L’Algérie, terre des révolutions

**La Révolution algérienne… un cas d’école

Un colloque de deux jours lui a été consacré à Paris

Cinquante ans après sa fin, la guerre d’Algérie suscite encore l’engouement des historiens et des chercheurs de divers horizons et spécialités. C’est ce qui se comprend de la teneur générale du colloque international organisé conjointement par l’Institut du monde arabe et la bibliothèque nationale François Mitterrand à Paris, les 6 et 7 décembre 2012.

 Cette rencontre scientifique a tenté de répondre à une question difficile : «La guerre d’Algérie était-elle une guerre comme les autres?» D’emblée, Catherine Brun, enseignante à Sorbonne Nouvelle et initiatrice du colloque, affirme que «les autorités françaises ont toujours refusé de parler d’une guerre d’Algérie. Ce n’est qu’en 1999 qu’elle sera reconnue officiellement pour telle». On l’appelait aussi «la guerre sans nom» par «malversation linguistique». L’intervenante explique que le mot le plus utilisé pour parler de cette guerre était «les événements». «Parler d’événements, c’est aussi désoriginer et plus généralement décontextualiser le déclenchement du conflit ; taire la responsabilité du colonialisme pour ne retenir que les faits insurrectionnels», a-t-elle ajouté.

Le travail de reconnaissance a pris un long chemin de lutte qui n’est pas encore achevé. Une élite intellectuelle française a entamé le combat humaniste et anticolonialiste dès le déclenchement du conflit armé, en novembre 1954. «Certains, comme Mauriac et Camus, ont dénoncé la torture. Ils menaient une lutte antiraciste et humaniste, mais pas forcément anticolonialiste. Jean-Paul Sartre, quant à lui, disait que le colonialisme est un système qu’il faut détruire. Il assumait, avec d’autres écrivains et journalistes, un engagement clairement anticolonialiste», a déclaré l’historien Alain Ruscio. «Camus était convaincu que la solution du conflit devrait être la formation d’un melting-pot racial. Il pensait qu’il fallait plus de justice et de parité dans une perspective réformiste. Il a ainsi lancé un appel à une trêve civile», a-t-il précisé.

Selon le conférencier, beaucoup d’amis métropolitains de Camus lui reprochaient de ne pas avoir fait le choix de soutenir clairement le FLN et l’indépendance de l’Algérie. Il a tout le temps été confronté à : «Si j’étais Algérien, j’aurais choisi le FLN.» Sur un autre volet, les participants à ce colloque sont unanimes : «La Révolution algérienne est un modèle à part entière et parfois même un contre-modèle pour les théoriciens des stratégies militaires.» Ainsi, Christian Olsson, de l’université libre de Bruxelles, assure que «la guerre contre-insurrectionnelle française en Algérie était l’exemple suivi par l’armée américaine dans les guerres en Irak et en Afghanistan». D’après C. Olsson, dès l’invasion de l’Irak, le commandement de l’armée américaine a projeté le film La Bataille d’Alger au profit de ses officiers. «On ne l’a pas fait, dit-il, pour montrer ce qu’il ne fallait pas faire, mais pour les prévenir de ce qu’ils risquaient sur un tel terrain d’affrontement. Le général David Petraeus disait que son modèle était le général Bigeard.

Selon des rumeurs consistantes, il aurait même accroché un portrait de ce général français dans son bureau de commandement à Baghdad.» Dans l’autre sens, la Guerre de Libération nationale aurait été une référence aux guérillas sud-américaines (Uruguay, Argentine et Cuba). Gabriel Périès, docteur en sciences politiques, spécialiste de l’Amérique latine, a présenté l’exemple de l’Argentine. Il rappelle que «des rebelles argentins ont commencé à suivre des formations militaires dans les maquis du FLN depuis le début des années 1960 puis dans des camps d’entraînement après l’indépendance de l’Algérie jusqu’à la fin des années 1970». «D’ailleurs, explique-t-il, Jorge Masetti, qui a rejoint le maquis algérien en 1961, a fondé le premier groupe guévariste qui a mené une lutte armée en Argentine, en 1963 et 1964.» *El Watan-18.12.2012.

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*L’Algérie, terre des révolutions

Depuis la Révolution novembriste de 1954, l’Algérie aspire à un tiers-monde révolutionnaire. La guerre de libération nationale a été le porte-étendard de tous les opprimés du tiers monde. La cruauté de ce conflit et ses humiliations ont forgé le caractère révolutionnaire des Algériens. Cette violence originelle dans laquelle a baigné et germé la naissance de la Nation algérienne condamne-t-elle l’Algérie du troisième millénaire à être uniquement révolutionnaire ?
A l’indépendance, l’Algérie est devenue la Mecque des révolutionnaires. Il n’était pas rare de croiser dans les rues d’Alger ou d’Oran, des personnalités exemplaires telles que Nelson Mandela, Jomo Kenyatta, Mehdi Ben Barka, Frantz Fanon, Amilcar Cabral ainsi que beaucoup d’autres leaders charismatiques. Ces révoltés luttaient dans leurs pays respectifs et au-delà de leurs contrées, contre les dictatures et l’impérialisme comme Mario Suarez – qui deviendra président du Portugal, et de tous les Chiliens exilés après l’assassinat en septembre 1971 du défunt Salvador Allende. Et l’éternel Che à l’universitaire d’Alger en train de discourir pendant des nuits entières sur sa révolution, roulant lui même ses légendaires cigares cubains.Comme le Che qui était complètement dévoué à son idéal, l’Algérien de l’époque soutenait mordicus qu’il allait changer le Monde. L’Algérie se donnait déjà l’image d’une nation qui prenait en charge son destin. Les années soixante-dix virent progressivement s’installer en Algérie une nouvelle ère politique. Le pouvoir se voulait être une entité immuable et éternelle. Il se substituera à l’idéal «subversif» de la révolution des succédanés démagogiques pour faire son «marché» idéologique. Mais le choix d’une diplomatie offensive, où chaque négociation se devait d’être une bataille renforçait la place de l’Algérie comme leader du tiers-monde de plus en plus présent. L’Algérie, faut-il le rappeler, a également tenue le rôle, prestigieux, de médiatrice dans les grands conflits de l’époque et avait réussi des paris improbables.Cette force d’une diplomatie sans compromis plaçait le pays au centre de la politique internationale. Les années quatre-vingts consumèrent les dernières reliques de deux décennies de Révolution. Puis vint le drame. Une pseudo révolution se voulait celles des algériens. Elle s’enrobait d’une bannière «verte» pour faire ruisseler de sang rouge la terre de tous les espoirs. Le potentiel révolutionnaire des Algériens a été récupéré par une propagande islamo-intégriste.Naissance d’une NationLe mouvement national algérien s’est sustenté de toutes les obédiences révolutionnaires qui convergeront vers le Front de Libération Nationale (FLN). Le pays a acquis une maturité exemplaire, forgée par les humiliations et les épreuves traversées par 132 années de colonialisme acharné, voulant effacer l’indélébile.

Le FLN, à travers son organe El Moudjahid, se réclamait des grandes révolutions de l’Histoire. En effet, de l’instant zéro de la révolution de novembre à l’indépendance, le FLN se devait de liquider toute complicité, même tacite, avec le colonialisme et le néo-colonialisme. Une devise. Son combat ne pouvait être qu’universaliste. Nicole Grimaud écrivait dans son livre « La politique extérieure de l’Algérie (1962-1978) : «S’acharnant à briser l’ordre colonial français, l’Algérie prétendait, au-delà, à une place de choix dans le processus de démolition de l’impérialisme en général. Toute l’idéologie diffusée par El Moudjahid, à partir de 1956, profondément influencée par Frantz Fanon, prônait la conjonction de la lutte de tous les colonisés afin de promouvoir des solidarités susceptibles de contrebalancer la connivence des pays impérialistes. Son appel était donc subversif ».

Les cris de la naissance de la Nation algérienne ont été entendus aux quatre coins de la terre. Les ambitions de la révolution algérienne se voulaient être uniquement nationalistes mais les causes justes ne sont-ils pas par essence universalistes ? Dans la même veine des révolutionnaires emblématiques à l’instar du Che, de Kenyatta ainsi que des figures des grandes révolutions occidentales, françaises entre autres ?

Cet idéal révolutionnaire placera l’Algérie à l’avant-garde des pays du Maghreb, du monde arabe et de l’Afrique. D’une vision «réductrice» d’un Maghreb uni, Alger rehaussait ses ambitions pour un tiers monde uni.

A ce sujet, Nicole Grimaud dépeint cette résolution de la politique extérieure algérienne comme n’ayant pas cédé aux calculs pragmatiques de l’influence régionale. « Très circonspecte devant les perspectives d’unité institutionnelle en Afrique et même au Maghreb, l’Algérie voit par contre dans le ralliement de tous les revendications communes pris dans l’unité de rang nécessaire à leur aboutissement, le meilleur processus conduisant à l’émergence d’un tiers-monde autonome. Dans cette logique, révolution et unité sont deux volets parfaitement complémentaires d’une même stratégie. Hélas, la doctrine est idéale », explique-t-il.

Face à cette vision globale, le tiers-monde reste divisé en mille lambeaux. Acquérant une maturité rapidement, la diplomatie algérienne a su jouer au funambule, gardant précieusement son aura révolutionnaire. En fait, comme le décrit l’auteur, les Algériens sont très réalistes pour ne pas avoir dès 1962 souligné que «le tiers-monde reste malheureusement divisé, qu’il ne présente pas une homogénéité capable de contrarier les visées impérialistes ou néo-colonialistes ». « Et cette vision est telle, notamment en raison de l’opposition fondamentale entre modérés et progressistes que, concrètement, pousser à la révolution et rechercher l’unité, apparaissent deux démarches contradictoires sinon antinomiques. Dans ce contexte, la tactique algérienne sera au gré des circonstances de mettre l’accent sur l’un ou l’autre pôle, oscillations qui reviennent à privilégier alternativement soit la rigueur idéologique, soit l’efficacité (…) Mais l’objectif à long terme demeure bien d’amener progressivement le tiers-monde à s’unifier sur des positions radicales et il n’est pas étonnant que ce soit cette voie qu’empruntent ses premiers pas ».
La dislocation de l’empire soviétique et la chute du mur

La chute du mur de Berlin en 1989 sonne le glas du bloc soviétique, déjà moribond depuis des lustres. Pourtant le prélude se déroulera dans les villes algériennes une année auparavant. Octobre 88. Des jeunes algériens, nourrit à la révolution, bercés par ses idéaux et bernés par des promesses creuses donnent le premier coup de semonce à un idéal… trompé.

Le leadership américain des cow-boys, Reagan et George Bush père, marginalisait encore le tiers-monde qui perdait tout rêve d’émancipation. La volonté réformatrice du nouveau dirigeant soviétique, Gorbatchev, provoque la désagrégation de l’Union Soviétique et emporte tout le bloc soviétique qui finit par imploser. Les États-Unis semblent alors rester la seule superpuissance, faisant figure de véritable gendarme du monde. Mais la tentation de l’isolationnisme américain réapparaît, vite contrebalancée par les effets de la montée de l’intégrisme islamique.

L’Algérie a été parmi les premières nations à souffrir de la violence intégriste. Le pouvoir algérien à la recherche de légitimité interne, parmi le peuple, se démarquera totalement de sa grandeur passée. Erreur stratégique, relèveront les experts en politique. L’assassinat de feu Mohamed Boudiaf et la prise du pouvoir absolu par des militaires apparatchiks aussi brutaux que médiocres disqualifièrent l’Algérie définitivement sur le plan international. C’était la décennie noire, comme la nomment les Algériens pour faire abstraction de tous les crimes qui se sont déroulés sur cette terre de révolutions.
L’arrivée au pouvoir d’un ancien du régime de Boumédiène, appelé par la secte des généraux, pour rompre l’isolement, a redynamisé la politique extérieure.

En effet, Abdelaziz Bouteflika a consacré son premier mandat à la politique extérieure ; il fallait à tout prix «désenclaver» le pays. L’avènement providentiel d’un 11 septembre 2001 donna l’opportunité à l’Algérie de sortir vite de son isolement et de se réclamait victime du terrorisme qu’elle a combattu de toutes ses forces. Dans ce climat délétère de terrorisme mondial, les intérêts des pays occidentaux changent et avec eux leurs… visions.

Les hommes d’Etats affluèrent à Alger. Au même moment, sur les tribunes mondiales de la diplomatie tiers-mondiste réapparaissent de nouveaux hommes d’Etats de gauche. L’Amérique Latine se métamorphose et des leaders charismatiques Hugo Chavez en tête verront le jour, soutenus par leurs peuples. Aidés, par ailleurs, par la crise financière qui lèvera le voile sur une économie capitaliste boiteuse et de casino, les pays se réclamant socialistes et socialisants reviendront en force sur la scène mondiale.

Le président vénézuélien Hugo Chavez cite en exemple le programme politique présenté par Thomas Sankara, dirigeant et martyr de la révolution du Burkina Faso, le 4 octobre 1984 à la tribune de l’Organisation des Nations unies. « Manifester, anticiper, annoncer la multipolarité, comprendre et sauvegarder notre identité, notre histoire, notre monde qui est le monde des pauvres, tel est le but central du prochain sommet Afrique – Amérique latine » a-t-il déclaré. « La fermeté dans nos relations avec le monde africain est un des éléments constitutifs de notre essence métisse, latino-américaine, caraïbe ; un de nos piliers culturels. Davantage, nous avons davantage à faire en compagnie de notre continent frère, la Mère Afrique, après avoir fixé nos yeux sur l’univers occidental et capitaliste. Caracas doit devenir un pont de toutes sortes de coopération culturelle, économique entre l’Afrique et l’Amérique Latine», ajoute avec fougue le président vénézuélien.

Les non-alignés refont surface. L’impulsion de la coopération entre l’Afrique et l’Amérique latine ou entre l’Afrique et l’Asie présente l’avantage d’une meilleure réaction collective aux effets négatifs d’une mondialisation barbare. Aujourd’hui, la technologie n’est plus entre les seules mains des pays industrialisés. Les pays émergents, dont le Brésil, l’Inde…, développent un savoir-faire chaque fois plus compétitif. L’Algérie plaide donc pour le développement de nouvelles perspectives de coopération pour l’Afrique qui échappent au transit impératif par les marchés dominants d’Europe et des Etats-Unis. C’est ce principe que le Président Bouteflika a toujours défendu comme axe essentiel de la politique de coopération Sud-Sud. Ce discours coïncide parfaitement avec celui d’un Hugo Chavez ou d’un Lula prôné pour développer les pays latino-américains.
Le Venezuela et l’Algérie, leaders du tiers-monde

Les discours ont bel et bien changé. Sur les tribunes de l’ONU, l’Algérie a prôné le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, attiré l’intention sur le dérèglement climatique et ses conséquences catastrophiques dans le tiers-monde, dénoncé la situation dramatique des droits de l’Homme dans plusieurs régions en conflit et la récession économique et son impact désastreux sur les pays en développement, notamment en Afrique, les graves conséquences de cette «décroissance» sur les programmes d’urgence destinés à l’assistance humanitaire, plaidé pour le renforcement de la justice et le droit international, le désarmement et le contrôle des activités nucléaires, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé et, enfin, la réforme et la démocratisation des instances onusiennes.

Des propositions certes courageuses et des mesures énergiques pour endiguer les nombreux périls et les innombrables menaces qui compromettent les chances de paix et de prospérité un peu partout à travers le monde. De ce fait, l’Algérie est-elle en train de renouer avec ces rêves d’antan ? Dans tous les cas de figure, l’Algérie a tout le potentiel humain, économique et militaire pour devenir un pays influent dans la région. Comme le Venezuela en Amérique Latine, l’Algérie pourrait assumer le rôle d’un vrai leader régional, estiment plusieurs observateurs externes.

En effet, de nombreux spécialistes du continent africain ont exhorté nommément le président Abdelaziz Bouteflika à concevoir et proposer des outils de compensation qui tiendraient compte des intérêts de l’Afrique. «Une quête de justice et d’équité qui passe, selon de nombreux spécialistes, par une profonde réforme des instances onusiennes. Les puissances émergentes tiennent aujourd’hui à avoir leur mot à dire. Les nouveaux candidats à un siège permanent au Conseil de sécurité, principal organe de l’ONU, se veulent plus insistants que jamais. Indiens, Allemands, Japonais et Brésiliens, en prétendants sérieux, œuvrent à l’instauration d’un nouvel ordre qui serait plus équitable », écrivait un journaliste de la Tribune, dans son édition du 22 septembre 2009.

Assistons-nous au retour d’une Algérie forte et diplomatiquement intraitable ?

Il faut au préalable passer par des réformes radicales des institutions intérieures du pays et par la promotion de la démocratie. Et mettre à contribution l’énergie et le potentiel de millions de jeunes algériens en quête d’idéal…révolutionnaire !  (Algérie-Focus.26.02.2011.)

****Mars, mois des chouhada

S’il est d’usage de pleurer les morts, en ce mois de mars, nous célébrons nos martyrs, vivants auprès de leur Seigneur, et nous glorifions leur legs éternel, car nous leur avons érigé une stèle dans nos cœurs. Gloire à tous ceux que le Tout-Puissant a élus pour gagner la gloire et gratifiés de la sublimation du martyr.

*On ne connaît pas encore à qui revient le mérite d’avoir fait ce sublime constat. Celui qui met en exergue les vaillants fils d’Algérie tombés au champ d’honneur au mois de mars Un mois durant lequel nous commémorons le souvenir de nombre de nos héros immortels et dont le 19 mars 1962 a vu la Révolution de Novembre réaliser les objectifs pour lesquels le peuple algérien a longuement lutté, depuis 1830, et tracé, par le sang, la voie de l’indépendance. Le Forum de la Mémoire d’El Moudjahid, initié en coordination avec l’association Machaâl Echahid, a organisé, hier, une conférence historique sur le mois de mars baptisée «Mois des chouhada». La liste est longue,  mais on cite, entres autres, les 6  colonels de l’ALN Mustapha Benboulaïd, Lotfi, Aït Hamouda, Amirouche, Si El-Haoues, Larbi Ben Mhidi, les 4 commandants Ali Mellah, Si Lakhdar, Ferradj, Abdelhaq Gouicem, Si Zaghloul, les  deux écrivains Reda Houhou, Mouloud Feraoun, et l’avocat Ali Boumendjel. À cette occasion, le docteur Mohamed Lahcene Zghidi est revenu sur les hauts faits que l’histoire a enregistrés au mois de mars et sur les chouhada tombés au champ d’honneur. Tout en expliquant que le fait de méditer sur le parcours d’un seul de nos vaillants chouhada, c’est comme si nous le faisions pour tous les autres, tant ils se rencontrent autour de multiples points, indistinctement de leurs grades et responsabilités sur les champs de bataille. Ils se distinguaient tous par des qualités exceptionnelles et des valeurs nobles qui ornaient leurs héroïques actes, leur brave combat et leurs grands sacrifices. L’historien est revenu longuement sur les 10 cadres de l’ALN tombés au champ d’honneur en ce mois de mars. Dans sa conférence, il a rappelé l’engagement et le sens de sacrifice des moudjahidine. À ce titre, il a cité l’engagement sans faille de ces artisans de  la Révolution de novembre, comme par exemple le colonel Lotfi, et le commandant Ali Mellah et des milliers d’autres moudjahidine, une fois au maquis, avaient demandé à leur épouse de refaire leur vie, car eux avaient choisi comme nouvelle épouse, l’Algérie. Mais, ces épouses sont restées fidèles à leur époux et ont, elles aussi, choisi la patrie. Dans ce sillage, il ajoute que le commandant Ali Mellah n’avait revu, depuis le déclenchement de la Révolution jusqu’ à sa mort, qu’une seule fois sa petite famille.  Il dit aussi que ces chefs révolutionnaires portaient tous un seul idéal. Ils venaient de régions différentes, mais ils avaient tous dans leur cœur une Algérie une et unifiée. Qu’ils soient du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest, leur rêve était de voir le pays libre et indépendant. Le docteur Zghidi a également mis en évidence leur courage et leur sens du sacrifice.  Ils ont payé de leur vie, mort les armes à la main, ou sous la tortur, ils n’ont jamais renoncé aux principes de la Déclaration de Novembre. Le mois de mars est aussi le mois qui témoigne de l’engagement de l’élite intellectuelle algérienne. Reda Houhou, Mouloud Feraoun et l’avocat Ali Boumendjel. L’un des membres les plus actifs et les plus éminents du collectif d’avocats du FLN, qui a été arrêté puis assassiné le 23 mars 1957. L’exécution de ces intellectuels apportera la preuve que le colonialisme s’attaquait à toutes les énergies vivantes et intelligentes de la nation algérienne. Hier, au Forum de la mémoire d’El Moudjahid, l’heure était à la célébration de tous les martyrs de la Révolution de Novembre, avec pour conviction qu’ils sont vivants auprès de leur Seigneur. C’était aussi l’occasion, pour les présents, de lancer un appel aux pouvoirs publics, pour baptiser les nouvelles cités au nom de chouhada. *Nora Chergui / el Moudjahid/ mercredi 2 mars 2016

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24 réponses à “L’Algérie, terre des révolutions”

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