Le costume nuptial tlemcénien
**Le costume nuptial tlemcenien classé patrimoine culturel de l’humanité
L’Algérie s’est félicitée de l’inscription mercredi 05.12.2012, par l’Unesco du costume nuptial de Tlemcen (extrême-ouest de l’Algérie) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, à la faveur de la 7e session du Comité ad-hoc qui se tient au siège de l’agence onusienne à Paris.
« Je puis vous assurer que (cette) inscription va stimuler la perpétuation de ces rites rituels et surtout encourager l’artisanat et les savoir-faire qui leur sont liés », a indiqué la ministre de la Culture, Khalida Toumi, dans un message lu en son nom à l’Unesco, au terme de cette classification, par le directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), Slimane Hachi.
Pour la ministre, c’est là « l’engagement de l’Etat algérien et celui des communautés intéressé par l’élément » inscrit par l’Unesco.
» Les artisans, les artistes, les maîtres du sens, les officiants aux rituels, les femmes, les familles et la population de Tlemcen et de sa région ont pleinement conscience de l’importance de cette inscription à laquelle ils ont oeuvré depuis au moins trois ans », a-t-elle affirmé.
Au-delà de cette région, a signalé encore la ministre, cette décision encourage l’ensemble des régions de l’Algérie qui ont « su préserver et perpétuer un artisanat et des rites cérémoniels millénaires issus du socle Amazigh et enrichis par le génie de ces populations et dont l’aboutissement est cette synthèse cohérente d’une tradition vivante que traduisent de manière éclatante les expressions culturelles liées à l’élément » inscrit par l’Unesco.
Mme Toumi a enfin rappelé que cette inscription est d’autant plus heureuse qu’elle se rapporte à un élément (costume nuptial) qui a bénéficié des efforts déployés par l’Algérie à l’occasion de l’organisation durant toute l’année 2011 de la manifestation culturelle internationale « Tlemcen, capitale de la culture islamique » pendant laquelle tous les éléments des pays islamiques classés sur les listes du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ont été exposés et publiés.
Le costume nuptial tlemcenien est le second bien immatériel algérien à être classé patrimoine culturel de l’humanité. En 2008, le comité ad-hoc de l’Unesco avait inscrit l’Ahalil dans le même chapitre. L’Ahalil, exprimé par des chants folkloriques typiques à la région de Timimoun (Sud), est une fête d’origine zénète célébrant la naissance du prophète de l’islam et marquant l’attachement de la population à la tradition. *APS-05.12.2012.
Le mariage tlemcenien est l’un des plus féerique et des plus beaux
*Le mariage tlemcenien est l’un des plus féerique et des plus beaux. Tout est fait pour que la mariée soit la plus belle possible.
Il faut savoir que le trousseau de la jeune fille se prépare tout au long de la vie, à la naissance jusqu’au moment où elle quittera son domicile familial. Cela permet d’acheter de belles choses à son enfant et comme un mariage arrive quand on ne s’y attend pas, il faut mieux être prête le plus tôt possible. Dans le trousseau, on trouve de tout, en passant par le salon (el adéfa), les sous vêtements, la vaisselle, le maquillage, et les tenues de soirées traditionnelles qui seront achetées au dernier moment par rapport au reste sachant que la mode change rapidement.
Le mariage dure trois jours, le premier jour c’est « l’ouchi », le marié et la mariée fête leur dernière soirée en célibataire avec la famille et les proches. En général, cette fête se prépare au domicile, un repas est offert aux convives, ainsi que des gâteaux et du thé.
Le lendemain c’est la fête du mariage. Traditionnellement, ce jour était célébré dans un foyer, aujourd’hui, on fête ce grand jour dans des salles (comme la salle Bouali, Shainez, Brixi…). Les amis du mari font un cortège pour amener la mariée et la sortir de chez elle. Les voitures se donnent RDV dans une place connue et se rendent au domicile de la jeune fille en klaxon. Une fois arrivée, ils vont chercher la mariée qui est habillé d’chedda, enveloppé d’un haïk avec les femmes de la famille du marié (sa mère, ses tantes..). Le cortège fait alors une tournée à Tlemcen et le photographe en profite pour tirer de beaux clichés.
Pendant ce temps, les invités arrivent dans la salle, et prennent leur repas, sous des airs de musique andalouse et de hawsi.
Lorsque la mariée entre en soirée, les femmes de la famille de son époux l’attendent toutes vêtues d’une chedda, elles l’accueillent et une dame de la famille assez âgée vient lui mettre du rouge à lèvres sur les deux joues avec des points blancs (signe de virginité), et cela à l’abri des regards. En effet, les autres femmes la couvrent d’un haik.
Le marié quant à lui est dans un café avec ses amis. Il attend que la mariée soit arrivée à la salle pour quitter le café en cortège. Le marié quitte le café et met un burnous sur son costume et monte sur un cheval blanc (c’est la tradition). Il fait le parcours du café jusqu’au lieu du mariage, et cela, entouré de ses amis et des shab el baroud qui tirent des coups de feu. Les tambours frappent et le cortège avance.
Quand le marié arrive, les tambours frappent de plus en plus fort et les coups de feu retentissent. Les femmes sortent l’accueillir et on disposent une chaise à côté du cheval, pour que les femmes habillées en chedda puissent le saluer (sa mère, ses soeurs et belles soeurs), elles devront monter sur la chaise. Et lorsque le marié entre dans la salle, il se dirige vers son épouse et lui enlève son voile, il lui retire par la même occasion les marques qu’on lui avaient mis sur ses joues, et il l’embrasse. Ensuite, il s’installe à côté d’elle pour prendre des photos.
A ce moment, les invités se lèvent pour danser et la soirée continuera au rythme de la musique andalouse. La mariée portera plusieurs tenues, dont le karakou, la blousa, la foïya… En dernier, elle portera une robe princesse et les deux époux iront rejoindre leur foyer…Word.Press.
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**consulter par ailleurs: Mariage tlemcénien
**El Zerouf, un bijou qui rehausse la beauté de la femme tlemcénienne
Appelé « el Khit errouh » en dialecte algérois, qui signifie littéralement « le fil de l’âme »ou encore « Zerouf » dans le dialecte tlemceni, ce bijou orne le front ou le cou de la mariée d’une belle manière.
L’Algéroise le met sur le front sur la maharma (le fameux foulard long que les algéroises portent traditionnellement sur la tête). Les algéroises le portent exclusivement avec le karakou, mais quand elles portent une autre tenue, il est mis au cou.
Le khit erouh est constitué de petites « boules » serties de pierres. Il est constitué généralement en or avec des pierres précieuses, cela dépend évidement du statut de la famille. Une famille fortunée, par exemple, n’hésitera pas à le fabriquer avec des pierres de grandes valeurs, tel le diamant. Il peut être assorti à des boucles d’oreilles, à une bague ou à un bracelet, que l’artisan bijoutier fabriquera à la demande des intéressées.
La forme du « Khit errouh » est aussi particulière, il se compose de petites composantes en forme de rond incrustées de pierres précieuses, au centre la forme est beaucoup plus grande avec bien évidemment plusieurs pierres incrustées. Sur cette forme est attachée une autre partie en forme de goutte d’eau assez grande, il en est de même pour les deux petites boules accolées à la boule centrale (Voir photo).
En général, les parents fabriquent un « Khit errouh » pour la constitution du trousseau de leur fille. Sinon, ils peuvent l’exiger en guise de dote.
Ce bijou, ancré dans les traditions algériennes millénaires, se garde tout au long d’une vie, les mères ont même un plaisir à le léguer à leur fille. Certaines familles possèdent des « Khit errouh » qui ont traversé les générations et qui valent une fortune. *Dziriya
**el djouhar : c’est les petites pierres blanches, reliées entre elles en plusieurs, et ornementées de palettes d’or .. on les voit en quantité sur la chedda tlemcenienne .. ou ras de cou pour d’autres tenues .. on en met plusieurs sur le cone qui orne la chedda et un sur le cou .Khit el rouh : » le fil de l’ame » ou appelé » zerrouf » à Tlemcen est un des plus connu.
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