Ceux qui n’ont pas été à l’école

**Journée internationale de l’analphabétisme

L’événement est passé sans bruit. Hier près de 8 millions et demi d’enfants ont rejoint les bancs de l’école. Nul besoin d’en rajouter tant le sujet n’est pas passé inaperçu. A l’opposé, la veille c’était la Journée internationale de l’analphabétisme. Très peu de relais. C’était moins tapageur. Juste une conférence organisée au centre de presse d’El Moudjahid pour aborder le sort de ceux qui n’ont jamais mis les pieds à l’école. C’est-à-dire nos analphabètes. Ils représentent, en 2013, 19% de la population. Soit en nombre, plus de 7 millions de personnes. Presque autant que ceux qui ont repris, hier, le chemin de l’école.

Qui sont-ils ces analphabètes? Pourquoi le sont-ils? Il nous faut commencer par cette précision. A la différence des illettrés, les analphabètes n’ont jamais mis les pieds à l’école. Cette frange de la société est aujourd’hui composée essentiellement d’adultes dont la plupart sont des femmes. Surtout des femmes du monde rural. Donc on voit apparaître des contraintes socioculturelles. Il n’est pas exceptionnel en effet que la scolarisation des filles, en milieu rural, ne soit pas une priorité pour certains parents. Ce n’est pas, malheureusement, le seul aspect du problème. Il y a aussi, pour diverses raisons, ce qu’on appelle les déperditions scolaires. Des enfants qui ne sont pas scolarisés à l’âge légal. A cause de situations familiales conflictuelles (divorces) ou accidentelles (les orphelins). A cette catégorie on peut ajouter l’irresponsabilité de certains parents (eh, oui! il y en a) qui ne voient pas l’intérêt d’inscrire leurs enfants à l’école. Ceux qui sont utilisés dans la mendicité. Ceux qui vendent sur le bord des routes ou derrière une table. Ces catégories viennent s’ajouter au «reliquat» des analphabètes qui date des premières années de l’indépendance. Il faut rappeler que le taux à cette époque là était de 85%. Le système éducatif qui se mettait, péniblement, en place avait des capacités très limitées. La progression était certes réelle mais ne pouvait pas, pour des raisons structurelles, combler l’énorme déficit hérité de la colonisation. Il a fallu 50 ans pour passer du taux de 85% d’analphabètes en 1962 au taux de 19% en 2013. Il a fallu construire des milliers et des milliers d’écoles, former des centaines de milliers d’enseignants. Malgré tous ces efforts et compte tenu de la démographie (la population algérienne est passée de 9 millions en 1962 à 37 millions aujourd’hui), le pays ne pouvait pas absorber l’analphabétisme par le système scolaire, quand bien même il couvre aujourd’hui un taux d’inscription de 98%. Plus clairement, la scolarisation n’est plus possible à un certain âge. D’où la création, en 1995, de l’Office national d’alphabétisation (Onaea) aidé dans sa lourde tâche par l’association algérienne d’alphabétisation Iqraâ très active et dont le mérite est à saluer. Ensemble, ces structures ont pu infléchir le taux des analphabètes de 85 à 19%. C’est bien, mais insuffisant. 7 millions d’Algériennes et d’Algériens qui ne savent ni lire ni écrire, cela reste énorme. Même si Mme M’Barki, sénatrice et présidente d’Iqraâ prévoit une réduction notable, de ces exclus du savoir, à court terme. Certes, le phénomène est mondial. L’Unesco a rappelé hier par la voix de sa directrice générale, Irina Bokova, qu’il y a 774 millions d’analphabètes dans le monde (aux trois quart dans 15 pays) et dont les deux tiers sont des femmes. Ce qui ne peut, en aucun cas, être pour nous d’une quelconque consolation. Le plus dramatique est d’apprendre que l’association Iqraa manque de moyens. De subventions. De dons. Ce qui semble étonnant à quelques «encablures» de la générosité débordante constatée pour «la chorba pour tous». Et pour cause! On est plus visible en nourrissant le ventre plutôt que l’esprit. Nos donateurs préfèrent le bruit. L’analphabétisme n’en fait pas! *Par Zouhir MEBARKI -L’Expression- Lundi 09 Septembre 2013

**Aïcha Barki à l’occasion de la journée mondiale de l’alphabétisation

“Notre objectif est de réduire le taux d’analphabètes à 10% en 2015”

“Djazaïr bila oummia” (Algérie sans analphabétisme), tel est le slogan lancé communément par l’association algérienne d’alphabétisation Iqraa et l’opérateur téléphonique Nedjma qui ont organisé hier, coïncidant avec le 8 septembre, Journée internationale d’alphabétisation, au Forum du quotidien El Moudjahid, une rencontre avec la presse pour présenter un projet de partenariat consistant en un spot télévisuel de sensibilisation. L’infatigable présidente de l’association, Mme Aïcha Barki, qui a donné la priorité au communiqué de la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a rappelé de prime abord que “si les deux dernières décennies ont connu un recul de l’analphabétisme en enregistrant une réduction de plus de 100 millions de personnes, cela n’est pas encore assez, car derrière ces chiffres, de graves inégalités persistent, dans le sens où les deux tiers des 800 millions d’adultes analphabètes sont des femmes et que la plupart des enfants et adolescents non scolarisés sont des filles. Même dans les pays économiquement développés, une trop grande proportion de la population ne maîtrise pas les compétences de base en lecture et en écriture, ce qui est un frein au plan épanouissement de la personne, au développement des sociétés, à la compréhension entre les peuples”, dit le communiqué, concluant que “l’alphabétisme est bien plus qu’une priorité éducative, elle est l’investissement d’avenir par excellence mais qui exige de nouveaux financements, des politiques conçues avec les populations concernées”. Qu’en est-il en Algérie ? La présidente de l’association Iqraa reste confiante car, explique-t-elle, “à l’heure où très peu de pays dans le monde y compris les pays les plus développés financent l’alphabétisation, l’Algérie, grâce à la politique initiée par l’État permet de constater qu’il existe des moyens suffisants pour réduire de moitié le taux d’alphabétisme actuel avoisinant 19% à l’horizon 2015”. Il faut dire que depuis sa création en 1990, cette association a réalisé des résultats probants en sauvant plus de 15 000 enfants de la déperdition scolaire, libéré de l’illettrisme plus de 1,5 million de personnes dont une majorité de femmes et plus de 3 000 détenus à travers les établissements de rééducation, alors que des dizaines de femmes ont été formées dans différents ateliers mis sur pied par l’association pour permettre d’acquérir une activité professionnelle dans le cadre du programme Afif (alphabétisation, formation, intégration des femmes). Pourtant, faut-il le rappeler, cette association n’a pas de subventions, même si le président de la République avait permis en 2007 de mobiliser une enveloppe de 53 milliards de dinars dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre l’analphabétisme pour la période 2007/2015. Aujourd’hui, l’association fonctionne avec la baraka et quelques bienfaiteurs, mais cela reste insuffisant au vu de l’ambition affichée par Mme Barki et son équipe. La feuille de route de la sénatrice consiste à faire diminuer de 50% le taux d’analphabétisme chez les adultes en 2015, éducation gratuite obligatoire au profit de tous les enfants, renforcement de l’éducation et des compétences pour les jeunes et les adultes, amélioration et protection de l’éducation au stade de l’enfance, assurer l’égalité des compétences entre les deux sexes à l’horizon 2015. Tout ceci nécessite, bien évidemment, la conjugaison de tous les efforts. L’association insiste notamment pour l’instauration de la Journée nationale de lutte contre l’analphabétisme en Algérie, la création de centres de proximité de lutte contre l’analphabétisme et la formation, particulièrement, au profit des jeunes filles des régions déshéritées, la mobilisation des entreprises économiques de lutter contre l’analphabétisme en milieu professionnel, accompagner la stratégie d’alphabétisation par une stratégie d’information et de communication visant à sensibiliser tout le monde que la lutte contre l’analphabétisme est l’affaire de tous. Côté sensibilisation, l’opérateur téléphonique Nedjma a répondu à l’appel en concrétisant un partenariat sur le long terme avec Iqraa matérialisé par ce spot télévisuel présenté hier et qui viendra, comme le souligne le directeur de la communication de Nedjma, Ramdane Djazaïri, appuyer la campagne nationale de lutte contre l’analphabétisme qui sera lancée incessamment. Dans un communiqué commun, lu par ce dernier, le P-DG, Joseph Ged, “apporte son soutien aux actions de l’association Iqraa, un soutien qui traduit la volonté de l’entreprise d’exprimer sa responsabilité sociale et son implication sincère au sein de la société algérienne”.*Par : Ali  Farès-Liberté-09.09.2013

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Journée internationale de l’alphabétisation

Alphabétisations pour le 21e siècle

L’alphabétisation est un droit et le fondement de l’apprentissage tout au long de la vie, de l’amélioration du bien-être et des modes d’existence. Elle est le moteur du développement durable et inclusif.

Au fil des années, la notion d’alphabétisation a évolué. Le concept d’origine, limité aux compétences de base en lecture, écriture et calcul, est encore largement répandu, de même que la notion d’alphabétisation fonctionnelle qui associe alphabétisation et développement socio-économique. Mais d’autres façons de comprendre « l’alphabétisation » ou « les alphabétisations » ont fait leur apparition afin de répondre à la diversité des besoins d’apprentissage des personnes, dans des sociétés mondialisées et axées sur les connaissances.

Pourquoi les compétences en alphabétisation sont-elles nécessaires ? En quoi l’alphabétisation est-elle façonnée par la culture, l’histoire, la langue, la religion et la situation socio-économique ? Quels sont les effets des progrès technologiques sur l’alphabétisation ? Dans un monde aussi varié, est-il possible de définir un ensemble minimum de compétences de base en alphabétisation ?

Cette année, le thème de la Journée internationale de l’alphabétisation est « Alphabétisations pour le 21e siècle » afin de souligner qu’il est nécessaire d’atteindre l’objectif des « compétences de base en alphabétisation pour tous » et d’aider tous les apprenants à se doter de compétences en alphabétisation plus poussées dans le cadre de l’apprentissage tout au long de la vie.  

  L’alphabétisation est donc bien davantage qu’une priorité éducative. Elle est l’investissement d’avenir par excellence, et la première étape de toutes les nouvelles alphabétisations au 21ème siècle. Nous voulons un siècle où chaque enfant sait lire et utiliser cet atout pour gagner en autonomie.    

*Irina Bokova, Directrice Générale de l’UNESCO 

À propos de la Journée

Depuis plus de 40 ans, l’UNESCO célèbre la Journée internationale de l’alphabétisation en rappelant à la communauté internationale que l’alphabétisation est un droit humain et qu’elle est la base de tout apprentissage. 

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Liste des pays par taux d’alphabétisation

Carte du monde montrant le taux d’alphabétisation par pays (Rapport du développement humain 2011). Gris = aucune donnée

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*Les données font référence à des estimations nationales sur l’alphabétisation faites dans le cadre de recensements ou d’enquêtes conduites entre 1995 et 2005

#	Rang	Pays	Taux d’alphabétisation [b]
1	1	Géorgie	100,0
2	2	Cuba	99,9
3	3	Estonie	99,8
4	4	Lettonie	99,8
5	5	Barbade	99,7 [j]
6	6	Slovénie	99,7 [l]
7	7	Biélorussie	99,7
8	8	Lituanie	99,7
9	9	Ukraine	99,7
10	10	Arménie	99,7
11	11	Kazakhstan	99,6
12	12	Tadjikistan	99,6
13	13	Azerbaïdjan	99,5
14	14	Turkménistan	99,5
15	15	Russie	99,5
16	16	Hongrie	99,4 [j]
17	17	Kirghizistan	99,3
18	17	Pologne	99,5 [j]
19	19	Tonga	99,2
20	20	Albanie	99,1
21	20	Allemagne	99,0 [d]
22	20	Antigua-et-Barbuda	99,0 [q]
23	20	Australie	99,0 [d]
24	20	Autriche	99,0 [d]
25	20	Belgique	99,0 [d]
26	20	Canada	99,0 [d]
27	20	Corée du Nord	99,0 [d]
28	20	Corée du Sud	99,0 [d]
29	20	Danemark	99,0 [d]
30	20	États-Unis	99,0 [d]
31	20	Finlande	99,0 [d]
32	20	France	99,0 [d]
33	20	Guyane	99,0 [j]
34	20	Irlande	99,0 [d]
35	20	Islande	99,0 [d]
36	20	Japon	99,0 [d]
37	20	Luxembourg	99,0 [d]
38	20	Norvège	99,0 [d]
39	20	Nouvelle-Zélande	99,0 [d]
40	20	Pays-Bas	99,0 [d]
41	20	République tchèque	99,0 [d]
42	20	Royaume-Uni	99,0 [d]
43	20	Slovaquie	99,0 [d]
44	20	Suède	99,0 [d]
45	20	Suisse	99,0 [d]
46	46	Italie	98,9
47	47	Samoa	98,8 [l]
48	48	Croatie	98,8
49	49	Trinité-et-Tobago	98,7 [l]
50	50	Uruguay	98,3
51	51	Bulgarie	98,3
52	52	Espagne	97,9 [d]
53	53	Chypre	97,9
54	54	Bosnie-Herzégovine	97,8
55	55	Serbie	97,8
56	56	Saint-Christophe-et-Niévès	97,8 [k]
57	57	Roumanie	97,7
58	58	Argentine	97,7
59	59	Mongolie	97,5
60	60	Grèce	97,2
61	61	Israël	97,1 [k]
62	62	Macédoine	97,1
63	63	Maldives	97,0
64	64	Ouzbékistan	96,9 [j]
65	65	Chili	96,5
66	66	Costa Rica	96,1
67	67	Grenade	96,0 [q]
68	68	Chine	95,9 [k]
69	69	Bahamas	95,8 [j]
70	70	Venezuela	95,2
71	71	Brunei	95,3
72	72	Portugal	94,9 [l]
73	73	Sainte-Lucie	94,8 [q]
74	74	Qatar	94,7
75	75	Singapour	94,7
76	76	Hong Kong	94,6 [j]
77	77	Autorité palestinienne	94,6 [p]
78	78	Paraguay	94,6 [l]
79	79	Koweït	94,5
80	80	Fidji	94,4 [j]
81	81	Sri Lanka	94,2 [w]
82	82	Thaïlande	94,1
83	83	Panama	93,6
84	84	Philippines	93,4
85	85	Mexique	93,4
86	86	Guinée équatoriale	93,3
87	87	Colombie	93,2
88	88	Vietnam	92,8
89	89	Malaisie	92,5
90	90	Malte	92,4
91	91	Indonésie	92,0
92	92	Birmanie	92,0
93	93	Zimbabwe	91,9 [l]
94	94	Seychelles	91,8
95	95	Bahreïn	91,4
96	96	Jordanie	91,1
97	97	Iran	91,0[4]
98	98	Turquie	90,8
99	99	Bolivie	90,7
100	100	Surinam	90,4
101	101	Émirats arabes unis	90,0 [l]
102	102	Brésil	90,0
103	103	Lesotho	89,7
104	104	Pérou	89,6
105	105	Liban	89,6 [j]
106	106	République dominicaine	89,1
107	107	Libye	88,9
108	108	Sao Tomé-et-Principe	88,8
109	109	Namibie	88,5
110	110	Saint-Vincent-et-les-Grenadines	88,1 [q]
111	111	Dominique (pays)	88,0 [q]
112	112	Afrique du Sud	88,0
113	113	Maurice	87,9
114	114	Gabon	87,7
115	115	Kenya	87,0
116	116	Swaziland	86,9
117	117	Jamaïque	86,4
118	118	Arabie saoudite	86,1
119	119	Cap-Vert	84,8 [l]
120	120	Syrie	84,2
121	121	Équateur	84,2
122	122	Botswana	84,1
123	123	El Salvador	84,1
124	124	Honduras	83,6
125	125	Oman	81,4
126	126	République du Congo	81,1 [l]
127	127	Vanuatu	80,2
128	128	Irak	78,1
129	129	Nicaragua	78,0
130	130	Tunisie	77,7
131	131	Salomon (pays)	76,6 [k]
132	132	Cambodge	76,3
133	133	Algérie	75,4
134	134	Belize	75,1 [q]
135	135	Guatemala	74,5
136	136	Inde	74,04[5]
137	137	Comores	74,2
138	138	Malawi	73,7
139	139	Ouganda	73,3
140	140	Tanzanie	72,9
141	141	Maroc	70,1
142	142	Zambie	70,9
143	143	Madagascar	70,7
144	144	Rwanda	70,7
145	145	Djibouti	70,3 [j]
146	146	Soudan	70,2 [aa]
147	147	Angola	70,0
148	148	Laos	68,7
149	149	Népal	68,2
150	150	Cameroun	67,9
151	151	République démocratique du Congo	66,8
152	152	Érythrée	66,6
153	153	Ghana	66,6
154	154	Burundi	66,6
155	155	Égypte	66,4
156	156	Yémen	62,4 [l]
157	157	Haïti	62,1 [j]
158	158	Papouasie-Nouvelle-Guinée	60,1
159	159	Pakistan	58,2
160	160	Mauritanie	57,5
161	161	Nigeria	72,0* [l]
162	162	Bangladesh	55,9
163	163	Côte d’Ivoire	55,3
164	164	République centrafricaine	55,2
165	165	Mozambique	55,1
166	166	Togo	53,2
167	167	Bhoutan	52,8 [v]
168	168	Guinée-Bissau	52,2
169	169	Timor oriental	50,1 [ab]
170	170	Sénégal	49,7
171	171	Gambie	46,5 [j]
172	172	Bénin	41,7
173	173	Sierra Leone	40,9
174	174	Guinée	39,5
175	175	Somalie	37,8[6]
176	176	Éthiopie	35,9
177	177	Tchad	33,6
178	178	Burkina Faso	28,7
179	179	Niger	28,7
180	180	Afghanistan	28,0
181	181	Soudan du Sud	27,0
182	182	Mali	26,2

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