Larbi Ben M’hidi et les principes de la « Soummam »
*- «Mettez la Révolution dans la rue et vous la verrez portée par douze millions d’hommes.»
«Si on avait adopté la ligne du Congrès de la Soummam, l’Algérie aurait évité tous les problèmes que nous vivons actuellement» a déclaré, hier mercredi, Drifa Ben M’hidi, soeur du chahid Larbi Ben M’hidi en marge de l’hommage qui lui a été rendu au forum El Moudjahid. L’invitée ne cache pas son mécontentement. «L’Algérie aurait pu être actuellement une puissance mondiale», a-t-elle déclaré. L’intervenante a apporté un témoignage vivant sur son frère qui avait «toujours cru en l’indépendance de l’Algérie». Pour la moudjahida qui a activé dans la wilaya II «Ben M’hidi n’est pas mort, le peuple algérien se souvient encore de lui. C’est le plus grand hommage qu’on puisse lui rendre. Larbi avait une grande confiance en le peuple algérien. Il a préféré se sacrifier que de sacrifier la patrie. Je suis fière que le peuple se souvienne de Larbi avant les autorités». Retraçant le parcours du chahid, Mohamed Djallal, enseignant à l’université d’Alger, dira que «Ben M’hidi était le type-même du militant PPA chez qui, nationalisme et religion étaient intimement mêlés, vivant au rythme du peuple, partageant ses joies et ses peines, ses vicissitudes et ses aspirations, toujours prêt à le servir». Mohammed-Larbi Ben M’hidi est né en 1923 dans une zaouïa, au douar El-Kouahi, à 50 km environ de Constantine. La zaouïa qu’il fréquentait dispensait un enseignement arabe, l’étude du Coran, et donnait une formation morale adéquate. En 1943, Si Larbi adhère au PPA. La Seconde Guerre mondiale battait son plein et les Anglo-Américains avaient débarqué en Afrique du Nord véhiculant avec eux les principes universels de la Charte de l’Atlantique relatifs aux libertés fondamentales et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. M.Djallal a évoqué également son arrestation durant les manifestations du 8 mai 1945 et sa remise en liberté au bout de trois ou quatre semaines. «Il a été bouleversé et traumatisé par le génocide», a-t-il souligné. Il a parlé de sa mission pour organiser l’OS dans le Constantinois. Durant les années 50, il quitta le Constantinois pour Alger puis Oran.
A l’issue de ce que l’ennemi appela le «complot de 1950», la police se lança à sa recherche. Il fut condamné par contumace à dix années de prison, dix années d’exil, et à la privation de ses droits civiques pendant dix années. Pour échapper à la police, Ben M’hidi dut changer sans cesse d’identité, ce qui lui valut le surnom de l’Homme aux vingt visages. En avril 1954, Ben M’hidi participa à la constitution du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (Crua) dont il devint l’un des 22 membres. A l’issue du Congrès de la Soummam, Ben M’hidi fut élevé au grade de colonel, nommé au comité de coordination et d’exécution et s’est vu confier la zone d’Alger. Le professeur s’est remémoré des déclarations du chahid comme celle de «il faut que l’Algérie devienne un deuxième Diên Biên Phu.» Il affirmait aussi: «Mettez la Révolution dans la rue et vous la verrez reprise et portée par douze millions d’hommes.»
Le 23 février 1957, Larbi Ben M’hidi est arrêté par les hommes de Bigeart dans un appartement de l’avenue Claude-Debussy, où il se trouvait de passage. Dans une conférence de presse donnée le 6 mars, le porte-parole du gouvernement général a déclaré: «Ben M’hidi s’est suicidé dans sa cellule en se pendant à l’aide de lambeaux de sa chemise.» Il s’agissait, en fait, d’une mascarade visant à dissimuler son assassinat par des tortionnaires dans la nuit du 3 au 4 mars 1957. (L’Expression)
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*Larbi Ben M’hidi, un symbole national
Dans sa galerie de portraits dédiés au héros de la révolution, Khalfa Mameri, accorde à Larbi Ben M’hidi une place à la hauteur de son mythe. Larbi Ben M’hidi, un symbole national : c’est le titre du livre paru en 2009, dans une deuxième édition chez Thala édition, que l’auteur, ancien ambassadeur, investi aujourd’hui dans le devoir de mémoire, à travers les grands personnages de la Révolution, consacre à celui qui avait dit un
“mettez la Révolution dans la rue le peuple la portera”.
Sur 183 pages, l’auteur a tenté de se mettre sur les traces de Larbi Ben Mhidi pour restituer aux jeunes générations surtout, les ressorts de sa légende. “Offrir déjà ce que nous connaissons et ce que nous avons pu sauver de la vie et de l’œuvre de Larbi Ben M’hidi est une manière, la nôtre, de participer en acte non en vœux au sauvetage de notre histoire et de notre identité nationale”, écrit l’auteur qui avertit en préambule des difficultés à écrire sur la Révolution algérienne. Pour la méthode, Khalfa Mameri s’appuie sur les témoignages de personnes ayant eu à connaître, côtoyer, partager un bout de chemin avec Ben M’hidi : Abdelkrim Hassani, compagnon de route et beau-frère de Ben M’hidi, Ben Youcef Ben Khedda, président du GPRA, Saâd Dahlab, membre du GPRA et Allal Thaâlbi.
Au kilomètre zéro de ce parcours, la ville de Aïn M’lila où celui qui présidera le congrès de la Soummam est né en 1923, au douar El-Kouakhi dans une famille nourrie aux valeurs de la religion puisque son père Abderrahmane était le gardien et protecteur d’un mausolée dédié à un ancêtre marabout portant le nom de Si Larbi. D’où certainement le prénom du héros. Le facteur religieux du fait de son appartenance à une zaouïa a un effet structurant sur la personne de Ben M’hidi, mais “sans zèle”, précise l’auteur. En plus de l’apprentissage coranique, il fréquente l’école française en obtenant un certificat d’étude primaire.
Le destin de Larbi Ben M’hidi bascule une première fois à Biskra, où ses parents sont partis s’installer. Dans la capitale des Zibans, il fait son entrée dans cette grande école de nationalisme qu’étaient à l’époque les Scouts musulmans algériens. L’autre école qui nourrira son patriotisme fut l’équipe de football de Biskra, l’US Biskra, avant de se découvrir une autre vocation, les planches du quatrième art.
Tant d’écoles, qui sont autant de ferments politiques, l’ont conduit naturellement à franchir le pas en adhérant naturellement au PPA, le premier parti à revendiquer l’indépendance de l’Algérie.
Le 9 mai 1945, Ben M’hidi est arrêté à Biskra à la suite des émeutes de Sétif et Kherata. “C’était son premier affrontement direct avec le système colonial”, souligne l’auteur. À partir de cet événement fondateur, le parcours de Labri Ben M’hidi épousera celui des évolutions du mouvement national, à travers notamment la création de l’OS et son installation à Oran, la fracture du MTLD entre messalistes et centralistes, puis la création du FLN .
À la veille du déclenchement de la révolution Ben M’hidi sera bien sûr au rendez-vous avec l’histoire. Il assiste à la réunion des “six” qui avaient arrêté dans ses grandes lignes le programme de la lutte armée qui trouvera sa quintessence théorique et politique dans la fameuse déclaration du 1er Novembre. Il est à la tête de la wilaya IV, c’est-à-dire l’Oranie qu’il a eu à connaître à travers une autre figure locale du mouvement national, Ramdane Ben Abdelmalek. Et c’est en tant que tel qu’il participera au Congrès de la Soummam en 1956 qu’il présidera d’ailleurs aux côtés de Abane Ramdane “l’architecte de la Révolution”. Il est membre du CCE, à côté de Abane, Krim, Ben Khedda et Dahlab. Ben M’hidi est l’artisan de la grève des huit jours qui ébranlera le général Massu et ses adjoints. C’est cette grève qui conduira à son arrestation en février 1957. “On ne connaîtra jamais probablement les conditions exactes de son arrestation mais aussi de l’exécution de Ben M’hidi. Nous ne nous faisons aucune illusion nous Algériens”, regrette l’auteur. Cependant une photographie immortalisera son arrestation et scellera définitivement son mythe. Une photo où on voit le grand Ben M’hidi, menottes aux poignets, afficher un grand sourire comme un défi à ses adversaires. “Les circonstances de la mort de Larbi Ben M’hidi sont encore plus opaques et plus mystérieuses que son arrestation”, estime Khalfa Mameri qui conclu à juste titre que “à elles seules, l’arrestation et la mort de Larbi Ben M’hidi constituent un testament politique, où les valeurs de courage, de dignité de grandeur d’âme ont été portées à leur haut niveau”.
Le livre de Khalfa Mameri aurait pu s’arrêter sur cet hommage qui sonne comme un chant à la gloire du martyr. Mais un criminel de guerre, le général Paul Aussaresse, rattrapé par son passé de tortionnaire et étouffé par une conscience torturée, décide d’aller à confesse pour avouer l’innommable, dans un livre indécent où il reconnaît avoir pendu de ses propres mains son prisonnier. La monstrueuse confession du général français, si elle donne à Larbi Ben M’hidi, une dimension supérieure d’immortalité, rabaisse dans les abîmes de l’avilissement et du déshonneur le système colonial. (Liberté-28.02.2010.)
****DRIFA, LA SOEUR DE BEN M’HIDI RÉVÈLE
«Ce que Bigeard m’a dit»
Le général français s’est dit prêt à venir en Algérie pour témoigner sur Larbi Ben M’hidi.
«Ce n’est pas un homme comme Larbi Ben M’hidi qui se suicide», avait avoué le général Marcel Bigeard à la soeur du martyr, Drifa Ben M’hidi en 2002 à Paris. L’officier s’est montré disposé à venir en Algérie pour témoigner sur les circonstances de la disparition du héros.
En ces termes, le général avait battu en brèche la thèse officielle de la France. La soeur du martyr était partie en France en quête de vérité sur les circonstances de la mort de son frère. «La thèse du suicide a fait beaucoup de mal à ma famille», a révélé, hier, Drifa Ben M’hidi lors d’une conférence de presse animée conjointement avec l’ancien compagnon du chef révolutionnaire, Abdelkrim Hassani, à la Maison de la presse Tahar-Djaout, à Alger. Laquelle conférence a été l’occasion d’évoquer le combat de Larbi Ben M’hidi pour l’Indépendance de l’Algérie. La conférencière se remémore la dernière volonté de son père, Si Abderrahmane. «Ma fille, je te confie la responsabilité d’établir la vérité sur le martyre de Larbi». Le père était hanté par la probabilité du suicide de son fils. En 1985, la soeur de Ben M’Hidi entame sa recherche. Une recherche qui la mènera à la rencontre de l’officier supérieur à l’origine de son arrestation. A l’automne de sa vie, le général français garde intacte sa grande admiration pour le grand chef de la Révolution. Il se souvient encore des derniers mots échangés avec le dirigeant du FLN. Il le revoit se tenant devant lui, pieds et poings liés, un sourire tranquille aux lèvres. Il était majestueux. Après un moment de silence, le général lance au révolutionnaire: «Vous êtes vaincus, le FLN est démantelé, la révolution est morte.» Serein, le héros répond: «Si notre révolution n’était pas grandiose on n’aurait pas fait appel aux services d’officiers, aux compétents comme vous pour nous combattre.» Le silence s’installe de nouveau. Puis, le général fait une proposition inattendue au leader détenu. «Si vous voulez, nous pouvons négocier.» Le chef charismatique lui répond: «Comment pourrais-je le faire? Je suis entravé. En plus de cela, je ne suis pas mandaté pour le faire.» Le général est stupéfait. Le ton et la teneur de la réponse le surprennent. Mais il ne laisse rien paraître. Il revient à la charge. «Donnez-moi votre parole d’honneur et je vous libérerais.» Le colonel rétorque: «Je ne peux vous donner ma parole d’honneur sur ce point.» Larbi Ben M’hidi ne savait pas mentir. Cela dit, il n’a nullement rejeté le principe de la négociation. Le général Bigeard, l’ennemi, avait une grande admiration pour le grand chef de la Révolution Larbi Ben M’hidi. En l’arrêtant le 23 février 1957, dans un appartement de l’avenue ex-Claude-Debussy, où il se trouvait de passage, il croyait avoir affaire à un homme ordinaire. Or, l’extraordinaire révolutionnaire se révélait à ses yeux durant sa captivité. «Si j’avais 10 hommes de sa trempe dans mes troupes, j’aurais conquis le monde», avait-il avoué à la soeur du martyr. Pour sa part, Abdelkrim Hassani rapporte les derniers propos échangés entre Larbi Ben M’hidi et Paul Aussaresses, son tortionnaire. «Je suis commandant, alors que dois-je faire?» Réponse sèche du leader de la Révolution: «Et moi, je suis colonel, alors faites ce qu’ils vous demandent de faire (les chefs hiérarchiques d’Aussaresses).» Durant la nuit du 3 au 4 mars 1957, le héros est pendu au bout de plusieurs séances de torture atroces. «Pour sa pendaison, la corde a cédé deux fois. Normalement, le détenu devait être épargné. Foulant au pied les règles de la guerre et les droits de l’homme, ils l’ont pendu», a déploré la conférencière. «Non vraiment, nous ne pouvons taire ces vérités. La France doit reconnaître les crimes coloniaux qu’elle a commis en Algérie. Elle doit demander pardon à l’Algérie. Cette revendication, je la soutiendrai jusqu’à ma mort», a martelé Drifa Ben M’hidi.
Par là même, cette dernière a dénoncé le peu de considération accordée à la commémoration de la disparition du héros. Aussi, elle a fustigé le cloisonnement dont font l’objet nos martyrs.
«Ce sont des héros qui avaient une vision nationale claire de leur patrie, alors ils méritent des commémorations officielles et nationales», a fulminé la conférencière. Larbi Ben M’hidi était l’âme blanche de la Révolution. (L’Expression-06.03.2010.)
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* L’Association Machaâl Chahid a commémoré, en coordination avec El Moudjahid, le 52e anniversaire de l’assassinat par l’armée coloniale du combattant de la liberté, Larbi Ben M’hidi. L’Association a organisé hier mercredi une rencontre au Centre de presse d’El Moudjahid. Pour évoquer la mémoire du grand militant que fut Larbi Ben M’hidi, ce fut M. Mohamed Djellal, universitaire et historien qui en rappela la biographie et l’itinéraire politique et militant. L’orateur a relevé que le chahid n’était pas un professionnel de la politique, ni un universitaire, mais il a été un homme de conviction, un nationaliste. Larbi Ben M’hidi a été un acteur du mouvement nationaliste, il a été membre des Scouts musulmans algériens et eut un engagement sans faille. Il connut les prisons coloniales notamment à la suite des massacres de mai 1945. Il mena une vie clandestine pour la préparation de la Grande Révolution de Novembre et fut un acteur influent durant la Bataille d’Alger. Le militant est connu pour sa farouche opposition aux méfaits de l’administration coloniale. Il opposa à ses détracteurs une grande lucidité. A ceux qui doutaient que le peuple algérien peut entreprendre une guerre de Libération nationale, il répétera inlassablement que la révolution armée ne pouvait réussir que si le peuple s’en emparait.
« Mettez la révolution dans la rue, et le peuple saura s’en saisir », disait-il.
Arrêté le 16 février 1957, il a forcé le respect de ses adversaires par la dimension de sa personnalité, son courage, sa froideur face aux menées des détachements des parachutistes qui l’avaient arrêté. On l’a qualifié de seigneur. Cette reconnaissance par les occupants de notre pays montre bien combien était grande et forte la personnalité de Larbi Ben M’hidi. Aussaresses, tortionnaire de métier et criminel de guerre a fini par reconnaître après avoir longtemps nié, avoir torturé Larbi Ben M’hidi. Interrogé pour savoir s’il était à l’origine de l’assassinat de Ben M’hidi il a préféré ne pas répondre à la question posée.
Le détachement de parachutistes lui a présenté les armes lors de son arrestation. Ben M’hidi a toujours affirmé ne pas avoir aimé que l’armée ennemie le fasse. Dans la série de témoignages, M. Hassani Abdelkrim, moudjahed, compagnon et beau-frère du chahid, a rappelé que Ben M’hidi a été un compagnon d’armes depuis les années 40.
C’est un homme doué d’un très grand dynamisme. Il était d’une grande discrétion aussi. A ceux qui manifestaient de la tiédeur devant la volonté du peuple algérien d’aller au combat, Larbi Ben M’hidi rappelait toujours, relève l’orateur, que l’Histoire départagera ceux qui sont totalement engagés pour la lutte de Libération nationale et ceux qui hésitent encore. Larbi Ben M’hidi aimait rappeler aussi, rapporte Si Abdelkrim Hassani, que le colonialisme ne peut plier qu’à travers l’expression de la force. « C’est l’Histoire qui vous vaincra », disait-il aux représentants de l’administration et de l’armée coloniales. Ce sont-là des paroles plus fortes qu’une balle finiront par reconnaître les adversaires de notre peuple.
Le moudjahed Si Laroussi a évoqué la présence de Larbi Ben M’hidi dans la bataille d’Alger. Il était aux côtés des militants à la Casbah rappela l’orateur. Si Laroussi a rappelé à cette occasion une phrase de Larbi Ben M’hidi entrée dans l’Histoire : « Donnez-nous vos avions, nous vous donnerons nos couffins.» Cette réplique est venue après que des représentants de l’armée coloniale reprochaient aux moudjahidine et moussebiline de transporter des bombes dans des couffins. Larbi Ben M’hidi eut cette réplique géniale en rappelant les bombardements de populations civiles par l’armée coloniale. Intervenant à son tour, M. Abderrahmane Bensaïd, ancien membre de l’Organisation secrète (OS), soulignera lui aussi le rôle particulièrement dense de Larbi Ben M’hidi dans la lutte de Libération nationale, le respect qu’il força de la part de ses adversaires. M. Mohamed Mili, ancien ministre et acteur de la lutte de libération nationale, a lui aussi mis en relief l’activité militante du chahid dans le mouvement nationaliste, son engagement dans les Scouts musulmans algériens. Il a rappelé une intervention de Larbi Ben M’hidi dans El Moudjahid dans un des premiers numéros ronéotypé en 1955 où l’auteur de l’article rappelait que le peuple algérien n’avait pour ennemi que le colonialisme français. Nous sommes amis de tous les peuples, y compris du peuple français qui n’est pas notre adversaire. Clôturant cette série de témoignages, c’est la propre sœur du chahid, épouse du moudjahed Si Hassani Abdelkrim qui souligna que Larbi Ben M’hidi a été un visionnaire. Elle a noté dans une intervention fort émouvante, la discussion entre la maman et son fils, Larbi, et la réaction de toute maman qui avait peur pour la vie de son enfant. « Mère, disait Larbi Ben M’hidi, si je suis encore vivant après l’indépendance, je te donnerai beaucoup de petits-enfants. Si je meurs, ce sont tous les enfants d’Algérie qui seront tes petits-enfants.» La mère perdit au champ d’honneur deux de ses enfants, Mohamed-Tahar et Larbi. Rencontre commémorative qui rappela donc l’itinéraire révolutionnaire d’un moudjahed dont l’engagement face à l’ennemi est passé dans l’Histoire.
A cette rencontre, se sont joints des compagnons du chahid, des élèves de l’Ecole supérieure de police de Châteauneuf, des lycéens des établissements scolaires Emir- Abdelkader et Frantz-Fanon, des moudjahidine et la presse.(El Moudjahid..o5.03.09.)
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*Mars, le mois des martyrs
Pour l’historien Mohamed Lahcen Lezghed, il y a eu comme une volonté divine qui a voulu faire du mois de mars, le mois des chouhadas car ils étaient nombreux les martyrs qui sont tombés au champ d’honneur un mois de mars.
Il cite Larbi Ben M’hidi, Si Lhaoues, le colonel Lotfi, Ben Boulaïd qui pour lui sont des êtres exceptionnels. Il a retracé pour cela « leur parcours glorieux, leur irréprochabilité, leur exemplarité, leur sagesse et surtout leur vénération pour le projet d’une Algérie indépendante ». Pour l’historien, invité du forum El Moudjahid, ces personnalités historiques, ont toutes laissé de coté leur individualisme, leurs intérêts personnels et surtout ils ont appris cela grâce à l’enchaînement d’un certain nombre d’événements qui se sont déroulés au sein du mouvement national de 1947 à 1953.
Pour Lezghed, étant donné que les personnalités historiques qui ont marqué la révolution algérienne ont toujours laissé de côté leur égocentrisme, ils ont pu mener à bout la révolution. Il cite en exemple Krim Belkacem qui a laissé Larbi Ben M’hidi présider le congrès de la Soummam car jugeant que cet homme était d’une sagesse inégalable.
Si Lhaoues, quant à lui avait tout fait pour l’unité territoriale. C’est lui d’après l’historien qui a fait que la révolution soit ramenée jusqu’au sud-ouest et puis au sud-est de l’Algérie. Ses efforts de nationaliste l’ont conduits à la tête de la wilaya V en mai 1958.*Hamida Mechaï -El Watan-10 mars 2015
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*Dahou Ould Kablia, ancien ministre de l’Intérieur, président de l’Association des Anciens du MALG, a fait parvenir une contribution dans laquelle il répond à Yacef Saâdi concernant le rôle de Larbi Ben M’Hidi pendant la guerre de libération.
« Nous assistons depuis quelques temps à des déclarations tonitruantes de Yacef Saâdi, d’habitude mesuré et responsable.
Il a, certes, des choses à dire sur ce qui s’est passé à Alger durant sa période d’activité entre 1955 et 1957, date de son arrestation, mais cela lui donne-t-il le droit de porter maintenant des jugements équivoques sur ses pairs et sur ses chefs ?
Je ne comprends pas ce que Yacef Saâdi voulait insinuer en affirmant que Larbi Ben M’Hidi n’a jamais porté une arme ni tiré un coup de feu. Ce point mérite des explications.
Je voudrais donc, pour compléter son information, rappeler une série de faits que Larbi Ben M’Hidi a vécus avant qu’il ne rejoigne la ville d’Alger.
Lors de la distribution des rôles, en prévision de l’action armée du 1er novembre 1954, Larbi Ben M’Hidi, en sa qualité de Chef de la Zone V, avait programmé pour le déclenchement une dizaine d’opérations parmi lesquelles :
1- l’attaque de la maison forestière de la Mare d’eau près de la ville de Sig par le groupe de Zabana
2- l’attaque de la Gendarmerie de Cassaigne par le groupe de Ben Abdelmalek Ramdane
3- l’attaque de la caserne de Medina el-Djedida à Oran par le groupe de Hadj Benallah et Cheriet.
4- l’attaque d’un dépôt des chemins de fer à Ain Témouchent par le groupe de Mohamed Fertas et Benhaddou Bouhdjar, futur colonel Athmane
5- l’attaque de la maison forestière de Mizab, près de la frontière marocaine par Abdelhafid Boussouf et Abdelkader Maâtiche, futur commandant Djaber
6- l’incendie du dépôt d’alfa de Blachette à Khelf Allah près de Saida par Mohamed Brahim
7- Enfin, l’attaque de la maison forestière de Ahfir, sur les hauteurs de Tlemcen, opération qu’il a lui-même menée, avec un groupe de dix militants, dont Mohamed Bouzidi, connu plus tard sous le pseudonyme de Ogb Ellil, un autre militant connu sous le pseudonyme de El Wahrani, etc.
Il est facile de remarquer que les cibles désignées par Larbi Ben M’Hidi, toutes militaires ou paramilitaires, répondaient à un objectif stratégique important, à savoir récupérer des armes, dont sa Zone avait grandement besoin.
Outre le fait que ces actions ont permis de concrétiser l’objectif de récupération attendu, elles ont eu un impact considérable sur l’état d’esprit des Colons, dont l’Oranie constituait le plus grand fief.
Le fait suivant que je souhaite évoquer concerne les raisons et les conditions qui sont à l’origine de sa venue à Alger.
C’est à la demande expresse d’Abane Ramdane que Larbi BEN M’Hidi a décidé de rejoindre Alger. M. Thaâlbi Tayeb, dit Si Allel, a servi d’intermédiaire en effectuant plusieurs missions auprès de ce dernier, fin 1955 et début 1956.
En effet, Abane Ramdane souhaitait la présence de Larbi Ben M’Hidi à ses côtés pour mener ensemble la grande bataille politique qui se jouait à cette époque au cœur même du pouvoir colonial.
Abane Ramdane connaissait les qualités et le grand engagement de Larbi Ben M’Hidi et comptait sur sa présence pour asseoir solidement et durablement le cours de la révolution.
C’est donc à son retour du Caire, où Larbi Ben M’Hidi s’était rendu pour insister et exiger des responsables du FLN de l’extérieur un soutien plus conséquent au front intérieur, qu’il délégua son commandement de la Zone V à Abdelhafid Boussouf pour rejoindre Abane Ramdane en avril 1956.
Ce faisant, Larbi Ben M’Hidi a agi en responsable politique, conscient des enjeux et des lourdes responsabilités qu’il assumerait et des risques qu’il braverait. Son lourd parcours de militant du MTLD et de l’OS, du CRUA et du Comité des 22, l’avait grandement préparé à ce rôle au sommet de la pyramide.
Monsieur Yacef Saaâdi, Larbi Ben M’Hidi n’est pas un homme ordinaire. Vous le savez mieux que quiconque. Vos affirmations, mal interprétées, risquent de porter préjudice à la mémoire d’un Grand Homme, un Grand Responsable, un Meneur d’hommes, dont le destin, dès le 1er novembre, lui commandait de défendre des idéaux, de commander des hommes et de les conduire au combat. N’est-ce pas lui qui disait « mettez la révolution dans la rue et elle sera portée par des millions de bras ? ».
Larbi Ben M’Hidi a guidé, avec ses pairs, le FLN vers l’exaltante réappropriation de la dignité et de la liberté. Il n’avait donc plus besoin de porter une arme ».
*tsa-le 23 mars 2014
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