Malentendants et sourds
*4 millions de malentendants en Algérie
* et près de 80 000 cas de surdité profonde
**Un profond handicap
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*CHU Oran: Après un implant cochléaire, une fillette retrouve l’ouie et la parole
Une fillette ayant subi une implantation cochléaire il y a une année au CHU Oran a retrouvé l’ouie et la parole grâce à un suivi ortophoniste, a-t-on appris auprès du chef de service ORL de cet établissement hospitalier. Imène entend et parle bien après la greffe d’un implant cochléaire, a affirmé le Pr Setti Berrada, qui s’est félicité de l’excellent travail fourni par les orthophonistes du service en terme de suivi et de rééducation de la patiente. Omar, un deuxième patient implanté, bénéficie d’un accompagnement du groupe d’échange créé entre parents et enfants pour l’aider à acquérir le langage de manière progressive, a ajouté la même interlocutrice insistant sur la nécessité d’encourager les auto-émissaires pour détecter la surdité précocement au niveau des établissements de santé et des unités de soins, dans l’espoir de rendre aux malentendants l’ouie et la parole. Le Pr Berrada trouve « peu » deux greffes d’implants cochléaires seulement en une année dans une wilaya comme Oran, révélant qu’une cinquantaine d’enfants souffrant de surdité attendent une greffe.
« Nous ne devons pas nous contenter de deux implants et nous avons besoin, dans le cadre du programme de lutte contre la surdité, du soutien de la direction de la santé et de la population de la wilaya », a-t-elle souligné, rappelant que plus de 1.000 greffes d’implants cochléaires ont été réalisés à travers le territoire national dont 500 à Alger.*elmoudjahid.com/ 14/09/2014 |
***l’implant cochleaire est un instument qui permet de restaurer l’audition chez un enfant qui presente une surdité de perception profonde avec retentissement sur l’aquisition de l’apprentissage vocal ***
**L’Algérie compte 4 millions de malentendants et près de 80 000 cas de surdité profonde sont diagnostiqués Une prévalence qui a suscité ces dernières années de vives inquiétudes des spécialistes et des pouvoirs publics.
La généralisation de la technique de la greffe d’implants cochléaires, décidée par le ministère de la Santé après avoir été proposée par des spécialistes en ORL, a permis à des centaines d’enfants algériens à sortir de l’isolement, ce qui n’est plus qu’un cauchemar pour les parents. Deux ans après le lancement du programme de lutte contre la surdité, à travers l’implant cochléaire, nous nous sommes rendus dans deux centres hospitaliers à Alger où des enfants et des adultes ont été implantés pour savoir ce qu’ils sont devenus. La plupart d’entre eux sont suivis depuis l’intervention chirurgicale par une équipe dont des orthophonistes, des médecins ORL et les régleurs du processeur.
A ce jour, près de 600 patients ont été implantés à travers les différentes structures du pays dont la majorité a été réalisée entre les hôpitaux de Beni Messous, Mustapha Bacha et Kouba où des salles sont aménagées à cet effet dans les services ORL pour accueillir ces enfants pour des séances de rééducation. Un mois après la pose de l’implant, le patient est convoqué pour l’activation de cet appareil interne en plaçant une partie extérieure qui est un processeur. Le régleur intervient donc pour ajuster l’intensité du son jusqu’à ce qu’il puisse atteindre le seuil de confort. Un réglage à l’aide d’un logiciel se fait mensuellement afin de stimuler le nerf et préparer le malade à la rééducation qui a pour objectif de rétablir une fonction auditive efficace et développer la communication orale. C’est ce que qu’ont pu faire ces orthophonistes que nous avons rencontrés dans les services d’ORL de l’hôpital de Kouba et de Beni Messous. Dévouées complètement à cette lourde tâche, ces rééducatrices se félicitent des résultats obtenus ces deux dernières années. Elles signalent que le constat est plus spectaculaire chez l’adulte qui retrouve le langage qu’il a perdu.
Chez les enfants, cela prend plus de temps, « mais nous avons réussi à les faire sortir de leur isolement. Sur les 80 enfants implantés dans notre service, 80% sont des enfants et nous avons a pu réaliser des résultats satisfaisants ». Le travail consiste à suivre une grille qui liste la perception et l’audition. A l’aide de tests, d’image et autres moyens pédagogiques, l’on apprend à ces enfants à faire la différence entre le son aigu et grave. « Les enfants implantés plus jeunes évoluent positivement en moins de temps », nous signale l’orthophoniste Mme Djeraoud à l’hôpital de Beni Messous qui insiste sur le rôle des parents qui est primordial dans la réussite de cet apprentissage. Elle relève par ailleurs, le problème de distance qui empêche certains enfants à suivre régulièrement leur rééducation. « Ce qui peut freiner cette évolution », a-t-elle signalé. Et d’ajouter que l’équipe d’orthophonistes doit être renforcée pour pouvoir prendre en charge plus de malades. Adelhak, Abdou, Fares, Djamila, Farid, sont des enfants qui ont été opérés à des périodes différentes à l’hôpital de Kouba. Dans cette salle destinée à devenir leur espace de découverte d’un monde de sons et de couleurs qu’ils fréquentent une fois par semaine, nous avons rencontré des enfants timides âgés respectivement de 4, 5, 6, 2 et 3 ans accompagnés de leur parents. Autour d’une table, ils se préparent à une séance de langage et de sons, mais sont un peu perturbés par notre présence et celle de l’équipe médicale. Les rééducatrices témoignent de la progression dans l’acquisition du langage chez ces enfants.
« Depuis leur prise en charge, ces enfants sont devenus plus calmes et moins agressifs. Ils se sont attachés à nous et ils s’appliquent de mieux en mieux », nous dira une des orthophonistes qui ne cache pas son dévouement pour aider ses enfants à s’introduire dans un nouvel environnement qui était jusque-là inaccessible. « Je leur ai ramené les jouets de mes enfants, et d’autres collègues ont acheté avec leurs propres moyens des jouets sonores. Notre souci est de tout faire pour que ces patients sortent de l’isolement et vivent comme tous les enfants », a-t-elle ajouté. L’émotion était à son comble lorsqu’une maman nous dit qu’elle n’a jamais réalisé que sa fille pourrait un jour prononcer le mot « maman ». « Abdou est aujourd’hui scolarisé dans une école pour les enfants normaux. Regardez son carnet scolaire, il a eu de bons résultats et il passe en deuxième année primaire. C’est un grand bonheur pour moi et pour toute la famille », témoigne une autre maman sans pourvoir retenir ses larmes. Certains d’entre eux arrivent aujourd’hui à prononcer une phrase complète et c’est extraordinaire, nous dit encore l’orthophoniste.
En quoi consiste l’implant cochléaire ?
Un implant cochléaire est un dispositif médical électronique destiné à restaurer l’audition de personnes atteintes d’une perte d’audition sévère à profonde et qui comprennent difficilement la parole à l’aide de prothèses auditives. Aujourd’hui, il existe dans le monde 4 fabricants d’implants cochléaires non expérimentaux, listés dans cet article par ordre décroissant du nombre total d’implants posés. Schématiquement, une ouverture est opérée à l’arrière de l’oreille pour procéder à la pose de l’implant. la pose commence par l’implantation d’un porte-électrodes (une vingtaine) dans l’oreille interne, d’une antenne et d’un stimulateur dans le cuir chevelu, un microphone porté à l’extérieur en contour d’oreilles est relié à ce système pour capter les sons et les transmettre directement au nerf auditif. L’intervention dure près de deux heures, sous anesthésie générale. « Ces opérations nécessitent une haute technicité chirurgicale et consistent à introduire un appareil électronique à l’intérieur de la cochlée de l’oreille pour exciter le nerf et stimuler l’audition. Cet appareil qui coûte près de 20 000 euros, donc 2 millions de dinars, a pour but de remplacer la cochlée déficiente », expliquent les spécialistes qui insistent sur l’importance du suivi du patient après cette intervention chirurgicale. La rééducation est une étape aussi importante dans la prise en charge, puisque le succès de cette technique dépend à 80% du suivi rigoureux de séances de rééducation orthophoniste.
Comment fonctionne-t-il ?
Tous les sons du langage et tous les bruits sont captés par un microphone. Le processeur convertit les sons dans un code d’excitation nerveuse. Une antenne (fixée par aimantation en regard de l’implant) transmet cette information à travers la peau au moyen d’ondes radio. L’implant décode ces ondes radio, puis envoie des impulsions électriques au faisceau d’électrodes implantées dans l’oreille interne – la cochlée. Les électrodes implantées dans l’oreille interne stimulent les fibres du nerf auditif. Le cerveau analyse les signaux dans ses aires auditives et les interprète comme des sons. *El Watan le 14 – 07 – 2009
*l’usage excessif des baladeurs rend sourd
Dix millions de jeunes Européens risquent une surdité définitive en caas d’écoute prolongée, et à des niveaux sonores élevés de leur appareil à musique portatif… En 2006, John Kiel Patterson, un entrepreneur de Louisiane (États-Unis) a porté plainte devant le tribunal de San José en Californie contre le géant Apple, fabricant des baladeurs iPod. M. Patterson, qui veut lancer une class action avec plusieurs autres plaignants, plaide que son iPod peut être «gonflé» jusqu’à 115 décibels (dB), et même jusqu’à 125 dB pour certains genres musicaux. Or ces niveaux sonores extrêmes risquent d’entraîner des troubles de l’audition permanents, voire définitifs chez l’utilisateur au long cours. La firme a vendu depuis 2001 plus de 160 millions de ces baladeurs dans le monde. Ces objets ont la taille d’une carte de crédit épaisse, et l’on peut y télécharger depuis son ordinateur des fichiers musicaux. Le baladeur utilise un logiciel qui lit les fichiers et diffuse la musique. Depuis peu, certains appareils font office de baladeurs et de téléphones portables, le tout avec des écouteurs intra-auriculaires qui permettent d’obtenir sa «dose» de son sans gêner le voisin. Actuellement, près de 5 à 10 % des 50 à 100 millions de citoyens des 27 pays de l’Union européenne risquent de devenir sourds à trop écouter ces appareils. Inquiète des nouvelles menaces sur la santé auditive que font peser sur les oreilles des jeunes, mais aussi des adultes, la pratique très répandue de l’écoute de ces minuscules baladeurs, la commissaire européenne à la Consommation, Meglena Kuneva, a demandé un avis scientifique dont les conclusions ont été rendues publiques récemment. Résultat : cinq heures d’écoute par semaine au niveau sonore maximum exposent l’écoutant à un bruit très supérieur à celui qui est autorisé dans les usines les plus bruyantes (80 dB pendant 8 heures par jour ou 40 heures par semaine). Si la majorité des utilisateurs se contente d’un niveau sonore compris en moyenne entre 75 et 85 dB, 10 % d’entre eux, soit une grosse minorité, montent le volume sonore à fond. Certes, la réglementation française a contraint Apple et ses concurrents à ne pas dépasser 100 décibels, mais d’après le rapport, ce niveau est déjà très supérieur au décollage d’un avion à réaction à proximité. C’est le cumul de la dose quotidienne pendant cinq ans qui fait le danger pour l’audition. Même des géants de la musique le reconnaissent. Pete Townsend, le légendaire guitariste du groupe The Who, estimait sur son site Internet en décembre 2007, à son corps défendant «avoir aidé à créer et à raffiner un genre musical (le pop rock) qui a contribué à rendre sourd notre public le plus fidèle. La perte auditive, c’est une chose terrible, parce qu’elle ne peut être réparée. Mon intuition, si vous ou vos enfants écoutez un iPod, c’est que de terribles conséquences vous attendent». Des données publiées aux États-Unis par le National Institute for Occupational Safety and Health établissaient elles aussi en 2006 un niveau de sécurité de 85 dB pour 8 heures par jour. Or, toute augmentation supplémentaire de 5 dB divise par deux la période d’écoute maximale de sécurité. D’après le rapport européen, ce ne sont pas seulement les jeunes qui risquent une perte auditive. Étant donné le succès planétaire de l’iPod et à un moindre degré de ses concurrents, ce sont plus de cent millions de citoyens européens qui sont concernés. Meglena Kuneva se dit d’ailleurs «inquiète que tant de jeunes gens qui utilisent, à des niveaux sonores élevés, les portables et les baladeurs puissent mettre ainsi en danger leurs oreilles sans le savoir». Depuis la plainte californienne, la firme Apple a mis à la disposition des utilisateurs un logiciel gratuit qui permet de limiter le niveau sonore de son baladeur. Mais les barrettes qui apparaissent sur l’écran ne correspondent pas à un niveau de décibels précis, et il n’existe pas non plus de compteur journalier, ou hebdomadaire, du temps d’écoute à un niveau sonore donné. Or, le procès que veut élargir M. Patterson contre Apple se base justement sur ce point. En effet, si dans le manuel de l’utilisateur de l’iPod il est bien mentionné qu’un niveau de volume sonore trop élevé peut être dangereux pour la santé auditive, aucun chiffre n’est précisé ! Les baladeurs ne sont pas non plus équipés d’un compteur qui garderait en mémoire le nombre de décibels reçus, et le nombre d’heures d’utilisation par jour ou par semaine. Pire ! Tout un chacun peut sur Internet directement «débrider» son iPod pour qu’il dépasse le niveau sonore maximum autorisé de 100 dB. En réponse, les instances européennes se contentent d’organiser un colloque à Bruxelles, pour évaluer entre scientifiques, mais aussi avec les industriels et les gouvernements, les résultats de ce nouveau rapport. En attendant, les consommateurs sont invités à vérifier que le son de leur baladeur peut être limité à un niveau maximal, et à maîtriser l’usage quotidien de leur appareil.*source (le Figaro)..
**addiction aux décibels
*Les ados et la surdité
Les baladeurs MP3 accélèrent le vieillissement de l’oreille interne. Or les jeunes consultent souvent trop tard, lorsque les lésions sont définitives, déplorent les médecins.
C’est une urgence médicale trop souvent méconnue. À la sortie d’un concert ou d’une boîte de nuit, une oreille «bouchée», des bourdonnements ou encore des vertiges peuvent traduire un traumatisme sonore aigu (TSA) qui met en danger la fonction auditive. «Beaucoup de ces patients, en général jeunes, ne consultent pas ou consultent secondairement quand les lésions sont définitives», regrette le Dr Jean-Michel Klein, secrétaire général du Syndicat national des médecins spécialisés en ORL. Pourtant, selon lui, un traitement très précoce par corticoïdes – après un bilan avec audiogramme – peut limiter la perte de l’audition.
Sur le plan anatomique, cette dernière se traduit par une altération des cellules ciliées de l’oreille interne. Ces 15 000 cellules, cruciales pour l’ouïe mais fragiles, peuvent «exploser» sous l’effet de la pression induite dans la cochlée par une exposition à des niveaux sonores très élevés. Le seuil douloureux se situe à 120 décibels, mais des traumatismes sonores aigus apparaissent bien en deçà de ce seuil.
Les baladeurs MP3 mis en cause
En pratique, les symptômes peuvent être réversibles en quelques heures, mais ces tableaux de «fatigue auditive» devraient déjà être considérés comme une alerte, insiste Jean-Michel Klein. Dans certains cas, les cellules ciliées sont irrémédiablement détruites, induisant des troubles permanents de l’audition, accompagnés ou non d’acouphènes. Selon une enquête menée il y a quelques années, ces traumatismes sonores aigus sont loin d’être exceptionnels : ils pourraient concerner 1 400 personnes par an en France. Les musiques amplifiées (concerts, discothèques…) en sont la première cause, devant les tirs, explosions, pétards, alarmes et même téléphones portables. Par ailleurs, des bruits trop intenses peuvent provoquer une perforation du tympan ou une luxation de la chaîne des osselets par un phénomène d’onde de choc (voir infographie ci-dessous). Ces lésions de l’oreille moyenne, classiques lors des explosions dans les attentats, sont possibles mais exceptionnelles pendant des concerts.
Mais au-delà de ces accidents aigus, les médecins et les autorités sont surtout préoccupés par les baladeurs MP3, qui accélèrent le vieillissement de l’oreille interne. La prochaine journée nationale de l’audition, le 11 mars , sera d’ailleurs consacrée à ce thème. Selon un rapport européen, 50 à 100 millions de citoyens de l’Union utilisent quotidiennement ces appareils numériques, et 10 millions risquent de devenir sourds à les écouter trop fort et trop souvent. Le niveau sonore des baladeurs sera bientôt limité par la Commission européenne, «mais le bridage est sur le casque, il est facile d’en changer», relève Patrick Arthaud, président du syndicat des audioprothésistes français.
Un profond handicap
Ce professionnel note aussi que les adeptes des MP3 développent une accoutumance aux fortes intensités sonores (par le biais de neurotransmetteurs) qui crée une forme de dépendance. «C’est aberrant, on a réussi à diminuer les surdités d’origine professionnelle en améliorant la prévention, et on va observer une recrudescence de celles dues à des expositions de loisirs», continue Patrick Arthaud, qui insiste sur le profond handicap induit par la surdité dans la vie familiale, sociale et professionnelle.
Les premiers adeptes des baladeurs (les walkmans des années 1980) sont-ils devenus sourds ? Difficile de le savoir, en l’absence quasi totale d’études épidémiologiques sur ce sujet. Les audioprothésistes ont la sensation d’appareiller des personnes plus jeunes, mais cette évolution pourrait être due à une meilleure sensibilisation. Une enquête en milieu scolaire a toutefois montré qu’avant 17 ans, plus d’un adolescent sur dix souffre d’un début de surdité avec une perte auditive de plus de 20 dB. Ces dernières années, plusieurs campagnes de prévention ont déjà été menées auprès des jeunes.
Des informations et des conseils sont également disponibles sur Internet (www.ecoute-ton-oreille.com). Mais les messages de santé publique, souvent vécus comme trop moralisateurs, ont du mal à passer. (Le Figaro-11.01.2010.)
**la manipulation des sons nuit à notre audition.
VIDEO – Radio, télévision, MP3, jeux vidéo : la compression sonore modifie notre façon d’entendre et nous casse les oreilles. Au sens propre.
«Le son est un élément totalement ignoré dans notre monde moderne où il n’y en a que pour l’image», déplore Christian Hugonnet, ingénieur acousticien et président de la Semaine du son qui débute mardi (du 12 au 16 janvier à Paris et du 18 au 24 janvier dans toute la France). Depuis plusieurs années, cet éminent spécialiste tire la sonnette d’alarme. «Les nuances sonores sont en voie de disparition dans beaucoup de lieux publics comme les gares, le métro, les écoles, les cantines et certains restaurants où le bruit ambiant est tel qu’il empêche les gens de pouvoir s’entendre et de discuter sans parler fort.»
Mais les problèmes ne se limitent pas à ces nuisances sonores amplifiées par la mauvaise acoustique. Il y a un autre phénomène plus méconnu et insidieux : les nuances et modulations naturelles des sons sont en train de disparaître dans les médias. Que ce soit à la télévision, à la radio, sur les téléphones portables, les consoles de jeu, les MP3 et les sonorisations de spectacle, tous les sons sont manipulés. Ou, plus exactement, compressés.
La dynamique disparaît
La compression est un procédé que les technologies numériques ont rendu très efficace et très précis depuis une dizaine d’années. Elle consiste à remonter tous les sons faibles, compris entre 5 et 30 décibels (dB), pour en faire des sons plus forts. Avec un analyseur de niveau sonore (sonomètre), il est possible de voir à quel point ce traitement transforme radicalement les sons. En écoutant LeBoléro de Maurice Ravel dans un enregistrement sans compression, les courbes qui défilent sur l’écran de l’appareil sont d’une grande amplitude. Il y a des silences au début, des notes à peine audibles à 40 dB et puis viennent à la fin les éclats à plus de 85 dB. Il n’y a rien de tout ça sur le même morceau compressé : les courbes démarrent d’emblée à 70-75 dB et se maintiennent à ce niveau pendant toute la durée de l’enregistrement. La dynamique, c’est-à-dire la différence entre un niveau sonore fort et un niveau faible, a disparu. Il y a une sorte de «rail» sonore compact et continu. «Tout est collé. Il n’y a plus de respiration, plus rien de souple ni de chatoyant», déplore Mélanie Thiébaut, chef d’orchestre. «C’est fort tout le temps. Il n’y a plus aucune nuance sonore», analyse de son côté le chanteur Maxime Le Forestier.
Omniprésent, le procédé est apparu dans les années 1960 avec le rock pour permettre de faire ressortir certains instruments de plus faible niveau sonore comme les guitares, masquées par les percussions. La recette a été ensuite reprise par les publicitaires de manière globale pour imposer leurs spots aux auditeurs. Les radios, quand on a commencé à les écouter dans les voitures, l’ont adopté à leur tour et les télés ont suivi. Il n’y a plus moyen maintenant d’y échapper. «Christian Hugonnet est sans doute un des hommes qui a le plus réfléchi sur ce qu’est le son. Il a été le premier à alerter sur ce phénomène qui va modifier notre façon d’entendre», assure Maxime Le Forestier, d’autant plus sensible à cette question qu’il a un enfant malentendant.
«Une addiction aux décibels»
En faisant émerger des sons au-dessus du bruit ambiant, la compression provoque une sorte d’escalade sonore, encore amplifiée par l’usage des baladeurs et des casques. «Un contour musical qui élimine toute nuance, c’est la fin de la musique, avertit Christian Hugonnet. On ne peut que s’en indigner.»«Cela conduit à une forme d’addiction aux décibels», renchérit Mélanie Thiébaut qui a constaté que les jeunes instrumentistes entendent moins bien et jouent de plus en plus fort. D’autant que les instruments sont de plus en plus puissants.
Quels effets ces manipulations acoustiques ignorées du public vont-elles avoir sur l’audition ? Personne ne le sait car on manque de recul et il n’y a pas encore eu d’études épidémiologiques sur ces questions. «Les dégâts auditifs sont très retardés : vingt, voire quarante ans», souligne le Pr Paul Avant, du Laboratoire de biophysique des handicaps sensoriels, basé à Clermont-Ferrand. Le fait que la compression supprime les silences et les fractions de seconde de repos pour le cerveau n’est sans doute pas sans conséquences. «On nous amène trop d’informations et on fait marcher le système auditif en surrégime. La fatigue auditive est certaine», avance Patrick Arthaud, président du Syndicat des audioprothésistes français. D’où l’impression de soulagement et de repos quand on éteint la radio ou la télé, même si le son n’est pas fort.
Christian Hugonnet en est convaincu : la compression systématique des sons est un problème à prendre en compte, tout autant que la tendance à écouter de la musique à fond pendant des heures. Elle participe de la même ignorance de l’importance de l’univers sonore pour chacun d’entre nous. «L’oreille n’a pas de paupières pour se protéger contre les coups de soleil. Et les séquelles sont irréversibles», insiste-t-il. Le phénomène de la compression sera présenté au public à l’auditorium Saint-Germain, à Paris, en clôture de la Semaine du son. (Le Figaro-11.01.2010.)
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