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Un souffle mystérieux sur les nuits de Nédroma

14022010

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 Lors de notre séjour à la plage de Sidna Youchaa cet été de l’année 19..,  des amis nous avaient invités à assister à un mariage à Nédroma.C’était l’occasion pour nous de revoir d’anciennes connaissances et d’écouter de belles chansons andalouses et haouzies, interprétées par des artistes de talent de la ville même. (Niar)

Les nuits d’été à Nédroma n’ont pas de pareilles nulle part ailleurs.

A partir du soir, et cela jusqu’à une heure tardive de la nuit, la ville est comme enveloppée, caressée par un souffle mystérieux et envoùtant, constitué par un subtil mélange d’un air pur descendant des forêts et montagnes environnantes, avec des senteurs enivrantes évaporées des jardins des maisons individuelles où les Nédromis aiment cultiver des fleurs et des plantes odorantes, tels que le citronnier, le jasmin, mesk- ellil, le basilic (el h’bac), les roses et des œillets de toutes sortes et toutes les couleurs. Ajouter à cela, une dose de nostalgie attendrie pour les fragrances du passé proche ou lointain, charriées par une tradition sociale et culturelle authentique.
Ce charme indicible des nuits d’été à Nédroma, est accentué avec bonheur, par l’ambiance heureuse des nombreux mariages qui apportent un changement notable au traintrain habituel des autres jours. (Niar)                        

Vidéo: -   ville de Nédroma     

Vues de Nedroma 2006 et ses environs

Les rues et les gens de Nedroma

mariage a nedroma le 4/07/2011

un autre mariage a Nédroma

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vidéo: nedroma 10-04-09

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images de Nédroma         

jeunes de Nédroma                

Mosquee de  nedroma           

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  attirance
Malgré  les apparences d’une ville ordinaire, Nédroma possède encore des atouts certains, puisqu’elle continue de susciter, aujourd’hui comme hier, l’intérêt des chercheurs universitaires, des historiens, des sociologues, des hommes de l’art et de la culture, et des touristes de tout bord. C’est une ville qui a gardé un cachet spécial, dù notamment à son histoire, à sa personnalité propre, et aux hommes humbles ou prestigieux qu’elle a enfantés ou qui sont passés par là. Ainsi on ne peut  pas aborder, comme ça, d’un trait, la description d’un mariage à Nédroma, sans s’arrêter un instant sur certains faits et événements qui ont marqué son histoire et qui ont fait sa grandeur  et sa notoriété.
A première vue, Nédroma apparaît aux yeux du nouveau visiteur, comme une petite ville quelconque accrochée aux monts magestueux de Fillaoucène, avec son aspect austère, ses ruelles étroites, ses anciennes maisons usées par l’âge dans le vieux bâti, et ses vestiges historiques en état de délabrement, témoignant encore d’un passé glorieux révolu. Enserrée dans un espace étriqué, par un relief sévère et une topographie difficile, la ville peine à trouver de l’espace ou de nouvelles étendues pour son extension régulière. Il  faudrait aller plus loin, vers le bas, du coté de Khriba, ou de la plaine de Mezaourou, pout tenter de trouver un petit terrain à construire.
Une esthétique raffinée et  pudique
En outre, la cité a été enclavée davantage, depuis la création de la nouvelle route reliant Ghazaouet à Tlemcen, sans passer par Nédroma. On dirait qu’on l’a enfoncée un peu plus dans son isolement et sa solitude. Mais si la ville a souffert de ce fait, sur le plan de l’économie, du logement, de l’emploi et des infrastructures sociales, elle continue par contre, à jouir d’une certaine  aura , en gardant jalousement ses traditions ancestrales, ses spécificités culturelles, ses arts et ses petits métiers qui survivent et résistent encore aux bouleversements des temps modernes, ses fêtes riches en couleurs et en musique, ses chansons populaires mélodieuses, ses habits traditionnels et sa poésie mystique magnifique. Tout ça , avec une touche esthétique raffinée, discrète et pudique qui ne vous laisse pas indifférent. Que peut-on dire encore de cette ville séculaire qui a su préserver son allure d’aspect médiéval de cité d’Islam, avec au milieu, la place centrale «El  tarbià », tout juste à coté de la Grande Mosquée, l’une des plus anciennes d’Algérie, construite en 1081 par Youcef ibn Tachfine, avec son haut minaret almohade, dominant les maisons et les quartiers environnants. (Niar)

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Depuis des siècles jusqu’à aujourd’hui, Nédroma a enfanté de nombreux hommes prestigieux, tel que Abdelmoumen Ben Ali, (décédé en 1163) le fondateur de la dynastie des Almohades, qui  va à partir de cette cité, s’élancer à la conquête du Maghreb, d’abord à l’ouest, en prenant Marrakech en 1147, puis à l’est, jusqu’à l’unification de l’Afrique du Nord, sous sa bannière.
Il faut citer aussi le grand conquérant de L’Espagne en l’an 711, Tarik Ibn Ziad qui est né et qui a vêcu non loin de cette cité, sur les contrées au bord de la Tafna.

Et de nos jours, on peut citer, le Dr. Elias Adam Zerhouni, le directeur actuel  des Instituts Nationaux de la Santé des Etats-Unis ; ce scientifique clinicien est né, et a grandi à Nédroma, il a fait des études brillantes en Algérie avant d’émigrer vers d’autres horizons Il y en a eu beaucoup d’autres, dans les domaines de l’enseignement et de l’éducation, de la médecine, de la musique, de la poésie, de la chanson, des arts et des métiers, du monde de la politique ou de la diplomacie, et j’en passe.

Beaucoup de Musulmans d’Espagne chassés de l’Andalousie, s’étaient installés à Nédroma où ils avaient trouvé un accueil des plus fraternels. Ils avaient ramené avec eux, leur savoir faire, leur culture, leurs arts, leurs connaissances dans divers domaines de la vie active et spirituelle ; et la cité avait continué à prospérer, notamment dans l’artisanat et les petits métiers, le jardinage et l’agriculture, la médecine ou la chirurgie, l’architecture, sans oublier la poésie  et l’art andalou. Celui-ci est d’abord d’inspiration spirituelle et mystique (taçaouf) ; il prône l’amour de Dieu, glorifie Son Pouvoir et Ses Bienfaits. Il faudrait revenir un peu, sur le mouvement religieux des Almohades [ unitariens] qui voulaient réformer la société, en s’élevant contre les abus de toutes sortes, et en professant le dogme de l’unicité de Dieu dans toute sa pureté, dogme prôné par le théologien El Ghazali. C’est au 12éme siècle qu’apparaissent les précurseurs du « taçawouf »-soufisme- sur le plan socio-culturel et spirituel, tels que : Ibn Hirzim, Abou Madyane, Abdeslam Ben M’chichi, Jallal Eddine Erroumi, Ibn Arabi, les philosophes Ibn Baja, Ibn Rochd, Mohammad Ikbal, et d’autres par la suite, tel Cheikh Kaddour Benachour [1850-1938] qui fut lui aussi un apôtre du soufisme à Nédroma, avec une production poétique prolifique (près de 500 qacida). Les textes et les  chansons de ce poète mystique ont fait le bonheur et la réputation de grands interprètes algériens, comme Mohamed Ghaffour, Hadj M’hamed El Anka, et beaucoup d’autres. (Niar)

Le terme de soufisme vient du mot arabe : çuf (laine). Les adeptes avaient l’habitude de se vêtir d’un simple froc de laine, symbole d’austérité et de détachement du monde matériel. Ils prônaient la lecture, la récitation et la méditation du Coran qui fournissent au pieux musulman, une source constamment renouvelée de vie spirituelle. La beauté même du texte coranique étaye le caractère sacré et miraculeux du Livre Saint que nul art humain n’a pu composer. A la magie incantatoire du texte saint qui véhicule le message divin, viennent s’ajouter tous les prolongements et les résonnances que permet la langue arabe qui, par sa nature même, se prête à une herméneutique (l’art d’interpréter les livres sacrés) étagée sur plusieurs plans.
Tout est signe de Dieu pour celui qui sait voir. « Nous leur montrons, dit le Coran, nos signes à l’horizon et en eux-mêmes ». « De quelque côté que tu te tournes, là est la face de Dieu…En vérité, dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance de la nuit et du jour, dans les navires qui parcourent les mers avec ce qui est utile à l’homme, dans la pluie que Dieu fait descendre du ciel pour rendre la vie à la terre qui était morte, et répandre sur elle, toutes sortes d’animaux, dans le changement des vents, des nuages qui sont astreints au service, entre le ciel et la terre, dans toutes ces choses, il y a des signes pour ceux qui comprennent » (Coran). Cette immanence de Dieu au monde, n’est perceptible qu’aux yeux purifiés et aux cœurs purs épris d’amour. Le poète soufi Erroumi [1204-1273] dit à ce sujet : « Si tu bois, assoiffé, de l’eau dans une coupe, c’est Dieu que tu contemples au sein de l’eau. Celui qui n’est pas amoureux (de Dieu) ne voit dans l’eau que sa propre image ». Seuls des yeux dessillés peuvent découvrir que l’univers est le livre de la très haute Vérité. Seul, le cœur poli par l’ascèse est susceptible de devenir ce miroir sans taches où se reflètera le divin. Dans l’Islam, Dieu est la seule réalité, le seul but de la quête incessante de l’âme, peu importe la voie qui mène à Lui.

Pour le soufisme, l’amour est en vérité l’âme de l’univers. C’est grâce à lui que l’homme tend à retourner à la source de son être. Il correspond au degré de l’excellence de la foi et du comportement (al ihsane) qui, par la purification du cœur, conduit à la sincérité (ikhlas) et permet d’accueillir la lumière divine par laquelle on connait et l’on voit. L’arme efficace qui rend toutes les victoires possibles, c’est l’amour. Non pas l’amour au sens étroit et usé du terme. Mais il s’agit d’une chose infiniment plus vaste : il s’agit d’une projection de l’homme hors de lui-même pour embrasser l ‘univers tout entier.

Cet amour-là, c’est une énergie universelle qui anime toute la création. El Boutchichi, l’un des précurseurs du soufisme, dit à ce sujet : « L’islam est la religion de l’unicité de dieu, de l’amour et de la paix. Il symbolise l’effort permanent, le combat incessant pour l’excellence du comportement et de la sincérité du culte ; le soufisme en est le cœur. C’est la voie de la connaissance de Dieu et de la sérénité de l’âme ».
Le soufi  se considère volontiers « fils du moment », c’est-à-dire qu’il se situe dans le Présent de Dieu, sans s’occuper ni d’hier, ni de demain, et ce présent n’est autre qu’un reflet de l’unité.  Bien que le soufisme se veuille rigoureusement musulman, il a été critiqué par certains réformistes des temps modernes qui privilégient la communauté à l’isolement, et l’action à la passivité ou la résignation prônée par certain mystiques.
Loin d’être pris dans un engrenage qui le broie et lui interdit toute initiative, l’homme a l’entière responsabilité de ses actes. Ainsi, la vie ne doit pas être subie, mais passionnément vécue. La morale de passivité et de résignation est anachronique dans le monde moderne. La vertu est à chercher dans l’action.
  ( Niar Mohammed ) 

 Un souffle mystérieux sur les nuits de Nédroma

 **Lire traduction en arabe  ندرومة .3- عينة من الماضي المجيد  

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 cliquer ici: **Carte satellite de Nedroma vu du ciel  

 *Nédroma, Histoire, repères et autres infos…cliquer ici-bas:

 geneawiki-Nedroma

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*Les rapports hitoriques intenses entre le Maghreb et l’Andalousie.

 Les confluences historiques entre Al Andalus et les royaumes maghrébins de l’Algérie sont, depuis hier, au cœur d’un débat au Musée de l’art et d’histoire de Tlemcen, à la faveur des Journées d’études organisées par le département Expositions de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique»

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Des experts, architectes, archéologues et historiens algériens et espagnols ont été invités à débattre de plusieurs thèmes. Mohamed Djehiche, chef du département Expositions et directeur du Musée algérien de l’art moderne et contemporain (Mama), a indiqué que ces journées d’études se tiennent en prévision d’une grande exposition en deux parties : «L’âge d’or des sciences en pays d’Islam» et «Sur les traces des Andalous».

Cette exposition permanente est prévue pour la fin mai 2012. Elle se tiendra au niveau du Centre de recherches et d’études andalouses, nouvellement créé à Tlemcen et qui sera mis sous la tutelle du Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah). Le choix de Tlemcen s’explique par le fait que cette ville était à la croisée des chemins entre les royaumes du Maghreb et de l’Andalousie. Le souci de décentraliser la recherche est avancé également comme deuxième argument à cette décision. Mohamed Djehiche a rappelé qu’un cycle de quinze expositions a été organisé à l’occasion de «Tlemcen, capitale de la culture islamique».

Des expositions sur, entre autres, les manuscrits, la Kalaâ des Benni Hammad, le patrimoine immatériel, les peintres de Tlemcen, l’histoire de l’Algérie à travers les bijoux… «Parfois, lorsqu’on va de l’autre côté de la Méditerranée, on entend beaucoup parler de l’influence andalouse sur le Maghreb. Nous souhaitons parler du contraire, l’influence du Maghreb sur l’Andalousie. L’Andalousie symbolise justement ce parfait échange spirituel et architectural. Ces journées d’études sont une occasion d’échanger les idées et les expériences», a déclaré Mohamed Djehiche. Il a relevé que deux écoles s’opposent sur la manière de gérer le patrimoine. «Il est bon d’écouter les deux parties débattre. Il y a une école qui prône la reconstitution et la restauration des monuments. Une autre qui plaide pour le rejet de toute forme d’intervention sur les monuments pour éviter la dégradation. Cette école appelle à laisser les fouilles telles qu’elles sont. Les uns et les autres ont des arguments massifs. Mon rôle a été de mettre ces deux parties l’une face à l’autre pour débattre et confronter les arguments scientifiques», a-t-il estimé.

Rafael Valencia, professeur à l’université de Séville, a souligné que la période andalouse et la culture arabe qui en était liée avaient été marquées par une certaine modernité. Il a relevé qu’à cette époque, le détroit de Gibraltar, qui relie le Maghreb à l’Andalousie, était perméable et que les frontières étaient invisibles. Il a souligné que le rapport entre la presqu’île ibérique et Tlemcen avait existé avant la conquête arabe et s’était poursuivi après la chute de l’Andalousie en 1492. «Il y a certaine similitude entre la ville de Tlemcen et Grenade, Séville ou Saragosse, en ce sens qu’il y a eu toujours un milieu urbain entouré d’une campagne, de terres. Des villes qui vont dépendre de l’échange de marchandises plus tard, compte tenu du rapport entre la culture arabe et le commerce», a indiqué Rafael Valencia.

Les relations entre l’Andalousie et Tlemcen s’étaient renforcées à partir de la première moitié du IXe siècle. L’universitaire arabisant espagnol a illustré son propos par l’alliance militaire entre les Omeyyades d’Andalousie et les Rostomides Tihert contre les Idrissides de Fes. Il a relevé que l’ancienne Agadir (Tlemcen) était un point de passage important des caravanes commerciales qui partaient de la Méditerranée vers le Sahel. Rafael Valencia a souligné également qu’à l’époque des Almoravides, au XIIe siècle, Tlemcen et les villes espagnoles faisaient partie d’un même pays (les Almoravides avaient conquis une partie de la Péninsule ibérique après avoir livré bataille aux Omeyyades en Andalousie). Lors d’une autre conférence, l’ancien directeur du Musée national des antiquités d’Alger, Lakhdar Derias, a présenté le rapport préliminaire des fouilles archéologique du Méchouar de Tlemcen. Un Méchouar qui concentre presque toutes les époques qu’a connues Tlemcen : Almoravides, Almohades, Zianides, ottomane et française.

L’universitaire Antonio Almagro Gorbea a expliqué, pour sa part, comment le célèbre palais Alcazar de Séville a été restauré. Construit par les Omeyyades en 844, Alcazar avait été modifié par les Almohades après leur conquête d’une partie de l’Andalousie. Au XVIe siècle, l’archiduc d’Autriche, Charles Quint, l’avait complètement défiguré. Aujourd’hui, l’archéologue Azeddine Bouyahiaoui abordera les problématiques de la ville historique de Tahert-Tagdemt, le chercheur Rafael Manzano Martez évoquera Madinet Al Zahra de Cordoue, les universitaires Fayçal Sahli et Abdennour Ben Kherbèche parleront de la Kalaâ des Beni Hammad, Mohamed Akli fera une conférence sur le site archéologique de Achir à Médéa, alors que Naïma Mahindad évoquera «La dialectique quartier/ville» à travers l’histoire urbaine de Béjaïa. (El Watan-11.04.2012.)

**Les morisques musulmans d’Espagne trouvent refuge en Algérie

 Des tisserands, des fabricants de babouches, des maçons et des charpentiers… Les morisques ont beaucoup apporté à l’Algérie des XVIe et XVIIe siècles. Une journée d’étude à Tlemcen nous a fait voyager dans le temps.

Au XVIIe siècle, les morisques et les juifs dominaient le commerce extérieur à Alger. Les morisques musulmans, qui avaient fui les conversions forcées au christianisme par les rois catholiques après l’effondrement de la dynastie andalouse, avaient grandement contribué à la construction des villes au Maghreb, particulièrement en Algérie. Les rois catholiques n’avaient pas respecté l’accord signé en 1492 avec le dernier souverain de Grenade, Abou Abdallah. Ces rois recevaient «la bénédiction» de l’archevêque de Tolède, Francisco Jiminez De Cisneros. L’architecte Samia Chergui, directrice de la nouvelle Ecole nationale du patrimoine, est revenue en détail sur l’apport des morisques dans des villes comme Alger, Ténès, Cherchell et Blida.

Elle a présenté, mercredi au Musée de l’art et d’histoire de Tlemcen, une communication sur cette question encore peu connue, à la faveur des journées d’étude «Confluences historiques entre Al Andalus et les royaumes maghrébins de l’Algérie», organisées par le département Expositions de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». «Les morisques avaient eu un effet positif sur l’essor urbain de plusieurs villes. Ils avaient fondé Koléa et doté Alger de structures hydrauliques impressionnantes. A partir de 1519, les morisques participaient avec les Ottomans à bâtir des stratégies militaires pour défendre Alger des attaques maritimes», a souligné Samia Chergui. Selon elle, plus de 25 000 morisques étaient établis à Alger au début du XVIIe siècle.

Ils avaient souffert au début faute d’emplois en raison, entre autres, de l’arrivée de captifs chrétiens. «Vers 1571, les morisques étaient assimilés aux beldis, citadins de souche, Algérois. Ils avaient pu accéder à des fonctions importantes grâce à leur statut de lettrés. Ils avaient été chargés de gérer les biens habous», a indiqué la conférencière. Le quartier Tagarins d’Alger doit son nom aux «Tagarinos», une population venue d’Espagne s’installer dans cette partie ouest de la ville blanche.

Un passé commun

D’après Samia Chergui, un sixième des maisons d’Alger était occupé par les morisques. Parmi eux, il y avait des charpentiers et des maçons qui allaient prendre part à l’effort d’édification. «Ils intervenaient comme des maîtres maçons. On peut retrouver cela dans les cahiers de chantiers de l’époque. Les morisques dominaient le métier de tisserand. Ils excellaient dans la couture de soie. Ils étaient fabricants de babouches et des parfumeurs aussi. A partir du XVIIIe siècle, l’intégration des morisques était presque définitive. Il y avait une communauté qui s’appelait “jamaât el andalous“, qui était une institution habous», a encore relevé Samia Chergui. Le jeune consul général d’Espagne, José Manuel Rodriguez, a, dans une brève intervention, souligné l’attachement de l’Espagne à son passé musulman : «Cette sensibilité n’existe pas en dehors du monde arabo-musulman. Ce passé commun, cet héritage commun, nous en sommes très fiers. Cette histoire commune est un acquis. Il faut aller plus loin.» Il a plaidé pour le renforcement des relations bilatérales dans tous les domaines. «Et l’échange culturel, du fait de notre passé commun, est la pierre angulaire de notre relation.

L’échange culturel dépasse en importance l’échange politique et économique», a ajouté le diplomate. Il a estimé que les projets tels que celui des journées d’étude de Tlemcen, marquées par une présence d’universitaires et d’experts espagnols, doivent être encouragés dans le futur. «Cela va créer un tissu d’échanges qui ne sera pas détruit.» Fouad Ghomari, de l’université de Tlemcen, a appelé, de son côté, à multiplier les échanges académiques entre l’Algérie et l’Espagne : «Nous sommes prêts à accueillir des universitaires espagnols pour assurer des cours, notamment à la faculté d’architecture. Nous pensons aussi à lancer des chantiers écoles communs.» D’après lui, il y a encore beaucoup de choses à découvrir à la cité mérénide d’El Mansourah de Tlemcen. *Par Fayçal Métaoui (El Watan-13.04.2012.)

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