.
Là, un père a perdu ses deux filles de 2 et 7 ans ; plus loin, deux octogénaires ont été assassinés à bout portant, plus loin encore, une fillette a été carbonisée puis livrée au chien. «Ils ont tué les humains, détruit les maisons, arraché les arbres et tiré sur les oiseaux», raconte un habitant de Hai Zeitoun. Ce quartier a connu l’horreur dans la nuit du 4 janvier 2009 avec le massacre d’une trentaine des membres de la famille Samouni, bilan confirmé par Amnesty International. Parmi les victimes, figurent neuf enfants et sept femmes. Les deux réalisateurs ont fait parler des riverains qui reviennent, certains avec peine, sur cette tuerie. Dans ce quartier, des oliviers et des palmiers ont été déracinés. Samir
Abdallah et Kheireddine Mabrouk se sont parfois appuyés sur les images tournées par des amateurs dans la chaleur de l’événement, où l’on voit par exemple les souffrances des civils touchés par les bombes phosphoriques. «J’ai trouvé du phosphore par terre et je l’ai enfoui. Dès qu’il est en contact avec l’air, il brûle», se souvient un jeune sauveteur. Les coupures électriques, le manque d’eau et de nourriture sont évoqués par les survivants des bombardements de l’hiver 2009. «Tout ce que vous voyez provient des tunnels», témoigne un marchand. Il s’agit des tunnels construits sous le passage de Rafha, entre Ghaza et l’Egypte, et qui permet aux Ghazaouis d’avoir quelques produits pour continuer à vivre.
Selon le rapport Goldstone, du nom du juge désigné par l’ONU pour enquêter sur la catastrophe de Ghaza, l’armée israélienne a violé plusieurs conventions internationales, dont celles relatives à l’interdiction de tuer délibérément des civils désarmés. Kheireddine
Mabrouk a expliqué, lors du débat qui a suivi la projection, que les Ghazaouis trouvent beaucoup de difficultés à reconstruire leurs maisons. «Israël continue d’interdire l’entrée des produits tels que le ciment ou les engrais à Ghaza. Les gens tentent de refaire leurs maisons avec les débris», a-t-il dit, soulignant que la communauté internationale «appuie» le siège contre Ghaza. D’après lui, la guerre se poursuit à Ghaza avec les bombardements sporadiques des frégates israéliennes au large de Ghaza. «Les pêcheurs ne peuvent pas aller en mer et les paysans ne peuvent s’approcher de la frontière avec Israël», a-t-il noté. Il a observé que les Ghazaouis se sentent abandonnés par le reste du monde. «A Ghaza, nous étions abasourdis par l’ampleur des dégâts. Les Palestiniens, qui étaient assis sur les ruines de leurs maisons et qui avaient perdu des membres de leurs familles nous consolaient», a-t-il confié.
Samir
Abdallah a noté que Ghaza a des millions de défenseurs dans le monde entier qui se mobilisent à chaque fois pour elle. «Cela donne la force aux Palestiniens de résister», a-t-il relevé. Il a noté que les Européens, contrairement aux Arabes, n’ont pas beaucoup vu les images de l’attaque contre Ghaza. «Et, aujourd’hui, des experts nous disent que nous avons récolté des images historiques. Le film est on line et disponible gratuitement sur notre site. Ce n’est pas un projet commercial. Il est important que le documentaire soit vu par le plus grand nombre de personnes», a déclaré Kheireddine Mabrouk. Selon Samir Abdallah, les chaînes de télévision ont montré des morceaux de la guerre. «L’histoire n’a pas été racontée dans sa globalité et dans sa complexité», a-t-il dit. Selon lui, la clef du problème palestinien se trouve dans le monde arabe et pas chez les Occidentaux.
Diffusé en France, en version courte, par la chaîne publique France Ô, et présenté en avant-première à Dubaï à la mi-décembre, Gaza-Strophe, le jour d’après sera projeté aujourd’hui à la Cinémathèque d’Alger. Ce documentaire a obtenu plusieurs distinctions, dont le prix Ahmed Attia pour le dialogue des cultures (Medimed) et le Grand prix France Télévision du meilleur documentaire au Festival international du documentaire et reportage méditerranéen de Marseille. (El Watan-27.12.2010.)
**MUSIQUE ET CINÉMA, THÈME D’UNE CONFÉRENCE
Silence et mélodie sur images
Quatre intervenants, notamment de Tunisie, de Syrie et d’Algérie, ont donné leur point de vue sur la question.
Si le cinéma est un tout, la musique fait partie intégrante de cet ensemble, elle l’étaie, le souligne et bien souvent, vient sublimer en amont des images pour exprimer par les notes, et le rythme du film, le pouls des personnages et l’évolution des situations. Pour en savoir plus, le Festival du film arabe à organisé avant-hier à la cinémathèque d’Oran, une conférence portant, à juste titre, sur le rapport étroit qu’entretient la musique avec le cinéma. Pour en parler, quatre invités et non des moindres, donneront, chacun selon sa propre perception des choses et expérience, son avis sur la question. Pour le Syrien Redouane Nasri, la musique de films dans les pays arabes est de moindre importance, car dit-il «la musique d’un film en Europe coûte l’équivalent d’une dizaine de feuilletons en Syrie par exemple. Dans les pays arabes, elle est considérée comme un bouche-trou. «On lui demande juste de remplir le vide. Parfois elle est là pour combler le mauvais son» et de déplorer le fait qu’elle ne soit pas distribuée sur le marché. Un peu poétique comme présentation, l’intervenant dira que «la musique est une âme qui vit en nous. Elle est parfois ce silence pénétrant, car l’homme possède sa propre mélodie intérieure».
Pour sa part, le Tunisien Rabie Zemmouri, qui a signé la musique du film l’Envers du miroir de Nadia Cherabi, fera d’abord un bref historique de la naissance de la musique de cinéma en remontant notamment, à l’époque gréco-romaine, tout en évoquant les pièces de théâtre de Shakespeare qui devait utiliser de la musique dans ses pièces. Pour notre Tunisien, la musique est apparue dans les tableaux chorégraphiques avant d’être appliquée aux images cinématographiques. «La musique est un art de distantiation, elle doit exprimer les sentiments, elle doit nous aider à faire travailler notre imaginaire, à la hauteur de la poésie, c’est ce qui fait sa valeur.» Abordant, quant à lui, ce domaine qu’il connaît bien pour avoir signé plus de 60 musiques de films, Safy Boutella dira être arrivé à la musique de films, car il aimait d’abord le cinéma, c’est pourquoi il s’est dirigé au tout début vers cette branche qui lui a permis de côtoyer de grands cinéastes algériens. «La musique de film a contribué à enrichir mon répertoire. C’est un art appliqué au cinéma, elle dynamise mon inspiration. J’aimerai reprendre mon travail de compositeur de musique de films pour mon pays». Safy Boutella, qui vient de signer la musique du film La Cinquième corde de Selma Bargach (pas encore sorti) sur la musique andalouse notamment, soulignera, lors du débat, son envie de voir se multiplier les créateurs et compositeurs en Algérie. «Cela ne me fait pas plaisir d’être le meilleur, seul, l’on est meilleur uniquement quand on est plusieurs…» Soulignant l’absence de formation dans ce domaine, il fera remarquer, dépité, que son projet de créer une école de musique en Algérie date depuis six ans et que son dossier doit se trimballer de la Présidence au ministère de la Culture et vice versa, en vain. «Cela veut dire qu’on ne veut pas voir les jeunes Algériens heureux», conclut-il. Enfin, la dernière intervention a été celle du compositeur algérien et commissaire du fameux Festival de chaâbi qui évoquera la vie et l’oeuvre du grand compositeur, feu Ahmed Malek, disparu en 2007, auquel on doit notamment la musique du très populaire long métrage Les Aventures de l’inspecteur Tahar. (L’Expression-22.12.2010.)
**Les Arabes et la guerre des festivals
Au lendemain des attaques du 11 septembre aux Etats-Unis, le Monde arabe était plus assimilé au terrorisme ou encore aux pétrodollars qu’au cinéma.Après les télévisions satellitaires, les Arabes tentent d’améliorer leur image par le cinéma. Pour le seul mois de décembre, quatre festivals internationaux ont été organisés dans quatre importantes métropoles arabes: Le Caire du 30 novembre au 9 décembre, Marrakech du 3 au 11 décembre, Dubaï du 12 au 19 décembre et Oran du 16 au 23 décembre. Pour ces villes et surtout ces pays organisateurs, l’objectif premier c’est d’attirer le plus de stars et de films internationaux et surtout donner une image d’un pays arabe ouvert au multiculturalisme et au monde moderne surtout après les attentats du 11 septembre 2001. Car, depuis cette date, le Monde arabe était plus assimilé au terrorisme islamiste, au conservatisme religieux ou encore aux pétrodollars qu’au cinéma ou aux paillettes de stars.
L’organisation d’un festival international était l’occasion d’afficher une bonne santé sécuritaire et surtout de donner une image d’un pays accueillant et ouvert aux cultures des autres. Au départ, seule l’Egypte, berceau du cinéma arabe et de la culture musulmane, était considérée comme un pays producteur de cinéma, avait échappé à cette vision. Mais l’Egypte qui produisait plus de 50 films par an n’avait aucune vision ou ancrage international.Alger, Marrakech et DiCaprio
Le cinéma égyptien était quasiment absent des festivals internationaux occidentaux. Seul Youssef Chahine arrivait à placer ses films en Europe, essentiellement grâce à des soutiens français. Ainsi, malgré sa grandeur et sa paternité du cinéma arabe, l’Egypte était cinématographiquement isolée sur le plan régional arabe, puisque les pays tels que la Syrie, l’Irak, la Jordanie et le Liban, étaient dans les années 1980, hostiles à une hégémonie du cinéma égyptien, encourageant leurs productions locales au nom de la protection de l’identité cinématographique locale. Les films égyptiens, en majorité des films comiques et sociaux, étaient plus concentrés dans les pays arabes, principalement dans les pays les plus conservateurs du Golfe comme le Koweït, l’Arabie Saoudite et le Bahreïn, car en raison de l’absence de salles de cinéma dans ces pays, les films égyptiens étaient très vendus en vidéo.
C’est en visitant le Festival de Berlin en 1975, que l’éminent critique et archéologue égyptien, Kamal El Mallakh, a eu l’idée d’organiser un festival international du film au Caire.
L’Egypte voulait ainsi sortir de la scène arabe en ouvrant davantage son festival du Caire créé en 1976 sur l’Occident. C’est ainsi que l’Egypte s’est ouverte non seulement au cinéma arabe mais surtout au cinéma anglais, au cinéma français et quelque tendance au cinéma américain. Car Youssef Chahine qui était le parrain du Festival du Caire et qui avait étudié le cinéma aux Etats-Unis, avait été hostile à une forte présence américaine et surtout hollywoodienne au Festival du Caire. «Il faut garder son identité culturelle arabe», ne cessait-il pas de répéter. Suite aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, qui bouleverseront l’image du Monde arabe à l’Occident, certains pays arabes comme le Maroc, l’Algérie et Emirats arabes unis, décidèrent de lancer un festival de cinéma qui rapprochera le monde arabe du monde occidental. Ces festivals n’étaient plus une affaire de ministre de la Culture ou d’organisateur indépendant, mais plus tôt d’une haute autorité allant jusqu’au roi et au président du pays organisateur. C’est ainsi que le roi du Maroc Mohammed VI, s’inspirant d’un festival organisé à Alger en 2000, décida en septembre 2001, quelques jours après les attentats des Twin Towers, de lancer le Festival international de Marrakech, à l’aide d’organisateurs privés français, qui n’ont pas hésité de dépêcher en charters de luxe, des stars hollywoodiennes, tels que Sean Connery, Martin Scorsese ou Leonardo DiCaprio, pour parrainer le festival mais pour offrir une image sécurisante d’un pays loin de la terreur terroriste qui menace le monde et encourageant surtout sa première source de revenus, le tourisme. En 2004, Les Émirats arabes unis, pays qui ne possède ni de cinéma ni d’expérience dans le 7e art, lance le Festival international de Dubaï, sous l’égide du gouverneur de la ville, Mohammed ben Rachid Al Maktoum, en important le savoir-faire des Anglais et des Indiens dans l’organisation de festivals. La nouvelle cité de l’Orient déroule alors le tapis rouge pour les stars comme l’Anglais Bob Geldof, américaines telles George Clooney, Morgan Freeman, Danny Glover, Tim Roth ou encore Beau Garret, installant une concurrence dans l’organisation et le standing entre Dubaï et Marrakech.
L’Algérie qui a été très touchée par le terrorisme, n’avait pas organisé de manifestations cinématographiques internationales, depuis le Festival de Annaba en 1993.70 Egyptiens par charter à Oran
Il faillait donc impérativement organiser un festival international qui offrirait à l’Algérie cette image d’un pays sécurisé et accueillant. Le Festival de Dubaï est le premier à avoir été organisé dans la région du Golfe, avant d’être suivi par Abou Dhabi en 2007 et Doha en 2009. Au total, 157 films de 57 pays ont été présentés cette année. Les Emiratis et les Qataris qui n’ont pas de cinéma, marchent sur les plates-bandes des Egyptiens (Oum dounia) qui ont programmé pour le la 34e édition du Festival international du film du Caire avec 135 films représentant 69 pays, dont 12 arabes.
En Algérie, il faillait attendre le mois de juillet 2007, pour voir l’Algérie revenir au concert des nations, organisatrice de festivals de cinéma international. C’est le tout-puissant patron de l’Entv de l’époque, Hamraoui Habib Chawki, qui a eu l’idée de lancer le Festival du film arabe d’Oran, profitant de son expérience dans l’organisation des Fennecs d’or de l’audiovisuel algérien et surtout en copiant les expériences de la Biennale de Paris et du Festival du Caire. HHC, qui eut l’idée de délocaliser l’événement vers la capitale de l’Ouest, avait placé son nouveau-né sous l’égide du Président Bouteflika. Il avait obtenu de ce dernier un soutien de taille quand il rendit visite au festival au troisième jour de la manifestation à l’occasion d’une visite de travail à Oran. Cette visite protocolaire, qui était importante sur le plan médiatique, avait donné un cachet international à un festival arabe «parqué» à Oran. Surtout que cette première édition a failli être annulée, suite aux attentats du 11 avril à Alger qui a visé deux hauts lieux du pouvoir de l’Etat, le Palais du gouvernement et le Conseil constitutionnel. Suite à cet attentat, plusieurs stars arabes ont décliné l’invitation de HHC. Ce dernier avait réussi à réunir le monde du cinéma maghrébin aux gens de la télévision égyptienne, le tout associé aux vedettes et à la nouvelle vague du cinéma algérien. Plus de 200 invités, dont 70 Egyptiens, se seront déplacés en charter à Oran.
Le Festival arabe d’Oran, grâce à la médiatisation des chaînes satellitaires arabes telles qu’Al Arabiya, MBC, Dubaï TV ou Koweït TV, l’image de l’Algérie a été rehaussée sur le plan culturel et cinématographique international et surtout arabe. En mettant les moyens sur la logistique, HHC a réussi à faire du Festival d’Oran, un rendez-vous important du cinéma dans la région arabe, concurrençant même le festival de Carthage et celui de Marrakech.
La récupération du Festival d’Oran par Mustapha Orif et le ministère de la Culture, est intervenue dans un contexte particulier de tension entre l’Egypte et l’Algérie, réduisant la délégation égyptienne de 70 à 3 participants. L’absence d’importants médias arabes qui accompagnent souvent les stars comme la journaliste Boussy de MBC qui suit au pas les stars égyptiennes, a réduit les chances de réussite de l’édition 2010.
Le Festival d’Oran se portera mieux en 2011, avec l’apport des Egyptiens, et d’autres pays invités comme l’Inde ou l’Europe qui apportent un succès retentissant aux festivals internationaux organisés par les pays arabes. (L’Expression-22.12.2010.)
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*Qui va succéder à Hamraoui Habib Chawki …
La manifestation est annoncée pour le mois de juillet 2010, sur la version du site français du ministère de la Culture, et du 12 au 19 octobre 2010 sur le site en arabe.
Qui présidera le Festival international du film arabe 2010? C’est la question que se posent tous les artistes algériens et même arabes, à la suite du départ de Hamraoui Habib Chawki, nommé depuis ambassadeur d’Algérie en Roumanie. Deux entités publiques se disputent pour le moment la direction de ce Festival qui a redonné à l’Algérie sa place dans le domaine du cinéma arabe: le ministère de la Culture et la Télévision nationale. Certaines personnes influentes de la télévision et même certains membres de la fondation Le Fennec d’or, proche de HHC, souhaitent que le DG de l’Entv, Abdelakder Leulmi, soit placé comme président du Festival. Le nom de Nacéra Abbas a été avancé. Cette dernière qui occupe le poste de directrice du Festival Djamila, n’a pas encore donné suite. De son côté, le ministère de la Culture, qui a accompagné le Festival du film arabe d’Oran depuis sa création, souhaite le garder sous sa tutelle. Devant l’absence de communication officielle à ce sujet, c’est le site Internet du ministère de la Culture qui alimente la rumeur et la polémique. En effet, la semaine passée, le nom de Ahmed Bedjaoui a été annoncé comme commissaire du Festival du film arabe d’Oran. Une information qui a été très vite démentie par le concerné, qui a demandé que son nom soit supprimé du site du ministère.
Depuis, la case du nom du directeur du Festival du film d’Oran est restée étrangement vide. Alors que la manifestation est annoncée pour le mois de juillet 2010, sur la version du site en français, elle est inscrite du 12 au 19 octobre 2010 sur le site en arabe. C’est à ne rien comprendre. D’autres sources ont révélé que c’est Mustapha Ourif, le directeur de l’ARC (l’Agence pour le rayonnement culturel) qui sera chargé du Festival du film arabe d’Oran. Ce dernier qui n’a pas démenti l’information, affirme qu’il n’a reçu aucun document officiel dans ce sens, de la part de la ministre de la Culture. Et si c’est le cas, qui dirigera après l’ARC, qui est appelée à piloter plusieurs événements importants, notamment à Tlemcen en 2011? Quoi qu’il en soit, l’avenir du Festival du film arabe d’Oran est menacé. Car pour lancer l’appel à la participation à ce festival et préparer l’organisation de l’événement, il faut au moins six mois, or il nous reste à peine quatre mois avant le mois de juillet. De plus, Hamraoui Habib Chawki, qui reste soumis à un droit de réserve, en tant que diplomate, ne peut pas s’exprimer sur ce sujet. Mais rien ne lui interdit de présider à titre honorifique le poste de président du Festival du film arabe surtout qu’il sera en vacances. Changer de président du festival, c’est repartir à zéro. Or, HHC a réussi en l’espace de trois éditions à installer son festival dans le giron des grands festivals du cinéma arabe et même à concurrencer le festival du Caire, celui de Carthage et se placer parmi les grands rendez-vous du cinéma arabe comme Dubaï et Marrakech.
Avec sa diplomatie, sa communication et sa notoriété, HHC est devenu une personnalité incontournable du cinéma et de l’audiovisuel algérien dans le monde arabe. Il a réussi à capitaliser un important potentiel de sympathie, de respect et de notoriété, associant aussi bien les artistes du monde arabe que les artistes du monde francophone. Il sera presque impossible de le remplacer ou de le dépasser. Alors que les stars égyptiennes sont quasiment exclues du Festival du film arabe d’Oran, l’absence de HHC ou l’arrêt du Festival d’Oran, sera accueilli comme une victoire culturelle de l’Égypte sur l’Algérie. (L’Expression-13.03.2010.)
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* Oran.. le 26 juin 2008-Le 2ème Festival international du film arabe a été ouvert jeudi soir, 26 juin 2008, au Théatre régional Abdelkader Alloula d’Oran, dans une ambiance de liesses, en présence d’une foule nombreuse et enthousiaste qui s’est amassée sur la place du 1er novembre 1954, pour suivre le défilé des stars (près de 150 artistes invités de plusieurs pays) venus fouler le tapis rouge et monter les marches du bel édifice du théatre oranais, devant les objectifs des caméras et des photographes, et au rythme du karkabou, du baroud et de la fantasia. Un écran géant a été installé sur la place du 1er novembre pour permettre aux citoyens de suivre en plein air, les projections programmées au cours de cette manifestation culturelle. La cérémonie d’ouverture transmise en direct sur les trois chaines de télévision algérienne, a été marquée par une somptueuse chorégraphie targuie, exécutée magnifiquement par le ballet national de danse, fortement applaudi par les invités. Un vibrant hommage a été rendu au défunt et regretté Mustapha El Akkad, le réalisateur du célèbre film “Errissala”.. au chahid Ali Maàchi, artiste algérien assassiné le 8 juin 1958 à Tiaret par les sbires du colonialisme français, au chahid Ahmed Zabana, le premier martyre guillotiné pendant la guerre de libération nationale. Une pensée particulière a été adressée au cinéaste égyptien Youssef Chahine, actuellement malade, dans le coma, à la suite d’une hémorragie cérébrale. La cérémonie s’est poursuivie avec la présentation des membres du jury, pour les films courts-métrages, présidé par le réalisateur tunisien Abdellatif Ben Ammar, épaulé par le réalisateur libanais George M.Nasser , l’Algérienne Fatma-Zohra Zammoum, et pour les films long-métrages, présidé par l’artiste et comédien syrien Dourid Laham, en compagnie de l’actrice égyptienne, Ilham Chahine, de l’Algérienne Bahia Rachdi, de Claudia Marachabian du Liban, Mohamed Maftah du Maroc, Messaoud Amrallah Al Ali des Emitats arabes et Erfane Rachid d’Irak. Une projection rétrospective du cinéma algérien a été présentée par la suite, des séquences de films “La Bataille d’Alger”, “Hassane Terro”, Le vent des Aurès, Les Années de braises, Cheikh Bouamama, Nahla, Omar Guetlatou, Les vacances de l’inspecteur Tahar, Bab El Oued City, Le clandestin et autres.. Au cours de la soirée, quatre personnalités du cinéma arabe ont été honorés, il s’agit de la grande actrice Mouna Ouassef (qui a joué le role de Hind dans “Errissala”) elle a déclaré notamment avoir attrapé le virus de l’héroine et du courage des Algériens, en citant Djamila Bouhired et en récitant une partie de l’hymne national avec beaucoup d’émotion. Le second hommage est revenu à l’Egyptien Mahmoud Abdelaziz, celui qui a incarné le role principal dans “Raàfat El Haggan”. Puis ce fut le tour au réalisateur algérien Ahmed Rachdi qui est en train de terminer le montage de son nouveau film “Ben Boulaid”. Enfin, un dernier hommage a été rendu à titre posthume, au réalisateur du film “Errissala”, Mustapha El Akkad, en présence de sa soeur Leila El Akkad qui a remercié l’Algérie pour cette initiative. La soirée a été cloturée par une danse féminine “tindi”, originaire de l’Ahaggar dans le sud algérien, danse exécutée brillamment par le ballet de l’Office national de la culture et de l’information. En parallèle des projections de films dans différentes salles de la ville d’Oran, des conférences-débats sont organisées pendant le festival qui sera cloturé par la remise des prix , le 3 juillet prochain. -(montage photos..L’Echo d’Oran)
échos du festival
* L’acteur algérien Sid Ali Kouirat s’est plié aimablement à des séances photos avec les journalistes et le publis présent dans le cadre du festival international du film arabe. Interrogé sur cette manifestation culturelle, il a déclaré..” C’est merveilleux”. Notons que l’Ahaggar d’or sera décerné à Sid Ali Kouirat qui a marqué par son talent l’histoire du cinéma algérien.
* Le ministre de l’Information et de la Communication, Abderrachid Boukerzaza a déclaré à Oran que le festival va donner un autre souffle au cinéma algérien.
* Avec son humour habituel, le comédien syrien Doreid Laham, en parlant d’El Akkad, a dit que celui-ci aimait beaucoup ses amis, les fètes de mariage et autres convivialités.. il acceptait toutes les invitations de ses proches et ses amis. et d’ajouter..” pour la cérémonie du mariage de mon fils, j’ai envoyé pour la forme, une carte d’invitation à El Akkad qui était à Los Angeles, alors que le mariage allait avoir lieu à Damas. Au fond de moi, j’étais sùr qu’il n’allait pas venir, surtout qu’entre les deux villes, il y a 17 heures de vol. La veille du mariage, il m’appelle pour me dire qu’il était arrivé. je lui dit: où? Il me répond: ici à Damas pour assister au mariage de ton fils. Alors je lui ai dit, en plaisantant..qu’il va me causer un problème.. parce que je n’ai pas prévu de place pour lui et je ne sais pas où le mettre, car j’étais sùr qu’il n’allait pas venir.
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