Après leur débâcle en Afghanistan,les pays de l’OTAN à la recherche d’une nouvelle stratégie
9 07 2010**L’année 2010 s’annonce comme la plus meurtrière pour les soldats de l’OTAN
*«La complexité croissante de l’environnement politique mondial pourrait éroder la cohésion de l’Alliance», souligne dans son rapport le groupe d’experts chargé par l’Organisation Atlantique Nord (OTAN) de lui faire l’esquisse d’un nouveau concept stratégique. Lancés en septembre 2009, les travaux de ce groupe ont traité de questions relatives au fonctionnement et à la finalité de l’OTAN sur la base de larges débats avec des spécialistes et des responsables civils et militaires «à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Alliance». Les experts ont remis leur rapport au secrétaire général de l’OTAN le 17 mai dernier. Il n’est pas fortuit que le groupe d’experts soit présidé par l’Américaine Madeleine K. Albright, étant donné que les politiques menées par l’organisation atlantiste restent fortement imprégnées par les visions va-t-en-guerre des Etats-Unis. «Le 11 septembre (…) a révélé le lien mortifère entre technologie et terreur, déclenchant une réponse qui a projeté les troupes militaires loin de leurs bases, qui a mis en lumière la nécessité de partager à temps le renseignement et qui a rendu la planification de défense plus complexe», estiment les experts en préambule. Ce sont donc les attentats qui ont été perpétrés en Amérique qui poussent aujourd’hui les Atlantistes à revoir leur feuille de route. C’est aussi leur débâcle en Afghanistan qui les renvoie dos à dos sans qu’aucun d’entre d’eux n’ose reprocher aux Etats-Unis de les avoir engagés dans une guerre sans issue. «L’OTAN a besoin d’un nouveau concept stratégique parce le monde a considérablement changé (…)», écrivent les experts en estimant qu’ainsi l’occasion lui sera offerte de faire connaître l’Alliance «à des populations qui en savent peu à son sujet et qui doutent peut-être de son intérêt pour leur existence». Le nouveau concept stratégique devra, selon eux, «être également (…) l’occasion pour chaque Etat membre de renouveler ses vœux». Ils pensent que «si les menaces sur les intérêts de l’Alliance viennent de l’extérieur, la vigueur de l’organisation pourrait tout aussi bien être sapée de l’intérieur». Sa cohésion pourrait donc être érodée parce que «les maux économiques pourraient détourner l’attention des besoins sécuritaires» ou alors «d’anciennes rivalités pourraient refaire surface et un déséquilibre entre les contributions militaires de certains de ses membres et celles d’autres Alliés pourrait réellement être dommageable». L’OTAN fait actuellement face à des difficultés financières en raison du refus de certains de ses membres de contribuer davantage dans le soutien matériel qu’exige d’elle la guerre qu’elle mène en Afghanistan.Les fondamentaux pour «une sécurité mondialisée»Beaucoup d’entre eux ont d’ailleurs hésité à augmenter leurs troupes dans la région et parlent de stratégie de «retrait» de celles qu’ils ont déployé sur place depuis de longues années. Les difficultés économiques vécues par beaucoup de pays occidentaux obligent certains des membres atlantistes à refuser «de payer» pour ne pas, disent-ils, provoquer la banqueroute de leurs économies. Les experts soulignent que «le nouveau concept stratégique doit donc préciser à la fois ce que l’OTAN devrait faire pour chaque Allié et ce que chaque Allié devrait faire pour elle». L’Alliance tient cependant à ce que son nouveau concept soit élaboré sur la base de «fondamentaux constants», entre autres, sa fonction centrale qui doit sauvegarder, «par des moyens politiques et militaires, la liberté et la sécurité de tous ses membres» ; son lien transatlantique «qui unit de façon permanente la sécurité de l’Amérique du Nord à celle de l’Europe» ; l’indivisibilité de la sécurité de tous les Alliés, à savoir «une attaque contre l’un d’eux est une attaque contre tous» et «un partage équitable entre ses membres des rôles, des risques et des responsabilités, tout comme les avantages». Les Atlantistes résument leur nouvelle conception du monde d’ici à 2020 par le slogan: «Une sécurité assurée ; un engagement dynamique». Leurs objectifs reposent sur la défense collective et la protection contre les menaces conventionnelles. L’Alliance s’oblige, dans cet ordre d’idées, à fixer les principes directeurs de ses opérations extérieures pour ne pas tomber dans un bourbier comme celui de l’Afghanistan.Les objectifs atlantistes d’ici à 2020Les experts estiment en effet que l’expérience des Alliés en Afghanistan «met en évidence nombre de principes qui devront figurer dans le nouveau concept stratégique et notamment le besoin de cohésion au sein de l’Alliance, le bien-fondé d’un commandement unifié, l’intérêt d’une planification et d’une diplomatie publiques efficaces, la pertinence d’une approche civilo-militaire globale et la nécessité de pouvoir déployer des forces à distance stratégique sur une période prolongée». On relève dans le rapport, entre autres importants objectifs, la nécessaire consultation «pour prévenir ou gérer les crises», l’ouverture d’une nouvelle ère de partenariats parce que d’ici 2020, l’OTAN estime qu’ «elle n’opérera généralement pas seule»; l’engagement avec la Russie au sujet duquel les experts relèvent que «le conseil OTAN Russie n’a pas toujours été employé à bon escient». Ils tiennent à noter que «même si l’Alliance ne représente pas une menace militaire pour la Russie et qu’elle ne considère pas non plus la Russie comme une menace militaire, des doutes persistent des deux côtés quant aux intentions et aux politiques de l’autre». La politique nucléaire que les Atlantistes pensent initier, conformément au nouveau concept stratégique qu’ils veulent adopter, devra reposer, selon les experts, sur le principe «tant qu’il y aura des armes nucléaires, l’OTAN devra maintenir des forces nucléaires sûres et fiables (…)». Un principe que quelques-uns de ses membres rejettent. Bien que la question de l’Afghanistan, les contributions financières ou la révision de la politique nucléaire divisent les Atlantistes, leur secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, refuse de le reconnaître. «La cohésion est excellente», nous avait-il répondu à ce sujet à la fin de juin dernier lorsqu’il a rencontré à Bruxelles des journalistes issus des pays du Dialogue méditerranéen et ceux de l’Initiative d’Istanbul. Les journalistes rencontreront plusieurs responsables de l’OTAN qui ont tenu à leur exposer le nouveau concept stratégique.
Un d’entre eux lancera cette boutade à propos de la nouvelle stratégie sécuritaire de l’Alliance: «On n’apprend pas à un singe à faire la grimace mais nous nous devons d’en apprendre de nouvelles pour adapter notre stratégie à un concept de sécurité mondialisée». L’OTAN compte faire adopter son nouveau concept par le Sommet des chefs d’Etat de ses pays membres qui se tiendra en novembre prochain à Lisbonne, au Portugal. (Quotidien d’Oran-08.07.2010.)
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**Lire par ailleurs: Mourez pour rien,soldats! ..Fiasco américain en Afghanistan
*Les talibans, ennemis invisibles !
*Il faut savoir arrêter une guerre perdue d’avance
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****la stratégie
de la dernière chance
L’année 2010 s’annonce comme la plus meurtrière pour les soldats déployés en Afghanistan.
Washington mise sur les investissements militaires et sur une coopération renforcée avec les insurgés pour faire plier les talibans. Une tactique qui peine à convaincre alors que le bilan humain s’alourdit de jour en jour.
Les États-Unis jouent à quitte ou double. Consciente des contraintes de calendrier liées au retrait progressif des troupes d’Afghanistan en juillet 2011, l’administration Obama montre sa détermination à sortir du conflit afghan la tête haute. Au plan militaire, la priorité est donnée à la lutte contre les bombes artisanales, dont les soldats déployés sur place sont de plus en plus victimes. Un rapport de l’ONU publié la semaine dernière montrait en effet que les incidents liés à ce type d’engins avaient augmenté de 94% sur les quatre premiers mois de l’année par rapport au premier trimestre 2009. Jeudi, les forces de l’Otan ont été amputées de deux de ses soldats, portant leurs pertes à 341 depuis le début de l’année, qui s’annonce comme la plus meurtrière depuis l’offensive en 2001.
Afin de limiter les pertes humaines, le sous-secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter a annoncé jeudi un investissement de 3 milliards de dollars d’équipements visant à repérer les engins explosifs : les soldats américains et étrangers ainsi que l’armée afghane seront dotés de petits dirigeables équipés de caméras de surveillance, de véhicules blindés, ainsi que de robots démineurs. Un millier d’experts en explosifs seront également dépêchés sur place.
Recherche de solutions politiques
La stratégie militaire ne constitue cependant qu’un volet du processus de pacification en Afghanistan. «Pris isolément, il ne va pas changer le sort de la guerre», confirme Karim Pakzad, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques. «La résolution du conflit dépend surtout de la recherche de solutions politiques», poursuit-il. Une vraie gageure puisque la faiblesse du gouvernement Karzaï et les divergences de vues qui l’agitent sur la légitimité de négocier avec les talibans sapent la capacité des forces alliées à obtenir le recul des insurgés.
Une brèche semble s’ouvrir cependant grâce à une coopération efficace établie avec une fraction de rebelles appartenant au Hezb-i-Islami, un parti politique proche des frères musulmans égyptiens. Leurs membres «ont donné des informations confidentielles aux armées américaine et afghane ces derniers mois, révélant la position géographique de figures clés chez les talibans, notamment dans les provinces de Baghlan et Kunduz», explique le Général Murad Ali Murad, commandant des forces afghanes dans le nord du pays. «Le flux d’informations transmises marche très bien», assure-t-il.
Si la stratégie sert les intérêts des forces alliées, elle profite également au Hezbi-i-Islami. Rémunérés pour les informations fournies, les insurgés entendent utiliser cette collaboration pour «devancer les talibans dans l’accession au pouvoir», indique le spécialiste Karim Pakzad. Alors que les talibans refusent fermement toute négociation en la présence de forces étrangères sur le sol afghan, le Hezb-i- Islami se dit prêt à négocier dans ces conditions pendant neuf mois, le temps d’établir un gouvernement provisoire.
«La situation n’a jamais été pire»
La stratégie suffira-t-elle à faire plier les talibans dont l’emprise sur le pays n’a jamais été aussi forte ? Le président Obama se réfugie pour le moment dans l’attentisme, estimant jeudi dans une interview au Corriere della Sera que son administration procèderait «à un examen à la fin de cette année pour voir si la stratégie a été efficace.» Les spécialistes de la question sont beaucoup plus pessimistes.
Malgré la promesse d’Obama d’envoyer 30 000 soldats supplémentaires, le général français Vincent Desportes juge l’approche américaine vouée à l’échec : «La situation n’a jamais été pire. La doctrine de contre-insurrection traditionnelle, telle que l’a engagée McChrystal depuis un an, avec un usage restreint de l’ouverture du feu, des moyens aériens et de l’artillerie pour réduire les dommages collatéraux, ne semble pas fonctionner.» De son propre aveu, le général David Petraeus, qui remplace McChrystal depuis son limogeage, jugeait dimanche que le conflit atteignait un «moment critique.»
A croire que les Etats-Unis paient les maladresses perpétrées sous Bush, «lorsque les stratèges militaires et les responsables politiques se sont engagés dans un pays sans en connaître ni l’histoire, ni les traditions, en ignorant la base idéologique des talibans et les liens avec leurs frères pakistanais», regrette Karim Pakzad. Un gouvernement solide à Kaboul, des talibans affaiblis et une coopération efficace avec le Pakistan, voilà les trois piliers qui détermineront selon lui le succès des forces alliées en Afghanistan. Un défi démesurément ambitieux au regard du compte à rebours qui a déjà commencé.(Le Figaro-08.07.2010.)
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**Réactions d’internautes :
Verdi12 Cette guerre est perdue par les Occidentaux. Reste à savoir jusqu’à quand ils refuseront de l’avouer à l’opinion publique !
Paul Calibra …De l’intox car les américains n’ont ni envie de gagner ni de perdre mais de durer. Il faut donc rassurer les membres de la coalition en naviguant entre plusieurs stratégies. N’oublions jamais qu’en refusant de défolier les champs de pavots, les américains ont prouvé au monde qu’ils ne voulaient pas couper les vivres aux insurgés.
Micha83 A l’époque lorsque les Soviétiques étaient en Afganistan, tout l’occident(l’OTAN) a férocement critiqué des méchants russes. Les USA avaient ouvertement supporté des talibans en leur transferant des armes, ayant en pratique supporté la création de ce mouvenent. Maintenant il est drole de voir les mêmes US combatre contre ceux qu’ils ont eux mêmes créés. Bien-sur, personne n’aurait aimé revoir le régime taliban réinstaurer dans le pays. Mais ne vous trouvez pas que ce probleme aurait pu etre évité bien avant et que l’OTAN n’ait été piégépar sa propre piège?
Jerome Nivard La richesse du sous-sol afghan révèle la raison géostratégique de la présence de l’OTAN, toute justification humanitaire étant un vaste écran de fumée.
marcob A partir du jour ou MM Bush et Cheney sur des prétextes fallacieux ont pris la décision d’attaquer l’IRAK, la guerre contre l’Afghanistan était perdue. Car pour les musulmans et les arabes cette guerre (contre l’Afghanistan) qui avait une justification (riposte aux événements du 11 Septembre) n’en avait plus, et devenait un élément d’une nouvelle croisade américano scioniste contre eux. MM Chirac et De Villepin avaient bien raison de s’opposer à l’invasion contre l’Irak. Ce ne sont pas les enfants de Bush ou Cheney qui meurent tous les jours ce sont de braves soldats de nos pays.
DARIUS47 L’opinion d’un spécialiste, le général Alain Lamballe, c’est qu’il faut quitter l’Afghanistan et le laisser à son sort ! Mais, gageons que les États Unis n’en feront rien et s’obstineront dans leurs errements. Ce en quoi leurs vassaux les suivront !
Verdi12 Cette guerre est perdue par les Occidentaux. Reste à savoir jusqu’à quand ils refuseront de l’avouer à l’opinion publique !
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**L’Espagne, nation en quête d’unité, parie sur le football
À Madrid, les supporteurs de la Roja ont rendu hommage à la performance collective.
Après la qualification de la Roja au Mondial, la ferveur n’est pas la même à Madrid ou en Catalogne.
«¡España !» ou «Puyolazo» (le coup de Puyol) ? La qualification de la sélection espagnole en finale de la Coupe du monde occupait bien sûr toutes les unes de la presse ibérique jeudi matin. Mais, entre le mot du journal sportif As, édité à Madrid, et celui de Mundo Deportivo, imprimé à Barcelone, l’interprétation de la victoire face à l’Allemagne était bien différente. Les Madrilènes ont rendu hommage à la performance collective. Au contraire, les quotidiens sportifs catalans ont préféré saluer, par écrit et en images, le but du joueur du Barça, l’homme du pays, né dans une petite ville de la province de Lleida.
La victoire, et une qualification historique pour la finale, peut-elle servir de ciment fédérateur, capable de transcender les particularismes régionaux si forts en Espagne ? Certains supporteurs en sont convaincus. Marta, par exemple, une institutrice madrilène de 34 ans, se dit «spécialement heureuse que ce soit Puyol qui ait marqué. Parce qu’il est catalan, et que cela démontre que même s’il y a des différends politiques, le football est capable de renforcer l’idée d’unité nationale».
Effectivement, la composition de l’équipe de Vicente Del Bosque semble être un désaveu flagrant des tensions identitaires, exacerbées récemment par la question de l’«Estatut», le texte fondamental qui régit les relations entre la Catalogne et le pouvoir central. Puyol, mais aussi Xavi, Busquets, Iniesta, Pedro et Villa : mercredi soir, les hommes du Barça constituaient plus de la moitié du onze aligné par le sélectionneur. Sur le banc, Llorente et Javi Martinez, deux Navarrais qui évoluent à l’Athletic Bilbao, donnent le change aux Basques.
D’ailleurs, à Bilbao, des centaines de jeunes se sont réunis pour célébrer la victoire. C’est nouveau : alors que d’ordinaire, chanter au Pays basque «Yo soy español» ou «¡Viva España !» relève soit de l’héroïsme, soit de la provocation déplacée, tant les passions nationalistes sont exacerbées, cette fois, les vieux démons ont été exorcisés !
En Catalogne également, certains nationalistes sont même sur le point de rendre honneur à la sélection espagnole… ou plutôt à «la sélection hispano-barça» comme l’a définie, ironique, le député du parti Iniciativa per Catalunya Verds (ICV), Joan Herrera. À Barcelone, les drapeaux espagnols, bannis les jours de fêtes nationales, sont affichés aux balcons pendant cette Coupe du monde.
Pour Ricard Villaregut, chercheur à l’Institut de gouvernement et de politiques publiques (Igop) de l’université autonome de Barcelone, «la célébration est sans doute plus intense que lorsque l’Espagne a remporté l’Euro en 2008. Mais l’identification avec la Roja est directement proportionnelle aux sentiments politiques». Un sondage publié lors de l’Euro par El Periodico de Catalunya montrait en effet une importante corrélation : si 85 % de l’ensemble des Catalans se déclaraient «satisfaits» du sacre européen, parmi les électeurs indépendantistes d’Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), ils n’étaient que 50 %.
Du coup, les responsables politiques naviguent à vue entre les aspirations de leurs électeurs. Alors qu’à Madrid, 40 000 supporteurs se sont massés devant le Stade Santiago-Bernabéu, à Barcelone ils ont dû s’éparpiller parmi les terrasses du centre-ville. La mairie, dirigée par le Partit dels Socialistes de Catalunya (PSC), n’a pas souhaité installer d’écrans géants. Le PSC sait parfaitement que son électorat est divisé entre «catalanistas» et «españolistas».
Pour l’heure, le gouvernement espagnol préfère éviter les questions identitaires. Le ministre de l’Industrie, Miguel Sebastian, espère certes un effet Coupe du monde en cas de victoire à la finale… mais sur une tout autre question : «Si l’Espagne gagne le Mondial, dit-il, il faudra réviser à la hausse la prévision du PIB.» (Le Figaro-08.07.2010.)
*vidéo…ici: Le sorcier poulpe du foot
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**Berlin …..Ballons, drapeaux et politiques
Sur fond d’élections du chef de l’Etat et de la mise à mal de la majorité au pouvoir, la Mannshaft est éliminée de la Coupe du monde. Mais elle aura permis aux Allemands de retrouver un peu de nationalisme, avec toute la retenue qui s’impose à un peuple qui sait vers quel inconnu peut aller l’amour immodéré de la patrie.Avenue du 17 Juin. Elle traverse la grande forêt centrale de Berlin pour buter contre l’imposante porte de Brandenbourg, limite entre Berlin Ouest et Est. Ici, dans ce « fan mile », grand boulevard fermé pour accueillir les milliers de supporters qui visionnent les matchs sur les écrans géants installés par la ville, la tristesse de l’élimination a succédé à la liesse des quarts et huitièmes de finale. En Algérie, on connaît les drapeaux et le regain de nationalisme issu de la qualification à la Coupe du monde. Mais à Berlin, c’est un peu plus compliqué ; si le nationalisme algérien a conduit à l’indépendance, on sait où a mené le nationalisme allemand, et les Allemands eux-mêmes le savent très bien. « Tout est dans la taille », explique Michael, fan et gérant d’un restaurant de Berlin Ouest : « Pas de grands drapeaux, ça rappelle de trop mauvais souvenirs. »
C’est d’ailleurs sous cette monumentale porte de Brandenbourg que les bunkers hitlériens étaient implantés. Officiellement jamais retrouvés, détruits, selon l’armée soviétique, seul le bunker du chauffeur de Hitler a été identifié, mais fermé pour ne pas servir de lieu de recueillement pour l’extrême droite, bien implantée à Berlin-Est. Mais comme à Alger où la liesse populaire liée au football a effacé l’islamisme pour quelque temps, à Berlin, l’extrême droite s’est désamorcée toute seule devant ce regain de nationalisme footballistique. Enfin, ce n’est pas terminé pour autant, même si l’extrême droite fait ici les scores les plus bas d’Europe, elle reste autour de 10%, avec en tête le NPD, national-démocrate, bien placé dans les scrutins locaux avec 6% en 2009.
2 tours et une finale
Un premier tour, puis des huitièmes, quarts et demi-finales. Mais ce n’est pas du football. Le 3 juillet dernier, en pleine Coupe du monde, les Allemands retenaient leur souffle. Pas pour un match de l’équipe allemande mais pour l’élection du Bunderprésident, le président fédéral (chef de l’Etat). Si sa fonction est surtout symbolique, le chef de l’Etat allemand n’a pas beaucoup de pouvoir mais signe quand même les lois et reste le bon indice des équilibres au pouvoir. Il aura fallu trois tours (trois fois la majorité relative) pour que la coalition au pouvoir dirigée par la chancelière Angela Merkel du CDU-CSU passe et fasse élire Christian Wulff, mais en se retrouvant en difficulté.
Pour les médias allemands, « c’est à cause de sa mentalité de bunker » et pour les commentateurs politiques, « c’est sa plus lourde défaite » (les sondages post-élection donnent une avance de 22% pour l’opposition à la coalition Merkel). Mais dans la foule d’organisations politiques, Die Party, une petite formation naissante, a trouvé la faille. Ce parti populiste d’extrême centre comme il se définit lui-même, fondé par le politologue Martin Sonneborn, est hors catégorie. Il milite pour la protection des fumeurs, a vendu son temps de parole télévisé à un opérateur commercial et demande, surtout, la reconstruction du mur de Berlin.
A ce titre, il a lancé une campagne d’affichage représentant le mur de Berlin et deux équipes nationales, une de l’Est et une de l’Ouest. Avec ce slogan, « Avec deux équipes, on a deux fois plus de chances de gagner la Coupe du monde ». Ironie qui se justifie après l’élimination de la Mannshaft ? Provocation ? « Bien sûr, explique Dustin Hoffman (c’est son vrai nom), le vice-président du parti. Mais selon les sondages, un cinquième des Allemands sont pour la reconstruction du mur de Berlin, il faut en tenir compte. » Si Die Party ne représente pour l’instant que 1% des votants, Angela Merkel est encore au pouvoir. Die Party avait d’ailleurs lancé une autre campagne sur le thème « Une chancelière oui, mais au moins qu’elle soit belle ».
Dans un cabaret de Hambourg, Die Party avait donc organisé de nuit un concours de beauté pour élire sa représentante afin d’accéder au poste de chancelière fédérale. Après casting (« Cherche femme, belle, entre 20 et 35 ans » disait l’annonce) c’est la pulpeuse Samira El Ouassil, d’origine marocaine, qui a été élue. C’est un jeu ? Oui, mais dans une post-démocratie un peu usée par le sérieux des institutions traditionnelles et des vieux partis, il peut rapporter gros.
L’argent du foot
C’est un quart de finale entre l’Allemagne et l’Argentine. La porte de Brandenbourg est fermée et aux quatre coins de la ville, des voitures vertes de police sont stationnées pour éviter les dérapages. Berlin Ouest, Kurfurten Strasse, près de la vieille église, seul vestige resté debout après le bombardement allié qui a détruit 80% de la ville. Dans ce Pferdeweten, casino pour joueurs invétérés, on parie sur tout, et bien sûr, sur les matchs de football. Au milieu d’une trentaine d’écrans de toutes tailles et de bières allemandes de toutes marques, les joueurs sont dans une totale concentration. La cote ? Les parieurs ne sont pas nationalistes et l’Argentine est donnée gagnante à 1 contre 2,40 (1 contre 3,30 pour l’Allemagne).
Le premier but est suivi d’une formidable ovation. Dehors, les vuvuzelas vendues par les Chinois (ce sont les plus rapides) retentissent, tandis qu’à l’intérieur, on ne sait pas si ce sont des joueurs gagnants où des supporters heureux qui explosent de joie. Dans ce casino, toutes les nationalités sont présentes (on compte 150 nationalités différentes à Berlin) et le nationalisme est difficile à voir. Plus tard, l’un d’entre eux est heureux, il avait pronostiqué la victoire allemande. Est-ce vraiment du hasard ? Dans l’aquarium d’Oberhausen, à l’ouest du pays, Paul le poulpe ne s’est en tous les cas pas trompé.
Ce poulpe qui depuis l’Euro 2008 pronostique les matchs de l’équipe allemande, est devenu tout un symbole. Le principe est simple : Paul se voit présenter la même nourriture dans deux boîtes en plastique ornées du drapeau de chaque équipe. En fonction de la nourriture qu’il prend, c’est la victoire ou la défaite pour l’Allemagne. Il avait pronostiqué les trois victoires de la Mannshaft et sa défaite lors des précédents matchs d’Afrique du Sud. Les parieurs ont suivi. Il y a quelques jours, Paul le poulpe avait pris la boîte à aliments ornée du drapeau espagnol. L’Allemagne est éliminée. Les poulpes ont toujours raison.(El Watan-09.07.2010.)
***lire par ailleurs :
Championnat national d’été de voile (Alger)
* La voile a le vent en poupe
** Canicule,des précautions à prendre contre la chaleur
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*FMI : la crise en Europe menace la reprise mondiale
À 1% en 2010, la croissance de la zone euro reste la plus faible du globe, selon les prévisions du Fonds.
Sans surprise, le Fonds monétaire international a revu à la hausse ses prévisions de croissance mondiale, qui devrait atteindre 4,6% en 2010 (au lieu des 4,2% prédits en avril dernier) et 4,3% en 2011. Ces nouveaux chiffres, annoncés symboliquement lors d’une conférence de presse tenue à Hongkong, marquent une amélioration pour l’ensemble des continents, à l’exception de l’Europe. Alors que la richesse produite cette année s’accroîtra de 6,8% dans les pays émergents ou en développement, de 3,3% aux États-Unis et de 2,4% au Japon, la zone euro ne progressera que de 1% et de 1,3% l’an prochain. Notons que la France et l’Allemagne sont créditées des mêmes performances sur l’année en cours (1,4%) et la prochaine (1,6%).
Devenue le maillon faible de l’économie mondiale, l’Europe, plombée par ses finances publiques, pèse encore suffisamment lourd pour représenter un risque systémique. «Les nuages ont commencé à s’amonceler sur la Grèce, pour s’étendre rapidement à l’Europe, et menacer de couvrir l’ensemble de l’économie mondiale», explique Olivier Blanchard.
Banques fragilisées
L’économiste en chef du FMI s’est employé à décrire les quatre vecteurs de diffusion des difficultés budgétaires du Vieux Continent au reste de la planète: «Le premier est une dépréciation de l’euro; le deuxième est un durcissement des prêts bancaires; le troisième est la nécessité d’un ajustement budgétaire qui, même bien réalisé, va affecter négativement la demande et la croissance à court terme; le quatrième est une réorientation des flux de capitaux.»
La baisse de l’euro est certes une bonne chose en soi «pour les exportations» de l’Euroland. En revanche, le FMI rappelle que les États-Unis, le Japon, la zone euro et le Royaume-Uni vont devoir renouveler «un montant colossal» (sic) de 4300 milliards de dollars de dettes publiques au deuxième semestre 2010. Les tensions sur les marchés obligataires liées à ces besoins conduisent à fragiliser les bilans des banques, lesquelles risquent d’avoir des difficultés à jouer leur rôle de prêteur. Quant aux programmes de réduction des déficits publics, le FMI les évalue d’ores et déjà à environ 1,25% du PIB en 2011 en Europe. Un effort «dans l’ensemble approprié», mais le rééquilibrage des finances publiques que les pays européens ont dû entreprendre dans l’urgence conduira à amputer de 0,25 point leur croissance l’an prochain.
Quatrième effet perturbateur de la crise européenne: «La plus grande aversion au risque des investisseurs a conduit ces derniers à rapatrier leurs fonds.» Avec pour conséquence une volatilité des marchés boursiers et un assèchement des émissions obligataires, souligne Olivier Blanchard. Le FMI ne va pas jusqu’à envisager une rechute plus ou moins généralisée dans la récession, mais il considère que le risque d’une «spirale négative entraînant le secteur financier et l’économie (réelle) s’est accru». (Le Figaro-09.07.2010.)
***Le patrimoine de la France stagne
En 2009, la baisse de l’immobilier et la récession ont érodé les actifs des ménages, des entreprises et de l’État.
Crise oblige, les ménages, les entreprises, les banques et l’État français se sont un peu appauvris l’an dernier. La valeur de l’ensemble des actifs qu’ils détiennent a diminué de 1,8 %, selon l’Insee. Mais, à 12.115 milliards d’euros, ce «patrimoine économique national» reste conséquent : il représente 7,4 années de production du pays.
Les ménages détiennent les trois quarts de cette richesse. Que possèdent-ils ? Essentiellement leur logement. Or, la valeur de ce patrimoine immobilier a reculé de 2,9% en 2009, du fait de la baisse des prix de la pierre. Néanmoins, les ménages se sont rattrapés sur leur patrimoine financier qui, à la faveur d’une Bourse porteuse, a grimpé de 8,2%. Et les Français ont continué à remplir leurs contrats d’assurance-vie, dont l’encours a encore progressé de 9 % pour atteindre 1485 milliards. Au total, les ménages ont limité la casse : leur patrimoine global a simplement stagné, alors qu’il s’était effrité de 3,8% en 2008. Mais la période bénie, celle des années 1997 à 2007, où leur richesse augmentait de 10% par an, est bel et bien révolue. Seule satisfaction : les ménages s’endettent moins vite qu’à cette période (hausse de 5% par an contre 8%). Au bout du compte, leur endettement – 1324 milliards d’euros – reste très inférieur à leurs actifs – 10.600 milliards. Et leur patrimoine net représente encore plus de 7 années de revenus.
Les entreprises ont davantage subi les conséquences de la récession. Car en plus de l’érosion de leur patrimoine immobilier, elles ont vu la valeur de leurs stocks diminuer. Malgré la revalorisation de leurs fonds propres et des actifs financiers, leur patrimoine a baissé de 12,8 % en 2009. Les banques, elles, s’en sortent mieux, notamment parce que leur portefeuille de titres a retrouvé des couleurs. Leur patrimoine s’est apprécié de 41 % l’an passé. Mais il avait dégringolé de près de 50% en 2008, année noire pour la finance.
Enfin, l’État, la Sécu et les collectivités locales ont continué à s’endetter à grande vitesse en 2009. La dette publique a ainsi atteint 1 489 milliards d’euros, soit 78 % du PIB. Pour l’instant, le solde entre les biens détenus par la sphère publique et ce passif reste positif de 417 milliards. Notamment parce que l’État, la Sécu et les collectivités ont un patrimoine immobilier gigantesque, de 1245 milliards d’euros. Mais pour combien de temps ? (Figaro-09.07.2010.)
****Le FMI revoit en baisse la croissance française
Le Fonds monétaire international (FMI) a dégradé de 0,1 point à 1,4% son estimation de croissance pour la France en 2010. A l’inverse, l’institution internationale relève de 4,2% contre 4,6% sa prévision de la croissance mondiale.
Dans une actualisation de ses prévisions de croissance économique publiée à Hong Kong ce jeudi, le Fonds monétaire international (FMI) se montre davantage optimiste pour les économies mondiales, à l’exception de la France et de la Grande-Bretagne. Le FMI a ainsi abaissé de 0,1point ses estimations de croissance en 2010 pour les deux pays par rapport aux anticipations d’avril dernier, attendant désormais +1,4% pour la France et +1,2% pour la Grande-Bretagne. Concernant la zone euro, le FMI maintient sa prévision d’une croissance de 1%. A l’inverse, il a relevé sa projection pour la croissance mondiale en 2010, à 4,6% contre 4,2% estimé en avril.Le FMI attire l’attention sur le secteur financier, de moins en moins stable, du fait de la montée de la dette publique dans de nombreux pays. Il s’attarde ainsi sur les risques, qui «se sont fortement accrus» depuis avril. L’institution internationale reconnait que «les progrès vers la stabilité financière mondiale ont récemment connu un revers. Les risques sur la dette publique dans certaines partie de la zone euro se sont matérialisés et étendus sur le secteur financier dans cette région, menaçant de se répandre dans d’autres régions et de générer de nouveau une spirale négative gagnant l’économie».
Dans ce contexte, le FMI a estimé que certaines banques centrales pourraient être amenées à apaiser ces tensions en assouplissant encore leur politique monétaire. Elles pourraient être contraintes d’injecter de nouveau des liquidités dans l’économie. Reste à savoir quelle seront les décisions de la Banque Centrale Européenne et de la Banque d’Angleterre, qui doivent tenir leurs réunions de politique monétaire dans la journée. Les gouvernements sont également appelés à agir pour soutenir l’économie. Le Fonds monétaire international a ainsi renouvelé sa demande de mise en place «d’urgence» de «plans de consolidation budgétaire à moyen terme favorables à la croissance». (Le Figaro-08.07.2010.)
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