Relations extérieures

L'Algérie n'est pas si isolée que ça

**Important ballet diplomatique a Alger

Ce qui fait courir les étrangers

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**Après le Premier ministre français, visites prochaines du ministre des Affaires étrangères de Chine et du secrétaire d’Etat américain

La diplomatie algérienne est en train de jouer une belle partition. «La symphonie est écrite par le président Bouteflika», rectifie le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.

Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, vient d’achever une visite de deux jours à Alger. Il sera relayé par le ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, Wang Yi, samedi et dimanche prochains à l’invitation du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Cette valse de puissants à Alger sera clôturée par le plus puissant d’entre eux, les Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry sera, lui aussi, à Alger à la mi-janvier, ont affirmé des sources diplomatiques. Le grand mérite de ce ballet diplomatique à Alger est qu’il leve les incertitudes qui pèsent sur l’avenir d’un pays politiquement inerte. Finalement, l’Algérie n’est pas si isolée que ça. La diplomatie algérienne est en train de jouer une belle partition. «La symphonie est écrite par le président Bouteflika», rectifie le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Du reste, il s’agit d’un combat de gladiateurs que se livrent sur l’arène d’Alger les trois géants que sont les Etats-Unis d’Amérique, la Chine et la France. L’enjeu? Ce sont des marchés à prendre. C’est ce qui motive cet élan intense manifesté par les trois puissances occidentales. Par une conjonction de situations et d’éléments internes et externes, l’Algérie est devenue le Pérou, malgré elle. Un chantier de construction d’infrastructures de base à perte de vue, ce qui peut constituer une réelle bouffée d’oxygène à une économie occidentale en crise. Une île de paix dans un environnement régional en proie à de graves perturbations sécuritaires. Sur ce plan, l’Algérie, de par cette stabilité et son capital expérience dans la lutte contre le terrorisme, peut constituer un allié incontournable dans cette guerre transnationale contre le terrorisme. Le Premier ministre français a clôturé sa visite de deux jours à Alger par la signature d’une dizaine d’accords de coopération englobant divers secteurs d’activité. S’agissant du dialogue politique, le communiqué relève qu’Alger et Paris ont constaté avec «satisfaction» la multiplication des visites bilatérales depuis 2012, estimant que cette «intensification» des rencontres témoignait de la volonté commune des deux pays de donner «une impulsion forte» à leurs relations bilatérales. Mais en filigrane, l’objectif de la France est de reprendre la place de premier partenaire en Algérie, qui a été ravie pour la première fois en 2013 par la Chine. Cette dernière ne s’encombre pas de détails. Dans un point de presse organisé, hier, à l’occasion de l’année du Cheval, l’ambassadeur chinois à Alger a affirmé que «la présence d’entreprises étrangères concurrentes est une très bonne chose pour l’Algérie». L’ambassadeur a ajouté que son pays est disposé à aller encore plus loin dans la coopération avec l’Algérie, notamment dans tous les domaines dont celui de l’agriculture. «Les terres existent, les moyens aussi. Nous sommes prêts à contribuer à faire en sorte que l’Algérie devienne un exportateur de blé. Il faut faire de cette idée un objectif et non pas un rêve.» Cet aspect et d’autres domaines de partenariat seront abordés lors de la prochaine visite du ministre chinois des AE samedi et dimanche prochains.«Cette visite qui coïncide avec la célébration du 55e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays sera l’occasion de passer en revue l’ensemble des volets de la coopération bilatérale en vue d’approfondir et de développer les relations entre nos deux pays», a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. Ce n’est pas tant l’enjeu strictement économique qui motive les Américains en Algérie. A chacun ses priorités, et c’est l’aspect sécuritaire qui intéresse l’Oncle Sam. Les Américains sont donc à la recherche d’un partenaire solide et confiant sur lequel s’appuyer pour défendre leurs intérêts. Vu son expérience reconnue dans la lutte antiterroriste, l’Algérie est tout indiquée en Afrique du Nord pour leurs intérêts économiques et stratégiques.*Par Brahim TAKHEROUBT-L’Expression-Jeudi 19 Decembre 2013

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**La valse des diplomates étrangers se poursuit sur Alger. De hauts responsables de différents pays se succèdent l’un après à l’autre. L’agenda officiel des AE est trop chargé ces derniers temps. Jamais le gouvernement n’a connu un pareil chassé-croisé diplomatique. La lutte antiterroriste et le partenariat économique font de l’Algérie une destination incontournable. Tout le monde dépêche ses émissaires pour parler, soit de la sécurité, soit des affaires. Après la France, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, place aux Russes. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, sera aujourd’hui à Alger. Cette visite d’une journée sera l’occasion pour les responsables des deux pays d’évoquer la situation au Mali et le règlement du conflit au Proche-Orient. «Le 11 février, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se rendra en Algérie pour des négociations avec les dirigeants du pays», a annoncé, jeudi, le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, cité par l’agence Ria Novosti. Les entretiens porteront également sur la lutte antiterroriste. La coopération en matière de lutte antiterroriste surtout après l’attaque terroriste du complexe gazier de Tiguentourine occupe une place prépondérante dans les discussions. Depuis cet événement, l’expérience de l’Algérie est beaucoup sollicitée. Hier, une délégation parlementaire allemande, conduite par le président du Bundestag, M. Norbert Lammert, s’est rendue en Algérie. Cette visite de deux jours s’inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue politique et de la consolidation des relations entre les deux pays, indique un communiqué de l’Assemblée populaire nationale (APN). La délégation allemande a rencontré plusieurs hauts responsables de l’Etat algérien, conclut la même source. Les Allemands sont venus en force. Il y a juste quelques jours, le vice-président et ministre des Finances et des Affaires économiques du Land de Bad-Wurtemberg (Allemagne), le Dr Nils Schmid était à Alger. Accompagné d’une importante délégation, l’émissaire du gouvernement d’Angela Merkel a multiplié ses rencontres avec les responsables algériens. Conscient du souci de l’Algérie de relancer son industrie, le ministre allemand a été droit au but. «Nous sommes prêts à développer la production industrielle en Algérie et aussi à partager notre savoir-faire en matière de recherche. Notre histoire d’industrialisation nous a enseigné qu’il faut toujours miser sur l’innovation et les nouvelles technologies», a-t-il affirmé lors de ses entretiens. Ce responsable a rassuré que les entreprises allemandes manifestent un grand intérêt pour l’Algérie. «Nous proposons aux Algériens un partenariat équitable», a-t-il promis. Une déclaration réitérée auparavant par plusieurs responsables étrangers qui se sont rendus en Algérie.
A peine trois jours auparavant, le Premier ministre britannique, David Cameron, s’est déplacé pour la première fois à Alger pour discuter de la lutte antiterroriste après l’attaque du complexe gazier d’In Amenas. «L’Algérie et la Grande-Bretagne sont deux pays qui ont souffert du terrorisme et nous nous comprenons très bien», a indiqué le Premier ministre britannique à l’issue d’une audience que lui a accordée le président de la République.
M.Cameron a déclaré avoir abordé avec le chef de l’Etat le renforcement du partenariat stratégique dans le domaine de la lutte contre le terrorisme dans la région. Il a expliqué qu’«il s’agit, non seulement de partager les mêmes points de vue, mais aussi d’échanger des renseignements et coopérer dans le domaine de la lutte contre le terrorisme». Le ministre espagnol de la Défense, Pedro Morenes, qui était en visite a Alger le 28 janvier, a assuré le soutien de son pays à l’Algérie dans sa lutte contre le terrorisme, a fait savoir l’agence. «L’avenir entre nos deux pays offre de nombreuses opportunités que nous allons développer dans plusieurs domaines, notamment en matière de défense», a déclaré Morenes à l’issue de sa rencontre avec le Président Abdelaziz Bouteflika, à Alger. Avec la crise économique qui secoue les pays de l’Europe et la menace terroriste, les étrangers se bousculent au portillon Algérie.*L’Expression-11.02.2013.

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**Le ministre chinois des Affaires étrangères à Alger

La Chine ne fait plus trembler le monde. Elle le désoriente.

Avec son programme de réformes et d’ouverture totale d’ici 2020, la Chine ne fait plus trembler le monde. Elle le désoriente.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, sera aujourd’hui à Alger pour une visite de travail de deux jours à l’invitation de son homologue, Ramtane Lamamra. «Cette visite, qui coïncide avec la célébration du 55e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, sera l’occasion de passer en revue l’ensemble des volets de la coopération bilatérale, en vue d’approfondir et de développer les relations entre nos deux pays», a indiqué le porte-parole du ministère des AE, Amar Belani. Les deux ministres procéderont également à une «concertation approfondie» sur des questions régionales et internationales, notamment la situation dans le Monde arabe et au Sahel, a-t-il dit. Cette visite coïncide avec la fête du Nouvel An chinois qui, cette année, aura le cheval comme symbole. «La Chine va au galop» a indiqué l’ambassadeur chinois qui recevait des journalistes au siège de son ambassade à Alger. L’ambassadeur a, à cette occasion, décliné les grandes lignes du programme chinois d’ici 2020, après 35 années de réformes sociales et économiques. «La Chine passe à une nouvelle étape dans sa politique de développement. La 3ème session plénière du Parti communiste chinois a pris des décisions qui auront un très grand impact dans les prochaines années», a déclaré l’ambassadeur chinois. «Nous allons donner plus de pouvoir décisionnel aux régions aussi bien sur le plan politique, que financier. Nous allons moderniser notre armée et nous irons vers plus d’ouverture économique» a révélé le diplomate chinois, soulignant dans cette démarche d’ouverture économique que «les entreprises chinoises et les partenaires étrangers seront traités sur le même pied d’égalité». Dans ce programme de réformes, qui cible 15 secteurs avec pas moins de 55 tâches de réformes, la Chine envisage une ouverture globale. En somme, une véritable new révolution chinoise qui se profile d’ici 2020. De quoi accentuer la peur des Occidentaux. Surtout la présence de la Chine en Afrique. «La première fois où le drapeau algérien a flotté dans un aéroport international, c’était en Chine. Ils nous ont soutenus durant une épreuve difficile de notre histoire, c’est normal que nous leur fassions confiance aujourd’hui», a répondu, il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à un journaliste français qui s’inquiétait de la «forte» présence chinoise en Algérie. Mais la Chine ne s’y attarde pas. Elle s’en va au galop. La deuxième puissance économique mondiale s’annonce comme un rouleau compresseur avec ses 80,2 milliards de dollars d’investissements à l’étranger, rien que pour les onze premiers mois de 2013. Ce qui accentue la peur des Occidentaux est cette attitude désintéressée des Chinois envers les gouvernements africains et son approche de l’aide la rend plus attractive que celle des bailleurs de fonds occidentaux. Ces derniers monnayent cette aide de demande d’amélioration des droits de l’homme et de la démocratie. C’est justement sur la question des droits de l’homme que l’Occident épingle à chaque fois la Chine. «Mais les droits de l’homme ne se limitent pas à revendiquer, à crier, c’est aussi le droit à la nourriture, aux soins et à l’éducation» réplique l’ambassadeur chinois à Alger.*Par Brahim TAKHEROUBT-L’Expression-Samedi 21 Decembre 2013

**Conférence de Ramtane Lamamra-samedi 28 Décembre 2013-Alger

Ce n’est pas du tac au tac. Le chef de la diplomatie algérienne évite la polémique et refuse de répondre aux provocations. S’exprimant sur plusieurs dossiers, hier, lors d’une conférence qu’il a animée conjointement avec le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, Ramtane Lamamra n’a pas été sur la défensive. Bien au contraire, le ministre a adopté un tempérament calme. Interpellé de nouveau sur l’impact de la boutade du président François Hollande sur les relations entre les deux pays, le ministre des Affaires étrangères n’a pas été brutal. «Les relations entre l’Algérie et la France sont très denses et émotionnellement très chargées. Elles ne peuvent jamais être banales. Si elles connaissent des moments où elles évoluent vers l’excellence, il n’en demeure pas moins qu’elles restent toujours perfectibles» a-t-il soutenu. Pour M.Lamamra, «toutes les difficultés de part et d’autres doivent être réglées pour sauvegarder ce caractère important et exceptionnel des relations entre les deux pays». La France a-t-elle demandé des excuses? Le ministre n’a pas voulu se prononcer sur ça en réitérant toutefois que les propos du président français étaient un incident regrettable. «Des dispositions exceptionnelles dans la diplomatie française ont été prises», a-t-il affirmé en citant les entretiens téléphoniques entre les deux présidents ainsi que le communiqué de l’Elysée. M.Lamamra a gardé le secret sur le contenu des discussions téléphoniques. «Il n’est pas dans nos traditions de divulguer les discussions diplomatiques», a-t-il affirmé tout en disant avoir compris l’indignation du peuple algérien. «De toute évidence, il y avait de la part de notre partenaire une volonté très affirmée de circonscrire l’incident et de laisser toutes les perspectives de développement de notre partenariat d’exception se réaliser sans être perturbé par les incidents de parcours», a-t-il assuré avant de clore ce sujet. Au sujet de la construction d’un mur au niveau des frontières par le Maroc, le chef de la diplomatie algérienne n’a pas trouvé ça embêtant. «Nous n’avons aucune information officielle sur ça», a-t-il déclaré en préambule. «Si un tel acte est conclu dans le territoire marocain, cela relève de son droit de sécuriser ses frontières comme l’Algérie a le droit de le faire aussi», a-t-il simplement dit sur un ton serein. Même au sujet de l’avant-projet de loi légalisant le cannabis par le gouvernement marocain, le ministre estime que «chaque pays légifère pour lui-même en tenant compte de ses engagements envers la communauté internationale». Le ministre des Affaires étrangères n’a pas voulu spéculer  sur cette question. «Il y aura des interactions et des réactions, mais chaque chose en son temps», a-t-il assuré en ajoutant: «Nous n’allons pas spéculer.» Contrairement au Royaume chérifien qui multiplie les provocations, l’Algérie refuse de jouer le jeu et préfère apaiser les tensions. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères s’est également exprimé sur la visite qu’effectuera le Premier ministre Abdelmalek Sellal en Libye. «C’est une visite de travail et d’amitié qui s’inscrit dans le cadre de la tenue de la commission mixte de haut niveau algéro-libyenne», a-t-il affirmé en précisant que les discussions porteront sur plusieurs domaines économiques, politiques et même sécuritaires. M.Lamamra a réitéré l’engagement de l’Algérie à aider la Libye à se reconstruire. Le ministre a également fait l’annonce de la visite du ministre égyptien des Affaires étrangères la semaine prochaine à Alger. M. Lamamra a assuré que l’Algérie fera tout son possible pour le retour de l’Egypte à l’Union africaine. A la question de savoir si l’Algérie soutient le régime en place, le ministre répond: «Nous soutenons des Etats.»*Par Nadia BENAKLI- L’Expression-Dimanche 29 Decembre 2013

**L’Algérie est conviée à Genève II

L’Algérie  prendra part à la réunion de Genève II consacrée à la crise en Syrie, a indiqué, hier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. S’exprimant lors d’une conférence mensuelle animée conjointement avec le ministre de la Communication «nous allons soutenir et appuyer les efforts déployés par l’envoyé spécial de l’ONU, Lakhdar Brahimi», a précisé M. Lamamra en affirmant que des actions seront menées en vue de garantir la réussite de cette rencontre et parvenir à une solution pacifique du règlement de la crise syrienne.*L’Expression-Dimanche 29 Decembre 2013

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**La bande frontalière algéro-nigérienne suscite l’intérêt de plusieurs puissances étrangères.

Devenue un espace de transit presque incontournable des réseaux terroristes et de différentes organisations qui s’adonnent à tout genre de trafics, la bande frontalière algéro-nigérienne inquiète.
Cette région considérée comme le talon d’Achille de la sécurité, a d’ailleurs fait l’objet de la visite du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales Daho Ould Kablia. Des sources bien informées ont rapporté qu’un contingent de plusiuers milliers de soldats est actuellement mobilisé pour sécuriser cette partie de notre frontière. Très riche en ressources naturelles, constituant le second champ pétrolier après Hassi Mesaoud, la région est habitée par des Touareg. Ces derniers subissent quelques influences qui sévissent dans la région …

La bande frontalière algéro-nigérienne implique aussi la zone du Tassili qui suscite l’intérêt de plusieurs puissances étrangères qui tentent, aujourd’hui, de brouiller le puzzle algéro-libyen pour en reconstituer une nouvelle carte visant à diviser l’Algérie. Nos sources qui ont eu une lecture claire et vérifiable sur le terrain n’ont pas manqué de dire en termes clairs que «pour sauver l’intégrité de l’Algérie il faut sauver le Sud». C’est dans ce cadre bien défini, que l’engagement de l’Etat à la faveur des visites du président de la République et du ministre de l’Intérieur, s’annonce déterminant.
D’abord, pour sortir la région de son isolement par des projets d’investissements et le développement socioéconomique, mais aussi une coopération algéro-nigérienne pour une meilleure maîtrise du contrôle des frontières. Dans ce contexte, il est important de rappeler que la coopération entre les deux pays s’est traduite sur le terrain ces dernières années, par la mise sur rail de la commission bilatérale transfrontalière. Cependant, cela reste insuffisant dans la mesure où la région qui constitue une zone du Sahel demeure l’eldorado incontrôlable en raison de son étendue et de son relief, pour s’approvisionner en munitions et en vivres ou pour écouler des marchandises. Devant cette menace accentuée par les événements en Libye, le ministre de l’Intérieur qui s’est rendu lors de sa visite au poste frontalier d’In Guezzam, souligne qu’il est impératif de renforcer la sécurité dans la région en soulignant: «L’Algérie doit améliorer la sécurité à ses frontières en raison de la situation en Libye qui peut être exploitée par des ennemis du pays.»
Des propos qui dévoilent les visées séparatistes entre le sud et le nord algérien. L’Etat en appelant les habitants de la région à la vigilance en dit plus sur les craintes de l’Algérie.
Dans ce contexte le ministre ajoute: «Les habitants des régions frontalières et par les relations qu’ils entretiennent avec les citoyens des pays voisins peuvent jouer un rôle dans la sécurisation des frontières.»
Le ministre pour se rapprocher de la population présidera, après une réunion avec les autorités locales axée sur l’amélioration des conditions de travail et d’astreinte des fonctionnaires qui exercent dans un environnement difficile, une rencontre avec les représentants de la société civile de la région dans le but de leur transmettre les «chaleureuses salutations» du président de la République, leur faire part des décisions arrêtées au titre du programme complémentaire de prendre connaissance des autres préoccupations de l’ensemble des habitants de cette agglomération frontalière et d’étudier toutes les possibilités de leur prise en charge dans les meilleurs délais possibles.
Le ministre consultait a priori une population consciente car les représentants des communautés touarègues assurent de leur soutien indéfectible. Cela étant, l’insurrection en Libye continue d’alimenter les inquiétudes de l’Algérie et des pays limitrophes en raison des armes qui circulent entre les membres d’Al Qaîda. «Il y a là un très grand danger de voir Al Qaîda au Maghreb devenir l’une des armées les plus fortes du Sahel, beaucoup d’armes sont tombées dans les mains des terroristes, surtout des missiles sol-air après le pillage des casernes du régime de El Gueddafi», rapporte l’AFP citant des sources sécuritaires. Ce qui ne constitue en rien une nouvelle pour l’Algérie qui n’a eu de cesse d’interpeller l’opinion internationale, notamment sur les risques gravissimes que pouvait engendrer l’intervention militaire coalisée contre la Libye.
Des craintes confirmées par d’autres capitales occidentales. «La menace est réelle, elle n’est pas du tout exagérée», selon Eric Denécé, directeur du Centre français de recherches sur le renseignement (CFR) qui vient d’effectuer une mission à Tripoli en compagnie notamment de l’ancien patron de la DST, Yves Bonnet. Et au-delà de la menace des armes et d’Al Qaîda, des spécialistes ont mis en garde depuis Dakar contre les opérations de blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest. Maintenant qu’Al Qaîda a réussi à avoir de l’avance, les craintes exprimées dans ce sens sont aussi réelles. (L’Expression-09.04.2011.)

*Pour l’Algérie, la situation à la frontière avec la Libye est très inquiétante

*Au moins 700 anciens Afghans-Libyens ayant servi lors de la guerre contre la Russie, ont réussi à s’infiltrer dans les rangs des insurgés libyens..

La situation à la frontière avec la Libye est très inquiétante et relève d’un contexte gravissime. De sources sécuritaires très au fait de ce dossier, on a appris hier, qu’un important lot d’armes lourdes, dont des missiles antiaériens, a été acheminé depuis l’Est libyen à l’intérieur du territoire algérien par Al Qaîda au Maghreb islamique avec la complicité de milices touarègues. Selon les mêmes sources, au moins 700 anciens Afghans-Libyens ayant servi lors de la guerre contre la Russie, ont réussi à s’infiltrer dans les rangs des insurgés libyens, exploitant la situation anarchique qui règne dans ce pays. «Dans ces régions, la nébuleuse compte une large assistance de hauts responsables maliens», rapportent nos sources qui ajoutent que la rébellion en Libye est composée de marxistes, de terroristes d’Al Qaîda et de ce que nos sources ont qualifié d’opportunistes politiques. De nombreux dirigeants de la rébellion libyenne semblent s’accommoder de la présence, de plus en plus évidente des terroristes d’Al Qaîda dont les intérêts conjoncturels recoupent ceux de l’opposition armée anti-El Gueddafi. Aussi, le retrait du guide El Gueddafi voulu par les puissances occidentales aura des conséquences lourdes non seulement sur la Libye mais sur l’ensemble de la région. Car contrairement à certaines lectures fantaisistes, le départ du despote libyen, qui a durant tout son règne créé des clivages entre les régions et tribus, provoquera une confrontation entre la région de l’Est et celle de l’Ouest. Et rien n’empêchera les terroristes d’Al Qaîda d’exploiter le chaos libyen pour s’armer et acheminer des quantités considérables d’armes à travers des territoires incontrôlés, du Tchad jusqu’au nord du Mali. De ce fait, l’Algérie a toutes les raisons du monde de craindre le pire. C’est justement pour éviter que la situation ne s’aggrave davantage qu’elle emploie toutes ses forces pour contribuer à l’amorce d’une solution négociée de cette crise. La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont été destinataires de mémorandums détaillés à propos du risque grandissant d’Al Qaîda à l’ombre du désordre qui règne en Libye. L’inquiétude est à son comble dans cette totale confusion alors que les Etats-Unis d’Amérique marquent un net recul. C’est pour dire que la situation tend vers un véritable enlisement.
Le véritable conflit sur lequel personne ne s’est jusqu’à présent exprimé relève du différend qui a toujours existé entre l’Est et l’Ouest de la Libye. Et les armes réclamées par la rébellion, cela ne fait aucun doute, visent à faire durer une guerre des Libyens de l’Est contre ceux de l’Ouest. En un mot, le départ du colonel ne réglera en rien la situation qui prévaut dans ce pays et dont les conséquences commencent à se faire sentir considérablement en Algérie. C’est cette grande crainte du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, qui le pousse à appeler clairement les habitants du Sud à faire preuve de vigilance, soulignant que la sécurité de la région repose sur cette même vigilance des habitants. Le ministre qui s’exprimait lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la visite d’inspection d’une journée effectuée par le Président Bouteflika à Tamanrasset, a expliqué que «les habitants des régions frontalières du sud du pays, de par les relations qu’ils entretiennent avec les citoyens des pays voisins, peuvent jouer un rôle dans la sécurisation des frontières. Ils sont les mieux informés sur ce qui se passe dans les localités frontalières», ne manquant pas de souligner qu’il était le premier ministre de l’Intérieur à se déplacer jusqu’à In Guezzam, aux frontières du Niger, pour rencontrer les notables de la région. (L’Expression-07.04.2011.)

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*La diplomacie algérienne face aux grandes questions de l’heure.

 **Médelci: « La crise en Libye risque de booster le terrorisme »

 

M. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, répond aux questions des journalistes de l’Expression portant sur les sujets brûlants de l’actualité internationale: Libye, Tunisie, Maroc, France etc…

-Monsieur le Ministre, la Libye focalise l’actualité régionale et internationale. En visite en Algérie, le Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait part, mardi dernier, de ses craintes d’une recrudescence du terrorisme, tout en jugeant excessives les frappes sur ce pays voisin. L’Algérie partage-t-elle, Monsieur le Ministre, la même vision que la Russie sur la situation en Libye?
*L’Algérie s’est exprimée à maintes reprises, a travers des organes de presse étrangers pour faire passer des messages à l’extérieur. Elle s’est exprimée, également, à travers les organes de la presse nationale, c’est pour cela que je suis heureux de vous recevoir, aujourd’hui, pour continuer à apporter des éclaircissements.
J’ai mis la lumière sur le risque terroriste qui était lié aux événements que nous constatons, malheureusement, en Libye. La situation dans ce pays se caractérise d’une part, par une déliquescence du pouvoir, et par un foisonnement d’armes dont l’utilisation est plus ou moins, incontrôlée.
L’Algérie a appelé à l’arrêt des hostilités. Avant même que la résolution 1973 n’ait été prise, nous avions condamné les hostilités tout en demandant le cessez-le-feu entre Libyens d’abord.
Dans notre esprit, il n’existe pas de violences que nous devons gérer différemment. C’est le même message appelant à l’arrêt des combats qu’ils viennent des Libyens ou des étrangers que nous réitérons aujourd’hui. Parce qu’il s’agit de nos frères et voisins avec lesquels nous avons une histoire commune.
Le deuxième message ne concerne pas seulement la Libye mais il est valable pour la sous-région. Nous avons dit à la communauté internationale: faisons attention, si vous continuez ainsi, vous allez devoir gérer un problème de recrudescence non pas du terrorisme, mais des capacités offertes aux terroristes dont la nuisance va s’exprimer davantage. Notre message est d’attirer l’attention sur les effets secondaires de ce premier «séisme», car nous constatons que les Libyens sont en train de s’entre-tuer. Il y a un second «séisme» qui risque de se préparer avec le foisonnement d’armes dans la région.
A ce moment-là cela ne concernera pas seulement les Libyens, mais tous ses pays voisins, plus particulièrement l’Algérie. Notre pays a vécu cela dans sa chair. Dans son histoire. Elle sait que la vigilance, qu’elle a toujours mis en avant, même lorsque nous avions le sentiment d’avoir vaincu le terrorisme, restait toujours de mise.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons attirer l’attention de tous les pays de la région et l’ensemble de la communauté internationale que ce qui se passe en Libye peut être considéré comme une chance de plus que nous donnons aux terroristes.
Cette situation va être, évidemment, exacerbée par l’intervention étrangère, dans la mesure où elle va donner une validité au développement de l’action terroriste sur le plan idéologique. C’est ce message que nous avons donné, hier, lors de la conférence de presse conjointe avec le ministre russe, M.Lavrov. La position russe est la même que la nôtre et beaucoup de pays influents la partagent.

-La position de l’Algérie a été jugée ambiguë concernant la décision de la Ligue arabe au point où il a été dit que nous étions en retard par rapport à d’autres pays, notamment les puissances occidentales. Pourriez-vous, Monsieur le Ministre, nous donner une explication?
*L’intention de départ qu’elle ait été portée par les pays arabes ou par d’autres était d’apporter une sécurité supplémentaire aux Libyens dont certains ont fait l’objet de violences de la part d’autres Libyens. Cette situation a créé une émotion dans la région et dans le monde.
Cette émotion a pu être gérée de plusieurs manières. Les pays du Golfe ont jugé que la situation était suffisamment grave et qu’il faut aller vers le Conseil de sécurité. Ils ont pris cette décision au niveau du Conseil du Golfe. Ils ont souhaité, par la suite, la partager avec les pays arabes tout en sachant qu’ils étaient alignés bien entendu sur la même position.
Lors de la réunion du 12 mars de la Ligue arabe, l’Algérie a apporté sa contribution au débat. Je l’ai expliqué dans ma conférence de presse de mardi dernier et je voudrais me répéter aujourd’hui de manière très claire. D’abord, nous étions conscients en arrivant à cette réunion qu’on allait nous demander d’apporter une caution à la démarche de la création d’une zone d’exclusion aérienne. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes préparés d’une manière exceptionnelle.
Nous avons informé l’opinion de notre position avant même la fin de cette réunion, et ce, par le biais d’une dépêche APS. Premièrement, nous avons exprimé notre souhait de voir s’arrêter les hostilités le plus rapidement possible.
Deuxièmement, avant d’aller à la saisine du Conseil de sécurité, il fallait envoyer une commission d’enquête en Libye pour que nous puissions, à l’occasion d’autres réunions des ministres arabes, être informés de manière contradictoire de ce qui se passe réellement dans ce pays.
Malheureusement, de Libye parvenaient des informations qui se contredisaient. Nous avions demandé – et ceci avant de délivrer un quelconque message au Conseil de sécurité- une concertation préalable entre la Ligue arabe et l’Union africaine.
Sur ces deux points, nous n’avons pas été suivis. Par contre, nous avons été suivis sur trois autres points. Le premier est celui qui insistait sur le caractère préventif de la création d’une zone d’exclusion aérienne.
Nous avons, également, demandé que le mandat soit limité dans le temps, ce qui a été accepté. Ceci est clairement mentionné – à notre demande- dans la lettre envoyée au secrétaire général de l’ONU. Le troisième point, qui a été mentionné dans la décision, est celui du respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté des pays voisins. La position de l’Algérie avait été présentée par moi-même à l’ouverture des travaux et donc c’est ce que le bureau du conseil considère comme étant l’expression de la position officielle de l’Algérie. Formellement, nous n’avons pas exprimé des réserves, mais notre position a été consignée de manière formelle comme je viens de le souligner.

-Monsieur le Ministre, quelles sont les dispositifs pris par l’Algérie pour assurer la sécurité de ses frontières? Comment appréhendez-vous, Monsieur le Ministre, la succession des événements sur le plan de la sécurité nationale et internationale?
*Nos frontières n’ont pas attendu ce jour pour être sécurisées. Devant un risque, des dispositifs sont pris en fonction des situations. Il s’agit de prendre des dispositions, prises en pareil cas par toutes les armées y compris la nôtre. Le problème de la sécurité ne concerne pas seulement la Défense nationale, mais aussi, d’autres institutions.
Laissons le soin à ceux qui en ont la charge d’avoir leurs propres appréciations et de le dire le moment venu. Nos institutions, en particulier notre Armée nationale, a intégré ce risque-là. On en a tiré probablement les conséquences. Je ne peux pas vous en parler aujourd’hui. Le problème de la sécurité n’est pas seulement de renforcer les dispositifs sécuritaires, mais de prévenir le risque. La prévention du risque nous ramène au volet politique du problème dont nous discutons.

Pensez-vous, Monsieur le Ministre, que le passage du commandement à l’Otan va t-il changer la donne?
C’est un problème dont il faut parler de manière sereine. Les décisions comme celles de la résolution 1973, sont des décisions exceptionnelles. Malheureusement, cette résolution ne s’est peut-être pas suffisamment appuyée sur les précédentes expériences de même nature. Pourquoi? On est parti sur l’objectif de protéger les civils. Un objectif très noble. Pour cela l’idée était qu’il fallait fermer le ciel. Mais on n’a pas continué le processus de réflexion pour dire, concrètement ce qu’il fallait faire pour mettre en place cette exclusion aérienne. On a, encore moins dit, qui devait s’en occuper. Cela veut dire qu’il y a eu une sorte de touiza, sans chef d’orchestre. C’est une course, peut- être, à celui qui ira le plus vite et sera le plus fort. J’ajoute que des annonces sont faites par des responsables influents aux Etats Unis pour dire qu’on va réduire les rythmes des frappes.

-Depuis le début de la crise libyenne, l’Algérie a été accusée par certains milieux d’aider les forces gouvernementales libyennes. Une information que vous avez tenu à démentir. Pensez-vous l’avoir fait assez fort pour éviter que des parties libyennes ne puissent nous en faire le reproche à l’avenir?
*En termes de communication, je dis que ce que nous avons fait, nous l’avons fait très rapidement. Je vais ajouter que la source de l’information au départ, je ne parle pas des relais, était proche du Conseil national de transition. Elle a été relayée par des canaux que vous avez la pudeur de ne pas mentionner et que je ne mentionnerai pas, mais vous savez de qui je parle. Il se trouve, après, que c’est la même source, à un niveau plus élevé, du point de vue de la hiérarchie, puisque c’est le président du même conseil, qui a démenti. Alors, est-ce que je dois continuer à répéter la même chose pour faire de la publicité à ceux qui sont en train de nous mettre le couteau dans le dos?
L’Algérie a abrité des révolutionnaires. Elle n’a de leçons à recevoir de personne sur ce plan. L’Algérie a abrité, il y a à peine 10 jours, une réunion sur le problème du mercenariat. Savez-vous qu’il y a une convention africaine de lutte contre le mercenariat? Cette convention existe et nous en sommes membres. Les conditions de lutte contre le mercenariat constituent un objectif constant. La dernière réunion du comité qui travaille sous l’égide de l’Union africaine sur ces questions, s’est tenue, il y a quelques jours à Alger. L’Algérie a réaffirmé sa volonté de lutter contre le mercenariat et non pas celle de l’utiliser pour aller attaquer un pays voisin.
Maintenant, lorsque le voile tombera sur les intentions de ceux qui ont nourri ces informations, à ce moment-là, on pourra reprendre la communication sous un autre angle.

-L’aide militaire apportée par l’Arabie Saoudite au Bahreïn pour réprimer les manifestations n’a suscité aucune condamnation ni réaction internationale. Mais, la communauté internationale s’est mobilisée contre la Libye. Comment expliquez-vous, Monsieur le Ministre, cette politique du deux poids, deux mesures?
*D’abord, si les réactions n’ont pas été enregistrées jusque-là, cela ne veut pas dire qu’elles ne le seront pas plus tard. Parce que les choses, malheureusement, évoluent au Bahreïn et au Yémen. Entre les pays du Golfe, existent des systèmes de partenariat qui portent non seulement sur les questions économiques et sociales, mais aussi sur les questions sécuritaires.
Le Bahreïn et l’Arabie Saoudite ont un accord dans ce cadre. Les autorités de Bahreïn ont mis en avant le fait que les forces des pays voisins n’ont pas été chargés d’encadrer le mouvement de protestation. Ils ont utilisé les forces étrangères pour remplacer les forces bahreïnies qui étaient en charge de la surveillance d’un certain nombre d’institutions et pour libérer ces mêmes forces qui s’occupent des manifestations.

-La Ligue arabe est politiquement impuissante, comparativement à l’UE et autres organisations similaires. Quelle impulsion lui donner pour en faire un véritable instrument de développement du Monde arabe? L’Algérie a, dans son temps, préconisé des réformes. Qu’en est-il aujourd’hui? Confirmez-vous la candidature de l’Algérie au poste du secrétariat général?
*Je réaffirme que l’Algérie n’a pas de candidat et elle n’aura pas de candidat à ce poste. Cela ne veut pas dire qu’on est contre la rotation. La rotation est un principe qui permet à un pays autre que l’Egypte de proposer un candidat. Même l’Egypte peut proposer un autre candidat. Sur le principe de la rotation, l’Algérie est toujours pour. Elle est partie prenante dans ce principe. Pour le bilan de la Ligue arabe, la réponse ne peut pas être catégorique. Dans certains vecteurs, il y a eu des avancées, par contre il n’y en a pas eu dans d’autres. Je voudrais parler de deux vecteurs en particulier. Sur le plan économique et social, il y a eu des avancés entre les pays arabes. La prise de conscience des capacités de coopération au niveau économique et social constitue une des avancées de l’action commune arabe.
Le sommet du Koweït et de Charm El Cheikh nous installent dans une démarche qui nous paraît extrêmement importante de consolidation de la coopération dans la sphère économique, financière, commerciale, technologique…Sur la résolution des grands problèmes, la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient, nous n’avons pas fait suffisamment d’avancées. La Ligue arabe ne peut pas régler ces questions toute seule. Elles sont tellement complexes qu’en plus de la Ligue arabe, elles sont également traitées par les Nations unies.
Si maintenant, on dit que la Ligue arabe a échoué sur la question du Moyen-Orient, c’est toute la communauté internationale qui a échoué. Ce qui s’est passé ces dernières semaines dans beaucoup de pays arabes, a mis en relief la faiblesse de cette Ligue. Elle n’a pas donné suffisamment d’importance à un certain nombre d’institutions. Le Conseil «paix et sécurité» existe structurellement dans la Ligue, mais il y a un certain nombre de pays, relativement restreint, où il n’y a pas de programme. Nous sommes en train de revisiter le système pour pouvoir le réformer. L’une de nos priorités, est de parvenir à un consensus sur la possibilité de doter la Ligue arabe d’un Conseil paix-sécurité qui soit à l’image de celui qui fonctionne au niveau de l’Union africaine.
En 2005, l’Algérie a donné l’occasion de démarrer un processus de réforme pour rendre le fonctionnement de la Ligue plus démocratique. C’est à Alger que l’idée d’un Parlement arabe est née, donc, nous sommes en train de vivre les premières étapes de la constitution d’un Parlement.
Pour l’instant il est désigné, mais il sera, à terme, élu. C’est un processus un peu long. Il me semble que ce que nous avons vécu dans certains pays de la Ligue arabe, nous donne l’occasion sereinement de revenir sur notre action afin de l’améliorer et de la préciser. C’est une bonne opportunité et j’espère que dans les prochains mois qui viendront, nous aurons la possibilité de tirer les leçons de ce qui s’est passé dans un certain nombre de pays de la Ligue et de mettre au service de chaque pays une Ligue arabe plus efficace, plus démocratique et plus crédible.

-Ouvrons le dossier des relations algéro-tunisiennes, si vous le permettez Monsieur le ministre. Outre l’aide financière accordée par l’Algérie à ce pays voisin, quelles sont les autres aides formulées par ce pays frère, -qui a toujours soutenu l’Algérie-, eu égard aux difficultés auxquelles il fait face présentement?
*D’abord les Tunisiens sont nos frères et nos partageons avec eux des valeurs. Ce ne sont pas des gens qui demandent. Nous n’avons pas pour mentalité d’attendre que je les gens demandent pour faire ce qui est notre devoir. Lorsque des flux migratoires ont eu lieu en Libye, nous avons apporté notre contribution et nous continuons à l’apporter pour que la Tunisie, dans ces circonstances particulièrement difficiles pour elle, puisse gérer le flux d’immigré de manière un peu plus solidaire avec une situation économique difficile. Il ne faut pas voir ces aides financières, en isolant les autres initiatives que nous prenons et qui relèvent d’une volonté réelle d’avoir avec la Tunisie, la Libye et l’Egypte, aujourd’hui et demain des relations aussi fortes que celles d’avant. C’est cette volonté de maintenir avec chacun de ces pays la coopération la plus forte qui expliquera tout le reste. Notre solidarité avec la Tunisie est une solidarité active.

Les échanges de visites officielles entre ministres algériens et marocains ont été annoncés. Va-t-on vers une normalisation qui inclut la réouverture des frontières terrestres?
Quand on parle de normalisation des relations, je crois que les échanges de visites bilatérales au niveau ministériel, vont dans le sens de la consolidation du processus de normalisation, c’est clair. Ces dernières années, les ministres marocains venaient souvent en Algérie pour des réunions multilatérales. C’était le cas, aussi, pour les ministres algériens qui se rendaient au Maroc. Cet échange de visites ministérielles au niveau bilatéral témoigne d’une volonté d’améliorer nos relations avec ce pays frère. Ce qui n’était, il y a à peine trois mois, qu’une déclaration, vous l’avez constaté, est maintenant réel. Dans quelques jours, nous allons recevoir le ministre marocain de la Jeunesse et des Sports. Nous sommes entrain de mettre au point un calendrier concernant les secteurs de l’éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de l’agriculture. Est-ce qu’il faut dire que cette série de mesures vise à ouvrir les frontières? Bien sûr que non. Cela aura peut-être un effet. Pour l’instant, on ne demande pas à ces ministres de travailler dans ce sens-là. Nous n’avons pas mandaté les ministres pour travailler sur la question de la frontière. Ils ont mandat pour développer des relations de coopération sectorielles, dans le domaine de l’eau, de l’électricité, du sport…etc. Ce sont des mesures politiques de grandes envergures qui pourraient nous permettre de résoudre tous les autres problèmes. La frontière ne peut pas être fermée tout le temps. Il faudra bien que nous réunissions, des deux côtés, les éléments nécessaires tant au plan politique que sécuritaire et économique qui pourraient justifier la ré-ouverture des frontières. Quand nous avons décidé de promouvoir nos relations au niveau ministériel, nous avons pris acte, des deux cotés, que cela ne signifie pas que ces visites ministérielles devaient avoir un effet sur notre façon de voir le problème du Sahara occidental. Cette question est gérée à part par l’instance onusienne.

-Parlons, Monsieur le Ministre, des relations algéro-françaises. Paris semble apprécier le volet commercial et économique de ses relations avec l’Algérie, mais affiche une nette réserve pour ce qui est des rapports politiques. Qu’en est-il au juste?
*C’est nous qui avons passé un message, non seulement à la France, mais également à l’Europe, à savoir que l’Algérie veut avoir plus d’investissements en retour. Parmi les partenaires les plus forts au sein de l’Union européenne, le message a été entendu par le partenaire français. Pour l’Algérie diversifier son économie, ce n’est pas seulement un objectif économique, mais aussi politique. Concernant, les relations politiques entre les deux pays, je dirais qu’elles ont été polluées par plusieurs problèmes, comme l’ancienne affaire du diplomate Hasseni, l’affaire des moines de Tibhirine et puis la question de la mémoire. Pour ce qui est de Hasseni, le problème est réglé. Pour le problème de Tibhirine, on a laissé supposer que l’Algérie était responsable de la mort des moines. Ces deux volets qui ont un peu masqué les choses se sont réglés. Ils se sont règlés par le retour à la vérité. Cette vérité qui, du coté français, ne voulait pas être reconnue. Cette vérité qui est reconnue aujourd’hui par la justice française et par un témoin vivant et conscient pour ce qui est de l’affaire de Tibhirine. Ce sont deux dossiers où, encore une fois, l’Algérie était du côté de la vérité. Il est bien, politiquement, de le reconnaître. Je crois que c’est bien qu’on ait pu régler ces problèmes, mais c’est mieux de les reconnaître comme autant d’erreurs à l’endroit d’une Algérie qui a suffisamment accumulé les mauvaises grâces d’un partenaire historique comme la France. Enfin il y a le problème de la mémoire qui reste posée entre nous. Sur le plan politique, on a, évidemment, des divergences sur certaines questions et moins sur d’autres.

-La France souhaite jouer la figure de proue dans les sanctions internationales infligées contre la Libye. Le discours du président français ne cache-t-il pas une certaine stratégie visant à faire pression sur la région?
*Chacun est responsable de ses propos. Je n’ai pas de commentaire à faire à ce sujet. Mais, je dirais que je n’accepterai pas qu’un pays se donne l’autorisation d’exprimer les points de vue sur la manière de gérer par les Algériens leurs problèmes. (L’Expression-24.03.2011.)

Interview réalisée par Z.MEBARKI et T. FATTANI

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20 réponses à “Relations extérieures”

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    Je voudrais exprimer mon opinion en tant que français. La situation en Libye a été créée de toute pièce depuis 2010 . Les SAS anglais ont manipulé de richisssimes libyens résidants à LOndres. Ces libyens sont de la tribu des Benghazi… les SAS avec la complicité des services égyptiens ont injectés des civils préparés et parmi eux des élements islamistes pour faire démarrer l’insurection.. des jeunes ont suivi et des comprimés leur ete donné pour soit disons avoir des forces.. mais en réalité c’est des drogues qui rendent le sujet très courageux et en même temps incontrolables..au risque de s tuer ou de tuer…
    La France a suivi mais fait partie du plan.. avec les USA . Sarozy est depuis un moment pas du tout apprécié par plus de72% de français et la france croule sous des déficits incroyable.. Je pense que c’est Sarkozy qui est derrière cette idée et qui a proposé ce marché à la Grabnde Bretagne.. tous les 2 ont besoind’argent et la Franc veut revenir à son terrain de coloniation afin que la chine ne l’approche pas..
    Sarkozy est responsable de la crise libyenne..
    Je pense aussi que cette situation en libye sera très nocive à l’Algérie.. Sarkozy à une mentalitéde colon… VOUS COMPRENDREZ LE RESTE,,,
    DITES A TOUS les français d’origines algériennes d’aller VOTER en masse en 2012 CONTRE Sarkozy afin qu’on soit sur de se débrraser de lui … Ensemble on pourra changer les choses..
    J’ai HONTEd’¨tre Français par rappor à ce qui se passe en Libye…
    La protéction des civils, la démocratie ce neont que des motifs pour accéder aux ressources de ce pays. En France nous avons une fausse démocratie de façade, derrière il n’y en pas.




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