Le Foot vu autrement
*Coupe du Monde au Qatar : du foot et du gaz
*Ce Mondial de tous les excès, qui a débuté le 20 novembre 2022, le prouve : il n’est plus possible de séparer les enjeux énergétiques et commerciaux de leur impact écologique, social et donc humain.
***Sans passer inaperçue, l’attribution de la Coupe du Monde au Qatar par la Fédération internationale de Football (Fifa) n’avait guère ému. Nous étions en 2010, la conscience de la crise climatique était loin d’être aussi partagée qu’aujourd’hui, et les violations répétées des droits humains par ce pays du Golfe gorgé de pétrodollars n’étaient visiblement pas en mesure de contrebalancer son « soft power » grandissant. Douze ans plus tard et alors que le coup d’envoi du Mondial sera sifflé à Doha le 20 novembre, les critiques qui pleuvent sur le Qatar font mesurer le temps écoulé. Autre époque, autres mœurs : cette compétition en plein désert, dans des stades ultra-climatisés et au prix de la vie de milliers de travailleurs immigrés, fait à juste titre scandale. Et bien que les appels au boycott aient pour la plupart résonné dans le vide, la prise de conscience des dégâts sur l’environnement et des atteintes aux droits de l’homme démontre que même l’univers du football, pourtant gouverné par l’argent roi, ne peut plus s’exonérer des enjeux contemporains.
*Il est hélas à prévoir que les critiques s’estompent à mesure que la compétition entre dans le vif. La monarchie wahhabite, qui a consacré 200 milliards de dollars à l’événement, pourra alors s’enorgueillir d’avoir réussi son opération de communication. Premier pays arabo-musulman à organiser un Mondial, cet Etat vitrine, tout juste quinquagénaire et quasi inconnu il y a encore vingt ans, a joué des coudes pour se faire une place sur l’échiquier international grâce à sa colossale rente pétrolière et gazière. Non sans funambulisme, comme le montre le grand reportage que nous portons à la une de notre journal : entre rigorisme et ouverture, façades luxueuses et esclavagisme moderne, le Qatar joue sur une ligne de crête, comme on l’a vu avec les propos scandaleux d’un diplomate qatari, il y a quelques jours, qui a qualifié l’homosexualité de « dommage mental ».
*Dans cette opération de conquête de notoriété mondiale, la France a été un véritable marchepied pour l’émirat, en accueillant à bras ouverts ses gazodollars. Si les relations se sont refroidies depuis l’accession d’Emmanuel Macron au pouvoir, elles ont été quasi-incestueuses du temps de Nicolas Sarkozy, qui avait fait de la France une sorte de base arrière de l’émirat. Les maillots du PSG floqués de la marque Qatar Airways ne sont que la face la plus visible d’une politique tous azimuts d’investissements dans l’Hexagone : acquisitions de marques de luxe, participations dans plusieurs industries françaises et surtout achats de pans entiers de l’immobilier parisien, facilités par un hallucinant avantage fiscal accordé par Sarkozy. C’était l’époque où le Tout-Paris se pressait aux soirées de l’ambassadeur qatari tandis que le président français œuvrait en coulisses pour l’attribution du Mondial à l’émirat – la justice enquête aujourd’hui sur des soupçons de corruption.
*Aujourd’hui, Doha n’a plus besoin de Paris. Si le Qatar a pu se plaindre de l’ingratitude française depuis la présidence Macron, le petit émirat est surtout occupé à jouir de son nouveau statut de pays pivot depuis la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine. Le Qatar est le quatrième producteur mondial de gaz et, surtout, le premier de gaz naturel liquéfié, bien plus facile à transporter. De quoi susciter tous les appétits et notamment celui de Total, qui a signé, fin septembre, un investissement d’1,5 milliard de dollars dans un énorme champ gazier qatari.
*Pour les Européens, qui cherchent des alternatives au gaz russe, cette équation géopolitique pourrait s’avérer dangereuse tant elle réveille le souvenir des compromissions d’antan, comme ce fut le cas entre l’Allemagne et la Russie. Notre dépendance croissante aux coffres-forts énergétiques mondiaux ne doit pas nous faire fermer les yeux sur la nature des régimes des pays exportateurs. Au contraire, elle doit nous conduire à garder les plus hauts standards dans le commerce international. Comme le prouve ce Mondial de tous les excès, il n’est plus possible de séparer les enjeux énergétiques et commerciaux de leur impact écologique, social et donc humain. * le 16 novembre 2022- nouvelobs.com
**vidéo: Dans La Vie De La Famille Royale Du Qatar
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Scandale à la FIFA:
Plusieurs dirigeants arrêtés mercredi à Zurich pour corruption
**Zurich--mercredi 27 mai 2015**Six responsables du monde de football ont été arrêtés mercredi matin à Zurich à la demande des autorités américaines, soupçonnés de corruption, ont indiqué les autorités suisses. le parquet suisse a ouvert une procédure pénale contre X pour soupçon « de blanchiment d’argent et gestion déloyale » entourant les attributions des Coupes du monde de football de 2018 et 2022 et a saisi mercredi des documents électroniques au siège de la FIFA à Zurich. Des représentants des médias sportifs et de sociétés de marketing sportif seraient impliqués dans des versements à de hauts fonctionnaires d’organisations footballistiques (des délégués de la Fifa et d’autres personnes appartenant à des organisations affiliées à la Fédération Internationale de Football Association) en échange de droits médiatiques et des droits de marketing de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud », a indiqué le ministère suisse de la Justice dans un communiqué, précisant agir à la demande du parquet du district est de New York. »Les enrichissements illégitimes se seraient déroulés en partie au moins en Suisse », précise le ministère de la Justice, ajoutant que cette procédure pénale est ouverte depuis le 10 mars 2015. Elle n’avait pas été révélée jusqu’à ce jour *médias
**C’est la coupe du monde de la fraude!
Les autorités américaines se sont expliquées sur les arrestations à la Fifa
**selon la justice américaine, le Maroc lui aussi avait proposé en 2004 un million de dollars pour voter en faveur du dossier marocain.
« C’est le début de notre effort, pas la fin ». Kelly Currie, le procureur fédéral de Brooklyn Kelly Currie, s’est exprimé mercredi sur la vague d’arrestations qui secoue la Fifa. Lors d’une conférence de presse, la ministre américaine de la justice Loretta Lynch a accusé les 14 inculpés d’avoir « corrompu les affaires du football mondial pour servir leurs intérêts et pour s’enrichir personnellement ». Elle a ajouté que la prochaine étape dans ce dossier était une demande d’extradition des accusés vers les Etats-Unis pour y être jugés.
« C’est la Coupe du monde de la fraude. Aujourd’hui nous avons sorti le carton rouge », a lancé Richard Weber, un responsable du fisc américain. Neuf élus de la Fifa et cinq partenaires de l’instance mondiale du football ont été inculpés mercredi de corruption, racket et blanchiment à New York, accusés d’avoir reçu ou distribué plus de 150 millions de dollars depuis 1991, pour les droits de diffusion de tournois internationaux. Sept d’entre eux ont été arrêtés à Zurich, ville où siège la Fifa, et où doit être organisée vendredi l’élection du président de la Fifa. Ils risquent jusqu’à 20 ans de prison.
Des partenaires de la Fifa ont également été inculpés. Ils sont des professionnels du marketing sportif, soupçonnés d’avoir « payé de manière systématique et accepté de payer bien au-delà de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions pour obtenir de lucratifs droits médiatiques et marketing pour des tournois internationaux de football », selon les autorités judiciaires américaines. Six autres personnes avaient plaidé coupable dans ce dossier entre juillet 2013 et mai 2015, dont Charles Blazer, ancien secrétaire général de la Concacaf et ancien membre du comité exécutif de la Fifa, et deux fils de Jack Warner, a précisé la justice américaine.*20 minutes+afp-mercredi 27/05/2015
*16 membres sur 24 du Comité exécutif de la FIFA, étaient corrompus
Sur les 24 membres que comptait le Comité exécutif de la FIFA au moment du vote attribuant les Coupes du monde de football 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar le 2 décembre 2010, 16 ont été radiés, suspendus ou inquiétés à divers titres. Deux membres, suspendus au préalable, n’ont pas participé au vote.
Chuck Blazer (Etats-Unis)
Ancien secrétaire général de la Concacaf, 70 ans, informateur de la justice américaine et au coeur d’un scandale de corruption à grande échelle, suspendu à vie en juillet 2015.
Mohamed bin Hammam (Qatar)
Candidat à la présidence de la FIFA en 2011 avant d’y renoncer, accusé d’avoir acheté des voix pour cette élection. A démissionné de la FIFA en décembre 2012 tout en étant suspendu à vie.
Jack Warner (Concacaf)
Au centre de l’enquête menée par la justice américaine et sous le coup d’une demande d’extradition des Etats-Unis, le Trinitéen de 72 ans a été suspendu à vie le 29 septembre 2015 pour des faits de corruption liés à l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022.
Joseph Blatter (Suisse, président de la FIFA)
Suspendu le 8 octobre dernier à titre provisoire pour 90 jours pour un versement de 1,8 M EUR à Michel Platini et pour un contrat de droits TV présumé déloyal envers la FIFA, accordé à Jack Warner.
Michel Platini (France, vice-président de la FIFA et président de l’UEFA) Candidat à la présidence de la FIFA, suspendu le 8 octobre dernier à titre provisoire pour 90 jours pour un paiement de 1,8 M EUR reçu en 2011 de Sepp Blatter pour une mission réalisée entre 1999 et 2002. Une suspension à vie a été réclamée contre lui par la chambre d’instruction de la Commission d’éthique. Décision attendue en décembre.
Chung Mong-joon (Corée du Sud)
Milliardaire sud-coréen, membre de la famille propriétaire du géant Hyundai, ex-vice président de la FIFA, suspendu le 8 octobre 2015 pour six ans, pour des infractions dans le cadre de l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022.
Worawi Makudi (Fédération thaïlandaise)
Suspendu le 17 octobre dernier pour 90 jours pour violation de l’article 83 du code d’éthique.
Franz Beckenbauer (Allemagne)
A écopé en juin 2014 d’une suspension provisoire de 90 jours, levée deux semaines après son entrée en vigueur. Il lui était reproché de ne pas avoir pleinement collaboré dans les enquêtes de la FIFA sur l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022. De nouveau l’objet depuis le 21 octobre dernier d’une enquête de la Commission d’éthique. Beckenbauer était président du comité de candidature allemand soupçonné d’avoir constitué une caisse noire utilisée pour acheter des voix afin d’obtenir la Coupe du monde en 2006 en Allemagne.
Nicolas Leoz (Paraguay, Conmebol)
Assigné à résidence le 1er juin 2015 par la justice paraguayenne, après avoir été inculpé par la justice américaine qui réclame son extradition car elle le soupçonne d’être mêlé au vaste scandale de corruption portant sur l’attribution de compétitions et de droits audiovisuels.
Ricardo Teixeira (Brésil)
Visé par une série d’accusations de corruption, l’ex-gendre de l’ancien président de la FIFA, Joao Havelange, démissionne en mars 2012 de la présidence de la Confédération brésilienne de football et du Comité d’organisation de la Coupe du Monde au Brésil, à deux ans du Mondial.
Jacques Anouma (Côte d’Ivoire)
A quitté le Comité exécutif en avril 2015, alors que la CAF a nommé deux nouveaux représentants, le Tunisien Tarek Bouchamamoui et le Congolais Constant Omari. Anouma a été accusé, comme Hayatou, par la presse anglaise d’avoir monnayé son vote en faveur du Qatar en 2010, ce qu’il a toujours nié.
Julio Grondona (Argentine)
Mis en cause dans de nombreux scandales, mais jamais suspendu ou condamné, il est décédé en juillet 2014 à 82 ans. Soupçonné d’avoir autorisé un paiement de 10 millions de dollars de l’Afrique du Sud sur un compte de Jack Warner.
Issa Hayatou (Cameroun, Confédération africaine de football)
Il assume depuis octobre 2015 la présidence de la FIFA. Membre du Comité international olympique, il reçu un blâme du CIO en 2011 pour avoir reçu de l’argent de la société de marketing ISL, disparue dans une faillite en 2001, en échange de contrats.
Angel Maria Villar Llona (Espagne, Fédération espagnole)
Condamné le 13 novembre à une amende et un avertissement pour ne pas avoir apporté tout le concours nécessaire à l’enquête de l’ancien procureur américain Michael Garcia sur l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022.
Autres membres
Geoff Thompson (Angleterre), ancien président de la fédération anglaise de football, Rafael Salguero (Guatemala), Junji Ogura (Japon) et Senes Erzik (Turquie). Simples membres: Michel D’Hooghe (Belgique), Marios Lefkaritis (Chypre), Hany Abo Rida (Egypte), Vitaly Mutko (Russie), ministre des Sports en Russie.
Suspensions avant le vote
Deux membres du comité exécutif de 2010, le Tahitien Reynald Temarii (ex-président de la Confédération océanienne, OFC) et le Nigérian Amos Adamu avaient été suspendus avant le vote pour des manquements à l’éthique. Temarii a depuis lors été suspendu pour huit ans en mai 2015.
Jérôme Valcke
Le secrétaire général de la FIFA, le Français Jérôme Valcke, relevé de ses fonctions en septembre dernier pour des soupçons d’implication dans un trafic de billets pour le Mondial au Brésil et suspendu pour 90 jours en octobre, faisait partie du Comité exécutif en 2010 et y siégeait encore avant sa suspension, mais n’a pas de droit de vote.* mardi 01 décembre 2015/ Source: Belga
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**selon la justice américaine, le Maroc lui aussi avait proposé en 2004 un million de dollars pour voter en faveur du dossier marocain.
**Dix millions de dollars pour un Mondial
Selon l’acte d’accusation de la justice américaine, dix millions de dollars ont été versés à Jack Warner, alors président de l’Union caribéenne de football, contre trois voix en faveur de la candidature sud-africaine à l’organisation du Mondial 2010.
Le gouvernement sud-africain et le comité de candidature du Mondial 2010 ont versé dix millions de dollars à Jack Warner en échange de trois voix en faveur de l’Afrique du Sud, selon l’acte d’accusation de la justice américaine publiée mercredi.
Racket-fraude
« Soutenir la diaspora africaine »: c’est officiellement l’objet incongru du versement à l’Union caribéenne de football (CFU), présidée de 1983 à 2001 par le Trinidadien Jack Warner, d’une somme de 10 millions de dollars.
La réalité est toute autre. »Ce versement avait pour contre-partie les voix de Warner, du conjuré N.1 et du conjuré du N.17 en faveur de l’Afrique du Sud, plutôt que du Maroc, pour organiser le Mondial 2010″, explique le ministère de la Justice qui a inculpé neuf responsables de la Fifa, dont deux vice-présidents, de complot de « racket, fraude et blanchiment ».
Via les comptes de la FIFA
Si l’Afrique du Sud est devenue le 15 mai 2004 avec 14 voix, au détriment du Maroc (10 voix) et de l’Egypte (0 voix) le pays-hôte du Mondial 2010, le versement des fameux dix millions a pris plus de temps que prévu et a transité par des comptes de la… Fifa.
« Les Sud-Africains n’ont pas pu organiser le versement à partir de fonds du gouvernement: des dirigeants de la Fifa ont alors obtenu que ces 10 millions soient envoyés par la Fifa à la CFU, en utilisant les fonds qui auraient dû être envoyés à l’Afrique du Sud pour l’organisation de l’événement », détaille l’acte d’accusation.
Des opérations de blanchiment d’argent
Entre janvier et mars 2008, un haut-dirigeant de la Fifa a fait procéder aux transferts de 616.000 dollars, de 1,6 millions de dollars et de 7,784 millions de dollars entre un compte en banque de la Fifa en Suisse et deux comptes détenus par la CFU et la Concacaf, contrôlés personnellement par Warner.
« Jack Warner a ensuite détourné une partie de ces fonds pour son usage personnel: par exemple, le 9 janvier 2008, 200.000 des 616.000 dollars transférés par la Fifa une semaine plus tôt, ont été transférés sur un compte en banque à son nom », a expliqué la justice américaine. Les enquêteurs américains ont également établi que Warner avait procédé à des opérations de blanchiment d’argent, d’un montant d’1,4 million de dollars, grâce à un homme d’affaires trinidadien et à une chaîne de supermarchés contrôlée par cet individu.
Warner, président de la Concacaf entre 1990 et 2011, a ensuite versé sur une période de trois ans un total de 750.000 dollars au conjuré N.1 à qui il avait promis initialement un million de dollars.
L’Afrique du Sud n’est pas la seule à avoir approché le sulfureux Warner: selon la justice américaine, le Maroc lui avait proposé en 2004 un million de dollars pour voter en faveur du dossier marocain.*vendredi 29/05/15 -Source: AFP
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***Six responsables du monde de football soupçonnés de corruption ont été arrêtés mercredi matin à Zurich à la demande des autorités américaines, ont indiqué les autorités suisses, à deux jours de l’élection présidentielle de la FIFA, alors que le président Joseph Blatter brigue un cinquième mandat. Selon le New-York, 14 ou 15 personnes sont impliquées dans le dossier, mais Sepp Blatter n’y figure pas.
« La police cantonale a arrêté six fonctionnaires du football (…) à la demande des autorités américaines. Des représentants des médias sportifs et de sociétés de marketing sportif seraient impliqués dans des versements à de hauts fonctionnaires d’organisations footballistiques (des délégués de la FIFA et d’autres personnes appartenant à des organisations affiliées à la Fédération Internationale de Football Association) en échange de droits médiatiques et des droits de marketing de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud », a indiqué le ministère suisse de la Justice dans un communiqué, précisant agir à la demande du parquet du district est de New York.
Ils sont suspectés d’avoir accepté des dessous de table d’un montant de plusieurs millions des années 1990 à nos jours, précisent les autorités judiciaires suisses. Le chiffre de 100 millions a été évoqué par le New York Times.
Pas Sepp Blatter
Le New York Times, citant une source officielle, précise que les six personnes sont Jeffrey Webb, vice-président de la FIFA, des Iles Caïmans, l’Uruguayen Eugenio Figueredo, Jack Warner de Trinidad & Tobago, ancien vice-président de la FIFA, déjà impliqué dans des dossiers de corruption en 2011, Eduardo Li, président de la fédération costa-ricienne de football, le Nicaraguéen Julio Rocha, Costas Takkas, membre de la CONCACAF, le Venezuélien Rafael Esquivel, le Brésilien José Maria Marin, ancien président de la fédération brésilienne, et le Paraguayen Nicolás Leoz, président de la Commebol, qui avait annoncé sa démission de la FIFA il y a deux ans pour avoir été mêlé aussi à des affaires de corruption dans le passé. Des charges pourraient aussi être retenues contre des responsables de marketing sportif Alejandro Burzaco, Aaron Davidson, Hugo Jinkis et Mariano Jinkis. Les autorités visent aussi José Margulies en tant qu’intermédiaire, ayant facilité les paiements illégaux, toujours selon le New York Times.
« Selon la demande d’arrestation américaine, l’entente relative à ces actes aurait été conclue aux Etats-Unis, où ont également eu lieu les préparatifs. Des paiements auraient transité par des banques américaines », ajoute le communiqué suisse. Les suspects, interpellés dans un grand hôtel de Zurich où ils se trouvent pour assister au Congrès de la FIFA, font l’objet d’une demande d’extradition américaine.
Extradition
Ils vont être entendus par la police de Zurich. Ceux qui accepteront leur extradition feront l’objet d’une procédure simplifiée « par laquelle l’OFJ (Office Fédéral de la Justice) pourra sans délai approuver la demande d’extradition vers les Etats-Unis et l’exécuter. Pour celles qui s’y opposeront, l’OFJ priera les Etats-Unis de faire parvenir une demande formelle d’extradition à la Suisse dans le délai de 40 jours prévu par le traité d’extradition en vigueur entre les deux pays », selon le communiqué.
Le parquet du district est de New York qui tiendra une conférence de presse mercredi matin encore à Brooklyn, à 10h30 locales (16h30 heures belges).
De con côté, la FIFA cherche « à clarifier » la situation après ces arrestations, a indiqué une porte-parole. « Nous avons vu les comptes rendus des médias. Nous cherchons à clarifier la situation. Nous ne ferons pas de commentaire à cette étape », a déclaré la porte-parole.
Mardi, Joseph Blatter, dirigeant en exercice de la FIFA depuis 1998 et qui cherche sa réélection vendredi, s’était adressé à huis clos, à une réunion de Concacaf (Amérique du nord, Amérique centrale et Caraïbes), qui représente 35 voix sur les 209 votants, dans un grand hôtel de Zurich.
« Sepp » Blatter, 79 ans, est favori pour un cinquième mandat face au Prince Ali, 39 ans, un de ses vice-présidents.*27/05/15 – Source: Belga
*Joseph Blatter
*Eugenio Figueredo
*Philippe Auclair
*Jack Warner
*José Maria Marin
*Jeffrey Webb
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« Nous avons un dictateur à vie » à la tête de la Fifa, a affirmé Diego Maradona avant l’élection présidentielle vendredi à Zurich où Joseph Blatter, en poste depuis 1998, partira largement favori pour un cinquième mandat devant le prince Ali de Jordanie.
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*droits de retransmission des compétitions footballistiques du continent.
L’Union africaine dénonce des tarifs prohibitifs
Les pays africains réagissent, pour la première fois et de manière conjointe, au diktat des détenteurs des droits de retransmission des compétitions footballistiques du continent.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), en réunion ces deux derniers jours, à Adis Abeba, en Ethiopie, à l’occasion du 28e sommet de l’UA, ont adopté une motion dénonçant les droits «prohibitifs et inconsidérés» de la CAN qui se déroule actuellement au Gabon. «Nos populations, partout en Afrique, se voient malheureusement empêchées et frustrées de suivre et de vivre avec joie, ces moments de liesse africaine en raison de la position monopolistique aux relents purement mercantiles, qu’exercent les lobbies et les puissances de l’argent internationaux sur le contrôle direct des droits de diffusion télévisuelle», indique-t-on dans cette déclaration. «Ces droits tellement prohibitifs et inconsidérés que ne peuvent supporter nos radiodiffuseurs, encore moins des centaines millions de jeunes africains, les privent de prendre part à ce qui doit être une fête de l’Afrique, moment fort s’il en est, de rapprochement et de partage culturel entre nos peuples», ajoute-t-on encore.
Pour y remédier, les Africains veulent procéder, à l’instar de certains pays européens, à l’image de l’Angleterre et de la Belgique, qui, l’année dernière, ont voté une loi déclarant la Coupe européenne de football comme étant un événement «d’une grande importance» nécessitant une retransmission en clair sur le signal hertzien, suite à quoi l’UEFA a dû obtempérer, la Cour européenne de justice ayant donné raison à ces deux pays.
Les dirigeants des pays africains ont demandé à ce qu’«une loi relative aux conditions de retransmission des événements sportifs considérés comme revêtant une importance majeure soit adoptée au niveau continental et au niveau de chaque Etat membre». «Aussi, et pour mettre un terme définitif à cette injustice, nous interpellons énergiquement toutes les instances africaines en charge de la jeunesse et du sport en Afrique, en vue d’œuvrer résolument à rétablir l’équité et la justice à l’endroit de l’Afrique et de sa jeunesse notamment», indique le communiqué de l’UA. Les pays africains auront-ils gain de cause ? Il faut attendre les prochains mois pour constater l’évolution des choses.
Il faut rappeler que les droits de retransmission de la CAN sont commercialisés par la firme «Sport Five», une filiale du groupe français Lagardère, pour le compte de la CAF. Les droits ont été revendus à beIN sports pour l’Afrique et le Moyen-Orient. Aucun des pays nord-africains n’a pu les racheter.*Elyas Nour/ algérie.focus/ mardi 31 janvier 2017
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*Les salaires des joueurs algériens
*Mieux que le salaire d’un professeur en médecine ou d’un chercheur scientifique
*Les salaires de l’indécence
Le tableau des salaires des joueurs de Ligue 1 permet une visibilité sur la politique salariale adoptée par les clubs.
Sur les 343 footballeurs professionnels enregistrés au niveau de la Ligue de football professionnel (LFP), 99 joueurs qui représentent 29% de l’effectif global perçoivent un salaire inférieur à un million de dinars. 79 joueurs (23%) ont un salaire qui se situe entre 1 000 000 et 1 500 000 dinars.
72 footballeurs (21%) ont un salaire mensuel compris entre 1,5 million et 2 millions de dinars. 43 joueurs (13%) émargent à un salaire situé entre 2 millions et 2,5 millions de dinars. 29 joueurs (8%) touchent entre 2,5 million et 3 millions de dinars. Les joueurs professionnels qui ont un salaire de 3 millions et plus sont au nombre de 22 (6%).
Les 22 joueurs les mieux payés du championnat sont issus de trois clubs : 10 portent les couleurs du CS Constantine, 7 jouent à l’ES Sétif et 3 au MC Alger. Ces trois clubs ont la plus grande masse salariale de la Ligue 1. L’USM Alger et le CR Belouizdad comptent chacun un joueur avec un salaire de 3 millions de dinars et plus.
Au rayon des joueurs salariés à moins d’un million de dinars (99 joueurs, soit 29%), c’est le CA Batna qui possède le plus fort contingent avec 15 joueurs, suivi de l’O Médéa (13), USMH (12), NAHD (10), RC Relizane (9), ES Sétif (8), DRB Tadjenant, MC Oran et JS Saoura (5), CRB et MOB, JSK et USMBA (3), USMA(2), CSC (1). Le MCA n’a pas de joueur qui émarge à moins d’un million de dinars.
Dans la seconde tranche, 1 000 000- 1 500 000 DA, ils sont 79 joueurs représentant 23% de l’effectif de la Ligue 1. C’est le ventre mou avec celui de 1,5 million à 2 millions de dinars (72 joueurs représentant 21% de l’effectif total). Plus on avance dans les salaires, plus le nombre de joueurs et le taux se réduisent. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a 22 joueurs qui émargent à 3 millions de dinars et plus mensuellement et qu’aucun de ces footballeurs très bien rétribués n’est titulaire en équipe nationale.
Mieux encore, le CSC compte le plus de joueurs qui ont un salaire égal ou supérieur à 3 millions de dinars, mais aucun ne figurait sur la liste des joueurs locaux retenus pour le dernier stage à Sidi Moussa, dirigé par Neghiz et Milovan Rajevac. Ce qui montre toute l’aberration d’un système construit sur de mauvaises bases et où la logique est toujours absente. La grille des salaires défie toutes les normes du football professionnel.
Des joueurs surévalués, des salaires faramineux, des dirigeants dépensiers, dépendant des subventions, avec un train de vie sans commune mesure avec les possibilités et ressources financières, sans projet ni ligne de conduite adaptée au contexte, des sociétés qui ne génèrent aucun bénéfice lié à leur activité, un déficit qui se creuse d’année en année, une situation de faillite irrémédiable, couverte par la complicité de commissaires aux comptes…
Des ingrédients d’une banqueroute annoncée mais retardée pour on ne sait quelle motivation.
Pendant ce temps, dans les établissements hospitaliers, des médecins s’échinent à sauver des vies ; à l’école et à l’université, des enseignants et des professeurs prodiguent le savoir ; dans les usines des travailleurs triment du matin au soir pour un salaire de misère. Quelque chose ne tourne pas rond dans l’Algérie et son football. *Yazid Ouahib / el watan / mardi 15 novembre 2016
*** une forte propension à gonfler les revenus des joueurs. Cela n’augure rien de bon pour l’avenir.
Les clubs de Ligue 1 sont peu regardants sur le chapitre des salaires versés aux joueurs. C’est pratiquement le Pérou par rapport à la conjoncture difficile que traverse le pays sur le plan économique.
Pour la saison 2016-2017, le salaire mensuel moyen est de l’ordre de deux millions deux cent quatorze mille six cent dinars (2 214 600 dinars). Ce chiffre est calculé sur la base de la masse salariale mensuelle (47 milliards de centimes) versée aux 343 joueurs pros de Ligue 1. Sur ce chapitre, deux clubs se détachent largement. Le CSC et le MCA avec respectivement un salaire moyen de 280 et 235 millions de centimes. Arrive en 3e position l’ESS avec 191 millions de centimes. L’USMA n’est pas loin avec 185 millions.
Le salaire moyen d’un joueur à la JSK est de 172 millions de centimes, suivi du MCO 166 millions de centimes, l’USMBA 164 millions de centimes, le CRB 158 millions de centimes, le MOB 140 millions de centimes, la JSS 136 millions de centimes, le DRBT 119 millions de centimes, le NAHD 100 millions de centimes, l’OM 86 millions de centimes et le CAB ferme la marche avec 74 millions de centimes. L’USMH et le RCR n’ont pas fourni les chiffres.
L’évolution de la masse salariale (2016-2015) est importante. Elle a atteint des taux faramineux que les plus grands clubs du monde ne peuvent se permettre en période de crise et de vaches maigres. La palme revient à la JSK qui a augmenté de 92% la masse salariale des joueurs. La croissance du salaire moyen à la JS Kabylie est de l’ordre de 111%. Légèrement moins qu’au MCOran (115%) avec une masse salariale en augmentation de 81%.
L’ES Sétif est dans ces eaux avec 82% de la masse salariale et un pic de 107% du salaire moyen. Le CS Constantine n’a pas été très regardant sur ces deux chapitres avec 75% d’augmentation de la masse salariale et 91% en ce qui concerne le salaire moyen.
Le MC Alger a augmenté sa masse salariale de 64% et le salaire moyen de 72%. L’USM Bel Abbès a vu sa masse salariale augmenter de 54% et le salaire moyen de 75%. L’O Médéa et le DRB Tadjenanet figurent en bonne place dans la première moitié de ce tableau avec respectivement 53% , 74% et 65% , 80%.
Le CR Belouizdad et le NA Hussein Dey sont côte à côte sur ces deux lignes avec 43% (CRB) et 42% (NAHD) pour l’augmentation de la masse salariale, et 56% et 61% pour le salaire moyen. Deux clubs ont contrôlé l’augmentation de la masse salariale et le salaire moyen. C’est l’USM Alger avec 11% d’augmentation de la masse et salariale et 41% du salaire moyen et le MO Béjaïa avec 12% d’augmentation de la masse salariale et 34% du salaire moyen.
Globalement, la masse salariale et le salaire moyen ont connu des augmentations de 33% et 50%. Ces augmentations sont en hausse par rapport à l’exercice précédent. Elles indiquent une forte propension à gonfler les revenus des joueurs. Elles n’augurent rien de bon pour l’avenir.*Yazid Ouahib / el watan / mardi 15 novembre 2016
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*L’échec de Raouraoua et du gouvernement
L’Algérie n’obtient pas l’organisation de la CAN-2017
La Confédération africaine de football (CAF), tenue de main de maître par l’indétrônable Issa Hayatou, a donné l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football 2017 au Gabon au détriment de la candidature de l’Algérie. Issa Hayatou en a décidé ainsi, torpillant le dossier solide de l’Algérie et humiliant le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, pour qui c’est un échec personnel cinglant.
Grande déception chez les amoureux de la balle ronde en Algérie. Le pays n’organisera pas la CAN-2017, attribuée, hier au Caire (Egypte), en marge de la 37e assemblée générale de la Confédération africaine de football (CAF), au Gabon. Pourtant, «logiquement», comme ne cessent de le répéter les analystes et les observateurs, le dossier algérien ne peut être concurrencé par ceux du Gabon et du Ghana, l’autre malheureux candidat.
Même s’il y a des carences sur le plan infrastructurel, la situation est probablement beaucoup plus critique au Gabon. Les stades existants en Algérie et ceux en chantier pourront aisément répondre au cahier des charges de la CAF. De plus, le Gabon vient tout juste d’organiser une CAN, conjointement avec la Guinée équatoriale, en 2012.
A croire que la désignation d’un pays hôte d’une Coupe d’Afrique ne répond pas toujours à des critères clairs et objectifs, mais obéit aussi à d’autres considérations. Cet «échec» du dossier algérien s’ajoute à celui déjà enregistré septembre de l’année dernière, lorsque la CAF avait attribué les CAN-2019, 2021 et 2023 respectivement au Cameroun, à la Côte d’Ivoire et à la Guinée, alors que l’Algérie était candidate pour les deux premières éditions. Il faut dire que ce «revers» était dans l’air.
Au mois de février dernier, le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf, avait indiqué que l’Algérie n’aura pas cette CAN, qui reviendra au Gabon. Dès le lendemain, le ministre des Sports a réagi en déclarant que les affirmations du premier responsable de l’instance olympique ne sont que «pures spéculations» qui ne «servent en rien la candidature algérienne». Finalement, Berraf avait raison ; le déplacement de Tahmi en Egypte, pour «présenter les derniers développements du dossier algérien», a été vain.
Les choses au niveau de la CAF ne se passent pas comme le veulent les partisans d’une gestion «conforme à l’éthique» des affaires footballistiques africaines. L’instance, que préside le Camerounais Issa Hayatou, n’a donné aucun détail relatif aux modalités de l’opération de vote effectuée par les 13 membres du comité exécutif de la CAF, notamment pour ce qui est du nombre de tours et de voix qu’a décrochés chaque pays. En somme, quelles que soient les circonstances exactes liées à l’attribution de cette CAN, l’Algérie devra attendre finalement 35 ans pour espérer organiser une deuxième édition. Il faut rappeler que le pays a organisé la Coupe d’Afrique une seule fois, c’était en 1990.*Abdelghani Aïchoun -El Watan-jeudi 09 avril 2015
* « Le camouflet » , « Gifle historique »
La déception des algériens est à la mesure des espoirs qu’ils avaient à voir leur pays (enfin !) organiser la phase finale de la CAN 2017 en Algérie. Cette déception s’exprime largement jeudi dans la presse, chaque journal y allant de sa manchette. « Le camouflet » , barre sa « une » Liberté. « Gifle historique » lui répond El Khabar. El Watan personnalise le revers et parle de « l échec de Raouraoua », Le Soir d’Algérie, pour sa part préfère ratisser plus large en déplorant « une défaite politique et sportive », Ennahar pour sa part, plus tragique s’en prend à Hayattou, le président de la CAF, l’accusant d’avoir tout simplement « égorgé Raouraoua ».
Raouraoua roulé dans la farine par Hayattou
Les médias publics, réserve oblige, se contentent de donner l’information sans commentaires. Maintenant que le choix de Hayattou est fait, car c’est bien lui le tireur des ficelles dans les sombres arcanes de la CAF, il s’agit de voir ce qui n’a pas marché côté algérien. Indiscutablement Hadj Mohamed Raouraoua a été bien roulé dans la farine par son « ami » Hayattou, en échange de son soutien à l’amendements des statuts de la CAF avec la suppression de la disposition de limitation des mandat. Ce qui permet désormais au camerounais d’éspérer demeurer à vie à la tête de la CAF, un pratique au demeurant bien africiane.
Les algériens avaient tellement confiance en Raouraoua, de son entrisme, de son lobbying que pour eux la chose était entendue depuis longtemps. Tellement entendue que même un début de polémique à commencé avec la montée des habitants du sud qui revendiquent le droit pour Biskra ou Ouargla d’être une des villes hôtes. L’éviction de l’Algérie a au moins cet avantage de tuer dans l’œuf ce début de polémique. Mais au-delà de Hadj Raouraoua, qui doit désormais prendre ses responsabilités, car désormais trop discrédité pour demeurer à la tête de la Fédération algérienne de football, il ya d’autres acteurs qui doivent rendre de comptes.
Une défaite politique du pays
A commencer par le ministre de la jeunesse et des sports, la diplomatie algérienne, voire même le président de la république, car avant d’être une défaite spotive c’est une défaite politique du pays. Nos responsable politiques, dormant sur leurs lauriers d’une Algérie puissance régionale de l’Afrique pensaient naïvement que cette stature lui confère un droit de préemption pour l’organisation de la CAN 2017. Que Nenni. le président Bango s’est impliqué personnellement en jouant à la fois sur le levier politique et financier. Pendant ce temps notre président, malade, incapable d’assumer ses obligations africaines donne aux algériens l’illusion d’exister, de compter dans le concert des nations africianes en recevant chez lui à Zeralda des chefs d’Etats africians.
Il ne suffit pas à l’Algérie d’être à l’origine de ce machin qu’est le NEPAD ou encore cette autre aberration qu’est le MAEP pour prétendre au rang de puissance crainte et respectée en Afrique. C’est la capacité de lobbying qui manque encore à notre diplomatie prisonnière d’une conception vieillotte des relations internationale fondée sur l’amitié. C’était une vertu peut être valable à l’époque où Bouteflika était jeune et fringant ministre des affaires étrangères de Houari Boumediene. En ce 21ème siécle c’est la diplomatie des intérêts, c’est le pragmatisme qui structurent les relations internationales. N’est-ce pas M.Lamamra ? Quand bien il faut admette que depuis votre arrivée à la tête des AE, les choses bougent. Mais hélas, une hirondelle ne fait jamais seule le printemps.
L’affaire était pliée depuis longtemps
Pour revenir à l’élimination de l’Algérie pour l’organisation de la CAN 2017, les langues commencent à se délier. Le journalistes Hafidh Derradji, qui connait bien le monde interlope du football, promet des révélations sur sa page Facebook dans les prochains jours. Le temps lui a donné raison en avertissant depuis des mois les reponsables algériens contre la tentation de vendre la peau de l’ours avantde l’avoir tué. En attendant ces révélations, dans les coulisses de la CAF, on apprend ainsi que Hayattou avait promis au Gabon de lui octroyer l’organisation de la CAN 2017, en contrepartie d’un soutien logistique à la Guinée équatoriale, pays de rechange choisi pour la dernière édition de la CAN. Le choix du Gabon était donc plié depuis longtemps.
Ainsi donc, les choses commencent à se clarifier, et les sourires de Aissa Hayattou, lors des ses dernières visite à Alger, accueilli en guest star par les hauts responsables politiques, sont autant de coups de poignard cyniques portés au dos de l’Algérie. Faut-il alors quitter la CAF, une interrogation qui ressurgit à chaque fois que cette instance nous fait un enfant dans le dos ? Certainement pas, pardi ! Mais nous devons à jouer discrêtement dans les coulisses au lieu de chercher l’affichage devant les caméras de télévision. N’est-ce pas M. Raouraoua ? *Par Khidr Ali |.algerie1.com/jeudi 09 avril 2015
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*Des primes conséquentes pour le nouveau sélectionneur, le Serbe Milovan Rajevac
300.000 euros. en cas de qualification au prochain Mondial
*100.000 euros. En cas de victoire de l’Algérie en finale de la Coupe d’Afrique
Le nouveau sélectionneur national, le Serbe Milovan Rajevac aura droit à des primes conséquentes si l’équipe national (EN) parvient à briller lors de la prochaine CAN ou à se qualifier au Mondial 2018.
En cas de victoire de l’Algérie en finale de la prochaine Coupe d’Afrique des nations, Rajevac touchera une prime de 100.000 euros.
Dans le cas où les Verts parviendraient à se hisser au prochain Mondial, le technicien serbe touchera une prime de 300.000 euros.
Ces clauses, contenues dans le contrat que Milovan Rajevac avait signé le 26 juin dernier dans une capitale européenne et non en Serbie, avec le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, ont été révélées, lundi, par le quotidien Liberté.
S’agissant de la durée du contrat, selon la même source, elle est de trois ans, soit jusqu’à 2019 mais pas « contraignant pour la FAF, puisqu’il s’agit en fait d’un contrat d’objectif », précise encore le même journal.
En termes clairs, »la fédération algérienne aura toute latitude de rompre le contrat signé entre les deux parties par exemple si Rajevac n’atteint pas avec l’EN le stade des demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations, prévue l’hiver prochain au Gabon ou la phase finale de la Coupe du monde, prévue l’été 2018 en Russie ».
Toujours selon la même source, « dans le contrat signé par Rajevac, celui-ci bénéficiera d’un logement décent à Alger avec toutes les commodités, d’un chauffeur et d’un certain nombre de billets pour la Serbie. Côté technique, outre ses responsabilités au sein de la sélection algérienne, Rajevac devra prendre en charge aussi l’EN A’ des locaux en prévision du prochain CHAN. Dans son staff, il devra intégrer le staff intérimaire actuel, Neghiz et Mansouri notamment ».
Enfin, il est utile de rappeler que le même quotidien avait révélé, jeudi dernier, que le technicien serbe touchera un salaire de 40.000 euros net d’impôts.*Par Lila Ghali | 04/07/2016 |algerie1.com/
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**Il ne suffit pas d’avoir des moyens
Parmi les trois postulants à l’organisation de la CAN-2017, l’Algérie était sans doute le pays le mieux nanti en infrastructures pour abriter la prochaine édition.
Sous d’autres cieux, l’attribution de l’organisation d’une compétition internationale se fait sur la base d’un dossier consistant. Une commission spécialisée étudie soigneusement tous les dossiers et se rend sur les lieux pour constater de visu l’existence d’infrastructures adéquates : stades, terrains de réplique, hôtels, aéroports, axes routiers, transports…. Or, le comité exécutif de la CAF n’a pas tenu compte de tous ces paramètres pour faire un choix objectif.
Selon des échos, le dossier algérien comprend quatre stades (5 Juillet, Baraki, Oran et Annaba) qui sont en construction ou en réfection, un aéroport international aux normes modernes, une chaîne hôtelière de haut standing, une autoroute… des moyens nettement meilleurs que ceux existant dans beaucoup de pays africains, notamment le Gabon qui a été choisi et qui a déjà organisé, rappelons-le, la CAN-2012 conjointement avec la Guinée équatoriale. A l’époque, le choix s’est porté sur deux villes seulement, mais cette fois, les groupes seront répartis sur quatre villes.
La dernière expérience vécue en Guinée équatoriale, qui avait remplacé au pied levé le Maroc, nous renseigne sur les difficultés qu’ont rencontré toutes les délégations. Les équipes des groupes B et C, établies respectivement à Ebenbiying et Mongomo, n’ont pas été totalement satisfaites. Il a suffi d’un orage pour que toutes les rencontres soient délocalisées à Bata et Malabo tellement les terrains ont été construits à la hâte, en plus d’une capacité limitée qui a privé de nombreux amateurs de football, venus des pays limitrophes, à y assister. A l’avenir, les responsables algériens doivent changer de stratégie s’ils veulent avoir la bénédiction de la CAF de Hayatou, car tout se fait en coulisses et non pas sur la base des capacités d’organisation.*Slimane Mekhaldi -El Watan-jeudi 09 avril 2015
** La triste vérité
Quel ratage ! Nous sommes des millions d’Algériens à avoir été choqués d’apprendre que l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2017, qu’on pensait presque acquise, va filer vers le Gabon.
Le monarque Issa Hayatou a préféré gratifier ses voisins du Gabon après avoir assuré la CAN-2019 à son pays, le Cameroun, celle de 2021 à l’autre voisine la Côte d’Ivoire et celle de 2023 à la Guinée. Cette région d’Afrique francophone doit une fière chandelle à l’inamovible président de la CAF qui, de ce point de vue-là, n’a rien à envier à son président Paul Biya, le dernier soldat de la Françafrique, au pouvoir depuis 1982.
Il était alors naïf de vouloir jouer franc jeu avec un tel responsable rompu aux coulisses et aux dessous de table.
Faut-il pour autant se contenter de jeter la pierre à Hayatou et passer l’éponge sur ce cinglant échec de Raouraoua, de sa fédération, voire de l’Etat algérien ? Parce que le mal est d’abord en nous. Raouraoua, qui promenait son imposante silhouette dans les grands hôtels, s’affichant avec son «ami» Issa et Blatter, donnait l’image d’un homme d’influence. Ce n’est finalement qu’une illusion d’optique. Le président de la «fédé» bombe le torse à Alger, mais se tient bien calme au Caire et ailleurs. Il n’est qu’un maillon du système Hayatou d’où il pourrait être éjecté à la moindre occasion. Qu’il soit bien clair que cet échec est d’abord le sien. Ayant fait de la gestion de l’équipe nationale son unique boulot à la FAF, il a lamentablement raté son objectif de lui offrir l’occasion de jouer la CAN en Algérie. Hadj ou pas, Raouraoua doit démissionner et s’excuser auprès de ce peuple qu’il a frustré d’une coupe qu’il pensait à portée de main.
Il serait pourtant injuste de mettre cette humiliation sur le dos du seul Raouraoua. Obtenir l’organisation d’une compétition aussi prestigieuse que la CAN est avant tout, ne l’oublions pas, une affaire d’Etat. Le dossier algérien n’a pas été suffisamment appuyé à un haut niveau politique. Malgré toute sa bonne volonté, Mohamed Tahmi n’est qu’un ministre des Sports. Sous d’autres latitudes, même les chefs d’Etat mettent la main à la pâte et usent de lobbying pour vendre l’image de leur pays et convaincre qu’ils sont dignes d’organiser une grande compétition. L’exemple du Qatar pour le Mondial 2022 est édifiant. Qu’ont donc fait nos hauts responsables pour ramener la CAN chez nous, à part l’audience autour de petits-fours accordée par Sellal à Hayatou ? Pas grand-chose qui aurait pu éviter notre sortie la queue entre les jambes, hier au Caire.
C’est donc l’Algérie et ses institutions qui ont perdu le match de la dernière chance. Là aussi, nous avions peut-être surestimé le poids diplomatique de notre pays en Afrique. Faiseur de paix au Sahel, effaceur des dettes des pays les plus pauvres, leader incontournable au sein de l’Union africaine, destination de tous les dirigeants qui cherchent aide et assistance, l’Algérie n’a pas su et pu capitaliser ce leadership à une échelle footballistique. C’est précisément là où ça fait très mal. Au final, l’Algérie qui gagne a lourdement perdu, cette fois.
C’est la triste vérité. Quant à Raouraoua, fallait-il attendre grand-chose de lui alors même qu’il a fait passer la JSK sous les fourches caudines de Hayatou ? On doit hélas se résigner à attendre une CAN en Algérie à l’horizon 2025, si tout va bien…*Hassan Moali/ El Watan-jeudi 09 avril 2015
*Réactions des internautes:
*Je viens du Gabon et je connais ce pays.C’est incroyable, humiliant mémé de savoir que l’Algérie a été doublé par le Gabon pour l’organisation de CAN 2017.
Je viens de finir un projet dans ce pays, qui n’a qu’un stade (c est le stade de l’amitié) et pas plus, le deuxième est en cours de rénovation. Les deux stades sont à Libreville, la capitale du pays. De plus ce pays n’a pas les infrastructures ni hôtelière ni réseaux routier ni installation sportif pour abriter même une compétions régionale. Je le connais très bien du faite que j’étais au cœur de la réalisation de projets d’infrastructure de ce pays pour le compte du gouvernement. Tous les infrastructures sportif, installation hôtelière, routes, aéroports etc …sont concentrées sur une seule ville Libreville, la capitale du pays .Et Libreville ne se mesure même pas à la moitié de la ville d’Oran en matière d’infrastructure et équipements sportifs, hôtelière et routes. Le Gabon à organiser la coupe d’Afrique des nations de 2012 à la va vite avec son pays voisin la guinée équatorial, en réalisant à la hâte quelques infrastructures nécessaire pour abriter les hôtes avec tenez-vous bien un don des chinois pour la réalisation de son meilleur et plus grands stade …………Je pense qu’il y a anguille sous roche a cette désignation du Gabon………peut-on comparer par exemple la Suède et l’Algérie en matière de pays le plus développé …..Non ….une grande différence c’est la même comparaison que je donne entre l’Algérie et le Gabon……….toute l’équipe qui étais derrière la préparation et du suivi du dossier de l Algérie pour la CAN doit payer y compris Mr Raouraoua et tous le système derrière qui le supporte…..sinon…….nous allons encore payer pour notre médiocrité managérial et de notre entêtement.
*La CAF a une citrouille a la place d’un cerveau. Apres avoir ete desavouee par le TAS pour les problemes de la JSK et du Maroc, Hayatou continue comme si de rien n’etait. Il devait demissioner
*Je suis content que notre candidature n’ait pas été retenue.
Je préfère voir l’algérie organiser des coupes d’Afrique de jeux d’échecs, de mots croisés, de poésie ou d’invention.
Je suis conscient que le ballon est cet opium des peuples, mais quand même. On peut s’essayer à d’autres drogues, autrement plus bénéfiques.
Avec le budget de cette coupe d’Afrique, on construira des bibliothèques municipales, et aménagera les espaces publics inexistants.
Et puis, ce Raouraoua n’est pas moins indécrottable qu ce Issa, ni moins autocrate.
**La perche de trop pour Hayatou
Trois ans seulement après avoir organisé conjointement la CAN-2012 avec la Guinée équatoriale, le Gabon, ce petit pays d’à peine 267 667 km2 et un peu plus d’un million et demi d’habitants, s’offre le droit d’organiser sa deuxième Coupe d’Afrique des Nations en l’espace de cinq ans.
Si ce choix est passé pratiquement inaperçu dans les médias ghanéens, qui se sont contentés de reprendre l’information sans émettre un quelconque commentaire, les Algériens ont vécu cette désignation comme l’affront de trop. Candidate pour l’organisation de la CAN-2019 et la CAN-2021, l’Algérie a été recalée au profit du Cameroun et la Côte d’Ivoire. Même la CAN-2023 a été attribuée, dans la foulée, à la Guinée.
Certains avaient même avancé que cette «stratégie» était une manière de «préparer le terrain» à l’Algérie pour qu’elle puisse abriter la compétition de 2017, en remplacement de la Libye, pays confronté à une situation de chaos. Il n’en fut rien.
Le choix du Gabon semble avoir été fait depuis un moment déjà par le seul Issa Hayatou. D’ailleurs, le président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, avait annoncé en février dernier, en marge du forum d’Echourouk, que le Gabon avait les faveurs de la CAF et précisément de son président, et que c’était ce pays qui allait organiser la CAN.
Certaines multinationales françaises auraient pesé fortement dans le choix du Gabon, à l’instar d’Orange le partenaire officiel de la CAF. Le tort de la délégation algérienne qui s’est déplacée au Caire, c’est d’avoir cru naïvement que l’Algérie avait encore une chance d’organiser la 31e édition de la CAN. Mardi déjà, des «bruits de couloirs» annonçaient que le Gabon était l’heureux élu. Il aurait fallu peut-être à ce moment-là retirer la candidature algérienne au lieu de tendre la perche au Camerounais Issa Hayatou pour humilier encore une fois l’Algérie.
Après une attente 25 ans, l’Algérie devra patienter jusqu’en 2025 pour pouvoir organiser de nouveau le tournoi continental. L’attente risque d’être bien longue !*Farouk Bouamama/ El Watan/ 10 avril 2015
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*Diego Maradona est arrivé dimanche à Alger
Maradona assistera à la remise du trophée du meilleur footballeur algérien-2013, prévue demain lundi dans la soirée
L’ancienne star du football mondial, Diego Maradona, invité de marque de la 13e édition du Ballon d’Or algérien des quotidiens sportifs « Le Buteur et El Heddaf », est arrivé dimanche à Alger pour assister à la remise du trophée du meilleur footballeur algérien-2013 prévue lundi soir, ont annoncé les organisateurs. Outre l’Argentin Maradona, invité de l’opérateur de téléphonie mobile « Mobilis » sponsor officiel de l’événement, d’autres footballeurs célèbres sont attendus lundi à Alger pour assister à la cérémonie, indique « Le Buteur » sur son site internet.
On parle notamment de la présence de Javier Zanetti (Inter Milan), Pepe Reina (gardien de but de Naples) et Ivan Cordoba (ex joueur de l’Inter). Les six joueurs internationaux algériens nominés pour le Ballon d’Or 2013 sont: Islam Slimani, Safir Taider, Sofiane Feghouli, Yacine Brahimi, Essaid Belkalem et Hillel Soudani.
Selon le programme de la soirée, l’invité de marque du Ballon d’Or 2013 animera une conférence de presse au niveau de l’hôtel Hilton d’Alger (salle Hoggar) à partir de 17h00. Les joueurs des « Verts » nominés tiendront quant à eux, un point de presse une heure après (18h00). Le trophée de l’année 2012 a été remporté par Sofiane Feghouli, sociétaire du FC Valence (Liga espagnole).*APS-15.12.2013
**Halte au chantage
Al Jazeera veut exercer un chantage et nous n’avons pas accepté.» Le PDG de l’ENTV, Toufik Khelladi, dénonce «une pratique malsaine» de la chaîne qatarie, Al Jazeera, qui a crié «au scandale» suite à la diffusion par la Télévision algérienne, sans en avoir acheté les droits, du signal du match aller entre le Burkina Faso et l’équipe nationale de football qui s’est déroulé samedi à Ouagadougou.
Toufik Khelladi dit assumer «cette décision et ses conséquences». «J’étais face à une situation complexe qui est celle de l’obligation de diffuser cette confrontation sur le territoire et le manquement d’Al Jazeera à une obligation internationale. La décision était difficile à prendre. C’est moi qui l’ai prise en me disant que s’il y a un seul Algérien qui n’a pas la parabole et même si Al Jazeera décide de diffuser le match en clair, je suis obligé de lui donner le signal», explique-t-il, affirmant qu’il est prêt à payer l’amende qui pourrait être infligée à l’ENTV. «Je l’ai fait et je suis prêt à en assumer les conséquences. Si je dois payer une amende, je la paierai, mais au juste prix», lance-t-il.
Ce faisant, le PDG de l’ENTV affirme qu’Al Jazeera, détentrice des droits de retransmission des matchs de barrages pour la qualification au Mondial 2014 au Brésil «n’avait pas l’intention de céder ces droits aux télévisions nationales». Il a fallu, précise-t-il, plusieurs contacts avec les responsables de cette chaîne pour qu’ils acceptent de négocier en imposant «des conditions irréalistes». «Il faut noter que c’est la première fois qu’Al Jazeera intervient pour diffuser les matchs qualificatifs. D’habitude, elle cible les phases finales des compétitions internationales. Nous leur avons fait une proposition commerciale (trois fois moins que le prix fixé par Al Jazeera). Dans leur réponse, ils ont posé deux conditions : un prix fort (1,5 million de dollars) et l’ouverture d’un bureau d’Al Jazeera à Alger. Nous leur avons expliqué que l’ouverture du bureau n’est pas du ressort de l’ENTV, mais il n’ont rien voulu comprendre», indique-t-il, en rappelant qu’Al Jazeera avait, elle-même, «piraté la finale de la Coupe d’Algérie 2013» et que l’ENTV l’avait saisie par écrit.
Selon M. Khelladi, la télévision, qui a l’habitude d’acquérir ce genre de droits auprès de l’agence commerciale de la CAF, Sport 5, a «agi à temps». «Dès que les matchs de barrages se sont dessinés, nous avons pris contact avec Sport 5. Les responsables de cette agence ont commencé à tergiverser. Mais nous nous sommes dit qu’ils voulaient temporiser afin de faire monter les enchères. La semaine dernière, nous avons appris qu’elle avait vendu l’intégralité des droits à Al Jazeera, sans mentionner la nécessité de sous-traiter les droits terrestres», déclare-t-il.
La retransmission du signal en question, explique-t-il, répond à deux impératifs : «La protection des droits du pavillon national et ceux du citoyen algérien à l’information. Mais en même temps, cela me permet de poser publiquement le problème des droits de retransmission et la nécessité de mettre en place, à l’échelle algérienne, des lois pour protéger le pavillon national et ensuite faire la même chose au niveau de la CAF et de la Ligue arabe afin de mettre de l’ordre dans ce domaine.» Toufik Khelladi rappelle les dispositions de la législation européenne en matière de diffusion «des événements d’importance majeure». «Le match de l’équipe nationale est un événement d’importance majeure. Tout citoyen algérien, tout citoyen sur la planète a le droit de suivre ce genre d’événements à la télévision en clair. C’est un principe réglé en Europe ainsi que dans d’autres continents et que nous n’avons pas réussi à imposer en Afrique et dans le Monde arabe», ajoute-t-il.
Par son action, Toufik Khelladi veut dire «halte au chantage» et alerter les pouvoirs publics sur la nécessité d’élaborer des lois nationales pour protéger les intérêts du pavillon national. Pour le match retour, prévu le 19 novembre à Blida, il assure que le problème ne se posera pas : «Nous qui produirons le signal, nous le diffuserons sur la chaîne terrestre et nous allons négocier avec Al Jazeera le droit pour le satellite.»*El Watan-14.10.2013
**Des sanctions après le piratage du match Algérie-Burkina
La FIFA vient d’infliger à la télévision égyptienne, une amende de 2 millions de dollars pour la retransmission illégale du match de barrage Egypte-Ghana. La sanction contre la télévision algérienne pour le même motif n’est pas encore tombée mais la chaîne Qatarie Al Jazeera aurait déjà sévit en réclamant 1,5 millions de dollars, selon le quotidien El Khabar.
L’épisode du piratage de la rencontre Algérie Burkina Faso par la Télévision algérienne commence à livrer ses premières mesures disciplinaires. Selon El Khabar, les comptes de la Fédération Algérienne de Football (FAF) auprès de la FIFA et de la Confédération africaine de football (CAF) ont été gelés à la demande du groupe Al Jazeera Sport, qui réclame le paiement de la somme de 1,5 million de dollars (12 milliards de centimes), représentant les droits de retransmission de l’ultime rencontre de l’équipe nationale comptant pour la qualification à la Coupe du monde au Brésil. L’ENTV, avec l’accord des plus hautes autorités du pays, avait décidé de pirater le signal d’Al Jazeera pour permettre à des millions d’algériens de suivre en direct, le match contre la sélection du Burkina Fasso. La chaîne sportive qatarie avait vivement réagi à cet acte, le qualifiant de piratage, et annoncé par la même occasion qu’elle comptait engager une action en justice contre l’ENTV pour faire valoir ses droits.
L’ENTV dans un pétrin…la FAF aussi
En attendant des sanctions contre la télévision algérienne, c’est la FAF qui se retrouve empêtrée dans cette « affaire » avec le gel de ses avoirs auprès de l’instance internationale de football. El Khabar ajoute que la sanction de la FIFA risque d’avoir sur la préparation des Verts pour le Mondial brésilien. D’après la même source, l’entreprise de télévision publique a engagé une véritable course contre la montre pour se « débrouiller » la somme exigée par la chaîne qatarie. Le DG de l’ENTV, Tewfik Khelladi, aurait demandé au président de la FAF, Mohamed Raouraoua, de payer une partie des 1,5 million de dollars, tandis que l’ENTV se chargera de régler la somme restante. Une proposition que Raouraoua a catégoriquement refusée. M. Khelladi, s’est par la suite tourné vers le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Là encore, à en croire le quotidien El Khabar, Khelladi aurait essuyé la même fin de non-recevoir.
Al Jazeera Sports avait exigé 1,5 millions de dollars les droits de retransmission
Le directeur général de la télévision publique algérienne, Tewfik Khelladi a expliqué sa démarche « légitime » par « le droit des téléspectateurs à voir évoluer leur équipe nationale ». Dénonçant le chantage de la chaîne qatarie, M. Khelladi a assuré que l’ENTV a « négocié jusqu’à la dernière minute » les droits de retransmissions qu’Al-Jazeera a porté à 1,5 millions de dollars et conditionnés par l’ouverture d’un bureau d’Al-Jazeera en Algérie. Ce « chantage » dénoncé par le responsable de l’ENTV n’a pas toutefois été démenti par la chaîne qatarie dans son communiqué.*Younes Djama-maghrebemergent. dimanche 29 décembre 2013
**Après l’annonce de la venue du Réal Madrid en Algérie en compagnie de la star Zinedine Zidane,
Lionel Messi bientôt en Algérie!
La venue de Messi en Algérie s’inscrirait dans le cadre d’une opération marketing et de relookage international lancée par le groupe de télécoms qatari Qtel qui a changé son nom pour s’appeler Ooredoo!
Après l’étonnante sortie médiatique du P-DG de Mobilis, Saâd Damma, qui a annoncé la venue du Réal Madrid en Algérie en compagnie de la star franco-algérienne Zinedine Zidane, une autre star du ballon rond serait probablement programmée pour venir en Algérie: la star argentine et du FC Barcelone, Lionel Messi. Contrairement à Cristiano Ronaldo, qui vient pour un match d’exhibition avec son équipe dans le cadre du 50e anniversaire de l’indépendance, la venue de Messi en Algérie s’inscrirait dans le cadre d’une opération marketing et de relookage international lancée par le groupe de télécoms qatari Qtel qui a changé son nom pour s’appeler Ooredoo (Je veux en arabe).
Pour ce faire, le puissant groupe des télécoms qatari a choisi Lionel Messi comme un ambassadeur de la marque. L’annonce a été faite lors d’une cérémonie de lancement organisée au Mobile World Congress 2013 qui s’est tenue à Barcelone, en Espagne.
Toutes les filiales, dans lesquelles Ooredoo détient déjà une participation majoritaire, telles que Qtel au Qatar, Indosat en Indonésie, Wataniya au Koweït, Nawras au sultanat d’Oman, Tunisiana en Tunisie et Nedjma en Algérie, doivent adopter la nouvelle marque entre 2013 et 2014 et présenter l’image de Messi sur leur produit. D’ailleurs, le premier spot pour le lancement de la marque Ooredoo a été tourné la semaine dernière en Espagne en présence de tous les P-DG des compagnies affiliées au groupe Ooredoo.
La venue de Messi en Algérie obéit à une stratégie globale du groupe qatari et la direction de Nedjma annoncera en temps opportun la date de la venue de la star du FC Barcelone en Algérie.
La première étape de marketing de Messi avec le groupe Ooredoo a commencé en mars dernier au Qatar, accueilli par le puissant président d’Ooredoo, Abdullah Bin Mohammed Bin Saud Al-Thani. Le quadruple Ballon d’or était arrivé au Qatar afin de promouvoir le sport auprès des jeunes, en mettant l’accent sur le bien-être et le développement humain des jeunes.
L’opérateur qatari compte utiliser l’image de star argentine pour faire la promotion du football au Qatar qui sera en 2022 le premier pays arabe à organiser la Coupe du Monde.
Et jeudi dernier, la star du FC Barcelone et de l’équipe nationale de l’Argentine, est arrivée avec les Qataris pour une visite humanitaire au Sénégal pour participer à une campagne contre le paludisme, dans le cadre d’une visite organisée par l’organisme Qatari Aspire Academy.
Ces visites humanitaires ne sont qu’un prélude aux opérations de marketing qui vont débuter prochainement. Il faut dire que Nedjma a l’habitude des stars de football mondial et l’organisation de la venue de Messi en Algérie sera une simple formalité.
En mai 2006, il avait réussi un grand coup médiatique et de marketing en faisant venir Zidane pour la première fois en Algérie.
L’opération était tellement importante que la Présidence s’est associée à l’organisation pour notamment s’occuper de la protection et l’hébergement de la star, sur instruction du Président Bouteflika lui-même.
La star à l’époque du Real Madrid, Zinedine Zidane qui avait signé un contrat avec le groupe koweïtien Wataniya de Faycal Al Ayar, avait réalisé deux spots pour le compte de la marque Nedjma. Des spots tournés en Espagne par l’agence Karoui and Karoui. L’image de Zizou avait boosté les ventes commerciales de Nedjma, qui à l’époque du P-DG André Halley ne s’intéressait pas au sponsoring du football.
C’est avec l’arrivée du nouveau P-DG Joseph Ged en 2006, que l’opérateur Nedjma s’intéresse de plus en plus au football et réussit à avoir l’exclusivité pour l’exploitation de l’image de l’EN. La venue de Messi comme ambassadeur de la marque Nedjma sera donc bénéfique pour l’opérateur algérien qui aspire à jouer un rôle important dans le passage à la 3G.
D’ailleurs, le P-DG de Nedjma, Joseph Ged, qui était présent au Congrès mondial du mobile de Barcelone et à l’occasion du lancement d’Ooredoo, a déclaré que «Cette nouvelle marque ouvre de nouvelles perspectives aux millions d’Algériens. À l’instar des autres clients du groupe à travers le monde, les Algériens qui font confiance à Nedjma auront la chance de profiter du leadership de l’un des plus grands groupes de télécommunications au monde. Ooredoo, à travers ses filiales dont Nedjma est fière d’appartenir, oeuvre pour offrir des services et des solutions mobiles les plus innovantes et les plus pratiques pour améliorer la vie quotidienne et professionnelle de nos clients en Algérie. Nous sommes convaincus que tous nos clients actuels et futurs se reconnaîtront dans cette nouvelle identité Ooredoo qui est un symbole de modernisation, de progrès et d’ambition pour aller toujours plus loin».
La marque algérienne devra dans les prochains jours remplacer ses enseignes oranges par la nouvelle couleur de Ooredoo, rouge et blanc. Ooredoo a connu une croissance importante au cours des six dernières années et compte quelque 89,2 millions de clients pour un chiffre d’affaires consolidé de 6,8 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de l’exercice 2012.
Quoi qu’il en soit, la venue de Christiano Ronaldo puis celle de Lionel Messi en Algérie sera une aubaine pour les millions d’Algériens qui sont devenus depuis quelques années les supporters invétérés du Real et du Barca et qui ont un seul souhait, celui de voir leurs idoles internationales jouer dans le grand stade du 5-Juillet.*L’Expression-03.07.2013.
Le Foot, une affaire de fric avant tout !?
Les transferts internationaux dans le football en 2013, ont atteint la valeur de 3,367 milliards de dollars
Le nombre des transferts internationaux, dans le football, est resté stable, en 2013, par rapport à 2012, même s’il y a eu une très légère baisse, a indiqué la Fédération internationale de football (FIFA). Néanmoins, leur valeur est en hausse.
Ainsi, le système de régulation des transferts, Transfer Matching System (TMS) de l’instance mondiale, a traité pas moins de 10 454 transferts entre le 1er janvier 2013 et le 2 septembre 2013, alors qu’il était de 10 513 en 2012. Le nombre a connu donc une baisse de l’ordre de 0,6%. Sauf que cette fois-ci, le montant est plus élevé puisqu’il est de 3,367 milliards de dollars contre 2,619 en 2012. Ce qui est assez considérable. Par ailleurs, les commissions payées aux intermédiaires ont également connu une courbe ascendante de près de 20%. Ainsi, cette année, ce sont pas moins de 169 millions de dollars qui ont été payés dans ce sens contre 141 millions en 2012. La FIFA fait remarquer que les commissions versées aux intermédiaires sont en constante hausse.
Parailleurs, le plus grand nombre de transferts, entre pays, a eu lieu du Brésil vers le Portugal avec 132 transferts, suivi du Chili vers l’Argentine (98) et de l’Ecosse vers l’Angleterre (92). Sur le plan financier, les plus grandes sommes sont allées de l’Espagne vers l’Angleterre, avec 227 millions de dollars), de l’Italie vers l’Angleterre (148 millions), de l’Angleterre vers l’Espagne (141 millions), de l’Italie vers la France (131 millions) et de l’Espagne vers l’Italie (123 millions). TMS est un système «en ligne» instauré par la FIFA en 2007 afin de «renforcer l’intégrité et la transparence sur le marché en augmentant le volume de données disponibles pour les autorités du football sur toutes les transactions et assurer l’application des règles gouvernant la protection des mineurs».*El Watan-08.09.2013
**Empire FIFA, «footeux» business
La FIFA est une organisation criminelle (…) La moitié de ceux qui dirigent l’instance est corrompue et l’autre ne dit rien car elle bénéficie des largesses de son président, Joseph Blatter.» Il le clame haut et fort Andrew Jennings, l’Ecossais vieux briscard de la BBC.
«J’ai regardé dans le dictionnaire la définition d’ »organisation criminelle ». Tous les critères sont remplis : un leader, une omerta, aucun membre de la FIFA ne se permet de critiquer son organisation. Tout le contraire d’une démocratie. Zurich, où siège la FIFA, se situe quelque part entre Moscou et Pyongyang (interview A. Jennings, Le Monde, 30 janvier 2013). Pourfendeur des dirigeants de la puissante Fédération internationale de football qu’il accuse de corruption, le journaliste d’investigation – spécialisé dans les organisations sportives – a levé des pans de voile du «système FIFA» dans lequel prospérait, à l’ombre du «foot», la religion planétaire de milliards d’adeptes, le culte des gracieux pots-de-vin sur fond de spectacle et enjeux gigognes, politique, économique et financier.
Achat (par les Etats) de l’organisation de la Coupe du monde, vente illégale des billets (44% des billets de la Coupe du monde vendus en catimini par la FIFA aux différentes fédérations), cessions glauques des droits télé et marketing… la liste des scandales éclaboussant des dirigeants et instances de la FIFA est aussi longue que fut la carrière de Joao Havelange, 96 ans, l’ex-président la Fédération internationale, contraint en avril dernier à céder son poste de président d’honneur de la FIFA pour corruption dans le cadre de l’affaire dite «ISL», du nom de la société de marketing qui avait l’exclusivité des droits de plusieurs Coupes du monde. L’affaire, révélée par un documentaire de Jennings diffusé par la BBC (le 30 novembre 2010), confondait aussi et pour corruption trois hauts responsables de la FIFA : Ricardo Teixeira (patron de la Fédération brésilienne), Issa Hayatou (CAF) et Nicolas Leoz (président de la Confédération sud-américaine). L’ISL, ce sont quelque 175 paiements illégaux faits entre 1989 et 1999 pour 100 millions de dollars.
Prévu pourtant par aucune charte et textes onusiens, l’empire FIFA, du haut de ses 110 ans d’existence, avec ses démembrements régionaux et ses milices d’agents tapis dans chacun des Etats membres (209 fédérations nationales), a les leviers de son impérialisme. «Lorsque ses règles entrent en contradiction avec les lois des Etats, la FIFA parvient à faire lever les obstacles par enchantement», écrit, dans sa tribune, l’écrivain journaliste Pascal Jean Gimenez. «Si la mondialisation impose aux responsables politiques des règles très contraignantes qui freinent bon nombre de leurs initiatives locales, régionales ou nationales, la FIFA et le Comité international olympique (CIO) surfent sur les législations et obtiennent à chaque fois gain de cause. C’est ainsi qu’à Londres, lors des Jeux olympiques 2002, le CIO est parvenu à faire interdire l’utilisation de la carte Mastercard au sein du village olympique au profit de Visa, le sponsor officiel de l’évènement.»
Déclarée «association à but lucratif», la FIFA, fondée en 1904, n’engrange pas moins les milliards de dollars à chacune de ses messes intercontinentales. Les Coupes du monde FIFA, une success story depuis 1930 certes, est aussi une gigantesque machine à cash. Lors de la Coupe du monde 2010 (Afrique du Sud), les droits de marketing et de télévision avaient rapporté 3,2 milliards de dollars à la FIFA, en hausse de 48% comparé au Mondial allemand en 2006.*Mohand Aziri-El Watan-14.10.2013
**Le syndicat international des joueurs va porter plainte auprès de la Cour européenne de justice pour obtenir une refonte du système des transferts en vigueur actuellement dans le football.
Et si le système des transferts tel qu’on le connaît aujourd’hui venait à disparaître ? On n’en est pas encore là mais la FIFPro, le syndicat international des joueurs, espère bien le réformer, le révolutionner même. C’est dans ce but que l’organisation entend porter plante devant la Cour européenne de justice.
L’Equipe affirme vendredi que Philippe Piat, président de l’UNFP (syndicat des footballeurs français) et de la division Europe de la FIFPro, a déjà averti Sepp Blatter de la démarche dans un courrier en date du 25 mars : «La loyauté nous impose de vous informer prioritairement du mandat que nous ont confié les membres de notre comité directeur, à savoir le dépôt d’une plainte auprès de la Cour européenne de justice, dans le but de faire réformer le système des transferts, qui ne correspond plus à nos attentes», peut-on lire dans ce courrier.
Quelles sont ces attentes justement ? Depuis plusieurs années, le syndicat, dont l’une des missions premières est «la défense des intérêts collectifs et individuels des joueurs professionnels», veut revenir sur la clause de stabilité de trois ans instaurée lors d’une réforme du marché des transferts en 2001. En théorie, grâce à cette clause, un joueur peut se libérer de son contrat avec un club au bout de trois ans, à condition de payer au club l’équivalent des salaires qui lui restent dus dans son contrat. En pratique, cette mesure ne s’applique presque jamais puisque les clubs, désireux de rentabiliser leurs investissements humains, font souvent signer des prolongations de contrat avec hausse de salaire à leurs joueurs, qui, de fait, se retrouvent très rarement libres.
«Les velléités de la FIFA de rectifier les abus se heurtent au refus systématique des clubs et des ligues professionnelles, dont l’unique souci est de maintenir coûte que coûte le statu quo. Ils n’acceptent pas la réciprocité des droits entre les clubs et les joueurs», explique Philippe Piat dans L’Equipe. «La coupe est pleine, poursuit-il. C’est pourquoi nous allons déposer cette plainte dans laquelle nous demanderons tout simplement que les joueurs soient considérés comme des salariés ordinaires employés en CDD. Nous contestons cette période protégée de trois ans.»
La plainte devrait être officiellement déposée en fin de saison et pourrait «provoquer un nouveau séisme», comparable à celui qu’avait déclenché l’arrêt Bosman, rendu en 1995, et qui avait ouvert les frontières européennes aux footballeurs. «Si nos arguments sont entendus par la Cour européenne de justice, il n’y aura bientôt plus le système des transferts que l’on connaît aujourd’hui», veut croire Philippe Piat.*Le Figaro-19.04.2013
**Les hommes dépensent plus pour le foot que pour leur femme
Les demi-finales de l’Euro attirent de nombreux hommes (et femmes aussi) devant leurs postes de télévision. Mais outre le temps passé devant l’écran à regarder le match, les hommes dépenseraient également plus d’argent pour les championnats de football que pour leur compagne.
MyVoucherCodes a mené l’enquête auprès de 1.023 hommes. Le site souhaitait comparer les dépenses concernant le football et celles concernant les compagnes des hommes sondés. « Nous voulions savoir combien d’argent les hommes dépensaient pour se dorloter pendant les matches de football et celui qu’ils dépensent pour l’anniversaire de leur épouse », indique le porte-parole , Mark Pearson.
Ils ont constaté que l’homme dépense, en moyenne, 277 euros (214 livres) lors des championnats. Pour les cadeaux d’anniversaire destinés à celles qui partagent leur vie, ils mettraient, en moyenne, 184 euros (147 livres).
74% des sondés ne se sentent pas coupables par rapport à cette différence de dépense. 47% trouvent ça normal car le championnat n’a lieu que tous les 4 ans. Un homme sur cinq (22%) pense qu’il est normal de se faire plaisir.
Boire et manger sont généralement les plus grosses dépenses. Bon nombre d’hommes vont regarder le match dans un café où ils consomment à boire et ils vont ensuite se chercher un snack à manger. 32% des Britanniques restent à la maison mais font leur stock de boisson et de petits en-cas.
Le reste de dépense va aux accessoires achetés: affiches, drapeaux, vareuses, klaxons, magazines… D’autres, enfin, font des paris d’argent entre amis concernant l’issue des matches. (7s7-27.06.2012.)
**L’arme sexy des femmes pour distraire leurs hommes de l’Euro
Pendant l’Euro, certaines femmes ont bien du mal à attirer l’attention de leur moitié. Mais elles ont trouvé la parade: elles achètent de la lingerie super sexy. Les ventes de lingerie ont en effet grimpé en flèche depuis le début de la compétition de football. En Angleterre, il se vend 38% de petites culottes sexy en plus que d’habitude.
Sally Williams, 29 ans, employée de bureau à Londres, a expliqué: « Mon partenaire regarde le foot tous les soirs donc j’ai acheté un bel ensemble soutien-gorge et culotte pour attirer son attention. Ca a porté ses fruits même si c’est plus dur de le distraire quand c’est l’Angleterre qui joue. »
Le directeur de la marque de dessous Littlewoods, Gary Kibble, a expliqué: « La lingerie est toujours populaire à la Saint-Valentin mais on a été surpris de constater que le football avait les mêmes effets. » (7s7-23.06.2012.)
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**Le Foot vu autrement
*Football, politique et société
L’appropriation du drapeau algérien par la société, avant, pendant et surtout après le match de football Algérie-Egypte, est un moment important qui mérite d’être analysé. A contrario d’un nationalisme dominant, crispé, sans saveurs, distant de la société, s’enfermant dans des discours moralisants et rhétoriques prononcés dans la langue de bois au cours des cérémonies officielles, on a pu observer une tout autre dynamique collective à l’égard du drapeau.L’acquisition du drapeau par la population n’a pas été brutale ou spontanée. Il y a bien eu une préparation intense bien avant le match du 14 novembre 2O09 ; d’où cet usage pluriel de l’emblème national, où s’entremêle un travail individuel et collectif, dans le souci de donner une visibilité au drapeau national (balcons, voitures, bâtiments, les habits, le corps). Ces corps sociaux en mouvement, dévoilaient une effervescence créatrice («maman, envoie-moi le drapeau par le balcon» ; «peins-moi mon visage aux couleurs nationales»).
La société a démontré à la face des bureaucrates et des politiques encroûtés dans leurs dogmes («Les jeunes sont paresseux» ; «ils n’aiment pas leur pays», etc.), qu’elle peut produire un patriotisme populaire décrispé, innovatif, qui réfute tout calcul, pour s’investir corps et âme, dans la fête.
La proximité physique et sociale instaurée par la population avec le drapeau, revêt un sens profond. Quand elle se reconnaît dans une activité sportive et sociale qui lui procure du plaisir et de la joie, elle peut mettre en branle un mouvement social autonome, en rupture momentanée avec les interdits sociaux et les mises en scène fabriquées par les acteurs politiques, imposant de façon autoritaire une forme de « mobilisation » encadrée et sans âme.
**Affirmer son existence en tant qu’Algérien
Ce retour en force du drapeau dans la société, par la médiation du football, profondément enraciné dans la culture populaire, est une manière d’affirmer son existence en tant qu’Algérien, et fier de l’être. Il ne s’agit en aucune façon d’un nationalisme chauvin, fermé sur lui-même, en opposition à l’Autre. La foule observée était mobile, joyeuse, déployant des interactions de respect, où se dégageait un bonheur collectif, quel que soit le sexe ou l’âge. Les Algériens se sont reconnus dans le défi concrétisé de fort belle manière par l’Equipe nationale de football, même parmi celles ou ceux, qui ont une très vague idée des règles de ce sport.
Il ne s’agit pas de s’inscrire dans un optimisme naïf qui consiste à faire abstraction de tout ce qu’endurent les gens dans leur vie quotidienne, mais d’indiquer que la société n’est jamais stable, imprévisible par bien des aspects, pouvant par la magie du football, devenir un sujet collectif qui a su créer et capter des mots simples, profondément mobilisateurs, qui redonnent sens à son algérianité. « One, two, three, viva l’Algérie ». Envelopper le drap tout le long de son corps, l’embrasser, en faire un usage actif dans la gestualité de la victoire, dessiner l’emblème national, sur le devant de sa voiture, briser les frontières sexuées, où filles et garçons partagent les mêmes mots dans l’espace public, est un moment d’extase collectif. Mais, plus essentiellement, tous ces éléments montrent que la question de l’identification et de la reconnaissance des personnes à l’Equipe nationale de football, est la clé pour comprendre cette communion entre Algériens, indépendamment du sexe, de l’âge ou du groupe social. En devenant le seul pays arabe à se qualifier pour la Coupe du monde, c’est en effet l’Algérie qui est reconnue par les autres nations. La population s’est retrouvée pour crier fièrement, au-delà des clivages territoriaux ou régionaux, sa profonde appartenance à la Nation algérienne. La mobilité des personnes, quittant leurs quartiers respectifs, pour se rencontrer au centre de la ville, dans une symbiose collective, dévoile la soif de liberté des jeunes en permanence cloitrés dans les coins de rue, ruminant, entre eux, le besoin de vivre, de s’éclater et de faire la fête. Elle est si rare dans un système politique qui a privilégié, au détriment de l’ethos des Algériens, d’opérer de façon autoritaire et brutale des greffes sur le plan culturel, qui n’ont rien résolu, mais au contraire, défiguré davantage le fonctionnement des institutions éducatives, culturelles ou religieuses.
**Une dignité collective retrouvée
A contrario, d’une vie quotidienne dominée par des tensions et des brimades subies par la population, dans sa confrontation aux institutions politiques et sociales sclérosées, fermées sur elles-mêmes, refusant toute remise en question, l’équipe nationale, même en l’absence de tout politique sportive crédible et ancrée dans la société, a su, avec panache, lui redonner une dignité collective. La dignité est une forme sociale d’existence qui redonne sens à la personne pouvant exprimer dans l’espace public, sa joie, ses frustrations et ses espoirs. La victoire n’était pas seulement sportive mais sociétale. La société s’est sentie pleinement impliquée par cette qualification en Coupe du monde de football. L’implication mutuelle se manifeste dans les habits, dans la gestualité, dans les youyous stridents des femmes qui ont investies l’espace public et dans les interactions quotidiennes. Le lendemain de la victoire du 18 novembre, dans les différents espaces observés (la poste, le marché, les coins de rue, et même dans certains congrès scientifiques), la parole et la gestualité des personnes se sont brusquement libérées. Une certaine fierté se lisait dans le regard des personnes devenues des experts modestes du football, décryptant finement la façon dont les membres de l’équipe nationale ont joué. La forme de l’interaction avait profondément changé. On était bien loin des certitudes des uns et des autres. Chacun était à l’écoute de l’autre, acquiesçant, ou précisant calmement un autre aspect oublié par l’autre.
A la poste, en attendant d’encaisser leur chèque, les tensions se sont effacées entre les personnes, qui, antérieurement, ne se regardaient même pas, pour engager dans la sérénité, des échanges sur la victoire de l’Equipe nationale de football. En attendant mon tour, une personne m’interpelle gentiment, pour me dire de remettre le chèque à l’agent, estimant que j’étais avant elle.
**La confiance : élément central dans la constitution d’une société
Ces formes sociales, selon le terme du sociologue allemand Simmel, très attentif au mode de construction des interactions dans la société, sont importantes à mettre en exergue. Elles montrent bien qu’il n’y a rien d’immuable et de statique dans les valeurs et les pratiques des agents d’une société, qui peuvent, selon les situations et les types de rapports construits aux autres et aux événements, déployer des logiques sociales extrêmement variables. L’un des échecs majeurs des acteurs politiques et institutionnels est en partie d’avoir produit, depuis des décennies, une forme sociale de défiance de la population à leur égard. Simmel montre bien que la confiance est un élément central dans la constitution d’une société. La crise de confiance a eu pour effets pervers de dévoiler des formes sociales d’indifférence, de retrait social, et de résistances plurielles à l’égard des institutions qui fonctionnent à vide et de façon fictive, sans impulsions réelles, malgré des moyens financiers importants, mais régulés dans l’opacité la plus totale.
Les personnes sont orphelines de toute forme de reconnaissance sociale et politique, contraintes d’inscrire leur territoire dans les coins de rue ou dans les cafés, en particulier, les jeunes qui ne rêvent pourtant que d’un emploi, pour exister. Depuis huit mois, les bons résultats de l’Equipe nationale de football ont permis à la population de «sortir» progressivement d’une vie quotidienne sans perspectives, de s’identifier aux joueurs, en reconnaissant leur talent et leur solidarité sur le terrain. Le football, au-delà des instrumentalisations politiques, des conflits qu’il peut faire naître entre les Etats et les peuples, les mots guerriers qu’il met en scène, les enjeux financiers importants permettant sa régulation, et le prestige identitaire qu’il sous-tend, produit aussi, quand les résultats sont probants, de la confiance parmi la population à l’égard de son équipe, une fusion charnelle entre supporters et joueurs, sans oublier, le conditionnement social très prégnant en raison de l’enjeu du match.
Il serait intéressant de faire émerger une sociologie des émotions pour comprendre ces différentes formes d’identification à l’Equipe nationale de football. Le football a réussi à créer, a contrario du monde politique, une relation symbolique de proximité mais aussi du rêve chez les Algériens, à l’égard des 11 joueurs sur le terrain. Il est entré en toute beauté, dans les esprits et les coeurs des Algériens. Il a réussi aussi à redonner du sens à la notion d’espace public réapproprié de si belle manière par les gens de statuts, d’âge et de sexe différents.(Le Quotidien d’Oran-03.12.09.)
par Mohamed Mebtoul * Professeur de sociologie à l’Université d’Oran
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**Le foot, gage de paix sociale ?
Zoubir Arrous. Sociologue et enseignant à l’université d’Alger : « Oui, le stade est utilisé par le pouvoir quand le mouvement social représente un danger » ** Peut-on dissocier la politique du sport et particulièrement du foot ? Le foot n’est plus un jeu sportif, mais plutôt un enjeu politique et financier. Certains pays, à l’exemple de l’Algérie et de l’Egypte, l’utilisent pour arriver à des fins purement politiques, loin de tout objectif sportif. Pour les pays européens, c’est surtout les buts financiers qui sont visés. Le mouvement social est attiré par deux institutions, à savoir le stade et la mosquée. Ainsi nous pouvons dire qu’il y a, dans le cas de l’Algérie, un véritable conflit entre le stade et la mosquée. Le stade est utilisé par le pouvoir lorsque le mouvement social représente un danger pour la politique du pouvoir. **Les pouvoirs publics profitent alors du football pour préserver la paix sociale… Exactement. Ils utilisent de simples méthodes et idées pour pouvoir ramener la paix sociale. Un discours très simple, composé de nationalisme et de la place de l’Algérie à l’étranger, pour mobiliser aussi facilement la masse sociale. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé au lendemain du match Algérie-Egypte. Ce sont tous les Algériens qui ont manifesté leurs sentiments de nationalisme et d’amour du pays en réponse à un discours du pouvoir tellement simple que personne n’a eu de difficulté à le saisir.
** Mais cette « instrumentalisation » ne peut être que conjoncturelle…
Je le pense. La paix sociale grâce au foot ne dure pas dans le temps. L’après-match ou l’après-foot est la période la plus dangereuse sur le plan social. Le citoyen revient à son état normal et parfois critique. Lorsque le rendez-vous sportif se termine, c’est à ce moment que la masse sociale se réveille et se retrouve ainsi dans les mêmes problèmes qu’auparavant. La contestation du mouvement social resurgit avec un degré de dangerosité plus important. En un mot, les pouvoirs publics ne peuvent pas soigner leur image définitivement grâce au foot, au contraire, elle sera en permanence menacée. Car la réalité socioéconomique demeure toujours la même, même si les citoyens s’évadent parfois dans le foot…
***Contrairement à l’idée que vous défendez selon laquelle le foot peut être récupéré politiquement, d’autre sociologues pensent qu’il peut faire l’objet d’un contrat social…
Le foot peut faire l’objet d’un contrat social dans les sociétés qui n’ont pas de crise et qui ne cherchent pas de changement. Et ce n’est donc pas notre cas. Nous sommes dans une société de crise où le pouvoir cherche en permanence, soit à calmer les esprits ou à les orienter dans une autre direction pour éviter toute contestation sociale lorsqu’il pressent le danger. Orienter la protestation sociale vers le foot ou le sport d’une manière générale permet au moins de préserver la paix pour quelque temps. Cela s’est d’ailleurs passé en 1989 avec la crise du FIS. C’était une pure crise sociale, loin de toute autre connotation religieuse. Le foot est aujourd’hui devenu la nouvelle religion.
****Nourredine Hakiki. Directeur du laboratoire de changement social de l’université d’Alger : « Non, le foot risquerait une véritable crise en cas d’ingérence du politique »
**Que représente le foot pour les Algériens ?
Le foot semble concerner une catégorie sociale composée essentiellement de jeunes partageant un caractère, un idéal et un rêve communs. On pourrait définir le foot en Algérie comme un mécanisme par lequel ces « jeunes » Algériens se sentent intégrés dans la société. Il entraîne aussi un processus où ces individus se sentent comme solidaires les uns des autres. Bref, il représente un système où l’autonomie de l’individu apparaît compatible avec l’existence d’un ordre social. Donc le foot incarne des structures sociales de solidarité, de ressemblance et de différenciation, par lequel il se réapproprient leur mémoire collective, leur conscience sociale et leur espérance sociale.
** Qu’est-ce que le foot peut apporter aux Algériens ?
La question se pose pour presque toutes les sociétés du monde contemporain, notamment occidentales. Pour les Algériens, il apparaît comme une action collective, informelle, agissant sur les manières d’agir, de penser et de sentir. Il permet un véritable détournement du regard des difficultés sociales. L’exemple de la réappropriation de l’emblème national est significatif à cet égard. Il ne faut surtout pas l’interpréter comme un soutien au pouvoir politique. Mais, soudain, grâce au foot, la « réappropriation » de la mémoire collective devient une chose sacrée pour tous les Algériens. C’est un fait réel et sociétal. Bref, les normes et les valeurs sociales ne faiblissent pas chez les jeunes. Il ne faut pas oublier que ces Algériens soutiennent à travers le foot un modèle organisationnel, rationnel, et très professionnel. C’est en quelque sorte toute la question de la modernité, de la démocratie, de la rationalité, de la technologie, de l’organisation du travail, de la connaissance… profondément soulevée par le foot. C’est très complexe, mais c’est comme ça.
**Le foot peut-il participer à préserver la paix sociale ?
La paix sociale concerne la société civile, le système politique, le secteur économique, les syndicats, les partis politiques, etc. Le foot n’a, selon moi, aucune relation avec une quelconque récupération politique ou autre. D’où l’essai de compréhension pour bien faire la part des choses quant à certaines lectures rapides et subjectives sur le foot en Algérie. Parce que ce « sport » apparaît comme un phénomène social mondial. Et pour en revenir à notre propos, le foot peut créer les conditions d’intégration sociale des individus. Il suscite la mise en place des mécanismes de solidarité sociale. Il peut, à cet effet, contribuer à la création d’un « contrat social » provisoire sous certaines conditions. D’ailleurs, le foot risque une véritable crise en cas d’une ingérence des appareils et des réseaux dits politiques. D’où la nécessité de son autonomie d’une manière régulière et permanente pour éviter certaines incertitudes (risque de retournement contre le pouvoir). (El Watan-11.06.2010.)
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Pour peu que l’on appartienne à l’engeance humaine et que l’on soit un tant soit peu civilisé et fair-play, le lieu où se déroule une rencontre de football importe peu, comme le démontre la qualification du Cameroun au Maroc ou celle du Nigéria en terre kenyane, sans parler de l’Europe ou de l’Amérique du Sud.
Sauf, quand il s’agit d’affronter l’Egypte sur les bords du Nil et les exemples sont légion : Algérie en 1984, 1989 et 2009, Zimbabwe en 1993, Côte d’Ivoire en 2006, sans compter les clubs qui ont eu à affronter les équipes locales pour le compte des joutes continentales. Henri Michel, entraîneur de la Côte d’Ivoire en 2006, affirmait «qu’il était inconcevable pour les Egyptiens de perdre au Caire et qu’il ne fallait surtout pas s’y hasarder».
Pour l’Algérie, «la campagne égyptienne» et c’en est une au sens propre du terme, au vu des dernières informations qui nous parviennent du Caire, n’est pas encore sur le point de connaître son épilogue. Décidément, pour obtenir une victoire définitive contre l’Egypte pour la qualification en Coupe du monde de football, il va falloir jouer plusieurs matchs à la suite et sur plusieurs tableaux, pas uniquement sur un terrain de jeu.
L’Algérie vient de s’en rendre compte à ses dépends en pensant naïvement qu’il suffisait d’avoir une formation jeune, audacieuse, avec du talent à revendre et un savoir-faire footballistique confirmé pour décrocher son billet sud-africain comme cela est le cas pour les équipes qualifiées de par le monde.
Combien même sommes-nous déjà en Afrique du Sud, la désillusion est à la mesure de l’hystérie collective qui a précipité dans les abysses du ridicule, toutes les sphères de la décision en Egypte. Aujourd’hui, Moubarak, ses rejetons nés avec une cuillère d’argent dans la bouche, sa cour obséquieusement soumise et… tutti quanti, nous imposent des prolongations à rallonge qui n’en finissent pas de finir comme ces feuilletons de mauvais goût dont ils gardent jalousement les secrets de fabrication.
Rêvons un peu et disons-nous : si par le plus grand des miracles cette Egypte vénéneuse et vindicative reprenait ses esprits, revenait à la raison pour entamer une réflexion salutaire sur elle-même et réorienter vers l’Est ses colères et ses menaces au lieu de pointer son animosité et ses rancoeurs sur un ennemi supposé, hier «pays frère», qui lui ferait ombrage à l’Ouest : l’Algérie.
Parce qu’il est très difficile de croire un instant que le résultat d’un simple match de football joué au Soudan, malgré l’enjeu, en serait la cause. Les raisons de cette remontée nauséabonde d’un ressentiment profond longtemps contenu, demeurent obscures et l’explication par l’excuse d’un résultat sportif défavorable serait trop courte pour être totalement crédible.
Il faut admettre que cette campagne menée par tout ce dont l’Egypte dispose d’appareils haineux et d’instruments de propagande ne peut s’exécuter sans l’assentiment et la bénédiction des plus hautes instances politiques de ce pays. Pour quelle raison ? La question a le mérite de s’inviter au débat pour convoquer l’analyse froide et sereine.
Dans ce contexte, il n’est donc plus question de se contenter de justifications simplistes, évasives ou diplomatiques qui placeraient ces dérapages sur le compte d’une déception passagère. Les raisons sont autrement plus profondes et à rechercher ailleurs.
LE TERRAIN DE L’AGRESSIVITE
C’est en juin, après leur défaite de Blida, que le plan ourdi par la F.E.F. a été mis au point par Zaher et consorts si bien que toute honte bue et convaincu d’une curieuse immunité à toute épreuve vis-à-vis des instances internationales du football et du Pouvoir politique de son pays, il lança à l’attention de «la plèbe» à travers des médias aux ordres son fameux «le 14 novembre nous recevrons chez nous les Algériens et faites d’eux ce que bon vous semble». Voilà que la messe est dite car la suite sera un enfer indescriptible vécu dans la chair et le sang par le onze national et le millier de supporters qui se sont déplacés en Egypte, croyant à tort se rendre sur une terre de culture et de paix.
Il est établi que le bus de l’E.N. a été dirigé sciemment par les services de sécurité égyptiens chargés de sa protection vers le traquenard qui lui a été tendu pour subir un caillassage en règle de la part d’un millier de supporters devant les télévisions du monde entier. L’objectif étant, bien sûr, de terroriser les joueurs, de leur porter atteinte physiquement et moralement afin qu’ils perdent toutes leurs capacités pour affronter le team égyptien deux jours plus tard, la peur au ventre.
Cela n’a pas du tout démonté le vaseux Zaher qui a été jusqu’à présenter l’agression comme étant une mise en scène algérienne, que le bus a été caillassé de l’intérieur et que les joueurs se sont fait hara-kiri. Retenez-nous s’il vous plait, nous risquons de mourir de rire.
De leur côté, les supporters algériens ont été soumis à toutes les humiliations possibles et imaginables : de l’insulte simple à l’agression à l’arme blanche en passant par l’humiliation des femmes qui se sont déplacées en nombre au stade, par une fouille impudique. Pire encore elles ont dû subir une exposition éhonté de leur nudité devant les flics égyptiens, ceux-là même qui se mettent à plat ventre et offrent leurs dos comme marchepieds pour éviter aux touristes femmes de se salir les baskets lorsqu’elles doivent traverser une flaque d’eau.
D’autre part, l’atteinte aux symboles de la Nation algérienne a été exécutée en live, au stade, en sifflant l’hymne Kassamen pendant la présentation des équipes et en brûlant «courageusement» un peu plus tard, sous l’oeil des caméras, l’emblème national.
LE TERRAIN MEDIATIQUE
Revenons un instant sur les éléments déclenchants pour rétablir la vérité d’une argumentation superficielle déversée à longueur d’onde et dégoulinant d’un langage glauque, une dizaine de jours durant, par une armée de commentateurs serviles et une pléthore d’artistes aux ordres en mal de notoriété.
En effet, dès le coup de sifflet final scellant définitivement l’élimination des protégés de Shehata du gotha mondial pour quatre années au moins, le Pouvoir égyptien a décidé de lâcher ses chiens sans aucun état d’âme pour verser le fiel sur l’Algérie. Le plan «B», celui de la défaite expliquée par la faute de l’autre, stratégie fomentée par des officines machiavéliques à la solde d’une nomenclature aux abois, est entré alors en exécution.
Dès cet instant, tout ce que l’Egypte charrie «d’élite» supposée ou réelle, du journaleux baveux à la danseuse du ventre en passant par les incontournables douktour à la pelle et mouhandiss à la louche, s’est mise en rangs serrés pour nourrir de concert une diatribe de caniveau servi en cela par un langage ordurier et des démonstrations de déficience mentale et de crétinisme confirmé.
Il va falloir que ces «frères» d’ailleurs finissent bien par admettre un jour qu’une rencontre de football se termine toujours au coup de sifflet final de l’arbitre et qu’elle ne peut en aucun cas s’étirer ad vitam aeternam et se poursuivre sur d’autres registres, avec ou contre leur gré.
Ces prolongations médiatiques de la vindicte orchestrée et de l’anathème programmé cachent mal le désappointement d’un pouvoir supplétif, exécutant des basses besognes, usé par le temps et la corruption, qui a mis en jeu son avenir et le devenir de sa succession dans le poids d’une rencontre pour ressusciter un sentiment de grandeur usurpée, une prétention de prédominance autoproclamée et immorale.
Pour ne plus déchanter souvent, il est impérieux que les Egyptiens reviennent à la raison en passant à l’analyse intelligente de la défaite pour déterminer les causes réelles qui les ont menées à la débâcle soudanaise aujourd’hui, qui les mèneront à des catastrophes autrement plus douloureuses demain et des tsunamis politiques dévastateurs dans un très proche avenir.
D’abord, avisons-les que leurs responsables politiques et leurs dirigeants sportifs leur ont honteusement menti, les ont effroyablement floués en leur faisant croire qu’il suffirait de terroriser les Algériens dès leur descente d’avion pour que le pays retrouve sa splendeur pharaonique, que la misère de 70 millions d’entre eux ne serait plus qu’un mauvais souvenir, que le Nil se démultiplierait à l’infini pour féconder l’Egypte de demain, que Moubarak contraindrait manu militari Peres et Natanyahu à quitter la Palestine, que le centre du monde serait le Caire et que les deux morveux qui prétendent au «trône» seraient l’unique salut pour le pays du Ra afin de lui éviter de devenir le pays des rats.
Ensuite, disons-leur qu’une rencontre de football ne peut en aucun cas accomplir le rôle de moteur de développement seul susceptible d’apporter l’équité sociale, la justice économique, l’égalité des chances et le bonheur pour tous.
La rencontre Algérie-Egypte n’est qu’un paravent, un écran de fumée qui masque mal la tragédie d’un peuple tenu à l’écart des richesses, asservi et miséreux, dominé par une minorité qui affiche son complexe de ne pas maîtriser la langue de Molière, cupide et sans scrupules, qui manie avec dextérité la perfidie et qui ne recule devant aucune trahison, soubrettes ou retournements de veste pour la seule sauvegarde de ses intérêts.
LE TERRAIN POLITIQUE
Sans retenue aucune et faisant fi du langage diplomatique, le personnel politique (formel et informel) outrepassant les convenances d’usage est venu promener sa graisse débordante et sa panique mal contenue sur les plateaux télé, vociférant une haine incompréhensible, injustifiée et injustifiable envers l’Algérie de toujours.
C’est autant dire que tout ce que compte l’Egypte d’Officiel a été jeté dans l’arène pour terrasser le lion algérien, lui faire payer le prix du risque pris par le Pouvoir égyptien en panne d’arguments et très mal conseillé, pour faire passer, tout en douceur, à son peuple le suppositoire de la succession du fils Moubarek au sortir d’une victoire sur l’Algérie. Les valeureux Fennecs se sont tout simplement fait un malin plaisir de lever la jambe sur ce plan pour l’arroser copieusement.
En contrepartie, les autorités algériennes, beaucoup plus rompues à la gestion des crises, ont tenu une position digne, raisonnée et raisonnable. Elles ont pris le parti de ne pas répondre à la provocation et cette posture a été interprétée, à juste titre du reste, par la partie égyptienne comme étant du mépris et du dédain à leur égard, difficile à digérer.
Autant que les autres pays et sûrement davantage en pareil cas, les Pouvoirs Publics algériens ont à coeur d’assurer la sécurité de leurs citoyens et de leurs biens. Que nos «frères» ne se méprennent pas car l’absence de réaction à chaud ne doit pas être comprise ou assimilée à une démission ou une quelconque dérobade.
Chaque chose en son temps et les conséquences (parce qu’il y en aura) seront tirées au moment opportun. Le jour viendra sans aucun doute où le Pouvoir égyptien sera sommé de s’expliquer sur ses outrances et ses dérives actuelles. Les plates excuses de salon et les sourires mielleux de circonstance ne suffiront pas pour combler le fossé qu’ils ont créé en entreprenant sciemment d’insulter le passé, de blesser le présent et d’hypothéquer l’avenir. Trop de haine a été déversée avec l’assentiment officiel pour passer si facilement l’éponge et se vautrer dans son fauteuil sans réaction vis-à-vis de ces loufoqueries d’un âge qu’on croyait à jamais révolu.
L’Egypte est, aujourd’hui, définitivement disqualifiée pour continuer à abriter le siège de la Ligue arabe parce qu’on ne peut cautionner cette arabité dévoyée et cette prétention de croire que ce qui n’est pas égyptien, n’est pas arabe. L’idée d’un siège tournant émise en 2005 est plus que jamais à l’ordre du jour. L’expérience du déplacement du siège à Tunis après la soumission de Sadate en 1976 et la nomination de Chadli Klibi à la tête du Secrétariat général démontre, si besoin est, la pertinence de l’idée qui serait à n’en point douter salutaire pour sauver d’abord et booster ensuite une unité mise à mal par la gestion égocentrique du Caire.
La CAF pour sa part gagnerait davantage en crédibilité et en puissance si elle venait à élire son siège à Addis-Abeba, juste à proximité du Secrétariat général de l’Union africaine qui est son prolongement organique naturel. Cela donnerait davantage de poids et de consistance à cette structure continentale dans les instances planétaires du football en la soustrayant à la mainmise égyptienne et à la suspicion que cela laisse supposer quant à la désignation des arbitres par exemple.
L’expérience de l’homme en noir guinéen qui a officié la rencontre Algérie-Ruwanda est un modèle flagrant de sous-traitance pour le compte des «pharaons», privant l’Algérie de deux buts incontestables afin de garder intactes les chances égyptiennes pour le match suivant. Alors basta, il est grand temps de revenir à des pratiques sportives saines, vidées de leurs charges émotives qu’édictent les nationalismes mal ingérés, les politiques internes en panne de stratégie et les instincts de bas étage.
Les conséquences qui découlent de cette simple rencontre de football nous dévoilent l’autre Egypte, celle de la haine en gras et de l’arrogance en creux qui, loin de nous avoir blessés, a mis à nu son nombrilisme et porté un coup sérieux à l’aura et la mémoire des Nasser, Neguib Mahfoud, Taha Hussein, Cheikh Imam, Ahmed-Fouad Negm, Youcef Chahine, Oum Keltoum et j’en passe…
Une bande de voyous qui a confisqué tout un pays, cultivant la haine et faisant de l’arabité un fonds de commerce malsain, cramponnée à ses intérêts de classe minoritaire et dominante, s’arroge le droit de parler sur ce ton au peuple du million et demi de martyrs, aux descendants de Tarik Ibn Ziad, de Massinissa, de Juba et des Fatimides, bâtisseurs du Caire…
Les concitoyens de Moufdi Zakaria, de Malek Benabi, de Kateb Yacine, de Malek Haddad, de Mouloud Feraoun, d’Ahlam Mostaghanmi, d’Assia Djebar, de Tahar Ouetar de Lakhdar Hamina, d’Ahmed Rachedi, de Bouchareb, de Slimane Benaissa… et j’en passe et des meilleurs… sont venus au Caire la fleur au fusil pour soutenir un groupe de joueurs de talent qui n’avaient d’autre aspirations que de se qualifier loyalement à la Coupe du monde ou de s’incliner sportivement devant plus fort qu’eux.
Ceux qui disposent actuellement des clefs de la citadelle égyptienne en ont décidé autrement, sans égard aucun à l’histoire ou la géographie, convaincus qu’ils étaient du bien-fondé de leur supériorité factice et d’une impunité récurrente dont ils bénéficient depuis des lustres. Ils ont transformé une rencontre de football en une véritable guerre avec tout ce que cela suppose de violence, de mobilisation populaire, de déferlante médiatique et d’aboiement politique.
Mais, pour cette fois, l’os est resté coincé au fond de la gorge et la pilule a du mal à prendre les voies naturelles. Il va falloir pourtant s’y faire quand même surtout si cela se déroule sur terrain neutre, à la loyale, sans guet-apens ni danse du ventre.
Avec un sourire en coin et bien des élégances. (Le Quotidien d’Oran-03.12.09.)
par Abdelhamid Boughaba* Enseignant universitaire à la retraite – Bordeaux.
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L’Egypte souffre d’une perte de sagesse. La perte d’une partie de foot y est pour beaucoup. Elle ne pouvait supporter la défaite. Elle pleure son destin. Elle gémit sur un passé qui se perd. Lentement.
Le feuilleton égyptien est en passe de finir, enfin ses épisodes. La violence des écrans s’est estompée doucereusement dans un message de bonne fête. Son président, comme ses commentateurs, ses artistes, ses vallées sont très vieux.
A l’instar d’ailleurs de leur histoire. La vieillesse, qui n’est pas une honte, est hélas une pathologie qui vous amène droitement vers l’incapacité juridique quant à l’exercice d’un acte de gestion. Que vont-ils faire maintenant ? Nous attaquer à coups d’avions et de commandos ? Ou bombarder les tunnels qui séparent encore les deux peuples pour venir nous arracher de force ce fameux ticket d’accès en Afrique du Sud ?
Ils ne feront rien du tout. Trop occupés par le marasme quotidien qui envenime la cité, les quelques pontes médiatiques évoluant autour du noyau central du régime moubarak, vont, dans quelques jours, se terrer et se confondre dans la fausse grandeur d’une nation, parrain du monde arabe. Ils vont tout faire pour faire taire ce scénario, loin des mises en scène habituelles de leurs brillants scénaristes. Ils vont se caser dans l’unité de l’islam et du chant de l’arabité, entonnés depuis longtemps et qui ont permis à ce pays de s’autoproclamer Oum eddounia. Mais, messieurs du Caire, d’où tenez-vous cette virtuelle prédominance tutélaire sur tous ceux qui partagent la langue du Coran ? Défiez-vous l’Iran, l’Inde, le Pakistan, l’Indonésie ?
Il fut un temps où ce pays ait eu à avoir un statut privilégié de leader. C’était à l’époque de Misr et non de Masser. Cela serait dû à plusieurs facteurs. Notamment celui de la quasi-stabilité politique. C’est justement cette pseudo stabilité qui aurait permis à l’Egypte de jouer un rôle essentiel de conciliateur dans la détermination résolutive des crises régionales. Alliée du sionisme, l’Egypte est contestée dans ce volet par tous ses pairs. C’est grâce à cette promiscuité avec l’ennemi éternel que Moubarak croit avoir main basse sur le dossier cardinal du monde arabe, qu’est l’affaire palestinienne. Toutefois, depuis quelques années, l’on assiste à la dégénérescence de la diplomatie égyptienne au profit d’autres potentialités. Notamment celle de l’Arabie saoudite, de la Syrie ou du Qatar, de surcroît lors de la guerre contre Gaza. L’exemple le plus typique de cette faiblesse diplomatique reste l’échec de réconciliation entre les frères des Hamas/Fateh. L’Egypte a carrément affichée, sans le dire son impuissance. En outre, la permanente recrudescence de la violence dans les territoires palestiniens lui pose un incontestable embarras sécuritaire, avec un possible réveil de la subversion terroriste sur son territoire.
Là, à défaut d’initiatives locales ou régionales, le match contre l’Algérie était vu par les laboratoires des moukhabarat comme une occasion inouïe de ressouder les rangs et, par conséquent, faire comprendre aux autres citoyens que l’Egypte est objet à une humiliation et qu’elle doit relever ce défi d’offense. Ainsi, la fibre nationale générale est mise en situation de défense contre un ennemi potentiel. L’Algérie qui n’aurait pas dû battre Chahata et consorts. La voie à toutes les dérives verbales est ainsi grandement ouverte, à l’appel du poulain de Moubarak, pour vilipender, sans honte ni retenue, le chakik d’hier. L’on aurait entendu tout. Mais le calme olympien des autorités algériennes, tout secteur officiel confondu, a encore excité l’ire de ceux qui voulait l’escalade. Le silence stratégique et calculé algérien a enfoncé davantage le synopsis égyptien conçu et réalisé par le régime des enfants de Suzanne dans un isolement total. Le régime pénétré de tous ces éléments susceptibles de provoquer une déstabilisation, voire compromettre tout le projet initié voilà des temps, tendant à faire assurer la succession du pouvoir à l’un des fils du président, s’empresse faute de temps et par fatalité, à trouver nulle part une aubaine de renflouer sa popularité. Le match contre l’Algérie s’avère être grandement porteur.
Aujourd’hui, le problème de la succession de Moubarak se pose avec plus d’acuité et de sérieux d’autant que le Raïs ; arrivant en fin de règne après 28 ans de pouvoir a dernièrement eu des ennuis graves de santé, et c’est ça l’aléa de la fatalité. Ils veulent aller vite et bien, pensent-ils. En revanche, la résistance avec laquelle l’opposition politique attend alertement cette ultime décision de promouvoir à travers le PND, parti au pouvoir et présidé par Gamel continue à s’exprimer dans une atmosphère pleine d’intimidation, d’emprisonnement et de menaces. A voir la mouvance islamique ou la protestation Kifaya, le régime tremble et tressaute. Croyant investir le champ politique par son fait d’investir les stades de foot, il croit réussir la production cinématographique d’un film encore inédit. Dans le faux conflit récent, cette opposition a su garder, pour de nombreux partisans, une certaine proximité et s’est figée dans un attentisme averti. Elle ne pouvait faire autrement. Le lynchage médiatique fait que nulle autre voix, que celle ovationnant l’insulte et l’invective à l’égard du pays frère d’hier, n’ait droit d’antenne. Des soldats de la tchatche sont ainsi mobilisés sur les podiums de TV.
Ainsi, la probabilité de la transmission de pouvoirs s’accoutre donc d’une particularité exceptionnelle tant les pétitions sont nombreuses. Y a-t-il vraiment une forte «chance» que Gamal soit vraiment le légataire politique de son père ? Est-il possible que tout le montage médiatique satellitaire fera déterrer aux millions d’Egyptiens leur accord sur ce transfert familial ?
Enfin, sur un autre registre, que pouvons-nous dire ? … c’est vrai qu»ils nous ont insultés, touchés dans nos propres sentiments. Ils ont écorché tout ce qui existait en nous comme fierté d’appartenance à la Nation arabe. Ils nous ont traités de tous les noms. C’est ça justement la fausse suprématie égyptienne. Oum eddounia. Alors, commençons d’abord par nous interroger. Qui a pu le long des temps octroyer ce titre à ce pays ? Pour quelles raisons les Egyptiens se croient-ils les parrains des autres pays arabes ? Les maîtres et les représentants de ce monde ? Bref, les causes sont multiples. Mais l’essentiel c’est que, nous, Algériens, entre autres, leur avons aussi permis ce statut. Déjà au plan du parler de la langue arabe. Ils nous traitent de faux arabes, d’ignares en termes de langage, de francophones pervertis, de gens sans bon parler. Ils s’anoblissent d’avoir eu un temps à nous avoir appris l’arabe et soudainement ils nous admonestent de ne pas savoir en faire usage. Peuvent-ils avoir ainsi raison ? Oui, car nous y développons un grand complexe. Si nous comportons en notre sein d’éminents orateurs et exégètes de la langue arabe nous évitons dans l’officiel ou l’officieux, surtout sur les plateaux de télévision ou de radio, pour la plupart d’user ou d’utiliser notre « langue ». L’algérien. Avec tout ce qu’il comporte comme dialectale. Kabyle, chaoui, targui, mozabite etc… Ce parler de tous les jours. Dans la rue, à la maison, entre nous. Je crois que nous nous comprenons ainsi, non ? Certes, nous ne maîtrisons pas tous la langue arabe, châtiée et fosha. A l’exception, quand bien même de nombreux brillants en la matière, mais, bon de Dieu, rien ne nous empêche d’utiliser nos signes verbaux, nos expressions orales, nos phrases usuelles, enfin notre patrimoine lexical. Et ce, à l’instar de tous les pays arabes. Partant de ceux du Maghreb à ceux du Machrek.
La langue arabe, graphiquement et linguistiquement, est une et indivisible. Est-ce que le parler marocain ou tunisien, ou libyen ressemble à la phonétique d’un moyen-oriental ? Sur les chaînes du grand Cham, il existe une autre phonétique incompréhensible pour nous Maghrébins, pourtant, c’est de l’arabe qu’il s’agit.
Il y a des spécifiés partout. Alors, cessons de nous efforcer, de suer à trouver le mot qui convient, à accorder en genre et en nombre la syntaxe… Une vieille citoyenne algérienne ne comprendra pas de quoi ça retourne «bitaket ettaarif», mais saura qu’est-ce qu’une «cartantiti». Pour elle, «essiyara» n’est pas «tomabile». Il n’y a qu’à voir comment sont menés les débats sur médi 1sat ou sur Nessma TV, en tunisie. Là, l’on y parle à l’aise. On ne cherche pas ses mots. On peut juste les mâcher, les choisir. Mais c’est cool. C’est nous, entre autres, qui avons ouvert le chemin de la montée en fausse puissance de cette Egypte. Par notre cautionnement inconditionnel à ce qu’initie l’Egypte comme mesures inter-arabes. Un rapprochement plus clair, des Etats-Unis, de l’Europe et de la Turquie ferait un peu réduire l’impact égyptien sur les affaires de la nation. Et plus, rien ne nous oblige à suivre le pas de Moubarak. Pourquoi, ne se comporte-t-il pas de la même manière avec Kadhafi ? Car tout simplement ce dernier tient à détruire le mythe égyptien, par son boycott répété et itératif à tout ce qui s’organise à Charm-echeikh, le Caire ou Assouan. Ou se distancie à chaque fois, pour narguer l’autre, de faire route seul. Faisons autant. Pour ce qui est de la haine, créée par les plateaux de TV et affichée différemment par de nombreux citoyens égyptiens à l’égard de l’Algérie, de ses habitants, de son histoire et de son drapeau, elle est due essentiellement à ce que distille toutes les chaînes du Caire. Soumises en plein écran au pouvoir ponctuel. Ce pouvoir a ainsi permis à son peuple de déverser la colère contenue jusqu’ici. Elle voulait depuis des lustres se faire valoir et se faire voir dans la rue. Contre Israël notamment. L’ayant empêchée à plus d’un tour, voilà que l’aubaine est possible. Allez, criez, hurlez ! Donc, l’Algérie n’est qu’une cause octroyée à la vindicte populaire. Les pauvres citoyens n’ont rien contre qui gueuler. Leurs bouches sont bouchées par les chiffonniers de moukhabarat-moubarak. Ils ne pouvaient brûler nul étendard. Celui de l’Etat hébreu étant hissé sur le fronton de son ambassade. Dans ce grand délire, l’Egyptien induit en erreur y voit derrière l’Algérie, l’Etat sioniste. Il prend, le pauvre, son fantasme par défaut de cible, pour une vérité.
Il a besoin de faire ça. Toutes les insanités et les basses insultes proférées face à un peuple de braves gens, silencieux jusqu’à présent, font dire aux autres : voici l’image du pays des grands professeurs, des avocats, des prix Nobel et des illustres artistes. Voici, leur manière d’expression.
La folie a gagné toutes les têtes. La raison s’est abruptement enfuie de la cité des pharaons. La divagation est devenue totalement égyptienne. Ils sont frappés par leurs propres anathèmes. C’est la malédiction de leurs saints qui leur cause ce tort non attendu.
En fait, le pays du grand Nil avec ses complexes soubresauts internes et externes commence à connaître les affres de la décrépitude. Le syndrome de la vieillesse frappe déjà aux portes du palais présidentiel. Heureusement pour la postérité que l’Egypte des pharaons, de Djamel Abdenasser et de Nagib Mahfoudh n’est pas celle des moubarak, de nile-sport, de dream et de brahim elhidjazi… Ces gens là ne sont que les fils indignes de leurs ancêtres. Ils sont la mauvaise progéniture des CD, des vidéo-clips et des k barrés. (Le Quotidien d’Oran-03.12.09.) par El Yazid Dib
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L’Algérie bouge plus par en bas que par en haut. Un peu comme un séisme. Elle bouge par les pieds grâce au football, par les hanches grâce au peuple qui a dansé sa victoire, par les épaules qui supportent le poids de la fracture sociale, le chômage, la corruption, l’injustice. Et dans ce mouvement d’ensemble du corps social, la tête reste immobile dans l’attente d’une bonne parole, d’un geste, d’une rupture de silence. En bas, la rupture est faite et l’énergie dégagée par l’épisode égyptien demeure disponible pour qui sait gouverner les humains au lieu de continuer à gouverner du béton et opposer aux revendications sociales des chiffres. Le béton résiste peu au temps et les chiffres changent d’une période à une autre selon la couleur des graphes. L’avenir immédiat est plus mobilisateur encore autour de la question du football, pour ceux qui savent se préparer, prévoir et éviter d’être aussi surpris qu’un lièvre traversant une route sous les phares d’une voiture. L’heure est à la vérité et non aux esquives. Un plan de redressement des valeurs nationales s’avère nécessaire et une remise en cause des pratiques de gouvernance est déjà dans la rue. Nombreux sont ceux qui ont attendu un changement de gouvernement juste après la qualification de l’Equipe nationale à la Coupe du monde, chacun pour une raison qui lui est propre. Au moins par principe et en exécution de la promesse déclarée par le Président de la République lors de la reconduction de l’actuel gouvernement. Si la solution n’est pas forcément dans ce changement, elle nous permettra tout au moins de voir des têtes nouvelles à la place de gouvernants qui se sont installés chez nous via la télévision sans y être invités. Elle nous permettra au moins de découvrir que l’Algérie ne se limite pas à une poignée d’hommes et de femmes immuables en contradiction des lois de la nature. L’heure est à un nouveau style de communication, à l’élégance dans la pratique de l’Etat, à l’enterrement définitif de la langue d’un bois mort par pourrissement. L’heure est à la propulsion courageuse dans cette mondialisation qui a glissé discrètement chez nous des sociétés boiteuses dans leurs propres espaces d’évolution, introduites par mécanismes de fausse fraternité ou par bakchich. Nous avons le droit de savoir où va l’argent du pays et ce qu’il nous rapporte y compris lorsqu’il s’agit de contrats politiques. Nous, veut dire le peuple et non plus les Scapins de la représentation nationale, plus attirés par les fourberies que par le contact avec leurs supposés électeurs. Le nombre de détournements de fonds, les signes extérieurs de richesse, inexplicables par les seuls salaires ou autres revenus familiaux font le lit de la contestation sociale et poussent le pays vers l’irréversible. Lorsqu’il s’est agit de l’Equipe nationale de football personne ne s’est interrogé sur ce qu’elle a coûté ni sur les primes accordés aux joueurs, ni qui a financé. Tout simplement parce qu’elle a gagné et permis une joie rare à tout un peuple qui renaît de ses cendres. Mieux, on ne veut pas le savoir et un théléthon aurait même permis à nos joueurs de se mettre à l’abri du besoin durant trois générations. On ne veut pas le savoir parce qu’ils le méritent. Ils le méritent parce qu’il nous ont permis de sortir d’un coma profond pour découvrir une Algérie gagnante et une réconciliation nationale qui a échappé aux textes de lois et aux corps constitués, pour se transformer en véritable festival de couleurs et de musique sans avoir à dépenser un dinar. Pas un dinar des caisses de l’Etat. Combien a coûté le Panafricain ? Cela dépend du sexe des comptables. Cela dépend de la popularité d’une action et de son degré d’adhésion à une cause. Combien a coûté le festival du film égyptien à Oran, appelé pour la circonstance festival du film arabe ? Cela dépend de l’image, du son et des actrices qui nous ont traités de tous les noms lorsqu’il s’est agit de cracher sur l’Algérie en plein mois de Novembre. C’est pour ces raisons que le gouvernement doit changer avec l’espoir de voir arriver une équipe jeune et sportivement d’attaque pour engager une réforme profonde. Pour refléter cette nouvelle configuration du pouvoir capable d’affronter les problèmes d’une jeunesse qui attend du travail, une vie décente et qui est prête à partir pour tous les Soudans du monde défendre les couleurs nationales. Qui est prête à pardonner en formant un peuple uni pour une fois autour d’une balle ronde en attendant un vrai projet qui lui permettrait de se réconcilier avec son Histoire et sa géographie, une fois les hâbleurs de salons mis aux oubliettes. Un match se joue à deux et dans l’adversité. A sa fin, le perdant doit se retirer et se taire à jamais. Juste pour que l’Algérie bouge de partout. (Quotidien d’Oran-03.12.09.) par Ahmed Saàfi Benziane.
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**un événement historique
L’Algérie vient de vivre un événement historique, un événement qui nous a réconciliés avec nous-mêmes et avec notre identité. Jamais depuis l’indépendance, les Algériens ne se sont sentis aussi concernés par leur appartenance nationale, loin de tous les clivages.
Cet événement spontané doit être interprété à sa juste mesure car, en dehors de la situation qui l’a déclenché, ce mouvement, cette communion de toute une nation avec son équipe nationale montre clairement, si besoin est, que ce peuple, cette nation n’a rien perdu de sa vitalité et qu’elle peut à tout moment se lever comme un seul homme pour dire non à la «hogra». Il a suffit d’une étincelle, en l’occurrence l’accueil qui a été réservé à notre équipe nationale au Caire, pour que ce peuple trop longtemps étouffé par un système politique qui ne lui laisse aucune autre alternative que celle de la «harga» avec ou sans passeport, se lève pour dire «barakat», car si on accepte d’être brimé chez nous, en revanche, nous n’accepterons jamais de l’être par d’autres. Si nous acceptons la «hogra» chez nous, c’est parce que nous sommes sûrs que, tôt ou tard, nous arriverons à en venir à bout et que nous sommes capables d’imposer à nos dirigeants les choix que nous voulons pour ce pays. Par contre il n’est pas question de se laisser trainer dans la boue sans réagir. Il n’est pas question de se laisser insulter, agresser sans rendre à l’agresseur la monnaie de sa pièce. «Essenou bissini ouel aynou bilayni ouel badi’i adlam». Nous avons été pris par surprise au Caire, nous avons été pris par traîtrise parce que nous avions confiance et que nous nous sommes crus dans un pays frère, dans les bras d’une grande civilisation. Malheureusement, l’accueil qui a été réservé à notre équipe nationale démontre plutôt qu’il ne reste rien de la grandeur de cette nation sinon le fiel distillé comme un venin mortel, la vindicte, la haine et la surenchère. Nous aurions du nous méfier parce que les médias égyptiens avaient déjà donné le «la» bien avant la date de ce match fatidique. Malgré cela, nous nous sommes rendus au Caire confiants, croyant fermement que les dérapages des médias égyptiens n’étaient rien d’autre que des propos de network en mal d’audimat et de publicité. Que nenni, nous sommes tombés dans un véritable traquenard, savamment ourdi dans le but d’impressionner notre onze national et de l’affaiblir. Cela a failli marcher sans la pugnacité de nos jeunes footballeurs qui ont tout fait pour tenir et résister. En vérité, la défaite du Caire n’en était pas une, elle est plutôt à considérer comme une victoire puisque s’il fallait aller en coupe du monde, il fallait y aller par la grande porte, par une victoire et non sur un goal-average qui n’aurait rien de glorieux. Bien au contraire, en nous inclinant devant l’adversité au Caire, en concédant ce match aux égyptiens, nous avons pu ainsi prouver que nous sommes dignes d’aller en coupe du monde et nous allons y aller à cette coupe du monde, nous allons y aller sur une grande victoire, une victoire qui a réconcilié toute une nation avec ses symboles. Une victoire qui a montré, par l’ampleur des manifestations populaires qui l’ont suivi, que les Algériens aiment leur pays et aiment leur emblème national qu’ils ont exhibé et décliné sous toutes les formes possibles et imaginables. Il avait donc fallu cette étincelle pour que toute une nation se lève comme un seul homme pour communier dans une euphorie jamais égalée depuis l’indépendance.
En fait, si les Algériens se sont rendus massivement au Soudan, ça a été certes pour laver un affront, mais surtout pour soutenir son équipe nationale gravement malmenée en Egypte, pour montrer à nos jeunes joueurs que toute une nation est derrière eux pour les soutenir. A vrai dire, nous ne sommes pas allés au Soudan pour «casser» de l’Egyptien, mais surtout pour insuffler à notre team national la confiance qui lui a manqué au Caire sous la pression d’une agression savamment orchestrée. Maintenant, nos «frères» égyptiens s’offusquent d’avoir été malmenés par nos supporteurs au Soudan, mais qui a commencé, et même si cela a été, le bus de leurs joueurs n’a pas été caillassé avant le match comme ça a été le cas pour nous, et leurs joueurs n’ont pas été blessés. Par ailleurs, de l’avis même des autorités soudanaises, les quelques échauffourées qui ont eu lieu au Soudan étaient d’une gravité minime au point que le gouvernement soudanais s’est vu dans l’obligation de convoquer l’ambassadeur égyptien à Khartoum pour lui signifier son mécontentement suite à la désinformation orchestrée par les médias égyptiens sur les prétendus assassinats d’égyptiens par les supporteur algériens.
S’il est vrai qu’une défaite en coupe du monde peut générer de la déception et nous sommes bien placés pour le savoir puisque nous avons vécu cela suite à notre défaite au Caire. S’il est vrai que cela peut mener parfois à des dérapages, il est par contre inconcevable que l’on s’en prenne aux biens et aux personnes de la nation adverse. Après tout, cela n’est et ne restera qu’un match de foot. Cela vaut aussi bien pour nous que pour les Egyptiens. Aussi, et pour ce qui nous concerne, nous n’accepterons jamais que de tels dérapages puissent nuire à notre sens séculaire de l’hospitalité. Les Egyptiens qui vivent et travaillent en Algérie sont nos hôtes et à cet égard, ils doivent être traités avec tout le respect qui sied à leur statut d’hôte. Nous laisserons donc aux autres, à ceux qui se targuent d’être le nombril du monde de s’enferrer dans leurs propres contradictions. Nous devons, dans cette circonstance particulière, faire preuve de retenue et de sagesse et ne pas tomber dans le piège de l’escalade et de la surenchère comme il sied à une grande nation. Laissons à nos «frères égyptiens» le monopole de la vindicte et de la haine, laissons cette grande civilisation montrer son véritable visage et sa nature décadente. Ce qui se dit aujourd’hui dans les médias égyptiens, ces insultes et ces insanités déversés à longueur de journée sur nous et sur nos glorieux chouhada ne sont pas fait pour grandir ces «pharaons momifiés» qui, en vérité, sont entrain de démontrer au monde entier, par leur manque de retenue, qu’ils sont plus proche du déclin que de la grandeur. Cette campagne médiatique délirante est plutôt à interpréter comme une schizophrénie collective, un état de délire aigu proche de la paranoïa. D’ailleurs, le mécanisme, inconscient selon toute apparence, dans cette diarrhée malsaine déversée par les médias égyptiens est un mécanisme connu en psychopathologie, c’est un mécanisme de défense spécifique, celui de la paranoïa, en l’occurrence la «projection». C’est l’agresseur qui se sent agressé. C’est ainsi que par projection et en scotomisant un pan entier de la réalité (un autre mécanisme propre à la psychose), en scotomisant l’agression dont a été victime notre équipe nationale au Caire, les Egyptiens, oublieux qu’ils ont été les premiers agresseurs, projettent leur envie de meurtre sur les Algériens. C’est ainsi que les Algériens sont devenus des bêtes sauvages capables de toutes sortes d’exactions et cela à l’heure même où des algériens sont désignés à la vindicte populaire au Caire faisant fi de toutes les règles de la bienséance et de l’hospitalité.
Quel sens donner à cette folie qui s’est emparée des égyptiens ? Comment expliquer qu’une simple défaite dans un match de football puisse déchainer autant de passion ? Comment un peuple en apparence si paisible, un peuple qui aime la musique et l’art et donc un peuple qu’on peut qualifier de raffiné puisse ainsi, à la faveur d’une rencontre sportive, se déchaîner sans aucune modération, toutes classes sociales confondues, en commençant par son élite artistique en passant par ses intellectuelles et jusqu’à ses élites politiques, exposant sans vergogne à la face du monde entier un aspect peu reluisant de sa prétendue grandeur et démentant par-là même la quintessence dont il se targue ? Est-ce là le comportement d’une nation civilisée ? Est-ce là une réaction digne de «Oum Eddounia» ? L’Algérie qui a été trainée dans la boue, l’Algérie qui a été insultée, dont on a violenté les symboles les plus sacrés et qui était en droit de réagir pour demander réparation de cet outrage commis contre sa mémoire, cette Algérie qualifiée de ramassis de «Baldaguia», de paltoquets (rustres et insolents), cette Algérie de vauriens a su rester digne. Ce faisant, elle a fait preuve de grandeur et de sagesse, elle s’est montrée digne du rang qui lui sied dans le concert des nations civilisées. Qui des deux est donc le plus civilisé ? Cette attitude que j’ai qualifiée de schizophrénie de toute une nation doit surement cacher une réalité autrement plus amère. Alors quelles sont les raisons de cette déraison ?
En vérité, le peuple égyptien n’est ni plus ni moins qu’une victime sacrificielle que le pouvoir en place vient d’immoler sur l’autel de la raison politique. Toute cette mascarade télévisuelle qui n’en fini pas ne fait que traduire une réalité sociopolitique propre aux régimes dictatoriaux où une oligarchie régnante, par la puissance de l’argent, maintien toute une nation dans la subalternité et la dépendance, muselant toute velléité tendant à l’émancipation. Cette mascarade à laquelle nous avons assisté pendant près d’une semaine démontre, si besoin est, comment un pouvoir politique aux abois peut manipuler l’opinion. Comment un pouvoir machiavélique peut récupérer un mécontentement populaire et l’instrumentaliser, l’orientant vers d’autres objectifs. En réalité, qui s’est exprimé sur ces plateaux de TV ? Qui a appelé ces chaînes de TV ? Est-ce l’Egyptien moyen ou celui qui vit dans des cimetières ? Bien sur que non, le pauvre égyptien, préoccupé par les contingences et l’indigence de son quotidien a certainement d’autres chats à fouetter. La plupart de ceux qui ont appelé ces chaînes de TV au service du pouvoir sont, soit des artistes, ou encore quelques intellectuels et journalistes inféodés à cette oligarchie régnante. Ce sont tous ceux qui ont tout à gagner à ce que ce pouvoir perdure. Aussi, ont-ils tout fait pour canaliser le mécontentement populaire latent dans la société égyptienne vers un ennemi virtuel. C’est ainsi que pour des raisons de pure politique, des raisons de succession oligarchique on a, à la faveur de cette rencontre et de cette défaite footballistique, fait en sorte que l’explosion sociale qui menaçait consécutivement à la mal vie, au chômage, à l’exclusion, à l’absence de démocratie, soit détournée de sont objectif réel. C’est ainsi que la haine de ce système politique spoliateur et inique a pu être projetée sur un ennemi extérieur qui tombe à pic. Les choses auraient certainement pris une autre tournure si l’équipe égyptienne avait gagné. L’opinion publique égyptienne aurait certainement eu plutôt motif à se réjouir qu’a tourner sa vindicte contre le pouvoir ou contre les Algériens, oubliant momentanément sa misère, et les autorités égyptiennes auraient pu ainsi, pendant quelque temps, s’acheter une paix sociale à moindre frais. Malheureusement, les choses se sont passées autrement et nos fabuleux joueurs ont faussé les calculs des stratèges politiques égyptiens qui ont pourtant tout fait pour que leur équipe gagne, notamment au Caire, et on sait comment ils s’y sont pris. Face à la déconfiture de leur équipe à Khartoum, et par peur du retournement de leur opinion contre eux, ces mêmes stratèges politiques ont tout fait pout désigner à l’opinion égyptienne l’ennemi à abattre, la cause de tous leurs maux et de tous leurs malheurs : l’Algérien, cet être fruste et primitif, cet être inculte, ce ramassis d’égorgeurs et de repris de justice qui a osé se mettre sur leur route leur barrant le passage vers la grandeur qui est naturellement la leur. Ainsi, d’une manière ou d’une autre il fallait que cet événement soit récupéré et orienté dans le sens voulu par le pouvoir pour éviter tout retournement de la situation contre lui. Ce scénario de la récupération politique était de toutes les façons programmé quelle qu’ai pu être l’issue de cette joute footballistique et le résultat aurait été le même : récupérer l’événement et l’utiliser comme arme de propagande politique dans le sens du renforcement du pouvoir en place. De ce point de vue l’Algérie non plus n’est pas en reste. En effet, l’Algérie est dans la même situation politique que l’Egypte avec un régime qui ne veut pas se démocratiser, un régime politique qui tourne de plus en plus le dos à son peuple s’enfermant dans un autisme dangereux par son refus d’écouter les véritables aspirations de cette nation. Nous sommes, nous aussi, face à une oligarchie politique qui refuse tout partage et pour qui l’alternance au pouvoir n’est qu’une chimère. Nous sommes, nous aussi, face à un mécontentement populaire plus que menaçant pour cet ordre établi, un mécontentement populaire qu’il convient de savoir canaliser. Ce mécontentement populaire vient heureusement d’être détourné momentanément grâce à cette coupe du monde qui a focalisé l’attention des algériens sur cet événement exceptionnel. Par ailleurs, le pouvoir a su habilement surfer sur cette vague en déployant des moyens colossaux pour permettre aux algériens de se rendre massivement au Soudan rattrapant au passage la passivité dont-il a fait preuve suite à l’agression de nos joueurs au Caire le 14 novembre, passivité qui a soulevé d’indignation toute la nation. Cependant, ce que ce pouvoir n’a pas calculé, c’est l’explosion populaire qui a suivi la victoire d’Oum Dorman, ce que le pouvoir n’a pas anticipé, c’est cette joie indicible de toute une nation qui s’est reconnue dans cette jeune équipe qui symbolise à elle seule l’espoir de toute une jeunesse condamnée à une retraite anticipée. Personne avant ces journées mémorables que nous venons de vivre ne pouvait imaginer que les Algériens pouvaient aimer à ce point leur patrie. L’explosion de joie qui a suivi la victoire de nos Fennecs, cette liesse populaire qui a duré trois jours entiers vient de montrer comme jamais que ce peuple est encore vivant. Ce serait une erreur monumentale de ne pas tenir compte de ce facteur et de continuer à ignorer cette société et cette jeunesse qui n’a jusque là trouvé d’autre alternative à sa mal vie que la «Harga». Ce serait une erreur monumentale de continuer à croire qu’il n’y a en Algérie que des députés et des sénateurs. Les jeunes et les moins jeunes, les femmes et les enfants qui sont sorties manifestés leur joie et leur attachement indéfectible à cette nation et à son emblème, ne l’ont pas fait uniquement pour s’arrêter à une petite qualification en coupe du monde. Ils l’on fait aussi pour dire à ce pouvoir qu’ils sont là. Ce serait une erreur monumentale donc de continuer à faire la politique de l’autruche et ne pas voir qu’au-delà l’assemblée nationale et du club des pins il y a toute une nation qui écoute, une nation qui attend et qui espère. L’Algérie est une grande nation et les Algériens sont un grand peuple et l’histoire de la révolution de novembre 54 est là pour l’attester. L’Algérie et les Algériens ont traversé des moments terribles, mais à chaque fois ils sont sortis victorieux. Les Algériens ont défié pendant sept années durant une des plus grandes puissances militaires du vingtième siècle, ils sont venus à bout d’un des systèmes les plus hermétiques et les plus inquisiteurs que ce vingtième siècle ait connu, le système de la pensée unique. Ils ont réussi à rester debout malgré une guerre civile qui a failli tout emporter. Aujourd’hui, ils sont certes fatigués mais ils ne sont pas encore vaincus. Aussi, en guise de conclusion et pour paraphraser une célèbre citation de Winston Churchill je dirais : «plus nous saurons regarder loin dans le passé, plus nous verrons loin dans le futur». (Quotidien d’Oran-03.12.09.)
par Mohamed-Nadjib Nini *Université Mentouri-Constantine
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*Les raisons cachées d’une haine bien visible
Ce qui devait être un simple match de football est devenu, par la baguette égyptienne, un mauvais mousselsel.
Infini dans sa durée et insupportable dans son contenu. Exactement comme ceux que nous a imposés notre TV unique
des décennies durant au nom d’une fraternité à sens unique.
Un mousselsel auquel n’a manqué ni l’imagination, ni l’invention, ni le fantasme, ni le jeu, ni le drame, ni l’énigme… mais dont la fin a échappé aux réalisateurs.
En effet, la rencontre qui a réuni les équipes algérienne et égyptienne était, en réalité, plus qu’une rencontre de foot.
C’était un match entre une équipe algérienne de football qui voulait simplement gagner une place au Mondial de 2010 et un comportement. Un match entre une équipe algérienne de football et toute une culture égyptienne. Une rencontre où le pays hôte n’a respecté ni les règles de jeu, ni ceux de l’hospitalité ni même ceux de la bonne éducation.
Pour des raisons que personne n’ignore, l’Egypte tenait à la victoire et, pour sa part, l’équipe algérienne, qui tenait sa chance d’aller à Johannesburg, refusait de plier malgré les pressions et malgré les lâches agressions du Caire que toute la planète a eu le loisir de voir grâce aux caméras de Canal plus. Les incroyables fabulations égyptiennes qui voulaient faire croire au monde que ce sont nos joueurs qui se seraient taillés pour on ne sait quel motif, et les mensonges extraordinaires de nos frères n’ont pas convaincu les centaines de millions de personnes à travers la planète. Malgré le résultat du Caire, les insultes fusaient de toute part.
L’armée de chaines déchainées menait une campagne de dénigrement injustifié contre tout ce qui est algérien. Quelque chose faisait croire aux Egyptiens qu’ils allaient remporter la rencontre du Soudan et c’est ainsi que la défaite de leur équipe nationale sur le terrain de Khartoum était considérée comme une défaite de leur engagement, de leur solidarité nationale, de leur comportement et, surtout, de leur culture.
Bien sûr, lorsqu’on est aussi chauvin on n’admet pas la défaite et c’est pour cela qu’une bataille insensée fut aussitôt engagée par la partie égyptienne sur un autre terrain. Celui de l’impolitesse, des mensonges, et de la falsification des données. Les chaines irresponsables – qui n’ont pas eu honte de présenter un faux chauffeur du bus qui transportait les joueurs algériens au Caire- n’ont pas hésité à montrer des images de bras brandissant des couteaux et des épées et à les présenter comme étant les bras d’Algériens au Soudan. Ces chaines n’ont pas hésité, non plus, à créer de toutes pièces des interviews à l’aéroport du Caire et où le mensonge n’était même pas caché. Elles n’ont pas eu de gêne à nous qualifier de barbares, d’arriérés, de sauvages… et à nous traiter de tous les noms. Jamais une défaite de football n’a causé autant de haine à l’encontre du vainqueur. Même celle qui a entrainé, en 1969, une guerre entre le Salvador et le Honduras n’a pas duré plus de cent heures. Qu’est-ce qui fait alors que la haine ressentie par nos frères à notre égard soit plus longue et plus grande ? Pourquoi les Egyptiens nous en veulent-ils autant ?
Essayer de répondre en restant dans le seul cadre du football serait une erreur. Ce serait, en effet, jouer le jeu des Egyptiens que de croire que tout est football dans cette rencontre de foot.
En Egypte, et malgré ce que laissent croire les films et les mousselsels, le misère est fortement implantée et le marasme tant économique que social est grand. Cette misère a toujours poussé les Egyptiens à émigrer vers d’autres horizons pour tenter de subvenir aux besoins des leurs. Avec près de cinq milliards d’euros envoyés chaque année par les travailleurs émigrés, l’émigration est ainsi devenue, par la force des choses, la deuxième source de devise pour le pays après le tourisme. Mais, depuis quelque temps, les choses se corsent pour cette émigration.
D’abord, la crise économique mondiale qui a entrainé la suppressions d’emplois a frappé de plein fouet cette émigration où, rien que dans les Emirats Arabes Unis, près de 200 000 ouvriers égyptiens ont été licenciés au début de l’année 2009. L’émigration égyptienne a subi la crise parce que l’ouvrier égyptien est l’un des moins productifs sur le marché. Ce n’est d’ailleurs un secret pour personne que l’ouvrier égyptien préfère donner le moins possible et gagner le plus possible.
D’ailleurs, «selon une récente étude faite par l’Organisme central de mobilisation et de recensement, l’ouvrier égyptien est moins productif en comparaison avec le Bengali ou l’Indien de 50 à 70 % ». En plus du manque à gagner, de tels nombres font peur aux autorités égyptiennes qui se savent incapables de leur offrir un travail ou un revenu. Mais en plus de la crise économique, il y a autre chose. Il s’agit de la qualité insuffisante des diplômés parmi nos frères égyptiens sur la place mondiale de travail. Il est notoirement connu que «le niveau de diplômés égyptiens est dramatiquement inférieur à celui de leurs homologues étrangers». En effet, dans le monde arabe, comme partout dans le monde, les universités sont en train de chercher à améliorer leur compétitivité. Or, pour cela, il faut des compétences et non des discours car si, généralement, les diplômés égyptiens savent tenir des discours, ils ne savent par contre pas (certains ne veulent pas) transmettre correctement des connaissances ou construire des compétences, choses nécessaires pour la qualification des universités. En plus, c’est le comportement trop tolérant et trop diluant de ces enseignants- souvent non à la hauteur de la confiance placée en eux-qui est béni des universités arabes.
Partout où l’on regarde dans les pays arabes (en Jordanie, en Arabie saoudite, au Qatar, à Oman, aux Emirats Arabes…) les diplômés égyptiens sont donc en train de se faire remplacer. Lorsqu’on précise que ces remplacements sont effectués entre autres au profit des diplômés algériens, on saisit la haine qui nous a été ressortie lors d’un simple match de football ! Par ailleurs, sur les 82 millions d’Egyptiens, près de la moitié vivent avec moins de deux dollars par jour. La corruption fait ravage sous le soleil de la journée et les dénonciations par une certaine presse ressemble plus à une mise en scène qu’à autre chose. Au Caire, et sur les 18 millions d’habitants, plus de deux millions de personnes habitent dans les cimetières, soit un taux non négligeable de plus de 10 %. Les prix des produits de première nécessité ont flambé depuis la fin de l’année 2008 au point où l’Etat a dû intervenir pour subvenir le pain des pauvres (el moudaam). Mais même cette mesure ne suffit pas car ceux qui, poussés par la misère, viennent faire la chaine devant les boulangeries qui vendent le pain au prix subventionné voient leur nombre sans cesse grandir. Le pain subventionné n’arrive pas à résoudre le problème de la misère.
La misère ronge indiscutablement le pays du Nil depuis quelque temps et les réussites et titres remportés par l’Equipe nationale de football-comme les deux derniers championnats d’Afrique-ont servi jusque là de palliatif car ils ont permis de détourner le regard des jeunes (en 2005, ils étaient 18 millions à avoir entre 20 et 34 ans) et de les préoccuper de leur propre misère. Après la défaite face à l’Algérie, avec quoi le gouvernement Moubarak va-t-il occuper tous ces jeunes ? et avec quoi leur faire oublier leur mouise ? On comprend mieux.
Moubarak, au pouvoir depuis 1982, n’a pas apporté les améliorations tant promises au peuple égyptien. Les difficultés de la vie ne font qu’augmenter alors qu’en parallèle, l’Egypte officielle ne cesse de cumuler les erreurs et les fausses notes. Notamment sur le plan politique où le silence face aux exactions israéliennes et la fermeture du passage de Rafah aux moments critiques ont levé le voile sur les véritables intentions d’une politique aux ordres des puissants. Déjà qu’ils arrivaient à peine à contenir les nombreuses manifestations de colère de la rue, les hommes de Moubarak auront plus de peine à le faire suite à la défaite de leur équipe nationale face à l’Algérie car, cette défaite va faire sonner le réveil pour tous ceux qui, le moment d’un rêve du mondial, avaient oublié (parfois avec plaisir) leur mal-vie, leur misère et même leur faim.
En battant l’Egypte au football, les Algériens contribuent à lever le voile sur une réalité malheureuse, falsifiée, maquillée. Ils contribuent donc au réveil des Egyptiens, chose tant redoutée par le gouvernement Moubarak. C’est pour cela que les chaines et les journaux à la solde du pouvoir nous insultent et nous traitent de tous les noms. Le peuple égyptien, quant à lui, nous remerciera sans doute un jour de l’avoir soustrait à son ivresse insensée.
En plus de leur défaite au football face à l’Algérie, nos frères égyptiens ont eu tout le loisir de comparer de visu le capital de sympathie dont jouit chacune des deux nations auprès des peuples arabes. Le Soudan, pays pourtant choisi par la partie égyptienne, n’a pas caché son soutien à l’Algérie. En effet, si sur le plan de l’organisation et de la sécurité, tout a été fait de manière impeccable et neutre, les rues de Khartoum ont affiché sans ambigüité leur penchant pour les Verts et le drapeau algérien a longtemps flotté sur les voitures, les maisons et les commerces soudanais.
Les Palestiniens ont sillonné les rues de Gaza toute la nuit pour fêter la victoire algérienne et partager la joie des Algériens. Nous les avons vus dans les voitures, à pieds, dans les cafés, sur les trottoirs portant encore les traces des agressions sionistes et même dans leurs foyers en train de supporter l’équipe algérienne. Les Tunisiens n’ont vraiment pas trouvé quoi faire de plus pour manifester leur joie à la victoire de l’Algérie.
Ils avaient supporté avec sincérité, avec sérieux et avec la peur au ventre, exactement comme nous, l’équipe algérienne. Les arocains ont vibré avec nous au sifflet final à Khartoum. Ils ont porté le drapeau algérien là où ils se trouvaient. Au Maroc, en France, en Arabie saoudite, en Belgique… là où ils sont, les Marocains ont supporté l’équipe algérienne.
Dans les pays du Golfe, et même si, pour des raisons professionnelles, les télévisions arabes ont manifesté sur le plan officiel leur neutralité, les populations ont exprimé leur joie au sifflet final. Les jeunes et les moins jeunes ont opté dès le départ pour l’équipe algérienne qui ne les a pas déçus.
Les Jordaniens et les Syriens ne sont pas du reste. ils ne cachent pas leur joie et applaudissent bien fort à la victoire des Algériens.
Cette marque de sympathie quasi unanime des Arabes à l’égard de l’équipe algérienne n’a pas plu aux frères égyptiens qui, fidèles à leur mauvaise interprétation des choses, n’ont pas manqué de faire l’idiote confusion entre supporter une équipe et haïr l’autre. Imitant l’Amérique de Bush, ils se sont aussitôt demandés sous la plume de Hassan Bakri (respectable journaliste et député pourtant) «Pourquoi nous haïssent-ils ?». Cette question, tant mal posée ne devrait produire, il faut en convenir, que de mauvaises réponses. Et elle ne devrait engendrer que plus de haine encore. Le fait que la chaine Dream ait souhaité «à tous les peuples arabes une bonne fête de l’Aïd El-Adha à l’exception du peuple algérien» est une preuve-encore une-d’une haine sciemment voulue par un pouvoir essoufflé par son propre âge et érodé par une misère des plus profondes.
Nos frères égyptiens devraient se tourner vers eux-mêmes. Se poser les questions qu’ils veulent, mais à eux-mêmes car, eux seuls savent comment ils se sont pris pour tomber si bas ! (Quotidien d’Oran-03.12.09.) par Aissa Hirêche
Chahinaz Gheith, El Ahram du 26 juillet 2009 (http://www.alencontre.org/autres/EgypteTextile07_09.html)
Chahinaz Gheith a écrit dans le quotidien El Ahram du 26 juillet 2009 «Les efforts du Ministère de la main-d’œuvre n’atteindront pas leurs objectifs tant que le niveau de nos diplômés restera dramatiquement inférieur à celui de leurs homologues étrangers.»
***************Le foot permet de faire l’impossible…
Après une absence qui aura duré presque un quart de siècle (1986-2010), le onze national algérien affrontera de nouveau quelques-unes des trente deux meilleures équipes mondiales de football en Afrique du Sud.Au bout d’une traversée du désert qui devenait interminable, les jeunes de Rabah Saâdane, dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les vingt cinq ans, chantent ostensiblement KASSAMAN et semblent insister tout particulièrement sur le refrain Nous avons fait le serment que (re)vive l’Algérie. Les millions de supporters, jeunes et vieux, femmes et hommes, urbains et ruraux, riches et pauvres, gouvernants et gouvernés, leurs viennent en écho en déployant une imagination et une énergie insoupçonnées jusque-là. En effet, jamais les villes algériennes, et jusque dans leurs moindres recoins, n’ont été parées par autant d’emblèmes nationaux que depuis le quatorze novembre 2009. Des emblèmes aux dimensions pharaoniques couvrant des rues commerçantes, des balcons, déployés le long des immeubles, flottant sur des voitures ou en autocollant, des maisons repeintes aux couleurs nationales, des gâteaux en vert-blanc-rouge, des étals de légumiers de la rue des Aurès alignant des poivrons joliment verts, des tomates mûrement rouges et des aubergines superbement blanches… Cette manifestation du sentiment d’appartenance à une nation a largement dépassé les frontières du pays et aux Etats Unis d’Amérique, au Canada, en Chine, à Ghaza, en France, en Belgique, à Londres, en France et même au Pôle Nord des Algériens sont sortis avec le drapeau algérien. Les Algériens quinquagénaires et plus sont unanimes à déclarer, sans se faire prier, que jamais depuis 1962 ils n’ont vu tant de bonheur couler à flot dans les rues d’Algérie.
Deux questions essentielles méritent d’être posées en vue de lancer un débat sur cette métamorphose de l’Algérie:
1) Comment peut-on analyser ce phénomène ?
2) Que doit-on en tirer comme enseignements ?
Contribution à l’analyse du phénomène Pour la première question il nous faut bien faire remarquer qu’il ne peut être question que d’analyse collective, c’est-à-dire menée par plusieurs chercheurs, d’une part, et des chercheurs se proclamant de différentes sciences sociales, d’autre part. Nous avons là une occasion extraordinaire de lancer un débat algéro-algérien sur l’utilité et l’apport des sciences sociales à la société algérienne. Ceci étant dit, et n’en déplaise aux collègues des autres disciplines, il importe de faire remarquer que de toutes les Sciences Sociales concernées, il semble bien que la Sociologie soit la plus interpellée. Le sociologue s‘est trouvé subitement sollicité par ses voisins, amis, collègues mais aussi par la presse pour éclairer les lanternes des uns et des autres. Emile Durkheim avouait que « Si la Sociologie n’avait pas une utilité publique, elle ne vaudrait pas une heure de peine » et l’utilité publique de la sociologie aujourd’hui en Algérie est d’expliquer à la société ce qui lui arrive, d’expliquer ce phénomène imprévu et salutaire à la fois, d’expliquer ce nouveau visage de l’Algérie qui gagne.
Nouveau visage de l’Algérie façonné par les jeunes et les femmes «C’est la jeunesse qui remorque le monde », disait Kateb Yacine. Et lors de ces trois dernières semaines la jeunesse algérienne a remorqué le monde-Algérie. Les jeunes ont affiché des trésors d’imagination et de compétences technologiques extraordinaires. L’imagination a d’abord concerné les mille et une manières d’arborer l’emblème national à travers les rues d’Algérie. L’imagination c’est aussi comment accrocher ce même drapeau de façon qu’il reste droit, qu’il ne s’emballe pas au moindre coup de vent… Leurs compétences technologiques leur ont permis de suivre collectivement, dans la ferveur nationale et l’ambiance du quartier, les deux matchs du Caire et de Khartoum, sur des écrans géants. A la fin du match décisif du 18 novembre, ces mêmes jeunes ont organisé des fêtes avec de la musique bien de chez nous, et bien de nos jeunes, composées pour la circonstance, et sur laquelle ils ont dansé jusqu’au matin.
C’était comme s’ils voulaient montrer une autre façon d’aménager et de vivre les espaces urbains en Algérie, comme s’ils exhumaient de leur mémoire urbaine les souvenirs des bals populaires. Ces jeunes ont fait la démonstration magistrale de l’amour du pays qu’ils nourrissent au fond d’eux-mêmes. On a même vu des jeunes qui caressaient secrètement et nourrissaient comme il se doit le projet de Harga vers l’Europe et qui ont changé de cap vers le Soudan pour enfin décider de revenir au pays et y rester parce que l’Algérie a battu l’Egypte, parce que l’Algérie est devenu un pays qui gagne. C’est l’amour du pays qui les a mobilisés et décidés à aller supporter leurs porte-paroles au Caire et à Khartoum.
Et ces porte-paroles, une fois la victoire arrachée face à l’Egypte, ont récité, dans les vestiaires mêmes, et dans une communion parfaite, des versets du Coran, à l’instar de Antar Yahia qui brandissait le Livre Saint dans le bus. Rabah Saâdane l’a bien compris lui qui déclarait : « Les verts ont donné le plus bel exemple de la jeunesse algérienne ». Voilà enfin une équipe nationale qui peut légitimement se prévaloir de son aînée du FLN de 1958 et que leurs homologues égyptiens ont refusé de rencontrer en Egypte alors que cette équipe venait de foudroyer l’équipe allemande de l’Est par 2 à 0 et en Allemagne. C’était il y a cinquante ans. C’était le temps où l’Algérie était jeune et croyait au ciel de la fraternité arabe.
Mais ce bel exemple est aussi le fait de cette jeunesse algérienne qui vit à l’étranger puisque la plus grande partie de l’équipe qui a affronté la Zambie, le Rwanda et l’Egypte évolue dans les équipes européennes, comparativement aux équipes nationales précédentes composées majoritairement de joueurs locaux avec les Belloumi, Madjer et Assad. Là aussi l’Algérie doit réaliser qu’elle aura encore besoin de cette partie de sa jeunesse vivant à l’étranger, comme en 1958 lors de la constitution de l’équipe du FLN.
Les femmes ont circulé, chanté et dansé librement dans les rues de leur quartier, lancé des youyous et suivi les matches des 14 et 18 novembre en extra-muros, avec les voisines et les voisins. Elles se sont drapées de l’emblème national, les jeunes filles se sont vêtues de survêtements aux couleurs nationales, avec aux bras des brassards portant la mention Vive l’Algérie. Plus personne ne se demandait ce qu’elles faisaient à des heures tardives en dehors de leur espace résidentiel, comme si elles devenaient subitement des actrices sociales au même titre que les hommes. En compagnie d’autres femmes, et jusqu’à tard dans la nuit, certaines ont conduit leur voiture sur lesquelles flottaient l’emblème national. Les femmes se sont affirmées dans la sphère publique, au-delà des différences vestimentaires, sociales, religieuses et politiques. Les femmes âgées ne se sont pas fait prier pour bénir les enfants de Saâdane à la veille du match de Khartoum. Au terme de cette réflexion, il faut bien admettre que l’adage « Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait » nécessite d’être adapté au contexte de la jeunesse algérienne par l’inversion suivante : « Si jeunesse pouvait et si vieillesse savait ». Car en Algérie la jeunesse sait désormais quelle veut d’une Algérie qui gagne, d’une Algérie qui aligne des défis à relever. Aux décideurs de savoir se maintenir à son écoute et au diapason avec la société qui réalise l’impossible quand elle est dos au mur…face à la Hogra. L’impossible a revêtu plusieurs formes depuis le match du Caire. Dans le domaine de l’information d’abord : en termes de tirage de certains journaux, l’Algérie a réalisé des exploits jamais égalés jusque là. Le quotidien Chourouk en langue arabe atteint un pic de plus de deux millions, soit des tirages jamais réalisés dans le monde arabe et même au niveau mondial. Ainsi un journal algérien moyen comme Chourouk issu du secteur privé bat le prestigieux journal égyptien El Ahram. Dans le domaine de l’aviation civile ensuite : l’exploit d’Air Algérie (secteur public) qui parvient à transporter près de onze mille jeunes en quatre jours d’Alger vers Khartoum montre bien que la société algérienne se révèle sous son vrai jour quand elle est face à des défis. Dans le domaine de « la réconciliation citoyenne » (Ahcène Djaballah Belkacem) enfin : qui aurait osé parié sur cette jeunesse, qui ne pensait majoritairement qu’à quitter le pays par tous les moyens pour des cieux plus cléments, allait afficher un tel sens du nationalisme ?
C’est cet esprit qui a fait la guerre de libération avec son cortège d’un million et demi de martyrs, qui a fait l’Algérie qui a nationalisé ses hydrocarbures en 1971, l’Algérie qui a battu la redoutable machine allemande en 1982 et enfin l’Algérie qui a battu Oum Dounia à Khartoum. Cette jeunesse s’adresse aujourd’hui à sa société en lui disant « Deviens ce que tu es » (Friedrick Nietzsche). Peut-on se suffire à parler de nationalisme en clôturant le débat ou faut-il continuer à rechercher d’autres questions hautement plus importantes dans la matrice de la connaissance sociale pour la compréhension et l’analyse ?
C’est un phénomène politique Politique dans le sens où la société montre qu’elle est capable de se « débrouiller » et se débarrasser de l’esprit d’assisté, c’est-à-dire qu’elle est capable de s’organiser de façon autonome par rapport à l’Etat. Politique aussi dans le sens où cette même société quand elle est en phase avec ses responsables (ses gouvernants) elle décide de montrer le chemin. Politique enfin sur le plan international puisque désormais les rapports avec l’Egypte ne seront plus jamais comme avant et que le leadership exercé jusque-là par ce pays au niveau du monde arabe est remis en cause sans remettre en cause l’arabité qui nécessite désormais une redéfinition. Il a suffi d’un match de foot pour que l’amitié algéro-égyptienne soit lézardée, comme une vielle construction à la suite d’un profond séisme. C’est aussi un phénomène politique dans le sens où ces faits viennent nous rappeler que notre ministère de la jeunesse et des sports doit aussi songer à se doter d’une politique de la jeunesse et pas seulement de celle des sports. Maintenant ce qui importe c’est la capacité des Algériens et des Algériennes à engranger ce capital de nationalisme si c’est de cela qu’il s’agit, en vue de faire repartir toutes les grandes institutions du pays jusque-là sclérosées dans un mode obsolète. De ce point de vue, ce que nous avons vécu ces jours suite au match Algérie-Egypte dépasse largement ce que nous avons vécu lors de la rencontre Algérie-Allemagne de 1982. A l’époque ce petit pays d’Algérie que les Allemands moyens ne savaient même pas situer sur une carte de géographie, avait amené l’Allemagne et autres grands pays européens à arranger leurs matchs afin de l’éliminer de la course par stratégie et pour éviter de bouleverser l’ordre des choses, l’ordre mondial. Près de vingt cinq ans après, le scénario se répète mais cette fois-ci avec un pays frère…et en se répétant, ce scénario révèle bien les soubresauts du monde arabe.
Nous voilà face à une accélération de l’Histoire dont nous devons à tout prix tirer le meilleur bénéfice pour l’avenir de notre société et de notre nation. Nous sommes réellement dans une conjoncture idéale pour une mobilisation de la jeunesse, une conjoncture comme seul novembre 54 a pu en produire. Sommes-nous en mesure de canaliser cette énergie et cette volonté de la jeunesse en vue de faire repartir notre pays ? La réponse et toute la réponse est aujourd’hui chez le premier responsable du pays.
Les populations des quarante huit wilayate se sont reconnues spontanément dans cette victoire des verts et ont manifesté leur attachement à l’Algérie qui gagne. Ce sont des Algériens et des Algériennes qui disent la même chose en arabe, en tamazight, en français, en chaoui. Ce qui n’est pas sans rappeler le slogan de la glorieuse équipe du FLN : « Qu’importe que la balle soit en métal ou en cuir, l’essentiel est qu’elle atteigne sa cible » et aujourd’hui nous pouvons dire « Qu’importe la langue utilisée, l’essentiel est de regarder ensemble dans la même direction ».
Enseignements à tirer
1) La jeunesse algérienne est pénalisée par une double absence : absence d’une politique plus audacieuse de la jeunesse et celle d’une sociologie de la jeunesse en Algérie, c’est-à-dire dans un pays majoritairement jeune. En ce sens le foot, comme la religion, joue la fonction de révélateur des processus sociaux profonds qui re-travaillent et secouent sporadiquement la société algérienne.
2) Sous d’autres cieux, les politiques font appel à leurs intellectuels, chercheurs et universitaires pour les éclairer par des analyses précises sur les phénomènes qui surgissent au sein de la société. En Algérie, il incombe aux décideurs de faire confiance aux élites intellectuelles et universitaires.
3) Le phénomène que vit la société algérienne depuis le quatorze novembre 2009 semble porter les germes de l’émergence de nouveaux rapports à la sphère publique. En effet, si One, twoo, thre, viva l’Algérie ne dissimule aucune clin d’œil à la religion, il n’en dissimule pas non plus pour le politique. C’est sûrement là le sens profond de ce qui a été appelé »La réconciliation citoyenne» (Ahcène Djaballah Belkacem). Et ce sont là aussi les prémices de ce que les sociologues appellent la refondation du lien social.
4) Le Nif et la réprobation de toute forme de Hogra, semblent être les deux dimensions saillantes de la façon d’être, de penser et d’agir de l’Algérien. Si « Le foot c’est la guerre » (Djamel Guerid), le match du Caire rappelle Amgala I et le match de Khartoum Amgala II. En effet, sur le plan du traitement politique de ce dossier par le Président de la République, l’observateur ne peut manquer de faire le parallèle avec un dossier similaire traité avec le même calme olympien par feu Houari Boumèdiène. C’est cela aussi l’Algérie du Nif. C’est cette dimension de notre culture qui a amené le Président de la République à être en phase avec sa jeunesse comme jamais peut être aucun Président ne l’a été avant lui, si on excepte Ahmed Ben Bella en 1962 et Houari Boumèdiène à titre posthume. Rabah Saâdane disait à propos du Président Bouteflika qui a surpris tout son monde en décidant de faciliter le déplacement des jeunes supporters algériens vers Khartoum : « Au moment où les joueurs nous demandaient s’il y allait avoir des supporters algériens au stade, le président prend la décision d’envoyer les jeunes au Soudan, on dirait qu’il nous avait entendus ».
5) En 2002, nous étions quelques sociologues à soutenir que nous ne connaissons pas notre société…et ce qui se déploie sous nos yeux depuis le 12 novembre 2009 vient « spontanément » confirmer notre profonde conviction.
En conclusion
Ce qui reste à faire concerne autant les politiques que les intellectuels. Les élites politiques sont aujourd’hui en face d’un choix existentiel : être ou ne pas être politiquement, c’est-à-dire être en phase ou en décalage avec leur société. Les élites universitaires, elles, sont attendues sur leurs capacités à donner du sens à ce qui se passe sous leurs yeux et qui les laissent perplexes.
La question qui demeure en attente et qui doit faire l’objet d’une réelle prise en charge aussi bien par les universitaires que par les politiques consiste à se demander ce que veulent les jeunes. Tout un programme. (le Quotidien d’Oran-06.12.09.) rubrique: opinion.
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**Quand la jeunesse crie son amour et ses attentes
«One, two, three, viva l’Algérie», «Maak ya el khadra, maak ya Dzaïr», c’est en clamant ces slogans que des millions d’Algériens ont sillonné les rues de la nation et celles d’autres pays durant des jours et des nuits entières, exprimant leur joie après la qualification méritée du onze algérien au Mondial 2010.
Une joie qui avait tant manqué à ce peuple dont les larmes ont coulé au quotidien pendant des années. On dit bien que le football est l’opium des peuples partout dans le monde, mais pour l’Algérie, la victoire des Verts a été plus qu’un moment de délire et d’extase. Cette qualification est une renaissance de l’espoir. Au rythme du ballon rond, des millions d’Algériens, unis et solidaires derrière leur équipe, ont exprimé leur amour à la patrie. Notamment les jeunes
qui avaient un besoin absolu de s’identifier aux stars de ce sport, de s’approprier la victoire et d’être cette Algérie qui gagne. A bien y voir, donc, le football est plus qu’un sport puisqu’il offre un espace d’expression… tant recherché en Algérie. L’histoire récente et saignante du pays est là pour le confirmer. La rébellion
de 1988, les années de terrorisme, les émeutes cycliques, tous les printemps vert et noir, la violence dans les stades, le phénomène des harraga… témoignent de la rage d’une jeunesse qui n’aspirait qu’à être écoutée.
La qualification des Verts au Mondial a offert cet espace d’expression. La magie du football a permis à des millions de supporters de dépenser leur énergie et d’extérioriser leur colère. Elle a permis la communion. Avec le football et les victoires, l’Algérien renoue avec le rêve ! Jamais dans l’histoire de l’Algérie indépendante, des Algériens n’étaient morts de bonheur. Le 18 novembre dernier, cela est arrivé ! Jamais de mémoire d’Algérien, le pays n’avait été entièrement drapé avec les couleurs nationales. Le 18 novembre dernier, toute l’Algérie était en vert, blanc, rouge. Le football a permis de réconcilier le peuple avec sa patrie… son Etat… son pouvoir. Il a permis de panser les blessures qui saignent depuis des années. La réconciliation qui s’est produite n’est pas institutionnelle, c’est un référendum spontané, volontaire et c’est là que réside la magie de cet événement. Il s’agit d’une dynamique propre qui
a mis en avant le sentiment patriotique. Un sentiment qui a été exaspéré par l’attitude abjecte et vile des Egyptiens, il faut le rappeler et ne jamais l’oublier. Ces derniers ont voulu usurper la victoire méritée de Antar Yahia et des siens, voler au peuple algérien son droit au bonheur. Les Egyptiens, peuple et Etat, se sont alignés pour insulter toute l’Algérie avec son histoire, ses symboles, ses martyrs et son identité. La mémoire d’un million et demi de chouhada a été souillée et l’emblème national pour lequel le peuple a lutté durant plus d’un siècle a été brûlé. Plus grave encore et c’est
ce qui restera à jamais marqué dans la mémoire collective, le comportement voyou des Moubarak dont l’un des fils a qualifié les Algériens de terroristes.
Tout ce venin égyptien déversé sans discontinuer a arrosé le terreau algérien où ont fleuri une solidarité sans précédent et un amour fédérateur extraordinaire.
Car le commun des Algériens a vite compris que ce qui ne devait être qu’une simple compétition sportive avait largement dépassé l’espace d’un terrain footballistique. Il a compris qu’il ne s’agit plus d’une réaction de supporters égyptiens déçus et désespérés mais plutôt d’un complot piloté par un régime égyptien aux abois. Un régime qui avait besoin d’une qualification au Mondial pour canaliser la colère de ses masses mais surtout pour les préparer à avaler «la pilule» du legs du pouvoir de Hosni à Alaa.
Face à l’échec du onze égyptien, le pouvoir de Moubarak n’a pas trouvé mieux que de se créer un ennemi : l’Algérie, source de malheurs des Egyptiens. Il ne s’agit là que d’une fuite en avant et les Egyptiens ne vont pas tarder à se réveiller. Et alors que l’Egypte commence à faire face à ses crises, l’Algérie récolte les fruits de l’exaspération du sentiment patriotique chez les jeunes. Une exaspération, comme nous l’avons déjà dit, qui a poussé le jeune Algérien agressé à se protéger, défendre ses symboles et son pays. Cette réaction innée l’a même poussé à tailler le drapeau national dans son cœur et à crier de nouveau «bladi nebghik». Il l’a crié tellement fort (après un si long silence qui a laissé penser que la plaie ne se cicatriserait jamais) qu’il a dû déchirer les tympans des pouvoirs publics. La symbolique ?
Evidente. Quand une jeunesse démontre son attachement au pays et sa disposition à le défendre après une longue rupture avec ses dirigeants, cela implique qu’elle est prête à faire table rase du passé et à offrir une seconde chance au pouvoir. Encore faudrait-il que ce dernier ait pris conscience de ce cri de détresse dit avec tant d’amour.
On l’espère car il s’agit là d’une dernière chance que la jeunesse offre aux pouvoirs publics pour reconstruire quelque chose ensemble. L’Etat, représenté dans la personne du président de la République, devra s’adresser à ses enfants, les rassurer et leur tendre la main en leur proposant un programme ambitieux qui répondra à leur attente. Il devra d’abord théoriser et comprendre ce phénomène social de réconciliation spontanée et volontaire qui vient de se produire afin de pouvoir ensuite capitaliser les forces juvéniles. Car la victoire des Fennecs a, certes, été un exutoire. Elle a occulté le malaise des jeunes. Mais pour combien de temps ? Ce n’est là qu’un entracte qu’il faut utiliser à bon escient. Parce qu’il ne suffit pas de mobiliser des avions pour un match à Khartoum mais il faut créer des ponts aériens pour des lendemains meilleurs dans une Algérie meilleure.(La Tribune.06.12.09.)
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